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Persécutions antichrétiennes - Page 44

  • 17 religieuses espagnoles martyres dans la tourmente de la Guerre Civile

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    (zenit.org) Le martyrologe romain fait aujourd'hui mémoire de la bienheureuse Angèle de Saint-Joseph et de ses seize compagnes, vierges et martyres à Valence, à l'époque de la Guerre civile, en Espagne (†1936).

    Françoise Lloret Marti, en religion, Mère Angèle de Saint-Joseph, supérieure générale, et ses seize compagnes, religieuses espagnoles de la Congrégation de la Doctrine chrétienne, durent abandonner leur maison de la Calle Maestro Chapí nº 7, le 19 juillet 1936, lorsqu'éclata la Guerre civile.

    Certaines d'entre elles étaient très âgées. Ensemble, elles rejoignirent d'autres consœurs qui n'avaient pas de famille pouvant les accueillir et elles formèrent une communauté improvisée. Presque chaque jour, elles étaient tourmentées par des perquisitions.

    La prière continuelle fut leur règle, ainsi que la charité: elle allèrent jusqu'à tricoter des lainages pour les miliciens républicains.

    Deux d'entre elles furent incarcérées puis exécutées le 26 septembre. Mère Angèle et ses autres compagnes passèrent devant le peloton d'exécution le 20 novembre. La dernière mourut en lançant: "Vive le Christ Roi!"

    Elles ont été béatifiées par le bienheureux Jean-Paul II, le 1er octobre 1995.

  • Le génocide des chrétiens du Nigeria par les djihadistes s'intensifie

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    De Raymond Ibrahim sur le site du Gatestone Institute :

    Le Génocide des Chrétiens du Nigeria par les Djihadistes va en s'Intensifiant

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  • Catalogne : béatification de quatre martyrs de la guerre civile espagnole

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    De Vatican News (Roberta Barbi) :

    Béatification en Catalogne de quatre martyrs de la guerre civile espagnole

    Le martyre n'était pas recherché mais subi, un choix libre et non une imposition: c'est le cœur du témoignage des quatre martyrs de la guerre civile espagnole, béatifiés samedi dans la basilique cathédrale de Santa Maria di Tortosa. C'est ce qu'a souligné le préfet de la Congrégation pour les causes des saints dans son homélie de béatification, samedi 30 octobre.

    La somme de l'amour et du sacrifice aboutit au martyre. Les quatre jeunes prêtres tués en 1936 pendant la terrible expérience de la guerre civile espagnole et béatifiés samedi 30 octobre à Tortosa en Catalogne (Espagne). Francisco Cástor Sojo López et ses trois compagnons martyrs avaient de nombreux points communs: ils étaient tous prêtres, bien sûr, et se souciaient tous des vocations, même s'ils venaient de diocèses différents. Surtout, tous les quatre ont rencontré la mort dans l'odium fidei -haine de la foi-, comme l'exige la formule d'une réalité douloureuse et toujours présente, mais aussi avec une «attitude de pardon dans le support de la torture», comme l'a souligné dans son homélie de béatification le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, citant en particulier le bienheureux Millán Garde Serrano.

    Dimanche, après la prière de l'angélus, le Pape François a qualifé ces quatre martyrs de «pasteurs zélés et généreux, restés fidèles à leur ministère même au risque de leur vie pendant la persécution religieuse des années 1930»«Que leur témoignage soit un modèle, notamment pour les prêtres. Applaudissons ces nouveaux bienheureux!», s'est exclamé François devant les fidèles réunis sur la place saint-Pierre, en cette veille de la Toussaint. 

    Le martyre comme choix libre

    Dans son homélie de béatification, samedi 30 octobre, le cardinal italien rappelle que Jésus invite tout le monde, «mais vraiment tout le monde», à le suivre. «Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix chaque jour et qu'il me suive». Il s'agit d'une «invitation péremptoire et claire, qui ne laisse aucune place aux artifices», relève le cardinal. Mais c'est aussi une invitation, et non une imposition: chacun peut l'accepter tel quel, sans l'atténuer ou l'éviter, mais il s'agit toujours d'un choix libre. Se renier soi-même «signifie répudier non pas ce que l'on est, mais ce que l'on est devenu par égoïsme et par intérêt», a souligné le préfet, insistant sur le fait qu'il est beaucoup plus facile de quitter ses biens que certains de ses traits de personnalité.

    Porter sa Croix quotidienne

    Dans le même passage de l'Évangile, Jésus parle aussi d'une croix personnelle, que chacun porte dans sa vie quotidienne. Le cardinal Semeraro explique qu'il est facile d'ici d'évoquer le Golgotha et l'image de Jésus crucifié, mais le Christ n'a porté cette croix «qu'une seule fois, parce que sur cette croix il a donné sa vie», prenant ainsi «une valeur éternelle», pour nous, au contraire, il parle d'une croix quotidienne.  «Nous, pour compléter dans notre vie le chemin de la Croix du Seigneur, nous devons la reprendre chaque jour et chaque jour pour reprendre le chemin de la suite», a exhorté le cardinal, rappelant que le Pape avait un jour parlé de cette tentation «de suivre un Christ sans Croix». Jésus, au contraire, nous redirige constamment sur son chemin, qui est celui de l'amour, du sacrifice de soi et, donc, de la croix.

    Un témoignage d'acceptation et de pardon

    «Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera». Jésus l'a dit et les quatre nouveaux bienheureux l'ont fait dans le cadre de leur expérience terrestre. Francisco Cástor Sojo López a été ordonné prêtre en 1903, puis a rejoint la Fraternité sacerdotale Operarios Diocesanos à laquelle appartenaient les trois autres compagnons de son martyre. Il a servi dans plusieurs séminaires, de Tolède à Ciudad Real, et c'est là que la milice a fait irruption le 23 juillet 1936. Le prêtre a été retenu prisonnier jusqu'à la nuit du 12 au 13 septembre où il a été emmené juste à l'extérieur de la ville et assassiné.

