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  • Embryons humains : un marché (in)humain, mondial et colossal

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    De RCF :

    Embryons, un commerce (in)humain

    Présentée par Blanche Streb PR-24602

    Embryons, un commerce (in)humain

    © DR

    Blanche Streb revient sur une enquête parue dans La Croix l’hebdo. Une enquête menée tambour battant, en Inde, Au Népal, en Irlande, en France, par la journaliste Louise Audibert.

    Tout est parti d’une rencontre qu’elle a faite dans un vol qui l’emmenait de Paris à New Dehli. Aux côtés de la journaliste Louise Audibert dans l’avion, un livreur un peu particulier avec qui elle entame la conversation. Il lui confie détenir, dans son simple bagage à main, les plus petits passagers clandestins qui soient : des embryons humains. Des embryons cryogénisés, c’est à dire congelés dans l’azote liquide, à moins 196 degrés.

    Mais pourquoi les promener dans les airs, me demanderez-vous ?  C’est ce qui fait tout l’intérêt de cette enquête : elle met la lumière sur l’un des maillons de l’immense chaine de production que constitue la Gestation Par Autrui. La GPA. 

    Ces embryons, conçus en éprouvette à un endroit du globe, sont tout simplement déracinés pour être implantés dans un nouvel univers, temporaire, le corps, et si possible pas le cœur, d’une mère porteuse. Une femme, qui, presque toujours pour de l’argent, portera cet enfant, tachera d’obéir aux consignes qui lui seront données, fera en sorte d’honorer le contrat qu’elle aura signé, mais surtout essayera, à son cœur défendant, de ne pas s’attacher à celui ou celle qui prend vie, et grandit, en son sein et sa vie. 

    À Kiev, en Ukraine, l’un des pays où le marché de la GPA est le plus développé, la journaliste a rencontré Katarina, qui a été mère porteuse pour un couple égyptien. Au troisième mois de grossesse, Katarina a dû quitter sa propre famille et s’installer chez les commanditaires pour mettre au monde, dans leur pays, la petite fille portée pour eux. Elle raconte avoir subi une césarienne sans péridurale, avoir vu et entendu pleurer le bébé, mais n’avoir pas voulu la prendre dans ses bras, car sinon, confie-t-elle, elle savait ne plus vouloir, ou pouvoir, la donner. 

    La réalité de la GPA, c’est aussi celle-là. Ces embryons humains sont figés dans le temps. Parfois, ils ont été conçus totalement hors-sol, "hors- corps", car issus d’hommes et de femmes qui ne se connaissent même pas et ne seront jamais les parents de l’enfant en question. Nous sommes entrés dans l’ère du "bébé Amazon", ce bébé qu’on commande assis derrière son ordinateur. En achetant ici du sperme, là-bas une donneuse d’ovocytes, ailleurs, encore, une mère porteuse. En enrichissant, au passage, nombre d’intermédiaires, selon les pays, depuis les cliniques high tech à but lucratif qui ont pignon sur rue aux sordides "usines à bébé" dans lesquelles des femmes sont exploitées. 

    Nous sommes là dans l’œil d’un marché (in)humain, mondial et colossal.

  • Comment expliquer la déchristianisation de la société belge ?

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    De Frédéric Close, en "opinion" sur le site de la Libre :

    6 novembre 2020

    Pourquoi la Belgique se déchristianise-t-elle ?

    Dans un monde où la sécularisation et le matérialisme gagnent du terrain, la catholicité a perdu une grande part de sa crédibilité auprès des Belges. Comment expliquer ce recul de la spiritualité ? Au sortir de la Première Guerre mondiale, Paul Valéry constata que les civilisations étaient mortelles. C’était une évidence que le déclin de l’Occident ne cesse de confirmer en ce qui concerne la nôtre. Quelques décennies plus tard, on a prêté à André Malraux la prédiction que le XXIe siècle serait religieux. Ici, rien ne semble moins sûr, quand bien même, comme d’aucuns le soutiennent, la prophétie aurait annoncé un siècle, non pas "religieux", mais "spirituel" (ce qui l’élargissait aux philosophies athées).

