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  • Profanations, menaces et silence des médias : quand la violence anti-chrétienne s'empare de la France

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    De Gavin Mortimer sur le Catholic Herald :

    Profanations, menaces et silence : la violence anti-chrétienne s'empare de la France

    15 mai 2025

    Ce mois-ci, la France a été gravement secouée par ce que certains appellent la christianophobie, qui a déferlé sur le pays.

    Dans la ville bretonne de Rennes, l'église Saint Jean Marie Vianney a été profanée, et en Normandie, la salle paroissiale d'une église a été vandalisée. La salle paroissiale de l'église Saint-Laurent à Maurepas, au sud de Paris, a connu le même sort, tandis qu'au cœur de la capitale française, un homme armé d'un couteau est entré dans l'église Saint-Ambroise juste avant la messe. La police s'est rapidement rendue sur les lieux et l'incident n'a fait aucun blessé.

    Dans le sud de la France, une église de Saint-Aygulf a été prise pour cible dans la nuit du 4 au 5 mai. Le tabernacle a été arraché et l'eucharistie emportée. Dans un communiqué, Monseigneur François Touvet, du diocèse local, a déclaré : « Pour les chrétiens, cet acte est une atteinte à la dignité humaine : « Pour les chrétiens, cet acte est le signe d'une volonté de profaner ce qui est le plus cher aux chrétiens catholiques ».

    L'incident le plus troublant s'est produit le week-end dernier à Avignon, à 120 miles à l'ouest de Saint-Aygulf, à l'église Notre-Dame-de-Bon-Repos. Peu après que le père Laurent Milan ait célébré la messe du soir, il a été confronté à « une dizaine d'adolescents ou de jeunes adultes qui lui demandaient s'ils pouvaient entrer dans l'église ». Ils ont déclaré qu'ils étaient musulmans et qu'ils voulaient visiter une église.

    Le père Milan a accueilli les jeunes dans l'église et c'est alors que les troubles ont commencé. L'un des nombreux paroissiens ayant assisté au désordre a déclaré aux journalistes que « l'un d'entre eux a commencé à courir partout, d'autres se sont rassemblés autour du prêtre en criant des insultes ».

    Les invectives étaient dirigées contre Jésus et la religion catholique, et le père Milan a été prévenu : « Nous allons revenir et brûler votre église ». La foule est partie en criant « Allah akbar ! ».

    Cette menace ne doit pas être prise à la légère. Le nombre d'incendies criminels de lieux de culte chrétiens a augmenté de 30 % en 2024, passant de 38 en 2023 à 50 en 2024. Certains de ces incendies se sont produits dans le territoire français d'outre-mer de Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique, qui a connu plusieurs semaines de troubles civils au printemps 2024, mais la majorité d'entre eux se sont produits en France métropolitaine.

    En réponse à l'affrontement d'Avignon, l'archevêque de la ville, François Fonlupt, a déploré le « manque de respect » et l'a lié à la « pauvreté » du quartier. Certains ont estimé qu'il s'agissait d'une analyse fallacieuse et que la pauvreté ne devait pas servir d'excuse à de tels comportements.

    L'archevêque a également mis en garde contre tout « battage médiatique » susceptible d'attiser les tensions. Il n'a pas à s'inquiéter. Les médias français ont tendance à ignorer la multiplication des actes antichrétiens. Deux prêtres ont été agressés lors d'incidents distincts à Pâques, mais aucun de ces incidents n'a fait l'objet d'une grande couverture en dehors des médias conservateurs. 

    Un rapport des services de renseignement a révélé qu'en 2024, les actes classés comme antichrétiens représentaient 31 % des infractions à motivation religieuse en France. Cette proportion est passée à 62 % pour les incidents antisémites et est tombée à 7 % pour les actes antimusulmans.

    Toutefois, un crime odieux a été commis contre un musulman le mois dernier dans une mosquée près de Nîmes, sur la côte méditerranéenne. Un jeune homme de 20 ans, d'origine bosniaque, a poignardé mortellement un jeune homme en train de prier, filmant les derniers instants du mourant tout en insultant Allah.

    Le président Emmanuel Macron a réagi à ce meurtre en déclarant que : « Le racisme et la haine fondés sur la religion n'ont pas leur place en France. La liberté de culte ne peut être violée. »

    En réalité, cela fait des années que des personnes sont tuées en France en raison de leur religion. Un islamiste a abattu trois enfants juifs en 2012, et en 2016, le père Jacques Hamel a été assassiné dans son église par deux jeunes inspirés par l'État islamique.

    Il y a eu d'autres meurtres de juifs et, en 2020, trois fidèles ont été tués par un migrant tunisien à l'extérieur d'une église à Nice.

    C'est l'une des raisons pour lesquelles l'écrasante majorité des Français souhaitent que leurs frontières soient mieux contrôlées. Sous Macron, l'immigration légale et illégale a atteint des niveaux sans précédent et la plupart des arrivées proviennent d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne.

    Une enquête réalisée en 2021 a révélé que 65 % des lycéens musulmans de France accordaient plus d'importance à la loi islamique qu'à la loi républicaine. Cela n'augure rien de bon pour l'avenir.

