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Spiritualité - Page 37

  • Sainte Jeanne Beretta Molla : une mère de famille et un médecin exemplaires (28 avril)

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    D'Evangile au Quotidien :

    Sainte Jeanne Beretta Molla
    Mère de famille, médecin exemplaire

    Gianna Beretta naît à Magenta (Milan) le 4 octobre 1922. Dès son enfance, elle accueille avec une adhésion totale le don de la foi et une éducation fortement chrétienne qu'elle reçoit de ses parents extraordinaires. Ceci la porte à considérer la vie comme un don merveilleux de Dieu, à avoir confiance en la Providence, à être certaine de la nécessité et de l'efficacité de la prière.

    Durant les années de lycée et d'université, alors qu'elle s'adonne avec sérieux aux études, elle traduit sa foi en s'engageant dans un apostolat généreux pour les jeunes de l'Action Catholique Italienne et charitable pour les personnes âgées et les pauvres avec la Conférence St-Vincent-de-Paul.

    Docteur en médecine et en chirurgie en 1949 à l'Université de Pavie, elle ouvre en 1950 un dispensaire à Mesero, près de Magenta. Elle se spécialise en pédiatrie à l'Université de Milan en 1952 et préfère parmi ses assistés les mamans, les enfants, les personnes âgées et les pauvres.

    Alors qu'elle remplit sa charge de médecin, qu'elle ressent et pratique comme une « mission », elle accroît encore son engagement dans l'Action Catholique, en se donnant sans compter pour les « plus jeunes ». En même temps, elle exprime en faisant du ski et de l'alpinisme sa grande joie de vivre et son bonheur de jouir de l'œuvre de Dieu dans la nature. Elle s'interroge, prie et fait prier pour sa vocation qu'elle considère aussi comme un don de Dieu. En choisissant l'appel au mariage, elle y répond avec tout son enthousiasme et elle s'y donne totalement : « pour former une famille vraiment chrétienne ».

    Elle se fiance avec l'Ingénieur Pietro Molla et, durant les fiançailles, elle est radieuse par son comportement et par son sourire. Elle en remercie sans cesse le Seigneur. Elle se marie le 24 septembre 1955 dans la basilique St-Martin à Magenta. Elle est une femme heureuse. En novembre 1956, elle devient maman pour la première fois : Pierluigi naît ; puis en décembre 1957, c'est Mariolina ; en juillet 1959, c'est Laura la troisième. Elle sait harmoniser avec simplicité et équilibre ses devoirs de mère, d'épouse, de médecin et sa grande joie de vivre.

    En septembre 1961, vers le 2ème mois d'une nouvelle grossesse, elle connaît la souffrance et le mystère de la douleur : un fibrome à l'utérus apparaît. Il faut l'opérer. Tout en sachant les risques que cela comporte de continuer la grossesse, elle supplie le chirurgien de ne pas recourir à l'avortement, mais de sauver la vie qu'elle porte en elle et elle se confie à la prière et à la Providence.

    La vie est sauve. Elle remercie le Seigneur et passe les 7 mois qui la séparent de la naissance avec une force d'âme incomparable et avec une ardeur de chaque instant comme mère et médecin. Anxieuse, elle craint que son bébé puisse naître souffrant et demande à Dieu que cela lui soit épargné.

    Quelques jours avant l'accouchement, tout en se confiant pleinement à la Providence, elle est prête à donner sa vie pour sauver celle de son enfant : « Si vous devez décider entre moi et l'enfant, n'hésitez pas : choisissez, et je l'exige, l'enfant. Sauvez-le ». Le matin du 21 avril 1962, Gianna Emanuela est née, saine et sauve.

    Le matin du 28 avril, malgré tous les efforts et les soins pour sauver aussi la mère, au milieu de douleurs indicibles, après avoir répété: « Jésus, je t'aime. Jésus, je t'aime », elle meurt saintement.

    Elle avait 39 ans. Son enterrement est une grande manifestation unanime de profonde émotion, de foi et de prière. Elle repose aujourd'hui au cimetière de Mesero, à 4 km de Magenta.

    « Immolation préméditée », c'est ainsi que saint Paul VI a défini le geste de Jeanne Beretta à l'Angélus du 23 décembre 1973 en évoquant « Une jeune mère du diocèse de Milan qui, pour donner la vie à sa fille, a sacrifié la sienne dans une immolation préméditée ». La référence christologique au Calvaire et à l'Eucharistie du Saint Père est évidente.

    Gianna Beretta Molla a été béatifiée le 24 avril 1994, lors de l'Année Internationale de la Famille, et canonisée, le 16 mai 2004, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

    L'Ingénieur Pietro Molla, avec les enfants Pierluigi, Laura et la dernière fille Gianna Emanuela, étaient présents lors de la cérémonie : c’était la première fois, dans l’histoire millénaire de l’Église, qu’il se vérifiait un cas pareil.

     Pour un approfondissement biographique :
    >>> Sainte Gianna Beretta Molla, Mère de famille

