Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Rire de Dieu ? Ce que le Pape n’a pas dit sur sa rencontre avec les comiques

    IMPRIMER

    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur Diakonos.be) :

    Rire de Dieu ? Ce que le Pape n’a pas dit sur sa rencontre avec les comiques

    (s.m.) Contribution externe. L’auteur de la lettre, Leonardo Lugaresi, est un expert reconnu des Pères de l’Église.

    L’événement auquel il fait référence, c’est la rencontre du 14 juin dernier entre le Pape François et une centaine d’acteurs comiques issus de quinze pays du monde, dont plusieurs célébrités.

    L’invitation à cette rencontre a été une surprise pour tous les invités, et le discours lu par le Pape pour l’occasion n’a pas apporté de réponse, comme en témoigne le compte-rendu ironique publié le 24 juin dans le quotidien « Il Foglio » par l’un des invités, Saverio Raimondo.

    Mais l’inconnue sur la raison de cette rencontre entre le Pape François et les comiques n’est rien par rapport à une autre inconnue bien plus sérieuse et profonde, celle sur le pourquoi « on peut rire aussi de Dieu ».

    Le Pape a répondu à cette question par une boutade, alors qu’au contraire – écrit le professeur Lugaresi – il s’agit d’une question « théodramatique » au plus haut degré qui a culminé dans le spectacle de Jésus sur la croix, que « le peuple restait là à observer » (Luc 23, 36), qui en croyant au Fils de Dieu, qui en le tournant en dérision.

    La parole au professeur Lugaresi.

    *

    Cher M. Magister,

    Votre dernier article, « Le Pape François, superstar sur la scène mondiale », m’a donné l’envie d’avancer une considération certes marginale mais peut-être utile pour approfondir le problème que vous avez mis en évidence. Elle m’est suggérée par la coïncidence dans la même journée de la double représentation de François, d’abord avec les comiques réunis au Vatican et ensuite avec les chefs d’État et de gouvernement du G7 dans les Pouilles le 14 juin dernier.

    Le Pape a déclaré aux comiques : « Peut-on aussi rire de Dieu ? Certes, et ce n’est pas un blasphème, on peut rire, comme on taquine et on plaisante avec les personnes que nous aimons. […] On peut le faire mais sans blesser les sentiments des croyants, et surtout des plus pauvres ». Que penser d’une telle affirmation, certes bien intentionnée, et qui n’aura pas manqué de susciter l’approbation enthousiaste du public qui l’écoutait ? Je dirais qu’elle est vraie : le monde peut rire de Dieu, mais dans un sens beaucoup plus profond, engageant et dramatique que ce que ne laisse entendre la boutade aguichante de François.

    Lire la suite

  • Quid de l’authenticité des reliques des suaires du Christ ?

    IMPRIMER

    De Sixtine Chartier sur le site de La Vie :

    Nicolas Sarzeaud : « J’ai dénombré 130 sanctuaires du saint suaire »

    Plusieurs sanctuaires ont affirmé détenir le linceul du Christ au Moyen Âge, avant d’être éclipsés par la popularité du saint suaire de Turin. Quid de l’authenticité de ces reliques ? Entretien avec l’historien Nicolas Sarzeaud, qui publie « les Suaires du Christ en Occident » (Cerf).
    13/06/2024 .
     
     
    Le suaire de Turin, considéré dans la piété populaire comme une relique sur laquelle l’empreinte du Christ aurait été déposée. Prudente, l’Église catholique le qualifie seulement d’« image ».

    Le suaire de Turin, considéré dans la piété populaire comme une relique sur laquelle l’empreinte du Christ aurait été déposée. Prudente, l’Église catholique le qualifie seulement d’« image ». • AKG-IMAGES

    Comme la « Vraie Croix », le saint suaire dans lequel le Christ a été enveloppé après sa mort a suscité un grand nombre de reliques dans l’Occident médiéval : fragments, reproductions à l’identique, copies, faux… La multiplication de ce tissu insigne donne le tournis pour l’œil moderne, obnubilé par l’authenticité et la recherche cartésienne de la vérité. Spécialiste des reliques et des images au Moyen Âge, Nicolas Sarzeaud s’empare de ce sujet délicat avec brio dans un livre tiré de sa thèse, mais très accessible pour le lecteur profane. Sans mépriser les querelles autour du suaire de Turin, il nous invite à prendre de la hauteur.

