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  • France : les délires de Marlène Schiappa déclenchent un tollé; la Manif pour tous mobilise

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    LMPT a inviteé Kelly, mère porteuse américaine, aà venir s'exprimer devant les Français
    Tollé unanime suite aux propos de Marlène Schiappa
    Mercredi 20 février, Marlène Schiappa a évoqué, dans les colonnes de l'hebdomadaire Valeurs actuelles, une prétendue « convergence idéologique » entre La Manif Pour Tous et les terroristes islamistes. 
    Face à cet amalgame stupéfiant, La Manif Pour Tous a aussitôt demandé des excuses publiques de la Secrétaire d'Etat :

    Communiqué

    https://tinyurl.com/y6y86t96

    En dépit du tollé unanime, Marlène Schiappa a réitéré ses propos dans d'autres interviews, conduisant alors nombre de Français à réclamer sa démission.

    A l'heure où nous écrivons, nous sommes sur le point de déposer plainte auprès de la Cour de justice de la République à l'encontre de la Secrétaire d'Etat.

    Pour suivre les réactions et les événements à ce sujet : 

    lamanifpourtous.fr

    http://lamanifpourtous.fr

    Remplacer « père » et « mère » par « parent 1 et 2 »

    Le 12 février, la député LREM Valérie Petit propose de profiter du projet de loi « école de la confiance » pour supprimer les mentions « père » et « mère » des formulaires scolaires au profit de « parent 1 » et « parent 2 ». Avec elle, sa collègue Jennifer De Temmerman considère qu' « un père et une mère » constituent « des cases figées » qui correspondent à « des modèles sociaux et familiaux un peu dépassés » : 

    Video

    https://tinyurl.com/y38gw6bl

    Cet amendement est voté le jour même par les députés LREM. A ce stade, il s'agit de la 1ère lecture du projet de loi (il doit ensuite passer au Sénat puis revenir devant l'Assemblée nationale).

    La Manif Pour Tous monte au créneau
    Parce qu’elle suit toujours attentivement les débats parlementaires, La Manif Pour Tous alerte aussitôt sur les réseaux sociaux et par voie de communiqué de presse :
    Communiqué

    Une tribune signée de Ludovine de La Rochère et Albéric Dumont, respectivement Présidente et vice-président de La Manif Pour Tous, est publiée sur FigaroVox :
    Tribune

    Tribune

    Les représentants du mouvement participent à de nombreux débats TV et radios, dans les matinales de RTL et LCI, sur RMC, C-News, Sud Radio... :

    Video
    http://tinyurl.com/yyndqd8d
    Video
    https://tinyurl.com/y2yahf8c
    Video
    https://tinyurl.com/yxj23ztq
    Machine arrière

    Au bout de trois jours, les députés LREM semblent faire machine arrière. 

    Article Le Parisien
    https://tinyurl.com/y6tsxsx6
    Et bien sûr La Manif Pour Tous veille sur la suite
  • Le sauvetage de juifs à Rome pendant l'occupation nazie

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    « Pave the Way » présente des documents historiques au pape François

    Le sauvetage de Juifs à Rome sous l’Occupation nazie

    Afin de montrer au pape François des documents attestant l’intervention du Vatican pour sauver des juifs à Rome pendant la Seconde Guerre mondiale, une délégation spéciale de la Pave the Way Foundation (PTWF), basée aux États-Unis, et qui soutient les actions en faveur de la paix par le dialogue entre les religions, a salué le pape au cours de l’audience générale de ce 20 février 2019, dans la salle Paul VI du Vatican.

    Le directeur de la PTWF, Dr Bennett Solberg, a présenté au pape des documents originaux indiquant comment le pape Pie XII avait agi directement pour mettre fin à l’arrestation de la communauté juive romaine le 16 octobre 1943, indique Zenit en anglais (Deborah Lubov).

    Dr Solberg a remis au pape, entre autres, une copie d’un journal manuscrit de 1943, dans lequel des religieuses augustines écrivaient : «Aujourd’hui, le Saint-Père nous a demandé de protéger les Juifs romains et a nommé ceux qui les abritaient. »

    La Fondation rappelle que le pape Pie XII a levé l’interdiction de la clôture, afin de permettre aux monastères d’héberger des femmes et des hommes, et il a demandé aux catholiques italiens et aux structures ecclésiastiques de toute l’Italie de donner un abri aux juifs.

    En outre, le pape François a reçu le témoignage fait sous serment (en allemand) du commandant de l’Italie occupée, et second d’Heinrich Himmler, le général Karl Wolff. Le document révèle les plans que Wolff a reçus de la part de Hitler pour envahir le Vatican et procéder à l’enlèvement du pape Pie XII pour le conduire ensuite au Liechtenstein, où il aurait été assassiné.

    Ce plan a été révélé au pape Pie XII en septembre 1943, un mois avant l’arrestation des Juifs romains. Conscient de cette imminente invasion planifiée, le pape Pie XII a rédigé sa démission en déclarant que si le Vatican était envahi, les nazis arrêteraient Eugenio Pacelli et non le pape Pie XII, comme la secrétaire du pape, soeur Pascalina Lehnert en a elle-même témoigné. Il ordonnait aussi qu’en cas d’enlèvement les cardinaux quittent Rome pour pouvoir élire un nouveau pape et  former un gouvernement en exil au Portugal.

