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Europe - Page 79

  • La valorisation du patrimoine religieux à l'ordre du jour

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    D'Angélique Tasiaux sur le site officiel de l'Eglise en Belgique francophone :

    Valorisation du patrimoine religieux

    2018 a été décrétée Année européenne du patrimoine culturel. La COMECE, l’Eglise catholique dans l’Union européenne, a bien saisi les enjeux sous-jacents à cette nomination, favorable au .

    Intitulée « Promouvoir l’héritage chrétien de l’Europe », la rencontre du 31 janvier entendait se pencher sur une initiative « qui pourrait représenter une belle opportunité pour l’Eglise de mettre en valeur son patrimoine et d’assurer une meilleure visibilité et une plus grande accessibilité du patrimoine religieux au public. Dans un contexte de division et de questionnement au sein de l’Union européenne, l’année du patrimoine culturel pourrait également renforcer le sentiment de communauté entre peuples et nations européennes. »

    En décembre dernier, Tibor Navracsics, membre de la Commission chargé de l’éducation, de la culture, de la jeunesse et du sport, observait combien « Le patrimoine culturel est au coeur du mode de vie européen. Il définit qui nous sommes et crée un sentiment d’appartenance. Le patrimoine culturel n’est pas seulement fait de littérature, d’art et d’objets, on le trouve aussi dans les techniques qui nous sont transmises, dans les histoires que nous racontons, dans la nourriture que nous mangeons et dans les films que nous regardons. (…) Il nous permet de comprendre le passé et de construire notre avenir. » A l’annonce de la thématique sélectionnée, la Commission européenne se réjouissait déjà de la foison de coutumes et d’habitudes locales, y voyant des occasions d’échanges renforcés entre les communautés, un ferment de curiosité pour toutes les parties concernées. « La richesse de la diversité nationale, régionale et locale de l’Union européenne est de nature à favoriser les échanges entre personnes de tous âges, milieux sociaux et cultures. »

    L’héritage chrétien au premier plan

    Le concept d’une identité commune à travers des espaces différents n’est pas neuf pour les croyants. Comme le soulignait déjà en septembre 2017 Stefan Lunte dans la revue Europeinfos, « Il suffit de penser aux monastères bénédictins ou cisterciens, aux églises romanes, gothiques ou baroques, mais aussi aux routes de pèlerinages qui ont façonné la géographie humaine et culturelle de notre continent… » Le rayonnement des monastères a notamment assuré l’essor des connaissances avant même la création d’un espace européen transfrontalier. Il appartient aux catholiques d’être attentifs à ce vent contemporain favorable, en rendant leurs lieux de culte accessibles aux visiteurs en quête spirituelle. Au-delà des édifices-phares, il en est de plus humbles qui retiennent l’attention des passants. Accompagner dans leur intérêt patrimonial de jeunes visiteurs, moins enclins à suivre les offices ou carrément coupés de leurs racines, représente une formidable occasion de partager des connaissances mais aussi, et surtout, un témoignage de foi.

    Angélique TASIAUX

  • Synode romain sur les jeunes et la foi : vers une orientation sélective ?

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    Dans un communiqué diffusé le 30 janvier, l’Association des guides et scouts d’Europe fait part de son étonnement et de son incompréhension face à l’absence d’un représentant du scoutisme parmi les trois jeunes délégués pour représenter la France au pré-synode des jeunes. Après la polémique sur le MRJC, il lui parait également « incohérent » de maintenir le membre issu de ce mouvement parmi ces mêmes délégués. D’Antoine Pasquier sur le site de « Famille Chrétienne » :

    Pré-synode des jeunes : les Scouts d’Europe contestent le choix des délégués français

     « Il y a dix jours, nous prenions connaissance des noms des trois jeunes que la conférence des évêques déléguait pour représenter la France au pré-synode de mars (en préparation du synode des évêques sur les jeunes, la foi et le discernement à la vocation d’octobre prochain). Nous avons été étonnés qu’il n’y ait, parmi eux, aucun représentant d’un mouvement de scoutisme alors que le scoutisme a été si souvent cité comme un point important dans les réponses au questionnaire que le Saint Père avait proposé aux jeunes. D’ailleurs, la synthèse de ces réponses soulignait clairement la place du scoutisme dans l’appréhension de la foi et le discernement de la vocation humaine.

    Cet étonnement initial s’est doublé d’une incompréhension quand nous avons découvert qu’un des trois délégués appartenait à un mouvement dont les prises de position vont à l’encontre des enseignements de l’Eglise, particulièrement pour les questions liées à la protection de la vie. Le communiqué du MRJC (1) dans le contexte des débats sur la bioéthique prend une résonnance d’autant plus forte et incompréhensible.

    Notre présidente avait d’ailleurs fait part de notre questionnement par un courrier à la directrice du Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les Vocations(SNEJV).

