Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Foi - Page 908

  • La grande mue des églises

    IMPRIMER

    En Belgique, l’Eglise c’est comme les multinationales industrielles : on "restructure", avec l’aide des pouvoirs publics. Triste descriptif de Christian Laporte, dans « La Libre » du 29 octobre :

    « Qui dit redécoupage des paroisses, pense aussi à la (ré)affectation des églises. L’évêque d’Anvers donne le ton : des 300 actuelles, il n’en restera qu’environ 70.

    Ce ne fut pas à vrai dire un thème électoral récurrent de la récente campagne municipale mais on peut penser que la prochaine législature communale sera marquée dans nombre d’entités de nos trois régions par la réorganisation des paroisses même si en toute logique constitutionnelle, ce n’est pas une question à traiter en premier lieu par les instances politiques mais par les responsables ecclésiaux. Dans les plus hautes sphères ecclésiales, l’on ne le reconnaîtra sans doute qu’à mots couverts mais la sécularisation récurrente de la société belge avec en corollaire une désertion importante des lieux de culte amènera très vite les responsables paroissiaux tant religieux que civils à s’interroger sur l’avenir d’un grand nombre de bâtiments sacrés. La question est du reste en filigrane de la modernisation annoncée du décret impérial de 1809 qui avait notamment créé les fabriques d’église. Même si certaines d’entre elles sont florissantes, les communes doivent souvent intervenir pour "suppléer à l’insuffisance des revenus de la fabrique" . En fait, cela bouge en la matière depuis une décennie puisque les Régions peuvent désormais organiser le patrimoine et les finances des fabriques. Il se fait qu’une nouvelle révision est à l’ordre du jour. En Wallonie, la réflexion sur la réaffectation des lieux de culte est en cours et au cabinet de Paul Furlan (PS), ministre des Pouvoirs locaux, l’on annonce le dépôt d’une note au gouvernement wallon pour le début de l’an prochain.

    Si à ce jour aucune position définitive n’a été adoptée, c’est parce que beaucoup de principes sont en jeu : il y va de l’exercice des libertés constitutionnelles mais il est aussi question du droit de propriété et de la (dé)sacralisation des lieux de culte.

    En Flandre, depuis 2004, un décret permet une planification pluriannuelle du budget alloué par la région aux fabriques d’églises. Mais il a entraîné des lourdeurs administratives et c’est pourquoi le vice-ministre-Président flamand, Geert Bourgeois a remis l’ouvrage sur le métier dès l’an dernier. Et cela a débouché récemment sur le vote d’un nouveau décret qui permet d’avoir une vision plus claire des futures affectations des bâtiments paroissiaux. Mais dans ce dossier, il faut aussi l’aval des principaux intéressés. La question a encore été abordée par l’évêque d’Anvers, Mgr Johan Bonny le week-end dernier lors de la célébration du cinquantenaire de l’autonomie de son diocèse et cela en conclusion d’une longue réflexion menée au niveau du diocèse où les fidèles avaient été invités à se prononcer sur leurs priorités. Le choix est clair : des 300 paroisses actuelles du diocèse, il n’en subsistera finalement qu’une septantaine soit au moins une par commune.

    Geert Bourgeois s’est réjoui de cette avancée qui permettra de mieux structurer la gestion des entités paroissiales. Jusqu’ici, un conseil central s’imposait dans chaque commune flamande s’il y avait au moins 4 paroisses; il suffira qu’il y en ait 2 désormais. Avec comme conséquence que le pouvoir politique et les responsables religieux pourront aussi mieux prendre à bras-le-corps la problématique du maintien des églises et leur éventuelle désaffectation. Et dès lors redéfinir un avenir pour quelque 1 800 lieux de culte"

    Face à la désertification des lieux de la foi dans nos contrées, trois solutions sont possibles : la plus radicale consiste à les démolir ou à les réaffecter à des fonctions purement séculières : c’est la tentation d’une Eglise malade qui désespère de guérir. Ceux qui n’ont pas  "laissé toute espérance", comme Dante au seuil du troisième Chant de l’Enfer, choisissent de doubler le sanctuaire d’un parvis des gentils pour accueillir des activités culturelles en harmonie avec le culte proprement dit. Ce ne peut être qu’une pierre d’attente, celle du jour où nos diocèses en crise s’ouvriront enfin, sans réticence, à l’œuvre missionnaire des pays ou des congrégations nouvelles qui ont reçu la grâce qui leur a été retirée.   

