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  • Le Congo n’est pas digne de la démocratie ?

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    1. RD Congo : Elections ou comment tuer la démocratie !

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    7 janvier 2024,  dans la « Libre Afrique », Hubert Leclercq cède la parole à l’opinion de Jean-Claude Mputu :

    Jean Claude Mputu est le directeur adjoint de Resource Matters (ONG) :  Il accompagne les partenaires des Resource Matters et coordonne leurs actions en vue d’en augmenter l’impact sur le terrain. Il coordonne aussi le volet électricité de leurs programmes.

    Titulaire d’un doctorat en Relations Internationales, Jean Claude Mputu a longtemps travaillé comme chercheur à l’Université de Liège avant de rejoindre le National Democratic Institute où il a coordonné les activités en RDC et leur programme sur les partis politiques ainsi que la participation des femmes et des jeunes en politique. Citoyen engagé, il a beaucoup travaillé avec la société civile congolaise pour le suivi des activités politiques, électorales et de gouvernance démocratique.

    Jean Claude Mputu espère, par son engagement, changer l’avenir de la RDC pour que sa population puisse enfin profiter des nombreuses richesses dont regorge ce pays. Il n’y a pas d’autres alternatives, a-t-il l’habitude de dire :

    « Ceci est le plaidoyer d’un citoyen qui voit son pays s’enfoncer dans le déni, le mensonge, la corruption et les antivaleurs »

     Mais qui malgré tout continue à vouloir croire qu’un autre avenir est possible : car il est convaincu que le Congo en vaut la peine et que les Congolais ont trop souffert. La manière dont les élections générales de décembre 2023 ont été planifiées et mises en œuvre en RDC constituent un véritable projet pour tuer la démocratie

    « C’est pourquoi, je voudrais m’interroger avec vous. Quels sont les critères d’une bonne élection et pourquoi les organise-t-on ? Si les élections doivent permettre à un peuple de choisir librement et légalement ses dirigeants en toute indépendance, transparence, alors qui peut me dire qu’en décembre 2023, la RDC a connu des élections ?

    « Au commencement de tout il y a eu la corruption et le mépris des lois pour désigner Kadima comme Président de la CENI. Malgré les protestations des Églises catholique et protestante, la communauté internationale a fermé les yeux et nous ont poussé à donner une chance à Kadima. Le peuple fatigué et victime de la tricherie de 2018 voulait des nouvelles élections et a préféré rester calme.

    Ensuite un enrôlement bâclé, avec des cartes d’électeurs qui s’effacent après quelques mois. Tout le monde a fermé les yeux. La CENI a refusé un audit externe et indépendant d’un fichier électoral inexistant, le monde a fermé les yeux, les ambassades occidentales ont rivalisé des communiqués pour soutenir et accompagner la CENI. Dans quel pays démocratique aurait-on voulu des élections sans connaître la liste des électeurs ?

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  • En mars et mai 2024 : deux retraites selon les Exercices spirituels de Saint Ignace

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    Retraites de Saint Ignace en Belgique (FSSP)

    « Les Exercices [spirituels] sont un don que l’Esprit du Seigneur a fait à l’Église tout entière : (…) instrument précieux et efficace pour la croissance spirituelle des âmes, pour leur initiation à la prière, à la méditation, dans ce monde sécularisé où Dieu semble absent. À une époque comme celle d’aujourd’hui, où la confusion et la multiplicité des messages, la rapidité des changements et des situations rendent particulièrement difficiles, à nos contemporains, de mettre de l’ordre dans leur vie et de répondre avec décision et joie à l’appel que le Seigneur adresse à chacun de nous, les Exercices Spirituels représentent une voie et une méthode particulièrement précieuses pour chercher et trouver Dieu, en nous, autour de nous et en chaque chose, pour connaître sa volonté et la mettre en pratique. »

    Benoît XVI

    L’Œuvre des Retraites du district de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre organise cette année en Belgique deux retraites selon les Exercices spirituels de Saint Ignace :

    Une pour hommes (du lundi 4 mars au samedi 9 mars 2024)

    Une pour femmes (du lundi 6 mai au samedi 11 mai 2024)

    À la Maison Marie Médiatrice de toutes grâces de la Communauté des Béatitudes, à Thy-le-Château (environ 20km de Charleroi).