  • Le président indien rend visite au pape mais sur place la situation des chrétiens s'aggrave

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    D'Anna Bono sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Inde, la persécution des chrétiens s'aggrave

    30-10-2021

    Le premier ministre indien Modi a rendu visite au pape ce 30 octobre pour montrer le bon côté de son gouvernement, mais la réalité est qu'il est de plus en plus difficile pour les chrétiens de vivre dans "son" Inde : rien que depuis le début de l'année, plus de 300 cas graves de persécution ont été signalés : attaques contre les églises et leurs biens, meurtres, harcèlement et abus, sous prétexte de "conversions forcées".

    Selon certains observateurs, la première rencontre du pape François avec le Premier ministre indien Narendra Modi, samedi 30 octobre au Vatican, pourrait ouvrir la voie au voyage tant attendu du pape en Inde (le dernier à s'y être rendu est Jean-Paul II en 1999). Des sources politiques indiennes suggèrent plutôt que l'événement pourrait être considéré comme une tentative de Modi de se rapprocher de la communauté chrétienne et de s'assurer son soutien lors des élections générales prévues en 2022 dans l'État de Goa, où les catholiques représentent un quart de la population (alors qu'ils sont à peine plus de 2 % au niveau national).

    Modi a toutes les raisons de s'inquiéter du vote des chrétiens. L'Inde est l'un des 13 États dans lesquels les chrétiens subissent des formes de persécution que l'organisation à but non lucratif Portes Ouvertes classe comme extrêmes dans sa liste de surveillance mondiale 2021. La faute en revient aux fondamentalistes hindous, qui se montrent de plus en plus intolérants et agressifs, surtout depuis 2014, lorsque le Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste hindou dont Modi est le chef, a pris le contrôle du gouvernement fédéral et de ceux de plusieurs États.

    Bien que la Constitution indienne reconnaisse le droit de professer, de pratiquer et de diffuser librement sa religion, les épisodes d'intolérance, de violence et d'intimidation à l'encontre des chrétiens sont de plus en plus fréquents, comme en témoignent les dizaines d'articles publiés sur le blog "Persecuted Christians" de la Nuova Bussola Quotidiana. Selon un rapport élaboré par certaines organisations gouvernementales, publié le 21 octobre et intitulé "Christians under attack in India", plus de 300 cas graves ont déjà été signalés depuis le début de l'année 2021 : attaques contre des églises et des biens ecclésiastiques, meurtres, harcèlement et abus, parfois répétés au point de contraindre les victimes à quitter leur village, en perdant tous leurs biens et moyens de subsistance, et raids de groupes d'extrémistes hindous dans des maisons privées où se tiennent des réunions de prière. Dans l'ordre chronologique, la dernière victime de l'intolérance hindoue est la Christ Jyoti Senior Secondary School de Satna, dans le Madhya Pradesh. C'est une école catholique, appréciée, comme toutes les écoles fondées et administrées par des chrétiens, pour le haut niveau de l'enseignement dispensé. Ses plus de 3 000 étudiants sont presque tous hindous. Il n'y a qu'une cinquantaine de chrétiens. Le 25 octobre, les jeunes du Bajrang Dal, une organisation nationaliste, ont ordonné à la direction de l'école d'installer une statue de la déesse hindoue du savoir, Saraswati, dans un délai de 15 jours, menaçant de "troubles et de grèves parmi la population".

    L'un des moyens les plus courants de harceler les chrétiens consiste à accuser les religieux et les missionnaires d'extorquer des conversions au christianisme : par la force, par la tromperie, en offrant de l'argent, en promettant des avantages matériels. Elles sont appelées "conversions forcées" et neuf États de la Fédération ont déjà adopté des lois les interdisant et les punissant sévèrement. Dans le Madhya Pradesh, par exemple, la loi anti-conversion, entrée en vigueur le 8 mars dernier, prévoit de un à cinq ans de prison pour les contrevenants, et de deux à dix ans si la conversion "forcée" concerne un mineur, une femme ou une personne appartenant aux castes inférieures et aux communautés tribales. Depuis le début de l'année, des centaines de cas de violence résultant de fausses accusations de conversions forcées ont été enregistrés dans 21 États de la Fédération.

    Les accusations de conversions forcées contribuent au ressentiment et à la haine des chrétiens au sein de la population. En outre, ils créent un état d'insécurité croissant parmi les fidèles, qui est accru par le fait que, très souvent, les forces de sécurité et les autorités sont réticentes à défendre les chrétiens, même lorsque les accusations sont clairement prétextuelles et que les religieux accusés ont été victimes de violence et de vandalisme.

    Une vidéo qui circule actuellement sur les réseaux sociaux donne une idée du climat hostile qui entoure les chrétiens. Elle a été réalisée le 23 octobre lors d'une manifestation contre les conversions au christianisme et montre un chef religieux hindou du Chhattisgarh, le swami Parmatmanand, exhortant la population à "se défendre". "Gardez vos bâtons dans la maison", crie le swami à la foule rassemblée, ajoutant : "Les gens des villes ne font pas cela, mais dans nos villages, ils gardent aussi leurs haches". Décapitez-les quand ils viennent faire des conversions religieuses. Vous vous demandez peut-être pourquoi un saint comme moi parle de la violence. Vous direz : comment peut-il être un saint s'il allume le feu ? Il faut parfois allumer du feu, même Hanuman (une divinité hindoue, ndlr) l'a fait. Je vous le répète, quiconque vient se convertir dans votre maison, dans votre rue, dans votre quartier, dans votre village, ne doit pas être pardonné".

    L'agence Asia News, qui a rapporté la nouvelle, a souligné la gravité de la situation dans laquelle se trouvent les chrétiens, soulignant que des membres éminents du parti au pouvoir, le BJP, ont assisté à l'événement et ont applaudi les paroles du swami Parmatmanand, notamment Nand Kumar Sai, ancien président de la Commission nationale pour les castes défavorisées. En outre, après l'événement, le surintendant de la police d'une ville voisine a publié une déclaration à l'intention de tous les postes de police leur demandant, comme le rapporte The Wire, "de surveiller les missionnaires chrétiens et les tribus récemment converties pour mettre fin à ces activités "illégales"".

    Lire aussi : Narendra Modi invite le pape François en Inde

  • Les Nations Unies déclarent que les chrétiens en Chine sont "exposés à la torture"

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Les Nations Unies déclarent que les chrétiens en Chine sont "exposés à la torture".