    On connaît l’exemple emblématique de l’église du Saint-Sacrement à Liège qui, voici bientôt dix ans, a été prise en mains par une association de fidèles alliant la promotion du culte à celle de la culture et de la sauvegarde du patrimoine. Mais quelques hirondelles ne font pas le printemps : celui de la nouvelle évangélisation suppose l’appel aux semeurs et aux moissonneurs, là où ils se trouvent. Reste à savoir si les évêques belges procéderont à l’embauche attendue ou si, enfermés dans l’Eglise de leurs rêves, ils se contenteront, comme celui d’ Anvers, de réduire le nombre des paroisses de leur diocèse de 300 à 70...  

  • Deux millions trois cent mille catholiques vivent dans la péninsule arabique

    IMPRIMER

    Lu sur le site de l’agence kipa/apic ce « post » daté du 28 octobre :

    "Suivez nos vicissitudes avec intérêt et générosité…" De façon quelque peu énigmatique, Mgr Camillo Ballin, vicaire apostolique d’Arabie du Nord, a lancé dimanche 28 octobre un appel aux chrétiens d’Occident afin qu’ils se montrent solidaires et généreux avec les quelque 2,3 millions de catholiques immigrés dispersés en Arabie Saoudite, au Koweït, au Qatar et au Bahreïn.

    Invité par l’œuvre d’entraide catholique "Aide à l’Eglise en Détresse" (AED) à la paroisse de Ste-Thérèse de Lausanne, l’évêque missionnaire d’origine italienne – qui a exercé auparavant ses activités pastorales depuis 1970 au Liban, en Syrie, au Soudan et en Egypte - a rappelé que les catholiques dont il a la charge depuis 2005 vivent dans une situation "tout à fait particulière". Ce sont essentiellement des travailleurs immigrés ayant la liberté de culte uniquement dans des endroits reconnus officiellement et pas ailleurs.

     S’il n’y a pas de statistiques officielles, le nombre des catholiques est estimé à 1,5 million en Arabie saoudite, à 350’000 au Koweït, au même nombre au Qatar, et à 100’000 au Bahreïn, dispersés sur une superficie bien cinquante fois plus étendue que la Suisse.

     A l’origine de l’invitation de cet hôte venu de la Péninsule arabique, Roberto Simona, responsable de l’AED pour la Suisse romande et italienne, a rappelé aux paroissiens de Ste-Thérèse que les chrétiens de cette région du monde subissent de graves violations de la liberté religieuse. "Certains de ces pays ont une application rigoriste de la charia, la loi islamique. Cette population chrétienne peut en tout temps voir sa situation déjà précaire se détériorer encore".

    Des églises trop petites et trop peu nombreuses

    Les travailleurs immigrés présents dans la Péninsule arabique proviennent principalement des Philippines, d’Inde, du Bangladesh, du Pakistan et du Sri Lanka, sans compter les chrétiens des pays arabes - Libanais, Palestiniens, Irakiens, Syriens ou Egyptiens. "Nos fidèles ont une vie très difficile et souffrent souvent de la solitude, souligne l’évêque combonien, car ils vivent seuls alors qu’ils sont mariés et ont laissé leurs proches à la maison. Il est très difficile pour eux de faire venir leur famille, faute de logements et de revenus suffisants. Nous essayons de leur aménager une ambiance familiale, pour qu’ils se sentent moins seuls. Ils sont très réceptifs, disponibles à l’appel de Dieu, car ils savent qu’ils ont besoin de Lui. Nos églises sont vivantes, actives, et nos fidèles veulent des endroits pour se réunir, pour prier, mais nos églises sont trop petites et trop peu nombreuses".

       De plus, note Mgr Ballin, ces travailleurs immigrés ne sont protégés par aucune loi sociale; les étrangers peuvent être renvoyés chez eux d’une minute à l’autre. "L’Eglise ne peut intervenir dans le domaine social et politique…c’est interdit! Nous ne pouvons agir que dans le domaine spirituel". L’évêque missionnaire souligne alors à l’adresse des paroissiens lausannois que "ces travailleurs ont besoin d’être aidés, ils ont besoin de votre prière, de votre générosité pour nous aider à poursuivre notre mission auprès d’eux".

