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Doctrine - Page 41

  • Un virage conservateur au sein du clergé américain

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    De zenit.org :

    Changement de tendance au sein du clergé américain

    Un virage conservateur dans la foi catholique

    Une étude récente menée par The Catholic Project, un groupe de recherche de l’American University à Washington, a révélé un changement spectaculaire dans les tendances théologiques au sein du clergé catholique aux États-Unis. L’étude, considérée comme la plus vaste enquête menée auprès des prêtres catholiques au cours des cinquante dernières années, met en évidence une différence générationnelle marquée dans l’attachement des prêtres à la tradition et à l’orthodoxie.

    L’étude indique que les jeunes prêtres américains sont nettement plus attachés à la tradition que leurs confrères plus âgés de la génération conciliaire. Plus de 80 % des prêtres ordonnés après 2020 s’identifient comme conservateurs ou orthodoxes, en accord avec le magistère de l’Église. Cette évolution contraste fortement avec l’image que les prêtres plus âgés ont d’eux-mêmes, la plupart d’entre eux s’identifiant comme libéraux sur le plan politique et progressistes sur le plan théologique.

    La décision claire des jeunes prêtres d’embrasser une foi qui privilégie la compréhension et s’abstient consciemment de remettre en question l’enseignement de l’Église a été constante au cours des dernières années. Si l’on analyse les chiffres de 2010 à 2023, plus de 50 % des prêtres nouvellement ordonnés se décrivent comme conservateurs, ce qui marque une tendance à la hausse de cette orientation théologique.

    Selon l’étude, « le nombre de personnes nouvellement ordonnées qui se considèrent comme politiquement libérales ou théologiquement progressistes a régulièrement diminué depuis Vatican II et a maintenant presque disparu ». Aucun prêtre interrogé au cours de cette période ne s’est considéré comme très progressiste sur le plan théologique.

    Ce changement de tendance soulève des questions sur l’avenir de l’Église catholique aux États-Unis et sur la manière dont ces différences théologiques pourraient influencer son orientation. Cette tendance conservatrice se traduira-t-elle par une révision des politiques internes de l’Église ? Comment les fidèles réagiront-ils à ce changement de tendance dans l’orientation théologique du clergé ?

    Alors que l’Église fait face à ces changements, il est clair que la prochaine génération de prêtres donne un ton différent dans sa relation à la tradition et à l’orthodoxie, remettant en question les tendances théologiques qui ont prévalu pendant des décennies.

  • « Trans ? Dieu n'a créé que des hommes et des femmes et non 60 genres. »

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    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    Cardinal Müller : « Trans ? Dieu n'a créé que des hommes et des femmes et non 60 genres. »

    «Dieu a créé deux genres, masculin et féminin, et non 60 genres». Le cardinal théologien allemand Gerhard Muller, ancien préfet du Dicastère de la Foi et rédacteur de l'immense œuvre théologique de Joseph Ratzinger, soulève des doutes et conteste le cadre doctrinal appliqué au dernier document du Vatican sur les personnes trans du cardinal argentin, Manuel Fernández, avec, par derrière, l'approbation papale. "Toute atteinte au corps humain est et reste un péché aux yeux de Dieu. Naturellement, il existe des cas très rares dans la nature d'individus qui naissent avec des aspects à la fois masculins et féminins : les hermaphrodites. Nous parlons évidemment de petits pourcentages. Dans la nature, les enfants naissent également sans bras ou avec d’autres handicaps. Cela ne veut pas dire que l’Église doit légitimer la réalité fondamentale avec laquelle nous avons tous été créés, c’est-à-dire hommes et femmes. »

    Votre Éminence, dans le dernier document du Vatican demandé par un évêque brésilien, un transsexuel est autorisé à recevoir le baptême à condition que cela ne génère pas de scandale public...

    « Les hermaphrodites nés avec cette particularité peuvent recevoir le baptême, mais pas ceux qui ont mutilé leur corps. Je me demande si cette réponse a été donnée parce qu'il y a des transsexuels qui demandent aux prêtres ou aux évêques un deuxième baptême mais avec le nouveau prénom qu'ils ont à l'état civil ou qui veulent changer l'acte de baptême dans les archives paroissiales."

    La doctrine a-t-elle changé ?

    "Se mutiler est un péché grave aux yeux de Dieu. Je peux certes me couper l'oreille, mais c'est un péché. Le corps humain est un temple du Saint-Esprit. Il y a des gens qui changent de visage et subissent des opérations pour se transformer en reptile, comme ce citoyen français qui s'est fait opérer à plusieurs reprises parce qu'il voulait ressembler à un extraterrestre.

    Il me semble, entre autres, que derrière ce phénomène se cache une industrie florissante qui rapporte des milliards et des milliards...»

    Le texte du Vatican autorise-t-il le baptême pour ces personnes ?

    «À mon avis, il s'agit d'un texte essentiellement ambigu : il ne le dit pas explicitement, mais les conséquences sont les mêmes. En outre, il est déroutant et préjudiciable que le Magistère se fonde sur la terminologie d'une anthropologie nihiliste et athée, semblant accorder à son faux contenu le statut d'opinion théologique légitime dans l'Église.

    Dans un autre passage il parle d'un utérus à louer...

    «Il ne l'autorise évidemment pas, mais dans la manière peu claire avec laquelle la réponse a été formulée, en mentionnant l'utérus loué, c'est comme s'il l'acceptait indirectement ou pouvait être interprété de cette façon.".

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  • La Lettre du pape au sujet du Chemin Synodal allemand

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    Texte intégral : Lettre du pape François exprimant son inquiétude concernant la voie synodale allemande

    "Ce comité a pour objectif de créer une instance consultative et décisionnelle. Cependant, comme indiqué dans la résolution correspondante, la structure proposée n’est pas conforme à la structure sacramentelle de l’Église catholique."