    À quoi correspond le suaire du Christ tel qu’il est vénéré en Occident ?

    Ce qu’on appelle le suaire est le linge en lin blanc dans lequel le corps du Christ a été enveloppé. La pureté du lin est mentionnée dans le texte grec des Évangiles, en référence aux traditions hébraïques qui font du lin la fibre sacrée par excellence. Ce lin blanc du suaire est très signifiant lorsque le culte chrétien se met en place. Ainsi, quand les premières dispositions liturgiques sont établies, le drap sur lequel est célébrée l’eucharistie doit être en lin blanc sans broderies en référence au suaire.

    Lire la suite sur le site de La Vie

  • En Loire Atlantique, le côté sombre, violent et anti-chrétien d'un rendez-vous musical

    IMPRIMER

    De Peter Bannister sur La Sélection du Jour :

    « Infernopolis » en Loire-Atlantique : le visage troublant du « metal » au festival Hellfest

    Le "Hellfest", rendez-vous incontournable des « metalleux » depuis 2006, vient de se terminer à Clisson en Loire-Atlantique. Présenté comme un festival avant tout ludique, il s'accompagne désormais d'un spectacle « Hellfest Kids » pour les enfants. Retour sur les origines troublantes du « metal » et sur son côté sombre, violent et anti-chrétien qui persiste aujourd'hui.

    Malgré son nom sulfureux, le festival de « musiques extrêmes » Hellfest (Fête de l'enfer en français, ndr) semble être devenu un élément plus que respectable du paysage culturel français. Sa dernière édition vient de se dérouler devant quelque 240 000 personnes à Clisson en Loire-Atlantique (44). Dans ses premières années, Hellfest avait provoqué plusieurs réactions fortes chez certains en raison de son imagerie diabolique. Ces temps sont désormais révolus. Le festival est désormais suffisamment bien établi pour collaborer avec la Philharmonie de Paris. Ensemble, ils ont créé une exposition à la gloire du metal, colloque académique à l'appui. Cet exposé « suivant le plan de la nef d'une église et orienté vers sept chapelles rayonnantes » présente notamment un vitrail à la mémoire du bassiste du groupe Metallica. Une provocation qui semble ne plus choquer personne.

    Et pourtant… musicologues et théologiens continuent de s'interroger : derrière une façade souvent humoristique, dans la lignée du Grand-Guignol, le metal cacherait-il un côté sombre ? Pour illustrer cette ambiguïté, observons l'étrange histoire du groupe anglais Black Sabbath. Tirant leur nom d'un film d'horreur avec Boris Karloff, les "Sabs" ont inventé le genre à la fin des années 1960. Ils ont ensuite connu un succès mondial sur des titres glaçants comme le tube éponyme "Black Sabbath". La chanson raconte de manière terrifiante une supposée rencontre avec le prince des ténèbres. Elle est basée sur les expériences du bassiste du groupe Geezer Butler dont les mémoires viennent de sortir en édition de poche. Issu d'une famille irlandaise catholique, le jeune Butler a lu les livres du magicien anglais Aleister Crowley – popularisé de manière posthume par des musiciens comme Jimmy Page de Led Zeppelin. Suite à cela, Butler s'est adonné à des pratiques occultes qu'il a pourtant rejetés après l'épisode paranormal sinistre que relate la chanson "Black Sabbath", décrite par le groupe comme un avertissement contre l'occultisme.