    Suite à la réaction de Monseigneur Ginoux et aux prises de position de plusieurs mouvements dans la presse, il nous est apparu nécessaire de faire connaitre notre position sur les enseignements fondamentaux de l’Eglise qui nous semblent relativisés par les déclarations faites. C’est pourquoi nous venons d’écrire à Monseigneur Percerou, président du conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes :

    « Mouvement d’éducation catholique utilisant la méthode scoute, le mouvement des Guides et Scouts d’Europe s’emploie à répondre à sa mission de mouvement catholique, fidèlement, en donnant le primat à la vocation de chacun à la sainteté. Nous nous efforçons de faire vivre concrètement l’enseignement de l’Eglise à nos jeunes, dans un environnement souvent hostile. Au sein de ces enseignements, celui relatif à la défense de la vie est fondamental. Il est donc particulièrement regrettable que ces attaques contre le respect de la vie soient le fait d’associations reconnues comme catholiques. Certes, à l’occasion de la réunion du 29 janvier du Conseil des évêques pour les mouvements et associations de fidèles (CMAF), un communiqué de presse a été publié mais il ne permet pas d’apaiser le trouble causé ; bien plus il entretient une regrettable confusion. A sa lecture, il semblerait qu’il est donc possible d’avoir « une diversité d’approches » dans le cadre de « la liberté de parole », même sur des questions de fond. Aussi, c’est cette même liberté qui nous conduit à affirmer qu’en cette matière la parole de l’Eglise doit être forte et sans ambiguïté pour ne pas abandonner ceux qui, au quotidien, tentent, dans la difficulté, de rester fidèles à la Foi de l’Eglise.

    Dans ce contexte, il paraitrait incohérent de maintenir le choix de ce jeune comme délégué de l’Eglise de France et de la parole portée par les jeunes de notre pays auprès des pères du synode ».

    Claire VERDIER, Présidente

    Isabelle NICPON-RS, Commissaire Générale Guide

    Michel-Henri FAIVRE, Commissaire Général Scout

    Abbé Cyril GORDIEN, Conseiller Religieux National »

    Ref. Pré-synode des jeunes : les Scouts d’Europe contestent le choix des délégués français

    JPSC

    (1) Voici le texte de ce communiqué du MRJC (ndB) :

    Le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne se désolidarise de La Marche pour la Vie organisée ce dimanche 21 janvier 2018

    En tant que mouvement chrétien, nous ne nous reconnaissons pas dans cet appel relayé par de nombreuses associations, fidèles et responsables catholiques. Nous dénonçons les messages de culpabilisation, d’intolérance et de haine portés lors de cette marche, sous couvert de valeurs chrétiennes.

    « Nous ne voulons pas imposer une manière de penser la foi mais nous voulons vivre l’ouverture et le dialogue pour nous faire grandir les uns et les autres. » 

    Extrait du Rapport d’Orientation du MRJC 2014-2021

    Nous défendons le droit fondamental pour les femmes et les couples d’avoir recours à l’IVG. Ce droit assure la liberté de conscience. L’IVG est une démarche personnelle parfois complexe et difficile notamment au vue des démarches administratives et médicales pouvant être lourdes et culpabilisantes. 

    C’est pourquoi nous défendons avant tout le droit pour toutes les personnes d’avoir accès à l’information sur les sexualités et les moyens de contraceptions, à des soins gynécologiques, et à un accompagnement dans leurs démarches notamment de parentalité. En ce sens la fermeture de planning familiaux et la multiplication des déserts médicaux dans nos banlieues et dans nos campagnes ne fait qu’accroitre les inégalités d’accès au soin. Nous défendons une présence locale et régulière des acteur.e.s de la santé pour conseiller, sensibiliser et soigner les habitant.e.s de ces territoires.

    Nous, mouvement chrétien, sommes solidaires des combats pour l’émancipation personnelle et collective !

  • Comme citoyen et comme croyant, l'homme est appelé à la responsabilité d’un être de conscience

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    De Louis-Léon Christians, professeur ordinaire à l'UCL, titulaire de la chaire Droit et Religions, expert auprès du Conseil de l'Europe, en tribune sur le site du Soir :

    La conscience comme droit de l’homme

    La liberté de conscience semble plus que jamais un acquis précieux, à l’heure où les consciences sont de plus en plus fréquemment perçues comme des « signes faibles » de dangerosité potentielle et justifient de nouvelles références à la « raison d’Etat ».

    Qu’il y ait incompatibilité entre les deux projets humains que sont démocratie et théocratie est toujours utile à rappeler : nos lois sont adoptées par les élus de la Nation, dans le respect de la séparation entre l’Etat et toute organisation religieuse ou philosophique. Il est toujours bon de redire à toutes ces organisations qu’elles ne peuvent nullement s’estimer maîtres de l’Etat, comme ne l’est d’ailleurs aucune autre organisation, professionnelle, politique, syndicale, sportive, scientifique, commerciale, etc. La loi civile, de son point de vue, les prime toutes et se borner à évoquer la loi religieuse semblerait bien discriminatoire.

    Seul le Parlement, à la majorité prévue, fixe la Constitution et les Lois. Est-ce toutefois à dire que la volonté de cette majorité élue « prime » réellement « tout » ? Il faut être attentif à l’ambiguïté qui frappe le verbe « primer ». Il appelle quelque prudence : évoque-t-il le champ du droit, le champ de la morale ? s’oppose-t-il à la violation de la loi ou aussi la critique de la loi ? Sans doute faut-il surtout rappeler la primauté des « droits de l’homme ».

    Première sagesse

    Et parmi les différents droits de l’homme garantis, la liberté de religion et de conviction fixe certaines bornes aux « rapports de primauté » en matière religieuse et convictionnelle. Le pouvoir de l’Etat s’y voit limité, comme le sont aussi les abus de tout tiers, envers ce que chaque personne estimera être les exigences de sa conscience. La légère complexité des formules européennes rappellera, même aux non-experts, que la première sagesse des droits de l’homme tient précisément à rechercher un équilibre raisonnable entre les différentes prétentions de pouvoirs et celles de la libre conscience humaine. Cette dernière ayant, elle aussi, à trouver une voie de coexistence pacifique dans une société pluraliste.