    Les dirigeants politiques aiment chanter les louanges de l'« intégration », mais en France, comme en Grande-Bretagne, un nombre important d'immigrés ne souhaitent pas s'intégrer. En France, la crainte est que les tensions religieuses augmentent dans les années à venir, et que les incidents effroyables de ces dernières semaines deviennent monnaie courante.

    En relation : Le meurtre brutal d'une jeune femme de 19 ans a mis en lumière le conflit entre la « Nouvelle France » et la « Vieille France » catholique et conservatrice.

  • Le pape demande aux diplomates de respecter le mariage et les enfants à naître si l'on veut l'harmonie civile

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    DISCOURS DU PAPE LÉON XIV AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE

    Salle Clémentine
    Vendredi 16 mai 2025

    source

    Éminence,
    Excellences,
    Mesdames et Messieurs,
    Que la paix soit avec vous !

    Je remercie S.E. M. George Poulides, Ambassadeur de la République de Chypre et Doyen du Corps diplomatique, pour les paroles cordiales qu’il m'a adressées en votre nom à tous, et pour le travail inlassable qu’il poursuit avec la vigueur, la passion et l’amabilité qui le caractérisent. Ces qualités lui ont valu l’estime de tous mes prédécesseurs qu’il a rencontrés au cours de ces années de mission auprès du Saint-Siège, et en particulier du regretté Pape François.

    Je voudrais également vous exprimer ma gratitude pour les nombreux messages de vœux qui ont suivi mon élection, ainsi que pour les messages de condoléances au décès du Pape François provenant aussi de pays avec lesquels le Saint-Siège n’entretient pas de relations diplomatiques. Il s’agit là d’une marque d’estime significative qui encourage à approfondir les relations mutuelles.

    Dans notre dialogue, je voudrais que le sentiment d’appartenance à une famille prenne toujours le pas. En effet, la communauté diplomatique représente toute la famille des peuples, partageant les joies et les peines de la vie ainsi que les valeurs humaines et spirituelles qui l’animent. La diplomatie pontificale est, en effet, une expression de la catholicité même de l’Église et, dans son action diplomatique, le Saint-Siège est animé par une urgence pastorale qui le pousse non pas à rechercher des privilèges, mais à intensifier sa mission évangélique au service de l’humanité. Il combat toute indifférence et rappelle sans cesse les consciences, comme l’a fait inlassablement mon vénérable prédécesseur, toujours attentif au cri des pauvres, des nécessiteux et des marginalisés, mais aussi aux défis qui marquent notre temps, depuis la sauvegarde de la création jusqu’à l’intelligence artificielle.

    En plus d’être le signe concret de l’attention que vos pays accordent au Siège Apostolique, votre présence aujourd’hui est pour moi un don qui permet de renouveler l’aspiration de l’Église – et la mienne personnelle – à rejoindre et à étreindre tous les peuples et toutes les personnes de cette terre, désireux et en quête de vérité, de justice et de paix ! D’une certaine manière, mon expérience de vie, qui s’est déroulée entre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Europe, est représentative de cette aspiration à dépasser les frontières pour rencontrer des personnes et des cultures différentes.

    Grâce au travail constant et patient de la Secrétairerie d’État, j’entends consolider la connaissance et le dialogue avec vous et vos pays, dont j’ai déjà eu la grâce d’en visiter un bon nombre au cours de ma vie, en particulier lorsque j’étais prieur général des Augustins. Je suis convaincu que la Divine Providence m’accordera d’autres occasions de rencontres avec les réalités dont vous êtes issus, me permettant ainsi de saisir les opportunités qui se présenteront pour confirmer la foi de tant de frères et sœurs dispersés à travers le monde, et pour construire de nouveaux ponts avec toutes les personnes de bonne volonté.

    Dans notre dialogue, je voudrais que nous gardions à l’esprit trois mots clés qui constituent les piliers de l’action missionnaire de l’Église et du travail diplomatique du Saint-Siège.

    Le premier mot est paix. Trop souvent, nous considérons ce mot comme “négatif”, c’est-à-dire comme la simple absence de guerre et de conflit, car l’opposition fait partie de la nature humaine et nous accompagne toujours, nous poussant trop souvent à vivre dans un “état de conflit” permanent : à la maison, au travail, dans la société. La paix semble alors n’être qu’une simple trêve, une pause entre deux conflits, car, malgré tous nos efforts, les tensions sont toujours présentes, un peu comme des braises qui couvent sous la cendre, prêtes à se rallumer à tout moment.

    Dans la perspective chrétienne – comme dans d’autres expériences religieuses – la paix est avant tout un don le premier don du Christ : « Je vous donne ma paix » (Jn 14, 27). Elle est cependant un don actif, engageant, qui concerne et implique chacun de nous, indépendamment de notre origine culturelle et de notre appartenance religieuse, et qui exige avant tout un travail sur soi-même. La paix se construit dans le cœur et à partir du cœur, en déracinant l’orgueil et les revendications, et en mesurant son langage, car on peut blesser et tuer aussi par des mots, pas seulement par des armes.

    Dans cette optique, je considère que la contribution que les religions et le dialogue interreligieux peuvent apporter pour favoriser des contextes de paix est fondamentale. Cela exige naturellement le plein respect de la liberté religieuse dans chaque pays, car l’expérience religieuse est une dimension fondamentale de la personne humaine, sans laquelle il est difficile, voire impossible, d’accomplir cette purification du cœur nécessaire pour construire des relations de paix.

