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Europe - Page 80

  • Russie : un million de signatures pour la défense de la vie

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    De Jivko Panev sur le site "Orthodoxie.com" :

    Un million de signatures pour la défense de la vie en Russie

    Un million de signatures pour la défense de la vie humaine dès le moment de la conception, pour l’interdiction des avortements artificiels et pour l’attribution de fonds du budget fédéral pour aider les femmes enceintes et les familles avec enfants seront transmises le 21 novembre 2017 à l’administration du président russe Vladimir Poutine par des représentants du mouvement Pro-vie, selon les informations de l’agence Interfax-religion. Il est prévu que les participants se mettent en rang près de l’Administration du Kremlin avec des boîtes pleines de signatures, collectées par des bénévoles dans toutes les 85 régions du pays. Ces boîtes sont au nombre de cent, décorées par des dessins d’enfants. Des actions auront lieu plus tard mardi près des ambassades des pays où est protégée la vie de l’enfant avant la naissance, en soutien des positions législatives de ces États. Une « flash mob » au moyen des réseaux sociaux aura lieu également le même jour. Des partisans au droit de a vie dès le moment de la conception téléchargeront des photos avec le hashtag #миллион_ и _я (1 million et moi) et #зажизнь (pour la vie). « La vie des enfants avant la naissance est protégée dans 139 pays à des degrés divers. Quant à la Russie mourante, elle appartient à la catégorie des pays les plus libéraux dans ce domaine, où la vie d’un enfant avant sa naissance n’est pas protégée du tout », a déclaré le coordinateur du mouvement Serge Tchesnokov. Le métropolite Hilarion (Alfeyev) de Volokolamsk a parlé de ce sujet récemment à l’émission télévisée « L’Église et le monde », déclarant que du point de vue de l’Église et de beaucoup de professionnels de la médecine et hommes de sciences, les fœtus sont des êtres humains. « Du point de vue de l’Église », a-t-il précisé, le fœtus n’est pas une partie du corps maternel, mais un autre être humain ». Au mois d’août, le mouvement « Pro-vie » de Russie avait annoncé la collecte de plus d’un million de signatures pour soutenir l’initiative d’attribuer un montant du budget de l’État aux familles nombreuses. La liste de signatures contient également une proposition de protection de la vie de chaque enfant dès le montant de sa conception.

  • Quand la croix disparaît de la mitre de saint Nicolas

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    Vu sur le site de RTL :

    Ce sont les deux filles d'Olivier qui l'ont remarqué: Solidaris a retiré la croix sur le chapeau de Saint-Nicolas 

    Ce sont les deux filles d'Olivier qui l'ont remarqué: Solidaris a retiré la croix sur le chapeau de Saint-Nicolas

    Le père de famille se dit un peu choqué, il y voit un acte symbolique qui met à mal les traditions. De son côté, la mutualité socialiste dit ne vouloir exclure aucun enfant.

    "On nous supprime nos traditions", a observé Olivier via notre bouton orange Alertez-nous. Les deux jumelles de ce père habitant dans le Hainaut étaient occupées à dessiner le Saint-Nicolas dans le cadre d'un concours de dessin organisé par Solidaris, la mutualité socialiste, lorsqu'elles ont remarqué que la croix manquait sur sa mitre. "Elles m'ont interpellé en disant 'Tiens c'est bizarre, il n'y a pas la croix sur le chapeau de Saint-Nicolas'", nous rapporte l'homme. Celui-ci "trouve ça un peu choquant". Se disant catholique non-pratiquant, "sans plus", ce père ne comprend pas ce geste symbolique qui porte atteinte, selon lui, à la tradition. "Avant on parlait de marché de Noël, maintenant c'est Plaisirs d'Hiver (NDLR: les festivités à Bruxelles dans le cadre des fêtes de fin d'année), si on commence à s'en prendre à Saint-Nicolas, ça va loin", estime le Hennuyer. "À ce rythme, il n'y aura bientôt plus de Saint-Nicolas du tout", conclut-il.

    À l'origine, Saint-Nicolas était un évêque

    Saint-Nicolas est fêté dans de nombreux pays européens, et jusqu'en Russie. Il s'agit d'un ancien évêque de Lycie (une région située sur le territoire actuelle de la Turquie) qui a vécu entre les 3e et 4e siècles. Il a été canonisé et est devenu très populaire à partir du XIe siècle devenant le protecteur de nombreuses nations et de nombreux corps de métiers. Il est surtout devenu le grand ami des enfants dans notre pays, leur offrant des jouets chaque 6 décembre. 

    La raison avancée par Solidaris: "N'exclure aucun enfant"

    Nous avons joint Solidaris afin d'obtenir la raison de l'effacement de la croix sur la mitre de Saint-Nicolas. Ce dessin "a pour objectif de n’exclure aucun enfant", a justifié le porte-parole ajoutant qu'aujourd’hui, la fête de Saint-Nicolas "n’est plus la fête religieuse d’autrefois et des enfants, laïques ou d’une autre religion, peuvent légitimement y être associés".

  • Quand Jean-Paul II prophétisait l'invasion de l'Europe par l'Islam

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    Un article de la Nuova Bussola Quotidiana traduit sur le site Benoît-et-moi :

    L'Islam envahira l'Europe

    L'extraordinaire vision prophétique de saint Jean-Paul II en 1993, rapportée par un intime (20/11/2017)

    LA VISION DE JEAN-PAUL II: «L'ISLAM ENVAHIRA L'EUROPE».

    Valerio Pecce (18 novembre 2017) www.lanuovabq.it

    «Je vois l'Église du troisième millénaire tourmentée par un fléau mortel, il s'appelle islamisme. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu les hordes arriver, de l'Occident à l'Orient: du Maroc à la Libye, de l'Egypte aux pays orientaux».

    C'est la vision impressionnante de saint Jean Paul II, jamais publiée auparavant.

    Témoin de la confession qui devrait faire du bruit [?!!], Mgr Mauro Longhi, du presbytère de la Prélature de l'Opus Dei, très souvent en contact étroit avec le Pape polonais au cours de son long pontificat. Le monsignore originaire de Trieste a révélé l'épisode dans l'ermitage "Saints Pierre et Paul" de Bienno, à Val Camonica, lors d'une conférence organisée en mémoire de Jean-Paul II le 22 octobre, jour où l'Église célèbre la mémoire liturgique du saint.

    Pour faire la clarté nécessaire et encadrer la vision prophétique de Karol Wojtyla telle qu'elle est rapportée par un prêtre au-dessus de tout soupçon (Mgr Longhi jouissait de l'estime personnelle non seulement de Jean-Paul II mais aussi de Benoît XVI, à tel point qu'il fut appelé en 1997 au Dicastère Vatican de la Congrégation du Clergé) quelques références géographiques et temporelles sont nécessaires.