    Il est donc bon, au moment où l’on cherche des formules, de rappeler celle de l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme, que la Cour du même nom veille à garantir aux huit cents millions d’habitants du Conseil de l’Europe :

    1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites.

    2. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui.

    Une garantie controversée

    Il ne conviendrait pas, sous le vocable lui aussi ambigu de « loi religieuse » de confondre la condamnation européenne de la théocratie avec la protection européenne de la liberté de conscience. Or cette garantie, considérée longtemps comme un progrès des droits, redevient polémique et controversée. Ainsi, les consciences sont de plus en plus fréquemment perçues comme des « signes faibles » de dangerosité potentielle et justifient de nouvelles références à la « raison d’Etat » : une censure discrète à travers des conditions d’accès ou de subventionnement, une extension de l’appareil répressif, une résurgence de nouveaux délits d’opinion. Un ensemble de mesures qui viennent brouiller les frontières entre la libre diversité des convictions et la répression de la violence.

    Un acquis précieux

    Que le passage à la force ou à la violence soit à l’opposé des démocraties est une évidence. De même, les démocraties s’opposent-elles à l’imposition de convictions par la contrainte – physique, psychologique ou économique. Mais en revanche, la libre formation des consciences, y compris dans la diversité de leurs sources d’inspirations et dans la variété de leurs lieux, doit demeurer un acquis précieux, même et surtout en période d’incertitude.

    Aussi bien, la question de la primauté de la loi des hommes sur celle de Dieu, nouveau mantra du débat public, enferme dans des dilemmes et quelques leurres. La question première nous semble avant tout celle de savoir si l’homme, citoyen ou croyant, sera conçu comme un automate soumis à des circuits normatifs qui le téléguideraient, ou s’il est appelé, comme citoyen et comme croyant, à la responsabilité d’un être de conscience, capable d’un décentrement critique et d’une empathie constructive.

    Pour dénoncer certains jeux et abus de pouvoirs religieux ou convictionnels, il conviendrait de les viser tous sans discrimination, et sans prendre le risque d’une limitation subliminale de la liberté des consciences individuelles, religieuses ou convictionnelles. D’autres autorités viendront rappeler le moment venu les règles de primautés des droits de l’homme et l’exercice de proportionnalité qu’ils exigent, loin de toute polarisation facile.

  • Le déclin du catholicisme en France : des perspectives très inquiétantes

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    Le site "Riposte catholique" publie cette analyse alarmante du déclin de l'Eglise en France (mais la Belgique n'est sûrement pas mieux lotie) :

    La chute de l’Eglise en France

    On me transmet un article intéressant, sur l’évolution de l’Eglise qui est en France. Cet article date de 2013, mais avec les statistiques transmises en ligne par l’épiscopat, il doit pouvoir être possible de le mettre à jour.

    J’ai par exemple transformé les tableaux du nombre de baptêmes et de mariages en France de 1990 à 2015 en graphique, afin que l’on constate, d’un simple coup d’oeil, la baisse continue (et inexorable ?) :

     

    En partant de l’hypothèse, aujourd’hui tout à fait crédible, que cette baisse ne cesse pas, l’article mentionné plus haut estime que le dernier baptême catholique en France aura lieu en 2048, soit dans 30 ans, et le dernier mariage catholique pour 2031, dans moins de 15 ans.

    J’ai mis à part l’évolution du nombre de prêtres, car l’échelle de valeur est bien plus petite. Mais la courbe est très ressemblante :

    Alors le dernier prêtre ordonné en France ? Si rien ne change, c’est effectivement pour bientôt.

    Oh certes, on peut estimer que les oasis de chrétienté qui subsistent ça et là avec le scoutisme, les mouvements traditionalistes et quelques communautés nouvelles, continueront à porter des fruits en France, mais ce sera avec quelques centaines de prêtres seulement et quelques dizaines de milliers de catholiques pratiquants. Ajoutez à ce sombre tableau l’essor de l’islam en France et vous pouvez facilement imaginer, hypothèse tout à fait crédible (pour ne pas dire la plus crédible aujourd’hui), que les chrétiens de France subiront le même sort que les chrétiens d’Orient. Au cours de ce siècle.

  • France : le nombre de naissances et le taux de fécondité sont en déclin

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    FRANCE : NOMBRE DE NAISSANCES ET TAUX DE FÉCONDITÉ TOUJOURS EN BAISSE

     de genethique.org

    L’Insee a rendu public mardi son bilan démographique annuel : « avec plus de 67 millions d’habitants au 1er janvier, la population continue de progresser en France mais à un rythme moins soutenu, en raison notamment d’une nouvelle baisse de la fécondité et d’une augmentation des décès ».

    La natalité baisse, comme en 2015 et 2016 : 767 000 bébés ont vu le jour en 2017, 17 000 de moins que l’année précédente. La fécondité des femmes françaises diminue également pour atteindre 1,88 enfant par femme [1]. Et sans surprise, l’âge moyen à la maternité continue de croître pour atteindre 30,6 ans en 2017. En parallèle, le nombre de décès augmente - 603 000 personnes sont mortes en 2017, et la population française vieillit, les plus de 65 ans représentant 19,6% de la population au 1er janvier 2018. Le bilan démographie fait également état d’une réduction de l’écart entre l’espérance de vie des femmes (85,3 ans) et des celle des hommes (79,5 ans), et recense 228 000 mariages en 2017 dont 7000 de couples de même sexe.

