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  • "La Belgique est devenue le village Potemkine de l’euthanasie"

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    De Gènéthique magazine :

    Euthanasie : « Une nouvelle morale s’instaure : celle de l’abnégation sociale, de ma mort au profit du collectif »

    14 mars 2022

    A la veille des élections présidentielles en France, la dépénalisation de l’euthanasie semble être l’« avancée sociétale » promise par le prochain quinquennat. Samedi dernier a d’ailleurs démarré une 15e « semaine de mobilisation “pour le droit de mourir dans la dignité” ». Le sujet d’actualité a fait l’objet de trois ouvrages parus récemment, dont celui de Damien Le Guay : Quand l’euthanasie sera là…, publié aux éditions Salvator. Entretien avec l’auteur.

    Gènéthique : L’euthanasie est au programme de plusieurs candidats à l’élection présidentielle. Le vote d’une loi autorisant euthanasie et/ou suicide assisté vous semble-t-il inéluctable lors du prochain quinquennat ?

    Damien Le Guay : Inéluctable ? Dieu seul le sait. Hautement probable, voilà qui est sûr. Quand on regarde les programmes, comment ne pas constater une sorte de nonchalance coupable vis-à-vis de ces sujets ? Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon sont tout à fait pour. Et on est en droit de penser qu’Emmanuel Macron, quand il descendra de son Olympe, sera pour lui aussi – même si sous la forme d’invitation à remettre une décision entre les mains d’un « comité citoyen ». Valérie Pécresse est contre sur le principe, mais ne le dit pas avec une force de conviction suffisante pour ne pas avoir des doutes. Et puis ses convictions pour les sujets dits de « société » sont fluctuantes – comme nous l’avons vu sur le mariage pour tous. Quand à Eric Zemmour et Marine Le Pen, ils sont contre. Ils le disent. Et si Madame Le Pen chiffre ses ambitions dans un grand plan pour l’hôpital, Eric Zemmour, lui, en reste à une pétition de principe.

    Ceci dit, n’oublions pas que le « parti euthanasique » fait son travail de sape depuis des années, et qu’il a déjà conquis les médias et une grande partie des députés. N’oublions pas que le 8 avril 2021, l’Assemblée nationale a adopté le premier article d’une loi (heureusement non votée dans son intégralité, et donc non valide) qui autorisait et l’euthanasie et le suicide assisté (cf. La PPL Falorni tombe en désuétude – le spectacle exagéré des promoteurs de l’euthanasie).

    G : Les partisans de l’euthanasie se réclament de la liberté – l’« ultime » liberté – de l’individu, et invoquent l’« autonomie » de la personne comme valeur essentielle. Finalement, quels sont les enjeux anthropologiques liés à l’euthanasie ? La liberté, l’autonomie, peuvent-elles s’exercer indépendamment de la société ?

    DLG : L’euthanasie est le stade terminal de l’autonomie. Elle parachève cette longue histoire, l’accomplit et en est comme le Requiem. Désormais l’autonomie humaine ne reconnaît plus d’extériorité au moment de la mort. Je tiens ma vie, je tiens ma mort. Mais le parti euthanasique ne comprend pas les enjeux anthropologiques de son combat. Il croit lutter contre les souffrances humaines mais fait tout pour en renforcer d’autres – celle d’un individu, seul à seul avec lui-même, qui doit décider de tout y compris de l’heure de sa mort. N’être pas maître de sa mort est confortable – dans l’inconfort de la mort. La vie s’en charge. Dieu s’en charge. La maladie s’en charge. Je la remets à plus fort que moi. Elle m’est dérobée par un maître. Je le reconnais comme tel et m’en remets à lui. Et avant de me remettre, je remets ma vie à ceux que j’aime. Cette double remise, qui est dans l’ordre des civilisations depuis toujours, va s’arrêter. Elle s’est déjà arrêtée en Belgique et aux Pays-Bas, depuis longtemps, et maintenant, depuis peu, en Espagne et pour tout bientôt au Portugal. Et bientôt, en France. Elle s’arrête dans des pays fatigués, dans un continent fatigué, dans des terres chrétiennes qui le sont de moins en moins. Elle s’installe dans des pays qui sont de plus en plus gestionnaires, aplatis, soumis à une horizontalité dominatrice et de moins en moins traversés aussi par ce souci des « lois non écrites », celles d’Antigone qui nous dominent et avec lesquelles il faut composer. Créon, lui qui n’entend pas Antigone, domine les esprits. Il est le modèle des gestionnaires de la « chose publique ».

