Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Le pape aurait-il fait "un pas timide vers l'acceptation du divorce" ?

    IMPRIMER

    Des commentaires parfois surprenants sont apparus dans la presse au sujet des propos que le pape a tenus hier (24 juin) lors de l'audience générale du mercredi. Certains y voient "un pas timide vers l'acceptation du divorce" (Libération). Chacun pourra se faire une idée exacte en lisant la traduction intégrale parue sur zenit.org de cette catéchèse donnée en italien par le pape François sur la place Saint-Pierre :

    Catéchèse du pape François sur les blessures en famille

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Dans les dernières catéchèses, nous avons parlé de la famille qui vit les fragilités de la condition humaine, la pauvreté, la maladie, la mort. Aujourd’hui, en revanche, nous réfléchissons sur les blessures qui s’ouvrent précisément à l’intérieur de la coexistence familiale. Quand, dans la famille même, on se fait du mal. La chose la plus terrible !

    Nous savons bien que, dans aucune histoire familiale ne sont absents les moments où l’intimité de ceux qui nous sont le plus chers est offensée par le comportement de ses membres. Des paroles, des actions (et des omissions !) qui, au lieu d’exprimer l’amour, le retirent ou, pire encore, le mortifient. Quand ces blessures, qui sont encore remédiables, sont négligées, elles s’aggravent : elles se transforment en arrogance, hostilité, mépris. Et à ce point, elles peuvent devenir des plaies profondes, qui divisent le mari et la femme et les poussent à chercher ailleurs compréhension, soutien et consolation. Mais souvent ces « soutiens » ne pensent pas au bien de la famille !

    Lorsque l’amour conjugal se vide, le ressentiment se diffuse dans les relations. Et souvent cet éclatement « retombe » sur les enfants.

    Voilà, les enfants. Je voudrais m’arrêter un peu sur ce point. Malgré notre sensibilité apparemment évoluée et toutes nos analyses psychologiques raffinées, je me demande si nous ne nous sommes pas aussi anesthésiés par rapport aux blessures de l’âme des enfants. Plus on cherche à compenser avec des cadeaux et des goûters, plus on perd le sens des blessures – plus douloureuses et plus profondes – de l’âme. Nous parlons beaucoup de troubles comportementaux, de santé psychique, de bien-être de l’enfant, d’anxiété des parents et des enfants… Mais savons-nous encore ce qu’est une blessure de l’âme ? Sentons-nous le poids de la montagne qui écrase l’âme d’un enfant, dans les familles où l’on se traite mal et où l’on se fait du mal, au point de briser le lien de la fidélité conjugale ? Quel poids, dans nos choix – des choix erronés, par exemple – quel poids a l’âme des enfants ? Quand les adultes perdent la tête, quand chacun ne pense qu’à soi, quand papa et maman se font du mal, l’âme des enfants souffre beaucoup, éprouve un sentiment de désespoir. Et ce sont des blessures qui laissent leur marque pour toute la vie.

    Dans la famille, tout est lié : quand son âme est blessée sur un point quelconque, l’infection contamine tout le monde. Et quand un homme et une femme, qui se sont engagés à être « une seule chair » et à former une famille, pensent de manière obsessionnelle à leurs propres exigences de liberté et de gratification, cette distorsion affecte profondément le cœur et la vie des enfants. Très souvent les enfants se cachent pour pleurer tout seuls… Nous devons bien comprendre cela. Le mari et la femme sont une seule chair. Mais leurs créatures sont la chair de leur chair. Si nous pensons à la dureté avec laquelle Jésus avertit les adultes de ne pas scandaliser les petits – nous avons entendu le passage de l’Évangile (cf. Mt 18,6), nous pouvons mieux comprendre aussi sa parole sur la grave responsabilité de garder le lien conjugal qui est au commencement de la famille humaine (cf. Mt 19,6-9). Quand l’homme et la femme sont devenus une seule chair, toutes les blessures et tous les abandons du papa et de la maman ont des répercussions dans la chair vivante de leurs enfants.

    Il est vrai par ailleurs qu’il existe des cas où la séparation est inévitable. Parfois, cela peut même devenir moralement nécessaire, quand il s’agit justement de soustraire l’époux le plus faible, ou les jeunes enfants, aux blessures plus graves causées par les abus et la violence, par l’avilissement et l’exploitation, par l’incommunicabilité et l’indifférence.