    À partir de ce travail, auquel nous sommes tous appelés, il est possible d’éradiquer les prémices de tout conflit et de toute volonté destructrice de conquête. Cela exige également une sincère volonté de dialogue, animée par le désir de se rencontrer plutôt que de s’affronter. Dans cette perspective, il est nécessaire de redonner un souffle à la diplomatie multilatérale et aux institutions internationales qui ont été voulues et conçues avant tout pour remédier aux conflits pouvant surgir au sein de la Communauté internationale. Bien sûr, il faut encore la volonté de cesser de produire des instruments de destruction et de mort, car, comme le rappelait le  pape François dans son dernier Message Urbi et Orbi, « aucune paix n’est possible sans véritable désarmement [et] le besoin de chaque peuple de pourvoir à sa propre défense ne peut se transformer en une course générale au réarmement » [1].

    Le deuxième mot est justice. Poursuivre la paix exige de pratiquer la justice. Comme je l’ai déjà évoqué, j’ai choisi mon nom en pensant avant tout à Léon XIII, le Pape de la première grande encyclique sociale, Rerum novarum. Dans le changement d’époque que nous vivons, le Saint-Siège ne peut s’empêcher de faire entendre sa voix face aux nombreux déséquilibres et injustices qui conduisent, entre autres, à des conditions de travail indignes et à des sociétés de plus en plus fragmentées et conflictuelles. Il faut également s’efforcer de remédier aux inégalités mondiales, qui voient l’opulence et la misère creuser des fossés profonds entre les continents, entre les pays et même au sein d’une même société.

    Il incombe à ceux qui ont des responsabilités gouvernementales de s’efforcer à construire des sociétés civiles harmonieuses et pacifiées. Cela peut être accompli avant tout en misant sur la famille fondée sur l’union stable entre un homme et une femme, « une société très petite sans doute, mais réelle et antérieure à toute société civile » [2]. En outre, personne ne peut se dispenser de promouvoir des contextes où la dignité de chaque personne soit protégée, en particulier celle des plus fragiles et des plus vulnérables, du nouveau-né à la personne âgée, du malade au chômeur, que celui-ci soit citoyen ou immigrant.

    Mon histoire est celle d’un citoyen, descendant d’immigrés, lui-même émigré. Au cours de la vie, chacun d’entre nous peut se retrouver en bonne santé ou malade, avec ou sans emploi, dans sa patrie ou en terre étrangère : cependant sa dignité reste toujours la même, celle d’une créature voulue et aimée de Dieu.

    Le troisième mot est vérité. On ne peut construire des relations véritablement pacifiques, même au sein de la Communauté internationale, sans vérité. Là où les mots revêtent des connotations ambiguës et ambivalentes ou le monde virtuel, avec sa perception altérée de la réalité, prend le dessus sans contrôle, il est difficile de construire des rapports authentiques, puisque les prémisses objectives et réelles de la communication font défaut.

    Pour sa part, l’Église ne peut jamais se soustraire à son devoir de dire la vérité sur l’homme et sur le monde, en recourant si nécessaire à un langage franc qui peut au début susciter une certaine incompréhension. Mais la vérité n’est jamais séparée de la charité qui, à la racine, a toujours le souci de la vie et du bien de tout homme et de toute femme. D’ailleurs, dans la perspective chrétienne, la vérité n’est pas l’affirmation de principes abstraits et désincarnés, mais la rencontre avec la personne même du Christ qui vit dans la communauté des croyants. Ainsi, la vérité ne nous éloigne pas, mais au contraire elle nous permet d’affronter avec plus de vigueur les défis de notre temps comme les migrations, l’utilisation éthique de l’intelligence artificielle et la sauvegarde de notre Terre bien-aimée. Ce sont des défis qui exigent l’engagement et la collaboration de tous, car personne ne peut penser les relever seul.

    Chers Ambassadeurs,

    mon ministère commence au cœur d’une année jubilaire, dédiée d’une façon particulière à l’espérance. C’est un temps de conversion et de renouveau, mais surtout l’occasion de laisser derrière nous les conflits et d’emprunter un nouveau chemin, animés par l’espérance de pouvoir construire, en travaillant ensemble, chacun selon ses sensibilités et ses responsabilités, un monde dans lequel chacun pourra réaliser son humanité dans la vérité, dans la justice et dans la paix. Je souhaite que cela puisse se réaliser dans tous les contextes, à commencer par les plus éprouvés, comme celui de l’Ukraine et de la Terre Sainte.

    Je vous remercie pour tout le travail que vous accomplissez afin de construire des ponts entre vos pays et le Saint-Siège, et de tout cœur je vous bénis, ainsi que vos familles et vos peuples. Merci !

    [Bénédiction]

    Et merci pour tout le travail que vous accomplissez !

    ___________________________________________________

    [1] Message Urbi et Orbi 20 avril 2025.

    [2] Léon XIII, Lett. enc. Rerum novarum, 15 mai 1891, n.9.

  • Vatican : l'"ancienne garde" devient nerveuse...