    De 1985 à 1995, le jeune économiste bocconien Mauro Longhi (qui sera ordonné prêtre en 1995) a accompagné et accueilli le Pape Wojtyla dans ses promenades à ski et en montagne. Régulièrement, quatre à cinq fois par an, pendant dix ans, et il l'a fait dans ce qui est aujourd'hui le siège estival du Séminaire international de la prélature de l'Opus Dei, mais qui était alors une simple maison de campagne pour ceux qui, dans l'Œuvre, voulaient se préparer à la prêtrise et à l'enseignement de la théologie. Nous sommes dans la province de l'Aquila, à quelque 800 mètres d'altitude, en direction du Piano delle Rocche ...

    «Le Saint-Père sortait de Rome en secret, dans une modeste voiture, accompagné par son secrétaire, Mgr Stanislaw Dziwisz et d'un ami polonais, et au péage de l'autoroute - le seul endroit où l'on pouvait le reconnaître - il faisait semblant de lire et mettait un journal devant son visage».

    Mgr Longhi entame ainsi un succession sans fin d'anecdotes savoureuses (souvent assorties - en pasteur scrupuleux qu'il est - d'explications théologiques appropriées).

    Mais c'est sans aucun doute du Karol Wojtyla mystique que le monsignore a entretenu les auditeurs chanceux venus à Bienno; celui que très peu connaissent, le grand protagoniste mystérieux et secret d'un des plus longs pontificats de l'Église. C'est le Pape que Mgr Longhi croisait la nuit dans la chapelle de la maison de montagne, agenouillé pendant des heures sur les bancs de bois inconfortables devant le Tabernacle. Et c'est le Pape dont, toujours la nuit, les habitants de la maison des Abruzzes, entendait le dialogue, parfois même animé, avec le Seigneur ou avec sa mère bien-aimée, la Vierge Marie.

    Pour enquêter sur le Karol Wojtyla mystique (ce qu'Antonio Socci fit magistralement dans son ouvrage bien documenté "I Secreti di Karol Wojtyla", publié en 2008), Mgr Longhi raconte ce que lui a confié Andrzej Deskur, un cardinal polonais dont Jean Paul II fut le compagnon de séminaire - celui clandestin de Cracovie -.

    Deskur, pendant des années Président de la Commission Pontificale pour les Communications Sociales (1973-1984), peut sans doute se considérer comme le plus grand ami de Wojtyla, celui qui, pour soutenir le pontificat de son ami Lolek, s'est offert lui-même comme victime - acceptant la volonté divine avec l'AVC et la paralysie qui en découle - à l'intérieur de ce mystère profond qu'est le "remplacement vicaire" (ce sera précisément pour aller trouver à l'hôpital l'ami souffrant que le soir même de l'élection, Jean Paul II fera son incroyable première fugue clandestine du Vatican).

    Voilà le récit de Mgr Longhi:

    "Il a le don de la vision", me confia Andrzej Deskur.

    A quoi je lui ai demandé ce que cela signifiait.

    "Il parle avec Dieu incarné, Jésus, il voit son visage et aussi le visage de sa mère".

    Depuis quand?

    "Depuis sa première messe le 2 novembre 1946, lors de l'élévation de l'hostie. C'était dans la crypte de la cathédrale Saint-Léonard de Wawel à Cracovie, c'est là qu'il célébra sa première messe, offerte en suffrage pour l'âme de son père".

    Mgr Longhi ajoute que le secret que lui a révélé le Cardinal Deskur - ces yeux de Dieu fixés sur Wojtyla chaque fois qu'il élève le calice et l'hostie - peut paradoxalement être deviné en lisant la dernière encyclique de Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia.

    Là, au numéro 59 de la "Conclusion", quand le pape polonais se souvient du moment de sa première messe, il finit par révéler lui-même le mystère qui l'a accompagné tout au long de sa vie:

    «Mes yeux se sont fixés sur l'hostie et sur le calice dans lequel le temps et l'espace se sont en quelque sorte "contractés" et le drame du Golgotha s'est représenté, vivant, révélant sa mystérieuse "contemporanéité"».

    Parmi les nombreuses anecdotes racontées, cependant, l'épisode qui a le plus frappé le public de l'ermitage de Bienno, et qui s'inscrit dans le cadre de l'une des nombreuses promenades sur le Massif du Gran Sasso, est sans doute celui qui concerne l'Islam et l'Europe.

    Mgr Longhi fait précéder les paroles du saint polonais - objectivement impressionnantes - d'un prologue très humain, à l'improviste parfois hilarant, composé de plaisanteries, de sandwiches échangés, de reproches théâtraux sur la publication hâtive de ce Catéchisme de l'Église catholique fortement désiré par Wojtyla (le fait de ne pas attendre l'editio typica en latin, fera en effet se greffer des erreurs auxquelles il faudra remédier avec des corrections précipitées).

    A cette occasion, le Saint-Père et le monsignore, apparemment plus rapides que les autres, avaient distancé le groupe, dans lequel - comme toujours quand le Pape sortait de Rome - il y avait son secrétaire particulier, le très digne de confiance Stanislao Dziwisz, qu'en 2006 Benoît XVI a créé le cardinal et qui est aujourd'hui archevêque émérite du diocèse de Cracovie.

    Ce passage de Mgr Longhi (avec la terrible vision mystique du Pape) doit donc être entièrement rapporté (la conférence est sur YouTube, à partir de la minute 48 il est possible de regarder le passage que nous rapportons).

    Tous deux sont appuyés sur un rocher, ils se font face, mangent un sandwich et attendent l'arrivée du groupe. 
    Voici le récit textuel du monsignore:

    «J'ai le regard posé sur lui, pensant qu'il avait peut-être besoin de quelque chose, mais il se rend compte que je le regarde, que sa main tremble, que c'est le début de la maladie de Parkinson. "Cher Mauro, c'est la vieillesse...", et moi, tout de suite: "Mais non, Sainteté, vous êtes jeune!" Quand on le contredisait, dans certaines conversations familières, il devenait un fauve (une bête sauvage). "Ce n'est pas vrai! Je dis que je suis vieux parce que je suis vieux!"»

    Selon le monsignore, c'est précisément le passage du temps et les progrès de la maladie qui ont conduit le Pape polonais à ressentir le besoin impérieux de lui transmettre cette vision mystique.