    Grâce à Dieu, il ne manque pas de personnes qui, soutenues par leur foi et par leur amour pour leurs enfants, témoignent de leur fidélité à un lien dans lequel ils ont cru, bien qu’il apparaisse impossible de le faire revivre. Toutefois, toutes les personnes séparées ne sentent pas cette vocation. Toutes ne reconnaissent pas, dans la solitude, un appel du Seigneur qui leur est adressé. Autour de nous, nous trouvons des familles dans des situations que l’on dit « irrégulières » – je n’aime pas cette expression – et nous nous posons beaucoup de questions. Comment les aider ? Comment les accompagner ? Comment les accompagner pour que leurs enfants ne deviennent pas les otages du papa ou de la maman ?

    Demandons au Seigneur une grande foi, pour regarder la réalité avec le regard de Dieu ; et une grande charité, pour aborder les personnes avec son cœur miséricordieux.

  • Quand le pape évoque la franc-maçonnerie, les anticléricaux, les satanistes

    IMPRIMER

    A Turin, répondant aux questions des jeunes, le pape a évoqué la fin du XIXe siècle en des termes très directs:

    Le secret est de bien comprendre où l'on vit. Sur cette terre – et cela je l'ai dit aussi à la Famille salésienne – à la fin du 19e siècle il y avait les conditions les plus mauvaises pour la croissance de la jeunesse : il y avait la franc-maçonnerie en plein essor, l’Église ne pouvait rien faire, il y avait les anticléricaux, il y avait aussi les satanistes… C'était un des moment les plus mauvais et un des lieux les plus mauvais de l'histoire d’Italie. Mais si vous voulez accomplir un beau devoir chez vous, cherchez combien de saints et de saintes sont nés en ce temps-là ! Pourquoi ? Parce qu'ils se sont rendu compte qu'ils devaient aller à contre-courant de cette culture, de cette façon de vivre. La réalité, vivre la réalité. Et si cette réalité est de verre et non de diamant, je cherche la réalité à contre-courant et je fais de ma réalité une chose qui soit service pour les autres. Pensez à vos saints de cette terre, qui ont tant fait !

  • Dirigeants mondiaux : méfiance dit le pape en évoquant les tragédies du XXe siècle

    IMPRIMER

    Le 21 juin dernier, à Turin, le pape rencontrait les jeunes; dans le discours qu'il leur a adressé et où il répondait à leurs questions, il a notamment tenu ces propos (source) :

    "(...) J'ai dit parfois que nous étions en train de vivre la troisième guerre mondiale, mais par morceaux. Par morceaux : en Europe il y a la guerre, en Afrique il y a la guerre, au Moyen-Orient il y a la guerre, dans d'autres pays il y a la guerre…

    Mais est-ce que je peux avoir confiance en une telle vie ? Est-ce que je peux me fier aux dirigeants mondiaux ? Quand je veux voter pour un candidat, est-ce que je peux être sûr qu'il ne conduira pas mon pays à la guerre ? Si tu te fies seulement aux hommes, tu as perdu !

    Cela me fait penser à une chose : aux gens, dirigeants, entrepreneurs qui se disent chrétiens, et qui fabriquent des armes ! Cela inspire de la méfiance : ils se disent chrétiens ! “Non, non, Père, je n'en fabrique pas, non, non… J'ai seulement de l'argent, mes investissements dans les usines d'armement”. Ah! Et pourquoi ? “Parce que les intérêts sont un peu plus élevés…”. Et le double jeu aussi est monnaie courante, aujourd'hui: dire une chose et en faire une autre. L’hypocrisie…

    Mais regardons ce qui s'est passé au siècle dernier : en 1914, 1915, en 1915 exactement. Il y a eu cette grande tragédie de l’Arménie. Beaucoup sont morts. Je ne connais pas le chiffre : plus d'un million certainement. Mais où étaient les grandes puissances d'alors ? Elles regardaient ailleurs. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient intéressées par la guerre: leur guerre! Et ceux qui mouraient, étaient des personnes, des êtres humains de seconde classe.

    Puis, dans les années Trente-Quarante, la tragédie de la Shoah. Les grandes puissances avaient les photographies des lignes ferroviaires qui conduisaient les trains aux camps de concentration, comme Auschwitz, pour tuer les juifs, et aussi les chrétiens, les rom, les homosexuels, pour les tuer. Mais dites-moi, pourquoi n'ont-ils pas bombardé ? L’intérêt !

