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Persécutions antichrétiennes - Page 46

  • Les chrétiens d'Afghanistan : une situation alarmante

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    De Timothée Dufour sur le site du Figaro Vox :

    «Il y a aussi des chrétiens en Afghanistan et ils risquent tous la mort !»


    La situation des chrétiens afghans, qui était déjà très préoccupante alors que les Occidentaux étaient présents dans le pays, devient alarmante avec le retour des talibans au pouvoir. Le risque de mort auquel ils sont confrontés réclame de la communauté internationale une vigilance permanente quant aux gestes des nouvelles autorités afghanes à leur égard.

    «Les attaques contre les chrétiens sont susceptibles d'augmenter dans la région alors que l'avancée rapide des talibans enhardit les extrémistes», soulignait l'organisation de défense des chrétiens persécutés Release International dans un article du 16 août dernier, qui prévient que «toute personne identifiée comme chrétienne pourrait être tuée».

    À ce jour, le porte-parole du mouvement taliban Zabihullah Mujahid a affirmé, sans convaincre la communauté internationale, que «les femmes auront des droits, dans le cadre de la charia», lors de cette première conférence de presse après leur arrivée au pouvoir. Aucun de ses propos ne donnait la moindre assurance quand aux minorités religieuses en Afghanistan, notamment la communauté chrétienne afghane.

    La situation des chrétiens estimés à quelques milliers de personnes était déjà inquiétante en Afghanistan où le christianisme, comme le rapporte Eusèbe de Césarée, serait arrivé avec les apôtres Thomas et Bartholomée au IIe siècle après J.-C. , soit six siècles avant la naissance de l'islam.

    Même pendant la présence occidentale, le blasphème, l'apostasie et le prosélytisme des non-musulmans étaient déjà considérés comme des crimes.

    Timothée Dufour

    La constitution afghane adoptée en 2004, rédigée avec l'aide d'un «éminent juriste français», comme l'avait relevé non sans fierté le gouvernement français dans une réponse à une question parlementaire publiée le 8 juillet 2004, se voulait certes rassurante. «La sainte religion islamique est la religion de la République Islamique d'Afghanistan. Les adeptes des autres religions sont libres, dans les limites de la loi, d'exercer et de célébrer leurs rites religieux», précisait le texte constitutionnel. Tel n'était hélas pas le cas dans la réalité : le blasphème, l'apostasie et le prosélytisme des non-musulmans étaient déjà considérés comme des crimes.

    Les organisations internationales avaient très vite pointé du doigt la situation difficile des chrétiens afghans, dont l'organisation Portes Ouvertes, une ONG qui œuvre dans plus de 60 pays pour soutenir les chrétiens privés de liberté religieuse et souffrant de persécution. Elle soulignait combien il était «impossible de vivre ouvertement en tant que chrétien en Afghanistan». Les prises de position d'élus afghans avaient confirmé le durcissement de leur situation, comme en témoigne un parlementaire afghan qui, le 9 septembre 2013, avait demandé que les musulmans qui se convertissent au christianisme soient mis à mort, en vertu de la charia, le droit islamique.

    La Cour européenne des droits de l'homme avait relevé la situation dramatique de la communauté chrétienne dans un arrêt du 5 novembre 2019. Les juges européens s'étaient opposés à une mesure d'expulsion décidée par la Suisse au motif que les personnes converties au christianisme, ou même simplement soupçonnées de l'être, «sont exposées à un risque de persécution qui peut prendre une forme étatique et conduire à la peine de mort».

    Dans ce contexte, quels changements la communauté chrétienne peut-elle espérer avec l'arrivée des talibans au pouvoir, vingt ans après avoir été chassés de Kaboul ?

    Les chrétiens afghans qui devront plus que jamais vivre leur foi dans l'ombre ne s'attendent pas à un simple durcissement de leurs conditions de vie, mais à une mort certaine, annoncée par avance.

    Les talibans revendiquent une application rigoriste de la charia dans la vie quotidienne, dont l'objet est de réislamiser les mœurs, la justice et l'ensemble des droits et des devoirs tant individuels que collectifs des individus.

    Leur sort est déjà connu au regard des années où les talibans étaient au pouvoir, entre 1996 et 2001, période pendant laquelle la loi islamique la plus stricte a été promulguée, interdisant jeux, musique, photographies, télévision. Les femmes n'avaient plus le droit de travailler, les écoles pour filles étaient fermées, les mains des voleurs étaient coupées, les chrétiens exécutés en public, les homosexuels écrasés sous un mur de briques, les femmes adultères lapidées à mort.

    Les témoignages récents confirment l'horreur réservée à la communauté chrétienne.

    Timothée Dufour

    Les témoignages récents confirment l'horreur réservée à la communauté chrétienne. «Les chrétiens risquent la trahison, même de la part des membres de leur propre famille», souligne l'article de Release International évoqué plus haut. Parmi les témoignages que l'on peut lire sur Twitter, l'auteur américaine Mindy Belz relaie les propos alarmants d'un responsable d'églises de maison en Afghanistan : «Une personne qui travaille avec les réseaux d'églises de maison en Afghanistan rapporte que ses dirigeants ont reçu hier soir des lettres des talibans les avertissant qu'ils savent où ils sont et ce qu'ils font».

    Les anciens maîtres du pays n'ont donc pas changé d'état d'esprit depuis la période 1996-2001, en tout cas dans leur interprétation de la charia à l'égard des chrétiens.

    Avant l'arrivée des talibans, l'Afghanistan était déjà le deuxième pays où les chrétiens sont le plus persécutés, selon l'Index mondial de persécution 2020, publié par Portes ouvertes. Demain, l'Afghanistan sera très certainement au coude-à-coude avec la Corée du Nord pour la première place de ce classement.