    Curieusement, les membres de Black Sabbath étaient personnellement loin d'être satanistes, malgré un style écrasant et un son menaçant imité par des générations de « metalleux ». Leur guitariste légendaire, Tony Iommi, a fini par composer un morceau inspiré par le Psaume 133 pour la cathédrale de Birmingham. Leur chanteur, Ozzy Osbourne, malgré ses nombreuses addictions et frasques sur scène, se dit quant à lui membre de l'église anglicane. Toutefois, le nom du groupe et la noirceur de ses albums, savamment promue par sa maison de disques, ont vite attiré de véritables sorcières et satanistes. Ils ont alors essayé – sans succès – d'inviter les quatre musiciens à leurs cérémonies.

    Plus de 50 ans après les débuts de Black Sabbath, on peut dire que le Hellfest exhibe précisément la même ambiguïté que les fondateurs du metal envers leur progéniture musicale. D'un côté, la plupart des musiciens et auditeurs traitent sans nul doute les concerts comme un simple divertissement réhaussé d'un d'un brin de flirt avec l'occultisme (comme pour Harry Potter). De l'autre, les scènes de Hellfest, surtout « l'Autel » et « le Temple », accueillent des partisans de musiques « extrêmes » qui prennent absolument tout au sérieux. Certains affichent un satanisme explicite (comme le black metal de groupes sembables aux Polonais Behemoth) ou expriment un néo-paganisme violent, typique du Viking metal, dont l'ancêtre lointain serait l' « Immigrant Song » de Led Zeppelin (et ses cris sanguinaires : « Valhalla, j'arrive… »). Ces deux tendances s'entrecroisent dans les années 1990 en Norvège, donnant lieu à des homicides et des incendies criminels contre plus de 50 églises. L'ancien batteur « Faust » du groupe Emperor, qui vient de jouer à Hellfest, a été condamné pour le meurtre homophobe de Magne Andreassen, tandis que d'autres membres d'Emperor ont été impliqués dans des incendies - des délits également admirés par d'autres groupes musicaux invités à Clisson. On trouve ainsi les Norvégiens Gorgoroth et les Suédois Watain, dont le chanteur Erik Danielsson s'est dit prêt à encourager d'éventuels actes terroristes inspirés par le groupe.

    Lire la suite

  • Le cardinal Müller dénonce l'attitude hostile des responsables liturgiques du Vatican à l'égard de la messe latine

    IMPRIMER

    Du site Per Mariam (Michael Haynes):

    EXCLUSIF : Homélie du cardinal Müller pour l'ordination des nouveaux prêtres de la messe latine

    Le cardinal Müller a souligné les « déficits » de la nature humaine et de la formation, tout en soulignant la puissance de la grâce du Christ pour les prêtres et tous les membres de l'Église.

     
    COURTALAIN (PerMariam) — Le cardinal Gerhard Müller a récemment ordonné des prêtres pour l' Institut du Bon Pasteur – une communauté traditionnelle de prêtres célébrant la messe – à leur siège à Courtalain, en France.

    Dans son homélie, il a souligné l'attitude observée au sein du bureau de liturgie du Vatican : une attitude de ferme opposition et d'antagonisme envers la messe latine.

    Avec l'aimable autorisation de Son Éminence, Per Mariam publie une traduction exclusive en anglais de son homélie pour les ordinations du 29 juin pour l'Institut du Bon Pasteur. Le texte intégral se trouve ci-dessous.

    Aucune description photo disponible.
    Le cardinal Müller lors des ordinations de l'Institut en 2023. Crédit : IBP/Facebook

    La célébration de la messe traditionnelle par le cardinal Müller et l'ordination de nouveaux prêtres dans le rite traditionnel sont devenues plus régulières ces derniers temps. Il a développé une étroite amitié avec l'Institut du Bon Pasteur et a procédé à un certain nombre d'ordinations pour eux, tout en célébrant la messe avec eux à Rome.

    Il a notamment célébré la messe de clôture à Chartres, le lundi de la Pentecôte, qui a vu plus de 20 000 pèlerins du monde entier se rassembler pour célébrer ensemble la messe traditionnelle. Son Éminence y fait référence ci-dessous.