    « Je crois que la reconnaissance de la vérité sur l’héroïsme personnel de Pacelli est un pas essentiel pour la rédemption de mes frères et sœurs juifs, a déclaré le fondateur de la Pave the Way Foundation Gary Krupp dans une interview à Zenit en 2012. Il faut rendre à Eugenio Pacelli la réputation dont il jouissait avant que le KGB n’entreprenne le plus grand assassinat du 20e siècle. Cette opération du KGB, appelée « Seat 12 », a parfaitement réussi sa mission qui consistait à isoler les Juifs des catholiques au moment même où Nostra Aetate favorisait la réconciliation. »

    Au cours de l’audience générale de ce 20 février, Luigi et Francesca Prudente ont en outre présenté au pape François des photos d’une bénédiction, écrite en 1751, en latin et en hébreu, pour son lointain prédécesseur, le pape Benoît XIV, par la communauté juive romaine. La papauté avait alors agi pour sauver la communauté juive pendant des inondations à Rome par le Tibre.

    Gary Krupp a précédemment été reçu par saint Jean-Paul II et par Benoît XVI.

    D’autres religieuses ont témoigné de l’action de Pie XII comme les Soeurs de Notre Dame de Sion qui cachaient des juifs dans leur couvent de Via Garibaldi-Via Fabrizi et ont vu, par exemple, un fourgon de farine arriver pour aider à nourrir ces bouches supplémentaires, avec, à côté du chauffeur soeur Pascalina Lehnert, qui pouvait, étant bavaroise, parlementer avec l’Occupant en cas de contrôle. Nous avions recueilli leur témoignage publié en 2003.

  • Au sommet sur les abus sexuels, l’homosexualité est tabou mais on reste prudent sur la « tolérance zéro »

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be

    Au sommet, l’homosexualité est tabou. Mais on reste prudent sur la « tolérance zéro »

    Le 21 février, au matin de l’ouverture du sommet entre le pape François et les chefs de file de l’Eglise mondiale sur le thème des abus sur mineurs, le grand absent, c’est le mot « homosexualité ». Et ce nonobstant que la majeure partie des abus recensés jusqu’ici impliquent de jeunes, voire de très jeunes garçons pubères.

    Le mot « homosexualité » n’apparaît ni dans le discours inaugural du pape ni dans aucun des 21 « points de réflexion » qu’il a fait distribuer dans la salle ni dans le rapport introductif du cardinal Luis Antonio G. Tagle, de l’archevêque Charles J. Scicluna ni, dans l’après-midi, du cardinal Ruben Salazar Gómez.

    Au contraire, Mgr Scicluna, interpellé à ce sujet pendant la conférence de presse de mi-journée (voir photo) a déclaré que « généraliser sur une catégorie de personnes n’est jamais légitime » parce que l’homosexualité « n’est pas quelque chose qui prédispose au péché » comme ce pourrait être le cas pour la « concupiscence ».

    Le cardinal Scicluna est l’homme-clé du comité d’organisation du sommet. En plus d’être archevêque de Malte, il a été pendant plusieurs années promoteur de justice à la Congrégation pour la doctrine de la foi dont il est redevenu secrétaire adjoint avec une compétence spécifique en matière d’abus sexuels.  C’est l’homme qui exprime aujourd’hui le plus directement la volonté de François après que ce dernier ait dans les faits désavouéle cardinal Sean P. O’Malley qui était il y a encore un an le plus proche homme de confiance du pape en la matière mais qui aujourd’hui n’est plus que président « pour la forme » du conseil pontifical pour la protection des mineurs.

    Il semblerait que jusqu’à présent, l’appel des cardinaux Walter Brandmüller et Raymond L. Burke – et de nombreux autres clercs et laïcs – à affronter à visage découvert la plaie de l’homosexualité dans le clergé en tant que symptôme d’un abandon diffus de la « vérité de l’Évangile » soit resté lettre morte.

    *

    En revanche, dès les premiers échanges du sommet, s’est dégagée une volonté d’équilibrer la sévérité des procès en matière d’abus sexuels dans le sens d’un meilleur respect des droits des accusés.

    La « tolérance zéro », c’est le nom qu’on donne à la rigueur puritaine avec laquelle on voudrait frapper les auteurs d’abus. Cette rigueur est réclamée à cors et à cris par l’opinion publique laïque.  Mais elle coûte très cher en matière de violation des droits les plus élémentaires, comme Settimo Cielo l’a récemment mis en lumière dans un article :

    > “Tolérance zéro”. Le mot d’ordre d’une Église sans miséricorde

    Et en effet, dans les 21 « points de réflexion » que le pape François a remis aux participants au sommet, on lit au point 4 : « Mettre en œuvre des procédures pour le droit de la défense des accusés ».  Au point 10 : « Préparer des itinéraires pénitentiels et de restauration pour les coupables ».  Au point 11 : « Reconnaître et discerner les vrais cas des faux, les accusations de la calomnie ».  Au point 14 : « Sauvegarder le principe du droit naturel et canonique de la présomption d’innocence jusqu’à la preuve de la culpabilité de l’accusé. Pour cela, il faut éviter la publication de listes des personnes accusées, même par les diocèses, avant l’enquête préalable et la condamnation définitive ».

    Dans le rapport de Mgr Scicluna qui a retracé toutes les phases des procès pour abus sur mineurs, on retrouve également des rappels importants des droits des accusés.

    Après avoir admis que « la majorité des procédures pénales canoniques sont de type extrajudiciaire ou administratif », Scicluna fait cet avertissement :

    « L’essence d’une procédure équitable exige que l’accusé soit présenté avec tous les arguments et preuves à son encontre ; que l’accusé bénéficie pleinement du droit de présenter sa défense ; ce jugement est rendu sur la base des faits de la cause et de la loi applicable à la cause ; qu’un jugement ou une décision motivée est communiqué par écrit à l’accusé et que celui-ci dispose d’un recours contre un jugement ou une décision l’agressant. »

    Plus tard, Scicluna demande aux évêques de faire preuve de la plus grande prudence et d’équité quand il s’agit de décider quoi faire dans le cas d’un procès canonique à charge d’un de leurs prêtres se concluant non pas par une condamnation ou un acquittement mais par une plus problématique « decisio dimissoria », dans le cas où les accusations sont crédibles mais non démontrées.