    «Non, les talibans n'ont pas changé de visage. Ils sont encore plus féroces. L'un de leur moteur, c'est la fracture sociale qui scinde la société afghane en deux», comme l'a rappelé Victoria Fontan, rectrice de l'Université américaine d'Afghanistan et spécialisée dans l'éducation, dans des pays en crise.

    Dans l'immédiat, nous ne pouvons que répondre présent au cri du cœur du Père Giovanni Scalese au micro de Radio Vatican, missionnaire barnabite d'origine italienne : « Priez, priez, priez pour l'Afghanistan ».

  • Afghanistan: l’inquiétude des chrétiens du Bangladesh

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    De Vatican News :

    20 août 2021

    Afghanistan: l’inquiétude des chrétiens du Bangladesh

    Les communautés locales regardent avec angoisse les ouvertures de Dacca aux Talibans ; celles-ci risqueraient en effet de renforcer les groupes islamistes présents dans le pays.

    Après la Chine et la Russie, le Bangladesh s'est également ouvert aux Talibans. Ces derniers jours, le ministre bengali des Affaires étrangères, Abdul Momen, a déclaré aux médias que son gouvernement était prêt à reconnaître le nouveau régime de Kaboul s'il était «soutenu par le peuple afghan». Ces déclarations sont inquiétantes pour l'Église du Bangladesh, notamment en raison des répercussions que cette ouverture pourrait générer dans le pays.

    La crainte, en effet, est qu'elle ne donne une nouvelle impulsion aux mouvements islamistes radicaux liés à Al-Qaïda et à l’État islamique (EI), responsables ces dernières années de divers attentats, attaques et assassinats ciblés contre des missionnaires, des chefs religieux, des blogueurs et des coopérateurs bengalis. «Le Bangladesh a combattu l'extrémisme religieux militant importé par les moudjahidines et les Talibans afghans. Aujourd'hui, leur victoire et le soutien apporté par notre gouvernement au nouveau régime risquent de donner un sérieux coup de pouce aux militants islamistes au Bangladesh», s’inquiète le père Liton H. Gomes, secrétaire de la commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale, interrogé par l'agence Ucanews.

    Des préoccupations partagées par le père Patrick Gomes, secrétaire de la Commission épiscopale pour l'unité des chrétiens et le dialogue interreligieux, qui met en garde contre la reconnaissance du nouveau gouvernement taliban. «Personne, pas seulement les catholiques, ne devrait soutenir un gouvernement extrémiste qui n'est bon pour aucune société ni aucun pays», a déclaré le prêtre, rappelant que des milliers d'Afghans tentent actuellement de fuir leur pays par peur des Talibans.

    Des islamistes de plus en plus influents

    Troisième plus grand pays à majorité musulmane au monde -après l'Indonésie et le Pakistan-, le Bangladesh a une longue tradition de modération et de tolérance, bien que l'Islam soit la religion officielle de l'État. Cependant, au cours des trois dernières décennies, les mouvements islamistes ont pris de l'ampleur, appelant à l'introduction de la Charia et d'une loi punissant le blasphème, aspirant à établir un État islamique au Bangladesh. Dans ce contexte, le pays est devenu un terrain fertile pour la propagande d'Al-Qaïda et de Daech, auxquels sont affiliées plusieurs organisations terroristes locales, comme Ansar al Islam Bangladesh, Ansarullah Bangla Team, le Jund al Taweedwal Khalifah et le Jamat ul Mujaheddin Bangladesh.  Les fondamentalistes ciblent les militants des droits de l'homme, les blogueurs, les intellectuels et les musulmans libéraux, mais aussi les travailleurs humanitaires et les missionnaires. Depuis 2013, une cinquantaine de personnes ont été tuées par ces groupes. Parmi les attaques les plus sanglantes figure celle perpétrée le 1er juillet 2016 par le groupe extrémiste New Jamaatul Mujahideen Bangladesh (Neo-Jmb) contre le Holey Artisan Bakery Café à Dhaka, qui a fait 22 victimes. En décembre de la même année, les forces antiterroristes bengalies avaient déjoué un attentat contre une église catholique de la capitale, prévu par la même organisation pour le jour de Noël. 

  • Le cardinal Wyszyński sera béatifié le 12 septembre

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    Le Pape Jean-Paul II et son compatriote, le cardinal Stefan Wyszyński

    Le Pape Jean-Paul II et son compatriote, le cardinal Stefan Wyszyński 

    De Vatican News :

    Pologne: béatification du cardinal Wyszyński le 12 septembre

    L’ancien primat de Pologne sera élevé à la gloire des autels le 12 septembre prochain. L’accès à la célébration sera limitée en raison de la crise sanitaire. Les évêques du pays appellent à l’union spirituelle et à a la prière.

    Dans moins d'un mois, la Pologne vivra la béatification du cardinal Stefan Wyszyński, qui fut le primat du pays. La cérémonie se déroulera à Varsovie, la ville qui abrite sa tombe, à midi, au Temple de la Divine Providence. Le cardinal Wyszyński, mort il y a quarante ans, le 28 mai 1981, a toujours été considéré à la fois comme un saint et un père de la patrie polonaise qu'il a défendue à la fois contre le nazisme et le communisme. Son amour pour l'Église lui valut la prison où, de 1953 à 1956, il fut soumis à la torture et à de nombreuses vexations. Le 19 décembre 2017, ses vertus héroïques ont été reconnues par le Pape François : deux ans plus tard, en 2019, un miracle dû à son intercession a été constaté, à savoir la guérison d'une jeune femme atteinte d'un cancer de la thyroïde.

    Au regard des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, le comité organisateur de la béatification a fait savoir que seules les personnes munies d’une carte d’accès pourront assister à la cérémonie. La participation sera donc limitée aux «délégations diocésaines, groupes et institutions» associés au défunt cardinal.