    21 novembre 2023

    Note de l'éditeur : le pape François a écrit une lettre à quatre laïques catholiques allemandes pour exprimer ses « inquiétudes » quant à l'orientation de l'Église catholique en Allemagne. Ce qui suit est une traduction du texte intégral de la lettre allemande, signée par le Pape le 10 novembre et publiée pour la première fois par le journal allemand Welt le 21 novembre :

    Du Vatican, le 10 novembre 2023

    Cher professeur Westerhorstmann,

    Cher professeur Schlosser,

    Cher professeur Gerl-Falkovitz,

    Chère Mme Schmidt,

    J'exprime ma gratitude pour votre aimable lettre datée du 6 novembre. Vos inquiétudes concernant les développements actuels au sein de l'Église en Allemagne me sont parvenues et je partage vos inquiétudes. Il existe en effet de nombreuses mesures prises par des segments importants de cette Église locale qui menacent de l'éloigner de plus en plus du chemin commun de l'Église universelle. Cela inclut sans aucun doute la création du comité synodal auquel vous avez fait référence. Ce comité vise à mettre en place une instance consultative et décisionnelle. Cependant, comme le souligne la résolution correspondante, la structure proposée n’est pas conforme à la structure sacramentelle de l’Église catholique. Par conséquent, sa formation a été interdite par le Saint-Siège dans une lettre du 16 janvier 2023, qui a reçu mon aval spécifique.

    Dans ma « Lettre au peuple pèlerin de Dieu en Allemagne », je n’ai pas cherché à trouver le « salut » dans des comités en constante évolution, ni à persister dans des dialogues égocentriques ressassant les mêmes thèmes. Mon objectif était plutôt de réaffirmer l’importance de la prière, de la pénitence et de l’adoration. J'ai exhorté à une ouverture et à un appel à l'action pour dialoguer avec nos frères et sœurs, en particulier ceux qui se trouvent aux portes de nos églises, dans les rues, dans les prisons, les hôpitaux, les places publiques et les villes (comme mentionné dans la section 8). Je crois fermement qu'en ces lieux, le Seigneur nous guidera.

    Je salue vos contributions à la théologie et à la philosophie et je vous remercie pour votre témoignage de la foi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Bienheureuse Vierge Marie vous garde. Je vous demande gentiment de continuer à prier pour moi et pour notre engagement commun en faveur de l’unité.

    Unis dans le Seigneur,

    François

  • "Si l'Antéchrist apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier"

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    De Opoka.org :

    Le P. Skrzypczak : si l'Antéchrist apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier

    « Je suis de plus en plus convaincu que si Anomos – l’Antéchrist – apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier. Ce sera plutôt une forme de spiritualité contraignante » a déclaré le Père. prof. doctorat Robert Skrzypczak lors du colloque "Ne laissez pas le mal gagner !", qui a eu lieu à l'Université Cardinal Stefan Wyszyński le 18 novembre.

    Le P. prof. Skrzypczak a donné une conférence sur le thème "La figure biblique de l'Antéchrist explique-t-elle notre époque ?" Il a souligné que "la figure de l'Antéchrist peut apparaître non seulement dans le monde, mais aussi dans l'Église sous le couvert de ce qu'on appelle la synodalité".

    « Je suis de plus en plus convaincu que si Anomos – l’Antéchrist – apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier. Il s’agira plutôt d’une forme de spiritualité contraignante, mainstream – la tendance actuelle. Il sera respecté par ceux qui veulent être au même niveau et qui ont peur de l'exclusion", a-t-il déclaré. "Il s'agira plutôt d'une sorte de bombe à particules qui, si elle explose, infectera tout le monde avec son contenu", a-t-il ajouté.

    Le prêtre a donné en exemple le scénario pour la série "Kingdom", qui se déroule dans l'un des hôpitaux de Copenhague. "Personne ne se rend compte que 'quelque chose' commence à sortir du sous-sol de l'hôpital." Ce « quelque chose » commence à imprégner et à entourer les gens, affectant leur comportement », a-t-il expliqué.

    Le P. Skrzypczak a souligné que l'Antéchrist peut aussi se cacher en chacun de nous, "comme quelque chose qui lutte contre le Christ, empêche son retour et rend ce monde insupportable". « Peut-être devons-nous aussi le chercher dans un péché structurel, comme le dit saint Paul. Jean-Paul II l'a appelé « la culture de la mort », a-t-il déclaré.

    Selon le P. Le remède de Skrzypczak à l'apparition de l'Antéchrist est d'appliquer l'appel à la vie de Jésus lorsqu'il parlait de la fin des temps : Que vos reins soient ceints et que vos torches soient allumées.

    "La foi vivante et la conversion sincère des chrétiens est le catéchon, ce qui peut arrêter l'apparition de l'Antéchrist, que ce soit sous forme de spiritualité ou de civilisation d'Anomos", a déclaré le Père. prof. Skrzypczak.

    Le colloque « Ne laissez pas le mal vous vaincre ! » a été organisée par le Département de Mysticisme Chrétien et la Société Saint-Paul. Parmi les intervenants figuraient : prêtre Andrzej Grefkowicz avec une conférence "L'expérience d'un exorciste dans le ministère de la délivrance", Maria Angela Calcagno avec un témoignage "Je suis un miracle de l'amour de Dieu. L'histoire de ma victoire sur Satan", ou le Père Dr. Łukasz Buksa avec une conférence "La génération du monde virtuel. Les générations et leurs choix.

  • Le pape François exprime son inquiétude concernant l'Église en Allemagne

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    De Jonathan Liedl sur CNA :

    Cité du Vatican, 21 nov. 2023

    Le pape François a exprimé de profondes réserves quant à l'orientation de l'Église catholique en Allemagne, avertissant que les mesures concrètes actuellement prises "menacent" de saper l'unité avec l'Église universelle.

