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Persécutions antichrétiennes - Page 42

  • Okara (Pakistan) : une foule armée attaque et profane une église chrétienne

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    De Shafique Khokhar sur Asia News :

    Okara : une foule armée attaque une église chrétienne

    Quatre vandales ont ligoté le gardien et profané le bâtiment. La police assure de sa pleine coopération. Le père Khalid Rasheed Asi : "Les auteurs de l'attaque voulaient créer la panique, mais nous devons rester calmes et continuer à prier".

    Okara (AsiaNews) - "Ils ont jeté la Sainte Eucharistie hors du tabernacle et ont dispersé et déshonoré les livres saints". Ce sont les mots de Younus Masih Gill, un membre de l'église de St. Camillus de Lellis après qu'un groupe d'hommes armés ait enlevé et ligoté le sacristain et profané l'édifice religieux à Okara, une ville située à 100 km de Faisalabad (Punjab). 

    Le sacristain Allahditta Masih a déclaré à AsiaNews que le 23 janvier, il se trouvait à l'intérieur de l'église lorsque, vers 10h30, "quatre hommes armés se sont placés devant la porte et m'ont demandé de sortir, sinon ils allaient me tirer dessus". 

    Ils l'ont attaché avec des cordes, l'ont battu, puis l'ont enfermé. Nadeem Faisal, l'un des habitants du quartier, a appelé la police. Lorsqu'ils sont arrivés, ils ont libéré Allahditta et ont recueilli des preuves.

    Le pasteur Khalil Maqsood et le père Khalid Rasheed Aasi, directeur de la Commission nationale Justice et Paix de l'Église catholique, ont présenté le rapport de première information au poste de police de Saddar, demandant une enquête approfondie. 

    Younus Masih Gill a également déposé une plainte contre des inconnus et a déclaré que "les gens ne se sentent pas en sécurité après cet incident, qui a perturbé la paix de la communauté". Le père Khalid Rasheed Asi a condamné le vandalisme et a appelé les fidèles à rester calmes : "Les auteurs de ces actes voulaient générer la panique, mais nous devons rester calmes et continuer à prier pour que personne ne puisse nuire à notre union", a expliqué le prêtre. "La police nous a assuré de sa pleine coopération avec l'église et a déclaré qu'elle arrêterait bientôt les auteurs de cet acte.

  • En 2021, plus de 360 millions de chrétiens ont subi des atteintes plus ou moins violentes à leur foi

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    De Vatican News :

    19 janvier 2022

    Portes ouvertes: 360 millions de chrétiens persécutés dans le monde en 2021

    La liberté religieuse en net recul dans le monde. L’ONG protestante Portes Ouvertes vient de publier ce mercredi son index mondial de la persécution des chrétiens dans le monde pour l’année écoulée. Ainsi en 2021, plus de 360 millions de chrétiens ont subi des atteintes plus ou moins violentes à leur foi, selon les pays.

    Entre le 1er octobre 2020 et le 30 septembre 2021, ce sont «plus de 360 millions de chrétiens» –catholiques, orthodoxes, protestants, baptistes, évangéliques, pentecôtistes, etc., de 76 pays– qui ont été «fortement persécutés et discriminés», contre 340 millions en 2020, note l'association évangélique. La persécution est en hausse constante depuis neuf ans. En 2021, 5 898 chrétiens ont été tués, soit une hausse de 24% par rapport à l’année précédente, où 4 761 cas avaient été enregistrés. Huit chrétiens tués sur dix l’ont été au Nigeria.

    En outre, le nombre total d’églises fermées, attaquées, détruites est passé à 5 110 l’an dernier, contre 4 488 en 2020. Portes ouvertes note également une augmentation de «44% du nombre de chrétiens détenus en raison de leur foi» (4 277 cas enregistrés en 2020, 6 175 cas en 2021).

    Toutes persécutions confondues, l’Afghanistan est passé en tête de ce classement annuel, détrônant la Corée du Nord, en 2e position. Suivent la Somalie, la Libye, le Yémen, l’Érythrée, le Nigeria. En Afghanistan, la persécution a pris «une nouvelle dimension avec la prise de pouvoir des talibans», affirme l’ONG. Élaboré depuis 1993, ce baromètre est publié tous les ans depuis 2012. Décryptage de Patrick Victor, directeur France et Belgique de l'ONG Portes ouvertes. 

    Patrick Victor, directeur France et Belgique de l'ONG Portes ouvertes

    https://www.portesouvertes.fr/persecution-des-chretiens

  • Eglises profanées, de la France à l'Amérique : un déferlement de violence

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Eglises profanées, de la France à l'Amérique : un boom de la violence

    17-01-2022

    Depuis le début de l'année, la liste des églises détruites, des statues de la Vierge décapitées et des hosties profanées est longue. Et tout cela dans le silence des médias et la connivence des autorités. En France, il y a un cas par jour, et en Amérique latine, même les meurtres de prêtres restent impunis.

    Un "tsunami" de vandalisme frappe les églises de France, sous le silence des médias et les déclarations ironiques du gouvernement. Et après les incendies d'églises au Canada en juin dernier, la vague de violence, de sacrilèges et de profanations d'églises catholiques aux États-Unis et dans les pays d'Amérique latine ne s'est pas calmée. L'omertà, la connivence et la complicité des gouvernements et des médias nationaux et internationaux montrent comment l'antichristianisme passe désormais à la vitesse supérieure.

    La dénonciation publique par le cardinal Timothy Dolan du 14 janvier dernier, "Religious Freedom Day" aux Etats-Unis et reprise par la quasi-totalité des journaux catholiques anglophones, dans laquelle il dénonçait le nombre incroyable d'attaques contre les lieux de culte chrétiens au cours des deux dernières années, a fait sensation : "Depuis près de deux ans, les évêques des États-Unis ont signalé une tendance inquiétante à la vandalisation d'églises catholiques et à la destruction de statues...", a-t-il déclaré, rappelant comment "une attaque contre un lieu de culte est certainement une attaque contre la communauté particulière qui s'y rassemble". Il s'agit également d'une attaque contre le principe fondateur de l'Amérique en tant que lieu où tous les gens peuvent pratiquer librement leur foi".