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    De Guido Horst sur le Tagespost :

    La vieille garde devient nerveuse

    Deux communications publiques du Vatican à Léon XIV indiquent que le nouveau pape pourrait ne pas continuer tout dans l'esprit de François.

    16 mai 2025

    Aux nombreuses voix qui spéculaient sur l’issue de l’élection papale avant le conclave succèdent désormais celles de ceux qui spéculent sur les premiers pas de la personne finalement élue. Ce ne sont là que des volutes de brouillard qu’il faut patiemment laisser passer jusqu’à ce que Léon XIV prenne réellement des décisions.

    Trois domaines sont au centre de l’attention : les premières nominations définitives que fera le nouveau pape. Jusqu'à présent, il n'a confirmé que provisoirement les préfets de la curie dans leurs fonctions. Ensuite – et cela pourrait prendre un peu plus de temps – la grande question est de savoir ce qui va se passer ensuite avec le processus synodal mondial. Après tout, le cardinal Mario Grech, alors qu'il était encore secrétaire général par intérim du Synode romain des évêques, a alarmé tous les patriarches et archevêques majeurs des Églises orientales, toutes les conférences épiscopales du monde et leurs associations continentales avec une lettre datée du 15 mars, avec la nouvelle qu'une extension de ce processus mondial devait commencer en mai et se terminer par une assemblée de l'Église en octobre 2028. François a « finalement approuvé » cela alors qu'il était encore à l'hôpital. Léon XIV n’est pas lié par cela. Mais il doit décider s’il confirme l’approbation de son prédécesseur ou s’il adopte une approche différente de la synodalité. S'il veut vraiment y aller.

    Lettre ouverte de la Curie au Pape

    Enfin, le point qui prendra le plus de temps : les éventuelles corrections à la réforme de la Curie de son prédécesseur. Les canonistes, les évêques et les cardinaux comme Benjamin Stella, au pré-conclave, ont noté de manière critique que la séparation du pouvoir d'ordination et de juridiction, qui a ensuite permis à François de pourvoir les préfectures de la Curie avec une femme, remonte au Concile Vatican II, qui a automatiquement donné à un évêque le pouvoir de juridiction sur les décisions canoniques lors de son ordination. 

    Curieusement, ce sont précisément les deux dernières questions qui ont rendu nerveux les personnes concernées à la Curie. Le 12 mai, quatre jours seulement après l'élection de Léon, la direction du Conseil synodal - le cardinal Grech, Sœur Nathalie Becquart et l'évêque Luis Marín de San Martín - a félicité le pape Léon pour son élection dans une lettre rendue publique, mais lui a également clairement rappelé qu'il reste encore beaucoup à faire sur le chemin vers une Église plus synodale et que des groupes de travail appropriés soumettront bientôt au pape des propositions appropriées qui concerneraient l'ensemble de l'Église. Outre le fait qu’il est absolument inhabituel et jamais arrivé auparavant qu’un organe de la Curie romaine s’adresse au pape nouvellement élu par une lettre ouverte, il est presque présomptueux de vouloir le pousser dans une direction particulière.

    Léon XIV peut mettre des accents différents

    À la surprise générale, la Préfète du Dicastère pour les Ordres religieux et les Instituts de vie apostolique, Sœur Simona Brambilla, a également remercié le Pape Léon pour la confirmation provisoire dans ses fonctions dans une déclaration publique de son bureau. Elle y déclare qu'elle renouvelle sa dévotion à sa charge, que le Seigneur lui a confiée par l'intermédiaire du pape Léon XIV. Tous les autres chefs de la Curie – à l’exception du Secrétariat du Synode – ont réagi à leur confirmation provisoire dans leurs fonctions comme c’est habituellement le cas au Vatican : à savoir, pas du tout. Les gens attendent patiemment que le pape prenne ses décisions finales en matière de personnel. Seuls au sein du Dicastère de l’Ordre et au siège du Synode les nerfs semblent à vif.

    Cela n’est pas surprenant, car dès ses premiers gestes, Léon XIV a clairement montré qu’il avait la liberté de mettre des accents différents de son prédécesseur.

  • Cent ans après sa canonisation, la « petite voie » de sainte Thérèse guide toujours les cœurs vers Dieu

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    Cent ans après sa canonisation, la « petite voie » de sainte Thérèse guide toujours les cœurs vers Dieu

    Thérèse de Lisieux est l’une des figures spirituelles les plus appréciées du catholicisme moderne.

    Sainte Thérèse de Lisieux
    Sainte Thérèse de Lisieux (photo : Domaine public)

    En 2025, l'Église honore une sainte dont l'influence n'a fait que croître avec le temps. Cent ans après sa canonisation, le jubilé de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et du Saint-Face – la sainte plus connue dans le monde entier sous le nom de la Petite Fleur – attire les pèlerins vers son message durable de confiance, d'amour et de simplicité joyeuse.  

    Canonisée par le pape Pie XI en 1925, puis déclarée docteur de l'Église par Jean-Paul II en 1997, Thérèse de Lisieux est l'une des figures spirituelles les plus appréciées du catholicisme moderne. Sa « Petite Voie », ancrée dans une confiance enfantine en la Miséricorde Divine, continue de captiver le cœur des fidèles comme celui des personnes en quête spirituelle. 