    Le prélat poursuit:

    «C'est alors que Wojtyla change de ton et de voix et, me faisant partager l'une de ses visions nocturnes, et il me dit: "Rappelle-le à ceux que tu rencontreras dans l'Église du troisième millénaire. Je vois l'Église affligée d'une plaie mortelle. Plus profonde, plus douloureuse que celles de ce millénaire" - se référant à celles du communisme et du totalitarisme nazi -. "Elle se nomme l'islamisme. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu les hordes venir de l'Occident vers l'Orient", et il me fait une par une la description des pays: du Maroc à la Libye en passant par l'Egypte, et ainsi de suite jusqu'à la partie orientale. Le Saint-Père ajoute: "Ils envahiront l'Europe, l'Europe sera une cave, vieilles reliques, pénombre, toiles d'araignée. Souvenirs familiaux. Vous, Eglise du troisième millénaire, vous devrez contenir l'invasion. Mais pas avec des armes, les armes ne suffiront pas, avec votre foi vécue intégralement"».

    Voilà le témoignage précieux de quelqu'un qui, pendant des années, a été en contact étroit avec le Saint-Père et qui a concélébré avec lui à maintes reprises.

    Inutile, ensuite, de souligner que la confession du Pape Wojtyla remonte à mars 1993, et qu'il y a 24 ans, le tableau social et les chiffres de la présence islamique en Europe étaient très différents.

    Ce n'est peut-être pas un hasard si, dans l'exhortation apostolique de 2003, Ecclesia in Europa, aujourd'hui oubliée, Jean-Paul II parlait clairement d'une relation avec l'Islam qui devrait être «correcte», menée avec «prudence, dans la clarté des idées sur ses possibilités et ses limites», en étant conscient du «fossé notable entre la culture européenne, qui a de profondes racines chrétiennes, et la pensée musulmane» (n. 57). Bien qu'avec le langage propre à un document magistériel, par nature réservé, le Saint-Père semblait implorer l'instauration d'une connaissance «objective» de l'Islam (n. 54). 

    Un paradigme et une sensibilité, donc, clairs et sans équivoque, surtout si l'on considère un autre passage d'Ecclesia en Europe, celui dans lequel le Pape Wojtyla - après avoir stigmatisé «la frustration des chrétiens qui accueillent» et qui, au contraire, dans de nombreux pays islamiques, se voient refuser «l'exercice du culte chrétien» (n. 57) - parlant des flux migratoires, va même jusqu'à souhaiter une «ferme répression des abus» (n. 57).

    Il faut prendre acte que nous sommes face à une lecture politiquement incorrecte du phénomène de l'islam par un Pape canonisé par l'Église catholique; une lecture d'abord "prophétique" et ensuite magistériellele (il n'est pas difficile de supposer que la vision prophétique troublante de Jean-Paul II a influencé son écriture d'Ecclesia an Europa). 

    «L'islam nous envahira». Peut-être le fait-il déjà. Tandis qu'inexorablement, la lumière sur l'Europe chrétienne s'éteint, réduite à une cave pleine de vieilles reliques et de toiles d'araignée. "Karol le Grand" a parlé, aujourd'hui plus encore il nous invite à résister à l'invasion par la foi vécue intégralement.

  • Les jeunes allemands de plus en plus méfiants à l'égard de l'Eglise

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    De Delphine Nerbollier sur le site du journal La Croix :

    En Allemagne, la méfiance des jeunes envers l’Église s’accroît

    En Allemagne, les évêques constatent sans surprise un relâchement des liens entre les jeunes et l’Église. Les organisations de jeunesse aspirent, elles, à être entendues lors du synode qui se tiendra à Rome en octobre 2018.

    C’est un bilan critique que dresse la conférence épiscopale allemande (DBK) au sujet des relations qu’entretiennent les jeunes et l’Église catholique outre Rhin. Dans le cadre de la préparation au synode sur les jeunes et les vocations, les évêques ont rendu publique leur synthèse, réalisée sur la base de consultations menées dans les 27 diocèses du pays. Ils constatent un relâchement du lien entre les jeunes et l’Église et une méfiance envers l’institution catholique. « De nombreux jeunes perçoivent l’Église comme peu crédible en raison de sa manière de gérer ses finances et les scandales de mauvais traitements », expliquent-ils.

    D’après les évêques, les jeunes catholiques demandent à l’Église d’être « un partenaire de dialogue qui prenne leur réalité au sérieux ». « Ils attendent une liturgie et une pastorale pertinentes et adaptées à leur quotidien » ainsi qu’une« Église qui ne soit pas sur la défensive mais qui s’organise sur la base du développement scientifique et regarde vers l’avenir »« Nombre d’entre eux demandent aussi des changements concrets en matière de dogme », peut-on lire.

    Les jeunes attendent « une offre de sens »

    Les évêques constatent aussi « une distance évidente avec le message de l’Église »au sujet de la famille. « La communauté de vie avant le mariage est presque une réalité généralisée » en Allemagne, expliquent-ils. Les couples qui souhaitent se marier religieusement ont « presque tous vécu plusieurs années ensemble ».

    À LIRE : Les jeunes bousculent (déjà) le Synode

    Pour Mgr Stephan Oster, président de la commission de la jeunesse du DBK, les 8,8 millions de jeunes catholiques allemands (sur 23 millions au total) attendent« des valeurs, une offre de sens, une authenticité et une pertinence par rapport à la vie ». Il remarque aussi que malgré un fort engagement des prêtres, diacres et responsables pastoraux qui accompagnent ces jeunes spirituellement, l’institution catholique allemande « pourrait embaucher encore davantage de personnel ».

    Le synode vu comme une chance

    Sur le terrain, l’annonce du synode de la jeunesse a trouvé un écho favorable et favorisé le dialogue. À Cologne, par exemple, les autorités religieuses ont profité de l’envoi du questionnaire préparé par le Vatican à destination des jeunes, pour y ajouter quelques questions sur la situation interne au diocèse. L’Union des jeunes catholiques allemands (BDKJ) a de son côté distribué 100 000 cartes postales dans des cafés, restaurants mais aussi dans des associations religieuses pour inciter les jeunes, catholiques ou non, à répondre à ce questionnaire. Pour le BDKJ – 17 organisations, 660 000 membres – ce synode est une chance.

    À LIRE : En France, le Synode sur les jeunes mobilise peu

    « Nous nous réjouissons que le pape François nous lance cet appel », explique son président, Thomas Andonie. « Nous espérons seulement que les résultats du questionnaire n’atterriront pas dans un tiroir mais qu’ils seront pris au sérieux. Les jeunes catholiques veulent être entendus », explique-t-il. Le BDKJ demande ainsi que les représentants des organisations de jeunesse soient représentées en octobre prochain à Rome, pour créer un « dialogue d’égal à égal ». « Ce synode ne doit pas être une simple rencontre entre évêques », estime-t-il.