    Le Pape François autorise la Congrégation pour les Causes des Saints à promulguer huit décrets reconnaissant notamment trois miracles, dont un attribué à l’ancien Primat de Pologne ...

    Soulignant donc que «le processus d'enregistrement des participants est terminé» et que «les différents diocèses ont déjà distribué les cartes d'inscription à la disposition des fidèles», le comité appelle à «ne pas organiser de groupes de paroisse pour participer à la béatification sans consulter les organisateurs». Il invite plutôt les fidèles «à l'union spirituelle et à la prière commune», précisant que, de toute façon, la célébration sera transmise en direct à la télévision, à la radio et en streaming sur internet.

    Le programme du 12 septembre prévoit l'ouverture du Temple de la Divine Providence aux fidèles à 9h, le début de la préparation spirituelle à 10h30, suivie de la Sainte Messe à 12h, présidée par le cardinal Marcello Semeraro, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints et légat du Pape, avec la participation de l'épiscopat polonais et des prêtres représentant les différents diocèses. Enfin, le comité d'organisation demande à tous les participants à la fête de respecter scrupuleusement les règles d'hygiène anti-Covid.

    Avec le cardinal Wyszyński, sera également béatifiée Mère Elżbieta Róża Czacka (1876-1961), fondatrice de la Congrégation des Sœurs franciscaines Servantes de la Croix qui se consacrent particulièrement au service des malvoyants.

    Vatican News Service - IP

  • Sur Aleteia : les chrétiens persécutés à travers le monde

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    D'Aleteia.org :

    Les chrétiens persécutés à travers le monde

    Pendant l'été, retrouvez le meilleur de Aleteia à lire ou à relire. Aujourd'hui, nos articles consacrés aux chrétiens persécutés à travers le monde.

    Agnès Pinard Legry

    Les dix pays où il est le plus difficile d’être chrétien

    Laurent Ottavi

    Dominique Reynié : « Le christianisme est la religion la plus persécutée du monde »

    Agnès Pinard Legry

    Chine : florilège des vexations quotidiennes que le régime communiste inflige aux chrétiens

    Agnès Pinard Legry

    Exacerbé par le Covid-19, l’inquiétant recul de la liberté religieuse dans le monde

    Agnès Pinard Legry

    Ils se font baptiser en secret au Bangladesh

    Agnès Pinard Legry

    Persécutions au Burkina Faso : « La peur est légitime. Et l’espérance aussi »

    Agnès Pinard Legry

    Les chrétiens du Sahel menacés par de nouveaux califats

    Agnès Pinard Legry

    Au Niger, le témoignage glaçant d’un chrétien enlevé par des djihadistes

    Agnès Pinard Legry

    Le dernier acte d’amour de sœur Gloria lors de son enlèvement au Mali

    Agnès Pinard Legry

    Enlevés, portés disparus… on est sans nouvelle de ces missionnaires

    Agnès Pinard Legry

    Pakistan : elle refuse de se convertir et de l’épouser, il l’abat en pleine rue

    Lauriane Vofo Kana

    Liberté religieuse : Turquie, Algérie, Inde… ces pays qui inquiètent les États-Unis

    Agnès Pinard Legry

    Les chrétiens du Pakistan sont-ils en train de disparaître ?

    Agnès Pinard Legry

    Pakistan : réduite en esclavage avant d’être placée dans un refuge, Farah a rejoint sa famille

  • Mgr Aupetit présidera le pèlerinage des prêtres déportés de l’Ile Madame

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    De Vatican News :

    Mgr Aupetit invité d’honneur du pèlerinage de l’Ile Madame

    L’archevêque de Paris sera présent à ce rassemblement diocésain qui, depuis un siècle, fait mémoire des prêtres qui furent déportés sur cette île charentaise, durant la Révolution française et le régime de la Terreur.

    Institué en 1910, ce pèlerinage commémore des évènements longtemps oubliés. En 1794, quelques 800 prêtres français ayant refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé sont emmenés vers les ports de l’Atlantique avant leur déportation vers le bagne. Ils seront finalement entassés dans deux anciens navires négriers, les deux-associés et le Washington. Destinés à partir pour la Guyane ou les côtes d’Afrique, ces bâtiments ne quittèrent pourtant pas le Golfe de Gascogne, d’où leurs noms de «pontons de Rochefort». Houspillés et maltraités, les prêtres n’en continuèrent pas moins de mener une activité religieuse en secret.

    Plus de 500 prêtres, laissés à l'abandon dans les cales des deux navires, mourront de typhus et du scorbut. En 1995, saint Jean-Paul II reconnut le martyre de 64 d’entre eux. «Beaucoup plus furent fidèles au Christ jusqu’au sacrifice de leur vie. Ces martyrs nous le rappellent en 2021: les catholiques d’aujourd’hui sont aussi appelés à la fidélité et au pardon», précise le diocèse de la Rochelle, organisateur du rassemblement, dans un communiqué.

    La 111e édition de ce pèlerinage aura lieu le 26 août et c’est donc Mgr Michel Aupetit qui le présidera, aux côtés de l’évêque de la Rochelle et Saintes, Mgr Georges Colomb. La journée s’ouvrira avec un temps de confession et de réconciliation puis à 11h, Mgr Aupetit célèbrera la messe, avec tous les prêtres du diocèse. L’après-midi sera consacrée à la procession vers la Croix des Galets, lieu emblématique de l’ile, où se tiendra ensuite une autre célébration.

  • Le cardinal van Thuan, l'héroïque "témoin de l'espérance" qui a passé 13 ans dans une prison communiste

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    De Regis Martin sur le National Catholic Register :

    Le cardinal van Thuan, l'héroïque "témoin de l'espérance" qui a passé 13 ans dans une prison communiste

    L'archevêque vietnamien a passé neuf ans en isolement, mais a déclaré : "Grâce à l'aide de Dieu, je n'ai jamais regretté mon destin."