    L'année du centenaire a commencé le 4 janvier et se poursuivra jusqu'à Noël prochain, avec un week-end de célébrations qui se déroulera du 16 au 18 mai dans sa ville natale de Lisieux, dans le nord de la France. 

    Le thème choisi pour l'événement, « La joie dans la sainteté », fait écho à l'appel du pape François pour l'année jubilaire 2025, « Pèlerins de l'espérance ». Pour d'innombrables personnes, Thérèse est précisément cela : une compagne pleine d'espoir, les guidant sur des chemins cachés mais lumineux vers Dieu. 

    Un week-end spécial à Lisieux

    Les principaux événements commémoratifs ont débuté vendredi soir par une procession aux chandelles des reliques de Thérèse depuis le couvent des Carmélites local - où la sainte a passé sa vie religieuse - jusqu'à la basilique, suivie d'une veillée chantante. 

    Le 17 mai, jour du centenaire, s'ouvrira par un rassemblement solennel devant le reliquaire, au son des chants choraux et du carillon. Une messe suivra à 11 h, diffusée en direct sur les réseaux sociaux. Tout au long de l'après-midi, les pèlerins seront invités à participer à diverses activités spirituelles, artistiques et familiales. Parmi celles-ci, des visites guidées de lieux marquants de la vie de Thérèse, un projet collaboratif de mosaïque reproduisant son portrait et la façade de la basilique, ainsi qu'une projection du film « Une course de géants », consacré à sa vie. 

    Un moment fort de la journée sera le concert en soirée de la chanteuse franco-canadienne Natasha St-Pier, dont les interprétations musicales des poèmes de Thérèse ont fait découvrir à une nouvelle génération le mysticisme de la sainte. L'artiste, qui a maintes fois évoqué sa dévotion personnelle à la carmélite, est devenue l'une des plus importantes ambassadrices culturelles du message spirituel de Thérèse dans le monde francophone. 

    La dernière journée, le dimanche 18 mai, débutera par un lien symbolique avec le présent de l'Église : l'inauguration du pontificat du pape Léon XIV sera retransmise en direct de Rome sur les écrans de la basilique. Plus tard dans l'après-midi, un rassemblement exceptionnel se tiendra devant le Carmel pour évoquer la longue liste de miracles attribués à l'intercession de la sainte, rappelant ainsi sa proximité éternelle avec les fidèles.

    Le pouvoir de la « petite voie »

    Ce qui continue d'attirer les gens vers la Petite Fleur, c'est la simplicité radicale de sa vision spirituelle. Dans une culture axée sur la réussite, le bruit et l'affirmation de soi, sa « petite manière » de faire les petites choses avec beaucoup d'amour offre un antidote. 

    Réfléchissant à l'influence durable de la sainte de Lisieux, le père Emmanuel Schwab, recteur du sanctuaire, a récemment rappelé l'exhortation apostolique C'est la confiance du pape François de 2023 qui lui était dédiée, et qui s'ouvrait sur une phrase de la sainte : « C'est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à aimer. » 

    « Ces derniers mots résument sa « petite voie » : une confiance éperdue en Dieu qui sauve, donne la vie et nous porte à l'aimer par-dessus tout », a-t-il expliqué dans un entretien au diocèse de Paris.

    Le message de Thérèse est d'autant plus pertinent aujourd'hui que son cheminement spirituel ne fut pas sans épreuves. Née à Alençon en 1873, elle entra au Carmel de Lisieux à seulement 15 ans et mourut de tuberculose en 1897, à 24 ans. Le dimanche de Pâques 1896, déjà gravement malade, elle entra dans ce qu'elle appelait sa « nuit de la foi ». Durant les 18 derniers mois de sa vie, elle vécut l'absence de toutes ses images réconfortantes de Dieu. Cette période d'obscurité spirituelle, décrite par le théologien Père François Marxer, nous apprend à « ne pas conclure de pacte ni à entrer en confrontation, mais à supporter cette part d'athéisme que nous portons tous en nous », conscients que « cette nuit, c'est Dieu lui-même ».

    Cette capacité à parler aux âmes blessées et en quête fait partie de ce qui a attiré si profondément la chanteuse St-Pier dans l'orbite du saint.

    « Thérèse m'a fait découvrir une foi simple à appliquer au quotidien », a déclaré St-Pier lors d'une interview accordée à La Croix en 2018. « Elle ne nécessite ni grands gestes, ni démonstrations, ni culpabilisation. Dieu nous aime, même si nous sommes pécheurs, même si nous ne sommes pas exceptionnels. »

    Un jubilé mondial

    Les célébrations du centenaire s'étendent au-delà de la France. Aux États-Unis, une grande tournée de reliques traversera une douzaine de villes d'octobre à décembre, avec notamment des escales aux sanctuaires nationaux de la Petite Fleur à San Antonio, au Texas, dans le Michigan et en Floride. D'autres paroisses locales, comme l'église Sainte-Thérèse d'Alhambra, en Californie, proposeront des processions eucharistiques et des conférences autour de cet anniversaire en mai. 