    Cette mère italienne a sacrifié sa vie pour son bébé à naître

    et aussi : Sainte Gianna Beretta Molla donne la vie, au prix de la sienne

  • Un fou de Dieu

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    r_702_1.jpgLouis GRIGNION (source : www.abbaye-saint-benoit.ch) naît le 31 janvier 1673 à Montfort-sur-Meu (ou Montfort-la-Cane), petite ville à l'ouest de Rennes qui faisait partie à l'époque du diocèse de Saint-Malo (aujourd'hui de Rennes) en France. Il est baptisé le lendemain, 1er février. Son père, Jean-Baptiste Grignion, peu fortuné, est cependant de famille honorable, avocat au bailliage de Montfort. L'enfant est mis en nourrice chez une fermière; néanmoins sa mère, Jeanne Robert, tient à lui inculquer elle-même les premiers éléments de la piété. Des enfants qui survivront, Louis est l'aîné; il a six sœurs et deux frères. Deux de ses sœurs seront moniales et un frère, Dominicain. Il passe ses années d'enfance à Iffendic à quelques kilomètres de Montfort où son père a acheté une ferme appelée "Le Bois Marquer". Ecolier, il fréquente d'abord l'école de Montfort, puis, à douze ans, il va au collège des Jésuites de Rennes. Excellent élève, très pieux, spécialement envers la Sainte Vierge, il ajoute le nom de Marie au sien à l'occasion de sa confirmation: Déjà il se dévoue pour les pauvres et les malades. Par humilité, le jeune homme laisse son nom de Grignion pour s'appeler désormais Louis-Marie de Montfort. Ayant la vocation sacerdotale, il poursuit dans le même collège des études de philosophie et de théologie; puis grâce à une bienfaitrice, il peut envisager de monter à Paris pour entrer au séminaire en 1693. Il commence par refuser le cheval qu'on lui propose pour le voyage ; il ira à pieds. Sa mère lui donne un habit neuf et son père, dix écus. Mais il a tôt fait de tout distribuer ; il change ses habits pour ceux d'un pauvre et donne son argent, et c'est dans un accoutrement de mendiant qu'il arrive à Paris, à la stupéfaction de celle qui l'accueille. Du coup, celle-ci ne le fait pas entrer directement au séminaire mais l'oriente vers un stage pour le former aux usages ecclésiastiques. Une disette qui survient à Paris à la fin de cette même année 1693 oblige sa bienfaitrice à cesser le paiement de sa pension. Bientôt une maladie grave, occasionnée par la pauvreté du régime et l'accablement du travail, le conduisent à l'hôpital où son affaiblissement, aggravé par une sévère saignée, n'arrive pas à avoir raison de sa vie: il guérit selon sa prédiction. Vu sa valeur, on l'admet au "petit Saint-Sulpice" le séminaire des pauvres, en juillet 1695. Il y reste cinq ans. En tant que bibliothécaire, il dévore les Pères de l'Église, s'intéressant spécialement à tout ce qui concerne la Vierge Marie. En aucun d'eux il ne trouve – du moins explicitement – la doctrine qu'il dévoilera ensuite comme un "secret": le "saint Esclavage " de Jésus en Marie.

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  • Saint Louis-Marie Grignion de Monfort (28 avril)

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    http://www.youtube.com/watch?v=9NKIP2dtKyk

    "Saint Louis-Marie Grignion de Montfort avait un caractère difficile qui irrita certains de ses contemporains, lesquels conçurent à son encontre une profonde inimitié et l'accablèrent d'opprobres sa vie durant. Bien au-delà de cette rigueur qui lui interdisait toute compromission, il ne respirait que dans les églises et croyait de toute son âme à l'amour de Dieu pour l'homme, ne pouvant pas de ce fait ne pas croire en l'homme. Ce programme nous conduit à marcher sur les pas d'un saint non conformiste qui choisit le chemin de la confiance en la Providence. Aussi inclassable après sa mort qu'il le fût de son vivant. Un intrépide missionnaire pour qui l'amour de Marie tenait lieu de passion dominante. L'apôtre infatigable de Jésus crucifié. Un film réalisé par Armand Isnard. Une coproduction CAT Productions et KTO - 2011. / Émission du 27/04/2011."

  • Le cardinal Burke propose une neuvaine en vue du conclave

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Le cardinal Burke propose une neuvaine en vue du conclave, depuis ce 26 avril au 5 mai


    Le cardinal Raymond Burke, cardinal électeur au conclave qui devrait s’ouvrir dans quelques jours, exhorte les fidèles à prier pour l’Eglise en ces jours graves. Voici la traduction française officielle de la prière qu’il a composée pour une neuvaine commençant aujourd’hui, ce 26 avril, et prenant fin le 5 mai prochain. Je la publie ci-dessous avec l’aimable autorisation de Son Eminence.
    Neuvaine pour le Sacré Collège des cardinaux rassemblés en vue du conclave pour élire le Pontife romain 
    26 avril – 5 mai, 2025 
    Me voici à genoux à vos pieds, ô Vierge Mère de Dieu, Notre-Dame de Guadalupe, mère compatissante de tous ceux qui vous aiment, qui vous implorent, qui vous cherchent et qui ont mis leur confiance en vous. Je viens vous supplier pour l’Église au moment où elle traverse une période de grandes épreuves et de grands dangers. De même que vous êtes venue au secours de l’Église à Tépotzátlan en 1531, daignez intercéder pour le Sacré Collège des cardinaux réuni à Rome pour élire le successeur de saint Pierre, Vicaire du Christ et Pasteur de l’Église universelle. 
    En cette période de tumulte pour l’Église et pour le monde, plaidez auprès de votre Divin Fils afin que les cardinaux de la Sainte Église romaine, son Corps mystique, obéissent humblement aux inspirations du Saint-Esprit. Puissent-ils, par votre intercession, choisir l’homme le plus digne d’être le Vicaire du Christ sur terre. Avec vous, je mets toute ma confiance en Celui qui, seul, est notre secours et notre salut. Amen. 
    Cœur de Jésus, salut de ceux qui placent leur confiance en vous, avez pitié de nous ! 
    Notre Dame de Guadalupe, Vierge Mère de Dieu et Mère de la Divine Grâce, priez pour nous ! 
    Cardinal Raymond Leo BURKE
    24 avril 2025
    (Je remarque que le dernier jour de la neuvaine tombe le 5 mai, fête liturgique de saint Pie V dans le rite traditionnel. Que ce pape, dont le pontificat fut marquée par l’unification de la liturgie latine et le combat victorieux de Lépante sur les Ottomans par la puissance du Rosaire, nous obtienne un digne et saint successeur de saint Pierre ! – J.S.)
  • Les quatre voeux du cardinal Ruini pour l'avenir proche de l'Eglise

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Card. Ruini : quatre conditions sine qua non pour le bon gouvernement de l’Église

    Le cardinal Camillo Ruini offre cette « prière » aux cardinaux qui, dans quelques jours, entreront en conclave pour élire le prochain pape.