    3 août 2021

    Peu de temps après la chute de Saigon - la plus belle des villes, autrefois connue comme le Paris de l'Orient - face à l'avancée des forces de l'armée nord-vietnamienne en avril 1975, marquant ainsi la fin du Sud-Vietnam indépendant, des centaines de milliers de soldats et de civils ont été systématiquement rassemblés et placés dans des camps dits de rééducation, où beaucoup d'entre eux ont langui pendant des années.

    L'un d'entre eux était l'archevêque coadjuteur de Saigon récemment nommé, Francis Xavier Nguyen van Thuan, qui, en plus d'être visé en tant qu'homme de foi profonde et résolue, était le neveu du premier président de la nation, Ngo Dinh Diem, et donc un ennemi présumé de l'État. Les communistes étaient déterminés à réduire au silence toute opposition, en particulier lorsque sa source était quelque chose qu'ils ne pouvaient pas contrôler. Dieu, par exemple, et tous ceux qu'il inspire. À cette fin, l'archevêque a passé 13 ans en prison, dont neuf en isolement.

    Qu'est-ce que cela a dû être d'être enfermé dans des circonstances où, non seulement vous n'êtes pas autorisé à sortir, mais vous êtes forcé de rester entièrement seul ? Pendant neuf années ininterrompues, pas moins ? Certains d'entre nous (moi y compris) trouveraient sans doute que neuf minutes seraient presque insupportables.

    Mais pour l'archevêque van Thuan, dont la vie avait été si récemment merveilleusement productive, la douleur de voir tout cela soudainement dépouillé par un système cruel et injuste a dû être indicible.

    "Seul dans ma cellule de prison, se souvient-il, je continuais à être tourmenté par le fait que j'avais 48 ans, dans la force de l'âge, que j'avais travaillé pendant huit ans comme évêque et acquis tant d'expérience pastorale, et que j'étais là, isolé, inactif et loin de mon peuple."

    Ce fut le moment le plus bas de sa vie. Et le fait de savoir, bien sûr, qu'il ne pouvait rien y faire - aucun tribunal n'allait intervenir pour défendre sa cause, rétablir l'honneur de son nom ou apporter la preuve des innombrables bonnes œuvres accomplies - lui a laissé le plus âpre sentiment d'abandon.

    "Le plus dur, avouera-t-il plus tard, c'est que j'ai commencé à me sentir impuissant. Mes plans, mes activités, mes efforts, tout cela ne servait à rien. Cette impuissance pratique a décrit mon état pendant 13 ans. Je voulais faire tant de choses pour servir mon peuple, mais je ne le pouvais pas."

    C'est alors qu'il a commencé à penser d'une manière nouvelle et plus profonde à la Croix, à l'impuissance pure et simple de l'Homme-Dieu qui y était suspendu dans une agonie mortelle. Il se rendit compte qu'il y avait là une âme sœur, quelqu'un qui avait plongé encore plus profondément que lui dans le bourbier du découragement.

    "Lui aussi était immobilisé. Il ne pouvait ni prêcher, ni administrer aucun sacrement. Lui aussi était impuissant." Et pourtant, malgré la profonde impuissance et la douleur que le Christ lui-même a supportées, "c'est de là qu'il a accompli sa plus grande action : il nous a rachetés, nous les pécheurs. Grâce à son aide, je n'ai jamais regretté mon destin".

    En effet, tout s'est cristallisé pour lui un soir où, au plus profond de son propre cœur, il a senti une voix, claire et sans équivoque, qui lui demandait directement : "Pourquoi te tourmenter ? Tu dois discerner entre Dieu et les œuvres de Dieu. Tout ce que vous avez fait et désirez continuer à faire, les visites pastorales, la formation des séminaristes, des sœurs et des membres des ordres religieux, la construction d'écoles, l'évangélisation des non-chrétiens. Tout cela est un excellent travail, l'œuvre de Dieu, mais ce n'est pas Dieu ! Si Dieu veut que vous abandonniez tout cela et que vous remettiez le travail entre ses mains, faites-le et faites-lui confiance. Dieu fera le travail infiniment mieux que vous ; il confiera le travail à d'autres qui sont plus capables que vous. Vous n'avez qu'à choisir Dieu et non les œuvres de Dieu !

    Quelle découverte stupéfiante ! Qu'au milieu de toutes ses douleurs, Dieu l'ait poussé à voir la différence, qui n'est pas plus grande que celle que peuvent imaginer la foi ou la théologie, entre les œuvres de Dieu, dont nous avons tous reçu l'abondance, et le Dieu qui les accomplit. Que nous sommes d'abord sauvés par ce que Dieu est, bien avant que nous puissions être sauvés par ce qu'il fait. 

    "Cette lumière", nous dit-il, dont la source ne pouvait être que Dieu lui-même, "a totalement changé ma façon de penser. Lorsque les communistes m'ont mis dans la cale du bateau, avec 1 500 autres prisonniers, et nous ont déplacés vers le nord, je me suis dit : "Voici ma cathédrale, voici les gens dont Dieu m'a donné la charge, voici ma mission - assurer la présence de Dieu parmi ces frères désespérés et misérables. C'est la volonté de Dieu que je sois ici. J'accepte sa volonté". 

    C'est devenu, dit-il, le moment de sa libération. "Et à partir de ce moment, une paix nouvelle a rempli mon cœur et est restée avec moi pendant 13 ans." À chaque instant par la suite, malgré tout ce que les circonstances extérieures conspiraient pour contrecarrer et même pour tuer son esprit, il recuit sa volonté, désormais fortifiée plus que jamais par la grâce de Dieu, "pour vivre le moment présent, en le remplissant à ras bord d'amour."