  • Euthanasie aux Pays-Bas : l'efficacité de la réglementation mise en doute

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    EUTHANASIE : L’EFFICACITÉ DE LA RÉGLEMENTATION NÉERLANDAISE MISE EN DOUTE

     de genethique.org (06 novembre 2017)

    Une étude menée par le National Institutes of Health (NIH) suggère que les comités néerlandais chargés d’évaluer les cas d’euthanasie (RTE) se concentreraient essentiellement sur le respect de la procédure, « sans vérifier si le patient était véritablement admissible à une euthanasie ».

    David Miller et le docteur Scott Kim, tous deux du département de bioéthique du NIH, ont analysé trente-trois cas entre 2012 et 2016 où des comités RTE ont estimé que les critères n’avaient pas été respectés. 

    Les auteurs écrivent que « même lorsque les critères de fond étaient remis en cause, les RTE ne vérifiaient pas si le médecin avait posé un "jugement correct" » : leur objectif était focalisé sur le respect des critères du processus d’assistance au suicide.

    Dans vingt-deux cas, les médecins n’auraient pas respecté les critères de rigueur de procédure en vigueur[1] alors que ce sont des critères dont le mode opératoire est clairement identifié ; dans quatorze cas, les médecins n’avaient pas suivi les soins médicaux nécessaires, et avaient utilisé de façon incorrecte les médicaments (en posologie, administration ou ordre d’administration) ; et pour six patients, le médecin n’avait pas été assez rigoureux dans l’application du critère de "souffrance insupportable".

    Pour aller plus loin :

    [1] Critères qui incluent les soins médicaux appropriés et la consultation d’un médecin indépendant.

    Sources: BioEdge, Xavier Symons (04/11/2017)

  • La question catalane cristallise les tensions relatives à l'avenir des pays de l'Union Européenne

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    Sur le site du Vif, cette carte blanche très éclairante de Varsia Arslanian et Nicolas Solonakis : 

    Catalogne : vers un nouvel ordre européen ?

    L'indépendance de la Catalogne est-elle légale au regard du droit international ? Ensuite, quels facteurs historiques permettent d'expliquer la crise actuelle ? En conséquence, quelle légitimité accorder à la revendication d'indépendance ? Trois questions largement négligées jusqu'à présent.

    Par Varsia Arslanian, juriste, spécialiste de droit international (ULB) et Nicolas Solonakis, docteur en histoire, diplômé de sciences politiques et de géographie et chercheur en histoire économique à l'université de Gand.

    Une déclaration unilatérale d'indépendance : conséquences et légalité

    La déclaration d'indépendance est un acte éminemment politique qui affirme la prétention d'une entité sécessionniste à devenir un État à part entière. Elle n'entraîne de conséquences juridiques que si elle est le fruit d'un accord avec l'État dont l'entité prétend s'autonomiser. Ainsi, le Monténégro (2006) et le Sud-Soudan (2011) ont accédé à leur indépendance à la suite d'un processus négocié avec leur État d'origine. Les cas de sécessions concertées sont cependant rares. De manière générale, l'entité sécessionniste effectue une déclaration  unilatérale d'indépendance (DUI) : l'État d'origine refusant généralement de subir un démembrement, elle doit le faire sans son accord. La question catalane n'échappe pas à la règle. La Catalogne a déclaré son indépendance sans l'aval de l'Espagne - et avec un Parlement largement déserté. Elle a ainsi organisé un referendum d'autodétermination dans le mépris de la Constitution espagnole qui prône l' "unité indissoluble de l'Espagne" (article 2) et interdit par là même la tenue d'une telle procédure. En outre, le Tribunal Constitutionnel avait déclaré dès 2010 au sujet de la Catalogne qu'un référendum se distinguait d'une simple consultation populaire en ce qu'il doit être convoqué et réglé par l'État[1].

    L'appréciation légale d'une DUI est plus nuancée si l'on se place du point de vue du droit international. Le droit international observe une neutralité à l'égard de telles déclarations, et de manière plus générale, à l'égard de la sécession. Il s'agit essentiellement d'une question intérieure à un État qui nécessite d'être traitée en interne. La Cour internationale de justice, dans son avis consultatif du 22 juillet 2010 sur la déclaration d'indépendance du Kosovo, a néanmoins relevé que les DUI ne sont pas en soi interdites par le droit international. Néanmoins, ses conséquences juridiques demeurent nulles.

    En droit international, l'indépendance d'un État est avant tout une question de fait. L'entité sécessionniste devient un "État indépendant" dès lors qu'elle réunit les critères factuels qui déterminent la qualité d'État : une population, un territoire et un gouvernement souverain[2]. Si de manière générale les deux premiers critères vont de soi, c'est le critère déterminant de la souveraineté qui constitue bien souvent la pierre d'achoppement. La souveraineté suppose que l'entité sécessionniste s'affranchisse de tout rapport de subordination par rapport à l'État d'origine. Dans le cas de la Catalogne, c'est ce critère qui fait défaut. L'Espagne lui conteste son droit à l'indépendance et entend maintenir son intégrité territoriale à n'importe quel prix. La suspension par le gouvernement espagnol du statut d'autonomie de la Catalogne suite à application de l'article 155 de la Constitution en est une illustration.

    L'intervention de la déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne (vendredi 27 octobre) n'a donc aucune incidence sur le statut de la région. La Catalogne demeurera espagnole aussi longtemps que l'Espagne ne marquera pas son accord. En revanche, le droit international permet de reconnaître une telle indépendance en dépit du refus de l'État originel dans un cas particulier : si l'entité sécessionniste a droit au principe d'autodétermination.

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  • Une interview du Père Henri Boulad

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    Interview avec Père Henri Boulad par Eric Muth

    «Ma vie avec Dieu me donne la force de changer le monde» se plaît-il à redire à tous ses interlocuteurs, une formule presque en boucle, comme s’il était habité par une lumière particulière. Comme s’il voulait tout simplement nous dire, marchez tant que vous avez la lumière.

    Le Père Boulad est avant tout un penseur, un chrétien en terre d’Islam, confiant sa grande inquiétude devant la montée des islamistes en Egypte et en Europe. Déplorant au passage la faiblesse et la tiédeur de l’Église catholique de France.