    29/10/2021

    Dans une décision historique concernant un demandeur d'asile de l'Église de Dieu Tout-Puissant en Suisse, le Comité des Nations Unies contre la torture a déclaré que le risque existe pour tous les chrétiens.

    Christians persecuted in China (art by CAG members)
    Les chrétiens persécutés en Chine (art par les membres de l'ACG).

    La pire décision jamais rendue pour la Chine par un organe des Nations Unies a été prise dans le cas d'un réfugié de l'Église de Dieu Tout-Puissant (CAG). Le Comité contre la torture (CAT), l'organe des Nations unies qui surveille la mise en œuvre de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants par ses États parties, a rendu le 27 juillet 2021 une décision sur le cas d'une femme membre de l'ACG, qui a une longue histoire judiciaire.

    La décision a été un coup dur pour la Chine car elle a statué que les chrétiens en général, et pas seulement les membres des nouveaux mouvements religieux interdits comme le xie jiao, tels que l'ACG, sont soumis à une "incidence croissante de persécution", de sorte que l'expulsion de la requérante vers la Chine "l'exposerait au risque de torture ou d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants."

    La publication électronique des décisions du CAT n'incluant que les cas jusqu'à décembre 2019, nous offrons à nos lecteurs la possibilité de télécharger la copie de la décision, dont la distribution générale a été autorisée le 31 août 2021.

    L'histoire du début de l'affaire est discutée dans le cadre d'un article que j'ai publié il y a quelques mois avec mes collègues James T. Richardson et Rosita Šorytė, sur des centaines d'affaires de réfugiés de l'ACG décidées par des tribunaux du monde entier.

    Le 3 février 2016, le Secrétariat d'État suisse à l'immigration (SEM) a rejeté la demande d'asile du membre de l'ACG.Le récit de la requérante sur sa conversion à l'ACG n'a pas convaincu le Secrétariat comme étant authentique. Le fait qu'elle ait été dénoncée à la police chinoise par un parent d'un coreligionnaire et qu'elle ait évité à plusieurs reprises une arrestation de dernière minute a été jugé encore plus incroyable, compte tenu également du fait qu'elle n'a pas rencontré de problèmes pour obtenir un passeport.

    Le 30 avril 2016, le Tribunal administratif fédéral suisse a estimé à première vue que le recours de la requérante était voué à l'échec et, constatant également qu'elle n'avait pas payé les frais de procédure anticipés de 900 francs suisses, lui a donné tort.

    Le 9 novembre 2016, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a déclaré sa demande de réexamen irrecevable, car le membre de l'ACG (qui avait tenté de se représenter lui-même) s'était fondé sur des dispositions erronées du droit international, citant des statuts qui ne s'appliquaient pas à son cas.

    Assistée par le Centre suisse pour la défense des droits des migrants, la sœur de l'ACG a ensuite déposé une plainte auprès du CAT le 1er décembre 2016. Elle a offert une explication détaillée de la façon dont le mari d'une coreligionnaire, qui était hostile à l'ACG, avait conduit la police jusqu'à elle, ne la connaissant que par son nom religieux, et qu'elle avait réussi à s'échapper de façon aventureuse. Comme elle présumait que la police ne la connaissait que par son pseudonyme ou son nom religieux, elle avait pu (avec l'aide de tiers) obtenir un passeport et s'enfuir en Suisse.

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  • Rejet de la loi sur les conversions forcées : le Pakistan n'est pas prêt à s'attaquer sérieusement à la discrimination et à la violence contre les minorités religieuses

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    La loi sur la conversion forcée est rejetée au Pakistan : L'hiver amer de la démocratie

    20/10/2021

    La loi aurait mis fin à la pratique consistant à enlever, convertir à l'islam et marier à des hommes musulmans des jeunes filles hindoues et chrétiennes.

    Lorsque nous avons décidé d'appeler notre magazine "Bitter Winter", nous avons fait allusion au fait que la Chine connaît un hiver dur permanent où les droits de l'homme et la liberté religieuse sont gelés. Mais la liberté de religion et les droits de l'homme connaissent également un hiver amer au Pakistan.

    La semaine dernière, une commission parlementaire pakistanaise a rejeté un projet de loi qui aurait fait des conversions religieuses forcées un crime, passible d'une peine de 5 à 10 ans de prison. Un tel remède draconien était considéré par les minorités religieuses comme le seul moyen de mettre fin aux épidémies d'enlèvements, de conversions à l'islam et de mariages avec des musulmans de jeunes filles hindoues et chrétiennes, souvent mineures, ce que Bitter Winter a dénoncé à plusieurs reprises.

    Nous avons reconnu que, parmi des milliers de cas, il y en a peut-être quelques-uns où des jeunes filles issues des minorités religieuses tombent réellement amoureuses d'hommes musulmans plus âgés, créant ainsi une situation de Roméo et Juliette. Il y a beaucoup d'autres cas où la conversion et le mariage sont clairement le résultat de la violence. Même si les tribunaux sont bien intentionnés, ce qui n'est pas toujours le cas au Pakistan, le discernement est difficile. Les lois interdisant les conversions religieuses des mineurs, sauf lorsque leurs parents se convertissent également à une autre religion, et soumettant la conversion religieuse à des tests pour exclure raisonnablement qu'elle ait été forcée, sont le seul moyen de prévenir la violence et de protéger les minorités.

    Le rejet de la loi est apparu clairement en août, lorsque le ministère des Affaires religieuses a interrogé, sous l'égide du Conseil de l'idéologie islamique, des religieux de différentes écoles islamiques, qui ont affirmé qu'"il n'y a pas de conversions forcées au Pakistan." Les activistes des droits de l'homme des minorités ont noté que certains des clercs qui ont témoigné en tant qu'experts étaient eux-mêmes impliqués dans des cas de conversions forcées.

    Le ministre des Affaires religieuses, Sahibzada Noorul Haq Qadri, a en effet été la principale force derrière le rejet du projet de loi. Il a affirmé que les problèmes n'existaient que dans trois districts du Sindh et que les filles se convertissaient à l'islam parce qu'elles tombaient amoureuses d'hommes musulmans ou, plus fréquemment, parce qu'elles étaient pauvres et voulaient épouser des musulmans plus riches.