    Francis Xavier Nguyen van Thuan est finalement libéré de prison en 1988, et passera les 14 années restantes de sa vie (il est mort en 2002), "devenant", comme nous le rappellera le pape Benoît dans son encyclique Spe Salvi, "pour les gens du monde entier, un témoin de l'espérance - de cette grande espérance qui ne vacille pas même dans les nuits de solitude".

    En 2001, il a été créé cardinal par le pape Jean-Paul II, et en 2017, il a été déclaré vénérable par le pape François.

  • 17 chrétiens tués chaque jour au Nigeria au cours des six premiers mois de 2021

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    De Catholic News Agency :

    Rapport : 17 chrétiens tués chaque jour au Nigeria au cours de la première moitié de 2021
     
    31 juillet 2021

    On estime que 3 462 chrétiens ont été tués au Nigeria au cours des 200 premiers jours de 2021, selon une nouvelle étude. Cela équivaut à 17 chrétiens assassinés chaque jour dans le pays le plus peuplé d'Afrique, a rapporté ACI Afrique, le partenaire d'information africain de CNA.

    L'étude réalisée par la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit (Intersociety) à Onitsha, dans l'est du Nigeria, précise que ce chiffre inclut 10 prêtres et pasteurs qui ont été assassinés entre le 1er janvier et le 18 juillet. "Le nombre de chrétiens sans défense tués à l'arme blanche par les djihadistes islamiques nigérians et leurs collaborateurs au sein des forces de sécurité au cours des 200 derniers jours [...] s'élève à pas moins de 3 462, ce qui représente seulement 68 décès de moins que le nombre total de décès de chrétiens nigérians en 2020, que la liste de surveillance mondiale des chrétiens persécutés d'Open Doors estime à 3 530", a déclaré Intersociety. Ce chiffre est le deuxième plus élevé depuis 2014, année où plus de 5 000 décès de chrétiens ont été enregistrés aux mains de Boko Haram et des bergers fulanis, note l'étude d'Intersociety.

    Le rapport indique que Boko Haram, l'un des plus grands groupes islamistes d'Afrique, était responsable de la mort de plus de 4 000 chrétiens en 2014. Les bergers fulanis, qui se sont fréquemment affrontés aux agriculteurs chrétiens pour les pâturages, ont été responsables de 1 229 décès supplémentaires cette année-là. "Dans notre dernier rapport publié le 11 mai 2021, couvrant la période de janvier à avril 2021, nous avons constaté que pas moins de 1 470 chrétiens ont été tués à l'arme blanche et au cours des 80 derniers jours -- ou du 1er mai au 18 juillet 2021 -- pas moins de 1 992 vies chrétiennes ont été perdues", indique le rapport publié le 18 juillet.

    Intersociety est un groupe de recherche et d'investigation sur les droits qui surveille les persécutions religieuses au Nigeria depuis 2010. Le groupe de défense des droits de l'homme recueille des informations en contactant les victimes et les témoins oculaires, en suivant les médias et en menant des entretiens, entre autres méthodes. Intersociety a constaté que 2 200 chrétiens ont été enlevés entre le 1er janvier et le 30 avril de cette année, et 780 autres entre le 1er mai et le 18 juillet, soit un total de 3 000 personnes enlevées depuis le début de l'année 2020.

    Les enquêteurs ont déclaré qu'au moins trois chrétiens enlevés sur 30 étaient susceptibles d'être morts en captivité, ce qui suggère que quelque 300 chrétiens enlevés sont morts au cours du premier semestre de cette année. Les décès supplémentaires de 150 personnes ont également été ajoutés pour représenter ce que les chercheurs ont appelé les "chiffres sombres", c'est-à-dire les décès qui se sont produits mais n'ont pas été signalés.

    Environ 300 églises ont été visées depuis janvier 2021, ont indiqué les enquêteurs. Ils ont noté que l'État de Taraba, dans le nord-est du Nigeria, était la région la plus touchée, avec au moins 70 églises menacées ou attaquées.

    Les auteurs du rapport ont déclaré qu'il était "profondément attristant" que les responsables des attaques antichrétiennes aient continué à échapper à la justice, créant un sentiment d'impunité et conduisant à des atrocités répétées. Selon l'organisation, les victimes survivantes et les familles des victimes de meurtres ont été totalement abandonnées par le gouvernement nigérian. "Les forces de sécurité du pays ont tellement tâtonné et se sont compromises qu'elles interviennent à peine lorsque les chrétiens vulnérables risquent d'être menacés ou attaqués, mais n'apparaissent qu'après ces attaques pour arrêter et piéger la même population menacée ou attaquée", indique le rapport. Il ajoute : "Dans le nord, les djihadistes opèrent librement sous la couverture et la protection des forces de sécurité ; ils enlèvent, tuent, pillent, détruisent ou brûlent et convertissent de force leurs chrétiens captifs et non protégés, ainsi que leurs maisons et leurs lieux sacrés de culte et d'apprentissage." "Mais les mêmes forces de sécurité réagissent avec une férocité totale et haineuse contre les chrétiens du sud et du nord accusés d'infraction ou d'offense à la loi."

    Selon le rapport, les bergers fulanis sont responsables du plus grand nombre de meurtres, ayant assassiné environ 1 909 chrétiens au cours des 200 premiers jours de cette année. Ils sont suivis par Boko Haram, l'État islamique dans la province d'Afrique de l'Ouest (ISWAP) et les bandits peuls musulmans qui ont tué conjointement 1 063 chrétiens. Le rapport précise que l'armée nigériane, aux côtés de la police nigériane et d'autres branches des forces armées, a été responsable de 490 décès de chrétiens. "Les bandits peuls musulmans, formés à l'origine dans l'État de Zamfara (nord-ouest) en 2011, sont conjointement responsables des terreurs qui sévissent dans les régions chrétiennes des États de Kaduna Sud, du Niger, du FCT (territoire de la capitale fédérale), de Nasarawa et de Kogi", indique le rapport. Les bandits fulanis sont également responsables d'attaques contre les musulmans haoussas autochtones à Zamfara, Katsina, Sokoto et Kebbi. Dans l'État de Kebbi, dans le nord-ouest du Nigeria, les bandits peuls musulmans ciblent et tuent ou enlèvent à la fois des chrétiens et des musulmans, alléguant que les "Hausa musulmans indigènes ne sont pas de purs musulmans", selon le rapport. Les bandits organisent également ce qu'Intersociety appelle des "attaques djihadistes féroces" contre leurs compatriotes musulmans à Zamfara, Katsina, Sokoto et dans les zones musulmanes des États de Kaduna et du Niger.