    Lire la suite

  • Belgique : désormais, plus de crémations que d’enterrements

    IMPRIMER

    Lu sur le site « 7sur7 » (source Belga) :

    « Selon la fédération nationale des entrepreneurs de pompes funèbres, le nombre de crémations va dépasser pour la première fois en Belgique celui des enterrements. L'an dernier, il y a eu 51.972 crémations dans notre pays, le type de formule choisi dans 48,75 pc des cérémonies de funérailles. Cette année, le cap des 50 pc sera franchi pour la première fois, indiquent samedi les quotidiens Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg. Des données qui correspondent à celles mentionnées samedi par les journaux de Sudpresse qui parlent de 1.000 crémations en plus chaque année, celles-ci représentant désormais la moitié du nombre total des funérailles.

    "Nous estimons que le nombre de crémations représentera de 51 à 52 pc des cérémonies de funérailles", affirme Johan Dexters, président de la fédération nationale des entrepreneurs de pompes funèbres. Dans ces chiffres, il tient compte également des centaines de crémations ayant lieu à la frontière belgo-néerlandaise.

    On constate des différences entre régions et un décalage important entre milieu urbain et campagne. En ville, les crémations constituent facilement 80 pc des cérémonies de funérailles.

    Les explications de la hausse du nombre de crémations résident notamment dans la diminution de la fréquentation des églises et dans la disparition du tabou qu'elles représentaient. »

    Référence : Le nombre de crémations dépasse pour la première fois celui des enterrements

    L’Eglise postconciliaire a elle-même contribué à l’extension du phénomène : elle ne refuse plus la crémation des chrétiens, sous réserve que celle-ci ne soit pas envisagée comme une manifestation d’opposition ou une provocation à l’égard de la foi dans la Résurrection des corps.

    Mais cette Eglise fait ainsi, consciemment ou non, le jeu du panthéisme diffus qui habite de plus en plus les sociétés contemporaines.

    Comme le note justement la philosophe Chantal Delsol  « l’enterrement des morts entraîne la décomposition de l’individu comme composé entier, qu’autrefois des embaumements sophistiqués, dans certains cas, permettaient de conserver tel quel le plus longtemps possible. La mise en terre des siècles chrétiens répond à la croyance dans l’unité de la personne. L’incinération, coutume enracinée dans certains pays asiatiques et en Europe chez les anciens Grecs traduit l’idée que le composé-homme n’est qu’une construction aléatoire et factice : ce composé retourne ainsi à la désintégration primitive  en ses éléments multiples, se fondant avec l’univers dont il n’a jamais cessé (en dépit de ses prétentions) d’être un amas infime de particules. Notre contemporain dans nombre de cas réclame de faire jeter ses cendres au cosmos, dans une dispersion significative de retour de soi au chaos premier, souvent dans une tendre et symbolique réunification aux paysages chéris- glaciers, atmosphère, fleuve, prairie de l’enfance. La vision panthéiste supposée par ces comportements est diffuse et, bien entendu, non conceptualisée «  (Chantal Delsol, l’âge du renoncement, éd. Du Cerf, 2011, p.50-51)

  • La liberté religieuse dans le monde mise à mal

    IMPRIMER

    Nous lisons dans Ouest France sous la plume de J.E. Hutin :

    « La liberté religieuse dans le monde »

    La liberté religieuse est l'une des plus fragiles. En s'adressant à la conscience, elle crée une distance entre la personne et son environnement social, économique, politique. Il n'est donc pas étonnant que les pays dictatoriaux l'aient en horreur et la combattent, tout comme les fanatismes persuadés de détenir seuls la vérité. Elle a donc d'innombrables adversaires. Alors que les révolutions arabes laissaient entrevoir un avenir plus propice aux libertés et donc à la liberté religieuse, c'est un durcissement qui s'est produit en 2011, rapporte AED (1). Chrétiens, musulmans, bouddhistes et autres courants spirituels ont payé un lourd tribut. Les chrétiens - deux milliards - sont les plus touchés par ces violences et ces discriminations. Les pays de type dictature, comme l'Arabie Saoudite ou la Chine, craignant les contestations populaires, ont intensifié la répression : contre les chrétiens et les chiites en Arabie Saoudite, contre toutes les religions et spiritualités en Chine. Là, arrestations arbitraires et tortures se sont multipliées contre les chrétiens, les musulmans ouïghours et les bouddhistes tibétains, nombreux à s'immoler ! Dans les pays des révolutions arabes, la liberté religieuse ne sort pas victorieuse.