    Informations et inscriptions sur le site de l’Œuvre des Retraites (cf. les liens ci-dessus).

  • Université de la vie 2024 en Belgique : RDV en mars ! 

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    Université de la vie 2024 en Belgique : 

    RDV en mars ! 

    Parier sur la vie, est-ce raisonnable ? 

    Peut-on encore PARIER SUR LA VIE et sur l’AVENIR aujourd’hui ? Comment ? Ces questions vous habitent ? L'Institut Européen de Bioéthique vous propose de participer à la formation bioéthique conçue par Alliance Vita et que nous replaçons dans le contexte belge. 

    Vidéos, témoignages, échanges autour d'invités locaux ponctueront ces soirées. Experts et témoins croiseront leurs regards sur les enjeux qui traversent notre temps : bien vieillir, désir d'enfant, éducation affective et sexuelle, questionnement de genre… 

    Ne manquez pas ce rendez-vous unique !

    En Belgique, pas moins de sept villes organisent la formation.  

    Bruxelles, Tournai, Mons, Hannut, Liège, Namur et Louvain la Neuve. 

    BRUXELLES
    7-14-21-28 mars 
    à 20H
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    Fondé en 2001 et basé à Bruxelles, l’Institut Européen de Bioéthique (IEB) est un centre d’étude en matière d’éthique biomédicale. Ses experts travaillent en étroite collaboration avec le milieu universitaire et les professionnels de la santé.

    Indépendant de toute structure institutionnelle, l’IEB cherche à informer, former et sensibiliser les citoyens, les professionnels de la santé ainsi que les décideurs politiques sur les enjeux bioéthiques, dans le souci d’une éthique basée sur la promotion de la personne humaine et de sa dignité.

      Je soutiens l'IEB 
  • Nouvelle année : le discours du Pape au Corps diplomatique

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    DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
    AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE 
    POUR LA PRÉSENTATION DES VŒUX POUR LA NOUVELLE ANNÉE 

    Salle des Bénédictions
    Lundi 8 janvier 2024

    _________________________________

    Excellences, Mesdames et Messieurs !

    Je suis heureux de vous accueillir ce matin pour vous saluer personnellement et vous présenter mes meilleurs vœux pour la nouvelle année. Je remercie en particulier Son Excellence l’Ambassadeur George Poulides, Doyen du Corps diplomatique, pour ses paroles aimables, qui expriment bien les préoccupations de la communauté internationale au début d’une année que nous voudrions pacifique et qui, au contraire, s’ouvre sur des conflits et des divisions.

    Je voudrais également profiter de cette occasion pour vous remercier de votre engagement à promouvoir les relations entre le Saint-Siège et vos pays. L’année dernière, notre “famille diplomatique” s’est encore élargie grâce à l’établissement de relations diplomatiques avec le Sultanat d’Oman et à la nomination du premier Ambassadeur, ici présent.

    En même temps, je voudrais rappeler que le Saint-Siège a procédé à la nomination d’un Représentant Pontifical Résident à Hanoi, après que l’Accord sur le Statut du Représentant Pontifical a été conclu avec le Vietnam en juillet dernier, afin de poursuivre ensemble le chemin parcouru jusqu’à présent, sous le signe du respect et de la confiance mutuels, grâce aux relations fréquentes au niveau institutionnel et à la coopération de l’Église locale.

    En 2023, a également eu lieu la ratification de l’Accord complémentaire à l’Accord entre le Saint-Siège et le Kazakhstan sur les relations mutuelles du 24 septembre 1998, qui facilite la présence et l’emploi des agents pastoraux dans le pays. Quatre anniversaires importants ont été célébrés : le 100ème anniversaire des relations diplomatiques avec la République du Panama, le 70ème anniversaire des relations avec la République Islamique d’Iran, le 60ème anniversaire des relations avec la République de Corée et le 50ème anniversaire des relations avec l’Australie.