    Dans une intervention personnelle frappante, le pape a écrit une lettre à quatre laïques catholiques allemandes, publiée dans le journal allemand Welt le 21 novembre.

    "Je partage moi aussi les inquiétudes suscitées par les nombreuses mesures concrètes prises par de larges pans de cette Église locale, qui menacent de s'éloigner de plus en plus de la voie commune de l'Église universelle", écrit le pape dans sa lettre, rédigée en allemand et signée "François".

    L'une des principales préoccupations du pape est la volonté d'établir un "Conseil synodal" permanent, un organe mixte composé de laïcs et d'évêques qui gouvernerait l'Église catholique en Allemagne. Le pape a souligné que ce type "d'organe consultatif et décisionnel (...) ne peut être concilié avec la structure sacramentelle de l'Église catholique" et a fait référence à une interdiction antérieure du Vatican sur ce sujet.

    Les dirigeants de la Voie synodale allemande controversée se sont récemment réunis à Essen le 10 novembre. Leur objectif est d'établir un Conseil synodal en Allemagne au plus tard en 2026.

    Le pape a proposé une voie différente pour l'Église en Allemagne. Au lieu de chercher le "salut" dans des comités toujours nouveaux et de discuter toujours du même sujet avec un certain repli sur soi, le pape a exhorté l'Église catholique en Allemagne à "s'ouvrir et à aller à la rencontre de nos frères et sœurs, en particulier de ceux qui se trouvent ... sur le seuil des portes de nos églises, dans les rues, dans les prisons, dans les hôpitaux, sur les places et dans les villes".

  • Le pape François réaffirme que les catholiques ne peuvent pas être francs-maçons

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    De Life Site News :

    Le pape François réaffirme que les catholiques ne peuvent pas être francs-maçons

    Le bref document du Dicastère pour la doctrine de la foi intervient alors que le pape François et le cardinal Fernández ont publié des déclarations confuses sur la sexualité et le genre.
    Image en vedette

    15 novembre 2023

    Il est interdit aux catholiques de se joindre aux francs-maçons, a réaffirmé aujourd'hui le Dicastère (anciennement Congrégation) pour la Doctrine de la Foi dans une déclaration signée par le Cardinal Víctor Fernández et approuvée par le Pape François.

    La question a été posée par Mgr Julito Cortes, évêque du diocèse de Dumaguete aux Philippines, qui a déclaré que des membres de son troupeau rejoignaient de plus en plus souvent des loges maçonniques. "L'appartenance à la franc-maçonnerie est très importante aux Philippines ; elle concerne non seulement ceux qui sont officiellement inscrits dans les loges maçonniques mais, plus généralement, un grand nombre de sympathisants et d'associés qui sont personnellement convaincus qu'il n'y a pas d'opposition entre l'appartenance à l'Église catholique et aux loges maçonniques", peut-on lire dans la réponse.

    "Sur le plan doctrinal, il convient de rappeler que l'adhésion active d'un fidèle à la franc-maçonnerie est interdite en raison de l'inconciliabilité entre la doctrine catholique et la franc-maçonnerie", indique la réponse, faisant référence à la déclaration de 1983 de la Congrégation sur la question ainsi qu'aux directives de la Conférence des évêques catholiques des Philippines publiées en 2003.

    "Au niveau pastoral, le Dicastère propose que les évêques philippins mènent une catéchèse accessible au peuple et dans toutes les paroisses sur les raisons de l'inconciliabilité entre la foi catholique et la franc-maçonnerie", peut-on lire dans la réponse. "Enfin, les évêques philippins sont invités à réfléchir à l'opportunité de se prononcer publiquement sur cette question.

    La CDF a réitéré l'enseignement de l'Église selon lequel la franc-maçonnerie est un péché mortel en 1983, dans un contexte de confusion quant à la question de savoir s'il était toujours interdit aux catholiques d'adhérer à la franc-maçonnerie.

    "Les fidèles qui s'inscrivent dans des associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent recevoir la Sainte Communion", a réaffirmé en 1983 la Congrégation pour la doctrine de la foi, dirigée à l'époque par le cardinal Joseph Ratzinger. L'interdiction a toujours été en vigueur depuis la bulle In eminenti, publiée en 1738 par le pape Clément XII.

    La franc-maçonnerie implique des serments secrets et ses "rites" se moquent du catholicisme.

    Le père William Saunders a détaillé certains des problèmes dans un article pour EWTN.

    "L'Église catholique a des difficultés avec la franc-maçonnerie parce qu'elle est en fait une sorte de religion à part entière", écrit-il. "La pratique de la franc-maçonnerie comprend des temples, des autels, un code moral, des services de culte, des vêtements, des jours de fête, une hiérarchie, des rites d'initiation et d'enterrement, et des promesses de récompense et de punition éternelles.

    Alors qu'en Amérique, la plupart des francs-maçons sont chrétiens et exposent une Bible sur leur "autel", dans les mêmes loges ou ailleurs, les juifs, les musulmans, les hindous ou d'autres religions non chrétiennes peuvent être admis et utiliser leurs propres écritures sacrées", explique-t-il.

    L'un des "rites" comprend un rejet explicite de la papauté et d'un pouvoir éternel.

    Lorsqu'une personne atteint le 30e degré de la hiérarchie maçonnique, appelé le Kadosh, elle écrase du pied la tiare papale et la couronne royale et jure de libérer l'humanité "de l'esclavage du despotisme et du fardeau de la tyrannie spirituelle", a expliqué M. Saunders.