    Ce n'est pas une coïncidence si la jeune Madeline Cramer a été arrêtée et inculpée de crimes haineux pour avoir vandalisé les portes de la cathédrale de Denver en octobre dernier, alors que des enquêtes sont toujours en cours pour identifier l'auteur de la décapitation de la statue de la Vierge Marie, qui a causé des dommages irréparables à la basilique du sanctuaire national de l'Immaculée Conception à Washington le 5 décembre.

    La décapitation de la Vierge Marie est devenue une "mode" particulièrement suivie par les vandales satanistes de tout le continent américain si, la semaine dernière, la statue de l'Immaculée Conception a également été décapitée dans la cathédrale argentine de tous les saints à Santa Fe. En septembre dernier, toujours en Argentine mais dans la ville d'Añatuya, le cimetière de la ville a été vandalisé et la statue de la Vierge de la Médaille Miraculeuse a été décapitée. Au Chili, en revanche, le 10 janvier, des vandales satanistes ont mis le feu à l'une des églises les plus belles et les plus protégées du pays, San Sebastián de Curarrehue, dans le diocèse de Villarrica.

    Le climat de haine et de violence s'est également propagé l'année dernière au Mexique, un pays où un récent rapport de début d'année dénonçait la dissimulation des enquêtes contre les auteurs du meurtre de quatre prêtres en 2021 et "plus de 80% des cas de meurtres, d'extorsion, d'attaques et de vols contre des temples catholiques qui n'ont jamais été résolus". La Bolivie n'est pas en reste. Dans ce pays andin, les violences et les attaques contre les églises n'ont pas manqué ces derniers mois, suite à la prise de position des évêques contre la libéralisation de l'avortement et, là aussi, il n'y a toujours pas de suspects dans l'attentat à la bombe contre la cathédrale de la capitale Bogotà en novembre dernier.

    Laxisme ou complaisance ? Appelons cela de la complaisance, pour ne pas dire de la complicité, de la part des autorités françaises face à la vague de vandalisme et d'actes blasphématoires qui s'abat sur le pays depuis le début de l'année. Peut-être l'esprit diabolique s'était-il senti offensé par les protestations et les annulations des spectacles de sorcellerie et d'hymnes ésotériques que l'actrice suédoise Anna von Hausswolff devait donner le 8 décembre dans les églises de Nantes et de Paris. Peut-être que la farce du rapport CIASE, démasquée par la suite, a enflammé les esprits du pire jacobinisme. Le fait est que depuis le 1er janvier 2022, une douzaine d'églises ont été profanées, des autels attaqués, des images détruites et des bâtiments vandalisés dans tout le pays.

    Dans l'église Saint-Symphorien de Genouilly, des hosties sacrées ont été volées et profanées le week-end des 1er et 2 janvier. Le 4 janvier, plusieurs statues (saint Joseph, Antoine et la Vierge Marie) ont été détruites par un vandale armé de bâtons dans la basilique des Rois de France à Saint-Denis, au cœur de Paris ; le 5 janvier, la statue du Christ bénisseur a été brûlée dans l'église Saint-Porchaire de Poitiers ; le 7 janvier, dans l'église Saint-Germain de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le calice et les hosties consacrées ont été volés, ainsi que des actes de vandalisme ; entre le 8 et le 9 janvier, les reliques de saint Jean-Paul II ont été volées dans le sanctuaire de Paray-le-Monial et des actes de vandalisme ont été commis dans l'église ; dans la nuit du 9 au 10 janvier, l'église Saint-Pierre de Bondy a été la cible de multiples vols et actes de vandalisme. Dans la nuit du 10 janvier, l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois de Romainville a vu son tabernacle détruit et son mobilier sacré saccagé. Le 11 janvier, la statue de la Vierge Marie de l'église Saint-Pierre de Strabourg a été retrouvée détruite. Le 12 janvier, toujours à Poitiers, les statues de la crèche de l'une des églises de la ville ont été détruites.

    La chaîne d'information I-Media a parlé d'"omerta" de la part de la presse et des autorités nationales, qui cachent le phénomène croissant des attaques et des profanations d'églises. La journaliste Charlotte d'Ornellas a été la seule à dénoncer le phénomène le 12 janvier sur la chaîne CNews, parlant d'"une épidémie d'attaques et d'une réaction inexistante des médias". Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmianin, qui avait promis d'enrégimenter l'Eglise dans les règles de la laïcité, s'est borné à affirmer un engagement vide de sens de la part du gouvernement. La France tire les ficelles de la laïcité intolérante et anti-chrétienne, mais le mauvais esprit est fort. Après avoir terrassé le Christ eucharistique et décapité sa Mère Marie, qu'adviendra-t-il des chrétiens ? Préparons-nous...

  • Plus de 70 % des femmes et des filles contraintes au mariage ou à la conversion sont chrétiennes

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    De Luca Marcolivio sur ifamnews :

    Femmes chrétiennes : pays où la violence est (presque) légale

    "L'Aide à l'Église en Détresse brise le mur du silence dans plusieurs pays à majorité musulmane.

    Luca Marcolivio : A professional journalist, Luca Marcolivio has been accredited to the Holy See Press Office since 2011. Director of the webmagazine of religious information Cristiani Today, e collaborates with La nuova Bussola QuotidianaPro Vita & Famiglia and the blog of the Centro Machiavelli. From 2011 to 2017 he was Editor-in-Chief of the Italian edition of Zenit. He is the author of Contro Garibaldi. Quello che a scuola non vi hanno raccontato and the editor of La società dell’allegria. Don Bosco raccontato dai salesiani del XXI Secolo
  • La mort de Sœur Maria Kaleta, une héroïque religieuse albanaise

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    De sur Correspondance Européenne :

    Retour à la Maison du Père de Sœur Maria Kaleta, héroïque témoin de la foi

    Dans la nuit du premier jour de l'année 2022, Sœur Maria Kaleta, 92 ans, témoin précieux et héroïque des persécutions du despote communiste Enver Hoxha (1908-1985), marxiste-léniniste, admirateur de Staline et fléau du christianisme, est décédée au monastère des Pauvres Filles des Stigmates Sacrés de Saint François d'Assise à Shkodër, en Albanie.

    L'histoire du communisme en Albanie a été dévastatrice, mais peu de gens s'en souviennent, on n'en parle pas à l'école et les médias l'ont immédiatement occultée, de sorte que dans la mémoire collective, c'est comme si rien ne s'était passé dans ce pays tourmenté : tout le monde connaît les atrocités nazies, mais celles du communisme sont toujours traitées avec des gants de velours ou mal omises, tout cela parce que la culture et la mentalité communistes, avec leurs dévalorisations et leur athéisme, sont restées dans les fibres du sentiment politique et social occidental.