    Voici bien des années que, dans nos régions, les croyants de toutes obédiences craignaient non tant de nouvelles "guerres de religion" que "la guerre aux religions", autrement dit la recherche d’une prédominance toujours plus invasive du matérialisme à tous les niveaux de la société. Ceci aurait entraîné une atteinte insidieuse à la liberté des cultes mais aussi une inquiétante progression des fondamentalismes. On observe, en réalité, que d’aucuns renoncent soit à la pratique religieuse soit même à leurs convictions, tandis que certains autres, au contraire, manifestent leur foi avec une radicalité parfois aveugle, intolérante et prosélyte. Entre ces deux tendances extrêmes, la majorité des croyants se font de plus en plus discrets, de crainte d’être reniés par les uns ou injustement assimilés aux autres…

    Et de la sorte, les monothéismes et leurs règles morales ont tous été victimes ces derniers temps d’une évolution irréversible des mentalités et des législations. Il s’agit notamment de la libération sexuelle et de ses conséquences en matières éthiques, mais il s’agit surtout de leurs répercussions sur la cellule familiale et, par là même, sur l’éducation des enfants et l’accompagnement des jeunes.

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  • L'Eglise tourne-t-elle le dos à l'héritage de Jean-Paul II ?

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    Du blog "Le goût des lettres" :

    5 novembre 2020

    L’Église catholique est-elle fidèle à l’héritage de Jean-Paul II ?


    Né il y a cent ans, mort il y a quinze ans, Jean-Paul II a marqué de son empreinte l’Église catholique, qui l’a canonisé en 2014, avant, peut-être, de le déclarer docteur de l’Église, voire co-patron de l’Europe, comme le souhaitent certains membres de l’épiscopat polonais. Il semble donc que l’Église romaine a pleinement rendu hommage à Karol Wojtyla, et su recueillir les fruits multiples de ce pontificat hors normes. Pourtant, à y regarder de plus près, ne trouve-t-on pas de nombreux signes, discrets, mais révélateurs, qui témoignent d’une certaine prise de recul par rapport à l’enseignement de ce pape ? La crise actuelle de l’Église catholique n’est-elle pas en partie due à cet oubli ?

    Jean-Paul II, on le sait, a beaucoup produit. À la fois grand philosophe et grand mystique, ascète, sportif, miraculé, il a traité de quasiment tous les domaines de la vie religieuse, intellectuelle et sociétale : sur ses quatorze encycliques, trois sont consacrées aux différentes personnes de la Trinité, d’autres sont consacrées à la morale, à la défense de la vie, aux rapports entre foi et raison, au travail dans le monde moderne, à l’action sociale de l’Église, etc. Une pensée extrêmement profonde, documentée, qui puise sa richesse dans la prière et la vie de la foi, et pas seulement dans les livres. Le massif est très imposant. A-t-il été reçu à sa juste mesure ?

    Dans sa première encyclique, Deus caritas est (2005), Benoît XVI cite le philosophe Friedrich Nietzsche dès le troisième paragraphe. C’est, à ma connaissance, la première fois que ce penseur est cité dans une encyclique catholique. Jean-Paul II, lui, n’est cité que deux fois dans tout le texte, et pas avant le chapitre 27. Jean-Paul II avait pour sa part rendu hommage à son prédécesseur Jean-Paul Ier dès le second paragraphe de sa première encyclique, Redemptor hominis.

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  • Élections américaines — propagande, chaos, fraudes et urnes...