    Le sénateur Anwaar-ul-Haq Kakar, président de la commission qui a rejeté le projet de loi, a déclaré : "Quatre-vingt-dix-huit pour cent des cas de conversion forcée concernent des filles défavorisées, qui s'enfuient de chez elles. Il y a rarement eu de tels cas pour des femmes qui sont médecins ou ingénieurs, ou qui appartiennent à une classe sociale supérieure." D'autres membres de la commission ont joué la carte du nationalisme et ont qualifié le projet de loi de fruit de la tentative d'ingérence de l'Occident dans les affaires intérieures du Pakistan.

    Il s'agit d'une manière flagrante de blâmer les victimes. Si les chrétiennes ou les hindoues sont pauvres, et ne sont pas "médecins ou ingénieurs", il semble qu'elles devraient être heureuses d'être "prises" par des hommes musulmans plus riches, quels que soient leur âge et leur culture.

    Le rejet du projet de loi montre clairement que le Pakistan n'est pas prêt à s'attaquer sérieusement à la discrimination et à la violence contre les minorités religieuses. La communauté internationale devrait en prendre note.

  • Nouvelle béatification de martyrs tués en haine de la foi par les "Rouges" lors de la Guerre civile espagnole

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    De Vatican News (Gabriella Ceraso) :

    Juan Elias Medina et ses 127 compagnons, martyrs durant la guerer civile espagnole (1936-1939)Juan Elias Medina et ses 127 compagnons, martyrs durant la guerer civile espagnole (1936-1939)
    A Cordoue, la béatification de Juan Elias Medina et ses 127 compagnons, martyrs
    Un pan de l'Histoire dont la mémoire peut devenir un lieu d'évangélisation dans des contextes sécularisés : tel a été le témoignage des martyrs de la guerre civile espagnole du début du XXe siècle, selon les mots du cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui a présidé samedi matin la messe de béatification dans la cathédrale de Cordoue.

    C’est en novembre 2020 que le Pape François a promulgué les décrets de béatification de ces 127 martyrs, tués en haine de la foi à Cordoue, durant la guerre civile espagnole (1936-1939).

    Il s'agissait de prêtres, dont Juan Elias Medina, mais aussi de religieux et de laïcs, dont les exécutions brutales s'inscrivaient dans le climat de persécution que la milice républicaine avait instauré contre tous ceux qui osaient professer leur appartenance à l’Église catholique. Certains d'entre eux étaient impliqués dans des activités ecclésiastiques ou étaient membres d'associations telles que l'Action catholique ou l'Adoration nocturne du Saint-Sacrement. Don Juan Elias lui-même a apporté réconfort et assistance spirituelle à ses compagnons pendant ses jours d'emprisonnement. Et la foi qu'ils ont confessée, ils l'ont portée dans leur cœur jusqu'au moment de la mort, l'exprimant fièrement par les mots “Viva Cristo Rey” (Vive le Christ -Roi), avant d’accorder leur pardon à leurs bourreaux.

    Les élus du Seigneur

    Mais quelle est cette haine du monde et qui sont ces martyrs ? Dans son homélie, le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a parlé d'eux comme étant «choisis» par le Seigneur, c'est-à-dire «retirés du monde», et pour cette raison même haïs : «Dans la haine du monde, il y a donc comme la jalousie et l'envie de ceux qui ont perdu leur proie, de ceux à qui on l'a enlevée. Voici donc le double engagement que la parole du Seigneur entend susciter dans notre volonté : s'éloigner du “monde”, qui désigne ici le groupe de ceux qui préfèrent les ténèbres à la lumière, l'erreur à la vérité, l'amour à la haine ; et puis, aussi, veiller à ne pas se laisser ensorceler par la nostalgie du péché.» 

    La lumière, l'amour, la vérité, le détachement du péché ont ainsi marqué la vie des disciples, ainsi que celle de ces frères, mais aussi la «proximité de Dieu» : «Le scénario ouvert par l'annonce de la haine du monde est exactement le contraire de l'autre parole réconfortante et pleine de promesses : “Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique”. Il nous semble alors entendre l'écho de l'hymne pascal : “Mors et vita duello conflixere mirando ... La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux : le maître de la vie mourut ; vivant, Il règne”. C'est cette conscience qui a animé nos martyrs, dont beaucoup, comme l'a rappelé l'évêque de Cordoue Adolfo Pérez y Muñoz, ont crié “Vive le Christ Roi” au moment de leur mort.»

    Détestés par le monde parce qu'ils appartiennent à Jésus

    Le cardinal prévient toutefois que la haine du monde ne doit pas être confondue avec une «difficulté» ou une adversité «qui ne vient pas du fait que nous sommes de vrais disciples du Seigneur, mais qui est la conséquence de notre infidélité, du fait que nous sommes entrés dans la logique du monde». La haine du monde n'est, explique-t-il, que la «violence qui nous atteint parce que nous appartenons au Seigneur». A cause de son nom. C'est à cause de cette certitude intérieure que le chrétien en vient même à être heureux de souffrir, comme nous le lisons dans les Actes des Apôtres, explique encore le cardinal. C'est pourquoi, ajoute-il «la haine du monde est inséparable de la vie de disciple de Jésus et constitue aussi sa meilleure apologie».

    La vie et l'histoire des 127 martyrs espagnols que l'Église a déclaré bienheureux, s'inscrivent dans ce contexte : une telle variété de profils humains «s'exprime dans la multiplicité des vies quotidiennes, avant d'atteindre le sommet du martyre qui scelle de son sang toute l'existence». Et le cardinal Semeraro de conclure : «Nous sommes confrontés à un pan de l'Histoire dont la mémoire peut devenir un lieu d'évangélisation dans des contextes sécularisés. C'est le témoignage d'une Église circumdata varietate. C'est comme l'explosion de la Pentecôte, l'accomplissement de la prophétie de Joël : l'Esprit Saint se répand sur tous : jeunes et vieux, fils et filles, et quiconque invoque le nom du Seigneur sera sauvé».

    A l'issue de l'Angélus ce dimanche, le Pape François a évoqué la mémoire de ces martyrs : «Que leur fidélité nous donne à tous, en particulier aux chrétiens persécutés dans les différentes parties du monde, la force de témoigner courageusement de l'Évangile», a-t-il lancé avant d'inviter les fidèles réunis sur la Place Saint-Pierre à applaudir les nouveaux bienheureux.

