Cantique du pain
La Boulangère en son logis pieux,
Avril venant, reçut le grain de Dieu.
L’a mis à l’ombre en son humble grenier.
L’a serré là, pendant neuf mois entiers
LE CHOEUR
" Faites-nous le Pain,
Marie, ô Marie !
Faites-nous le Pain,
Car nous avons faim. "
La Boulangère a pris un long chemin
pour s’en aller à la Maison du Pain,
Pour le pétrir elle a peiné la nuit.
L’a mis au monde, environ la minuit.
LE CHOEUR
" Cuisez-nous le Pain,
Marie, ô Marie !
Cuisez-nous le Pain,
Car nous avons faim. "
L’a cuit trente ans au feu de sa maison,
A la chaleur de sa belle saison,
A la douceur de son coeur le plus doux,
Le tendre Pain, le Pain blond, le Pain roux.
LE CHOEUR
" Portez-nous le Pain,
Marie, ô Marie !
Portez-nous le Pain,
Car nous avons faim. "
Après trente ans, l’ayant du four ôté,
Son fils unique, en ville, l’a porté
A tous les gens affamés d’alentour,
Le Pain nouveau, le Pain tout chaud d’Amour.
LE CHOEUR
" Servez-nous le Pain,
Marie, ô Marie !
Servez-nous le Pain,
Car nous avons faim. "
Pour trente sols, le marchand l’a vendu.
Pour trente sols, mille dents l’ont mordu
Au grand repas qui fut un vendredi
Servi pour l’homme à l’heure de midi
LE CHOEUR
" Livrez-nous le Pain,
Marie, ô Marie !
Livrez-nous le Pain,
Car nous avons faim. "
Mais quand l’a vu meurtri, rompu, détruit
Le Pain vivant qu’elle avait fait de nuit,
Comme un agneau par les loups dévoré,
La Boulangère en grand deuil a pleuré.
LE CHOEUR
" Pleurez sur le Pain,
Marie, ô Marie !
Pleurez sur le Pain,
Car nous avons faim. "
interparole-catholique