    Mais il l’offre également à l’ensemble du peuple chrétien que le prochain successeur de Pierre sera chargé de « confirmer dans la foi ».

    À 94 ans, Ruini a été le cardinal le plus proche de Jean-Paul II, dont il était vicaire pour le diocèse de Rome, en plus d’avoir présidé la Conférence épiscopale italienne. Il a été parmi les grands électeurs et admirateurs de Benoît XVI, dont il rappelle dans cet écrit la valeur mais également une limite : sa « piètre aptitude à gouverner ».

    Une limite dont le futur pape ferait bien de se garder.

    *

    Prière pour l’Église de l’avenir proche

    de Camillo Card. Ruini

    L’héritage du Pape François est une question qui agite et interpelle en profondeur l’Église. Dans ces quelques lignes, je l’aborderai dans une perspective confiante, parce que fondée sur la puissance miséricordieuse de Dieu qui guide nos pas sur le chemin du bien.

    Je formulerai quatre vœux – qui sont également des appels – pour l’Église d’un avenir que j’espère très proche. Je mets mon espoir en une Église bonne et charitable, doctrinalement sûre, gouvernée selon les normes du droit, profondément unie en son sein. Telles sont mes intentions de prière que je souhaiterais partager largement.

    1. En premier lieu, donc, une Église bonne et charitable. L’amour rendu efficace dans la vie est en effet la loi suprême du témoignage chrétien et dans de l’Église. Il est ce à quoi les gens, aujourd’hui encore, aspirent le plus. Éliminons donc de notre manière de gouverner toute dureté inutile, toute mesquinerie et toute sécheresse de cœur.

    2. Comme l’a écrit Benoît XVI, la foi est aujourd’hui une flamme qui menace de s’éteindre. Raviver cette flamme est donc une autre priorité majeure pour l’Église. Il faut pour cela beaucoup prier, il faut la capacité de répondre sur une note chrétienne aux défis intellectuels d’aujourd’hui, mais il faut également la certitude de la vérité et de la doctrine. Depuis trop longtemps, nous avons fait l’expérience que quand ces dernières s’affaiblissent, nous tous, pasteurs et fidèles, en pâtissons durement.

    3. Il y a ensuite la question du gouvernement. Le pontificat de Benoît XVI a été marqué par sa piètre aptitude à gouverner et il s’agit là d’un point d’attention valable en tout temps, y compris dans un avenir proche. Prenons garde à ne pas oublier qu’il s’agit de gouverner cette réalité très spéciale qu’est l’Église. Là encore, comme je l’ai dit, la loi fondamentale, c’est l’amour : le style de gouvernement et le recours au droit doivent être le plus conforme possible à cette loi, particulièrement exigeante pour chacun.

    4. Ces dernières années, nous avons éprouvé certaines menaces – que je ne voudrais pas exagérer – pour l’unité et la communion de l’Église. Afin de les surmonter et de faire apparaître en pleine lumière ce que je me plais à appeler la « forme catholique » de l’Église, la charité réciproque est, une fois encore, décisive, mais il est tout aussi important de raviver la conscience que l’Église, à l’instar de tout corps social, a ses propres règles, que nul ne peut ignorer impunément.

    À l’âge de 94 ans, le silence convient mieux que les mots. J’espère cependant que ces quelques lignes puissent être un petit fruit du bien que je veux à l’Église.

    ———

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l’hebdomadaire L’Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.
    Ainsi que l’index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • L'homélie du Cardinal Giovanni Battista Re lors des funérailles du pape François

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    Du Site de l'Eglise catholique de France :

    Funérailles du pape François : homélie du Cardinal Giovanni Battista Re

    Homélie prononcée par le Cardinal Giovanni Battista Re, Doyen du Collège des Cardinaux pour la messe de funérailles du pape François (1936-2025) qu’il a présidée, célébrée avec 700 cardinaux, 4000 prêtres et 250 000 fidèles.

    Sur cette majestueuse place Saint-Pierre, où le pape François a célébré tant de fois l’Eucharistie et présidé de grandes rencontres au cours de ces 12 années, nous sommes rassemblés en prière autour de sa dépouille mortelle, le cœur triste, mais soutenus par les certitudes de la foi, qui nous assure que l’existence humaine ne s’achève pas dans la tombe, mais dans la maison du Père, dans une vie de bonheur qui ne connaîtra pas de crépuscule.

    Au nom du Collège des Cardinaux, je remercie cordialement chacun d’entre vous pour votre présence. Avec une profonde émotion, j’adresse un salut respectueux et mes vifs remerciements aux chefs d’État, aux chefs de gouvernement et aux délégations officielles venus de nombreux pays pour exprimer leur affection, leur vénération et leur estime envers le Pape qui nous a quittés. Le plébiscite des manifestations d’affection et de participation, que nous avons vu ces derniers jours après son passage de cette terre vers l’éternité, nous montre à quel point le pontificat intense du pape François a touché les esprits et les cœurs.

    Sa dernière image, qui restera gravée dans nos yeux et dans nos cœurs, est celle de dimanche dernier, jour de la solennité de Pâques, lorsque le pape François, malgré ses graves problèmes de santé, a voulu nous donner la bénédiction depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, puis est descendu sur cette place pour saluer depuis la papamobile découverte toute la foule venue assister à la messe de Pâques.

    Par notre prière, nous voulons maintenant confier l’âme du bien-aimé Pontife à Dieu, afin qu’Il lui accorde la félicité éternelle dans l’horizon lumineux et glorieux de son immense amour. La page de l’Évangile, où résonne la voix même du Christ interpellant le premier des Apôtres, nous éclaire et nous guide : “Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?”. Et la réponse de Pierre fut immédiate et sincère : “Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime”. Et Jésus lui confia la grande mission : “Pais mes brebis”. Ce sera là la tâche constante de Pierre et de ses successeurs, un service d’amour à la suite du Maître et Seigneur Jésus-Christ qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45).