    Dans son homélie, l'ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi fait également référence aux rumeurs et aux prévisions concernant une nouvelle série de restrictions à la messe traditionnelle - des rumeurs qui ont déjà été analysées sur Per Mariam, et développées ensuite par Diane Montagna, une collègue de la presse catholique à Rome.

    Le cardinal Müller déclare qu’après sa participation au pèlerinage de Chartres, il a eu une discussion avec « un haut représentant du Dicastère romain pour le culte divin ». L’ancien préfet de la CDF note :

    J'ai été encore ému par la fidélité des 20 000 jeunes catholiques avec lesquels j'ai pu célébrer la Sainte Messe dans la merveilleuse cathédrale de Chartres le lundi de Pentecôte, quand il m'a objecté que ce n'était nullement un motif de joie, car la Sainte Messe était célébrée selon l'ancien rite latin extraordinaire. En effet, certains voient dans l'ancien rite de la Sainte Messe un plus grand danger pour l'unité de l'Église que la réinterprétation du Credo, ou même l'absence de la Sainte Messe. Ils interprètent la préférence pour l'ancien rite comme l'expression d'un traditionalisme stérile, plus intéressé par la théâtralité de la liturgie que par la communion vivante avec Dieu qu'elle véhicule. 

    Si telle est la mentalité qui prévaut parmi ceux qui dirigent la Congrégation (Dicastère) pour le Culte Divin – comme c’est le cas du Card. Roche et de l’Archevêque Viola – il n’est alors pas surprenant que les responsables de ce bureau cherchent à restreindre la liturgie traditionnelle.

    Lire la suite

  • « Faire » des enfants est-il passé de mode dans « la modernité » ?

    IMPRIMER

    De gènéthique.org :

    Ces jeunes adultes qui s’infligent la stérilité

    27 juin 2024

    Le recours à la stérilisation (vasectomie et ligatures des trompes) est en hausse (cf. France : les vasectomies ont dépassé les stérilisations féminines). Cette augmentation est également observée chez les jeunes [1] qui sont en parallèle incités à donner leurs gamètes (cf. Don de gamètes, contraception : les jeunes ne méritent-ils pas qu’on les prenne au sérieux ? ; L’ABM en campagne pour le don de gamètes)[2]. Christian Flavigny et Michèle Fontanon-Missenard, tous deux pédopsychiatres, psychanalystes et directeurs de recherche à l’Institut Thomas More, interrogent ce phénomène et livrent leur analyse pour Gènéthique.

    « Faire » des enfants est-il passé de mode dans « la modernité » ? Une tendance s’affirme de renoncer à jamais à « en avoir », en se soumettant à une stérilisation précoce et irréversible, par ligature des trompes chez les jeunes femmes et vasectomie chez de jeunes hommes. Comment le comprendre ?

    Le refus du maternel sacrificiel

    Un argument invoqué est l’astreinte que la présence de l’enfant impose à la vie des adultes ; et nul doute que s’occuper de ses enfants dévore le temps, au détriment d’autres occupations possibles dans leur vie. La réaction des femmes décrites pas Eve Vaguerlant [3], embarrassées par le rôle maternel consacré à leur enfant qu’elles disent néanmoins aimer, traduit que ce temps consacré à l’épanouissement de leur enfant n’est pas source ressentie d’un épanouissement pour elles.

    Prendraient-elles le contrepied du sort que subissaient les femmes de jadis, que l’on décrit confinées à la tâche éducative de leur progéniture, censées s’y être adonnées plus par devoir que par plaisir ? Les femmes d’aujourd’hui se détourneraient-elles de ce qui est tenu pour un dévouement sacrificiel qu’aurait enduré leurs aïeules, dans le but de préserver la vie professionnelle qu’elles revendiquent accomplie, d’autant que les mesures sociales ne suffiraient pas à concilier leur vie de travail avec une vie de famille ? Ne veulent-elles plus s’imposer une tâche éducative chronophage et épuisante ? Mais quel est le critère d’accomplissement d’une vie : seulement professionnel, amical, amoureux – mais pas familial ?