    Le prêtre catholique a ensuite expliqué un serment :

    Un candidat prête serment à la franc-maçonnerie et à ses secrets sous peine de mort ou d'automutilation en s'agenouillant les yeux bandés devant l'autel, en plaçant ses deux mains sur le volume de la loi sacrée (peut-être la Bible), l'équerre et le compas, et en répétant après le "vénérable maître". N'oubliez pas que le candidat ne connaît même pas encore tous les "secrets" sur lesquels il prête serment.

    La réaffirmation par le cardinal Fernández de près de 300 ans d'enseignement de l'Église catholique sur la franc-maçonnerie intervient alors que le préfet et le pape François ont publié des déclarations confuses sur la sexualité humaine et le genre, notamment sur le fait que les personnes confuses quant à leur sexe peuvent recevoir le baptême et servir de parrains, en contradiction avec une déclaration de 2015 de la CDF sur la question.

    Le cardinal Fernández a également refusé d'exclure les "bénédictions" pour les "couples" de même sexe, malgré une déclaration de la CDF de 2021 qui réaffirmait qu'ils ne pouvaient pas recevoir de "bénédiction".

  • Une parution à ne pas manquer : "Trouvera-t-Il encore la foi sur la terre ?" de l'abbé Claude Barthe

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    Vient de paraître
    (en librairie le 16 novembre 2023)

    Trouvera-t-Il encore la foi sur la terre ?

    Abbé Claude Barthe

    Vingt siècles après sa fondation, le catholicisme a connu un immense retournement. Les orientations de Vatican II ne sont pas la seule explication de la crise sans précédent que traverse aujourd’hui l’Église. Mais cet événement est à la source d’un séisme considérable du point de vue théologique, liturgique, pastoral, dans la vie cléricale, religieuse, comme en ce qui concerne les missions et les vocations.

       Soixante ans après la clôture de Vatican II, l’auteur se recentre sur l’histoire de ce qu’il qualifie de prise du pouvoir doctrinal par les partisans du modernisme et de la nouvelle théologie. Il estime qu’avec des réticences, des correctifs, des ambiguïtés, l’assemblée conciliaire non monolithique a donné un certain nombre de gages au pluralisme et donc au relativisme moderne, tant dans la manière adogmatique dont son enseignement a été délivré, que dans son enseignement œcumé¬nique, au sens large de reconnaissance d’une certaine légitimité de la diversité de croyances.

       Cet essai s’inscrit dans le long processus de délégitimation progressive de l’événement historique de Vatican II, commencé à l’orée des années quatre-vingt et accéléré par l’élection de Benoît XVI avant le revirement romain brutal opéré sous le pontificat du pape François.

    à commander ici

  • Le synode transmettra-t-il la foi ou l'incrédulité ? Entretien avec le chef de la Conférence épiscopale polonaise

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    Du Catholic World Report :

    Le synode transmettra-t-il la foi ou l'incrédulité ? Entretien avec l'archevêque Stanisław Gądecki

    Aujourd'hui, dit le chef de la Conférence épiscopale polonaise, nous avons "une rencontre entre les Églises de l'excès et les Églises de la pénurie". ... "La menace de dilapider les acquis de deux millénaires de christianisme nous concerne directement, nous, représentants de l'Occident."

    13 novembre 2023

    Mgr Stanisław Gądecki a été nommé archevêque de Poznań, en Pologne, en mars 2002 par le pape Jean-Paul II. En mars 2014, il a été élu président de la Conférence épiscopale polonaise pour le premier mandat, et en mars 2019, il a été élu pour le second mandat. Il effectue actuellement un second mandat en tant que membre du Dicastère pour la doctrine de la foi.

    Mgr Gądecki a participé au Synode des évêques à Rome consacré à la proclamation de la Parole de Dieu (2008), à la nouvelle évangélisation (2012), à la famille (2014 et 2015) et à la jeunesse (2018), ainsi qu'à l'Assemblée synodale qui s'est tenue à Rome en octobre.

    Il s'est récemment entretenu avec Catholic World Report au sujet de la récente Assemblée synodale, des aspects positifs et négatifs de l'Assemblée, de la pression actuelle en faveur de la bénédiction des couples homosexuels et de l'extrémisme du Synodale Weg allemand.

    CWR : Excellence, c'est le cinquième Synode auquel vous participez. Qu'est-ce qui vous a surpris lors de l'Assemblée synodale à Rome le mois dernier ?

    Mgr Stanisław Gądecki : Le processus de consultation lancé par le pape François aux niveaux paroissial, diocésain, national et enfin continental a été une expérience nouvelle et intéressante. Tout le monde a été invité à participer, quelle que soit son attitude à l'égard de la foi et de l'Église catholique. En conséquence de cette approche, la voix "non-catholique" était parfois plus audible que la voix "catholique". Cependant, ce n'est pas ce que signifie la recherche de la volonté de Dieu. Nous avons vu une grande variété de points de vue, les plus extrêmes étant exprimés en Allemagne, où le Synodale Weg s'est déroulé parallèlement au processus synodal.

    La diversité des opinions et l'équilibre à la limite de l'orthodoxie ont également été entendus à Rome, ce qui s'est en partie reflété dans le document final. En outre, la clause de confidentialité pour tous concernant ce qui s'est passé dans la salle du Synode était une nouveauté. En effet, à l'exception de James Martin, qui a enfreint cette règle lors d'une réunion avec les ambassadeurs de l'Union européenne, tous les autres l'ont respectée.