  • Face à la multiplication des crimes de haine contre les chrétiens, le Saint-Siège veut un engagement de sécurité

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    De Vatican News (Debora Donnini) :

    17 octobre 2021

    Crimes de haine contre les chrétiens : le Saint-Siège veut un engagement de sécurité

    La lutte contre l'intolérance envers les communautés religieuses, mêmes majoritaires, la nécessité de s'entendre sur la signification des droits de l'homme et l'importance des engagements consensuels : tels sont les points essentiels des trois déclarations de la Mission permanente du Saint-Siège à Vienne exprimées lors de la Conférence du BIDDH, “Trois décennies et prêts pour l'avenir Démocratie, droits de l'homme et sécurité”.

    Les crimes anti-chrétiens ne sont plus un phénomène marginal. L'intolérance et la discrimination touchent non seulement les communautés minoritaires, mais aussi les majorités, D’ailleurs, trop souvent, le terme “minorités” est considéré comme synonyme de “victimes”, sans que l'on se rende compte que les victimes de ces crimes peuvent également appartenir aux majorités. C'est dans cet esprit que la Mission permanente du Saint-Siège auprès des organisations internationales à Vienne invite à éviter une approche sélective dans le traitement des formes de discrimination religieuse, notant également qu'aucune partie de la région de l'OSCE n'est à l'abri d'actes d'intolérance.

    Cet appel est contenu dans l'une des trois déclarations publiées vendredi 15 octobre par la Mission permanente elle-même sur divers aspects des droits de l'homme et de la sécurité, à l'occasion de la conférence du BIDDH (Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme), qui est une institution de l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. La conférence de Varsovie, à l'occasion du 30e anniversaire du BIDDH, est intitulée “Trois décennies et prêts pour l'avenir : démocratie, droits de l'homme et sécurité”.

    En ce qui concerne la persécution religieuse, le BIDDH a enregistré des cas de menaces, d'attaques violentes, de meurtres, de profanation d'églises, de dévastation de lieux de culte, de cimetières et d'autres biens religieux. Le phénomène n'est pas rare dans l'espace OSCE et il s’avère croissant.

    Rester vigilant également sur les discriminations à l'encontre des chrétiens

    La délégation du Saint-Siège, par conséquent, «reste confiante que, bénéficiant de l'expérience acquise dans l'élaboration de directives pour la sécurité des communautés juives et musulmanes, le BIDDH entreprendra des efforts similaires pour répondre aux besoins de sécurité des communautés chrétiennes». Il s'agit, en général, de défis d'intérêt mutuel car partout où une communauté religieuse est persécutée en raison de ses croyances religieuses, «le bien commun est en jeu». L'impact négatif se fait sentir non seulement sur la vie quotidienne des chrétiens et des membres d'autres religions, mais aussi sur la cohésion sociale des États. Il est également rappelé que l'OSCE a été l'une des premières organisations internationales à tirer la sonnette d'alarme sur l'intolérance à l'égard des chrétiens, exhortant les gens à rester vigilants, «car les chrétiens continuent de souffrir de préjugés, d'intolérance, de discrimination et de violence, à l'est comme à l'ouest de 0Vienne».

    Interprétations divergentes des droits de l'homme

    Une autre des trois déclarations accorde une place importante à la question des droits de l'homme. «Nous sommes convaincus que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables - sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion - constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde», peut-on lire. Cependant, il ne suffit pas de proclamer solennellement les droits fondamentaux de l'homme : il faut aussi les mettre en pratique. Dans de nombreuses régions du monde, ces droits font l'objet d'infractions graves et, même dans les pays dotés de formes démocratiques de gouvernement, «ils ne sont pas toujours pleinement respectés».

    Il est également souligné que les États participants maintiennent des positions divergentes et «parfois même contradictoires» non seulement sur des questions spécifiques liées à la dimension humaine, mais aussi sur l'interprétation même des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Ce n'est que si les États participants peuvent se mettre d'accord sur la signification du concept de “droits de l'homme” que la dimension humaine de l'OSCE redeviendra une pierre angulaire de l'approche globale de la sécurité et de la coopération. À cet égard, il est également fait référence au discours du Pape de 2018 au corps diplomatique dans lequel François a noté avec inquiétude comment l'interprétation de certains droits avait progressivement changé, avec l'inclusion d'un certain nombre de «nouveaux droits» qui sont fréquemment en conflit les uns avec les autres. Des notions douteuses des droits de l'homme ont été avancées, en contradiction avec la culture de nombreux pays. Le risque est donc qu'au nom des droits de l'homme, nous assistions à la montée en puissance de formes modernes de colonisation idéologique par les plus forts et les plus riches, au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables. La délégation est donc convaincue que la seule approche significative de la dimension humaine consiste à rechercher une compréhension commune des droits de l'homme universels et des libertés fondamentales, ainsi que de leur protection et de leur promotion.

    Les engagements doivent faire l'objet d'un consensus

    Le Saint-Siège esprime également sa gratitude au directeur du BIDDH, Matteo Mecacci, et à ses prédécesseurs pour leurs efforts au cours des 30 dernières années. Dans l'une des trois déclarations, la délégation fait part de son désir continu de dialogue et d'engagement sur les questions d'intérêt commun. Le Saint-Siège compte donc sur le professionnalisme et la véritable impartialité du BIDDH pour que toutes les activités de l'organisation puissent être menées à bien dans le respect des engagements convenus. Ceci est important pour le principe d'égalité entre les États participants. À cet égard, la délégation se sent obligée d'exprimer sa préoccupation quant au fait que le BIDDH, lors du Forum sur l'égalité des générations qui s'est tenu à Paris en juillet dernier, a rejoint les coalitions d'action pour l'égalité des générations sur la violence fondée sur le genre et sur les mouvements et le leadership féministes sans aucun mandat consensuel de tous les États participants.