    Sœur Maria Kaleta est une survivante qui a connu le martyre blanc avec les horreurs du communisme de Hoxha. Son grand travail d'apostolat dans la clandestinité et dans un danger constant a fait des merveilles et est un exemple brillant de ce que signifie être fidèle au Christ quel qu'en soit le prix.

    Le 29 novembre 1944, Enver Hoxha, qui dirige le parti communiste albanais, prend le pouvoir et s'inspire radicalement de l'Union soviétique. Jusqu'à l'exclusion de la Yougoslavie du Cominform en 1948, l'Albanie a agi comme un satellite de la fédération de Tito, qui la représentait aux réunions du Cominform. À partir de 1950, Hoxha a fait construire des milliers de bunkers en béton pour une seule personne dans tout le pays, afin de les utiliser comme postes de garde et abris pour armes : on estime qu'il y en aurait plus de 500 000. Leur construction s'est accélérée lorsque l'Albanie a officiellement quitté le Pacte de Varsovie en 1968, augmentant ainsi le risque d'une attaque étrangère.

    Hoxha est déterminé à suivre la politique stalinienne, accusant les révisionnistes russes de trahir le système économique. En 1960, il rapproche son pays de la République populaire de Chine à la suite de la crise sino-soviétique, sapant les relations avec Moscou dans les années qui suivent. Après des années et des années d'athéisation coercitive de plus en plus intense et féroce, le tyran a fièrement déclaré que l'Albanie était la première nation où l'athéisme d'État était inscrit dans la Constitution ; dans la Constitution de 1976, l'article 37 stipule : "L'État ne reconnaît aucune religion et soutient la propagande athée afin d'inculquer aux gens la vision scientifique-matérialiste du monde", tandis que l'article 55 du code pénal de 1977 prévoit une peine d'emprisonnement de 3 à 10 ans pour la propagande religieuse et la production, la distribution ou le stockage d'écrits religieux.

    Partiellement inspiré par la Révolution culturelle chinoise, il a procédé à la confiscation des églises, des monastères et des lieux de culte en général. Les noms religieux de personnes et les noms de lieux ont été abolis. La répression politique de Hoxha en Albanie, au pouvoir jusqu'en 1983, a fait des milliers et des milliers de victimes et la haine des catholiques était implacable avec le sacrifice de vies et la privation de la pratique de la foi. Toutes les églises d'Albanie ont été détruites ou fermées, des évêques, des prêtres, des religieux et des religieuses ont été tués ou emprisonnés, car le crime le plus grave était la profession de foi. et ceux qui désobéissaient étaient durement punis, comme ce fut le cas de la mère et de la sœur de Mère Teresa de Calcutta, qui furent isolées dans leur maison jusqu'à leur mort, empêchant Mère Teresa, qui se trouvait déjà en Inde, d'assister à leur départ ; mais elle fut ensuite appelée par la femme de Hoxha, après la mort du dictateur, pour la prier de prier sur sa tombe afin d'essayer d'arrêter les cris et les tremblements qui en provenaient. Les manifestations diaboliques de l'autre monde ont cessé et ce jour-là, la fondatrice des Sœurs de la Charité a été autorisée à se rendre pour la première fois sur la tombe de sa mère et de sa sœur.

    En 1946, l'église et le monastère des Stigmatines de Shkodra ont été fermés. Les sœurs, les novices et les aspirantes, dont Maria Kaleta qui était entrée au couvent en 1944, ont été expulsées et contraintes de retourner dans leurs familles. Cependant, ils ont continué à être des stigmatins, assistant à la messe dans la cathédrale de Shkodra et plus souvent dans l'église de St François à Gjuhadol, dirigée par les Franciscains.

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  • Les chrétiens, des cibles croissantes du radicalisme hindou en Inde

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Les chrétiens, cibles croissantes du radicalisme hindou en Inde

    15/01/2022

    Le 25 décembre dernier, l’annonce d’un blocage des financements étrangers en faveur des Missionnaires de la charité a choqué les esprits et a été rapidement relayée par la presse internationale. Présente en Inde depuis 1950, la congrégation avait par ailleurs été récemment visée par des accusations de « conversions forcées » au Gujarat. Finalement, le refus des autorités a été levé le 8 janvier. Mais l’incident envoie un message clair à la minorité chrétienne et incarne la perception d’une discrimination croissante envers les chrétiens sous le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi.

    En août 2017 à New Delhi, lors d’une manifestation organisée par des chrétiens du nord-est de l’Inde en vue de défendre les droits de leur communauté.

    Ce jour de Noël, d’autres incidents ont eu lieu. Des brigades radicales hindoues ont perturbé ou attaqué, dans seize incidents documentés, des célébrations et lieux de culte chrétiens de différentes villes de l’Inde. Au même moment, à l’occasion d’une commémoration au sein de la communauté sikhe, le Premier ministre Narendra Modi a souligné, quant à lui, « les atrocités » commises par les anciens empereurs musulmans contre les hindous et les sikhs, stigmatisant la minorité des musulmans, qui subit quant à elle de plein fouet le radicalisme hindou depuis leur arrivée au pouvoir en 2014.

    Dans une Inde qui comprend plus d’1,3 milliard d’habitants, de confession hindoue pour la très grande majorité, les attaques contre la petite minorité chrétienne, soit seulement 2,3 % de la population, se sont multipliées au cours de l’année 2021. L’organisation Evangelical Fellowship of India a répertorié 305 incidents survenus jusqu’au mois de novembre. Selon le United Christian Forum, qui regroupe plusieurs organisations chrétiennes, au moins 400 incidents ont ciblé les chrétiens indiens et leurs lieux de culte tout au long de l’année, dans des attaques perpétrées par des extrémistes hindous. Il s’agit d’un chiffre record, selon l’organisation, depuis les pogroms contre les chrétiens perpétrés en 2007 et 2008 dans l’État de l’Orissa.