    Le synode a offert beaucoup de temps pour la prière et la méditation. Nous avons passé beaucoup de temps en petits groupes, mais il n'y avait pas de possibilité de conversation authentique. L'exigence était d'"écouter sans préjugés" l'interlocuteur et de ne pas entrer dans la polémique. C'est une expérience intéressante, mais qui ne sert pas le dialogue, c'est-à-dire la recherche rationnelle de la vérité, même si dans mon groupe, tout le monde était très sympathique. En outre, des thèmes spécifiques étaient assignés à chaque table à l'avance, de sorte que le fait d'être assigné à un groupe particulier équivalait à être exclu de la conversation sur d'autres sujets. Il y avait également des sessions plénières où l'on pouvait faire entendre sa voix. Trois puis deux minutes étaient allouées pour les déclarations. Certains participants ont réussi à parler trois ou quatre fois. Curieusement, je n'ai pas eu cette chance. Nous avons été encouragés à envoyer des positions au secrétariat, mais personne ne semble les avoir lues jusqu'à présent.

    CWR : La participation des laïcs au Synode sur la synodalité a-t-elle donné un style différent aux travaux ?

    Mgr Gądecki : La participation des fidèles laïcs au processus de consultation était naturelle. C'est une pratique courante dans les Églises locales.

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  • Un film pour découvrir la sacralité de l’amour et de la sexualité à la lumière des enseignements de Jean-Paul II

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    Par des témoignages de couples et d'experts de la théologie du corps, le film-enquête « Une seule chair » propose de découvrir la sacralité de l’amour et de la sexualité à la lumière des enseignements de Jean-Paul II.

    De KTO sur youtube :

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    Aujourd'hui, la vie sexuelle d'un grand nombre de nos contemporains, et de bien des chrétiens, semble d'une grande tristesse et pauvreté : la fameuse « libération sexuelle » des années 60-80 a conduit bien souvent à un immense vide, beaucoup de souffrances et une absence de sens. La société, comme l'Église sont ébranlées et meurtries ces dernières années par de terribles scandales : #MeeToo, Pédophilie, #Balancetonporc, abus sexuels, ... Faut-il à ce point désespérer de l'amour et de la sexualité ? Pourtant, selon la Bible, Dieu s'est immensément réjoui de créer la sexualité et le couple. Il voulait pour chaque couple un brasier d'amour et de joie à l'image de l'amour intense qui circule entre les trois personnes divines. Si le péché originel est venu contrecarrer ce dessein de Dieu poussant l'homme et la femme vers des chemins sans issue, le Christ est venu les guérir en profondeur non seulement dans leur âme mais aussi dans leur sexualité. Comme jamais dans l'histoire, l'Église et l'Esprit Saint appellent les époux sauvés à témoigner combien le Christ vient guérir les coeurs et les corps sexués, malades et assoiffés d'amour. Couples engagés mais aussi experts viendront nous éclairer sur cette Révélation et le chemin de la vraie libération sexuelle qu'elle montre et que le Seigneur veut pour chacun de nous. Une coproduction KTO/Krea Film Makers 2023 - Réalisée par Sabrina et Steven J. Gunnell

    https://www.youtube.com/watch?v=HVHLUHDE7TA

  • Les dessous de la destitution d’un évêque américain par le pape François

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    Lu sur le site web il sismografo (13 novembre 2023) :

    Publié par Jean-Marie Guénois, dans Le Figaro :

    eveque-americain-revoque.jpg« Opposé à la ligne réformatrice de François, Mgr Strickland avait critiqué les évolutions envisagées par le synode sur l'avenir de l'Église. -- La réunion annuelle des 273 évêques américains à Baltimore (Maryland) s'ouvre ce lundi dans un contexte de crise inattendue: le pape François a «relevé», l'un d’eux, ce samedi 11 novembre. Il s’agit de Mgr Joseph Strickland, 65 ans, évêque de Tyler au Texas, connu pour être la voix épiscopale la plus critique du pontificat aux États-Unis. Un acte très rare. Il l'a remplacé, selon la procédure, par un administrateur apostolique provisoire, Mgr Joe Vasquez, l'évêque d'Austin. Mgr Strickland avait été nommé à ce poste il y a onze ans par Benoît XVI.

    Cette décision romaine est la conséquence d'une visite apostolique qui avait été décidée par Rome en raison de prises de position récurrentes de cet évêque opposé à la ligne réformatrice du pape François. Le prélat publiait habituellement sur les réseaux sociaux, dont son compte X (ex-twitter) aux 160 560 abonnés, ou sur son blog, mais aussi sur ses nombreuses lettres pastorales, toujours disponibles sur le site du diocèse. Il s'exprimait aussi sur une radio catholique très populaire, Virgin Most Powerful Radio, qui vend par exemple des T-shirts «I stand with Strikland», «je suis avec Strickland».

    Depuis longtemps sous la pression de Rome, Mgr Strickland avait dit refuser toute perspective de démission. Il a tenu parole. D'où le passage en force du pape François. La preuve tient dans le libellé du Vatican, samedi, de cette démission imposée. Il tenait en trois lignes, purement administratives, dans le bulletin quotidien de la salle de presse du Saint-Siège en évoquant un «relèvement de charge», ce qui est rarissime. Le terme habituel est celui d'une «acception par le pape de la renonciation» d'un évêque. L'usage veut que, même si ce dernier conteste la décision, et même si elle a été imposée de facto, il doit proposer sa démission au pape qui, alors, «l'accepte» formellement.

    Critique sur le synode

    Le Vatican n'a pas expliqué les raisons de cette mise hors course d'un évêque très classique, non traditionaliste, mais très rigoureux sur l'enseignement de l'Église tel qu'il est aujourd'hui. Des sources proches du dossier indiquent aussi des «problèmes de gestion» dans son diocèse, mais sans précision.

    Mgr Strickland s'est effectivement montré publiquement très critique, comme une majorité de ses confrères américains, sur «le synode de l'avenir de l'Église» dont la première session s'est déroulée au Vatican en octobre dernier, en attendant une seconde assemblée en octobre 2024. Il a critiqué une série de décisions qui pourraient instituer une forme de diaconat féminin, l'ordination à la prêtrise d'hommes mariés, le contrôle par des laïcs du pouvoir épiscopal et la bénédiction de couples homosexuels, même si ce dernier point a été plus contesté que prévu en octobre.