    Malgré sa fragilité dernière et sa souffrance, le pape François a choisi de suivre cette voie du don jusqu’au dernier jour de sa vie terrestre. Il a suivi les traces de son Seigneur, le bon Pasteur, qui a aimé ses brebis jusqu’à donner sa vie pour elles. Et il l’a fait avec force et sérénité, proche de son troupeau, l’Église de Dieu, en se souvenant de la phrase de Jésus citée par l’apôtre Paul : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35).

    Lorsque le Cardinal Bergoglio a été élu le 13 mars 2013 par le Conclave pour succéder au pape Benoît XVI, il avait derrière lui des années de vie religieuse dans la Compagnie de Jésus et surtout il était enrichi par l’expérience de 21 ans de ministère pastoral dans l’archidiocèse de Buenos Aires, d’abord comme auxiliaire, puis comme coadjuteur et enfin, surtout, comme archevêque.

    La décision de prendre le nom de François est immédiatement apparue comme le choix d’un programme et d’un style sur lesquels il souhaitait fonder son pontificat, en cherchant à s’inspirer de l’esprit de saint François d’Assise. Il a conservé son tempérament et sa manière de guider son troupeau, et a immédiatement imprimé sa forte personnalité dans la gouvernance de l’Église, en établissant un contact direct avec les individus et les populations, désireux d’être proche de tous, avec une attention particulière pour les personnes en difficulté, se dépensant sans compter, en particulier pour les plus démunis, les exclus.

    Il a été un pape parmi les gens, avec un cœur ouvert à tous. Il a également été un pape attentif à ce qui émergeait de nouveau dans la société et à ce que l’Esprit Saint suscitait dans l’Église. Avec son vocabulaire caractéristique et son langage riche en images et en métaphores, il a toujours cherché à éclairer les problèmes de notre temps par la sagesse de l’Évangile, en offrant une réponse à la lumière de la foi et en encourageant à vivre en chrétiens les défis et les contradictions de ces années de changements, qu’il aimait qualifier de “changement d’époque”. Il avait une grande spontanéité et une manière informelle de s’adresser à chacun, même aux personnes éloignées de l’Église.

    Riche de chaleur humaine et profondément sensible aux drames actuels, le pape François a véritablement partagé les angoisses, les souffrances et les espoirs de notre époque de mondialisation, et s’est dépensé pour réconforter et encourager chacun par un message capable de toucher le cœur des gens de manière directe et immédiate. Son charisme de l’accueil et de l’écoute, unis à une manière d’être en phase avec la sensibilité d’aujourd’hui, a touché les cœurs, cherchant à réveiller les énergies morales et spirituelles. Le primat de l’évangélisation a été le guide de son pontificat, diffusant, avec une empreinte missionnaire évidente, la joie de l’Évangile, qui a été le titre de sa première exhortation apostolique Evangelii gaudium. Une joie qui remplit de confiance et d’espérance le cœur de tous ceux qui se confient à Dieu.

    Le fil conducteur de sa mission a également été la conviction que l’Église est une maison pour tous, une maison dont les portes sont toujours ouvertes. Il a souvent utilisé l’image de l’Église comme “hôpital de campagne” après une bataille qui a fait de nombreux blessés ; une Église désireuse de prendre en charge avec détermination les problèmes des personnes et les grandes souffrances qui déchirent le monde contemporain ; une Église capable de se pencher sur chaque homme, au-delà de toute croyance ou condition, pour soigner ses blessures. Ses gestes et ses exhortations en faveur des réfugiés et des personnes déplacées sont innombrables.

    Son insistance à œuvrer en faveur des pauvres a également été constante. Il est significatif que le premier voyage du pape François ait été celui à Lampedusa, île symbole du drame de l’émigration avec des milliers de personnes noyées en mer. Dans la même ligne, il y a eu également le voyage à Lesbos, avec le patriarche œcuménique et l’archevêque d’Athènes, ainsi que la célébration d’une messe à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, à l’occasion de son voyage au Mexique.

    Parmi ses 47 voyages apostoliques intenses, celui qu’il a effectué en Irak en 2021, au péril de sa vie, restera particulièrement gravé dans les mémoires. Cette difficile visite apostolique a été un baume sur les plaies ouvertes du peuple irakien, qui a tant souffert des actes inhumains de Daech. Ce voyage a également été important pour le dialogue interreligieux, autre dimension importante de son œuvre pastorale.

    Avec sa visite apostolique de 2024 dans quatre pays d’Asie- Océanie, le pape a atteint “la périphérie la plus périphérique du monde”. Le pape François a toujours mis au centre l’Évangile de la miséricorde, soulignant à plusieurs reprises que Dieu ne se lasse pas de nous pardonner : Il pardonne toujours, quelle que soit la situation de celui qui demande pardon et revient sur le droit chemin. Il a voulu le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, afin de mettre en évidence que la miséricorde est “le cœur de l’Évangile”. Miséricorde et joie de l’Évangile sont deux mots clés du pape François.

    En opposition à ce qu’il a défini comme “la culture du déchet”, il a parlé de la culture de la rencontre et de la solidarité. Le thème de la fraternité a traversé tout son pontificat avec des accents vibrants. Dans la lettre encyclique Fratelli tutti, il a voulu faire renaître une aspiration mondiale à la fraternité, car nous sommes tous enfants du même Père qui est aux cieux. Il a souvent rappelé avec force que nous appartenons tous à la même famille humaine. En 2019, lors de son voyage aux Émirats arabes unis, le pape François a signé un document sur la “Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune”, rappelant la paternité commune de Dieu.

    S’adressant aux hommes et aux femmes du monde entier, la lettre encyclique Laudato si’ a attiré l’attention sur les devoirs et la coresponsabilité envers notre maison commune. “Personne ne peut se sauver seul”. Face à la fureur des nombreuses guerres de ces dernières années, avec leurs horreurs inhumaines, leurs innombrables morts et destructions, le pape François n’a cessé d’élever la voix pour implorer la paix et appeler à la raison, à des négociations honnêtes afin de trouver les solutions possibles, car la guerre, disait-il, n’est que mort d’êtres humains, destruction de maisons, d’hôpitaux et d’écoles.