    Le 30 octobre dernier, Narendra Modi a pourtant rencontré le pape François au Vatican et l’a invité à se rendre en Inde en dépit de l’aversion, dans son pays, des groupes hindous radicaux. « Le Premier ministre a été photographié avec le pape et, pratiquement immédiatement à son retour, une agitation a débuté dans l’État du Karnataka avec l’introduction d’une loi anti-conversion », a commenté John Dayal, catholique engagé et porte-parole de la All Catholic Union. Le Karnataka devrait ainsi rejoindre dix autres États ayant adopté cette loi anti-conversion, qui criminalise les hommes musulmans et chrétiens voulant épouser des femmes hindoues.

    Le Premier ministre Narendra Modi reste silencieux

    Dans cet État dirigé par le BJP (Parti du peuple indien), le parti nationaliste hindou de Narendra Modi, les accusations de conversions forcées au christianisme se sont multipliées et près d’une quarantaine d’incidents de violence ciblant les chrétiens ont été répertoriés. Le Premier ministre reste quant à lui silencieux face aux attaques visant les minorités, même s’il a réitéré la primauté de l’égalité citoyenne sur l’appartenance religieuse. Narendra Modi n’a pas non plus condamné les discours de haine proférés par certains de ses fidèles.

    L’exemple le plus récent remonte à la mi-décembre, à Haridwar, aux pieds de l’Himalaya, lorsque des religieux et militants hindous ont appelé à armer les leurs pour attaquer musulmans et chrétiens. « Rien n’est possible sans les armes. Si vous voulez éliminer leur population, alors tuez-les », a notamment proféré Sadhvi Annapurna, secrétaire général de l’organisation nationaliste hindoue Hindu Mahasabha« Tenez-vous prêts à tuer et à aller en prison. »

    Face à l’indignation suscitée, décuplée par l’inaction de la police, la Cour suprême vient d’intervenir en recevant une plainte. Ces discours de haine interviennent dans un contexte particulièrement agité, puisque plusieurs États électoralement cruciaux pour les nationalistes hindous s’apprêtent à passer aux urnes au mois de février.

    Ces dernières années, d’autres dignitaires et extrémistes hindous ont régulièrement proféré des appels à la haine. À commencer par les propos glorifiant Nathuram Godse, l’assassin du Mahatma Gandhi, haï par les hindous radicaux pour avoir défendu une Inde basée sur une identité laïque et multiconfessionnelle. De tels propos ne font plus exception et s’étendent parfois à des incitations à la violence.

    Les attaques contre les chrétiens se sont accélérées

    « Les extrémistes hindous ont organisé douze rassemblements en vingt-quatre mois, dans quatre États, appelant au génocide des musulmans, à des attaques contre les chrétiens et à l’insurrection contre le gouvernement », détaille un rapport du site Article14, qui accuse la police « d’ignorer une conspiration flagrante ». « Les minorités se sentiront en sécurité si le gouvernement agit contre la haine et les violences ciblées », a estimé un communiqué de la Catholic Union« L’impunité de l’État, la complicité de la police et les lois fanatisées militarisent les groupes extrémistes. »

    Après l’arrivée au pouvoir des nationalistes hindous en 2014, les musulmans ont été les premiers à être les victimes de ces attaques. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été lynchés par des extrémistes hindous, qui les accusaient de porter offense aux vaches, considérées comme sacrées dans leur religion, en en faisant le commerce ou en consommant la viande. En 2019, la réélection des nationalistes hindous à la tête de l’Inde a marqué un tournant plus accentué vers la radicalisation.

    Une loi sur l’obtention de la citoyenneté indienne a été adoptée et est accusée par de nombreux défenseurs des droits de l’homme de défavoriser les musulmans. Le statut du Cachemire, seule région indienne à majorité musulmane, a été abruptement rétrogradé. La vie du pays a également vu une acceptation plus large, dans la sphère publique, des éléments extrémistes marginaux.

    Par ailleurs, au cœur même de New Delhi, des extrémistes hindous ont attisé des émeutes antimusulmanes en février 2020, les affrontements causant la mort de 53 personnes. Enfin, les attaques contre les chrétiens se sont accélérées, sans que la police ne procède à des arrestations. Selon John Dayal, « les principales organisations chrétiennes ne semblent pas encore avoir pris pleinement conscience de la menace ».

    (EDA / A. R.)

  • Les horreurs du communisme et la résilience de la foi en Albanie

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    Dom Simon Jubani - Du fond de l'enfer j'ai vu Jésus en croix

    De  Filip Mazurczak sur The Catholic World Report :

    Les horreurs du communisme et la résilience de la foi en Albanie

    Une critique de l'ouvrage de Dom Simon Jubani, à la fois déchirant, inspirant et parfois irritant, 'From the Depths of Hell I Saw Jesus on the Cross' : Un prêtre dans les prisons de l'Albanie communiste.

    12 janvier 2022

    Affiche albanaise en 1978 : "Marxisme-Léninisme : Drapeau victorieux" (Image : Robert Schediwy/Wikipedia)

    Bien que tous les régimes communistes aient persécuté la religion à des degrés divers, nulle part la campagne antireligieuse n'a employé des méthodes de cruauté aussi diaboliquement créatives, et nulle part elle n'a été aussi minutieuse qu'en Albanie. Isolée du reste du monde pendant la guerre froide, tout comme la Corée du Nord aujourd'hui, peu de personnes en dehors des Balkans occidentaux et de la diaspora albanaise connaissent l'histoire tragique récente du pays. Espérons que les mémoires choquantes de Dom Simon Jubani, un prêtre catholique qui a passé vingt-six ans dans la prison communiste albanaise, serviront de correctif, même si certains fragments donneront la chair de poule à la plupart des lecteurs.

    En tant qu'historien qui traite du XXe siècle européen, en particulier des crimes contre l'humanité perpétrés par le Troisième Reich ainsi que par l'URSS et ses satellites communistes, j'ai lu d'innombrables récits désagréables sur la cruauté humaine. Cependant, je peux identifier le texte le plus troublant que j'ai lu dans ma vie jusqu'à présent.

    Durant l'année universitaire 2009-2010, alors que j'étais en dernière année de collège, je lisais Catholic Martyrs of the Twentieth Century de Robert Royal. Le chapitre que je n'oublierai pas pour le reste de ma vie est celui consacré à l'Albanie communiste. Mon visage a pâli et j'ai eu la nausée en lisant les méthodes de torture employées contre les jésuites albanais, qui consistaient notamment à presser contre leurs aisselles des œufs brûlants sortis directement de l'eau bouillante (ce qui leur donnait des brûlures au troisième degré à un endroit très sensible) ou à leur ouvrir les muscles du mollet, à y verser du sel et à recoudre les plaies, ce qui provoquait une douleur au moins aussi intense que celle ressentie lors de la crucifixion.