    Il se situe dans la pure ligne de cet «Humanisme chrétien» qui caractérise la spiritualité jésuite et celle de son fondateur, Ignace de Loyola. «Je suis un fou, un ambitieux, un passionné, ayant une conscience aiguë de ma fragilité et de ma faiblesse. Je veux changer la face du monde et de l’Egypte, et me refuse à mettre aucune limite à mes rêves et à mes désirs, car je pense Dieu capable de faire fleurir sur le fumier de ma personne et de ma vie une immense Moisson d’Amour»

    Cette humilité n’est pas pour déplaire à son destin, homme en continuelle recherche, il ne se croit jamais arrivé. Son exigence de cohérence et de conciliation en foi et raison, tradition et modernité le pousse à se poser sans cesse des questions, il est à tout remettre en question.

    Petite anecdote, Père Boulad a demandé à deux reprises la nationalité française, elle lui a été refusée au plus haut niveau de l’État français. : «Parce que je suis dérangeant, parce que je n’ai pas la langue dans ma poche, parce que je dénonce ce qui se passe. «Amoureux du risque, ami du paradoxe, un brin provocateur, Henri Boulad est bien dans la lignée des grands visionnaires de notre temps. Il a publié un grand nombre d’ouvrages dans une quinzaine de langues. E.M.

    Vous êtes éducateur, conférencier, philosophe, écrivain et professeur de théologie, comment arrivez-vous à tout concilier ?

    Mes qualités d’éducateur, de philosophe et de théologie ne représentent plus à présent des activités ponctuelles, mais imprègnent l’ensemble de ma vie et de mon action. Ces dimensions s’imbriquent et se fécondent mutuellement. C’est pourquoi je me définis comme «un spécialiste de la non-spécialisation», qui rêve de réconcilier les domaines les plus variés : philosophie et théologie, physique et mystique, sexualité et chasteté, action et contemplation, sociologie et religion, économie, politique et foi. En cela, je me situe dans la pure ligne de cet «humanisme chrétien» caractéristique de la spiritualité jésuite et de la post-modernité marquée par l’interdisciplinarité. Mon exigence de cohérence et de conciliation entre foi et raison, tradition et modernité me pousse à me poser sans cesse des questions et à tout vouloir remettre en question.

    Toute votre vie vous avez eu de nombreux engagements, notamment au service des plus pauvres, chrétiens et musulmans. La couleur de peau n’est pas un problème pour vous, seul le cœur compte ?

    Dans mes engagements au service des plus déshérités, ce qui compte pour moi, c’est l’Homme, l’être humain, qu’il s’agit de soulager, de libérer, de construire. Au-delà des clivages religieux et confessionnels, sources de tensions, de discriminations et de fanatisme, ce qui nous unit et nous réunit, c’est notre commune humanité, comme me le disait récemment un musulman travaillant avec nous. La couleur de la peau n’a rien à voir dans tout ça, car l’ensemble des Egyptiens constitue une seule race.

    On vous décrit comme une personne douée d’une âme orientale et d’un esprit occidental. Pourriez-vous préciser cette belle métaphore ?

    Toute personnalité humaine comporte une double dimension : le masculin et le féminin, le yin et le yanganimus et anima. Il ne s’agit pas d’être l’un ou l’autre, mais l’un ET l’autre. Tel devrait être l’objectif de tout développement authentiquement humain. C’est ce que j’essaie de réaliser en conciliant en moi l’âme orientale, héritée de mes ancêtres, et l’esprit occidental, fruit de toute ma formation.

    Lors de vos prises de parole et de vos actions à travers le monde, comment réagissent les hommes politiques ? Vous suivent-ils ? Certains sont-ils dignes de vous suivre ?

    Je ne cesse de les interpeller, soit pour les encourager, soir pour fustiger leurs agissements, souvent ignobles. Dans quelle mesure mes prises de position ont une quelconque influence sur leurs orientations et sur le cours des choses, je ne saurais le dire. Mais en semant à tout vent à travers rencontres, conférences, livres… ou via Internet, je pense faire bouger les choses à ma toute petite mesure. C’est le combat de David contre Goliath. La Bible nous affirme que c’est le petit David qui l’a emporté. Il faut y croire et oser l’impossible. C’est quand même la Femme qui a écrasé la tête du Dragon.

    A propos du terrorisme radical, vous dites : «L’Occident est bien naïf et se fait avoir au nom de la démocratie». Les systèmes totalitaires seraient-ils mieux armés pour le combattre ?

    Aujourd’hui, la démocratie a été habilement confisquée et annexée par le mondialisme, qui tire les ficelles dans la plus totale opacité et impunité. Le gouvernement mondial est entre les mains d’une poignée de milliardaires– le Club Bilderberg– aux relents lucifériens, pour qui l’être humain n’a strictement aucune valeur. Pour contrer ce monstre, peut-être faut-il reprendre l’idée platonicienne du «despote éclairé» –éclairé et intègre. Un nouveau de Gaulle ?… Je n’en sais rien. Les choses sont tellement complexes et la désinformation tellement généralisée, qu’il est quasiment impossible de savoir ce qui se passe réellement aujourd’hui.

    Le piège du «politiquement correct» en France est-il un frein ?

    Bien sûr. Il vise à nous la boucler. Quand le port d’armes est interdit et que l’Etat est complice du mal, nous n’avons plus que la parole pour affirmer nos convictions. Si un tel droit nous est enlevé au nom du «politiquement correct», que reste-t-il au citoyen pour se défendre ? C’est pourquoi je crois voir pointer pour très bientôt une guerre civile en France.

    A la montée en puissance du discours islamiste, vous prônez un Islam modéré, n’est-ce pas un leurre quand on analyse de près le contenu du Coran ?

    Un islam modéré implique une réforme en profondeur de l’islam, qui s’avère utopique. Tous ceux qui l’ont tentée dans le passé ont lamentablement échoué. Pour nous limiter aux deux derniers siècles, je mentionnerais six tentatives, qui ont toutes avorté.

    1 – Le réformisme du 19e siècle (Afghani, Mohamed Abdou, Rachid Reda)

    2 – La Renaissance –ou Nahda– fin 19e– début 20e siècle (Yasji, Girgi Zeidan, Taha Hussein, Salama Moussa, Tewfik el-Hakim…)

    3 – Le Kémalisme et la laïcisation de la Turquie par Atatürk, en 1923

    4 – Le Baath et le panarabisme de Michel Aflaq, Bitar, George Habash et l’OLP

    5 – Le nationalisme égyptien et la neutralité de l’Etat (principe de la laïcité) avec Saad Zaghloul : «La religion est l’affaire de Dieu et la patrie celle de tous.»

    6 – La tentative d’inversion du décret de l’abrogeant et l’abrogé proclamé au 9e siècle. Pour avoir voulu privilégier les versets mekkois aux médinois, le grand cheikh soudanais, Mahmoud Mohamed Taha, sera pendu à Khartoum le 18 janvier1985, à l’instigation de l’Azhar.