    Certes si la tâche maternelle n’est perçue que comme une frustration, si elle n’épanouit pas leur vie de femmes devenant mères – comment alors ne pas comprendre ces femmes qui disent aujourd’hui « regretter » d’avoir eu des enfants ou qui prennent des mesures de contraception définitive ? Jugent-elles que l’épanouissement de la vie d’adultes, avec la réussite sociale en ligne de mire et les plaisirs qui vont avec la liberté individuelle, sans responsabilité contraignante, serait entravée par la tâche parentale ?

    Le bonheur et le don

    Ce qui se trouve éludé par cette préoccupation, c’est le bonheur ; le bonheur, contrairement au plaisir qui peut être individuel, est le fruit d’un partage, et plus encore : d’un don. Il ne s’agit pas du cadeau – encore que le cadeau n’ait de saveur que comme intention de donner ; il s’agit plus essentiellement du don fait à autrui de ce dont il est manquant : un don existentiel.

    Le don est un partage, selon deux facettes fondant la relation : donner et recevoir. Le don n’opère que si le donneur reçoit en retour : le donneur donne au receveur ce qui lui est manquant, mais à condition de recevoir de lui ce qu’il donne, dont le donneur est manquant ; cela fonde le lien anthropologique, selon ses deux axes : entre les sexes et entre les générations.

    Lire la suite

  • Pourquoi tant de documents préparatoires au prochain Jubilé de 2025 manquent-ils de références à Jésus-Christ ?

    IMPRIMER

    De George Weigel sur le CWR :

    Un seul nom

    Pourquoi tant de documents préparatoires au prochain Jubilé de 2025 — le logo, les vidéos, l’hymne — manquent-ils de références à Jésus-Christ ?

    À gauche : Logo du Jubilé de 2025 (Image : Wiki Commons) ; à droite : La Porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre de Rome. (Image : Mattana / Wikipedia)
    Rome est un endroit chaotique dans ses moments les plus calmes, mais trois semaines de travaux en mai ont suggéré que le chaos s'est intensifié à des niveaux sans précédent. Les transports publics sont régulièrement paralysés par des grèves. Les graffitis sont partout. Comme toujours, la circulation est un cauchemar, mais les folies habituelles de la conduite romaine (qui incluent les  conducteurs de motos casse  -cou qui entrent et sortent de leur voie) ont été amplifiées par la hâte d'achever la ligne C du métro local, ce qui implique de creuser de larges pans de la ville, souvent dans des endroits déjà encombrés comme la Piazza Venezia. (Il y a des années, des plaisantins locaux d'humeur théologique disaient que l'ouverture de la ligne C était un concept eschatologique, c'est-à-dire quelque chose qui se produirait le lendemain du retour du Christ dans la gloire. Nous verrons bien.)

    Alors, un conseil : si vous prévoyez une visite dans la Ville Éternelle dans les prochains mois, ne comptez pas sur la tranquillité.

    La pression exercée par la municipalité pour achever  la ligne C de la Métropole  reflète la détermination de l'administration de la ville à se préparer à accueillir les dizaines de millions de pèlerins attendus à Rome pour le Jubilé de 2025, annoncé officiellement par le pape François dans la  « bulle d'indiction »  publiée le 9 mai, solennité de l'Ascension. Mais avant cela, le Vatican et les agences diocésaines locales avaient publié des documents préparatoires pour l'année jubilaire. Certains d'entre eux méritent d'être commentés.

    Tout d’abord, le  logo du jubilé .