    Toutes les violations du cinquième commandement (qui incluent non seulement le meurtre direct mais aussi le non-respect de la vie humaine) sont mauvaises, mais de telles tortures dépassaient de loin tout sadisme ou psychopathie imaginable. Les êtres humains ont toujours été cruels, mais une méchanceté aussi imaginative exige quelque chose de plus que l'iniquité ordinaire ; elle doit être d'origine démoniaque. Les méthodes employées par les communistes albanais me rappellent une déclaration favorite de feu Leszek Kołakowski, qui a fait remarquer qu'il pouvait comprendre comment quelqu'un pouvait croire en Dieu, mais qu'il était incompréhensible que quelqu'un puisse ignorer l'existence du diable (Kołakowski a attribué cette phrase à un philosophe français dont il ne se souvient pas du nom).

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  • Chine : un libraire chrétien condamné à 7 ans de prison

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Province du Zhejiang : les autorités chinoises confirment la condamnation à 7 ans de prison d’un libraire chrétien

    13/01/2022

    Début janvier, un tribunal a rejeté l’appel de Chen Yu, propriétaire d’une librairie chrétienne en ligne, condamné à sept ans de prison et à 200 000 yuans (27 600 euros) d’amende en 2020. Chen Yu, également connu sous le pseudonyme de Zhang Mai sur les réseaux sociaux, aurait vendu plus de 20 000 livres, dont une majorité de Bibles et de livres chrétiens. La police l’a accusé Yu d’être une « force anti-Chine ». Après sa condamnation en 2020, une organisation humanitaire a réagi en soulignant que « Pékin est effrayé par tout ce qui est religieux ».

    Une sculpture en marbre à l’entrée de l’université Aletheia (Taipei), avec une citation biblique (Pr 9, 10) : « La sagesse commence avec la crainte du Seigneur »

    Une cour d’appel chinoise a maintenu une condamnation à sept ans de prison pour le propriétaire d’une librairie chrétienne en ligne, qui a été condamné en 2020 pour avoir vendu illégalement des livres religieux chrétiens. Le tribunal de Linhai, à Taizhou dans la province du Zhejiang, a rejeté l’appel et confirmé la condamnation visant Chen Yu, responsable de la librairie Wheat Bookstore à Taizhou, selon une information publiée le 11 janvier par le site Bitter Winter. Chen Yu a été arrêté le 1er septembre 2020, et condamné pour « opération commerciale illégale » pour avoir vendu des livres chrétiens. Le même mois, il a été condamné à sept ans de prison et à verser 200 000 yuans (27 633 euros) d’amende par le tribunal de Linhai.

    Chen Yu, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme Zhang Mai, a été une personnalité reconnue pour les chrétiens du Zhejiang. Il aurait vendu plus de 20 000 livres, dont une majorité de Bibles et de livres chrétiens. Il comptait des clients dans plusieurs provinces chinoises, notamment celles du Henan et de Shandong. Il gérait sa librairie via Weidian, une application chinoise en ligne qui compte plus de 80 millions de vendeurs dans 211 pays. Chen Yu avait plus de 10 000 clients.

    Selon les médias locaux, il aurait enragé les autorités en ayant vendu des livres religieux chinois publiés aux États-Unis et à Taïwan. Il a également vendu plusieurs milliers de livres du pasteur Wang Yi, un leader populaire de l’Église de l’alliance de la pluie d’automne (Early Rain Covenant Church) de Chengdu, condamné à neuf ans de prison en 2019. Le pasteur Wang était accusé « d’inciter à la subversion contre le pouvoir de l’État », et ses livres ont été interdits à travers la Chine.

    « Pékin est effrayé par tout ce qui est religieux »

    La police a accusé Chen Yu d’être une « force anti-Chine », et des agents de police ont assailli les maisons de ses clients en confisquant leurs achats, selon Radio Free Asia. Après sa condamnation en 2020, une organisation humanitaire a réagi en soulignant que « Pékin est effrayé par tout ce qui est religieux ».

    La Chine communiste est un État officiellement athée. Toutefois, le gouvernement reconnaît cinq religions organisées (bouddhisme, taoïsme, catholicisme, protestantisme et islam). Selon la loi chinoise, toutes les religions et activités religieuses doivent adhérer strictement aux règles imposées par le Parti communiste chinois.

    En 2018, de nouvelles règles sur les Affaires religieuses ont été publiées, permettant de considérer toute activité religieuse sans autorisation officielle des autorités comme une infraction pénale passible de poursuites. Ces nouvelles règles comprennent notamment une interdiction sur toutes les prédications et publications soutenant les religions et l’endoctrinement religieux. Au fil des années, les autorités chinoises ont arrêté, torturé et emprisonné des membres du clergé chrétien et de l’Église locale ainsi que des éditeurs accusés de produire et vendre des livres religieux dont la Bible, aussi bien de manière numérique que sur papier. La Chine est classée au 17e rang sur 50 pays où les chrétiens rencontrent le plus de persécutions, selon l’organisation chrétienne américaine Portes Ouvertes.

    (Avec Ucanews)

  • L'année 2021 : la plus violente pour les chrétiens en Inde

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    2021 "l'année la plus violente" pour les chrétiens en Inde

    4 janvier 2022

    New Delhi (Agence Fides) - L'année 2021 s'est terminée comme " l'année la plus violente " de l'histoire pour les chrétiens en Inde, enregistrant pas moins de 486 épisodes de violence et de haine qui ont choqué le pays. La population minoritaire chrétienne de l'Inde a été confrontée à une série de violences souvent perpétrées par des groupes extrémistes hindous dans tout le pays. L'augmentation d'une année sur l'autre de la violence à l'encontre d'une communauté entièrement pacifique a atteint des chiffres alarmants au cours du dernier trimestre de 2021. " Les plaintes déposées à la suite d'incidents de violence révèlent plus d'un incident par jour, totalisant près de 500 cas de violence en 2021, comme le rapporte le United Christian Forum (UCF) ", a déclaré à Fides A.C. Michael, leader laïc catholique et coordinateur de l'UCF.