    Et un peu après, presque de façon contemporaine, il y avait les camps en Russie : Staline… Tant de chrétiens ont souffert, ont été tués ! Les grandes puissances se sont divisé l’Europe comme un gâteau. Ils ont dû vivre tant d'années avant d'arriver à une “certaine” liberté. C'est hypocrite de parler de paix et de fabriquer des armes, et même de vendre des armes à celui qui est en guerre avec celui-là, et à celui-là qui est en guerre avec celui-ci ! (...)"

  • Divorcés-remariés : plus question de communion sacramentelle ?

    IMPRIMER

    Cette fois, c’est sur le site « Aleteia »: encore une autre lecture de l'instrumentum laboris. Elle est signée par Elisabeth de Beaudouin:

    C'est une des particularités du document de  travail de la prochaine assemblée du synode sur la famille, publié en italien  mardi 23 juin 2015l: l'accès à la communion du document de  pour les divorcés-remariés dans certains cas et sous certaines conditions, avancée dans le document final du synode d’octobre 2014 (n°52) s’y efface au profit d’un "parcours de réconciliation ou voie pénitentielle".


    Objet d’un "commun accord" entre les pères synodaux, affirme le n°123 du nouvel Instrumentum laboris, ce parcours aurait pour objet, non pas d’ouvrir à la communion mais plutôt à "la vérification d’une éventuelle nullité de mariage", à "l’engagement à la communion spirituelle" et "la décision de vivre en continence". Si la référence à l’accès éventuel à la communion est rappelé dans le numéro qui précède (n°122), qui cite le document final du dernier synode d'octobre 2014, force est de constater qu’elle n’existe plus dans celui-ci (n°123), qui s’appuie sur la réflexion qui a eu lieu dans l’Église et à tous les niveaux ces derniers mois. 

    C’est davantage la position traditionnelle de l’Église qui est donc rappelée, avec d’ailleurs renvoi explicite à l’exhortation Familiaris Consortio de saint Jean Paul II (n°84) et à deux autres textes clés : la "lettre aux évêques de l’Église catholique sur l’accès à la communion des fidèles divorcés-remariés" de la Congrégation pour la doctrine de la foi (septembre 1994) et la "déclaration autour de l’admissibilité à la sainte communion pour les divorcés-remariés" du Conseil pontifical pour les textes législatifs (24 juin 2000). Faut-il y voir le fruit des (très nombreuses) réponses aux questions des lineamenta, envoyés à toute l’Église après la dernière assemblée, pour faire avancer la réflexion ?

    Ref. Divorcés-remariés : vers un parcours de réconciliation ?

    Regrettons l’absence, à ce jour, de traduction française de l’ « instrumentum laboris ».

    JPSC

  • Le message du Cardinal Tauran aux musulmans pour le ramadan 2015 mérite d'être lu attentivement

    IMPRIMER

    Comme cela est souligné ICI (en italien), le message du cardinal Tauran adressé le 12 juin dernier aux musulmans à l'occasion du ramadan mérite d'être lu très attentivement :

    Message du Cardinal Tauran à l’occasion du début du Ramadan 2015

    Le Cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a exprimé ce vendredi 19 juin, à l’occasion du début du Ramadan, les voeux de l'ensemble de l'Eglise catholique aux musulmans du monde entier pour le mois de jeûne et la fête de l’Aid El Fitr.

    Dans ce message intitulé : « Chrétiens et musulmans: Ensemble pour contrer la violence perpétrée au nom de la religion », le Cardinal Tauran écrit d’abord : « Les catholiques du monde entier se joignent à moi pour vous adresser nos meilleurs vœux pour une joyeuse célébration de ‘Id al-Fitr. Pendant le mois du Ramadan vous observez de nombreuses pratiques religieuses et sociales, comme le jeûne, la prière, l’aumône, l’assistance aux pauvres et la visite aux membres de la famille et aux amis. Que les fruits de ces bonnes actions enrichissent votre vie! »

    Il a ensuite exhorté les chrétiens et les musulmans « à s’opposer ensemble à la violence perpétrée au nom de la religion » au moment où des groupes violents « instrumentalise la religion pour obtenir pour et richesse ».

    Soulignant, par ailleurs, que plusieurs communautés religieuses aussi bien chrétiennes que musulmanes étaient visées, le Cardinal Tauran a dénoncé les assassinats, les destructions du patrimoine religieux et culturel, l'émigration forcée, le viol de femmes, "le trafic de personnes, le commerce d'organes et même la vente de cadavres!".