  • Cuba, la liberté - et les échecs du communisme

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    De Michael Warsaw sur le National Catholic Register :

    Cuba, la liberté - et les échecs du communisme

    Les expériences récentes de faim et d'épreuves ont réveillé le désir d'une liberté humaine authentique qui a été si régulièrement étouffée par le parti communiste cubain.

    24 juillet 2021

    Les manifestations de masse qui ont déferlé sur Cuba ces dernières semaines sont sans précédent pour une île-nation où un régime communiste autoritaire contrôle la parole - et presque toutes les autres facettes de la vie de ses citoyens - depuis plus de 60 ans.

    Les manifestations spontanées et multiples ont été rapportées par de nombreux médias grand public comme étant le résultat de l'aggravation de la crise économique et sanitaire à Cuba. Mais ce n'est pas tout à fait exact.

    Certes, le peuple cubain traverse une crise économique et sanitaire dévastatrice. Les taux d'inflation sont montés en flèche, tandis que la nourriture, le carburant et les médicaments font défaut. En outre, l'île a été durement touchée par une récente poussée de COVID-19, avec un nouveau pic de 6 199 cas quotidiens signalés à la mi-juillet.

    Mais si le manque de réponse aux besoins matériels de base a pu servir de catalyseur immédiat aux manifestations de grande ampleur qui ont éclaté le 11 juillet, ne vous y trompez pas : le peuple cubain ne demande pas seulement du pain, il demande la liberté.

    "Libertad" a été le cri de ralliement des manifestants, car les expériences les plus récentes de la faim et de la misère ont réveillé le désir d'une liberté humaine authentique qui a été si régulièrement étouffée par le parti communiste cubain. Le désir et le besoin de changement sont désormais plus forts que la peur des représailles. 

    Nouvellement enhardis, les manifestants et les groupes dissidents réclament la fin du régime communiste imposé à Cuba par Fidel Castro et ses compagnons révolutionnaires en 1959. Pendant son règne, qui a pris fin il y a seulement dix ans, 141 000 Cubains ont été tués par leur propre gouvernement. Des millions d'autres ont fui leur pays. 

    Près de 10 % de tous les Cubains, par exemple, vivent aux États-Unis. 

    Ceux qui sont restés sur l'île ont connu des décennies de suppression brutale par le gouvernement de leurs libertés religieuses, politiques et économiques. Selon un rapport publié en 2021 par Human Rights Watch, les détentions arbitraires et le harcèlement des critiques du gouvernement continuent d'être répandus, tandis que le gouvernement contrôle tous les médias et limite sévèrement la liberté d'expression. La plupart des entreprises économiques cubaines appartiennent à l'État, et seuls les groupes favorisés par le gouvernement ont accès à de meilleurs logements, à des produits de luxe et à des salaires plus élevés.

    Les catholiques et les autres croyants ont beaucoup souffert dans le Cuba communiste, officiellement athée jusqu'en 1992. Pendant cette période, les catholiques n'avaient pas le droit d'adhérer au parti au pouvoir - et donc de s'exprimer au sein du gouvernement. Des milliers d'églises, d'écoles et de séminaires catholiques ont été fermés de force. L'éducation religieuse est toujours très réglementée et ceux qui la reçoivent n'ont pas le droit d'obtenir de diplômes supérieurs.

    Cette oppression et le courage du peuple cubain qui la combat aujourd'hui démontrent de manière convaincante ce qui a toujours été le cas et ce que l'Église a toujours enseigné : le communisme est une idéologie ratée, incompatible avec la nature humaine et opposée à l'épanouissement authentique de l'homme.

    Enraciné dans le matérialisme athée, le communisme commence par une fausse compréhension du monde et de l'humanité. Il nie le besoin de l'homme pour Dieu, offrant l'État comme alternative totalitaire. Il supprime la liberté humaine, convaincu à tort que nos besoins sont avant tout matériels. Comme l'a dit saint Jean-Paul II lors de son célèbre discours de 1979 dans sa patrie, la Pologne, alors encore sous régime communiste, "L'exclusion du Christ de l'histoire de l'homme est un acte contre l'homme".

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  • Chine : le sort de l'évêque Zhang reste inconnu

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    De Wu Xiuying sur Bitter Winter :

    Un évêque catholique et 10 prêtres détenus dans le Henan

    22/07/2021

    Les prêtres, des objecteurs de conscience qui rejettent l'accord entre le Vatican et la Chine, ont été libérés après une "éducation juridique". Le sort de l'évêque Zhang reste inconnu.

    Bishop Zhang presiding over the funeral of his mother Maria in Fanjiajie village, Henan, on January 13, 2016.
    L'évêque Zhang présidant les funérailles de sa mère Maria dans le village de Fanjiajie, Henan, le 13 janvier 2016.

    Les objecteurs de conscience catholiques représentent un phénomène croissant en Chine. Il s'agit des évêques, des prêtres et des laïcs catholiques qui n'acceptent pas de rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise (CPCA), contrôlée par le gouvernement. Rejoindre la CPCA était autrefois interdit par le Vatican, mais est désormais autorisé, et même recommandé, après l'accord Vatican-Chine de 2018.