    Chers Ambassadeurs, 

    un mot résonne d’une manière particulière lors des deux principales fêtes chrétiennes. Nous l’entendons dans le chant des anges annonçant dans la nuit la naissance du Sauveur et nous l’entendons par la voix de Jésus ressuscité : c’est le mot “paix”. Celle-ci est avant tout un don de Dieu : c’est Lui qui nous laisse sa paix (cf. Jn 14, 27), mais en même temps elle est notre responsabilité : « Heureux les artisans de paix » (Mt 5, 9). Travailler pour la paix. Ce mot est très fragile et, en même temps, exigeant et plein de sens. Je voudrais lui consacrer notre réflexion présente, en un moment historique où celle-ci est de plus en plus menacée, affaiblie et en partie perdue. D’autre part, il revient au Saint-Siège, au sein de la communauté internationale, d’être une voix prophétique et un appel à la conscience.

    La veille de Noël 1944, Pie XII adressa un célèbre Message radiodiffusé aux peuples du monde entier. La Seconde Guerre mondiale touchait à sa fin après plus de cinq années de conflit et l’humanité – disait le Pape – éprouvait « une volonté toujours plus clair et plus ferme : faire de cette guerre mondiale, de ce bouleversement universel, le point de départ d’une ère nouvelle de profond  renouveau » [1]. Quatre-vingts ans plus tard, l’élan de ce “renouveau profond” semble s’être épuisé et le monde est traversé par un nombre croissant de conflits qui transforment peu à peu ce que j’ai appelé à plusieurs reprises la “troisième guerre mondiale par morceaux” en un véritable conflit mondial.

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  • Le message de Noël du cardinal Sarah : "On s'oppose à une hérésie qui mine gravement l'Eglise"

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) sur Diakonos.be :

    « Fiducia supplicans ». Le cardinal Sarah : « On s’oppose à une hérésie qui mine gravement l’Église »

    (s.m.) Le cardinal Robert Sarah a confié à Settimo Cielo la réflexion qui va suivre sur l’état actuel de confusion dans l’Église, avec un « scandale des petits » encore aggravé par la récente déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi « Fiducia supplicans », un scandale dont, comme l’a dit Jésus, seule « la vérité nous rendra libres » (Jn 8, 32).

    Âgé de 78 ans, le cardinal Robert Sarah est né et a grandi en Guinée, il a fait ses études de théologie à Rome et ses études bibliques à Jérusalem, il a été curé dans un village de la savane puis évêque de Conakry, la capitale, où il a été un défenseur infatigable de la liberté religieuse et civile sous une dictature implacable, allant jusqu’à risquer sa propre vie.

    Appelé à Rome en 2001 par Jean-Paul II comme secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, il a été créé cardinal en 2010 par Benoît XVI, qui l’a nommé président du conseil pontifical « Cor Unum », pour soutenir les populations en détresse. Le 23 novembre 2014, le Pape François l’a nommé préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, une charge dont il a été congédié le 20 février 2021.

    Robert Sarah est l’un des cinq cardinaux qui ont signé les « dubia » présentés au Pape l’été dernier, recevant des réponses qu’ils furent les premiers à trouver élusives.

    Il est l’auteur de nombreux ouvrages parus en plusieurs langues, à l’impact spirituel majeur, et c’est l’une des personnalités les plus importantes de l’Église africaine, à laquelle il donne voix dans ce texte.

    *

    MESSAGE DE NOËL

    par Robert Sarah

    Rome, le 6 janvier 2024, en la fête de l’Epiphanie du Seigneur

    A Noël, le Prince de la Paix s’est fait homme pour nous. A tout homme de bonne volonté, il apporte la paix qui vient du Ciel. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, mais ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne » (Jean 14, 27). La paix que Jésus nous apporte n’est pas un nuage creux, elle n’est pas la paix mondaine qui n’est souvent qu’un compromis ambigu, négocié entre les intérêts et les mensonges des uns et des autres. La paix de Dieu est vérité. « La vérité est la force de la paix parce qu’elle révèle et opère l’unité de l’homme avec Dieu, avec lui-même, avec les autres. La vérité affermit la paix et construit la paix », enseignait saint Jean-Paul II [1]. La Vérité faite chair est venue habiter au milieu des hommes. Sa lumière ne trouble pas. Sa parole ne sème pas la confusion et le désordre, mais elle révèle la réalité de toute chose. Il EST la vérité et par conséquent il est « signe de contradiction » et « dévoile les pensées d’un grand nombre de cœurs » (Luc 2, 34).