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    à découvrir sur ce site

  • Un Munich de chaque instant

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    5 novembre 2020

    La cohésion européenne à l’épreuve de la Turquie

    « Nous avons franchi avec la Turquie un palier inadmissible », a affirmé le 4 novembre le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, en réponse aux questions des sénateurs sur les tensions diplomatiques avec ce pays. « Nous attendons de la Turquie, qu’elle cesse son comportement belliqueux dans le voisinage européen » (en Syrie, en Méditerranée orientale, en Libye, au Haut-Karabagh) et que son président arrête de menacer la France et d’insulter son président, a précisé Jean-Yves Le Drian. Et le ministre d’évoquer le Conseil européen de décembre pour lequel, a-t-il dit, « toutes les options sont sur la table » s’agissant des relations de l’UE avec la Turquie. Toutes les options, y compris celle du profil bas ?

    Le contentieux avec la Turquie est redoutable pour l’unité de l’UE et pour la crédibilité de la France. Celle-ci est devenue la cible principale d’Erdogan, après s’être retrouvée bien seule pour soutenir la Grèce contre les incursions et les activités de forage turques dans ses eaux territoriales, en déployant des navires de guerre et des avions de combat dans la région. Pour avoir défendu le droit de publier des caricatures lors de l'hommage à Samuel Paty, l’enseignant décapité, Emmanuel Macron a été accusé d’« islamophobie » par le président turc qui en a rajouté en estimant qu'Emmanuel Macron devait « faire des examens de santé mentale » et en appelant tous les musulmans à boycotter les produits français. L’annonce par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 2 novembre, de la dissolution du groupe ultranationaliste turc « Les Loups gris » après des attaques de Turcs (ils sont 700 000 en France) contre des Arméniens près de Lyon et de Vienne, a ravivé les tensions. Ankara a crié à la « provocation » et annoncé qu’il répliquerait « de la plus ferme des manières ».

    Du côté de l’UE, on se hâte lentement vers la fermeté. Les dirigeants de l'UE ont condamné jeudi 29 octobre les provocations et la rhétorique « totalement inacceptables » d'Ankara à l'encontre de la France, mais ne décideront aucune mesure avant leur sommet en décembre, a annoncé le président du Conseil, Charles Michel. Dans une langue toute diplomatique, il a indiqué que l'UE avait décidé de « travailler sur deux pistes : une piste positive et une piste moins positive... Jusqu'à présent la Turquie n'a pas choisi la voie positive (sic). Nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet en décembre », s’est-il hâté de conclure. Pas de quoi faire trembler Erdogan !

    « Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition », avait averti Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Mais son pays, l’Allemagne, qui accueille 4 millions de Turcs sur son territoire, est le plus tiède des 27. La chancelière Angela Merkel ne veut pas subir les contre-coups de réactions un peu vigoureuses des Européens. Engagée dans une perpétuelle médiation avec le président turc, elle bloque les demandes de sanction des autres États membres. Parmi ces membres de l’UE, outre l’Allemagne, plusieurs ont des intérêts économiques avec la Turquie : commerce, investissement, services bancaires mais aussi ventes d'armes : la Grèce a demandé à l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie de suspendre les licences accordées à la Turquie. Enfin, à des degrés divers, les pays européens subissent le chantage migratoire pratiqué sans vergogne par le président turc qui menace de dénoncer l’accord sur les réfugiés négocié en 2016 directement par Merkel au nom de l’UE avec Erdogan. Cette menace est assortie d’allusions à de possibles attentats islamiques : le 22 mars 2017, Recep Tayyip Erdogan avait carrément déclaré qu'aucun Européen ne pourrait plus « faire un pas dans la rue en sécurité » si l'Union européenne (UE) maintenait envers la Turquie une attitude hostile.