    Le voile, avez-vous écrit, est un geste politique, l’Islam ne serait donc rien sans la politique ?

    Oui, le voile est un geste politique. Comme d’autres signes extérieurs (mosquées, minarets, prières de rue…) le voile vise à inscrire l’islam dans le paysage et à lui donner une visibilité. Car l’islam constitue un tout, intégrant religion, état et société– «dîn wa dawla». Et c’est ainsi qu’il a été depuis ses plus lointaines origines.

    L’Hégire, qui marque le passage de la Mecque à Médine et le début de l’ère musulmane, signifie que l’islam cesse d’être une simple religion pour devenir État et société, et Mohammed passe du statut de chef religieux à celui de chef d’État et de leader politique. Religion et politique seront désormais indissolublement liées. «L’Islam est politique ou n’est rien.» (Khomeiny)

    Il y a un plan de conquête de l’Occident qui est déclaré par Daech, alors que peut-on faire ?

    Ce qui est tragique, c’est que ce plan est soutenu en sous-main par les «mondialistes» dont je parlais plus haut. Mais, au-delà d’une lutte politique à mener, l’Occident doit impérativement retrouver ses valeurs, ses principes et ses racines chrétiennes. Sans un «supplément d’âme», il est condamné à disparaître, à l’instar de tant d’autres civilisations prestigieuses du passé. C’est au niveau spirituel que se situe le véritable enjeu, et c’est là que nous pouvons et devons agir. Dans le contexte des tragédies de la Deuxième Guerre mondiale, l’Europe et l’Allemagne ont inventé le concept de «réarmement moral». C’est une démarche analogue que l’Occident est appelé à entreprendre aujourd’hui.

    La religion catholique n’a plus sa place en France, même, certains «hommes de Dieu» baissent les bras. Cette faiblesse serait-elle à l’origine de la montée fulgurante de l’Islam radical ?

    Oui, c’est un des éléments, à côté de ceux mentionnés plus haut. Face à la débâcle de l’Eglise de France (perte de la foi traditionnelle, pratique religieuse et vocations en chute libre…), il semble que les responsables aient déclaré forfait et soient en train de s’enfoncer dans un genre de défaitisme, comme si la bataille était perdue d’avance. Dans une homélie récente, je disais que beaucoup de fidèles se demandent si leurs évêques ne seraient pas devenus les pasteurs des musulmans plutôt que des chrétiens. L’Eglise et la société françaises semblent avoir perdu leur système immunitaire, cet instinct de survie, cette volonté de lutter, cette capacité de réagir face aux agents toxiques qui attaquent l’organisme.

    Le Pape François se comporte comme si la religion catholique romaine n’était plus la seule et unique religion salvatrice. Qu’en pensez-vous ?

    En un sens, le Pape a raison, car il existe mille autres chemins de salut que celui de l’Eglise catholique. Saint Jean, dans sa première épître, nous en signale au moins deux, l’amour et la droiture de cœur : «Dieu est Amour, quiconque demeure dans l’Amour, demeure en Dieu et Dieu demeure en lui». Et encore : «Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.». L’évangile lui-même distingue entre le baptême d’eau et le baptême d’Esprit-Saint. Il y a un immense malentendu sur les notions de «salut», d’Eglise et d’évangélisation. J’aurais bien des choses à dire là-dessus, mais cela déborderait largement le cadre d’une simple interview.

    Croyez-vous aux messages prophétiques des Saints et seront-ils toujours d’actualité ?

    Ces messages sont parfois riches de contenu, mais je ne leur accorde pas plus d’importance qu’à ceux de n’importe quel penseur ou visionnaire. L’essentiel pour moi c’est leur valeur morale et spirituelle, leur capacité à éclairer les événements et à opérer un changement.

    Votre combat au quotidien pour la liberté de croire et de penser vous anime-t-il encore aujourd’hui ?

    Plus que jamais.

    Le grand philosophe Omraam Mikhaël Aïvanhov a dit un jour : «Chacun de vous est habité par une flamme, une aspiration divine, et si faible soit-elle, il est en votre pouvoir de l’entretenir pour qu’elle devienne un brasier gigantesque.» C’est un peu vous Père Boulad ?

    C’est un peu moi, mais ça pourrait être n’importe qui d’autre qui s’ouvre totalement à l’Esprit. Merci.

    Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Eric Muth pour Dreuz.info.

  • Personne et communauté, les fondements de l’Europe d'après le pape

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    De zenit.org :

    « Personne et communauté sont les fondements de l’Europe » (texte intégral)

    Cinquième grand discours du pape François sur l’Europe

    « La première, et peut-être la plus grande contribution que les chrétiens puissent offrir à l’Europe d’aujourd’hui, c’est de lui rappeler qu’elle n’est pas un ensemble de nombres ou d’institutions, mais qu’elle est faite de personnes », déclare le pape François.

    Le pape a en effet participé, ce samedi 28 octobre 2017, à 17h30, au « dialogue » entre représentants des communautés chrétiennes et de la vie politique, sur le thème « (Re)penser l’Europe. Une contribution chrétienne à l’avenir du projet européen ».

    Le pape a décliné en sept points l’espace européen: personne et communauté, lieu de dialogue, domaine inclusif, espace de solidarité, source de développement, promesse de paix et « être l’âme de l’Europe ».

    « Personne et communauté sont donc les fondements de l’Europe que, en tant que chrétiens, nous voulons et pouvons contribuer à construire. Les pierres de cet édifice s’appellent : dialogue, inclusion, solidarité, développement et paix », a expliqué le pape dans ce 5e grand discours sur l’Europe.

    Le discours du pape a été précédé par deux allocutions du cardinal Reinhard Marx, président de la COMECE, et du président du Parlement européen, Antonio Tajani.

    Voici la traduction officielle de l’italien, du discours du pape François, prononcé en italien.

    Discours du pape François

    Eminences, Excellences

    Distinguées Autorités,

    Mesdames et Messieurs,

    Je suis heureux de prendre part à ce moment qui conclut le Dialogue (Re)Thinking Europe. Une contribution chrétienne à l’avenir du projet européen, promu par la Commission des Épiscopats de la Communauté Européenne (COMECE). Je salue particulièrement le Président, Son Éminence le Cardinal Reinhard Marx, ainsi que l’Honorable Antonio Tajani, Président du Parlement Européen, et je les remercie pour les paroles déférentes qu’ils viennent de m’adresser. Je voudrais exprimer à chacun d’entre vous une vive appréciation pour avoir été nombreux à intervenir au cours de cet important cercle de discussion. Merci!