    Le Vatican n'encourage en aucun cas l'objection de conscience, mais il a déclaré à plusieurs reprises que les objecteurs de conscience restent des catholiques en règle, et il espère qu'ils pourront être traités "avec respect" par les autorités chinoises.

    Au lieu de cela, ils sont envoyés en prison. Prenant au sérieux l'idée que les manifestations de dissidence religieuse doivent disparaître en vue du centenaire du Parti communiste chinois (PCC), le 1er juillet, plus de 100 agents de la Sécurité publique ont fait une descente le 21 mai dans une usine désaffectée où l'évêque Joseph Zhang Weizhu du diocèse de Xinxiang, dans la province du Henan, avait organisé un séminaire indépendant pour les objecteurs de conscience. L'évêque, dix prêtres et dix séminaristes ont été arrêtés. Trois séminaristes ont réussi à s'échapper, mais ils ont également été arrêtés plus tard.

    Les séminaristes ont maintenant été renvoyés dans leurs familles et menacés d'être incarcérés s'ils continuent à étudier pour devenir des prêtres indépendants. Les dix prêtres ont été emmenés dans des centres d'éducation juridique, puis relâchés avec des avertissements similaires. Seul le sort de l'évêque Zhang reste inconnu.

    Les médias catholiques étrangers ont fait état de ces arrestations et des prières offertes par les catholiques du Henan pour le populaire évêque Zhang. Ce que certains médias ont peut-être manqué, cependant, c'est le caractère massif de l'objection de conscience catholique, qui est désormais un phénomène national, malgré les persécutions et les arrestations. "Nous ne voyons aucun résultat positif de l'accord du Vatican, a déclaré un prêtre du Henan à Bitter Winter. Nous prions pour le pape tous les jours, mais nous pensons qu'il a reçu de fausses informations sur la Chine. Nous ne rejoindrons pas l'Association patriotique." 

    "Le PCC ne change jamais, a commenté un croyant. Pourquoi devrions-nous changer ?"

    Traduit avec www.DeepL.com/Translator.

  • Inde: plus de 150 épisodes de violences anti-chrétiennes recensés depuis 6 mois

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    De Vatican News :

    15 juillet 2021

    Inde: 154 épisodes de violences anti-chrétiennes recensés depuis 6 mois

    Le Covid-19 n’a pas arrêté les violences commises à l’encontre des chrétiens dans le pays. C'est ce que confirme un rapport de l'United Christian Forum (UCF), une organisation de défense des droits des minorités chrétiennes, qui a enregistré 154 incidents dans 17 États au cours des six derniers mois.

    Le plus grand nombre d'incidents a été enregistré en janvier (34 cas), suivi de juin (28 cas) et de mars (26). Le Chhattisgarh et le Jharkhand sont les États qui ont connu le plus grand nombre d'incidents violents cette année, avec 22 cas, suivis de l'Uttar Pradesh (19) et du Karnataka (17). Mais des attaques ont également été enregistrées au Madhya Pradesh (15), dans l’Odisha (12), au Maharashtra (9), au Tamil Nadu (6), au Punjab (6), au Bihar (6), à l'Andhra Pradesh (4), à l'Uttarakhand (3), à Delhi (3), à l'Haryana (2), au Gujarat (2) et au Telangana, au Bengale occidental, à l'Assam et au Rajasthan (1 cas chacun).

    Au cours de ces six mois, la ligne d'assistance téléphonique de l'organisation a reçu 1 137 demandes d'aide. L’UCF a réussi à libérer 86 chrétiens injustement arrêtés et à rouvrir au culte 29 églises qui avaient été fermées après des actes de vandalisme ou des agressions individuelles ou collectives contre les fidèles. Parmi les victimes figuraient principalement des chrétiens dalits, des membres de tribus et des femmes. Les violences ont souvent lieu avec la complicité de la police, et leurs auteurs sont rarement poursuivis.

    A ces violences s'ajoute le harcèlement des autorités, comme l'interdiction des manifestations religieuses chrétiennes sous divers prétextes et les procès intentés pour de prétendues conversions forcées au christianisme. Il convient de noter que, malgré des lois de plus en plus strictes dans ce domaine, aucun chrétien en Inde n'a jusqu'à présent été reconnu coupable par un tribunal. Selon le dernier recensement de 2020, le nombre de chrétiens dans le pays est resté stable à 2,3% de la population.

  • Asia Bibi veut être une voix pour les chrétiens persécutés dans le monde entier

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    De Christine Rousselle sur le National Catholic Register :

    Asia Bibi veut être une voix pour les chrétiens persécutés dans le monde entier

    "Joignons nos mains et restons unis pour pouvoir être une voix pour nos frères et sœurs chrétiens qui souffrent, et les aider à sortir de leur situation", a déclaré Asia Bibi, ajoutant : "Comme le Seigneur l'a fait pour moi."

    Asia Bibi
    Asia Bibi (photo : Blanca Ruiz/ACI Prensa / Blanca Ruiz/ACI Prensa/EWTN)

    15 juillet 2021

    Asia Bibi, une chrétienne condamnée à mort pour blasphème au Pakistan mais finalement libérée, veut maintenant être la voix des chrétiens du monde entier.

    Mme Bibi, qui s'est adressée mercredi au Sommet international sur la liberté de religion par le biais d'un message vidéo depuis le Canada, a exprimé sa gratitude envers les personnes qui ont œuvré pour qu'elle soit libérée de prison, et a remercié Dieu pour sa libération. 

    "Du fond de mon cœur, je suis très reconnaissante envers le Seigneur, qui m'a sauvée de mes souffrances et de mes difficultés", a déclaré Mme Bibi dans un discours traduit en anglais. "Il m'a donné un nouveau départ et la possibilité de commencer une nouvelle vie avec ma famille". 