    Dans sa lettre du 22 août 2023 adressée aux catholiques de son diocèse du nord est du Texas, il récuse point par point ces évolutions en s'appuyant sur l'enseignement post-conciliaire de l'Église catholique, avec cette conclusion qui a dû lui coûter cher, puisqu'il a laissé entendre que le pape François serait schismatique: «Il est regrettable que ceux qui ne sont pas d'accord à ces changements [prévus par le synode, NDLR] soient étiquetés “schismatiques”. (…) Mais tenir ferme ne signifie pas que l'on cherche à quitter l'Église. Au contraire, ce sont ceux qui proposeraient des changements sur ce qui ne peut pas être changé selon les commandements du Christ, à son Église, ce sont eux qui sont les vrais schismatiques ». Sans doute l’évêque a-t-il signé son arrêt de mort le 31 octobre dernier, jour où il a cité publiquement une phrase extraite d'une lettre qu'il avait reçue, qualifiant le pape François «d'usurpateur» parce qu'il aurait «poussé le vrai pape dehors pour occuper sur un trône qui n'est pas le sien»…

    Durcissement du pontificat

    Sur son compte X, (ex Twitter ) Mgr Strikland a notamment commenté sa déposition par cette phrase : «Peu importe ce que le jour apporte, réjouissez-vous toujours. Jésus-Christ est la Voie, la Vérité et la Vie, hier, aujourd'hui, et toujours». Si beaucoup apprécient cette mise hors-jeu d'un évêque contestataire – recommandé par les membres de la visite apostolique, une sorte d'audit interne ecclésial - elle confirme un durcissement objectif du pontificat observé depuis la mort du pape émérite Benoit XVI. Son ancien secrétaire personnel, Mgr Georg Gänswein, n'a-t-il pas été renvoyé cet été en Allemagne, sans aucune affectation, après ses propos critiques contre le pontificat?

    Le 21 septembre dernier, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de Benoît XVI, avait pour sa part publiquement conseillé à Mgr Strickland, alors sous le coup de la visite apostolique dans son diocèse, de ne pas accepter la démission qu'on lui demanderait. Elle serait, selon lui, «une révocation arbitraire» qui finirait par porter «atteinte à l'autorité du pape». Car «un évêque ne peut être destitué par le pape, affirmait Müller, que s'il s'est rendu coupable de quelque chose de mauvais, hérésie, schisme, apostasie, crime ou comportement totalement non-sacerdotal».

    Pour ce théologien en effet «Le pape n'a aucune autorité du Christ pour intimider les bons évêques qui vivent à l'image du Christ Bon Pasteur et qui sanctifient, enseignent et conduisent le troupeau de Dieu au nom du Christ, conformément à l'idéal épiscopal de Vatican II».

    Un message aux évêques américains

    Il est certain que le pape ne reviendra pas sur cette décision. Elle est un message clair aux évêques américains considérés comme les plus récalcitrants à son pontificat, et qui commencent donc leur assemblée plénière ce lundi pour trois jours à Baltimore. Pour particulière qu'elle soit – 5340 évêques catholiques sont en fonction dans le monde - , la révocation de Mgr Strickland sera toutefois considérée par beaucoup comme un nouvel acte «autoritariste» de François. D'autant, remarque-t-on dans certains milieux du Vatican, qu'elle n'est fondée sur aucun article du code de droit canonique, donc hors du droit en vigueur.

    Un aspect indéniable de la gouvernance de François, où il est désormais ouvertement critiqué à sa droite comme à gauche. »

  • Saga de l'évêque Strickland : l'évêque évincé spécule sur les raisons pour lesquelles le Vatican l'a révoqué

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Saga de l'évêque Strickland : l'évêque évincé spécule sur les raisons pour lesquelles le Vatican l'a révoqué

    Cette rencontre de 30 minutes avec les médias n'a pas permis de répondre à plusieurs questions clés de la saga, telles que les raisons invoquées par le Vatican - si tant est qu'il y en ait eu - pour justifier sa destitution.

    12 novembre 2023

    Quelques heures seulement après que le pape François a démis Mgr Joseph Strickland de ses fonctions à la tête du diocèse de Tyler, le prélat texan s'est exprimé publiquement pour donner sa version des faits, comblant ainsi certaines lacunes dans la saga captivante qui a placé l'ancien ordinaire du petit diocèse du nord-est du Texas sous les feux de la rampe, mais laissant également d'autres questions cruciales sans réponse. 

    L'évêque Strickland a révélé, dans un entretien exclusif avec LifeSiteNews le 11 novembre, réalisé peu après l'annonce par le Vatican que le pape François l'avait relevé de la "gouvernance pastorale" de Tyler, pourquoi il pense qu'il a été démis de ses fonctions. 

    "Je ne vois vraiment aucune raison, si ce n'est que j'ai menacé certains des pouvoirs en place avec la vérité de l'Évangile", a déclaré Mgr Strickland, un prélat controversé qui s'élève régulièrement contre ce qu'il considère comme des attaques contre les enseignements de l'Église catholique, devant ses nombreux adeptes sur les médias sociaux. 

    Au cours de l'interview, Mgr Strickland a également souligné que le pape François avait le pouvoir de le démettre de ses fonctions diocésaines et a fréquemment encouragé les personnes contrariées ou troublées par cette évolution à prier pour le pape et à ne pas quitter l'Église.  

    Mais cette apparition médiatique de 30 minutes n'a pas répondu à plusieurs inconnues majeures dans la saga de l'évêque Strickland, telles que les raisons invoquées par le Vatican - si tant est qu'il y en ait eu - pour cette mesure dramatique, et aussi, concrètement, ce qui va suivre pour l'évêque désormais privé de diocèse. Voici ce que l'évêque Strickland avait à dire, et ce qui reste sans réponse. 