    On dit souvent, et à juste titre, que dans un monde où la vérité et la bonté sont confuses, la beauté, la troisième « transcendance », peut être une invitation à reconsidérer le scepticisme moderne et le relativisme moral. Si nous voyons (ou entendons) quelque chose de beau, nous  savons  que c’est beau en soi – ce n’est pas une question de « ma » beauté ou de « ta » beauté. Et nous comprenons instinctivement que cette beauté est bonne – pas seulement « bonne pour moi ». Hans Urs von Balthasar a construit tout un édifice théologique sur la base d’une réflexion approfondie sur la beauté de Dieu : « la gloire du Seigneur ».  La série sur le catholicisme  de l’évêque Robert Barron est un outil d’évangélisation si puissant parce qu’elle est visuellement belle – et ouvre ainsi les spectateurs aux idées catholiques du vrai et du bien.

    Pourquoi alors le Vatican a-t-il imaginé un logo de jubilé aussi kitsch ? Le catholicisme qui a inspiré  Fra Angelico ,  Michel- Ange ,  Raphaël ,  Le Caravage et Henry Ossawa  Tanner ne peut-il pas  produire un beau logo, plutôt qu'un logo kitsch qui ressemble à un projet artistique de sixième année ? Cette auto-dégradation esthétique a commencé avec le logo du Grand Jubilé de 2000 et n'a cessé depuis.  Basta !

    Si, dans ce monde de marketing, nous devons avoir des logos, qu'ils soient beaux. Car, comme l'a souligné Benoît XVI, la beauté est l'une des « preuves » de la vérité de la foi chrétienne.

    Il y a aussi certains documents préparatoires actuellement diffusés par les diocèses. L’un d’eux est une vidéo intitulée « Vers le Jubilé 2025 ». Le texte n’utilise pas les mots « Jésus-Christ ». Pourtant, comme le pape l’a noté dans sa bulle d’indiction, 2025 est le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique, Nicée I, qui a proclamé dans son Credo la divinité du Christ, « consubstantielle au Père », contre les hérétiques ariens qui insistaient sur le fait qu’« il fut un temps où le Fils n’était pas ». Alors que des formes d’arianisme sont aujourd’hui répandues dans le monde et dans l’Église – Jésus est un exemple humain, un gourou spirituel, un avatar d’une volonté de salut générique et divine – la confession de Nicée I selon laquelle « un seul Seigneur, Jésus-Christ : Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, Vrai Dieu né du Vrai Dieu » est un rappel urgent de la vérité fondamentale de la foi chrétienne. Ainsi, l’absence des mots « Jésus-Christ » dans cette vidéo promotionnelle du Jubilé 2025 est, pour le dire gentiment, frappante.

    Il y a aussi l'  hymne pour le Jubilé de 2025. Dans la musique catholique contemporaine, il est acceptable sur le plan mélodique et le texte est tolérable. Mais l'hymne officiel du Jubilé de 2025 n'a rien du christocentrisme robuste et sans complexe de l'hymne pour le Grand Jubilé de 2000,  Gloria a Te, Christo Gesu  [Gloire à toi, Jésus-Christ] : il est le plus émouvant lorsqu'il est interprété par  Andrea Bocelli  et le Chœur de l'Académie nationale Sainte-Cécile de Rome.  Gloria a Te, Christo Gesu  est entièrement et intensément christologique, comme il sied à un hymne composé pour la célébration du 2000e anniversaire de l'Incarnation.

    Alors pourquoi cette réticence christologique à l'égard de l'hymne du Jubilé 2025, qui marquera l'anniversaire de la définition dogmatique de la divinité du Seigneur Jésus par l'Église ? Qu'est-il arrivé à l'Église au cours des vingt-cinq dernières années ?

    Aujourd’hui comme toujours, la leçon d’Actes 3.1-7 est pertinente. Comme Pierre parlant à l’homme boiteux dans le Temple, l’Église n’a rien à offrir d’autre que ce qui est le plus important : « Jésus-Christ de Nazareth ».