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  • L'Eglise gay friendly du cardinal Marx

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    Du National Catholic Register :

    Le cardinal Marx célèbre la messe marquant "20 ans de culte et de soins pastoraux pour les homosexuels".

    Lors de la messe, le cardinal a déclaré : "Je souhaite une Église inclusive. Une Église qui inclut tous ceux qui veulent marcher sur le chemin de Jésus ".

    Cardinal Reinhard Marx marks ‘20 years of queer worship and pastoral care’ at St. Paul parish church, Munich, southern Germany, March 13, 2022.
    Le cardinal Reinhard Marx célèbre les "20 ans de culte et de pastorale des homosexuels" à l'église paroissiale Saint-Paul de Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 13 mars 2022. (photo : Photo courtoisie / erzbistummuenchen/Facebook)

    14 mars 2022

    MUNICH, Allemagne - Le cardinal Reinhard Marx a célébré dimanche à Munich, dans le sud de l'Allemagne, une messe marquant "20 ans de culte et de pastorale des queers".

    L'archevêque de Munich et Freising a offert la messe le 13 mars à l'église paroissiale St. Paul, près de la Theresienwiese de Munich, où l'Oktoberfest annuel est célébré, a rapporté CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA.

    S'exprimant lors de la messe, le cardinal a déclaré : "Je désire une Église inclusive. Une Église qui inclut tous ceux qui veulent suivre le chemin de Jésus".

    Il a ajouté qu'une Église synodale signifie être ouverte, apprendre et toujours se renouveler dans la foi, dans la recherche des "possibilités de Dieu", ainsi que "dans la question de ce que nous avons à dire sur la sexualité et sur les relations entre les personnes".

    Le prélat de 68 ans, qui est membre du conseil des cardinaux conseillers du pape François, a également déclaré : "Le royaume de Dieu consiste à découvrir que Dieu est Amour - dans toutes ses dimensions". Cela inclut la dimension sexuelle mais ne s'y limite pas, a-t-il ajouté. 

    "Toutes les relations humaines doivent être marquées par la primauté de l'Amour. C'est alors qu'elles peuvent être acceptées par Dieu", a-t-il déclaré.

    Le cardinal Marx, qui est également président du Conseil pour l'économie du Vatican, a critiqué ce qu'il a appelé la discrimination "des chrétiens à l'égard de la communauté homosexuelle", se disant "choqué que cela se poursuive." 

    Chacun a le droit d'avoir ses propres opinions, a ajouté le prélat allemand, "mais la reconnaissance et la primauté de l'Amour, je ne peux pas les mettre en cause en tant qu'évêque."

    Il a appelé à une "dynamique d'ouverture" qui devrait caractériser la "voie synodale" de l'Église catholique en Allemagne, affirmant que c'était ce que le pape François voulait dire lorsqu'il soulignait la valeur d'aller de l'avant pour "découvrir ce que l'Esprit a à nous dire aujourd'hui."

    Après la messe, une "réception non publique avec des représentants de la communauté queer et le cardinal Marx" a eu lieu, selon un communiqué de presse du 7 mars. 

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  • Nicaragua : Le Vatican proteste contre l'expulsion "incompréhensible" du nonce apostolique

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Nicaragua : Le Vatican proteste contre l'expulsion "incompréhensible" du nonce apostolique

    14/03/2022

    Cette mesure rare, prise après que le diplomate ait été calomnié et même battu, est un signe que le régime d'Ortega ne veut plus prétendre que la liberté religieuse existe dans le pays.
    par Massimo Introvigne

    Parmi les quelques amis que la Russie de Poutine entretient dans le monde, les médias internationaux mentionnent généralement le Nicaragua. Toutefois, la diplomatie n'est pas le point fort du régime dirigé par le président Daniel Ortega et son épouse Rosario Murillo. La Russie a fait d'Ortega un membre de son Ordre de l'amitié, et les pseudo-républiques géorgiennes pro-Poutine dissidentes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, respectivement, lui ont décerné l'Ordre de l'honneur et de la gloire et l'Ordre d'Uatsamonga. Le Nicaragua a officiellement reconnu ces pseudo-États ; les seuls autres pays à l'avoir fait sont la Russie, le Venezuela, la Syrie et Nauru.