    Lire la suite

  • Seigneur, Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur

    IMPRIMER

    Prière de Jésus, 
    Prière du coeur

    source : http://cursillos.ca/priere/apprendre-a-prier/p21-priere-de-Jesus.htm

    "Seigneur,
    Jésus Christ,
    Fils de Dieu,
    aie pitié de moi,
    pécheur"


    La Prière de Jésus est un des plus importants éléments de la spiritualité orthodoxe ; elle peut être considérée comme la "perle précieuse" de la spiritualité orthodoxe : "Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand en quête de perles fines : en ayant trouvé une perle de grande prix, il s'en est allé vendre tout ce qu'il possédait et il l'a achetée " (Mt 13,45-46). […]

    La Prière de Jésus a été découverte par un large public grâce notamment aux Récits d'un pèlerin russe à son père spirituel, parus pour la première fois à Kazan en Russie vers 1870.

    Récits d'un pèlerin russeCe petit livre anonyme, histoire simple des aventures et de la vie spirituelle d'un paysan russe du XIXe siècle en quête de Dieu, reste d'ailleurs une très bonne première prise de contact avec la Prière de Jésus. Le pèlerin fait pénétrer le lecteur au coeur de la campagne russe peu après la guerre de Crimée (1854-1856) et avant l’abolition du servage en 1861. On voit passer les personnages typiques de l’époque : paysans, fonctionnaires, commerçants, artisans, nobles, membres de sectes, instituteurs et prêtres de campagne. Le pèlerin s’inspire de la tradition hésychaste, guidé dans sa recherche de Dieu par un starets (un "ancien") qui l’introduit à la Prière de Jésus, sa seule véritable nourriture.

    Dans un langage simple et clair, le pèlerin nous fait entrer dans l’expérience spirituelle au plus haut niveau que l’on associe volontiers au renouveau spirituel de la Russie au XIXe siècle, mouvement que l’on nomme parfois le "renouveau philocalique", puisqu’il a été largement inspiré par la diffusion de la fameusePhilocalie. En fait, le pèlerin n’a que deux livres : la Bible et la Philocalie. La Philocalie des Pères neptiques, publiée en grec à Venise en 1782 et en slavon à Moscou en 1793, est une anthologie d'écrits spirituels centrés sur l'hésychasme et la Prière de Jésus, par les grands maîtres de la spiritualité de l'Église d'Orient entre le IVe et le XIVe siècle.  […]

    La forme extérieure de la Prière est très simple : elle consiste à invoquer aussi fréquemment que possible le saint Nom de Jésus, habituellement dans une formule rappelant les professions de foi de saint Pierre (Mt 16,15)et de Marthe (Jn 11,27),et la prière du publicain (Lc 18,13) : "Seigneur, Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur." Son essence spirituelle, comme l'expriment constamment les Pères spirituels, est "la descente de l'intelligence dans le cœur" : ce que je comprends avec mon intelligence, je le saisis, je l'accepte et je l'embrasse avec tout mon être - avec mon cœur, dont le cœur physique est le symbole. C'est ainsi que la Prière devient véritablement la "Prière du cœur".

    Par la purification progressive de la pensée et la mémoire constante du Seigneur, ceci aboutit, selon les starets, à l'illumination de l'esprit par la grâce divine et à la prise de conscience de l'inhabitation mystique du Saint-Esprit. Bénéficiant d'un certain degré de purification, l'hésychaste peut aussi recevoir le don de la prière pure - la prière "spirituelle" ou contemplative - et de la prière permanente : Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils qui crie : "Abba, Père !" (Ga 4,6). La prière ininterrompue doit être l'idéal de tout chrétien, suivant l'exhortation de Saint Paul : Priez sans cesse (1 Th 5,17).  […]

    En fin de compte, la Prière de Jésus est véritablement une prière pour notre temps effréné, car elle est accessible partout, en tout temps, par tous.

    ____________

    Extrait de Pages Orthodoxes - La Transfiguration Un excellent site à visiter pour en savoir plus!

  • Clôture du Synode sur la nouvelle évangélisation: un autre message

    IMPRIMER

    Beaucoup plus opérationnel et moins convenu que celui de la présidence du Synode, c’est celui que délivre Mgr Rey, évêque de Toulon-Fréjus à Jean Mercier qui l’interviewe ici pour “La Vie” (extraits):

    Quel est votre sentiment à la fin de ce Synode ? (…) On touche ici un grand mystère, alors que l’Eglise traverse une crise d’identité dans les pays occidentaux. Nous sommes aussi dans un monde globalisé, et même si les pays africains ne sont pas confrontés à la même sécularisation que nous, nous faisons tous partie du même univers.