    La guerre laisse toujours le monde pire qu’il n’était auparavant : elle est toujours une défaite douloureuse et tragique pour tous. “Construire des ponts et non des murs” est une exhortation qu’il a répétée à plusieurs reprises et son service de foi en tant que Successeur de l’Apôtre Pierre a toujours été lié au service de l’homme dans toutes ses dimensions. En union spirituelle avec toute la Chrétienté, nous sommes nombreux ici à prier pour le pape François afin que Dieu l’accueille dans l’immensité de son amour. Le pape François avait l’habitude de conclure ses discours et ses rencontres en disant : “N’oubliez pas de prier pour moi”.

    Cher Pape François, nous te demandons maintenant de prier pour nous et que, du ciel, tu bénisses l’Église, bénisses Rome, bénisses le monde entier, comme tu l’as fait dimanche dernier depuis le balcon de cette basilique, dans une dernière étreinte avec tout le peuple de Dieu, mais aussi, idéalement, avec l’humanité qui cherche la vérité avec un cœur sincère et qui tient haut le flambeau de l’espérance.

  • Quasi modo... Comme des enfants nouveau-nés, alléluia!

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    Introitus Introit
    1 Petri 2, 2  
    QUASI modo géniti infántes, allelúia: rationábile, sine dolo lac concupíscite, allelúia, allelúia, allelúia. Ps. 80, 2 Exsultáte Deo adiutóri nostro: iubiláte Deo Iacob. ℣. Glória Patri. Comme des enfants nouveau-nés, alléluia : en vrais spirituels, soyez avides de lait pur, alléluia, alléluia, alléluia. Ps. 80,2 Chantez avec allégresse Dieu notre protecteur, acclamez le Dieu de Jacob. ℣. Gloire au Père.
  • Homélie pour le dimanche de la Miséricorde

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    De homelies.fr (Famille Saint-Joseph)

    Homélie (Archive 2007)

    En ce premier dimanche après Pâque, l'Eglise nous invite à tourner notre attention vers le mystère de la Divine Miséricorde, selon la demande de Jésus lui-même à Sainte Faustyna Kowalska : « Je désire qu'il y ait une fête de la Miséricorde. Je veux que cette image que tu peindras, soit solennellement bénie le premier dimanche après Pâques. Ce dimanche doit être la fête de la Miséricorde ».

    Pourtant, les textes de ce dimanche ne nous parlent pas directement de la Miséricorde. Comment faire le lien entre celle-ci et la figure de Thomas doutant de la résurrection du Seigneur et demandant des preuves bien concrètes de celle-ci ?
    « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je n'y croirai pas » : Somme toute, une telle requête n’est-elle pas normale ? En effet, serait-il bien raisonnable d’engager toute sa vie à la suite de ce prétendu ressuscité sans un minimum de garanties ?

    Ce qui est touchant ici, c’est que Jésus va consentir à cette demande de Thomas. En invitant son Apôtre à avancer la main et à la mettre dans son côté, Jésus va bien lui donner une « preuve » tangible de sa résurrection. Mais en même temps, il lui intime de cesser d'être incrédule et de devenir croyant.
    Cette injonction n'aurait pas de sens s'il s'agissait seulement de « croire » en la résurrection, puisque celle-ci est maintenant pour Thomas de l'ordre de l'évidence sensible. C’est ici que nous devons être bien attentifs. En fait, Jésus invite Thomas à dépasser une incrédulité qui ne concerne pas le fait de la résurrection mais son interprétation. C'est au niveau du sens à donner à l'événement de la résurrection du Seigneur que Thomas doit passer de l’incrédulité à la foi.

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  • Dimanche de la Miséricorde

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    Fête de la Miséricorde (source)

    Swieto Milosierdzia w Krakowie-Lagiewnikach

    La fête de la Miséricorde est célébrée le premier dimanche après Pâques ou le deuxième dimanche de Pâques, appelé actuellement Dimanche de la Divine Miséricorde. Cette fête a été instituée en 1985, tout d’abord pour l’Archidiocèse de Cracovie par son pasteur, Mgr le Cardinal Franciszek Macharski, puis célébrée dans quelques autres diocèses de Pologne. Dix ans plus tard, en 1995, le Saint Père Jean Paul II l’a étendue sur tous les diocèses de Pologne, à la demande expresse de l’Episcopat de Pologne. Le 30 avril 2000, le deuxième dimanche de Pâques et le jour de la canonisation de sainte Faustine à Rome, le Souverain Pontife Jean Paul II l’a instituée pour l’Eglise universelle.

    Qui est l’auteur de cette fête ? – Le Seigneur Jésus ! Il dit à Soeur Faustine : Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde (P. J. 299). Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoulent les grâces (P. J. 699). Jésus parlait de cette fête à Soeur Faustine dans plusieurs révélations. Il en a indiqué la date dans le calendrier liturgique de l’Eglise ; Il en a expliqué la motivation et le rôle à remplir ; Il a instruit l’Eglise sur la façon de la préparer et célébrer, et surtout Il a donné de grandes promesses dont la plus insolite est celle « d’une totale rémission de ses fautes et de leurs châtiments » à « qui s’approchera, ce jour-là de la Source de Vie » (cf. P. J. 300).

    Il faut donc recevoir pendant la fête de la Divine Miséricorde la sainte Communion après une bonne confession (difficile dans le contexte actuel... ndB), c’est-à-dire sans avoir d’attache au moindre péché, et en toute confiance en la Miséricorde Divine et la miséricorde envers autrui. Jésus dit : toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition (cf. P. J. 699). La grâce de la fête – explique l’abbé prof. Ignace Różycki – dépasse la grâce de l’indulgence plénière. Citons ses paroles : La grâce de l’indulgence plénière consiste en la rémission des seuls châtiments temporaires dûs pour avoir commis des péchés, mais elle ne remet jamais les fautes elles-mêmes. La grâce absolument extraordinaire (de cette fête) dépasse aussi toutes les grâces des 6 saints sacrements (sept, hormis le baptême), parce que la rémission de toutes les fautes et peines est uniquement la grâce sacramentelle du saint baptême. Or, le Christ a promis ici la rémission des fautes et peines en fonction de la sainte Communion reçue le jour de la fête de la Miséricorde, c’est-à-dire qu’il Il l’a élevée au rang d’un « second baptême. » Comment se préparer à la fête de la Divine Miséricorde ? – Par une neuvaine qui consiste à réciter le Chapelet à la Miséricorde Divine pendant 9 jours consécutifs, à partir du Vendredi Saint. Jésus insista : Dis, ma fille, que la fête de la Miséricorde a jailli de mes entrailles pour la consolation du monde entier (P. J. 1517).