    Pourquoi a-t-il été démis de ses fonctions ?

    Mgr Strickland a déclaré qu'on lui avait demandé de démissionner le 9 novembre, mais qu'il "ne pouvait pas, de mon plein gré, abandonner le troupeau qui m'avait été confié". 

    Cette version des faits concorde avec une déclaration du 11 novembre du cardinal Daniel DiNardo, qui, en tant que chef de l'archidiocèse de Galveston-Houston, est le métropolite de la province ecclésiastique qui comprend le diocèse de Tyler.  

    Dans sa déclaration, le cardinal DiNardo a indiqué qu'à la suite d'une visite apostolique effectuée en juin par deux évêques américains à la retraite à la demande du Vatican, qui comprenait "une enquête exhaustive sur tous les aspects de la gouvernance et de la direction" de Tyler sous l'égide de l'évêque Strickland, une recommandation a été faite au pape François selon laquelle "le maintien en fonction de l'évêque Strickland n'était pas envisageable". 

    Après des mois de délibérations, l'évêque du Texas s'est vu présenter une demande de démission et "le Saint-Père a démis Mgr Strickland de ses fonctions d'évêque de Tyler" lorsque le prélat a décliné la demande, a écrit le cardinal DiNardo. 

    Les conclusions de la visite apostolique n'ont pas été publiées, et le Vatican n'a pas révélé les raisons pour lesquelles Mgr Strickland a été démis de ses fonctions. 

    Interrogé sur les raisons de la décision du pape François, Mgr Strickland a déclaré : "La seule réponse que j'ai à donner est que les forces en présence dans l'Église ne veulent pas de la vérité de l'Évangile".  Il a ajouté : "Elles veulent qu'elle soit changée, qu'elle soit ignorée. Ils veulent qu'elle soit ignorée. 

    Mgr Strickland n'a pas accusé le pape François de participer à cette tentative de saper l'enseignement de l'Église, mais il a déclaré que "de nombreuses forces travaillent sur lui et l'influencent pour qu'il prenne ce genre de décisions". Pour ces "forces", l'évêque a dit "je suis un problème", et elles ont donc poussé à la "destitution d'un évêque pour avoir défendu l'Évangile".  

    L'évêque Strickland n'a pas précisé en quoi consistait cette "défense de l'Évangile", mais il faisait probablement allusion à son franc-parler et à ses déclarations provocatrices sur les plateformes de médias sociaux et lors d'allocutions publiques. 

    Par exemple, Mgr Strickland a tweeté le 12 mai qu'il rejetait ce qu'il appelait le "programme de sape du dépôt de la foi" du pape François - une provocation qui, selon les médias, a dépassé les bornes selon des personnalités du Vatican, ce qui a provoqué la visite apostolique. 

    Il a également critiqué à plusieurs reprises le pape pour un manque de clarté "dangereux" dans ses déclarations, en particulier en ce qui concerne la sexualité, et a critiqué avec véhémence le synode du pape François sur la synodalité. 

    "Malheureusement, il se peut que certains qualifient de schismatiques ceux qui ne sont pas d'accord avec les changements proposés", a écrit Mgr Strickland dans une lettre publique en août. "Au contraire, ceux qui proposent des changements à ce qui ne peut être changé cherchent à réquisitionner l'Église du Christ, et ce sont eux les vrais schismatiques. 

    Les préoccupations en matière de gouvernance diocésaine ont-elles joué un rôle ?

    Mais selon de nombreux rapports des médias sur la visite apostolique de juin et les discussions qui ont suivi au sein du Dicastère des évêques du Vatican, les responsables de l'Église étaient également très préoccupés par des problèmes majeurs liés à la gouvernance du diocèse de Tyler par l'évêque Strickland. Ces inquiétudes concernaient notamment la rotation importante du personnel diocésain, l'embauche d'une ancienne religieuse controversée comme employée d'une école secondaire et le soutien d'un projet controversé de communauté catholique. 

    L'évêque Strickland a semblé répondre à ces préoccupations de manière indirecte dans son entretien avec LSN. 

    "Aucun endroit n'est parfait, aucune famille n'est parfaite", a-t-il déclaré. "Mais le diocèse est en bonne santé. 

    L'évêque a cité le nombre élevé de séminaristes dans le diocèse de Tyler - 21 pour un diocèse de moins de 120 000 catholiques - et a également noté que le diocèse est en position de force financière grâce à "l'immense générosité de la population". 

    "Je suis très fier des prêtres et du diocèse", a déclaré Mgr Strickland, ajoutant qu'étant donné ce qu'il considère comme le succès du diocèse sous sa direction, il ne pouvait identifier aucune autre raison pour sa destitution que la menace qu'il représente pour ceux qui tentent de modifier l'enseignement de l'Église.

    L'évêque Strickland a-t-il été informé des raisons de sa révocation ?

    Plus tôt dans la journée, cependant, Mgr Strickland a semblé indiquer qu'il y avait peut-être des raisons plus concrètes pour justifier la mesure prise à son encontre. 

    "Je maintiens toutes les choses qui ont fait l'objet de plaintes contre moi", a-t-il déclaré à LSN dans un bref article publié avant son entretien de 30 minutes. "Je sais que je n'ai pas mis en œuvre Traditiones Custodes" - la restriction de la messe traditionnelle en latin imposée par le pape en 2021 - "parce que je ne peux pas affamer une partie de mon troupeau". 

    Prises ensemble, les réponses de l'évêque ne permettent pas de comprendre non seulement pourquoi, exactement, le pape François a finalement décidé de le démettre de ses fonctions, mais aussi si Strickland lui-même a été informé des raisons de cette décision. 

    Que va-t-il faire maintenant ?