    Il n’a pas manqué d’interpeler dans on texte ceux qui « sont chargés de l’ordre et de la sécurité publiques » qu’ils ont aussi « le devoir de protéger les personnes et leurs biens de la violence aveugle des terroristes ».

    Le président Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a également insiste sur la nécessité d’« enseigner le caractère sacré de la vie et la dignité qui en dérive pour chaque être humain ».

    Le Cardinal Tauran conclut ainsi son message : « Avec le Pape François, nous souhaitons à vous tous que les fruits du Ramadan et la joie de ‘Id al-Fitr apportent paix et prospérité, favorisant ainsi votre croissance humaine et spirituelle ».

    Voici l'intégralité du message:

    Lire la suite

  • Nativité de saint Jean-Baptiste (24 juin)

    IMPRIMER

    À L'EXEMPLE DE JEAN-BAPTISTE, VOIX DE LA PAROLE

    Homélie du Pape François (24 juin 2013 - source)

    Une Église inspirée par la figure de Jean-Baptiste : qui « existe pour proclamer, pour être la voix d’une parole, de son époux qui est la parole » et « pour proclamer cette parole jusqu’au martyre » de la main des « plus superbes de la terre ». C’est ce qu’a proposé le Pape François au cours de la Messe célébrée dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae, ce matin, lundi 24 juin, fête liturgique de  la nativité du saint, que l’Eglise vénère comme « le plus grand homme né d’une femme ».

    La figure de Saint Jean-Baptiste n’est pas facile à comprendre. Lui-même explique qu’il est une voix, une voix dans le désert. Cette voix est sans parole parce que la Parole vient d’un autre. Jésus dit qu’il est l’homme le plus grand qui soit jamais né. Mais si ensuite nous voyons ce qu’il fait et nous pensons à sa vie, nous nous apercevons qu’il est un prophète qui est passé, un homme qui a été grand, avant de finir comme un misérable.

    Il est frappant que l’Église choisisse de fêter Jean-Baptiste lors de la période de l’année où les jours sont les plus longs. Or Saint Jean-Baptiste était l’homme de la lumière, l’homme qui portait la lumière, non la sienne mais une lumière réfléchie. Voilà révélée la vocation de Jean-Baptiste : s’anéantir. Et quand nous contemplons la vie de cet homme si grand, si puissant – tous croyaient qu’il s’agissait du Messie –, quand nous voyons comment cette vie s’anéantit jusqu’à l’obscurité d’une prison, nous contemplons un mystère immense. En effet, nous ne savons pas comment se sont passés ses derniers jours. Nous savons seulement qu’il a été tué et que sa tête a fini sur un plateau comme le grand cadeau d’une danseuse à un adultère. Je crois qu’on ne peut pas aller plus bas que cela, s’anéantir plus.

    Dans la prison avant son supplice, Jean-Baptiste a connu des doutes. Il avait même appelé des disciples pour qu’ils se rendent auprès de Jésus afin de lui demander si vraiment il était le Messie. Cette obscurité, la douleur de sa vie, même cela ne lui a pas été épargné. La figure de Jean me fait tant penser à l’Église. L’Église existe pour proclamer, pour être la voix d’une Parole, de son époux qui est la parole, pour proclamer cette Parole jusqu’au martyre de la main des plus superbes de la terre.

    Pourquoi Jean est-il saint ? Jean-Baptiste pouvait se vanter, se sentir important, mais il ne l’a pas fait : il indiquait seulement, il se sentait la voix et non la parole. Cela est, le secret de Jean. Il n’a pas voulu être un idéologue. Il a été un homme qui s’est nié lui-même, pour que la parole grandisse. Voilà alors l’actualité de son enseignement : nous, comme Église, nous pouvons aujourd’hui demander la grâce de ne pas devenir une Église idéologisée, pour être en revanche seulement « l’Église qui écoute religieusement la parole de Jésus et la proclame avec courage », comme le dit la constitution conciliaire sur la révélation divine ; une Église sans idéologie, sans vie propre ; une Église qui est tel le « mystère de la lune », qui prend la lumière de son époux et qui doit abaisser sa propre lumière pour que ce soit la lumière du Christ qui resplendisse. Le modèle que nous offre aujourd’hui Jean est celui d’une Église toujours au service de la Parole ; une Église qui ne prend jamais rien pour elle-même.