    Les trois derniers mois de 2021 ont vu plus de 180 incidents impliquant des chrétiens à l'approche de Noël. Le nombre mensuel de cas de violence était le suivant : 37 en janvier, 20 en février, 27 en mars, 27 en avril, 15 en mai, 27 en juin, 33 en juillet, 50 en août, 69 en septembre, 77 en octobre, 56 en novembre et 48 en décembre.

    "L'atmosphère de haine propagée par certaines actions et certains discours de certains groupes et la fausse propagande sur les conversions prétendument frauduleuses semblent encourager les éléments antisociaux à commettre des violences. La promulgation de lois au nom de la liberté religieuse aggrave la situation. Il ne serait pas exagéré de dire que ces incidents sont des actes bien orchestrés et planifiés par certains groupes visant à diviser le pays sur la base de la religion ", a déclaré A.C. Michael à Fides.

    Selon les rapports enregistrés sur la ligne d'assistance activée par le groupe UCF, les incidents de violence à l'encontre des chrétiens sont en augmentation depuis 2014, confirmant l'affirmation ci-dessus : 127 incidents en 2014, 142 en 2015, 226 en 2016, 248 en 2017, 292 en 2018, 328 en 2019, 279 en 2020 et, enfin, 486 incidents au 30 décembre 2021.

    Au total, quatre États du nord de l'Inde, l'Uttar Pradesh (102), le Chhattisgarh (90), le Jharkhand (44) et le Madhya Pradesh (38), ont enregistré 274 incidents de violence contre des chrétiens en 2021.

    Au total, quatre États du nord de l'Inde, l'Uttar Pradesh (102), le Chhattisgarh (90), le Jharkhand (44) et le Madhya Pradesh (38), ont enregistré 274 incidents de violence contre des chrétiens en 2021.

    "Les chrétiens en particulier notent que ces États ne parviennent pas à garantir une atmosphère propice à tous les citoyens de manière égale", note Michael, ancien membre de la Commission des minorités de Delhi.

    Un État du Sud a également enregistré un nombre élevé d'incidents de violence contre les chrétiens en 2021 : il s'agit du Karnataka, avec 59 incidents. D'autres États où la violence contre les chrétiens se produit sont : Bihar (29 cas), Tamil Nadu (20), Odisha (20), Maharashtra (17), Haryana (12), Punjab (10), Andhra Pradesh (9), Gujarat (7), Uttarakhand (8), Delhi (8), Telangana (3), Himachal Pradesh (3), West Bengal (2), Rajasthan (2), Assam (1) et Jammu et Kashmir (1 cas).

    La ligne d'assistance de l'UCF, grâce au plaidoyer de ses avocats, a réussi à obtenir la libération de 210 personnes en détention. En outre, 46 lieux de culte ont été rouverts ou continuent d'accueillir des services de prière. Mais, dans tout cela, seules 34 plaintes officielles (First Information Report) ont été enregistrées auprès de la police contre les auteurs de violences.

    Dans presque tous les incidents signalés en Inde, des groupes d'autodéfense d'extrémistes religieux ont fait irruption dans des réunions de prière ou des assemblées religieuses. Comptant sur l'impunité, ces militants menacent et agressent physiquement les personnes en prière, avant de les livrer à la police sous l'accusation de conversions forcées. Des slogans anti-chrétiens sont souvent entendus devant les postes de police, sans que la police n'intervienne. La violence contre la communauté chrétienne est aggravée par l'incapacité ou le manque d'engagement de la police à enquêter et à poursuivre les auteurs. Et ce, malgré les directives de la Cour suprême de l'Inde, qui a demandé à plusieurs reprises l'arrêt des actes horribles de violence de masse.sa.

    Pas moins de 19 appels sont en instance devant différents tribunaux indiens, déposés en vertu de la loi sur la liberté de religion dans neuf États indiens où de telles lois existent. Bien que ces lois soient en vigueur dans certains États depuis 1967 - il y a plus de 50 ans - à ce jour, aucun chrétien n'a été condamné pour avoir forcé quelqu'un à se convertir. De plus, recensement après recensement, la population chrétienne est restée à 2,3% de la population indienne de 1,3 milliard d'habitants (2019).

    La ligne d'assistance de l'UCF a été lancée le 19 janvier 2015, pour soutenir la liberté fondamentale et la promotion de valeurs telles que la justice, la liberté, l'égalité et la fraternité en Inde. Le service d'assistance téléphonique aide les personnes en détresse, notamment celles qui ne connaissent pas les lois du pays, en les guidant dans leurs démarches auprès des autorités publiques.

    (SD-PA) (Agence Fides 4/1/2022)

  • Les convertis au christianisme persécutés en Algérie

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    De

    En 2021, l’enfer des Algériens convertis au christianisme s’est accentué

    L’exercice d’un culte en Algérie – musulman on non musulman – est lié à l’obtention d’un agrément fixant le lieu du culte et d’un autre désignant le prédicateur, en vertu d’une loi inique de février 2006. Plusieurs procès ont été intentés ces derniers mois contre des Algériens pour atteinte aux préceptes de l’islam, notamment contre des convertis au christianisme. Les autorités algériennes ont également procédé à la mise sous scellés de plusieurs églises principalement les églises protestantes de Kabylie.

    Récemment, une cour d’appel en Algérie a condamné Foudhil Bahloul, un Algérien converti, à six mois de prison avec sursis et à une amende de 100 000 dinars algériens (environ 720 dollars) pour un transfert de 200 euros considéré comme un «don non autorisé» en vertu d’une loi discriminatoire utilisée contre les minorités religieuses.

    «Foudhil Bahloul n’aurait jamais dû être poursuivi en justice en premier lieu – personne ne devrait être puni pour ses croyances religieuses ou pour avoir pratiqué sa foi. La cour d’appel a eu la possibilité d’annuler une condamnation injuste et a pourtant insisté sur une peine de prison, même si elle était avec sursis. Ce verdict est un signe troublant de la détermination des autorités algériennes à réprimer le droit à la liberté de religion et de conviction et ajoute au climat de peur croissant en Algérie, en particulier pour les minorités religieuses, et jette les bases de nouvelles violations des droits en vertu de la prétexte de réglementer le culte non musulman en vertu de la loi 06-03», a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

    «Depuis 2017, les autorités algériennes ont utilisé cette loi pour persécuter effrontément les minorités religieuses. Il est grand temps de l’abroger et d’annuler tous les verdicts qui en découlent, y compris dans le cas de Foudhil Bahloul», a déclaré l’ONG.