    La semaine dernière, le Nicaragua a expulsé le nonce du Vatican, l'archevêque polonais Waldemar Stanislaw Sommertag. Le 12 mars, le Saint-Siège a réagi en exprimant "sa grande surprise et sa tristesse" pour cette expulsion "incompréhensible" et peu diplomatique. Il est possible qu'en plus des raisons intérieures, la situation internationale tendue ait motivé Ortega.

    En expulsant le nonce, un geste rare, Ortega a signalé qu'il n'est pas intéressé à maintenir ne serait-ce qu'un semblant de liberté religieuse au Nicaragua, ce que Sommertag avait mis en doute. Et pour de bonnes raisons. Toute critique du régime par les évêques catholiques et Sommertag lui-même a été accueillie avec violence.

    Ce qui est encore plus rare qu'une expulsion, en 2018 des milices liées au parti au pouvoir d'Ortega sont entrées dans la basilique de San Sebastián à Diriamba et ont attaqué physiquement le nonce ainsi que le cardinal Leopoldo Brenes, qui est le chef de l'Église catholique au Nicaragua, et l'évêque auxiliaire de Managua José Silvio Báez. Ce dernier a été blessé à l'aide d'un couteau, puis a dû fuir le pays après avoir reçu des menaces de mort répétées.

    Ortega est un vieux marxiste qui, en pleine guerre froide, a créé en 1979 un régime pro-soviétique qui comptait parmi ses principaux opposants la hiérarchie catholique nicaraguayenne, dirigée par le cardinal Miguel Obando y Bravo. J'ai interviewé Obando en 1986, et il était à l'époque un critique virulent d'Ortega.

    Après avoir perdu le pouvoir en 1990, Ortega est revenu en 2007 et est resté président du Nicaragua depuis lors, périodiquement reconfirmé par des élections de plus en plus jugées irrégulières et peu fiables par les observateurs internationaux, la dernière datant du 7 novembre 2021.

    Dans le cadre de ses efforts de reconquête du pouvoir au cours de la décennie 2000, Ortega a cherché à se réconcilier avec l'Église catholique. En 2004, il a rencontré son ancien ennemi juré Obando et aurait conclu un accord. S'il regagnait la présidence, Ortega s'engageait à étendre l'interdiction nicaraguayenne de l'avortement à tous les cas (ce qu'il a finalement fait) et à promouvoir d'autres points du programme catholique. Ortega a également atténué sa rhétorique marxiste et s'est finalement déclaré non-marxiste.

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  • La 'guerre sainte' du patriarche Kirill, ancien espion du KGB

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    Un entretien avec Antoine Nivière, professeur à l’Université de Lorraine, spécialiste de l’histoire culturelle et religieuse russe sur le "Journal Chrétien" (Anne-Sylvie Sprenger) :

    Ukraine: la guerre sainte du patriarche Kirill, ancien espion du KGB

    Entre un passé d’espion pour le KGB à Genève, de la contrebande de cigarettes avec l’Irak et son chalet en Suisse, qui est Kirill de Moscou, le patriarche de l’Église orthodoxe russe, qui soutient Poutine dans sa guerre en Ukraine?

    Alors que le monde entier tournait ses regards vers le patriarche Kirill de Moscou, l’invoquant de faire entendre raison au président Poutine, le chef de l’Église orthodoxe russe a délivré, dimanche dernier, un sermon glaçant, ne laissant plus aucun doute quant à sa position personnelle. Mais que sait-on de ce personnage aussi influent que mystérieux, dont les propos bellicistes ont choqué jusque dans ses rangs? Entretien avec Antoine Nivière, professeur à l’Université de Lorraine, spécialiste de l’histoire culturelle et religieuse russe.

    Comment décryptez-vous l’attitude du patriarche Kirill depuis le début de l’invasion russe en Ukraine?

    Celle-ci est dans la lignée d’une longue tradition du patriarcat de Moscou, qui manifeste des liens étroits avec les autorités, autrefois de l’Union soviétique et aujourd’hui du régime du président Poutine. Malgré les affirmations qu’il s’agit d’une Russie nouvelle, le patriarche Kirill est resté dans le prolongement de l’URSS et de ses services secrets, dont il est lui-même issu.