    Pour Gérard-François Dumont, professeur de démographie à l’université Paris-Sorbonne, « les évolutions de la natalité depuis quarante ans suivent celles de la politique familiale. Les effets des mesures prises depuis 2012 ont commencé à se faire sentir en 2016 et cela s’aggrave en 2017. (…) Les difficultés à concilier vie familiale et vie professionnelle sont plus grandes ». Concernant le taux de fécondité, « il n’existe pas de modèle explicatif, explique Laurent Chalard, géographe de la population à l’université Paris Sorbonne. « [Les variations] résultent de décisions personnelles et sont liées aux évolutions des mentalités ». Toutefois, si le taux de fécondité est en baisse, il reste « l’un des plus forts d’Europe ».

    Bilans précédents:

    [1] Cette diminution « s’explique principalement par une baisse de la fécondité des femmes de 25 à 34 ans, les plus fécondes, qui n’est plus compensée par la fécondité des femmes de plus de 35 ans, restée stable ».

    Sources: Le Figaro, Agnès Leclair (16/01/2018); Le Monde, Gaëlle Dupont (16/01/2018)

  • Benoît XV et son engagement pour la paix lors de la Grande Guerre

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Benoît XV et la Grande Guerre 
    un pape pour la paix !

    Benoît XV et la Grande Guerre <br> un pape pour la paix !

    En cette nouvelle année 2018, nous allons commémorer le centenaire de la dernière année de combat de la Première Guerre mondiale. Le 11 novembre 1918, à 11h00, l’armistice entrait officiellement en vigueur. Dans le calendrier liturgique, c’était la fête de saint Martin, cet officier romain devenu apôtre du Christ et qui allait devenir l’une des grandes figures de la sainteté française. 

    Dès avant le déclenchement du conflit, la papauté avait appelé à la paix, en espérant jusqu’au bout que le dialogue remplacerait la voix des armes. Le pape saint Pie X d’abord, puis après sa mort, le 20 août 1914, son successeur, Giacomo della Chiesa, qui prit le nom de Benoît XV, lors de son élection, le 3 septembre 1914. Depuis fin juillet-début août de la même année, l’Europe s’était embrasée pour quatre longues et meurtrières années de guerre. 

    La papauté pour la paix

    Avant de mourir le 28 septembre 2016, l’historien de l’Église Paul Christophe, prêtre du diocèse de Cambrais, avait achevé un livre consacré au pape Benoît XV et à son rôle pendant la Grande Guerre. Publié peu après aux éditions du Cerf, cet ouvrage d’un peu plus de 250 pages entend offrir une synthèse de la manière dont l’activité déployée par le Pape en faveur de la paix a été perçue en France et comment Benoît XV a maintenu le cap pendant toute la durée du conflit. 

    L’auteur, dont trois précédents ouvrages étaient consacrés à la Première Guerre mondiale, notamment à travers la publication de lettres de catholiques engagés dans le conflit, est aussi celui qui avait mené à bien, entre 1994 et 2003, la publication des neuf volumes contenant les carnets du cardinal Alfred Baudrillart, lesquels s’étalaient entre 1914 et 1942, année de la mort de celui qui fut recteur de l’Institut catholique de Paris et membre de l’Académie française. C’est principalement à partir de la matière de ces carnets Baudrillart et de lettres de catholiques envoyés au front que Paul Christophe aborde le rôle de Benoît XV en faveur de la paix et, surtout, comment son action fut perçue en France. 

    Une guerre de civilisation ?

    Alors que l’Allemagne a envahi la Belgique, violant la neutralité de ce pays, une pression se fait jour qui demande au pape de condamner l’agression et de prendre partie. Pour les Alliés, la guerre menée contre l’Allemagne est une guerre de civilisation. Selon eux, ils luttent contre la barbarie germanique. Cette thèse est largement reprise et défendue, non seulement par la presse (soumise à la censure, ce que ne rappelle pas l’auteur), mais aussi la très grande majorité des élites. Les personnalités catholiques, membres du clergé ou laïcs influents, ne sont pas en reste. De là va naître l’incompréhension de la position de Benoit XV, incompréhension qui va se muer au fil du temps en refus de sa politique. Celui-ci trouve certainement son point d’acmé quand le lundi 10 décembre 1917, en l’église de la Madeleine, à Paris, le Père Sertillange prononce un discours sur la « Paix française », en, présence notamment du cardinal Amette, archevêque de Paris. Or, que déclare, ce jour-là, le célèbre dominicain ?

    « Très Saint Père, nous ne pouvons pas, pour l’instant, retenir vos appels de paix ». 

    Non seulement le cardinal Amette est présent ; non seulement, il ne proteste pas, mais plus encore, il a laissé donné l’imprimatur à la publication du discours du prédicateur. C’est évidemment trop pour Rome. Et, naturellement, le cardinal Gasparri, secrétaire d’État, exige des sanctions. 

    L’action du Saint-Siège

    Quelle aura été la position du Saint-Siège pendant toute cette guerre ? On a parlé de neutralité ? Ce n’est pas exact ! Benoît XV a pris constamment parti pour la paix. Il s’est opposé à la guerre, a milité pour la concorde entre les nations et « a condamné, écrit Paul Christophe, toutes les violations du droit et toutes les atrocités commises par qui que ce soit, en se voulant impartial. » De fait, le Souverain Pontife n’a pas voulu que la papauté fût entraînée d’un côté ou de l’autre, voulant rester le Père commun. 