    Demandons la grâce de ne pas considérer l’Évangile comme une propriété, d’être seulement une Église qui soit une voix qui indique la Parole, et ce jusqu’au martyre.

  • Liturgie : le cardinal Robert Sarah prêche pour l’action silencieuse du cœur

    IMPRIMER

    Du site de l'Homme Nouveau :

    Exclusif : une profonde réflexion du Cardinal Robert Sarah sur la liturgie

    Publié dans L’Osservatore Romano le 12 juin dernier, traduit en plusieurs langues à travers le monde, ce texte très important du cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et auteur du livre remarquable Dieu ou rien, n’a pas été traduit jusqu’ici en langue française. Avec son aimable autorisation, nous sommes honorés d’en donner ici l’intégralité.

    Le texte est disponible en cliquant sur ce lien :
    http://www.hommenouveau.fr/medias/files/Sarah.pdf

  • Prochain synode sur la famille : l’instrumentum laboris ouvre aussi la porte au débat sur les deux sujets qui fâchent

    IMPRIMER

    L’instrumentum laboris du prochain synode sur la famille vient d’être rendu public. Les discussions vont reprendre sur les deux recommandations synodales de 2014  qui n’ont pas passé la rampe de la majorité qualifiée l’an dernier. L’une concerne les couples homosexuels, l’autre la communion sacramentelle pour les divorcés remariés. Bénir le mariage gay non, mais une forme d’union, oui ? Et pour l’absolution aux divorcés-remariés le document appellerait à mieux distinguer la faute de la responsabilité imputable à son auteur. Bref, on ne fera pas l’économie d’un débat. De Jean-Marie Guénois, dans le « Figaro » :

    Ce document était très attendu car il s'agit du texte préparatoire du prochain synode sur la famille qui se déroulera à Rome en octobre prochain. Tout en renforçant la famille traditionnelle, il pourrait décider d'un statut nouveau pour les divorcés remariés dans l'Église et d'une nouvelle approche pour les personnes homosexuelles.

    Rendu public mardi au Vatican, «l'instrumentum laboris», le document de travail de la seconde session du synode sur la famille voulu par le pape François, confirme un renforcement de la pastorale familiale de l'Église, qui entend mieux préparer les jeunes au mariage afin de limiter les échecs mais il comporte deux surprises: un non sans appel à toute ouverture en direction du «mariage» entre personnes de même sexe même si l'Église insiste sur l'attention à porter à ces situations ; et malgré de sévères débats internes, la confirmation de la recherche d'une solution pour permettre à certains divorcés remariés d'accéder aux sacrements de l'Église.

    Ce n'est certes qu'un «document de travail» officiellement publié par le Vatican sur lequel l'assemblée des évêques réunis en octobre à Rome devra voter et c'est bien le pape qui décidera en dernière analyse, mais l'insistance de ce document sur ces deux points - qui n'avaient pas obtenu la majorité nécessaire des deux tiers pour être adoptée à la précédente assemblée d'octobre 2014 - démontre que le pape François désire avancer dans cette direction.

    Pas de discrimination injuste

    Sur la question homosexuelle, le document reprend l'enseignement traditionnel de l'Église pour redire que l'on ne peut comparer «les unions homosexuelles» et «le dessein de Dieu sur le mariage et la famille». Pour autant, insiste le texte «les hommes et les femmes à tendances homosexuelles doivent être écoutées avec respect et délicatesse» et ne doivent subir aucune «discrimination injuste». Le texte suggère même que les diocèses mettent en place des structures spécifiques «pour l'accompagnement de familles» qui sont concernées par cette situation.

    En revanche l'instrumentum laboris est sans appel sur la question du mariage gay: «Il est totalement inacceptable que les pasteurs de l'Église subissent des pressions en ce domaine et que les organismes internationaux conditionnent des aides financières pour des pays pauvres liées à l'introduction de lois visant à instituer le «mariage» entre personnes du même sexe».

    Sur la question des divorcés remariés, le document tout en récusant la pratique de l'Église orthodoxe - qui bénit une seconde union sans le reconnaître comme mariage - insiste sur l'esprit de «miséricorde» qui doit présider à toute évolution de la pastorale. Outre la gratuité et la facilitation des procédures de reconnaissance canonique de «nullité du lien du mariage» le document propose deux pistes pour mieux accueillir les divorcés remariés dans l'Église.