    En Irlande, le sanctuaire de Knock accueillera une « Journée internationale de Sainte Thérèse » le 13 juillet, associant vénération des reliques, célébration eucharistique, procession du rosaire, conférences et célébrations communautaires. Le Royaume-Uni prépare également des commémorations nationales, notamment dans les paroisses portant le nom de la sainte, avec une semaine de célébrations culminant avec des messes solennelles le 18 mai. 

    Alors que les fidèles convergent vers Lisieux et se rassemblent à travers les continents, ils le font non seulement pour honorer une sainte, mais aussi pour renouer avec une intuition spirituelle qui continue d'éclairer les recoins sombres de la vie moderne. En célébrant le centenaire de sa canonisation, l'Église se tourne une fois de plus vers l'audace enfantine de la promesse de Thérèse : « Je passerai mon ciel à faire le bien sur terre. » 

  • Affaires d'abus : peut-on espérer que le pape Léon XIV suive le chemin tracé par Benoît XVI ?

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    AFFAIRE PRÉVOST

    Abus sexuels : à l'exemple de Benoît XVI

    Ce que nous avons dit et n'avons pas dit : Une clarification sur les accusations portées contre le Pape pour avoir couvert des prêtres pédophiles au Pérou après l'intervention de journalistes qui l'exonèrent. La seule voie à suivre est la transparence et la clarification.

    17_05_2025

    Ces derniers jours, de nombreuses personnes ont écrit à notre rédaction au sujet des articles du soussigné concernant les accusations de dissimulation de prêtres pédophiles au Pérou imputées à l'évêque de Chiclayo de l'époque, Robert Prevost, aujourd'hui pape Léon XIV.

    En particulier, il nous a été demandé de corriger ces articles après la parution dans plusieurs journaux d'interviews de deux journalistes péruviens qui ont nié ces accusations et ont même salué le travail de Monseigneur Prevost pour aider les victimes d'abus sexuels au Pérou. Je suis donc obligé de revenir sur le sujet, non pas pour me rétracter mais parce qu'il y a manifestement besoin d'éclaircissement. Je vais procéder par points :

    1. Nous n’avons jeté aucune boue ni sur l’évêque Prévost ni sur le pape Léon XIVEn septembre dernier, nous avons repris les accusations relancées par l'enquête d'une chaîne de télévision péruvienne, en publiant également tous les documents de l'affaire, qui impliquait trois sœurs du diocèse de Chiclayo qui dénonçaient avoir été agressées sexuellement des années auparavant par un prêtre en particulier et qui se plaignaient de n'avoir jamais été entendues comme témoins dans une enquête canonique officielle. Nous avons correctement rapporté les plaintes, la réponse du diocèse, la contre-réponse des victimes présumées et une série d'événements étranges après que Monseigneur Prevost ait été appelé à Rome pour diriger la Congrégation des évêques, y compris la révocation de l'avocat des trois femmes, empêché de suivre l'affaire. Il convient de rappeler que cet incident s'est produit dans le contexte d'un pontificat qui, en matière d'abus sexuels, s'est distingué par sa couverture des « amis » : les cas de Barros (Chili), McCarrick (États-Unis), Zanchetta (Argentine) et du père Rupnik sont là pour le démontrer.

    En tout cas, dans cet article publié en septembre, il y avait des faits documentés, qui n'ont jamais été niés ni clarifiés. Soyons clairs : si une victime présumée prétend n’avoir jamais été entendue dans une enquête après avoir signalé les abus, cela ne peut pas être considéré comme un déni si un journaliste affirme que Monseigneur Prévost a toujours été à l’écoute des victimes d’abus ou que les accusations sont une vengeance d’autres agresseurs. Cela pourrait très bien être le cas, nous ne l'excluons pas, mais la question à laquelle il faut répondre est de savoir si les victimes présumées ont été entendues et si leur témoignage faisait partie des documents qui auraient été envoyés à Rome.
    Il n’y a donc absolument rien à corriger par rapport à cet article.

    2. En tout cas, déjà dans le premier article de septembre, le thème que nous proposions était celui de l’opportunité. Autrement dit, est-il vraiment opportun de promouvoir des prélats à des postes de si haute responsabilité en les accompagnant d’ombres sur des aspects qui ont été dévastateurs pour l’Église ces dernières années ? C'est le même thème que nous avions proposé à la veille du conclave, en nous référant à plusieurs cardinaux, pas seulement à Prévost : c'est un thème sur lequel l'Eglise peut plus facilement être soumise au chantage du monde. Mais immédiatement après l'élection de Léon XIV, nous avons également écrit que, bien que tout ce qui a déjà été publié soit vrai, il existe également un moyen de nous libérer de ce fardeau : la clarification et le procès immédiat (qui est également une garantie pour l'accusé) au moins sur les cas d'abus les plus sensationnels qui sont restés impunis sous le pontificat précédent.