    Ensuite, Mgr Scicluna encore, invite à donner la plus grande publicité aux jugements qui établissent l’innocence de l’accusé parce que « nous savons tous qu’il est très difficile de rétablir la réputation d’un prêtre qui pourrait avoir été accusé injustement ».

    Et enfin, il invite la Congrégation pour la doctrine de la foi elle-même à ne déroger qu’exceptionnellement à la prescription pour les cas d’abus éloignés dans le temps : « Le pouvoir de la CDF de déroger à la prescription de vingt ans est toujours invoqué dans un certain nombre de cas historiques, mais il est vrai que cela ne devrait pas être la norme, mais plutôt l’exception ».

    *

    Il faut remarquer que la pression de l’opinion publique laïque et des autorités civiles n’exige pas toujours de l’Église la plus grande « tolérance zéro » en matière d’abus sexuels sur mineurs au mépris du droit des accusés.

    On peut par exemple citer une décision de la Cour de justice d’Arnhem qui a accueilli le 18 avril 2018 le recours d’une fondation privée hollandaise, la Stichting Sint Jan, contre la Commission de l’Église catholique romaine de Hollande qui enquêtait sur les abus sexuels.

    La cour a estimé que dans certains cas, la Commission « n’avait pas respecté ses propres règle et, ce faisant, a violé les droits fondamentaux de l’accusé », par exemple quand « une dénonciation, qui avait pourtant déjà été déclarée non-fondée par un jugement définitif, a été rouverte et déclarée fondée » ou encore quand elle a considéré comme crédible une « déclaration isolée et incohérente d’un plaignant dépourvue de preuves suffisantes ».

    Le communiqué qui résumé ce jugement se trouve sur le site de la Stichting Sint Jan, en néerlandais, en anglais et en allemand.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Est-ce la chasteté sacerdotale qui serait contre-nature ?

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    De Thibaud Collin sur le site de l'Homme Nouveau :

    “Sodoma”, un objectif : Retourner contre elle-même la doctrine de la loi naturelle

    “Sodoma”, un objectif : Retourner contre elle-même <br>la doctrine de la loi naturelle

    Le texte de thibaud Collin que nous publions aujourd'hui s'inscrit dans un dossier consacré au démontage du livre Sodoma de Frédéric Martel. Vous pourrez retrouver ce dossier dans notre prochain numéro. Le livre du journaliste homosexuel Frédéric Martel se base sur quatre ans d'enquête au Vatican, période lors de laquelle l'auteur aurait constaté une présence majoritaire de prélats homosexuels. Les premières incohérences du livre avaient été relevées par Jeanne Smits dans un article accessible sur notre site.

    Une attitude théologale : voilà ce qu’exige la lecture extrêmement éprouvante du livre de Frédéric Martel qui se présente comme une enquête sur l’omniprésence de l’homosexualité au Vatican. Certes nous connaissions le message attribué à la Vierge Marie par Mélanie Calvat à La Salette (1846). « Les prêtres sont devenus des cloaques d’impureté ». Certes nous avions entendu le cri du cardinal Ratzinger lors de la Via crucis au Colisée (2005) : « Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement ! ». (1) Mais en refermant cet ouvrage de 632 pages, fruit d’une enquête de quatre ans fondée sur une multitude d’entretiens avec de nombreux cardinaux, évêques et prêtres, seuls des actes réitérés de foi et d’espérance permettent de supporter le choc. En entrant dans l’analyse de ce livre pour comprendre de quoi il est le signe, prions pour le salut éternel de tous les prêtres infidèles à leur vocation. 

    Sodoma est à comprendre comme un gigantesque «outing» (2) de la Curie romaine ; ou un «coming out» (3) collectif tant il est basé sur des confidences, des ragots, des règlements de compte et autres rumeurs issus de celle-ci. Le sexe, le pouvoir et l’argent forment les matériaux de ce récit. « Rien de nouveau sous le soleil » (Ecclésiaste 1, 9), pourrait-on dire mais ce serait rester à la surface de ce qui se joue dans une telle entreprise éditoriale. En effet, ce livre est hybride. Il est à la fois une enquête journalistique sur les mœurs d’une communauté humaine, en l’occurrence les hauts prélats de l’Église catholique. Mais il est aussi un essai développant une thèse de nature anthropologique et morale. Son erreur de méthode est qu’il s’appuie sur le premier point (le reportage) pour déterminer le second (la doctrine) ; c’est une confusion des ordres. Il s’agit donc de saisir quelle est l’origine de cette confusion et surtout en quoi elle offre la clef d’interprétation de cette tentative de subversion. 

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  • Les cardinaux Marx, Tagle, Gracias, Cupich… stars du sommet sur les abus au Vatican

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Danger ! Marx, Tagle, Gracias, Cupich… stars du sommet sur les abus aux Vatican

     

    Le sommet sur les abus sexuels s'est ouvert aujourd'hui au Vatican, avec un programme entièrement confié aux proches du pape François, souvent ceux qui se sont montrés les plus ouverts à une certaine reconnaissance de l'homosexualité par l'Eglise, ou aux assouplissements pour l'accès des divorcés remariés à la communion.

    C'est aussi un grand festival de vocabulaire bergoglien.