    Pendant le conflit, Benoît XV a été décrié, en France, comme le « pape boche » ou comme « Pilate XV » pour reprendre les termes de Léon Bloy. Il subissait un sort à peu près similaire de l’autre côté du Rhin, ce que Paul Christophe ne rappelle pas assez. C’est d’ailleurs un manque de son livre : on aimerait voir comment était traité le pape dans la presse allemande ou parmi les politiques comme on aimerait savoir comment le pape était perçu par les pays alliés.

    La différence est que l’Allemagne n’avait pas coupé toutes relations officielles avec le Saint-Siège. Le 20 avril 1917, Mgr Eugenio Pacelli a été nommé nonce apostolique en Bavière, Munich étant alors l’unique représentation du Saint-Siège dans l’Empire allemand. Malgré ce fait, le nonce peut agir ou tenter d’agir. Ainsi, il rencontre le chancelier allemand Bethmann-Hollweg, le 26 juin de la même année, puis le Kaiser Guillaume II en personne, le 29 juin. Le lendemain, il s’entretient également avec un allié de l’Allemagne, l’empereur d’Autriche-Hongrie Charles Ier. 

    Toute la différence avec la France réside là : pour faire avancer les idées de paix, le cardinal Gasparri est obligé, par exemple, de s’en remettre, en 1915, à l’entremise de Mgr Baudrillart pour sonder le gouvernement français… Il ne peut agir directement ! Sans oublier que la France compte alors comme allié l’Italie, avec laquelle le Saint-Siège n’a pas encore réglé la Question romaine de 1870 et qui refuse obstinément, y compris pour la Conférence de la paix en 1919, de voir la papauté jouait un rôle ou simplement d’être reconnu comme partenaire international. 

    Un pape réhabilité

    Depuis quelques années, la figure de Benoit XV, et singulièrement son action pendant la Première Guerre mondiale, est réétudiée et réhabilitée. Parmi les ouvrages sur la questions, citons surtout celui de Nathalie Renoton-Beine, La colombe et les tranchées : Benoît XV et les tentatives de paix durant la Grande Guerre (Cerf), et les biographies de Marc Launay et d’Yves Chiron. Le livre de Paul Christophe s’inscrit dans cette veine, mais à travers un essai historique dont la thèse est de montrer que Benoît XV a œuvré en faveur de la paix sans céder aux pressions des gouvernants, des élites et de la « presse nationaliste », tout en rencontrant un accueil favorable parmi une grande partie des combattants. 

    Ce dernier aspect est, malgré tout, l’un des points faibles de l’ouvrage. Bien sûr, l’auteur cite plusieurs lettres de poilus montrant leur dégout de la guerre, de la barbarie des combats et, parfois, leur accord avec le pape. Mais il aurait fallu pouvoir établir dans quelle mesure ce sentiment était partagé parmi l’ensemble des combattants, avec, il est vrai, cette difficulté que les propos jugés défaitistes devaient passer au crible de la censure. 

    Par ailleurs, Paul Christophe s’en prend à la « presse nationaliste », opposée à l’action de Benoît XV. Malheureusement, le terme est équivoque. Et il n’est clairement défini par l’auteur. S’agit-il de la presse politiquement nationaliste, à l’instar de L’Action française, ou une fièvre nationaliste dans la presse en temps de guerre ? L’auteur ne cite qu’une fois L’Action française et, pour le reste, des titres et de noms de personnalités qui n’appartenaient pas politiquement au camp nationaliste. Par exemple, il évoque Fernand Laudet, le même Laudet qui avant guerre avait subi les foudres du nationaliste Péguy à propos de Jeanne d’Arc. 

    Une religion séculière

    Il est vrai pourtant qu’il y a eu chez les catholiques français – et ailleurs ! – une fièvre nationaliste pendant cette guerre, laquelle dépassait largement les mouvements et les partis nationalistes. Il y a eu, comme le montre Paul Christophe, une assimilation de la religion au patriotisme, laquelle a entraîné une confusion. Mais sur ce point, il est beaucoup moins clair que Jean de Viguerie dans son essai Les deux patries où l’historien n’oppose pas foi et patriotisme, mais la vertu de patriotisme, ordonnée elle-même à un ordre plus grand, au patriotisme révolutionnaire, idéologique et expansionniste par nature. 

    Au fond, la thèse de Paul Christophe, à travers cette étude intéressante sur Benoît XV, est que les réflexes nationalistes en temps de guerre ont sacralisé la patrie, en l’élevant au rang de religion de substitution, assimilant même la religion à son dessein. De ce point de vue, Les deux patries de Jean de Viguerie reste plus percutant. 

    De même, un certain nombre d’éléments de compréhension historique manquent ici, comme par exemple le fait que les catholiques ont répondu positivement à l’Union sacrée en espérant y retirer un bénéfice en faveur de leur retour dans la vie sociale (cf. à ce sujet 1914, l’Église face à la guerre, hors série n°16 de L’Homme Nouveau). À la place, il y eut certes le retour des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, mais dans le cadre d’une religion séculière qu’avait très bien vue l’abbé Mugnier, cité par Paul Christophe : 

    « 13 novembre 1923. On a allumé, dimanche, une flamme perpétuelle devant la tombe du soldat inconnu. Voilà un culte nouveau établi. On nous a pris la lampe du sanctuaire, la voilà laïcisée. »

     Il y eut également une autre conséquence, qu’avait parfaitement perçu dès 1914, Mgr Baudrillart, cité aussi par Paul Christophe : 

    « À force de ménager tout le monde, le Saint-Siège finira, par laisser, à la fin de la guerre, le rôle d’arbitre moral au président des États-Unis. » La raison n’est peut-être pas celle invoquée par le recteur de l’Institut catholique de Paris. Mais le résultat est bien là. 