    Des agents de la gendarmerie ont arrêté Foudhil Bahloul et trois de ses amis à Aïn Defla (nord) en avril 2021 avant de perquisitionner son domicile et de saisir des livres et du matériel liés à la foi chrétienne. Le 21 juillet, M ahloul a été jugé sans avocat et les témoins n’ont pas été autorisés à témoigner devant le tribunal d’Ain Defla. Sur la base de la loi 06-03 de 2006, qui comprend un certain nombre de dispositions trop larges et vagues qui criminalisent la liberté de croyance, il a été condamné à six mois de prison et à une amende de 100 000 dinars algériens (environ 720 dollars).

    En mai, un haut dignitaire religieux algérien a déclenché une violente polémique en affirmant que «l’Algérien ne peut être que musulman»«L’islam et le nationalisme sont les deux faces d’une même pièce», a estimé le président du Haut Conseil islamique (HCI), Bouabdellah Ghlamallah, dans un discours prononcé le 5 mai à l’occasion du 90anniversaire de l’Association des oulémas musulmans algériens, créée en 1931 pendant la colonisation française (1830-1962).

    Bouabdellah Ghlamallah a même contesté l’identité algérienne des non-musulmans. «Les graines semées par la France commencent à germer et les ouléma musulmans algériens doivent y faire face et poursuivre le djihad [«effort»] national et théologique pour éradiquer ces résidus», a souligné l’ancien ministre des affaires religieuses, dont les propos ont été rapportés par des médias proches du régime.

    Pour beaucoup, le discours du président du HCI n’est qu’un anneau de chaîne des tensions franco-algériennes, notamment autour de la très houleuse question mémorielle. À l’occasion du 60anniversaire de l’indépendance de l’Algérie (1962), le président français Emmanuel Macron a entrepris une série d’«actes symboliques» afin de tenter de «réconcilier les mémoires», sans geste de réciprocité jusqu’à présent côté algérien, lequel brouille toujours les ressorts de ce dossier.

  • Inde : les chrétiens visés par de nombreux attentats

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    Du site (allemand) de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    Inde : Multiples attentats anti-chrétiens à Noël

    L'Aide à l'Eglise en Détresse s'inquiète de l'évolution de la « plus grande démocratie » du monde

    30/12/2021

    L'organisation mondiale d'aide papale « Church in Need » a reçu des rapports de partenaires du projet en Inde selon lesquels des groupes extrémistes hindous avaient ciblé des chrétiens et des institutions chrétiennes les jours de Noël. "Nous sommes profondément choqués par cette vague de violence, qui s'est malheureusement déjà manifestée récemment", a déclaré Florian Ripka, directeur général de "Kirche in Not" Germany. « L'Inde, la plus grande démocratie du monde, devient de plus en plus une terre d'insécurité et de peur pour les chrétiens et les autres minorités religieuses. Cela nous met en alerte."

    Église détruite dans l'état d'Odisha. © Église en détresse

    Le Dr. Suresh Mathew, rédacteur en chef de l'hebdomadaire catholique "Indian Currents", a confirmé huit attaques anti-chrétiennes pendant les vacances. Celles-ci sont à mettre au compte des forces nationalistes hindoues, dont la « Brigade Hindutva ». Elle est considérée comme la branche militante du parti au pouvoir BJP (Bharatiya Janata Party), qui comprend également le Premier ministre indien Narendra Modi. Après que la « Brigade Hindutva » ait attaqué des institutions musulmanes dans un passé récent, selon les médias, elle a ciblé les chrétiens les jours de Noël.

    La messe de Noël a été prise d'assaut et les croyants menacés

    Selon Mathew, dans l'État de l'Uttar Pradesh, dans le nord de l'Inde, par exemple, une foule s'est déplacée devant le monastère « Mathridham Ashram » à Varanasi. La foule a scandé « Church Murdabad », quelque chose comme « A bas l'Église » ou « Mort de l'Église ». Dans la ville d'Ambala, dans l'État de l'Haryana, des extrémistes ont endommagé une statue du Christ ; A Silchar (état de l'Assam) une messe de Noël a été prise d'assaut et les croyants ont été menacés. Dans plusieurs endroits, il y a eu des protestations contre les célébrations de Noël dans les écoles chrétiennes ou dans les lieux publics.

    Chrétiens indiens en prière. © Église en détresse

    Les rapports sur les « Missionnaires de la Charité » fondés par Mère Teresa ont également causé de l'irritation. L'administration de l'ordre a confirmé que leur demande de prolongation afin de pouvoir accepter des dons de l'étranger n'avait pas été prolongée. Selon le ministère indien de l'Intérieur, le renouvellement de l'enregistrement dit FCRA a été rejeté le 25 décembre parce que les conditions d'admission n'étaient pas remplies. Au cours des mois précédents, des groupes nationalistes avaient accusé les « Missionnaires de la charité » de forcer les filles hindoues dans les foyers pour enfants à se convertir et d'offenser les sentiments religieux.

    "La violence organisée contre les chrétiens s'étend"

    Selon un rapport publié en octobre par plusieurs organisations de défense des droits humains, 21 des 28 États indiens connaissent des persécutions contre des chrétiens ; en septembre 2021, le rapport enregistrait 305 actes de violence contre des chrétiens ou des institutions chrétiennes. "La violence organisée contre les chrétiens se répand dans tout le pays", a déclaré AC Michael, l'un des co-éditeurs du rapport du Forum chrétien uni. Les autres éditeurs étaient l'"Association pour la protection des droits civils" et le groupe "Unis contre la haine". Le rapport critique le fait que la police et les autorités aient été trop réticentes à prendre des mesures contre les auteurs. De plus en plus de femmes chrétiennes étaient également la cible de fanatiques. « Nous vivons dans une situation très menaçante », a déclaré Michael à « Church in Need ».

    Les chrétiens représentent environ 2,3 pour cent des 1,3 milliard d'habitants de l'Inde. Les églises sont principalement impliquées dans l'éducation, les soins de santé et d'autres causes caritatives.

    De plus amples informations sur la violence antichrétienne en Inde et les attaques contre d'autres minorités religieuses peuvent être trouvées dans la documentation "Religious Freedom Worldwide 2021" de "Church in Need": https://acninternational.org/religiousfreedomreport/de/reports/in/

  • Nigeria : le courage d'un évêque

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    D'Anna Bono sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    La dénonciation courageuse d'un évêque au Nigeria

    31-12-2021

    Monseigneur Matthew Hassan Kukah a dénoncé les violences au Nigeria et le silence du président Buhari. Il a dénoncé la disparition de centaines de garçons et de filles et le fléau des enlèvements. Dans l'une d'entre elles, un prêtre, le père Luke Adeleke, est mort.