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  • Le baptême du Seigneur commenté par Benoît XVI

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    De l'homélie du pape Benoît XVI en la chapelle Sixtine, le 9 janvier 2011 :

    (...) Selon le récit de l'évangéliste Matthieu (3, 13-17), Jésus va de la Galilée au fleuve du Jourdain pour se faire baptiser par Jean; en effet, on accourait de toute la Palestine pour écouter la prédication de ce grand prophète, l'annonce de l'avènement du Royaume de Dieu, et pour recevoir le baptême, c'est-à-dire se soumettre à ce signe de pénitence qui appelait à la conversion du péché. En dépit de son nom de «baptême», il n'avait pas la valeur sacramentelle du rite que nous célébrons aujourd'hui; comme vous le savez, c'est en effet par sa mort et sa résurrection que Jésus institue les sacrements et donne naissance à l'Eglise. Celui qui était conféré par Jean était plutôt un acte pénitentiel, un geste qui invitait à l'humilité devant Dieu, pour un nouveau commencement: en se plongeant dans l'eau, le pénitent reconnaissait avoir péché, implorait de Dieu la purification de ses fautes et était invité à changer ses comportements erronés en mourant pour ainsi dire dans l'eau et en ressuscitant à une vie nouvelle.

    C'est pourquoi, lorsque Jean-Baptiste voit Jésus, qui, dans la file avec les pécheurs, vient se faire baptiser, il est stupéfait; reconnaissant en Lui le Messie, le Saint de Dieu, Celui qui est sans péché, Jean manifeste sa perplexité: lui-même, Jean-Baptiste, aurait voulu se faire baptiser par Jésus. Mais Jésus l'exhorte à ne pas opposer de résistance, à accepter de faire ce geste, pour faire ce qui est nécessaire pour «accomplir parfaitement ce qui est juste». Par cette expression, Jésus montre qu'il est venu dans le monde pour faire la volonté de Celui qui l'a envoyé, pour accomplir tout ce que le Père lui demande; c'est pour obéir au Père qu'il a accepté de se faire homme. Ce geste révèle avant tout qui est Jésus: il est le Fils de Dieu, vrai Dieu comme le Père; il est Celui qui «s'est abaissé» pour se faire l'un de nous; Celui qui s'est fait homme et a accepté de s'humilier jusqu'à la mort de la croix (cf. Ph 2, 7). Le baptême de Jésus, que nous célébrons aujourd'hui, se situe dans cette logique de l'humilité: c'est le geste de celui qui veut se faire en tout l'un de nous et se mettre dans la file avec les pécheurs; Lui, qui est sans péché, se laisse traiter comme un pécheur (cf. 2 Co 5, 21), pour porter sur ses épaules le poids de la faute de l'humanité tout entière. Il est le «Serviteur du Seigneur » dont le prophète Isaïe nous a parlé dans la première lecture (cf. 42, 1). Son humilité est dictée par sa volonté d'établir une communion plénière avec l'humanité, par le désir de réaliser une véritable solidarité avec l'homme et avec sa condition. Le geste de Jésus anticipe la Croix, l'acceptation de la mort pour les péchés de l'homme. Cet acte d'abaissement par lequel Jésus veut se conformer totalement au dessein d'amour du Père, manifeste la pleine harmonie de volonté et d'intention qu'il y a entre les personnes de la Très Sainte Trinité. Par cet acte d'amour, l'Esprit de Dieu se manifeste comme une colombe et vient au-dessus de Lui, et à ce moment-là, l'amour qui unit Jésus au Père est témoigné à ceux qui assistent au baptême par une voix d'en-haut, que tous entendent. Le Père manifeste ouvertement aux hommes la communion profonde qui le lie au Fils: la voix qui résonne d'en-haut atteste que Jésus est obéissant en tout au Père, et que cette obéissance est l'expression de l'amour qui les unit entre eux. C'est pourquoi le Père place sa complaisance en Jésus, parce qu'il reconnaît dans l'action du Fils le désir de suivre en tout sa volonté: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j'ai mis tout mon amour» (Mt 3, 17). Et cette parole du Père fait allusion aussi, de façon anticipée, à la victoire de la résurrection et nous dit comment nous devons vivre pour plaire au Père, en nous comportant comme Jésus. (...)