    Nous y sommes encore !

    Paul Christophe, Benoît XV et la Grande Guerre, Cerf, 258 pages, 22 €

  • Démographies comparées de l'Allemagne et de la Turquie

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    Démographie : la population de la Turquie rejoint celle de l'Allemagne (source)

    La Turquie compte désormais 82,8 millions d’habitants selon les dernières statistiques collectées par l’agence de presse gouvernementale Anadolu. Entre le début de l’année 2017 et le début de l’année 2018, la population nationale a donc augmenté de trois millions de personnes. Un chiffre qui illustre l’accélération de la croissance démographique du pays alors que la population avait progressé de 1 073 818 au cours de 2016.

    Cette nouvelle dynamique vient mettre un frein, au moins temporaire, au vieillissement de la population observé par les démographes au cours du temps. En effet, d’après les projections de l’Institut statistiques de Turquie réalisées en 2013, l’âge médian devrait passer de 34 ans en 2023 à près de 43 ans en 2050. Malgré tout, la Turquie reste, selon les chiffres de 2016, le pays qui compte la plus importante jeune population en comparaison aux États membres de l’Union européenne.


    Pour ce qui est de l’Allemagne, sa population à la fin de 2016 (les chiffres de 2017 ne sont pas encore disponibles contrairement à l’Allemagne) atteignait 82,8 millions d’habitants, soit 600 000 personnes de plus qu’un an plus tôt. Grâce à cette poussée, le précédent record de population, qui datait de 2002 et se situait à 82,5 millions d’habitants, a été dépassé. Ces chiffres doivent cependant être pris avec beaucoup de réserves, prévient Destatis, en raison d’un changement méthodique. On se souvient que le recensement de 2011 avait révélé une population inférieure de 2 millions à l’estimation annuelle alors publiée par Destatis qui s’appuie sur les chiffres des enregistrements municipaux parfois peu fiables.

    La raison de cette croissance démographique allemande demeure le solde migratoire hautement positif, estimé pour 2016 à plus de 750 000 personnes. En 2015, ce solde migratoire se situait à 1,1 million de personnes. Le détail de ce chiffre n’est pas encore connu, mais il supposerait des entrées de personnes en Allemagne à un niveau proche de 1,5 million de personnes l’an dernier, car environ 400 000 Allemands auraient quitté l’Allemagne la même année. En 2015, il y avait eu outre-Rhin 188 000 décès de plus que de naissance en Allemagne, on devrait donc se situer un peu en deçà de ce chiffre en raison d’une stagnation des décès et d’une légère remontée des naissances. 

    À l’instar de 2015, les populations réfugiées du moyen et Proche-Orient devraient représenter une grande partie de ces entrées sur le territoire allemand, mais il convient de ne pas oublier que plusieurs pays d’Europe méridionale et centrale (Pologne, Espagne, Grèce, Portugal) continuent de connaître des soldes migratoires négatifs vis-à-vis de l’Allemagne. En 2014, avant l’arrivée des réfugiés, l’Allemagne avait ainsi déjà connu une forte croissance de son solde migratoire de 550 000 personnes en termes nets.

    La croissance démographique turque s’explique principalement par une augmentation du taux de natalité qui s’accompagne d’une réduction du taux de mortalité en Turquie. Ce phénomène correspond à la politique de natalité menée par les autorités politiques depuis quelques années. La Turquie à la population très homogène (contrairement à l’Allemagne de plus en plus diverse et vieillissante) devrait donc bientôt dépasser celle de l’Allemagne, si ce n’est déjà fait.

    Évolution comparée de l’espérance de vie à la naissance (1960-2015) en Allemagne et en Turquie

    La Turquie devrait aussi connaître une des plus fortes croissances économiques au monde en 2017 : 11 % de plus que 2016. Cette croissance suit une légère contraction de 0,8 % en 2016 à la suite du coup d’État avorté.
  • Le pape séduit l'extrême-gauche allemande

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    De Jules Germain sur le site aleteia.org :

    L’extrême-gauche allemande sous le charme du pape François

    Gregor Gysi, l’un des hauts responsables du parti d'extrême-gauche allemand Die Linke, regrette un affaiblissement de l'autorité morale de l'Église catholique en Allemagne et trouve le pape François « carrément fantastique ».

    En Allemagne, le fait qu’un homme politique de gauche n’exprime pas une opinion négative à propos de l’Église est déjà remarquable en soi. Avec, au centre-droit, un parti explicitement chrétien, le parti chrétien démocrate (CDU), le parti de gauche, le parti social-démocrate (SPD), a tendance à voir les chrétiens comme des adversaires idéologiques. C’est sans parler de l’extrême-gauche qui est encore moins tendre à leur égard. Gregor Gysi, l’un des hauts responsables du parti d’extrême-gauche allemand Die Linke, renverse complètement les perspectives. Il trouve en effet le pape François « carrément fantastique », comme nous l’apprennent nos confrères du site katholisch.de.

    Gregor Gysi veut « défendre le Pape »

    L’homme politique de gauche Gregor Gysi a reconnu qu’il trouvait le pape François « carrément fantastique » dans une interview pour Domradio, la radio de l’Église catholique de Cologne. Il le considère capable de poser les grandes questions qui interrogent l’humanité dans sa quête de sens et loue son engagement pour la justice, à l’image du christianisme des origines.