    Sera-ce l'occasion de mettre en place ce que les synodes sur la familles n'avaient pas réussi à faire : une nouvelle approche dite pastorale des couples homosexuels « stables » reconnus en tant que telle, à défaut de pouvoir être considérés comme des « mariés » à part entière ?

    Premier intervenant de ce jeudi, le cardinal Tagle des Philippines, classé à la fois papabile et progressiste par la grande presse, a déclaré en 2015 que la réponse à la question de la communion pour les divorcés remariés ne pouvait pas se régler par un principe mais au cas par cas. Il dénonçait également les mots « durs » que l'on réservait jadis dans l'Eglise aux homosexuels, aux mères célibataires, aux divorcés. C'était à l'issue d'un congrès de jeunes où le temps de prières et de réflexion était ponctué par une danse que l'on peut admirer ici.

    Il ponctue actuellement son discours de citations d'un spécialiste de la théologien de la libération, Roberto Goizueta, plaidant pour la théologie sud-américaine. Avant-goût du synode pan-amazonien ? (Voir iciet ici.)

    Thème de son intervention : « L'odeur des brebis. »

    A 10:15, Mgr Scicluna de Malte parle de « L'Eglise hôpital de campagne ». Ce prélat maltais, avec son confrère de Gozo, a autorisé la communion pour les divorcés remariés et il a été selon toute vraisemblance félicité pour cela par le pape François lui-même.

    Après l'intervention du cardinal Ruben Salazar Gomez l'après-midi, sur « L'Eglise en un temps de crise », ce sera vendredi matin au tour du cardinal Oswald Gracias de Bombay d'évoquer « la collégialité ». Gracias, lui-même accusé d'avoir « couvert » des abus sexuels dans son diocèse, est un grand partisan d'un changement d'attitude des personnes « LGBT », ainsi désignées. Il a ainsi béni l'initiative d'un couturier indien de créer une « hotline » pour ces personnes afin qu'elles reviennent dans l'Eglise où elles seront mieux accueillies.

    Le cardinal Blase Cupich, grand artisan de ce sommet, évoquera la « synodalité ». Il est lui aussi partisan de l'ouverture aux « LGBT », se félicitant de l'utilisation de cet acronyme de combat au sein de l'Eglise. Il veut ouvrir la communion aux couples gays.

    Le cardinal Reinhard Marx, qui interviendra samedi sur « la transparence », est un festival à lui tout seul. Il serait trop long d'énumérer ici ses manifestations progressistes ; contentons-nous de rappeler qu'il a rendu hommage à Karl Marx, et lancé des ballons d'essai à propos de la bénédiction des couples homosexuels.

    Il n'y a pas d'autres interventions cardinalices officielles.

    Plusieurs femmes complètent le tableau : Linda Ghisoni, du dicastère pour les laïcs, une religieuse, Veronica Openibo, et une journaliste mexicaine, Valentina Alazraki, auteur d'une interview très complice avec le pape François en 2015 (texte espagnol complet ici).

    Le pape François fera un discours de clôture dimanche.

  • Abus sexuels cléricaux : une assemblée mondiale des épiscopats réunie à Rome pour sortir du marasme spirituel ou noyer le poisson ?

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    De Gérard Leclerc sur le site web de « France Catholique » :

    tagle 33578_luis-antonio-tagle.jpgInutile de biaiser. Alors que le Pape réunit à Rome l’ensemble des présidents des Conférences épiscopales du monde entier du 21 au 24 février pour traiter de la question des abus sexuels contre les mineurs, la situation de l’Église apparaît d’une singulière gravité. Non tellement en référence à sa survie temporelle qu’à l’égard de sa mission divine. Les scandales se sont multipliés ces jours derniers, le principal concernant la parution d’un ouvrage exposant la présence d’un lobby homosexuel au centre de l’administration vaticane. L’auteur lui-même, militant homosexuel, tire des conclusions hasardeuses de l’enquête qu’il a menée durant quatre ans. La doctrine de l’Église n’est pas liée à des conjonctions d’intérêts, et l’institution elle-même obéit à des normes supérieures aux opinions et aux tendances individuelles des membres de la hiérarchie. De ce point de vue, la prochaine canonisation du cardinal Newman devrait remettre à l’honneur ce qui est au cœur de la tradition, qui est transmission de la foi depuis les origines. Le christianisme est tout autre chose qu’un programme publicitaire, malléable au gré des idéologies successives.

    Quant au contenu de l’ouvrage de Frédéric Martel, il ne surprendra pas, hélas, ceux qui connaissent depuis plusieurs années le contenu du rapport sur l’état de la Curie demandé par Benoît XVI, et qui compta certainement beaucoup dans sa décision de se démettre de sa charge. Depuis longtemps, une part essentielle de la machine administrative du Saint-Siège échappait à l’autorité du Pape. Elle était, au surplus, gangrenée par une corruption morale qui concernait jusqu’à certains hauts responsables. L’existence d’un réseau homosexuel était ainsi avérée, avec des pratiques défiant l’imagination. Frédéric Martel n’a donc eu aucune difficulté à découvrir la réalité qu’il étale largement auprès d’un public dont la surprise conduira à l’écœurement. À ceci près qu’il associe à son enquête une large part de fantasmagorie, chaque personne étant jaugée à partir de sa caractérologie sexuelle très particulière.