  • Le côté transpercé de Jésus, fontaine de miséricorde divine

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    De John Grondelski (*) sur le National Catholic Register :

    11 avril 2021

    Le côté transpercé de Jésus est une fontaine de miséricorde divine

    " Ô sang et eau, qui avez jailli du cœur de Jésus comme une fontaine de miséricorde pour nous, nous nous confions en vous. "

    François-Joseph Navez, “The Incredulity of Saint Thomas,” 1823François-Joseph Navez, "L'Incrédulité de saint Thomas", 1823 (photo : Public Domain)

    Aujourd'hui, c'est le deuxième dimanche de Pâques et le dimanche de la Miséricorde divine. Ce n'est pas un dimanche après Pâques, mais un dimanche de Pâques, parce que tout le temps pascal - les 50 jours qui vont de Pâques à la Pentecôte - est une célébration unifiée du mystère pascal dans laquelle "la joie de la Résurrection" ne peut être contenue dans un seul jour ou même dans une seule octave. La Pâque dure 50 jours.

    Les Évangiles de dimanche dernier nous ont laissés au tombeau vide - l'Évangile de la Veillée pascale relate la rencontre de Marie-Madeleine et de ses compagnons avec le jeune homme, qui leur montre le tombeau vide. L'Évangile de la messe du jour de Pâques raconte comment les saints Pierre et Jean se sont rendus au tombeau et l'ont trouvé vide, voyant les linges funéraires mis de côté et "voyant et croyant". 

    L'Évangile d'aujourd'hui (Jean 20, 19-31) relate la première rencontre des Apôtres avec le Christ ressuscité. Bien qu'une semaine se soit écoulée pour nous, l'Évangile raconte les événements de la nuit du dimanche de Pâques, lorsque les Apôtres - derrière des portes verrouillées, terrés et effrayés - reçoivent la visite de Jésus ressuscité. 

    Ils ont reçu toutes sortes de rapports. Marie-Madeleine voit d'abord un tombeau vide, puis rencontre le Jardinier qu'elle reconnaît comme étant Jésus. Pierre et Jean se sont également rendus au tombeau vide. Peut-être que les disciples qui sont partis frustrés vers Emmaüs sont revenus. Quoi qu'il en soit, les apôtres eux-mêmes rencontrent enfin le Seigneur ressuscité.

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  • Revenir au vrai sens de la miséricorde divine

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    De Luisella Scrosati sur la NBQ :

    Retour au vrai sens de la miséricorde de Dieu

    Dieu veut toujours pardonner, c'est l'homme qui parfois lui résiste et le rejette. Pour cette raison, il n’existe pas d’obligation présumée de toujours se conformer. Le prochain pape devra donc corriger
     
    25_04_2025

    Photo Vatican Media/LaPresse

    En vue du prochain Conclave, nous publions une série d'articles approfondis inspirés du document signé par Dèmos II https://lanuovabq.it/it/lidentikit-del-prossimo-papa-gli-appunti-di-un-cardinale  (un cardinal anonyme) qui fixe les priorités du prochain Conclave pour réparer la confusion et la crise créées par le pontificat de François.

    La miséricorde de Dieu est le souffle de l’âme ; Sans elle, personne n’est sauvé, ni personne ne peut espérer le salut. « Misericordias Domini in æternum cantabo » (Ps 88, 2) : la vie éternelle sera un hymne perpétuel à la miséricorde de Dieu, qui ne nous a pas laissés esclaves du péché, mais nous a pardonnés et renouvelés par le Sang versé du Fils de Dieu et nous a fortifiés par le Corps offert du Seigneur.

    Comme l'a enseigné saint Jean-Paul II, le mystère de la Rédemption est le mystère de la justice qui naît de la miséricorde et conduit à la miséricorde : « Dans la passion et la mort du Christ - dans le fait que le Père n'a pas épargné son Fils, mais l'a « traité comme péché pour nous » - s'exprime la justice absolue, car le Christ subit la passion et la croix à cause des péchés de l'humanité. Il s’agit même d’une « surabondance » de justice, car les péchés de l’homme sont « compensés » par le sacrifice de l’Homme-Dieu. Or, cette justice, qui est proprement une justice « faite sur mesure » par Dieu, naît tout entière de l’amour : de l’amour du Père et du Fils, et porte du fruit tout entier dans l’amour » ( Dives in misericordia , 7). La fausse opposition entre miséricorde et justice se dissout dans cette justice divine qui « naît de l'amour et s'accomplit dans l'amour » et restitue à l'homme cette « plénitude de vie et de sainteté qui vient de Dieu » ( Ibidem ) et cautérise « la racine même du mal dans l'histoire de l'homme » ( Ibidem , 8).

    Nous trouvons ainsi à la fois une relation mutuelle entre la miséricorde et la justice, et une opposition totale entre la miséricorde et le mal, de sorte que l'œuvre de la miséricorde divine ne consiste pas à excuser les péchés de l'homme, mais à le régénérer à la vie de la grâce. Toute la vie et l’action de l’Église sont la proclamation et la réalisation de cette justice divine miséricordieuse, ou, si vous préférez, de la juste miséricorde. La passion et la mort du Christ annoncent la volonté salvifique universelle de Dieu (cf. 1 Tm 2, 4) : personne, si grand soit son péché, n’est exclu de l’offre de ce pardon et de cette régénération. Il est donc entendu que la miséricorde ne détruit pas la justice, mais la rétablit et la perfectionne ; afin qu'elle ne se limite pas à déclarer juste le pécheur qui l'accueille, mais qu'elle le rende véritablement tel.