  • Des extrémistes hindous s'en prennent à des religieuses et à des fidèles catholiques

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Des religieuses et des fidèles catholiques attaqués par des extrémistes hindous pour de prétendues "conversions forcées"

    12 octobre 2021

    Lucknow (Agence Fides) - Des religieuses et des fidèles catholiques ont été attaqués par un groupe d'extrémistes hindous dans l'État d'Uttar Pradesh, au nord de l'Inde. Comme l'a appris l'Agence Fides, les militants ont harcelé des religieuses et une cinquantaine de chrétiens pieux dans le district de Mau le 10 octobre. Des membres des groupes hindous radicaux "Bajrang Dal" et "Hindu Yuva Vahini" ont emmené de force sept fidèles chrétiens au poste de police voisin, où ils ont passé la nuit en détention. Parmi les sept personnes figurent trois femmes et le pasteur chrétien évangéliste Abraham Shakil, accusé d'avoir procédé à de prétendues " conversions religieuses forcées ", rapporte à Fides le père Anand Mathew, prêtre et promoteur des droits de l'homme, notant que " ces attaques sont basées sur des prétextes pour harceler et abuser des chrétiens ".

    Dans un autre incident, deux religieuses franciscaines ursulines ont été emmenées de force au poste de police et détenues pendant six heures. Les nonnes étaient au terminal de bus de la ville. Après l'intervention d'un officier de police de Lucknow, la capitale de l'État d'Uttar Pradesh, les religieuses ont été libérées. Les religieuses sont Sœur Gracy Monteiro et Sœur Roshni Minj. Elles se trouvaient à la gare routière car Sœur Minj devait prendre le bus pour rendre visite à son père malade dans l'État indien de Jharkhand. Lorsque Sœur Minj a simplement demandé l'horaire du bus, les deux personnes ont été arrêtées, agressées verbalement et emmenées de force au même poste de police où les chrétiens et le pasteur étaient détenus. "Nous avons été choqués lorsque nous avons été emmenés au poste de police sous prétexte que nous faisions partie d'une communauté chrétienne impliquée dans des conversions religieuses forcées. C'est complètement faux", a déclaré Sœur Monteiro.

    La plainte déposée par Radheshyam Singh, un hindou, affirme que les chrétiens "n'ont pas suivi les mesures sanitaires contre le Covid-19" et les accuse "d'être impliqués dans la conversion d'autres personnes au christianisme par des moyens illicites tels que la fourniture de main-d'œuvre et d'argent".

    "Ces accusations et ces incidents", note Patsy David, représentante de l'ONG ADF International, "font partie d'un plan organisé visant à opprimer les chrétiens de l'Uttar Pradesh. Selon l'ADF, 374 cas de violence contre les chrétiens ont été documentés dans l'Uttar Pradesh depuis 2017. Les agressions sont en augmentation depuis que le gouvernement de l'Uttar Pradesh a adopté la "loi anti-conversion" en septembre 2020. Dans la plupart des cas, les groupes extrémistes attaquent les salles de culte ou les maisons des chrétiens et interrompent leurs réunions, endommagent leurs biens, leur mobilier, leurs bibles et leurs publications, et les conduisent à la police. Après les attaques des extrémistes hindous et les arrestations, les fidèles sont confrontés à un intermède juridique tortueux, avec des demandes de libération sous caution auprès des tribunaux. En conséquence, de nombreux pasteurs et fidèles chrétiens sont remplis de crainte, même lorsqu'ils célèbrent un culte ou prient ensemble.

    L'Uttar Pradesh, un État à prédominance agricole de 230 millions d'habitants, est le plus grand État de l'Inde. Selon le recensement de 2011, les chrétiens sont une infime minorité, environ 350 000.

    (SD-PA) (Agence Fides 12/10/2021)

  • Le « lent génocide » des chrétiens au Nigeria

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    De Filipe Avillez sur Aleteia.org :

    L’Église dénonce le « lent génocide » des chrétiens au Nigeria

    09/10/21

    L’Église catholique du Nigeria affirme que les chrétiens de ce pays sont victimes d’un processus de nettoyage ethnique effectué par les musulmans peuls, avec la complicité de l’État.

    Les mots sont forts et témoignent de l’urgence de la situation au Nigeria. « Il ne s’agit pas seulement de questions de pâturage. Pour moi, c’est une guerre de religion », a déclaré Mgr Wilfred Anagbe, évêque du diocèse de Makurdi, dans l’État de Benue (Nigeria), lors d’une conférence organisée par l’Aide à l’Église détresse (AED). Plusieurs participants ont confirmé que la violence qui sévit dans le pays depuis plusieurs années n’est pas seulement due à des « affrontements » entre bergers musulmans et agriculteurs chrétiens pour la possession de la terre. « Ils ont un programme qui est d’islamiser ce pays. Et ils le font en éliminant méthodiquement tous les chrétiens et en occupant les territoires. S’il s’agissait de pâturage, pourquoi tuer des gens ? Et pourquoi brûler leurs maisons ? », interpelle-t-il.

    Implication des plus hautes sphères de l’État

    Johan Viljoen, directeur de l’Institut sud-africain Denis Hurley Peace, qui œuvre à la promotion de la paix, de la démocratie et de la justice et qui étudie les attaques armées des Peuls dans le sud-est du Nigeria, parle d’une « occupation concertée et bien planifiée ». « Tout cela se passe sous le couvert de Miyetti Allah, dirigée par le président Buhari », dit-il, faisant référence à une organisation qui prétend défendre les droits des bergers peuls.

    L’implication des plus hautes sphères de l’État est l’une des raisons pour lesquelles les forces armées se sont montrées réticentes à intervenir et à contrôler la violence. « Je ne pense pas que l’armée essaie de résoudre quoi que ce soit. Ils chercheraient plutôt à encourager les choses », a déclaré Johan Viljoen, en rappelant une récente mission d’enquête au Nigeria au cours de laquelle des collaborateurs de son institut ont été arrêtés tous les cinq kilomètres par des soldats, tous peuls, qui se montraient menaçants et pointaient des armes sur eux. Après des années de violence, « pas un seul Peul n’a été poursuivi en justice pour violences », ajoute-t-il. 