    Mons. Kukah
    Il faut du courage, surtout dans certains pays, pour accuser ouvertement le gouvernement et le chef d'État de ne pas valoriser la vie humaine, au lieu de se limiter, comme beaucoup, à déplorer la violence et la tyrannie sans citer de noms. Ce courage ne fait pas défaut à Monseigneur Matthew Hassan Kukah, évêque catholique de Sokoto, au Nigeria, qui, dans son message de Noël, a demandé au président Muhammadu Buhari de rendre compte, et ce n'est pas la première fois, du niveau insoutenable de violence qui ravage son pays. "Le silence du gouvernement fédéral", déclare Monseigneur Kukah, "nourrit l'horrible bête de la complicité avec les actions de personnes malfaisantes qui ont compromis l'avenir de générations entières d'enfants. Le président du Nigeria nous doit une explication et des réponses : quand les enlèvements, les séquestrations pour extorsion, les massacres brutaux, insensés et sans fin de nos compatriotes prendront-ils fin ? Quand nos réfugiés au Cameroun, au Tchad ou au Niger pourront-ils rentrer chez eux ? Il est urgent de répondre à ces questions".

    Monseigneur Kukah, qui vit dans l'un des douze États du nord à majorité islamique de la fédération nigériane, parle avant tout de la situation dramatique de leurs habitants : dans le nord-est, ils sont persécutés par les djihadistes, qui sévissent contre les chrétiens et les musulmans qui ne respectent pas strictement la loi coranique, et menacés partout par la violence des groupes armés et des criminels de droit commun qui agissent presque sans être inquiétés : "une quantité sans précédent de cruauté s'est déchaînée sur des citoyens innocents dans les États du nord. Des innocents ont été arrachés à leur lit, à leur champ, happés par les marchés et même les autoroutes et sacrifiés aux dieux du mal. Les communautés ont été transformées en goulags de misère, de mort, de souffrance et de méchanceté".

    Alors que les décès sont quotidiens et que la situation sécuritaire continue de se dégrader, le gouvernement semble avoir choisi d'ignorer le sort des Nigérians, de les laisser à la merci du mal. Il est clair, insiste Monseigneur Kukah, que l'administration du président Buhari ne valorise plus le caractère sacré de la vie humaine : "rien n'exprime le désarroi des familles comme le silence de l'État au niveau fédéral. Aujourd'hui, après plus de sept ans, on ignore le sort de plus de cent filles à Chibok, et plus de trois ans plus tard, on ne sait rien de Leah Sharibu. Les étudiants du Yauri Federal Government College et les enfants de l'école Islamiyya dans l'État de Katsina sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. En outre, nous avons perdu le compte des centaines d'autres enfants enlevés qui ne sont pas couverts par les médias, et des centaines de personnes et de familles qui ont subi le même sort".

    Les filles de Chibok sont les 274 écolières, presque toutes chrétiennes, qui ont été enlevées en 2014 par le groupe djihadiste Boko Haram et pour lesquelles le monde a agi sans succès. Avec le temps, beaucoup ont été libérées, mais plus d'une centaine sont portés disparues : peut-être mortes, peut-être contraintes de se faire exploser sur les marchés et dans les gares routières pour semer la panique dans la population, peut-être vivantes et mariées de force aux djihadistes. Leah Sharibu est l'une des 109 écolières enlevées par Boko Haram en février 2018, la seule à ne pas avoir été libérée car elle est chrétienne et a refusé d'abjurer et de se convertir à l'islam. Les autres enlèvements mentionnés par Mgr Kukah se sont produits, et continuent de se produire, dans les États du nord-ouest. Dans le cas des étudiants, il y a maintenant au moins un millier de jeunes enlevés extirpés dans différentes écoles.

    Mais le kidnapping est depuis longtemps un fléau national. La veille de Noël, un prêtre, le père Luke Adeleke, curé de l'église Saint-Antoine à Ijemo Fadipe, dans l'État d'Ogun, à l'extrême sud du pays, a également été victime. Gregory Fadele, directeur des communications sociales du diocèse d'Abeokuta, auquel appartient le père Adeleke, "Le père Luke venait de célébrer l'eucharistie pour la communauté et rentrait chez lui. Il voyageait avec un garçon de 11 ans qui, heureusement, n'a pas été blessé. Sur la route bordant la forêt, à un moment donné, des bandits ont commencé à tirer, probablement pour tenter de le kidnapper. Nous supposons qu'ils voulaient tirer dans les pneus de la voiture, mais les balles ont touché notre prêtre aux deux jambes. Le père Luke a commencé à perdre beaucoup de sang. Il était très faible, mais il a réussi à conduire jusqu'à l'hôpital, mais quand il est arrivé, il était déjà mourant.

    Plusieurs autres prêtres ont été enlevés au Nigeria et presque toujours libérés, sans que l'on sache si c'est en échange du paiement d'une rançon. En général, les kidnappeurs agissent en réseau, explique le père Fadele, et lorsqu'ils voient une voiture dans laquelle ils supposent qu'il y a une personne qui, kidnappée, pourrait rapporter une rançon, ils agissent. Récemment, la situation s'est aggravée, ils entrent en action avec n'importe qui, quel que soit le type de voiture ou le bien-être économique présumé du conducteur. Dans les grandes villes, à l'exception de la zone nord où Boko Haram est actif, les enlèvements sont plutôt rares. Le problème se pose en dehors de la ville, dans les zones forestières ou sur les routes reliant les villes aux zones périphériques. Les enlèvements sont plus fréquents dans ces zones.

    Les funérailles du père Adeleke ont eu lieu le 30 décembre dans la cathédrale des Saints Pierre et Paul à Adatan, dans le diocèse d'Abeokuta. Il n'avait que 38 ans. Aux appels de Monseigneur Kukah, le président Buhari a réagi avec irritation, déclarant qu'il déformait les faits, que la situation dans le pays n'était pas du tout si grave. En avril dernier, le porte-parole de la présidence, Garba Shehu, a déclaré que ses critiques à l'égard du président étaient "impies" et idéologiques.