    Le Dialogue de ces jours-ci a offert l’occasion de réfléchir largement sur l’avenir de l’Europe sous plusieurs angles, grâce à la présence parmi vous de diverses personnalités ecclésiales, politiques, académiques ou simplement provenant de la société civile. Les jeunes ont pu proposer leurs attentes et leurs espérances, en se confrontant avec leurs aînés, qui, à leur tour, ont eu l’occasion d’offrir leur bagage riche de réflexions et d’expériences. Il est significatif que cette rencontre ait voulu être d’abord et avant tout un dialogue dans l’esprit d’une discussion libre et ouverte, permettant de s’enrichir réciproquement et d’éclairer la voie de l’avenir de l’Europe, c’est-à-dire le chemin que tous ensemble, nous sommes appelés à parcourir pour surmonter la crise que nous traversons et pour affronter les défis qui nous attendent.

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  • Immigration : pourquoi le pape François a raison (suite)

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    Nous avons relayé la première partie de cette note d'Henri Hude; voici la seconde partie :

    Pourquoi François a raison (2). La question de l'immigration

    Quelle méthode adopter pour traiter le sujet de l’immigration musulmane ?

    En Europe, nous mélangeons deux sujets : celui de l’immigration, celui du fondamentalisme musulman. Rien d’étonnant : les immigrés viennent souvent de pays musulmans. Mais ils sont aussi chrétiens, bouddhistes, ou sans religion. De tous ceux-là, on n’entend pas beaucoup parler. Et pourtant, toute immigration est une question politique importante, même provenant de pays proches par la culture. L’expérience l’a montré en France durant l’entre-deux guerres, avec les réactions à l’immigration venue d’Italie. Distinguons donc les deux sujets, isolons les problèmes spécifiques que chacun pose, et puis réassocions-les. Ainsi obtiendrons-nous une intelligence complète et concrète des problèmes. Mais dans quel ordre prendre ces deux sujets ?

    S’il n’y avait pas l’immigration, l’islam serait-il en France un sujet de discussion politique ? Assurément, beaucoup moins – sauf s’il y avait quand même des attentats. Par contre, même sans dimension musulmane, l’immigration serait un sujet important. Preuve : les Etats-Unis, où la société réagit à l’immigration latino-américaine en majorité catholique. L’islam n’est donc pas la même chose que la question de l’immigration en Europe. Il est une seconde question qui rend plus complexe celle de l’immigration. C’est donc cette dernière qu’il faut par étudier d’abord, séparément, en faisant méthodiquement abstraction de l’islam – qu’il faudra ensuite (article 3) intégrer avec ses spécificités pour affiner les résultats obtenus.

    1° Il est absurde de vouloir conserver le niveau de prospérité avec une démographie qui ralentit, c’est-à-dire sans enfants et/ou sans immigration.

    Parlons d’abord d’économie (1° & 2°). La croissance économique de la seconde moitié du XXe  siècle a été tirée par la démographie, notamment par la population en âge de travailler. Cette base de toute croissance économique, trop souvent négligée, a été le moteur de nos économies, la corde de rappel qui nous a fait sortir de toutes les crises. Ce moteur est éteint. Dans certains pays comme l’Allemagne, il fonctionne en marche arrière. Le Japon, en stagnation depuis plus de vingt ans, montre ce que devient une économie, même hyper innovante, quand la démographie ne suit pas. On peut d’ailleurs se demander si un pays peut rester indéfiniment créatif et dynamique, avec une population vieillissante.

    De même pour les systèmes sociaux. Un système de retraite marche très bien quand les cotisants sont beaucoup plus nombreux et plus riches que les pensionnés. Sans croissance ni économique ni démographique pendant une génération, c’est l’inverse. Que le système soit public ou privé n’y change rien : les fonds de pensions à l’américaine se retrouvent avec des investissements (les cotisations capitalisées des cotisants) qui ne couvrent plus leurs passifs (les prestations futures). Il faut alors ou bien combler le déficit avec de l’argent public, ou bien diminuer les prestations. Pour les systèmes par répartition, le déficit annuel doit être financé par de la dette, ou par une hausse des cotisations, ou une baisse des prestations (diminution de leur montant, ou du nombre des bénéficiaires, en décalant l’âge de la retraite). En France, une bonne partie de l’ajustement du système de retraite s’est déjà faite de manière discrète par la diminution des droits futurs des cotisants actuels. L’assurance santé répond à peu près à la même loi, sachant que jeunesse et bonne santé sont assez bien corrélées.

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  • Les 50 ans de l'Abortion Act : la tragédie de l'avortement dénoncée par les évêques de Grande-Bretagne

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    50 ANS DE L'ABORTION ACT EN ANGLETERRE : LES ÉVÊQUES DÉNONCENT UNE "TRAGÉDIE"

     

    A l’occasion des cinquante ans de l’Abortion Act, les évêques d’Angleterre, des Pays de Galles et d’Ecosse ont qualifié l’avortement de « tragédie ». Ils ont déploré les « 200 000 avortements survenus pour la seule année 2015 », et les huit millions d’enfants à naître avortés en Angleterre, au Pays de Galles et en Ecosse depuis le 27 octobre 1967.

    Pour eux, « la société a besoin d’une nouvelle compréhension de la valeur intrinsèque de la vie humaine ». Ils invitent à développer une meilleure « éducation à la responsabilité morale concernant la sexualité humaine » et « le sens de l’expression sexuelle dans le mariage » pour « reconnaître le devoir de chérir la vie humaine et de favoriser son épanouissement au-delà des circonstances de n'importe quelle personne, même si cela peut être difficile ». « Il est urgent que les parents et les éducateurs enseignent l'inviolabilité de la vie humaine, depuis la conception jusqu'à sa fin naturelle ».

    Ils critiquent la loi anglaise autorisant l’avortement « jusqu’à la naissance en cas d’invalidité », qu’ils opposent comme un « contraste frappant » à la protection que les personnes handicapées reçoivent dès lors qu’elles sont nées. Ils déplorent également une « érosion » du respect envers les médecins et infirmiers s’opposant à l’avortement. Ces personnes « ont de plus en plus de mal à combiner un travail professionnel dévoué avec leurs convictions personnelles ».

    Ils ajoutent qu’une femme qui a subi un avortement peut recevoir pardon de Dieu car « l’ensemble complexe des conditions dans lesquelles une femme se trouve enceinte et peut envisager un avortement peut limiter l’exercice de la liberté et diminuer la culpabilité morale ».

    Ils invitent les décideurs politiques et la société, à l’occasion de « ce 50e anniversaire » à ouvrir « un nouveau débat pour changer les attitudes envers la vie humaine intra-utérine, pour promouvoir ce qui permet de faire des choix bons et authentiques, et protéger et prendre soin des mères et de leurs enfants ».