    Si le cardinal Bergoglio a été élu, c’est parce que son prédécesseur se jugeait dans l’incapacité physique de juguler le mal. Il est possible que le Pape venu de Buenos Aires n’ait pas immédiatement pris la mesure du fléau qu’il lui fallait combattre. Ses premières tentatives réformatrices n’ont pas entraîné encore le vaste mouvement de conversion qui s’impose. L’avertissement très informé que lui avait donné Mgr Vigano, notamment sur l’ampleur du désastre aux États-Unis, se trouve paradoxalement étayé par le livre à charge de Frédéric Martel. La réunion au sommet qui se tient à Rome devrait être l’occasion d’une prise de conscience décisive. Mais c’est la supplication des fidèles du monde entier qui devrait aider à la sortie du marasme, comme cela est arrivé plusieurs fois dans l’histoire.

    Ref. Sortir du marasme spirituel

    JPSC

  • Aujourd'hui, fête de saint Pierre Damien, Docteur de l’Eglise, qui annihila la “pédophilie” au XIè siècle

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    St Pierre Damien, Docteur de l’Eglise, qui annihila la “pédophilie” au XIè siècle

    Saint Pierre Damien, Docteur de l’Eglise, qui annihila la pédérastie au XI° s (+ 1072) (63 mn) Comment ce saint moine, confronté à une des pires crises de la papauté et à une des pires décadences du clergé, réussit à extirper les vices de la pédérastie et de la simonie dans le clergé de son temps. Pour cela, il analysa les causes puis désigna le remède : Réduire à l’état laïc tout clerc, fut-il cardinal, coupable de ces vices. Il obtient de la papauté (Léon IX aidé par Hildebrand, futur pape saint Grégoire VII) une réaction adaptée. Sa prédication forte par lettres, sa droiture morale, prépare la réforme grégorienne et la merveilleuse efflorescence de l’Eglise du XIII° siècle.

    Voir ici : https://www.diakonos.be/settimo-cielo/

  • Affaires et scandales ecclésiatiques : le regard d'un observateur lucide

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    Des propos de Jean-Marie Guénois recueillis par Christophe Geffroy sur le site de la Nef :

    Eglise : retour sur les « affaires »

    Fondateur de l’agence I.Média à Rome où il a passé une dizaine d’années, puis chef du service religion à La Croix, Jean-Marie Guénois est maintenant rédacteur en chef au Figaro, responsable des affaires religieuses. Il est l’un de nos meilleurs « vaticanistes » et il nous parle ici des « affaires » qui secouent l’Église : « procès Barbarin », témoignage de Mgr Vigano, réorganisation de la « com » du Vatican…

    La Nef – Quelle signification a selon vous le « procès Barbarin » ?
    Jean-Marie Guénois
     – Le procès « Barbarin », il faut le rappeler avec netteté, est avant tout le procès du Père Bernard Preynat, ce prêtre pédophile lyonnais. Il a reconnu les faits. Son jugement est attendu en 2019. Le cardinal Decourtray, informé de ce cas, l’avait déplacé mais ne l’a jamais mis hors course comme cela se pratiquait à l’époque. C’est donc lui le premier responsable hiérarchique de cette affaire. L’honnêteté intellectuelle impose de reconnaître que le cardinal Barbarin a donc hérité de cette situation confirmée, avant lui, par deux autres archevêques de Lyon, Mgr Ballland et Mgr Billé. Il faut aussi intégrer dans l’analyse le fait indéniable que ni les familles, ni les victimes n’avaient jamais porté plainte au civil et ne voulaient pas le faire. Le procès « Barbarin » n’est donc pas tout à fait le sien. Il est vrai – et c’est l’autre volet de l’analyse – que le cardinal Barbarin, très probablement informé du problème, n’a pas réagi assez vite sur le dossier Preynat comme lui reproche l’association de victimes de ce prêtre constituée quand ils ont vu qu’il était toujours en fonction et qu’il avait des responsabilités. Mais il faut aussi observer que le cardinal Barbarin, hormis ce cas ancien, n’a rien à se reprocher dans la gestion de ce type d’affaires depuis qu’il est évêque. Il a toujours immédiatement sanctionné et encouragé l’action de poursuite au civil. Barbarin n’est donc pas le cardinal Law, l’archevêque de Boston qui déplaçait sans vergogne des prêtres pédophiles sans avertir les paroisses suivantes du danger. Il n’est pas non plus Mgr Pican ou Mgr Fort, deux évêques français qui ont été condamnés avec sursis pour cette pratique de « couverture » de prêtres pédophiles selon les consignes de l’époque pour « éviter le scandale ». Mais Barbarin est devenu un symbole. Il est primat des Gaules. Il est cardinal. Il a manifesté contre le mariage pour tous. Sa position ecclésiale, sociale et médiatique fait qu’il a concentré sur lui le procès d’une société contre l’Eglise catholique. Bien qu’il ait été acquitté en août 2016, il n’est donc pas étonnant qu’il soit ainsi poursuivi parce que notre société n’accepte pas, avec raison, que l’Eglise catholique ait pu organiser un tel système de couverture de prêtres catholiques pédophiles. Ils sont une minorité, certes, les jeunes évêques paient pour leurs ainés certes, mais comme aux USA avec le cardinal Law, c’est un moment de vérité pour la France et l’Eglise de France. Il y en aura d’autres dans d’autres pays. L’Eglise d’Italie commence seulement par exemple à se demander pourquoi elle ne connaît quasiment pas d’affaires de pédophilies alors que beaucoup de situations ont été étouffées. Cela pose évidemment la question des limites de la société dite de « transparence » mais il y a aussi derrière cette indignation face à des prêtres pervers, l’attente consciente ou non, de prêtres saints. De l’Eglise, les gens attendent un exemple.