    « Ce n'est pas une question uniquement grecque, chypriote ou française, c'est une question européenne qui est sur la table. C'est pourquoi nous devons, tous ensemble, répondre à ces attaques contre l'Union européenne », insiste le leader du Parti Populaire Européen (PPE), Manfred Weber. Parmi les députés européens qui s’indignent de la passivité de l’UE et osent « mettre les pieds dans le plat », François-Xavier Bellamy (PPE) : « Erdogan frappe toujours l'Arménie, et fait de nombreuses victimes. Il menace encore la Grèce et Chypre. Il reproche maintenant à nos pays de vouloir lutter contre le terrorisme islamiste... Et le Conseil européen n’ose même pas parler de sanctions. C’est un Munich de chaque jour. » (Son intervention 21 octobre au Parlement européen) Munich ? « La politique de l’apaisement revient à nourrir un crocodile en espérant qu’il vous mangera en dernier » avait alors prévenu Churchill.

  • Cloches des jours de fête pour le cardinal Pell. Glas pour la Secrétairerie d'État

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    5 novembre 2020

    Cloches des jours de fête pour le cardinal Pell. Glas pour la Secrétairerie d'État

    "Les affaires du Vatican. La vengeance de Pell sur la Secrétairerie d'État" : tel était le titre d'un billet de Settimo Cielo du 11 juin dernier.

    Mais aujourd'hui, les cloches sonnent pour cette revanche. Parce que la salle de presse du Vatican a fait circuler le texte d'une lettre du pape François qui donne le coup de grâce précisément à ces mêmes chefs de la Secrétairerie d'État qui, en 2017, avaient rejeté et humilié les projets de réforme du cardinal australien.

    (Pour mémoire, c'est le pape François lui-même qui a donné à George Pell les pleins pouvoirs pour réformer les finances du Vatican, puis les a rapidement révoqués au profit de ses adversaires, sauf aujourd'hui pour enregistrer ce nouveau tournant, cette fois-ci en soutien au cardinal).

    Le texte complet de la lettre de François au Cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin se trouve à la page 7 de l'édition d'aujourd'hui de "L'Osservatore Romano", avec la référence en première page.

    La lettre porte la date du 25 août et se termine par la fixation "avant le 1er novembre" de la mise en œuvre des changements qui y sont édictés.

    Mais il est évident qu'à la Secrétairerie d'État, ils n'ont pas dû se mettre au travail avec la diligence requise, étant donné que ce n'est que "dans la soirée d'hier, 4 novembre" - comme l'a indiqué la salle de presse du Vatican - que le cardinal Parolin et les autres membres se sont réunis autour du Pape pour une première réunion visant à l'entreprise.

    Et l'entreprise consiste précisément dans ce que le Secrétariat d'État a jusqu'à présent toujours refusé de faire : la livraison de tous ses biens mobiliers et immobiliers à la banque centrale du Vatican, l'APSA, sous "le contrôle du Secrétariat à l'économie", c'est-à-dire du bureau initialement présidé par le cardinal Pell.

    Mais dans sa lettre, le pape en dit plus.

    Il fait explicitement référence aux "investissements réalisés à Londres" et au tristement célèbre "Centurion fund", dont - ordonne-t-il - "nous devons partir le plus vite possible".

    De ses recettes et dépenses ordinaires, le secrétariat d'État devra rendre compte et obtenir l'approbation. Et ses activités secrètes devront également passer par le contrôle de la commission "pour les affaires confidentielles" récemment créée sous la présidence du cardinal Kevin Farrell.

    Le Secrétariat d'État ne pourra pas non plus prétendre superviser un autre organe du Saint-Siège, en matière économique et financière.

    En bref, "sachant que la Secrétairerie d'État n'aura plus à administrer ni à gérer de biens, il sera opportun qu'elle redéfinisse sa charge administrative, ou qu'elle évalue la nécessité de son existence".

    Le "terminus ad quem" fixé par le pape pour ce dépouillement était, comme on l'a dit, le 1er novembre, la fête de la Toussaint.

    Peut-être que le 2, le jour des morts, aurait été plus approprié.

    Lire également, sur Vatican News : La gestion des fonds de la Secrétairerie d'État est transférée à l'Apsa