    Mgr Wilfred a souligné que les forces armées sont sous le contrôle direct du président, et que par ailleurs, « tous les chefs de service, de la marine, de l’armée de l’air et de la police, sont musulmans ». Les chiffres officiels indiquent que cette vague de violence a causé environ 3.000 morts au cours des dernières années, mais les personnes présentes sur le terrain affirment que ce chiffre pourrait atteindre 36.000, sans compter les nombreuses personnes déplacées, démunies et profondément traumatisées par ce qu’elles ont vécu. De nombreuses ONG ayant quitté les zones dangereuses, l’Église catholique et ses institutions sont les seules alternatives fiables pour apporter de l’aide aux populations sur le terrain.

    Les représentants de l’Église demandent aux occidentaux de contribuer à l’acheminement des secours, mais aussi d’aider autrement. « Il faut changer le discours, on ne peut pas suivre le récit du gouvernement nigérian », a insisté le père Remigius Ihyula, qui est également du diocèse de Makurdi. « Ils ont placé leurs protégés dans les ambassades du monde entier, si bien que la parole officielle donne l’impression qu’il ne se passe rien ». 

    Ce n’est pas un affrontement, c’est un lent génocide. Déplacer des personnes de leur terre ancestrale, les priver de leurs moyens de subsistance et les massacrer est une forme de génocide.

    Le père Joseph Fidelis, du diocèse de Maiduguri, a expliqué pour sa part qu’il est irritant d’entendre parler « d’affrontements » ou de « conflits » entre groupes opposés. « Ce n’est pas un affrontement, c’est un lent génocide. Déplacer des personnes de leur terre ancestrale, les priver de leurs moyens de subsistance et les massacrer est une forme de génocide ».

    Le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique. Il n’y a pas de chiffres officiels, mais les estimations indiquent une répartition égale entre musulmans et chrétiens, les premiers étant majoritaires dans le nord et les seconds dans le sud. Cependant, la violence s’est maintenant propagée dans tout le pays, menaçant la stabilité de l’ensemble du pays.

    Lire également : Persécutions religieuses, violences… Le cri d’alarme d’un évêque nigérian

  • Un record en Inde : 13 épisodes de violence antichrétienne en un seul jour

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Nombre record de violences en un jour contre des communautés chrétiennes

    5 octobre 2021

    New Delhi (Agence Fides) - En une seule journée, le 3 octobre, au moins 13 épisodes de violence et de menaces ont été perpétrés par des membres de groupes hindous radicaux à l'encontre de communautés chrétiennes dans les états de Uttarakhand, Haryana, Uttar Pradesh, Chhattisgarh et Madhya Pradesh et à New Delhi, capitale du pays. C'est ce qu'apprend l'Agence Fides auprès de la Commission pour la liberté religieuse de l'"Evangelical Fellowship of India" (EFI), une organisation qui regroupe des communautés et des dénominations de groupes chrétiens évangéliques. Au cours de divers incidents, en criant des slogans louant le dieu hindou Ram, des foules en colère ont frappé les fidèles rassemblés en prière, détruit des meubles, des photographies et des instruments de musique, et dévasté plusieurs salles de culte, selon des responsables chrétiens.

    "Nous condamnons sans équivoque les attaques déplorables contre les églises et les chrétiens. Les membres du Sangh Parivar (groupe extrémiste hindou) responsables de ces actions criminelles, doivent être immédiatement traduits en justice et recevoir une punition appropriée, afin qu'ils cessent de se livrer à des activités violentes et anticonstitutionnelles", déclare à l'Agence Fides le Père jésuite Cedric Prakash, promoteur des droits de l'homme et de la liberté religieuse. "Personne n'a le droit d'utiliser la loi à sa guise. De plus, selon la Constitution, chaque citoyen a le droit fondamental de prêcher librement la religion de son choix", a-t-il expliqué. Le jésuite note que dans les régions du nord de l'Inde, "la violence augmente : les victimes sont toujours des minorités religieuses et des communautés marginalisées, comme les agriculteurs et les Dalits".

    Selon la liste envoyée à l'Agence Fides par l'EFI, les violences physiques et psychologiques (avec des accusations de conversion) perpétrées le 3 octobre sont les suivantes : à Maharajganj, Uttar Pradesh, le pasteur Durgesh Bharti dirigeait une réunion de prière dans la maison d'autres chrétiens du village de Nasirabad. Des fanatiques sont arrivés, ont commencé à les maltraiter et à les menacer. Après un certain temps, ils ont appelé la police. La police est arrivée et a placé le pasteur Durgesh en détention au poste de police de Paniyara. À Jaunpur, dans l'Uttar Pradesh, le pasteur Prem Singh Chauhan a été arrêté : une fausse plainte pour conversion forcée avait été déposée contre lui.

    Dans le village de Hasanpur Baru, dans le district de Hathras, en Uttar Pradesh, le pasteur Suraj Pal a été informé par le poste de police de Sadabad qu'une plainte pour conversion forcée avait été déposée contre lui. Après un interrogatoire, le pasteur a été libéré, les accusations s'étant révélées infondées. Dans le village de Chak Gordhan, à Bijanaur, également dans l'Uttar Pradesh, le pasteur Dinesh a été arrêté lorsqu'il rentrait chez lui après avoir conclu une prière dominicale.Les deux policiers lui ont ordonné de se présenter au poste de police local le lendemain. À Maharajganj, toujours dans l'Uttar Pradesh, la réunion de prière du pasteur Shrinivas Prasad a été interrompue par des violences. Alors qu'elle protestait contre cette interruption, une jeune fille chrétienne a également été attaquée et battue. À Azamgarh, dans le même État de l'Uttar Pradesh, le pasteur Nandu Nathaniel et sa femme ont été arrêtés en vertu de la "loi anti-conversion" de l'Uttar Pradesh, sur la base d'une plainte déposée par des personnes vivant à proximité de leur salle de culte.

    Dans l'État de Chhattisgarh, dans le village de Kusumi, des chrétiens ont été attaqués à deux reprises par des villageois : une fois le matin et une autre fois l'après-midi, selon les informations du " Chhattisgarh Christian Forum ". Les villageois sont entrés dans la petite salle servant de chapelle, l'ont détruite et ont battu un garçon de 12 ans qui s'y trouvait. À Bhilai, également dans le Chhattisgarh, le pasteur Santosh Rao a été convoqué au poste de police, où il a été accusé de procéder à une conversion religieuse illégale.