    Deux pistes pour accueillir les divorcés remariés

    Leur permettre, d'une part, s'ils sont des chrétiens convaincus et volontaires, de pouvoir participer à la vie normale des paroisses au sein notamment des différents conseils dont ils sont exclus actuellement. «Il faut repenser ces formes d'exclusion» affirme le texte.

    Réfléchir, d'autre part, à la possibilité d'admettre sous certaines conditions strictes et après un long discernement spirituel, certains de ces divorcés remariés - qui ont notamment subi un divorce et qui ont refait leur vie de façon stable et définitive - à la communion eucharistique.

    Le texte souligne certes la difficulté d'y parvenir et ne cache rien du vif débat théologique qu'il suscite dans l'Église mais il demande au synode de creuser le travail en cette direction. «il faut encore approfondir la question, écrit le document de travail, en ayant bien à l'esprit la distinction entre la situation objective du péché et les circonstances atténuantes, sachant que l'imputabilité et la responsabilité d'une action peuvent être diminuées ou annulés par différents facteurs psychiques ou sociaux».

    Ref. Synode sur la famille : l'Église n'acceptera pas le mariage gay 

    Selon Radio Vatican « sur l’accès à l’Eucharistie pour les divorcés-remariés, l’Instrumentum fait part d’un consensus sur la piste « d’un chemin pénitentiel » suivi sous l’autorité d’un évêque et qui serait basé sur une nullité du mariage et la décision de vivre dans la continence. Rappelant son opposition ferme au mariage des personnes de même sexe, le synode appelle néanmoins de ses vœux le développement de projets pastoraux spécifiques pour les homosexuels et leurs familles ». (Radio Vatican)

    S’agissant de l’accompagnement des divorcés remariés, « La Croix » écrit que  «  le document de travail reprend l’idée d’un « chemin de pénitence », qu’avait étayée le cardinal Walter Kasper avant le premier Synode. Le document affirme même qu’il existe « un accord sur l’hypothèse d’un itinéraire de réconciliation et de pénitence ». Mais sur le contenu de ce parcours, il laisse plusieurs pistes ouvertes, signe des divergences qui traversent l’Église : pour certains, l’accès à la communion des divorcés-remariés nécessite que le couple vive « en situation de continence », pour d’autres, on pourrait laisser aux pasteurs la possibilité de discerner le choix d’un accompagnement adapté. D’une certaine manière, le document reste ouvert à la discussion, et ce sera au prochain synode de trancher » (L'article de La Croix)

    Il serait utile de pouvoir disposer du texte lui-même de cet « instrumentum » pour démêler, si possible, ces différents commentaires… 

    JPSC

  • L'historien belge Christian Cannuyer, administrateur de "Solidarité Orient", a rencontré le pape

    IMPRIMER

    De Radio Vatican :

    Entretien – La ROACO, la Réunion des agences d'aide aux Églises orientales, était réunie au Vatican la semaine dernière pour sa 88e assemblée plénière.

    Les participants ont rencontré le Pape François lundi (le 15). Dans son discours, il a souligné qu’il observait une progressive prise de conscience sur la situation subie par les chrétiens d’Orient : « les yeux se sont ouverts sur le danger qui menace la présence millénaire des chrétiens au Proche-Orient ».

    Un constat auquel souscrit Christian Cannuyer, administrateur délégué de « Solidarité Orient – Werk voor het Oosten », la « petite sœur » belge de L’Œuvre d’Orient. Il est interrogé par Jean-Baptiste Cocagne : à écouter ICI

  • France : les ordinations sacerdotales en déclin

    IMPRIMER

    De la Lettre de Paix liturgique :

    lettre 497 du 23 Juin 2015

    FRANCE 2015, 20 NOUVEAUX PRÊTRES POUR LA FORME EXTRAORDINAIRE ET SEULEMENT 68 POUR LA FORME ORDINAIRE

    En France, selon la coutume, les ordinations sacerdotales auront lieu à la fin du mois de juin. Paix liturgique donne, comme chaque année, des chiffres qui intéressent toute la communauté ecclésiale, toutes sensibilités confondues. Il apparaît, hélas, que la crise sacerdotale s’amplifie d’année en année dans notre pays, dès lors que le nombre d’ordinations diocésaines extrêmement bas (on est passé au-dessous de la barre des cent ordinations par an) n’assure pas, de très loin, le renouvellement des prêtres de France.