    Certains voient cette épreuve contre l’Eglise comme une agression, d’autres comme une purification. Mais j’ai toutefois toujours été frappé dans ces affaires par l’insensibilité de certains prêtres pour les victimes. Il est pourtant inadmissible et criminel, de manipuler l’innocence et la confiance d’un enfant pour sa propre jouissance. Et encore plus insupportable de mentir pour couvrir cela. Et, encore pire, d’instrumentaliser Dieu par la confession de la victime… Comment minimiser de tels actes ? Que révèlent-ils de l’état moral du clergé ? La violence de « l’attaque » de l’Eglise est aussi proportionnelle à cette insensibilité cléricale – se sont des enfants, des petits, que l’on a broyé – et au souci des clercs de se protéger comme une caste d’intouchables. On fait trop vite le procès des médias dans cette affaire. L’Eglise doit regarder son péché en face et en sortir avec les moyens qui lui sont propres. Quels fruits porterait-elle autrement ?

    Comment voyez-vous l’avenir sur ces affaires d’abus sexuels dans l’Église ?
    En France, nous sommes dans l’âge III des affaires de pédophilies. Et cela va durer très longtemps. Parce que certains pays emblématiques du catholicisme comme l’Italie, commencent à peine l’âge I : celui de la mise à jour des affaires de pédophilie, au simple niveau des prêtres. D’autres pays, comme le Chili, traverse l’âge II : celui de la mise en cause de tel ou tel évêque dans telle ou telle affaires précises. D’autres vivent l’âge III, France, Etats-Unis, Allemagne, Irlande : avec le procès global, systémique de l’Eglise catholique, de son droit canonique, de sa responsabilité hiérarchique, du Vatican aussi. Tout cela, et à une échelle mondiale, va donc durer longtemps : plusieurs dizaines d’Etats aux Etats-Unis ont lancé des enquêtes publiques comme celles de la Pennsylvanie rendue publique le 15 août dernier. Nous allons avoir comme cela, à dates régulières, des litanies de chiffres sordides, ici et là dans le monde. Sans oublier la nouvelle campagne qui vient de commencer sur un plan mondial avec les sœurs violées par des prêtres. Mais le plus ravageur à présent – et c’est aussi l’enjeu de l’affaire Barbarin qui sera probablement acquitté le 7 mars – n’est pas tant le crime de l’abbé untel que l’incompréhensible faute morale d’une hiérarchie qui a fermé les yeux quand elle n’a pas accusé de diffamation les victimes comme dans l’affaire Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ, ou acheté le silence des familles. Aux Etats-Unis : il y avait un « prix », autour de 25 000 dollars, par affaire pour obtenir le silence quand l’accusation de diffamation lancée aux victimes ne suffisait pas à « calmer » les plaignants… Il va donc falloir du temps à l’Eglise pour retrouver sa crédibilité. Cette crédibilité n’a d’ailleurs qu’un seul nom : la sainteté. Et en particulier aux yeux du « monde ».

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  • Eglise et abus sexuels : pour ne pas passer à côté de la réalité

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    De Jean Bernard sur le site de La Nef (publié en décembre dernier) :

    Abus sexuels dans l’Église : oser voir ce que l’on voit !

    Le synode a abordé la question des abus sexuels dans l’Église, mais sans s’y étendre. Sur cette difficile question existent des rapports, américains notamment, peu médiatisés et tout aussi peu évoqués par les responsables ecclésiastiques qui ne les intègrent pas dans leur réflexion. Or, ces rapports mettent en évidence un certain nombre de faits qu’il est essentiel de prendre en compte si l’on veut éradiquer un terrible fléau aux conséquences si dramatiques.

    Depuis les dernières révélations concernant les abus sexuels sur mineurs commis par les membres du clergé au Chili, en Pennsylvanie et maintenant en Allemagne, la thèse officielle de l’Église est désormais claire : ces abus sont imputables au « cléricalisme », c’est-à-dire à ce sentiment de toute-puissance que le statut clérical conférerait à ses titulaires et qui les autoriserait à commettre de véritables crimes, en particulier sur les enfants. C’est en ce sens que, dans sa Lettre au peuple de Dieu du 20 août 2018, le pape François a souligné que l’origine de cette tragédie était à rechercher dans « la manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Église », autrement dit dans le cléricalisme qui, « favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs, engendre une scission dans le corps ecclésial qui encourage et aide à perpétuer beaucoup de maux que nous dénonçons aujourd’hui ». Et le pape, dans cette lettre, de conclure de manière on ne peut plus claire : « Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toutes formes de cléricalisme. » Pourtant, d’autres voix, parmi lesquelles figurent des hauts prélats (tels que le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi), refusent de s’inscrire dans ce schéma explicatif et font entendre une thèse alternative, il est vrai un peu provocatrice : selon eux, les abus sexuels dans l’Église seraient, dans une large part, la conséquence de la surreprésentation d’homosexuels dans le clergé, et l’Église aurait fait preuve d’une tolérance aveugle en laissant accéder à la prêtrise ou à l’état religieux des hommes faisant courir, en raison de leur orientation sexuelle, un risque élevé aux mineurs et aux jeunes majeurs.