    Désormais en sécurité au Canada, Bibi a déclaré qu'elle "veut être une voix pour les chrétiens, les chrétiens en prison et dans les difficultés." 

    Bibi a été reconnue coupable de blasphème en 2010 et condamnée à mort, suite à un incident survenu en 2009.

    Bibi a déclaré que, alors qu'elle travaillait dans un champ, une autre personne l'a vue boire de l'eau dans une tasse utilisée auparavant par les musulmans et lui a fait savoir qu'il n'était pas correct pour un chrétien d'utiliser cette tasse. Une dispute s'en est suivie, et Bibi a été dénoncée à un religieux musulman cinq jours plus tard pour son supposé blasphème. Bibi et sa famille étaient les seuls chrétiens résidant dans la région, et avaient subi des pressions pour se convertir à l'islam.

    Elle a été condamnée à la mort par pendaison pour blasphème présumé. Le code pénal pakistanais criminalise les propos qui insultent ou souillent la religion d'État qu'est l'islam, mais il est souvent utilisé contre les minorités religieuses et de nombreuses accusations seraient fausses. Le Pakistan possède l'une des lois les plus strictes au monde en matière de blasphème, puisqu'il est l'un des quatre seuls pays où la peine de mort est prévue pour ce type d'infraction. 

    Bibi a immédiatement fait appel de sa condamnation à mort, mais la Haute Cour de Lahore a confirmé sa condamnation en 2014. Elle a ensuite fait appel devant la Cour suprême du pays, et a été acquittée en 2018. Elle a ensuite obtenu le statut de réfugiée au Canada et s'y est installée en mai 2019 avec sa famille. 

    "Lorsque j'étais en prison, j'étais très inquiète pour mes enfants et mon mari", a déclaré Bibi. "Je ne savais pas où ils étaient et s'ils étaient en sécurité ou non". 

    "En même temps, j'avais un espoir dans le Seigneur", a déclaré Bibi. "Merci à tous les frères et sœurs qui ont prié et jeûné. Grâce à leurs prières, je suis maintenant libre." 

    Bibi a expliqué que ses "frères et sœurs chrétiens ont travaillé très dur pour ma liberté", et a dit qu'elle est "très reconnaissante à tous du fond du cœur." 

    "Joignons nos mains et restons unis afin de pouvoir être une voix pour nos frères et sœurs chrétiens qui souffrent, et les aider à sortir de leur situation", a-t-elle déclaré. "Comme le Seigneur l'a fait pour moi."

    Au début de la vidéo, Bibi a décrit ce qu'était sa vie au Pakistan avant son arrestation et sa condamnation pour blasphème. Elle a déclaré que certains de ses souvenirs les plus heureux de son village au Pakistan étaient la célébration de Pâques et de Noël avec sa famille. 

    Le Pakistan a appliqué ses lois sur le blasphème 184 fois entre janvier 2014 et décembre 2018, soit le nombre le plus élevé de tous les pays du monde, selon la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale. En 2020, il y aurait eu 30 chrétiens emprisonnés pour blasphème au Pakistan, dont sept dans le couloir de la mort. Le pays n'a encore exécuté personne pour blasphème.

  • Quand Hitler s'évertuait à détruire l'Eglise catholique de Pologne

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    De Filip Mazurczak sur le Catholic World Report :

    The Polish Catholic Church under German Occupation: The Reichsgau Wartheland,  1939-1945 (English Edition) eBook: Huener, Jonathan: Amazon.fr

    Un récit puissant de l'effort d'Hitler pour détruire l'Église catholique polonaise

    L'ouvrage de Jonathan Huener, The Polish Catholic Church Under German Occupation, démontre de manière convaincante que les affirmations selon lesquelles le Troisième Reich était en bons termes avec l'Église catholique ne sont que des fantasmes à caractère idéologique.

    7 juillet 2021

    La nouvelle étude de Jonathan Huener, The Polish Catholic Church Under German Occupation : The Reichsgau Wartheland, 1939-1945 est un ajout précieux à la discussion sur la relation entre le nazisme et le christianisme. L'impact du livre est parfois limité par le fait que son auteur se plie à certains aspects du politiquement correct qui domine dans le monde universitaire d'aujourd'hui. Néanmoins, il s'agit d'un compte rendu puissant de la manière dont l'Allemagne nazie a mené une politique impitoyable de dommages corporels et matériels immenses pour le catholicisme polonais dans le Warthegau, les territoires de l'ouest de la Pologne qui ont été directement annexés par le Troisième Reich, sans toutefois parvenir à éteindre la foi de nombreux catholiques, laïcs et clercs, qui y vivaient.

    Le "Gau modèle

    Après que l'Allemagne nazie eut envahi la Pologne le 1er septembre 1939, précipitant ainsi le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, elle divisa le pays en plusieurs unités administratives. La majeure partie du centre, du sud et - après l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie en 1941 (faisant ainsi passer sous sa juridiction des régions qui étaient sous occupation soviétique depuis 1939) - du sud-est de la Pologne devint le Gouvernement général, un territoire colonial, gouverné par Hans Frank. Frank, qui était l'avocat personnel d'Hitler, sadique et corrompu (le GG était surnommé Gangster Gau), a effrontément fait du château de Wawel à Cracovie, résidence des monarques polonais depuis des siècles et sanctuaire de la nation polonaise cher au cœur de chaque Polonais, sa maison.

    Pendant ce temps, les régions restantes du nord et de l'ouest de la Pologne d'avant-guerre, sur lesquelles les Allemands prétendaient avoir des droits historiques, furent transformées en Gaus, ou unités administratives du Troisième Reich. Les politiques de germanisation y sont les plus brutales. Parmi eux se trouve le Reichsgau Wartheland ou Warthegau, qui comprend la majeure partie de la Grande Pologne et les régions de Lodz.

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