    ---------------
    À propos de George Weigel  499 articles 
    George Weigel est membre éminent du Centre d'éthique et de politique publique de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont Witness to Hope: The Biography of Pope John Paul II (1999), The End and the Beginning: Pope John Paul II—The Victory of Freedom, the Last Years, the Legacy (2010) et The Irony of Modern Catholic History: How the Church Rediscovered Itself and Challenged the Modern World to Reform . Ses ouvrages les plus récents sont The Next Pope: The Office of Peter and a Church in Mission (2020), Not Forgotten: Elegies for, and Reminiscences of, a Diverse Cast of Characters, Most of Them Admirable (Ignatius, 2021) et To Sanctify the World: The Vital Legacy of Vatican II (Basic Books, 2022).
  • Notre frère jumeau...

    IMPRIMER

    E001855_LRG.gifAujourd'hui, on fête saint Thomas, apôtre. "Son nom signifie « jumeau » en araméen, tout comme son surnom Didyme, qui en est la traduction grecque. Il appartiendrait à la tribu d'Issacar, l'une des douze tribus d'Israël. Doutant de la résurrection du Christ avant de l'avoir vu de ses yeux et touché il est devenu symbole et image du doute religieux." (Wikipedia)

    Le site "Exultet" nous propose ce commentaire et une homélie (à télécharger) du P. de la Soujeole :

    "Dans l'Evangile il est noté Thomas, qui signifie Jumeau. Rien n'est fortuit dans les textes bibliques... De qui donc, Thomas est-il le jumeau ?
    Repartant des différents textes bibliques qui mentionnent Saint Thomas, le P. de la Soujeole nous montre combien l'apôtre a dû se laisser convertir par le Christ... Tout comme nous !

    Lire la suite

  • L'apôtre Thomas, notre jumeau (3 juillet)

    IMPRIMER

    ob_185a02_thomas-apotre.JPGLors de l'audience générale du mercredi 27 septembre 2006, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à l'apôtre Thomas,

    Chers frères et soeurs,

    Poursuivant nos rencontres avec les douze Apôtres choisis directement par Jésus, nous consacrons aujourd'hui notre attention à Thomas. Toujours présent dans les quatre listes établies par le Nouveau Testament, il est placé dans les trois premiers Evangiles, à côté de Matthieu (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15), alors que dans les Actes, il se trouve près de Philippe (cf. Ac 1, 13). Son nom dérive d'une racine juive, ta'am, qui signifie "apparié, jumeau". En effet, l'Evangile de Jean l'appelle plusieurs fois par le surnom de "Didyme" (cf. Jn 11, 16; 20, 24; 21, 2), qui, en grec, signifie précisément "jumeau". La raison de cette dénomination n'est pas claire.

    Le Quatrième Evangile, en particulier, nous offre plusieurs informations qui décrivent certains traits significatifs de sa personnalité. La première concerne l'exhortation qu'il fit aux autres Apôtres lorsque Jésus, à un moment critique de sa vie, décida de se rendre à Béthanie pour ressusciter Lazare, s'approchant ainsi dangereusement de Jérusalem (cf. Mc 10, 32). A cette occasion, Thomas dit à ses condisciples:  "Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui!" (Jn 11, 16). Sa détermination à suivre le Maître est véritablement exemplaire et nous offre un précieux enseignement:  elle révèle la totale disponibilité à suivre Jésus, jusqu'à identifier son propre destin avec le sien et à vouloir partager avec Lui l'épreuve suprême de la mort. En effet, le plus important est de ne jamais se détacher de Jésus. D'ailleurs, lorsque les Evangiles utilisent le verbe "suivre" c'est pour signifier que là où Il se dirige, son disciple doit également se rendre. De cette manière, la vie chrétienne est définie comme une vie avec Jésus Christ, une vie à passer avec Lui. Saint Paul écrit quelque chose de semblable, lorsqu'il rassure les chrétiens de Corinthe de la façon suivante:  "Vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort" (2 Co 7, 3). Ce qui a lieu entre l'Apôtre et ses chrétiens doit, bien sûr, valoir tout d'abord pour la relation entre les chrétiens et Jésus lui-même:  mourir ensemble, vivre ensemble, être dans son coeur comme Il est dans le nôtre.

    Lire la suite