    3. Les journalistes péruviens qui, ces derniers joursprésents à Rome pour la rencontre de presse avec le Pape le 12 mai, ont donné des interviews accusant certains journaux de jeter de la boue sur le Pape et de l'absoudre de toutes les accusations, sont Paola Ugaz et Pedro Salinas (photo, LaPresse). Ce sont les deux journalistes qui, depuis 2015, ont entamé une véritable croisade contre la société de vie apostolique « Sodalitium Christianae Vitae », fondée en 1971 par Luis Fernando Figari, avec des accusations d'abus psychologiques systématiques et même de certains cas d'abus sexuels. Le résultat de ces enquêtes journalistiques fut d'abord la nomination d'un commissaire et finalement la dissolution de la société, poussée par le cardinal Prevost lui-même (comme l'a raconté Paola Ugaz à Agensir) et signée par le pape François le 14 janvier et rendue effective le 14 avril. « Les évêques qui ont été à nos côtés pour faire éclater la vérité – ont déclaré Ugaz et Salinas à Avvenire – peuvent être comptés sur les doigts d’une main. L’un d’eux est Robert Prévost. C'est pour cette raison qu'ils ont essayé de le faire payer. Il n'y a aucun doute là-dessus."

    Nous n'entrerons pas dans les événements du Sodalitium et les raisons qui ont conduit à sa dissolution, mais avec tout le respect que je vous dois et sans esprit polémique, lorsqu'il est affirmé qu'"il n'y a aucun doute" que les accusations contre Prevost sont leur vengeance, nous aimerions voir les preuves, également parce que les documents et la séquence des événements sont encore là pour être clarifiés.

    De plus, une curiosité à propos de ces entretiens attire l'attention : il y a une photographie à la fin de l'audience du 12 mai, qui représente Paola Ugaz avec le pape Léon XIV, qui porte également un foulard qu'elle lui a offert. Il était donc certainement à Rome et ici Agensir, l'agence de la Conférence épiscopale italienne, ainsi que d'autres journaux nous ont parlé. Mais mystérieusement, Avvenire rapporte l'interview du même Ugaz et aussi de Salinas, datée du 13 mai, qui semble cependant avoir été réalisée au Pérou par le correspondant approprié. Paola Ugaz et Pedro Salinas sont-ils ceux qui ont le don d’ubiquité ou Avvenire a-t-il envoyé un émissaire au Pérou pour téléphoner à Rome ?

    4. Enfin, je voudrais humblement suggérer l'exemple de Benoît XVI, c'est-à-dire celui qui, dans l'Église, a le plus fait pour combattre les abus sexuels commis par le clergé : à la fois pastoralement, en rencontrant partout les victimes d'abus, et sans oublier la puissante lettre à l'Église d'Irlande du 19 mars 2010, qu'il convient de reprendre et de méditer ; soit canoniquement, avec l’introduction de règles plus sévères pour punir et prévenir ces crimes ; tant sur le plan théologique, en clarifiant les racines de ce triste phénomène (cela vaut pour toutes les Notes écrites à l’occasion du Sommet sur les abus sexuels convoqué par le Pape François en 2019).

    Eh bien, lorsque le pape Benoît XVI, encore au début de 2022, donc quelques mois après sa mort, a été accusé d'avoir couvert un prêtre pédophile, il a clamé son innocence et a répondu par un mémoire de 82 pages dans lequel il a clarifié toutes ses actions et encore par une lettre aux catholiques de Munich et de Freising le 8 février. C'est-à-dire qu'il a pris le chemin de la clarté et de la transparence, étant pleinement conscient de la gravité des abus sexuels commis par le clergé et du fardeau que cela représente pour la mission de l'Église.

    Peut-on espérer pour le bien de l’Église que le pape Léon XIV suive le même chemin ?

  • Le mystérieux visage de Sierck-les-Bains (Jean-Pierre Snyers)

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    De Jean-Pierre Snyers sur "1000 raisons de croire" :

    Le mystérieux visage de Sierck-les-Bains

    Il y a quarante ans, un visage correspondant à Jésus – selon l’iconographie chrétienne – apparaît sur le mur d’une maison d’un bourg situé dans le département de la Moselle, à deux pas de l’Allemagne et du Luxembourg. Depuis 1982, tous les habitants ont remarqué la présence d’une grande tache d’humidité (due à une inondation) qu’ils peuvent voir entre le premier et le deuxième étage de la façade de cette habitation. Rien de très spécial, à vrai dire... Trois ans plus tard, cependant, tout change. Fin août 1985, ces mêmes habitants constatent avec stupéfaction que cette tache s’est transformée en un visage ressemblant étrangement à celui du Christ. Simple phénomène naturel ou manifestation divine ? À chacun de se faire son opinion, mais les raisons de penser qu’il s’agit d’un signe du Ciel sont loin de pouvoir être éliminées.

    Sierck-les-Bains (France) / © J-P Snyers
    Sierck-les-Bains (France) / © J-P Snyers

    Les raisons d'y croire :

    • Dès l’apparition du visage, des experts scientifiques ont analysé la matière qui constitue l’image. Il ne s’agit de rien d’autre que du salpêtre dû à l’humidité. Aucune trace de peinture ou de quoi que ce soit d’autre ne la compose. Tous sont unanimes : l’image est acheiropoïète, c’est-à-dire non faite de main d’homme.
    • L’image du visage, une fois formée, ne s’est jamais altérée. Alors qu’aucun enduit n’a été appliqué, quarante ans plus tard, le visage est toujours là, intact, inchangé. Il est scientifiquement inexplicable que les intempéries, le soleil brûlant, les pluies abondantes, etc., n’aient pas suscité de changement de forme ou de coloration du salpêtre.
    • Il est bien mystérieux, également, que les yeux du visage regardent en direction d’une chapelle située à deux kilomètres de là.
    • Voici, entre autres, l’avis d’une diplômée des Beaux-Arts, spécialisée dans la conservation et dans la restauration des tableaux artistiques : « La qualité de la conservation graphique de ce visage ainsi que sa mise en œuvre en perspective nécessitent une maîtrise expérimentale du dessin par contrastes d’ombres et de lumières. La finesse de la facture exige un trait apprivoisé. La naissance de ce portrait légèrement de côté, symétrique, doux et dépourvu de traits inappropriés, témoigne de connaissances techniques de réalisation ainsi que d’un œil exercé. » Il devient difficile d’admettre qu’une tache spontanée de salpêtre se transforme d’elle-même par le jeu du hasard en une œuvre d’art…