    Le nombre des prêtres en exercice dans les diocèses – qui était de 5 806 en 2014 – passera à 4 257 en 2024, selon une enquête publiée par La Croix le 6 juin 2014. Le nombre des ordinations, cette année, dans les diocèses de France, est peut-être le plus bas depuis la reprise du culte après la Révolution.

    Certes, les fidèles et prêtres attachés à la liturgie traditionnelle constatent, cette année encore, sa vigueur, mais celle-ci n’est pas malheureusement suffisante pour éponger le déficit global : on estime généralement que le « taux de fécondité sacerdotale » des communautés traditionnelles équivaut à ce qu’était le « taux de fécondité sacerdotale » des catholiques français en général en 1962, au début du Concile.

    Lire la suite

  • L'Instrumentum Laboris du Synode sur la famille a été présenté ce matin

    IMPRIMER

    Presentation de l'Instrumentum Laboris du Synode sur la famille

    Cité du Vatican, 23 juin (VIS). Ce matin près la Salle de Presse a été présenté l'Instrumentum Laboris de la XIX assemblée générale ordinaire du Synode des évêques consacré à la vocation et à la mission de la famille (4 - 25 octobre). Le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode, était entouré du Cardinal Péter Erdö, Rapporteur général, et de Mgr.Bruno Forte, Secrétaire général de cette assemblée. Le document de travail reprend en trois parties le Rapport de l'assemblée extraordinaire d'octobre dernier, consacrée aux défis pastoraux de la famille dans la nouvelle évangélisation: A l'écoute des défis, Discerner la vocation de la famille, La mission de la famille. Le Cardinal Baldisseri a tout d'abord indiqué les nouveautés de la première partie, principalement d'ordre anthropologique et culturel, socio-économique et écologique: pauvreté et exclusion, troisième âge et veuvage, deuil familial, handicap, émigration, rôle de la femme, affectivité, éducation sexuelle et bioéthique. La seconde aborde la question mariage naturel et plénitude sacramentelle, l'indissolubilité, le don et l'accomplissement, la vie familiale, l'union et la fécondité, la dimension missionnaire, la foi, la prière et la catéchèse, le lien étroit entre Eglise et famille, les jeunes et la peur du mariage, la miséricorde. Enfin la troisième partir s'intéresse au thème famille et évangélisation, à la famille comme sujet de la pastorale, à la liturgie nuptiale, à l'ouverture missionnaire, à l'accompagnement ecclésial de la famille, à la simplification des procédures en annulation, à l'intégration des fidèles en situation irrégulière, à un éventuel parcours pénitentiel, aux problèmes issus des mariages mixtes et aux disparités cultuelles, aux problèmes de natalité et adoption, de respect de la vie, de la conception et de l'éducation. Le Cardinal a tenu à signaler l'importance consacrée à l'indigence économique et aux menaces d'usure pesant sur les famille, rappelant l'importance de re-proposer la Lettre des droits de la famille en liaison avec la Déclaration universelle des droits de l'Homme.

    Ensuite, le Cardinal Baldisseri a exposé les travaux conduits par du Conseil du Synode entre les deux assemblées, et notamment le questionnaire en 49 points adressé à toutes les conférences épiscopales et synodes sui juris. Après sa clôture du 15 avril, il a suscité 99 réponses, qui s'ajoutent en 359 observations envoyées librement par toute sorte de réalités ecclésiales, diocèses, paroisses, associations, personnalités. Le déroulement de la prochaine assemblée, après celui de la précédente, permettra d'améliorer la procédure en l'alignant sur les besoins de notre temps. On a retenu la nécessité de limiter le nombre des interventions individuelles et d'en rationaliser le flux, tout en valorisant le travail des Circuli Minores. La première semaine du Synode traitera de la première partie de l'Instrumentum, la seconde de la seconde partie et la troisième de la troisième partie. Après quoi l'assemblée préparera le document destiné à être soumis au vote pour approbation et ultérieure présentation au Pape. Tous les ayant droit pourront intervenir et ont consacrera tout le temps nécessaire aux groupes de travail linguistiques. En conclusion, le Cardinal a rappelé que pour le Saint-Père le Synode n'est pas un parlement mais un lieu dans lequel se manifeste l'Esprit. Les pères synodaux sont donc appelés à s'exprimer par Parresia, libres de communiquer avec la presse avec discrétion et sens de la responsabilité.

    Lire également : le synode des évêques revoit sa méthode de travail