    Dans l’enseignement constant de l’Église, il a toujours été clair que cette vérité extraordinaire est offerte à l’homme, selon la nature de ce dernier, c'est-à-dire dans le plein respect de sa liberté. Et la raison en est très simple : le salut de l’homme n’est rien d’autre que « cet amour de Dieu […] répandu dans nos cœurs » (Rm 5, 5), qui nous rend capables d’aimer en retour. Et il n’est pas possible d’aimer à nouveau sans liberté. L’homme n’a pas d’autre but que d’aimer Dieu de tout son être et le salut réside précisément dans cette capacité retrouvée d’aimer, sous l’influence de la grâce divine et du concert des vertus théologales et cardinales et des dons du Saint-Esprit. La grâce qui meut, soutient, purifie et élève est toujours une grâce offerte à l'homme, appelé à correspondre à ces mouvements intérieurs par son adhésion : comme on le sait, la grâce n'enlève pas la nature, mais la purifie et la perfectionne.

    Au cours de ce pontificat, nous avons été témoins à plusieurs reprises de déclarations verbales et d’expressions écrites parfois ambiguës et parfois carrément erronées, qui ont créé la confusion parmi les fidèles, conduisant à penser que le salut est une œuvre unilatérale de Dieu et provoquant un rapprochement dangereux avec la conception luthérienne du salut dans la double hypothèse de la sola fide et de la sola gratia . Il devient plus que jamais nécessaire de réitérer le principe brillamment résumé par saint Augustin : « Sans ta volonté, la justice de Dieu ne sera pas en toi. Sans doute, la volonté n'est que la tienne, la justice n'est que celle de Dieu. Sans ta volonté, la justice de Dieu peut être là, mais elle ne peut être en toi si tu es contre elle [...]. C'est pourquoi, celui qui t'a formé sans toi ne te rendra pas juste sans toi » ( Discours , 169, 11. 13).

    Dieu veut toujours pardonner, mais son pardon n’atteint pas toujours les hommes , à cause de leur résistance à la repentance. La repentance est obtenue par la grâce, mais c’est en même temps un acte de l’homme qui rejette le péché, reconnaît sa culpabilité et se tourne vers la miséricorde de Dieu. Elle entraîne inséparablement avec elle la volonté de ne plus pécher ; Sans cette volonté, le péché continue de s’accrocher au cœur de l’homme. C’est donc une contradiction de croire que le pardon divin puisse entrer « de force » dans le cœur d’un homme qui garde ce cœur fermé à la miséricorde par l’attachement au péché ; ce serait comme dire que la miséricorde divine force l’homme à l’acte libre d’amour.

    C'est pourquoi une attention particulière a été portée aux ambiguïtés concernant le devoir présumé du confesseur d'absoudre toujours , ainsi qu'à la possibilité d'admission à l'Eucharistie de personnes qui continuent à vivre more uxorio, selon l'interprétation de l'exhortation post-synodale Amoris Lætitia.C'est ce qu'a donné la Lettre des évêques de la région de Buenos Aires du 5 septembre 2016, une interprétation que le pape François a soutenue dans la lettre du même jour adressée à Monseigneur Sergío Alfredo Fenoy.

    Il s’agit de positions qui mûrissent sur la base erronée du pardon comme acte unilatéral de Dieu, indépendamment de la réponse de l’homme, et qui révèlent en même temps une conception incohérente et déficiente de l’Église. L'accent a été mis sur la réduction de la responsabilité des personnes, sur l'éventuel manque de pleine conscience et de consentement délibéré, ce qui diminuerait, voire éliminerait, la responsabilité de la personne dans un acte pécheur. De cette réduction de responsabilité dériverait la possibilité, dans certains cas, d’absoudre et par conséquent d’admettre à la communion eucharistique des personnes qui continuent à vivre dans une situation objective de péché.

    Suivre cette voie signifie déformer le sens de la réalité de l’Église et de l’absolution sacramentelle. Tout d’abord, parce que l’Église se prononce sur ce qui est manifeste, dans la mesure où cela contredit la loi de Dieu et la discipline de l’Église. Et cela parce que le chrétien appartient à l’Église visible, avec laquelle il est appelé à se réconcilier. La confession sacramentelle n’est en effet pas en premier lieu le « lieu » où se joue la relation entre la conscience personnelle et Dieu ; le sacrement de pénitence est au contraire le lieu où le pénitent s'approche de Dieu à travers l'Église et en tant que membre de l'Église. Le forum sacramentel ne coïncide pas avec le forum de la conscience ; et c'est pour cette raison que l'Église laisse ce dernier au jugement infaillible de Dieu – un forum qui inclut aussi la question du degré de conscience de l'homme dans l'accomplissement d'un acte moralement répréhensible – tout en se réservant le jugement sur ce qui est manifeste.

    Par conséquent, si le pénitent ne manifeste pas une volonté sincère de se détacher d'une conduite pécheresse, le confesseur a le devoir de différer l'absolution sacramentelle, sans que cela implique un jugement sur le degré de conscience de la personne. De même, l’Église a le devoir de refuser les sacrements à ceux qui vivent une situation de péché public manifeste, précisément parce qu’elle met en évidence une incompatibilité objective entre la conduite publique de la personne et les commandements de Dieu et de l’Église. S'écarter de cette logique signifie nécessairement ne plus comprendre la réalité de l'Église comme société visible, aboutissant entre autres à la présomption de croire que l'on peut connaître quelle est la situation intérieure du pénitent, en « mesurant » sa conscience.

    Il devient donc urgent et nécessaire de réitérer ces principes fondamentaux et de revenir à la mesure du saint Évangile, qui annonce la miséricorde de Dieu en même temps que la nécessité de la conversion et de la pénitence : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15).