    Sources: Vatican radio (23/10/2017) ; Catholic Herald (23/10/2017)

  • Une nation a le droit de faire la distinction entre un réfugié authentique et un migrant

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    Une information du Catholic Herald (traduite ICI) :

    Le cardinal Sarah : « Une nation a le droit de faire la distinction entre un réfugié authentique et un migrant »

    « Chaque nation a le droit de faire la distinction entre les réfugiés authentiques et les migrants économiques qui ne partagent pas la culture de cette nation », a déclaré le cardinal Robert Sarah.

    S’exprimant lors de la conférence Europa Christi en Pologne dimanche, le cardinal africain a noté que le pays refuse d’accepter la « logique » de la redistribution des migrants que « certaines personnes veulent imposer ».

    Dans des commentaires rapportés par le magazine polonais Gosc, le cardinal Sarah a ajouté que si chaque migrant est un être humain qui doit être respecté, la situation devient plus complexe s’ils sont d’une autre culture ou d’une autre religion et mettent en péril le bien commun de la nation.

    Les dirigeants mondiaux ne peuvent pas remettre en question le «droit de chaque nation à distinguer entre un réfugié politique» qui est forcé de fuir son propre pays et «le migrant économique qui veut changer de lieu de résidence» sans s’adapter à la nouvelle culture dans laquelle il habite.

    « L’idéologie de l’individualisme libéral favorise un mélange conçu pour éroder les frontières naturelles des patries et des cultures, et conduit à un monde post-national et unidimensionnel où les seules choses importantes sont la consommation et la production », a déclaré le cardinal Sarah.

    Catholic Herald

  • Vous avez dit : "ménage" ?

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    De Jean-Michel Beaussant sur le site de l'Homme Nouveau :

    « Ménages » à un puis « à trois »…

    De la formule « ménage d’une personne »introduite dans une enquête de l’Insee en passant par « la famille monoparentale » et autres avatars on en est arrivé au « trouple » reconnu en Colombie. Une (r)évolution significative d’une dissolution des mœurs encouragée, destructrice de la personne et de la famille.

    Selon la dernière enquête de l’Insee sur les familles (2013) publiée récemment, ce sont désormais les « ménages » d’une personne (sic) qui sont les plus nombreux en France (35 %), suivis des ménages de deux personnes (33 %) et des ménages de trois personnes ou plus (32 %), la part des grands ménages de cinq personnes ou plus ne cessant de diminuer : 1 sur 16 contre 1 sur 5 en 1999 (comme les ménages d’une personne). Autre évolution notoire, l’augmentation des familles monoparentales : une sur cinq contre une sur dix en 1999.

    Le ménage n’est plus le couple avec la famille classique et la famille n’est plus classiquement le couple et ses enfants. On constate les manipulations sémantiques de l’Institut statistique, transformant les mots et les définitions selon l’évolution des mœurs et l’idéologie dominante.

    Dans une même résidence

    Un « ménage » est désormais formé de l’ensemble des personnes qui partagent la résidence principale, sans qu’elles soient nécessairement unies par des liens familiaux. Mais les personnes vivant en collectivités sont considérées comme vivant hors ménage (étudiants, personnes âgées en maison de retraite, religieux…). Un ménage se réduit à une seule personne lorsqu’elle vit seule : « célibataire, veuf ou veuve occupants à eux seuls un logement ». On aurait naguère plutôt parlé de « foyer ». Aucune femme ni aucun homme ne pouvant concevoir un enfant tout seul, on saisit bien en outre ce que le concept de « famille monoparentale », c’est-à-dire de « monoparent », a de nominaliste, c’est-à-dire de (dé)construction, donc d’(invention) idéologique.

    L’évolution des comportements va de pair avec l’évolution idéologique dans une interactivité troublante. Si le nombre desdits ménages augmente (28,5 millions en 1993, soit + 4,2 millions depuis 1999) ce n’est pas à cause principalement des mariages et de la démographie française (toujours déclinante avec un vieillissement de la population), mais cela est dû pour moitié à la réduction de la taille des « ménages » (avec une raréfaction des familles nombreuses) et pour moitié à la croissance de la population due surtout à l’apport migratoire (25 % des bébés nés en 2016 ont au moins un parent né à l’étranger). Cette augmentation est donc portée essentiellement par ce que Paul Valéry appelait « la multiplication des seuls », notamment des célibataires de plus en plus nombreux dans notre « dissociété familiale », par la multiplication des couples ou des paires sans ou avec un seul enfant, ainsi que par la multiplication des ruptures et des divorces…

    À cause de la soi-disant libération sexuelle, de moins en moins de personnes vivent en couple à 35 ans. Ainsi le nombre des « ménages à un » ou desdites « familles monoparentales », c’est-à-dire le plus souvent et plus exactement des « sans famille constituée », ne cesse de croître régulièrement : + 87 % en 23 ans. La tendance devrait d’autant moins s’inverser que les travaux de plus en plus forcés des femmes leur donnent une indépendance financière qui ne les contraint plus à vivre en couple et les incite aussi à avoir moins d’enfants et plus tardivement.

    La famille reniée

    Après le « mariage » homosexuel dit « pour tous », on peut aussi s’attendre à d’autres monstruosités sémantiques reflétant tout autant un déni de la réalité familiale et dissimulant la promotion idéologique et subversive de modèles contre-nature. Pourquoi pas, au nom de l’amour de soi, un « mariage » narcissique avec soi-­même, justifiant ontologiquement le « ménage à un » et la « filiation monoparentale » pour les onanistes atrabilaires, avec accès à la GPA ou à la PMA selon les cas ? Ou pourquoi pas un mariage à trois ou à plusieurs de même sexe ou non, au nom du polyamour ? C’est précisément cette configuration-là que vient de reconnaître la Colombie, selon le récit d’Europe1 :

    « Ils sont trois hommes, s’aiment, mais la loi ne reconnaissait pas leur famille. Leur situation a changé depuis que la Colombie a officiellement légalisé leur foyer. »

    Gabrielle Cluzel commente ironiquement cette nouvelle dans Boulevard Voltaire (septembre 2017) :

    « Ce “trouple”, qui réunit un acteur, un éducateur physique et un journaliste, est “une reconnaissance que d’autres familles existent”, selon German Rincon Perfetti, avocat de l’association LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexuels). Je sais, l’acronyme se rallonge, et ce n’est sans doute pas fini ; avec un peu d’imagination, on peut convoquer tout le clavier AZERTY : multisexuel, altrenativsexuel, polysexuel… »