    • Un verset de la Bible dit : « Même si les hommes se taisent, les pierres parleront » (Luc 19,40).

    • Autant il convient de se méfier de ceux qui voient des miracles partout, autant il serait déraisonnable de partir du postulat que rien n’existe en dehors de notre monde visible. Dans son livre intitulé Rue du Bac, le philosophe Jean Guitton écrit : « Renan, lorsqu’il étudie le récit d’un miracle dans l’Évangile "sait" avant tout examen que ce miracle n’est pas possible... Le surprenant, c’est la négation préalable des esprits qui se disent scientifiques. »

    Synthèse :

    Qu’il fait bon se balader dans les ruelles ancestrales de Sierck-les-Bains (sélectionné en 2024 par Stéphane Bern pour figurer sur la liste de son émission « Le village préféré des Français »). La richesse architecturale de cette bourgade de quelque 1 700 habitants ne manque pas de surprendre. L’on peut y voir notamment le château des Ducs de Lorraine (XIe siècle), la tour de l’Horloge (1294), la porte de Trèves (1732), la tour Saint-Nicolas (XIIIe siècle), la porte Neuve (XVe siècle), la tour des Grilles (XIIIe siècle), la chapelle de Marienfloss (vers laquelle les yeux du visage regardent) et de très nombreuses maisons anciennes… L’une d’elles comporte cette inscription gravée dans la pierre il y a environ trois siècles : « Celui qui fait confiance à Dieu n’a pas construit sur du sable. Espère en Dieu un certain temps et ne doute pas de lui : il n’est pas loin. Dieu protège tes entrées et tes sorties à partir de ce jour et à jamais. Amen. » Faut-il voir en ces mots un quelconque rapport avec ce qui s’est passé en 1985 ? Sans nécessairement aller jusque-là, une telle phrase pourrait au moins contribuer à qualifier Sierck-les-Bains de petite ville spirituelle...

    Le principal témoin de l’apparition du visage du Christ est Paul Huther, qui, décédé en 2017, exerçait le métier de coiffeur dans cette localité.  Revenant de Metz, un soir de la fin du mois d’août 1985, il remarque que la tache d’inondation qu’il connaît depuis des années est devenue un visage.  « J’ai un moment songé à une hallucination, me confiait-il en 2013, mais quand, le lendemain matin, je suis retourné sur place, rien n’avait changé et un attroupement de gens constatant la même réalité que moi était présent. Peu après, j’ai contacté un journaliste du Républicain Lorrain qui a publié un article. Suite à celui-ci, d’autres journalistes sont venus et la nouvelle s’est répandue de plus en plus. Même les médias étrangers se sont déplacés. Une énorme foule était présente aussi. C’était impressionnant. Il régnait un grand silence et un profond respect. On pouvait voir des visiteurs qui faisaient un signe de croix ou qui allumaient des bougies. »

    En effet, quelques jours après l’apparition étrange de ce visage, la foule et les médias français (TF1, France 3, Antenne 2, Le Républicain Lorrain, RTL, Europe 1...) et internationaux (y compris les télévisions américaine et japonaise) s’emparent du phénomène. Trente mille personnes débarquent quotidiennement dans cette petite ville médiévale. Parmi celles-ci, des croyants, des curieux et bien sûr des sceptiques. Ces derniers voient certes bel et bien le visage, comme tout le monde, mais ils sont persuadés que l’image finira par passer et qu’on n’en parlera bientôt plus. Nous voilà quarante ans plus tard.

    Jean-Pierre Snyers est un écrivain belge qui tient aussi un site Internet jpsnyers.blogspot.


    Au-delà des raisons d'y croire :

    Il n’échappe à personne que le visage est entouré d’une nuée. Dans la Bible, les nuages (ou nuées) sont l’objet de nombreuses comparaisons. Ils expriment le mystère (Ps 96), la présence de Dieu, l’image de réalités inaccessibles (Ps 55 ; Is 14,14) et servent de décor lors d’apparitions (Nb 12,5 ; Ps 98 ; Lv 16,2 ou Ex 19,9). En outre, le Messie est porté par les nuées du Ciel (Mc 13,26 ; Mt 24,30) et l’apôtre Paul enseigne que les saints seront enlevés dans une nuée (1 Th 4,17).


    Aller plus loin :

    Une brochure intitulée « Le mystérieux visage de Sierck-les-Bains », rédigée par Jean-Pierre Snyers en 2014, aux éditions Sursum Corda.


    En savoir plus :

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