    À Karnal, dans l'État d'Haryana, une chrétienne et environ 25 à 30 autres croyants ont été attaqués par des membres d'un groupe extrémiste pendant une liturgie dominicale. Ils ont été menacés, battus, mis en fuite et la maison où les chrétiens priaient a été saccagée.

    À Roorkee, dans l'Uttarakhand, environ 500 extrémistes ont fait irruption dans une salle où 15 fidèles s'étaient réunis pour la prière du dimanche. Des femmes et des hommes ont été attaqués et battus par les extrémistes. Cinq chrétiens ont été blessés et l'un d'entre eux, Rajat Kumar, est dans un état critique. À Jwalapur, dans l'Uttarakhand, des groupes hindous radicaux, également accompagnés de quelques policiers, ont interrompu un service religieux, menaçant les chrétiens présents. Vipin Kumar, pasteur de la communauté, a déclaré que les fidèles ont été effrayés et n'ont pas porté plainte.

    À Hoshangabad, dans le Madhya Pradesh, des extrémistes ont interrompu le culte d'un groupe de croyants, accusant les chrétiens de convertir les gens au christianisme. Enfin, à Asola Fatehpur Beri, dans la région de la capitale New Delhi, 12 hommes se sont rendus au domicile du pasteur Santosh Dan et l'ont menacé pour avoir proclamé l'Évangile, l'accusant d'essayer de convertir les gens par la tromperie ou des moyens illégaux. Ils lui ont ordonné de ne laisser entrer aucun Hindou dans sa maison, quelle que soit la raison.

    (SD-PA) (Agence Fides 5/10/2021)

    Lire aussi : ASIE/INDE - Dirigeants catholiques : "La politique incite à la haine religieuse, la violence est orchestrée"

     
  • Le gouvernement communiste chinois accélère le processus de sinisation de l’Église catholique

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Les autorités chinoises accélèrent la politique de sinisation de l’Église catholique en Chine

    07/10/2021

    Deux événements récents, organisés dans les provinces de Shandong et de Hebei par la Conférence des évêques de Chine (BCCC) et par l’Association patriotique catholique chinoise (CCPA), semblent indiquer une volonté d’accélérer la sinisation des religions voulue par le Parti communiste chinois et par le président Xi Jinping. Même si au sens académique, cette sinisation concerne l’indigénisation des pratiques religieuses au sein de la culture chinoise, en pratique, elle se base sur les valeurs du PCC qui impose ainsi sa suprématie.

    Le 24 septembre, des prêtres et catholiques chinois ont participé à un événement sur la sinisation du catholicisme, à Zibo dans la province de Shandong.

    Le gouvernement communiste chinois semble accélérer le processus de sinisation de l’Église catholique locale, en cherchant à faire appliquer les politiques du Parti communiste chinois, mises en œuvre par le président Xi Jinping. Deux événements, organisés récemment dans les provinces de Shandong et de Hebei par la Conférence des évêques de Chine (BCCC, la conférence épiscopale « officielle ») et par l’Association patriotique catholique chinoise (CCPA), semblent indiquer que les responsables religieux cherchent à mettre en œuvre la politique de sinisation du PCC. Selon le Mouvement de Lausanne, au sens académique, la sinisation des religieux concerne l’indigénisation de la foi, des pratiques et des rituels religieux au sein de la culture et de la société chinoises. Toutefois, concrètement, la sinisation repose sur une idéologie profondément politique, qui cherche à imposer aux sociétés et institutions des règles strictes, basées sur les valeurs fondamentales du socialisme et sur la reconnaissance officielle de la suprématie du PCC.

    Appels à adhérer à la politique de sinisation des religions

    Le 24 septembre, les catholiques de deux églises de la ville de Zibo, dans la province de Shandong, ont participé à un événement appelé « Hundred Sermons », destiné, selon le site de la BCCCC, à expliquer les instructions du président Xi sur les activités religieuses, sur la promotion de la sinisation dans l’Église et son adaptation à la société socialiste. Près de trente personnes ont participé au programme organisé dans l’église de Zhangdian, à Zibo, où Mgr Joseph Yang Yongqiang, approuvé par le Saint-Siège et vice-président de la BCCCC, a donné un discours. Le père Wang Yutong, directeur adjoint et secrétaire général de l’Association patriotique catholique de Zibo, a proposé une présentation intitulée « Expérience personnelle de la sinisation de l’Église », basée sur ses trente années d’expérience en paroisse. Le prêtre a conclu son intervention en appelant les catholiques chinois à assumer l’héritage de pionniers comme Mgr Zong Huaide et à adhérer à la sinisation des religions. De son côté, Mgr Yang a salué le père Wang pour sa présentation, en invitant les membres de l’Église locale et les prêtres à adhérer à ces principes.

    La Chine classée 17e sur 50 par l’Index mondial de persécution des chrétiens

    Par ailleurs, du 27 au 29 septembre, 18 membres clé de la CCPA, de diverses villes et provinces chinoises, ont visité le village de Xibaipo, un site éminent de l’histoire du PCC situé à Shijiazhuang. La visite appelait clairement à soutenir le parti communiste chinois et son idéologie, dans le cadre de la sinisation de l’Église chinoise. Le village de Xibaipo a été le dernier siège du Comité central du Parti avant son entrée à Pékin. C’est de là que Mao Zedong a conduit trois batailles majeures à Liaoshen, Huaihai et Pingjin contre les forces nationalistes. Le groupe a également visité des organisations catholiques au Hebei, dont le séminaire théologique catholique, la fondation caritative Xinde et la société Xinde. Ils ont également rencontré Mgr Francis An Shuxin, évêque de Baoding, ainsi que des prêtres et des paroissiens.

    La Chine est officiellement athée mais reconnaît la présence légale de cinq religions – le catholicisme, le protestantisme, le bouddhisme, l’islam et le taoïsme. Durant des années, les autorités ont contrôlé strictement les groupes religieux approuvés par l’État, et persécuté ceux adhérant à des groupes non enregistrés et non reconnus, y compris des catholiques de l’Église « souterraine » refusant de prêter allégeance au Parti. Selon le groupe chrétien américain Portes Ouvertes, la Chine est classée 17e sur 50 pays où les chrétiens rencontrent les formes les plus graves de persécutions.

    (Avec Ucanews)