    Pour tenter d’y voir plus clair dans le débat cléricalisme versus homosexualité, il convient plus que jamais d’avoir égard à la célèbre invitation de Charles Péguy : « Il faut toujours dire ce que l’on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. » Or, que voit-on justement sinon que la victime type d’un abus sexuel dans l’Église n’est pas à proprement parler un enfant, ce en quoi le terme de pédophilie souvent entendu est mal choisi, mais plutôt un adolescent, qui plus est de sexe masculin. Il suffit, pour s’en convaincre, de se référer à l’étude la plus précise jamais menée jusqu’alors sur les abus sexuels dans l’Église, celle du John Jay College of Criminal Justice de New York de 2004, portant sur les années 1950-2002. Or, cette étude a mis en évidence que, en ce qui concerne l’Église catholique aux États-Unis, les victimes étaient avant tout des mineurs pubères de 11 à 17 ans (81 %) et que, parmi cette dernière catégorie, la proportion selon le sexe s’établissait à 85 % de garçons et 15 % de filles. Ces chiffres, qui ont été peu ou prou confirmés par des études plus récentes conduites en Belgique (1) et en Allemagne (2), attirent d’autant plus l’attention qu’ils sont exactement l’inverse de ce qui est observé dans la société dans son ensemble, où les victimes sont, dans leur immense majorité, de sexe féminin (3).

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  • La première et principale responsabilité du clergé consiste dans le fait de s’être éloigné de la vérité de l’Évangile

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Même le sommet sur les abus crée de sérieux « dubia ». La lettre ouverte de deux cardinaux

    Il y a encore un mois, la double finalité du sommet qui réunira du 21 au 24 février les chefs de file de la hiérarchie catholique mondiale autour du pape était « la protection des mineurs et des adultes vulnérables », c’est d’ailleurs ce qui est écrit dans la « lettre au peuple de Dieu » publiée par François le 20 août.

    La preuve en est que « L’Osservatore Romano » du 11 janvier, dans un bas de première page d’Andrea Tornielli, rédacteur en chef de tous les médias du Vatican et porte-parole du Pape, mettait en évidence cette double finalité déjà dans le titre :

    > Incontro tra Pastori…

    Mais ensuite, les « adultes vulnérables » ont disparu de l’agenda officiel du sommet. Et avec eux a également disparu la question des abus homosexuels perpétrés sur des jeunes et des très jeunes hommes, malgré qu’ils constituent statistiquement la plus grande partie des abus commis par le clergé.

    Le 18 février, lors de la conférence de presse de présentation du sommet (voir photo), le cardinal Blase Cupich, le numéro un du comité organisateur, a même été jusqu’à nier que la pratique homosexuelle soit la cause des abus, malgré qu’il ait admis que la diminution de ces méfaits au cours des dernières années aux États-Unis était notamment le fruit d’un « screening » des aspirants au sacerdoce excluant les candidats « à risque ».

    Il est un fait que non seulement la question de l’homosexualité au sein du clergé mais aussi le mot « homosexualité » lui-même a été banni, y compris dans l’abondante documentation sur le sommet proposée aux médias du monde entier :

    > Incontro: La protezione dei minori nella Chiesa. Vaticano, 21-24 febbraio 2019

    La suppression de la question de l’homosexualité de l’agenda du sommet est clairement le fruit d’une décision du Pape François. En effet, ce dernier n’a jamais caché qu’il était archi-convaincu qu’il ne s’agissait pas tant d’abus sexuels que d’abus de pouvoir et qu’il ne s’agissait pas tant de problèmes individuels que des problèmes d’une caste, la caste cléricale.

    Mais beaucoup dans l’Église doutent qu’il faille tout réduire au « cléricalisme ».

    Ce n’est pas la première fois que François suscite des « dubia » dans la doctrine, dans la morale et dans la pratique. On a encore en mémoire ceux qui ont été dénoncés par les quatre cardinaux après la publication d’ « Amoris laetitia » et auxquels le pape n’a jamais donné de réponse.

    Et aujourd’hui, à nouveau, deux de ces cardinaux, l’allemand Walter Brandmüller et l’américain Raymond Leo Burke se sont senti le devoir de sortir à découvert avec la lettre ouverte publiée ci-dessous en s’adressant aux évêques qui prendront part au sommet sur la « protection des mineurs ».

    Ils appellent à briser le silence sur cet autre « fléau de l’agenda homosexuel » qui envahit l’Église et qui consiste selon eux à abandonner la « vérité de l’Évangile » et qui est donc lui aussi à l’origine de l’actuelle crise de la foi.

    Reste à voir si leur appel sera entendu au sommet de ces prochains jours.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    LETTRE OUVERTE AUX PRÉSIDENTS DES CONFÉRENCES ÉPISCOPALES

    Chers Confrères, Présidents des conférences épiscopales,

    Nous nous adressons à vous avec une grande tristesse.

    Le monde catholique est désorienté et se demande avec angoisse : où va l’Église ?

    Face à la dérive en cours, il semble que le problème se réduise à celui des abus sur les mineurs – un crime horrible, tout particulièrement quand il est commis par un prêtre, mais qui n’est qu’un élément d’une crise bien plus vaste. Telle une plaie, la cause homosexuelle se répand dans l’Église, promue par des réseaux organisés et protégée par un climat de complicité et d’omertà. Les racines de ce phénomène se trouvent évidemment dans ce mélange de matérialisme, de relativisme et d’hédonisme qui refuse absolument l’existence d’une loi morale absolue, c’est-à-dire qui ne souffre pas d’exceptions.

    On accuse le cléricalisme est d’être responsable des abus sexuels, mais la première et principale responsabilité du clergé n’est pas dans l’abus de pouvoir, mais dans le fait de s’être éloigné de la vérité de l’Évangile. La négation, y compris publique, dans les paroles comme dans les actes, de la loi divine et naturelle, est à la racine du mal qui corrompt certains secteurs de l’Église.

    Face à cette situation, cardinaux et évêques se taisent. Vous tairez-vous également lors de la réunion convoquée ce 21 février au Vatican  ?