     Dans votre intervention devant le Synode, vous avez insisté sur l’importance de la gouvernance pastorale. Pourquoi ?

    (…) On ne peut pas développer de nouvelles stratégies sans que la relation de chacun au Christ soit revitalisée. On doit commencer par soi-même. Cette conversion spirituelle implique donc, selon moi, une conversion pastorale. Les évêques et les prêtres doivent renouveler leur gouvernance pastorale sous peine de répéter le passé. Il faut établir un “nouveau” paradigme pastoral pour que la “nouvelle” évangélisation soit possible.

    Quel paradigme vous semble dépassé ?

    C’est la culture pastorale de la “desserte” des lieux de culte, qui conduit à des réaménagements structurels sans que l’on remette vraiment en cause nos fonctionnements (…). Il y a beaucoup d’initiatives qui viennent de l’extérieur mais qui sont étouffées par les pasteurs. Le clergé a beaucoup de mal à vivre une spiritualité de communion, il reste dans une logique de pouvoir cléricale où les laïcs sont leurs “petites mains”.

    Comment voulez-vous faire avancer les choses ?

    Je crois à la co-responsabilité des laïcs, ce que j’appelle une gouvernance affiliative. Cela passe par un conseil pastoral qui ne soit pas seulement le lieu où l’on distribue des tâches, mais un lieu d’impulsion et de créativité. Il faut aussi se doter d’une méthode, d’un véritable projet pastoral. Sans vision claire de ce qu’on veut faire, on est dans la répétition de ce qu’on a fait jadis et qui a marché, certes, mais qui n’est plus suffisant.

    Lire la suite

  • Nouvelle évangélisation : pour conclure, le Synode a chaussé les lunettes roses de Vatican II

    IMPRIMER

    (Divine ?) surprise pour le blog du journal « Le Monde » (extraits) :  

    A l’issue de trois semaines d’un synode consacré à la nouvelle évangélisation au cours desquelles 260 évêques ont livré, à Rome, un diagnostic souvent sombre de la situation de l’Eglise catholique à travers le monde, les prélats ont délivré, vendredi 26 octobre, un message appelant les catholiques à ne pas céder   « au pessimisme ».(…)

    Dans un texte faisant une grande part à « la force de l’esprit saint et à la conversion» pour mettre en œuvre la nouvelle évangélisation, ils estiment qu’il « n’y pas de pessimisme dans les esprits et dans les cœurs » des croyants. (…) Les évêques estiment parallèlement que le nouvel environnement mondial –les migrations, la sécularisation, les nouvelles formes de pauvreté- peuvent être des « occasions de diffusion de la foi », et l’opportunité pour l’Eglise de « repenser sa présence dans la société ». « Même dans les formes les plus âpres de l’athéisme et de l’agnosticime », les évêques veulent voir « non pas un vide mais une nostalgie, une attente qui espère une réponse adéquate ».

    Sans surprise, ils voient aussi dans la famille un lieu privilégié de la transmission de la foi. Y compris dans celles non conformes au modèle chrétien, s'adressant notamment aux divorcés-remariés (…).

    Alors que les relations avec l’islam ont alimenté de vifs débats durant le synode, le message des évêques reste sur cette question particulièrement lénifiant. « Le dialogue entre les religions veut être une contribution à la paix, il refuse tout fondamentalisme et dénonce toute violence visant les croyants », écrivent-ils.

    Dans quelques mois, le pape publiera sur ces sujets une exhortation apostolique, sur la base de propositions plus concrètes émises par les évêques.

    Ici : Nouvelle évangélisation : un message final plus consensuel que les débats

     Aujourd’hui, une méthode, certes bien connue : celle du docteur Coué. Mais des propositions concrètes, demain, vraiment ?

  • Marie et les apôtres des derniers temps

    IMPRIMER

    Sur le site "Marie de Nazareth", nous découvrons un exposé consacré aux "apôtres des derniers temps" - n'y sommes-nous pas ? - inspiré par saint Louis Marie de Montfort :

    Le rôle de Marie dans les derniers temps est longuement expliqué par saint Louis Marie de Montfort, qui revient sur ce sujet non seulement dans le "Traité" (VD), mais aussi dans le "Secret de Marie" (SM) et dans la "Prière embrasée" (PE).