    Lire aussi : Allemagne : un bus pour rendre le Christ visible au cœur des campagnes

    Ce n’est pas la première fois que le parti d’extrême-gauche exprime ainsi un faible pour le pape François. En 2016, il avait déjà, lors d’une campagne régionale, utilisé pour ses affiches de campagnes une photo du pape François avec une citation : « Pour que la politique soit au service de l’homme, il ne faut pas qu’elle soit l’esclave de l’économie ou du monde financier ».

    Voir l'image sur Twitter

    « Sans les Églises, nous serions une société sans morale »

    Pour Gregor Gysi, les Églises sont capables d’ancrer la morale dans la société. « Si elles n’existaient pas, personne ne le ferait. » Il y a des décennies, la gauche était parvenue à instaurer des normes morales. Mais après l’échec du socialisme d’État, elle a perdu toute capacité à le faire par des normes générales et contraignantes, selon le président du groupe parlementaire. « Par conséquent, sans les Églises, nous serions une société sans morale. » Elle seule peut faire ce que les partis ne peuvent plus faire.

    Gregor Gysi a cependant l’impression que l’influence des Églises diminue et il semble le regretter. Il y a des décennies, elles auraient pu infléchir certaines évolutions, a-t-il déclaré, citant l’avortement, le mariage pour tous, l’insémination artificielle ou encore l’euthanasie. Il apparaît donc que sans l’Église, une vraie lucidité et un enseignement sur les grands problèmes moraux manquent à la société. Et cela peut être souligné même à l’extrême-gauche ! Dans un numéro de Famille chrétienne, Jean-Luc Mélenchon avait d’ailleurs remarqué la justesse des analyses du pape François.

    Lire aussi : Frère Venard : « On peut affirmer que Jésus n’est d’aucun parti aujourd’hui »

  • Grand-Duché : le Syndicat des fabriques d'église mobilisé contre la réforme voulue par le ministère de l'Intérieur

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    Du site 5minutes.rtl.lu :

    La réforme des fabriques d'église suscite toujours des rumeurs.

    Parce qu'aucune véritable communication n'est possible avec le ministre de l'Intérieur, 113 fabriques d'église ont déjà demandé l'intervention de l'Ombudsman. Le ministre ne serait tout simplement pas à l'écoute et il ne souhaiterait pas recevoir le Syndicat des fabriques d'église, le Syfel.

    Le projet de loi en question devrait être voté début 2018 à la Chambre et il pourrait entrer en vigueur dès avril.

    Pour le Syfel, il reste surprenant qu'il soit possible au Luxembourg de dissoudre une personne juridique comme une fabrique d'église sans son accord et sans consultation et de voler ou de nationaliser ses biens. Et tout cela, sans susciter de réaction de la part du Conseil d'Etat.

    Le Conseil d'Etat qui pratiquerait le deux poids, deux mesures. Pour la réforme des services de secours, il vient très récemment de qualifier le transfert des propriétés des sections locales de pompiers d'expropriation. Mais pas pour les fabriques d'église.

    Même une pétition de près de 12.000 signatures n'a pas eu pour effet qu'il soit tenu compte de ces revendications. La démocratie participative annoncée par le gouvernement ne serait que farce et hypocrisie. Le Syfel menace de lourdes conséquences juridiques si aucun compromis n'était trouvé.

    Et l'évêché ne s'en sort pas mieux. Le Syfel lui reproche de n'avoir dit que "oui et amen" au gouvernement sur ce point. En récompense, il a obtenu le contrôle du Fonds qui va rassembler les avoirs des fabriques d'église.

    Le Syfel se demande enfin si une loi votée par la Chambre, dont la base est une convention, qui pourrait être déclarée nulle par un tribunal, peut être appliquée.

  • L'Europe n'a jamais été aussi favorable à la vie

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    Lu sur "le coin des experts" sur le site genethique.org :

    « JAMAIS L’EUROPE N’A ÉTÉ AUSSI FAVORABLE À LA VIE »

    GRÉGOR PUPPINCK Interview 05 décembre 2017  IVG-IMG  

    Le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, publie un rapport pour dénoncer « des menaces résurgentes pour la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes ». Gènéthique fait le point avec Grégor Puppinck[1], docteur en droit et Directeur du Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECLJ-Strasbourg).

    Gènéthique : La publication à venir d’un rapport du Conseil de l’Europe sur les questions autour de l’IVG était connue. Il est présenté aujourd’hui, quel est son contenu ?

    Grégor Puppinck : Ce rapport, endossé par le Commissaire européen aux droits de l’homme, Nils Muiznieks, a été en grande partie rédigé, comme il est précisé dès l’introduction, par le principal lobby américain pour la promotion de l’avortement auprès des instances internationales, le Center for Reproductive Rights. Un lobby proche du Planning familialCe n’est donc pas un rapport d’experts mais un rapport de lobby. Aussi, comme tel et sans surprise, il reprend mot pour mot l’agenda des lobbys pro-IVG.  A savoir :

    1/ Omission complète de toute mention de l’enfant,

    2/ Droit à l’IVG jusqu’à la naissance,

    3/ Restriction de la liberté de conscience des professionnels de santé.

    En fait, le militantisme du Commissaire Muiznieks était déjà bien connu. Déjà, en 2014, il avait refusé de condamner l’infanticide néonatal, alors qu’il avait été saisi par plus de 200 000 citoyens, prétendant à l’époque que cette question ne faisait pas partie de son mandat…

    G : Quelle importance faut-il accorder à ce rapport ?