    Nous sommes de ceux qui ont interpellé le Saint-Père en 2016 sur les “dubia” qui divisaient l’Église à l’issue des conclusions du Synode sur la famille. Aujourd’hui, ces “dubia” non seulement n’ont pas reçu de réponse mais s’inscrivent dans une crise de la foi bien plus générale. Nous voulons par conséquent vous encourager à faire entendre votre voix et à proclamer l’intégrité de la doctrine de l’Église.

    Nous invoquons le Saint-Esprit pour qu’il assiste l’Église et éclaire les pasteurs qui la guident. Un acte décisif est aujourd’hui urgent et nécessaire. Nous mettons notre confiance dans le Seigneur qui a promis : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).

    Walter Card. Brandmüller

    Raymond Leo Card. Burke

    *

    Des appels semblables à celui de la lettre des cardinaux Brandmüller et Burke ont été publiés à l’approche du sommet du Vatican du 21-24 février par les cardinaux Gerhard Müller et Wilfried Napier, par les archevêques Charles Chaput et Carlo Maria Viganò et par d’autres catholiques célèbres au cours d’un symposium en ligne soutenu par le National Catholic Register :

    > What Can We Expect From the Vatican Summit?

    *

    Du côté des organisateurs du sommet, on ne manquera pas d’être surpris par l’absence de l’un de ceux qui sont à son origine: le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston et président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs instituée en 2014 par le Pape François.

    Parmi les participants au sommet, O’Malley sera seulement présent en tant que membre du conseil des cardinaux qui assistent le pape dans le gouvernement de l’Église universelle.

    Ce refroidissement entre le cardinal et François a fait l’objet d’un article de Francis X. Rocca dans « The Wall Street Journal » du 14 février.

  • Eglise : la protection des mineurs n'en est pas à son commencement

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    De Fabio Colagrande sur Vatican News :

    Protection des mineurs dans l’Eglise: nous n'en sommes pas à l'année zéro

    A la veille de la réunion sur «La protection des mineurs dans l'Église», nous retraçons le chemin déjà emprunté par les Papes, le Vatican et les Eglises locales dans la lutte contre les abus sexuels commis sur des enfants par des membres du clergé.
     
    La réunion sur «La protection des mineurs dans l'Église», qui se tiendra au Vatican du 21 au 24 février, est la première à impliquer tous les présidents des conférences épiscopales et les responsables des ordres religieux dans le monde entier, abordant la question sous un regard évangélique. Il s'agit d'une réunion ecclésiale de pasteurs aux caractéristiques «synodales» sans précédent, qui montre à quel point la lutte contre le fléau des abus commis par des membres du clergé constitue une priorité pour le Pape François dans le contexte historique actuel. Ecouter les victimes, sensibiliser, accroître les connaissances, développer de nouvelles normes et procédures, partager les bonnes pratiques font partie des objectifs de la rencontre.

    Une étape sur un long parcours

    La réunion ne représente certainement pas le premier pas du Saint-Siège, ni des Conférences épiscopales dans cette direction. C’est une étape historique sur le parcours entrepris par l’Église catholique depuis plus de trente ans dans des pays tels que le Canada, les États-Unis, l’Irlande et l’Australie, et depuis une dizaine d’années en Europe. Parcours qui continuera même après cette nouvelle rencontre. Le renouvellement des règles canoniques concernant les cas d'abus sur mineurs par des membres du clergé a débuté il y a dix-huit ans au Vatican. Au cours des vingt dernières années, les Papes ont multiplié les gestes, les discours et les documents consacrés à ce sujet douloureux. Il arrive que la publication de règles et de protocoles n’entraîne pas immédiatement le changement de mentalité nécessaire pour lutter contre les abus. Mais, à la veille de la rencontre, souhaitée par le Pape, on ne peut pas parler d'une «année zéro» dans l'engagement de l'Église en faveur de la protection des mineurs.

    Les premières mesures : Canada, États-Unis, Irlande et Australie

    L'une des premières conférences épiscopales au monde à avoir émis des directives relatives à la violence sexuelle contre des mineurs dans un contexte ecclésiastique est celle du Canada en 1987. En 1989, après que l'opinion publique eut été secouée à plusieurs reprises par des informations faisant état de violences sexuelles contre des mineurs de la part de membres du clergé, un comité «ad hoc» a été créé au sein de l’Église canadienne. En 1992, ce comité publie un document «De la souffrance à l’espérance», qui contenait 50 «Recommandations» adressées aux catholiques, aux évêques et aux responsables de la formation des prêtres.Aux États-Unis, la Conférence épiscopale traite des violences sexuelles perpétrées contre des mineurs par des prêtres pour la première fois officiellement lors de l'Assemblée de juin 1992, lorsqu'elle établit «cinq principes» à suivre. Ils établissent que «si l'accusation est étayée par des preuves suffisantes», le présumé coupable est suspendu de toute fonction ministérielle puis soumis à un jugement adapté et à un traitement médical. Malgré cela, la propagation du phénomène au cours des années suivantes et une gestion inadaptée, dénoncée par une enquête historique du Boston Globe, poussèrent Jean-Paul II à convoquer les cardinaux américains à Rome en avril 2002.En Irlande, en 1994, l'Église a créé le Comité consultatif des évêques catholiques irlandais sur les abus sexuels commis par des prêtres et des religieux sur des mineurs, qui a publié ses premières conclusions en décembre de l'année suivante, tandis que l'un des premiers protocoles au monde sur la manière de traiter les cas de pédophilie commis par des membres du clergé du diocèse est publié en Australie. En décembre 1996, le document «Towards Healing» (« Vers la guérison ») a été approuvé pour tous les diocèses australiens et est devenu opérationnel en mars 1997.

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