  • Saint Marc l'Evangéliste (25 avril)

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    Du Père Bernard Domini sur le site de la Famille Missionnaire de Notre-Dame :

    (archive du 25 avril 2017) St Marc (P. Bernard)

    Nous fêtons avec joie et reconnaissance,  en ce 25 avril, l’évangéliste Saint Marc, que Benoît XVI appelle « le collaborateur de Pierre». Le Père, avec énergie, nous a souvent rappelé que St Marc ne doit pas être confondu avec Jean-Marc, qui a accompagné Saint Paul et Saint Barnabé dans leur premier voyage apostolique. Pour la Bse Anne-Catherine Emmerich, il s’agit de deux hommes bien distincts.

    La Tradition ne nous a pas transmis beaucoup d’éléments sur la vie de Saint Marc. ACE dit qu’il habitait dans le Nord de la Terre Sainte et qu’il a été un disciple de Jésus mais qu’il n’était pas toujours avec Jésus. Il fut l’un de ceux qui se scandalisèrent lorsque Jésus dit qu’il fallait manger sa chair et boire son sang. Il se scandalisa aussi de la folie de Marie Magdeleine oignant Jésus avec un parfum très cher ! Il abandonna les disciples après l’arrestation de Jésus et ne revint qu’au moment de l’apparition de Jésus sur la montagne.

    Il accompagna souvent St Pierre ensuite puis mourut martyr à Alexandrie. Papias disait : Marc, qui avait été l'interprète de Pierre, écrivit exactement tout ce dont il se souvint, mais non dans l’ordre. Il ne se souciait que d'une chose : ne rien omettre de ce qu'il avait entendu, et ne rien rapporter que de véritable. Saint Irénée écrit qu'après la mort de Pierre et de Paul, Marc, disciple et interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce qui avait été prêché par Pierre (Contra haereses, Livre III, chapitre I, 1). Tertullien attribue à Pierre ce que Marc a écrit (Adversus Marcionem, Livre IV, chapitre V). St Clément d'Alexandrie et Origène soulignent le scrupule de St Marc d’écrire selon ce que Pierre lui avait enseigné. Le grand saint Jérôme parle de Marc, l’interprète de l'apôtre Pierre et le premier évêque d'Alexandrie. Le témoignage d’Eusèbe de Césarée est important : Pierre établit aussi les églises d'Egypte, avec celle d'Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s'occupait de l'Italie et des nations environnantes ; il envoya don Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l'Egypte.

    Pourquoi l’évangile selon Saint Marc est-il symbolisé par le lion ? Parce que, d’une part, le lion fait partie des quatre bêtes de la vision d’Ezechiel (1,10), et de Saint Jean (Ap 4,7-8) et que, d’autre part, l’évangile selon Saint Marc commence par la prédication de Jean-Baptiste dans le désert dont le lion est l'animal.

    En cette Fête de l’évangéliste Saint Marc, nous devons encore rappeler le primat du témoignage des évangélistes, qui est fondamental pour notre Foi. Comme nous l’Eglise le rappelle, en ce temps pascal, la Foi chrétienne ne se fonde pas sur une idéologie mais sur les faits réels de l’Histoire du Salut ! Le Père et Monsieur Gérard Soulages ont combattu les graves erreurs modernistes de notre temps, qui niaient l’historicité des évangiles. Benoît XVI a donné un enseignement lumineux dans son livre en trois tomes sur Jésus de Nazareth. L’historicité des évangiles ne devraient plus être remise en question, étant donné qu’un document dogmatique du Concile Vatican II, Dei Verbum, affirme avec autorité : « Notre sainte Mère l'Eglise a tenu et tient fermement et avec la plus grande constance, que ces quatre Evangiles, dont elle affirme sans hésiter l'historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus le Fils de Dieu, durant sa vie parmi les hommes, a réellement fait et enseigné pour leur salut éternel, jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel… Les évangélistes sont des apôtres ou des hommes évangéliques (DV 18). Ils sont donc témoins oculaires et serviteurs de la Parole. Saint Marc n’est pas un apôtre, mais il est le témoin fidèle de Pierre, le chef des apôtres. Il n’a transmis scrupuleusement que ce que Pierre enseignait avec l’autorité du grand témoin qu’il était, selon ce que Dei Verbum enseigne : Que ce soit à partir de leur propre mémoire et de leurs souvenirs, ou à partir du témoignage de ceux qui "furent dès le début ", ils composèrent leurs écrits dans le but de nous faire éprouver la "solidité" des enseignements que nous avons reçus (DV19). A la suite du Père, soyons fidèles et fermes pour transmettre cet autre enseignement du Concile qu’aucun exégète ou théologien n’a le droit de contester : « Toujours et partout l'Eglise a tenu et tient l'origine apostolique des quatre Evangiles. Ce que les apôtres, en effet, sur l'ordre du Christ, ont prêché, par la suite eux-mêmes et des hommes apostoliques nous l'ont, sous l'inspiration divine de l'Esprit, transmis dans des écrits qui sont le fondement de la foi, à savoir, l'Evangile quadriforme selon Matthieu, Marc, Luc et Jean (DV 18).

    Concluons par la tradition conservée à Venise au sujet du corps de Saint Marc qui repose en cette ville : en 828, la ville de Venise en Italie se cherche un nouveau puissant protecteur céleste pour la protéger et pour remplacer saint Théodore afin de rivaliser avec Rome et son grand saint patron saint Pierre. Deux marchands vénitiens ravirent ses reliques sacrées dans la petite chapelle où elle se trouvait depuis sa mort. La basilique Saint-Marc de Venise a été spécialement construite pour les accueillir. Saint Marc devint ainsi le Saint Patron de Venise avec son lion comme symbole de la ville. Marc était venu évangéliser la région par bateau et avait fait naufrage dans la lagune qui allait donner naissance en 452 à Venise. Un ange lui était alors apparu et lui avait dit ces mots :" Paix sur toi Marc mon évangéliste, tu trouveras ici le repos." Remercions Saint Marc et, avec lui, soyons rigoureux pour ne transmettre dans notre prédication que ce que Jésus a réellement dit, réellement fait et ce qu’Il a réellement été : Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, le Sauveur.