    La maternité spirituelle dans les derniers temps

    Saint Louis Marie de Montfort considère que la maternité spirituelle de Marie sera encore plus importante à la fin de l'histoire du monde. 

    « Quand Marie a jeté ses racines dans une âme, elle y produit des merveilles de grâces qu’elle seule peut produire parce qu’elle est seule la Vierge féconde qui n’a jamais eu ni n’aura jamais sa semblable en pureté et en fécondité.

    Marie a produit, avec le Saint-Esprit, la plus grande chose qui ait été et sera jamais, qui est un Dieu-Homme, et elle produira conséquemment les plus grandes choses qui seront dans les derniers temps.

    La formation et l’éducation des grands saints qui seront sur la fin du monde lui est réservée ; car il n’y a que cette Vierge singulière et miraculeuse qui peut produire, en union du Saint-Esprit, les choses singulières et extraordinaires. » (VD 35)

     « Les derniers temps coïncident avec la pleine révélation de Marie, non dans le sens d’une connaissance abstraite plus grande, mais en autant qu’elle sera connue dans le déploiement de son action miséricordieuse envers les pécheurs, dans sa lutte contre les ennemis de Dieu et dans son soutien aux fidèles disciples du Christ : "Marie doit éclater, plus que jamais, en miséricorde, en force et en grâce dans ces derniers temps" (VD 50,6e)

    Vis-à-vis des apôtres des derniers temps, particulièrement des missionnaires de la Compagnie de Marie, la Mère de Dieu exerce une activité mystagogique. Montfort l’affirme en appliquant à Marie le symbolisme de la montagne : qui demeure en elle grandit en sainteté, apprend la contemplation et l’intercession, est introduit dans la logique des béatitudes évangéliques et participe aux mystères du Christ qui ont eu lieu sur la montagne : la transfiguration, la crucifixion et l’ascension (PE 25).

    La victoire sur l'antique serpent

    Marie aura un rôle éminent dans la lutte extrême contre l’anté-Christ qui adviendra dans les derniers temps : la race de Marie écrasera la tête de l’antique Serpent (Gn 3, 15) (VD 51) ; c’est sans doute pourquoi celui qui cultive en son âme Marie l’arbre de vie sera vainqueur des attaques (SM 77). 

    "Un siècle de Marie"

    Montfort est convaincu que le règne de Dieu en Jésus-Christ ne doit pas être projeté dans l’au-delà mais doit se réaliser sur la terre, en ce monde :

    « Ne faut-il pas que […] votre règne arrive ? » (PE 5).

    Et « C’est par la Très Sainte Vierge Marie que Jésus-Christ est venu au monde, et c’est aussi par elle qu’il doit régner dans le monde» (VD 1 ; cf. VD 13, 22, 49, 157, 217, 262).

    Avant le déluge de feu qui réduira toute la terre en cendres (PE 16-17), avant le jugement universel (SM 58) et l’entrée dans l’éternité, il y a donc place pour un avènement très particulier de Jésus dans les cœurs et dans le monde, en un siècle de Marie (VD 217) et par Marie arbre de vie (VD 218), qui s’enracine et fructifie dans « les derniers temps » de façon « extraordinaire » (VD 35).


    Oeuvres de saint Louis Marie de Montfort : VD : Traité de la vraie dévotion; SM : Secret de Marie; PE : Prière embrasée


    S. de Fiores - F. Breynaert

    S. DE FIORES, article « Derniers temps », dans Dictionnaire de spiritualité montfortaine sous la direction de S. de FIORES, Novalis, Outremont (Quebec), 1994, p. 353

    F. BREYNAERT, L’arbre de vie, symbole central de la spiritualité de Saint Louis-Marie de Montfort, Parole et silence, Paris 2006. Thèse de doctorat.