    L'évêque Strickland a reconnu qu'il devra "analyser honnêtement" ce que signifie le fait de ne plus être l'évêque de Tyler, et "se ressaisir" en ce qui concerne son rôle de "successeur des Apôtres sans diocèse local à prendre en charge". 

    "Je n'ai pas de réponses pour l'instant", a déclaré Mgr Strickland lorsqu'on lui a demandé ce que l'avenir lui réservait. "Beaucoup de questions, beaucoup de calendriers vides qui seront, j'en suis sûr, remplis de différentes manières. 

    L'une des possibilités est une augmentation de l'engagement bien au-delà du Texas - ce que l'évêque faisait déjà bien avant d'être démis de ses fonctions à Tyler, ce qui lui a valu le titre d'"évêque de l'Amérique" parmi ses fidèles.

    Par exemple, Mgr Strickland compte plus de 162 000 adeptes sur la plateforme de médias sociaux X (anciennement connue sous le nom de Twitter), soit 40 000 personnes de plus que le nombre total de catholiques dans son ancien diocèse. Il a supprimé toute référence au diocèse de Tyler sur son compte le 11 novembre et a pu continuer à y accéder bien qu'il n'ait plus de diocèse. 

    Par exemple, il s'est rendu en Californie l'été dernier pour participer à un rassemblement en réaction à l'hommage rendu par les Dodgers de Los Angeles à une organisation de travestis anticatholiques. L'archidiocèse de Los Angeles a condamné les actions des Dodgers, mais a également souligné que l'événement auquel Mgr Strickland a participé n'avait pas été "soutenu ou approuvé" par l'archidiocèse. 

    On ne sait pas non plus où l'ancien évêque de Tyler vivra, ni comment il recevra un soutien financier. 

    Sera-t-il présent à la réunion de l'USCCB (conférence des évêques des USA) ?

    Une question qui n'a pas été soulevée lors de son interview sur LSN, mais qui préoccupe au moins certains observateurs de l'Eglise : L'évêque Strickland, désormais sans diocèse, assistera-t-il à la réunion d'automne de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, qui débutera le 14 novembre ? 

    Alors que Mgr Strickland est connu pour ses interventions publiques remarquées lors des précédentes assemblées de l'USCCB, sa présence à une réunion quelques jours seulement après sa destitution constituerait un sujet dominant - et potentiellement une distraction majeure. 

    Beaucoup d'incertitudes pèsent sur l'avenir de Mgr Strickland. Mais, du moins si l'on en croit les commentaires qu'il a faits à LSN, la prière en constituera une part importante. 

    "Je m'encourage et j'encourage les autres à prier plus profondément que jamais, à prier pour le pape François, à prier pour l'Église et à prier pour notre monde.

  • Tout sauf synodale; telle est l’image que l’Église est en train de donner d’elle-même...

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    De Sandro Magister sur Diakonos.be :

    Niklas Luhmann, prophète inécouté

    (s.m.) Tout sauf synodale. Telle est l’image que l’Église est en train de donner d’elle-même, après quatre semaine de débats à huis clos entre 365 évêques et non-évêques, de « conversations dans l’Esprit » consignées dans un rapport final aussi encyclopédique qu’évasif, mais avec un Pape François qui a entretemps pris les devants, dans un absolutisme monarchique complet, et publié ses propres réponses à une série de questions qui relèvent plus de la comédie que du débat de fond, sur les cohabitants, les homosexuels, les transsexuels en prises avec les communions, les baptêmes, les mariages et autres parrainages.

    Mais surtout, on donne l’image d’une Église qui perd de vue l’essentiel, c’est-à-dire cette proximité avec Dieu qui est au cœur du « Credo » chrétien. Et tout cela alors que la foi s’étiole et s’éteint chez les hommes, et que Dieu disparaît, même là où l’on croyait la catholicité florissante.

    Ce qui est frappant, c’est que la voix de Joseph Ratzinger, théologien et pape, n’a pas été la seule à s’être élevée pour rappeler depuis longtemps à l’Église cette priorité absolue, il y a également eu – et de manière très originale – celle d’un non-croyant : son compatriote Niklas Luhmann (1927-1998), qui a été l’un des penseurs les plus importants et controversés de la seconde moitié du vingtième siècle.

    On commémore actuellement le vingt-cinquième anniversaire de la mort de Luhmann. Et à cette occasion, son portrait détaillé vient de sortir dans la collection « Classici contemporanei » des éditions IBL Libri, signé par l’un des chercheurs les plus averti, Sergio Belardinelli, professeur de sociologie des processus culturels à l’Université de Bologne et, de 2008 à 2013, coordinateur scientifique du Comité pour le projet culturel de la Conférence épiscopale italienne.

    Pour Luhmann, il faut considérer la politique, l’économie, l’art, la science, la religion, les médias de masse et bien d’autres domaines comme étant des systèmes sociaux autonomes, chacun spécialisé dans la résolution d’une catégorie bien déterminée de problèmes, dans une société toujours plus complexe comme celle d’aujourd’hui.

    Et la fonction spécifique de la religion est de communiquer une ouverture à la transcendance, à ce Dieu qui aide à comprendre que tout est contingent, et donc à s’opposer à toute forme de fondamentalisme, de moralisme et de politique qui mettrait la religion à son service. Une religion dans laquelle « tout dépend de la foi », et certainement pas une sorte de service social contre les dérives du marché capitaliste, telle que l’Église essaye de le devenir aujourd’hui.

    C’est ce que Luhmann écrit et défend dans l’un de ses essais lui aussi publié pour la première fois cette année en version italienne, aux éditions Franco Angeli : « La religion de la société ».

    Laissons la parole au professeur Belardinelli, pour illustrer la pensée de ce grand maître, d’une actualité étonnante pour l’Église d’aujourd’hui.

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