  • Qui est Jésus et ce qui l'anime (homélie pour le Baptême du Seigneur)

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    De l'abbé Christophe Cossement (archive 2011) :

    Qui est Jésus et qu'est-ce qui l'anime?

    Homélie du baptême du Seigneur

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    Qui est le Christ que nous voulons suivre tandis que d’autres suivent Mahomet ou Bouddha, et que beaucoup plus d’autres encore autour de nous considèrent que Dieu est vraiment une affaire trop compliquée ou trop abstraire et qu’il sera assez tôt sur son lit de mort pour y penser, si du moins il en reste encore la force ?

    Qui est le Christ ? Voici une des questions que l’épisode du baptême de Jésus veut aborder. A Noël nous apprenions par les bergers que celui qui était né serait un sauveur ; les mages sont venus le saluer comme roi et lui ont apporté l’encens des dieux, avec la myrrhe des défunts. Aujourd’hui Jésus vient au baptême de Jean, ce baptême dont nous avons fait connaissance au temps de l’Avent, dont Jean lui-même dit :

    « Moi, je vous baptise dans l’eau, pour vous amener à la conversion... Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche... Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion... Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu... Celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » (Mt 3,1-12)

    Or celui qui doit venir comme un plus fort vient se faire baptiser comme ceux qui ont besoin de conversion ; ce à quoi Jean tente de s’opposer, mais Jésus lui dit qu’en le faisant ils accompliront quelque chose de juste. Et nous découvrons que ce qui est juste c’est ceci : que celui qui est le Saint de Dieu vienne parmi les pécheurs. Non pas pour leur dire que ce n’est pas grave de pécher, mais pour leur tendre la main et les inviter à vivre comme lui. Voilà la première indication du jour sur l’identité de Jésus : lui qui n’a pas besoin du baptême de conversion vient le recevoir pour exhorter les hommes à la sainteté, les pousser à vivre comme lui.

    Et comment vit-il ? La vie intérieure de Jésus est comme traduite en images dans l’évangile d’aujourd’hui : il vit comme le fils bien aimé du Dieu très-haut, et c’est l’Esprit Saint venant sur lui qui lui permet de vivre ainsi.

    Plus tard Jésus vivra un autre baptême, dont il dira à ses disciples : « Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il soit accompli ! » (Lc 12,50) Ce second baptême, c’est sa passion, vécue pour affronter le mal qui mine le cœur de l’homme et toute la société. L’Esprit qui vient encore sur lui fera qu’il ressuscitera pour la vie éternelle.

    Notre baptême à nous n’est pas seulement un remake du baptême de Jésus au Jourdain, mais il nous fait vivre aussi le second baptême de Jésus. Notre baptême est comme la synthèse de deux baptêmes : le baptême qui nous fait enfant de Dieu comme Jésus, et le baptême qui doit surmonter en nous l’obstacle du mal, du refus, du « non » dit à Dieu et à ce qu’il demande. Il faut ces deux aspects du baptême. C’est cela que nous offre Jésus dont nous sommes les disciples.

    Vivre en enfant de Dieu est la source d’une joie immense, débordante, mais tant de « non » nous empêchent de vivre en enfants de Dieu ! Qui veut connaître la joie doit prendre le chemin de la conversion, doit accueillir vraiment le Christ qui descend dans les eaux du Jourdain à sa rencontre.

    Enfin je voudrais terminer par deux petites réflexions. Par son baptême Jésus inaugure sa mission, qui sera une mission difficile, où il devra affronter beaucoup de contradictions, où son message sera déformé, où il sera rejeté de tous. Qu’est-ce qui lui donnera la force de vivre tout cela ? C’est le lien d’amour avec son Père. La voix vient du ciel dire : celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour... C’est ce lien d’amour vécu avec le Père qui donne à Jésus, qui donne à tous la force de la mission et tout simplement la force de vivre.

    Enfin, directement après son baptême, Jésus sera tenté. Ce n’est pas parce qu’il existe un lien d’amitié très douce avec Dieu qu’on est à l’abri des épreuves intérieures et extérieures. Mais cela n’empêche pas la joie d’être fils, fille de Dieu.