    Lire plus sur saint Louis-Marie de Montfort

  • Le message final du Synode, un message qui déçoit

    IMPRIMER

    Ci-dessous, on trouvera le résumé du message final du synode. Un message assez décevant comme le constate Jean-Marie Guénois dans Le Figaro :

    "...cette interminable et quasi parfaite copie d'élève appliqué - douze pages -, qui veut traiter de tout et n'oublier personne, semble avoir perdu, en chemin, ce feu sacré que Benoît XVI voulait ranimer. De plus, l'économie du texte ne va pas dans le sens de l'audace du chrétien évangélisateur à laquelle le pudique Benoît XVI avait appelé dans sa première intervention en choisissant le joli terme latin de sobria ebrietas, l'ivresse sobre! Le message final refroidit cette ardeur: «Partout est ressenti le besoin de raviver la foi qui risque de s'obscurcir», reconnaît-il mais «il ne s'agit pas de tout recommencer à zéro.» Et de marteler: «Il ne s'agit pas d'inventer on ne sait quelles stratégies, comme si l'Évangile était un produit à placer sur le marché des religions».

    Tout s'est donc passé, pendant ce synode, comme si l'Église «structure» avait pris le pas sur les innovations lancées par les nouvelles communautés, elles qui semblaient pourtant incarner «la nouvelle évangélisation». Un évêque ponctue: «Si certains voyaient en ce synode, un trait d'union entre la nouvelle évangélisation et les communautés nouvelles, ils se sont lourdement trompés». (...)

    Lourde machine donc que ce synode. La critique la plus acerbe aura été publiquement décochée, jeudi, par le général des jésuites, le père Adolfo Nicolas, un Espagnol. Il répondait à une question sur la faible présence de laïcs et l'absence de non-croyants dans cette assemblée: «Ce synode m'a rappelé une phrase de Steve Jobs: “je suis davantage intéressé par les questions des consommateurs que par celles des producteurs”. Or, dans ce synode, nous étions tous des producteurs.» 

    Nous aussi, nous nous sommes surpris à beaucoup espérer lorsque nombre d'interventions ont fait preuve de lucidité devant le terrible effondrement que vit le christianisme depuis un demi-siècle. Surtout lorsque le lien a été fait entre la mentalité provenant de Vatican II et la baisse du tonus évangélisateur. Mais il faut déchanter à présent; la vieille génération des inconditionnels de Vatican II a repris le dessus et nous endort à nouveau en entonnant ses refrains rabâchés. Non, le sursaut attendu ne viendra pas de ce synode...

    Le MESSAGE FINAL DU SYNODE (Vatican Information Service)

    Cité du Vatican, 26 octobre 2012 (VIS). Ce midi, près la Salle de Presse du Saint-Siège, le Cardinal Giuseppe Betori, Archevêque de Florence et Président de la commission ad hoc, Mgr.Pierre-Marie Carré, Archevêque de Montpellier et Secrétaire spécial, et Mgr. Luis Antonio G.Tagle, Archevêque de Manille et Vice Président de la même commission, ont présenté le Message final de la XIII Assemblée ordinaire du Synode des évêques, consacrée à la nouvelle évangélisation. Voici une synthèse de ce document:

    Lire la suite

  • Le cardinal Burke appuie là où ça fait mal

    IMPRIMER

    Nous lisons ici :

    Le cardinal Raymond L. Burke, préfet de la Cour suprême de la signature apostolique, a jeté un pavé dans la mare le 23 octobre au cours du synode sur la nouvelle évangélisation. Selon lui, l’abandon de la discipline interne à l’Eglise a rendu vains les efforts de mettre en place les réformes du Concile Vatican II.

    Pour ce prélat, ancien archevêque de Saint-Louis aux Etats-Unis, la faute serait à chercher du côté de l’antinomianisme, qui, selon lui, infecte la vie ecclésiale post-Vatican II. Il s’agit de la croyance selon laquelle la grâce exempte les chrétiens d’obéir à la loi morale, ce qui serait une des plus graves blessures de la société aujourd’hui. Ainsi la légalisation de tout ce qui est « intrinsèquement mal » : avortement, recherche sur les cellules-souches, euthanasie, mariage gay, etc.. « Après le Concile, tout le monde était enthousiaste devant la perspective d’établir une nouvelle Eglise qui enseigne la liberté et l’amour », explique le cardinal Burke. D’où une attitude d’indifférence à l’égard de la discipline de l’Eglise, et même d'hostilité. Les réformes de la vie ecclésiale espérées par les pères du Concile auraient été, pour cette raison, entravées, sinon trahies. « Dans un travail de nouvelle évangélisation, conclut-il, l’Eglise devrait restaurer la tradition disciplinaire de l’Eglise et le respect de la loi dans l’Eglise. » Un point de vue décalé qui a de quoi susciter des réactions !