    GP : Il n’y a pas lieu d’accorder beaucoup d’importance à ce document car cette fonction de commissaire est purement politique. Il n’a aucun pouvoir, très peu d’autorité et encore moins de notoriété. C’est d’ailleurs pour cela qu’il peut se permettre de prendre des positions aussi peu responsables. En fait, c’est regrettable pour le Conseil de l’Europe car cela ne fait pas très sérieux.

    D'ailleurs, la Cour européenne des droits de l'homme ne prévoit aucun "droit' à l'avortement. Tout au plus, la Cour européenne tolère l'avortement : mais dire comme le fait le Commissaire, qu'il existerait un droit à l'avortement sur demande au titre des droits de l'homme est tout simplement faux. Il existe en revanche un droit à al vie, et la Cour européenne a admis que les Etats peuvent garantir ce droit depuis la conception de l'embryon.

    G : Le rapport suggère un certain nombre de recommandations aux Etats membres. Ne sont-elles pas le signe que les « acquis » en matière d’IVG sont bousculés et que la tendance face à cette question est en train de s’inverser ?

    GP : Ce rapport témoigne d’un durcissement des positions des promoteurs de l’avortement qui n’hésitent plus aujourd’hui à recommander de bafouer les libertés de conscience, d’opinion et d’expression des personnes critiques à l’égard de l’avortement. Ils sont aussi prêts à recommander l’avortement jusqu’à la naissance.

    Il me semble que ce durcissement est l’expression d’une crainte face à la (re)prise de conscience croissante dans la société des problèmes que posent l’avortement. Le rapport s’inquiète d’ailleurs de ce phénomène. Les mouvements provie ont une très forte capacité de mobilisation populaire qui fait totalement défaut aux promoteurs de l’avortement. Il semble que les tenants de l’avortement veuillent graver un droit à l’avortement dans le faux-marbre des droits de l’homme, tant qu’ils en ont encore le pouvoir. Ils se pressent car cela pourrait changer rapidement. Les Etats-Unis ont élu un président et une administration provie, et en Europe, plusieurs pays prennent la même direction. Ceux-ci estiment qu’un plus grand respect de la vie est un progrès pour les droits de l’homme. Jamais l’Europe n’a été aussi favorable à la vie.

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    [1] Grégor Puppinck a dirigé la rédaction de "Droit et prévention de l'avortement en Europe", LEH Editions, 2016.

  • Jean-Paul II et l'Islam

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    Jean-Paul II .jpgBelgicatho a relayé ici Quand Jean-Paul II prophétisait l'invasion de l'Europe par l'Islam une surprenante « prophétie » attribuée à saint Jean-Paul II. Quoi qu’il en soit de la véracité de cette confidence de style apocalyptique, elle ne peut contredire la parole publique que ce grand Pape a exprimée à maintes reprises sur l’attitude que nous devons avoir vis-à-vis de l’Islam. Le site « Benoît et moi » propose à ce sujet la traduction d' un commentaire bien venu d’Aldo Maria Valli, un journaliste italien, licencié en sciences politiques de l’université du Sacré-Cœur à Milan. 

     «Je vois l'Église affligée d'une plaie mortelle. Plus profonde, plus douloureuse que celles de ce millénaire, celles du communisme et du totalitarisme nazi. Elle se nomme l'islamisme. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu les hordes venir de l'Occident vers l'Orient».

    Ces paroles de Jean-Paul II, citées par Monseigneur Mauro Longhi, ont fait grand bruit. Monseigneur Longhi, prêtre de l'Opus Dei, a dit (durant une rencontre publique à Bienno) que la vision lui fut décrite directement par Jean-Paul II en 1992.

    Longhi, qui a pu fréquenter le Pape Wojtyla pendant des années, a confirmé dans son récit que Jean-Paul II avait une vie mystique intense, incluant même des visions. L'une d'entre elles concernait l'islam: «l'Europe sera une cave, vieilles reliques, pénombre, toiles d'araignée. Souvenirs familiaux. Vous, Eglise du troisième millénaire, vous devrez contenir l'invasion. Mais pas avec des armes, les armes ne suffiront pas, avec votre foi vécue intégralement»

    On m'a demandé: mais selon toi, il est possible que Wojtyla ait parlé ainsi? Je n'ai pas de réponse. D'autre part, je n'ai aucune raison de douter de la correction de Monseigneur Longhi et de la véracité de l'histoire.

    Je crois que l'épisode narré est de toute façon utile pour une réflexion, aussi brève soit-elle, sur la manière dont Jean-Paul II s'est mis en relation avec le monde islamique.

    Comme nous le savons, au cours de son long pontificat, le pape Wojtyla a accordé une grande importance au dialogue avec l'islam, à tel point qu'il s'est rendu plusieurs fois dans des pays musulmans et est entré, premier pape de l'histoire, dans une mosquée de Damas en 2001.

    Il existe de nombreux textes dans lesquels Jean-Paul II réfléchit sur le rapport avec l'Islam.

    La base de toutes les interventions se trouve dans "Nostra aetate", le document du Concile Vatican II (28 octobre 1965) consacré au dialogue avec les religions non chrétiennes, dans lequel il est dit que «l'Église regarde avec estime les musulmans qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes».

    Jean-Paul II a vraiment toujours fait preuve d'estime et de respect, mais nous ne pouvons pas ignorer les réflexions ultérieures qu'il a proposées. Des réflexions caractérisées par trois aspects: la loyauté dans la reconnaissance des différences, la nécessité de procéder toujours à la lumière de la vérité et la demande de garantir la réciprocité en matière de liberté religieuse

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  • Le suicide assisté augmente fortement en Suisse

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