    Tout comme Poutine, le chef de l’Église orthodoxe russe vient du KGB?

    Tout à fait. Quand les archives du KGB ont été brièvement accessibles à une commission d’enquête parlementaire de la Douma au début des années 1990, celui qui n’était alors que l’archevêque Kirill (Goundiaev) y apparaissait sous le nom de code «Mikhailov» en tant qu’agent recruté par le KGB au sein du clergé du patriarcat de Moscou. Et cela notamment en raison de ses fonctions comme représentant du patriarcat auprès du Conseil œcuménique des Églises (COE) à Genève. Cela avait été publié dans la presse russe de l’époque.

    On serait donc toujours dans une forme d’union sacrée entre l’État et l’Église?

    On est dans une double union. Premièrement, il y a cette tradition de soumission de la hiérarchie de l’Église orthodoxe au pouvoir politique, qui remonte jusqu’au Moyen Âge, mais qui a été renforcé à l’époque soviétique par un contrôle absolu et une utilisation de l’Église au profit des intérêts politiques de l’URSS, notamment sur la scène internationale à partir de la Seconde Guerre mondiale.

    Mais il y a une deuxième tradition, presque millénaire, qui est celle d’un nationalisme centré sur l’orthodoxie. Poutine a beaucoup joué là-dessus. Après la disparition de l’idéologie marxiste de l’époque soviétique, il fallait remplacer ce vide, ce vacuum, et la religion a été rapidement perçue comme un élément d’identification national fort qui permettait de se distinguer de l’Occident.

    « Kyrill a été recruté comme espion du KGB, notamment en raison de son rôle au COE à Genève »

    ANTOINE NIVIÈRE, SPÉCIALISTE DE L’HISTOIRE CULTURELLE ET RELIGIEUSE RUSSE

    C’est donc ainsi qu’il faut comprendre l’ homélie du 6 mars, où le patriarche évoquait la notion de guerre sainte?

    Absolument. À l’instar de Poutine, le patriarche Kirill a fait sienne la théorie du choc des civilisations. Cela fait plusieurs années qu’il se fait le propagateur de ce qu’il appelle le «monde russe», soit un monde orthodoxe et nationaliste, mettant en avant les valeurs traditionnelles et s’opposant à l’Occident, perçu comme perverti, décadent et moralement dégénéré. D’où notamment sa grande diatribe sur les gay prides, qui relèveraient d’un plan des Occidentaux pour détruire la société russe. Pour lui, la responsabilité de ce conflit incombe aux Occidentaux, qui souhaitent imposer ce genre de comportements.

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  • La guerre de la Russie contre l'Ukraine n'est pas une guerre juste, pas plus qu'une éventuelle intervention de l'OTAN

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    Le philosophe catholique Edward Feser écrit que risquer une guerre nucléaire viole les critères d'une guerre juste, ainsi que Poutine le fait dans son attaque contre l'Ukraine. De son blog :

    La théorie de la guerre juste et la guerre russo-ukrainienne

    L'une des caractéristiques frappantes de la catastrophe en Ukraine est la façon dont les principes de la doctrine de la guerre juste semblent s'appliquer sans ambiguïté.  D'une part, l'invasion de la Russie ne peut être justifiée par les critères de la théorie de la guerre juste.  D'autre part, l'action militaire de l'OTAN contre la Russie ne peut pas non plus être justifiée.  Voici les critères d'une action militaire juste tels qu'ils sont énoncés dans la section 2309 du Catéchisme de l'Église catholique :

    En un seul et même temps :

    - le dommage infligé par l'agresseur à la nation ou à la communauté des nations doit être durable, grave et certain ;

    - tous les autres moyens d'y mettre fin doivent s'être révélés impraticables ou inefficaces ;

    - il doit y avoir de sérieuses chances de succès ;

    - l'usage des armes ne doit pas produire des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer.  La puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourd dans l'évaluation de cette condition.

    Fin de citation.  Je soutiens que l'invasion de la Russie ne répond manifestement pas aux premier, deuxième et quatrième critères, et qu'une action militaire de l'OTAN contre la Russie ne répondrait manifestement pas aux deuxième, troisième et quatrième critères.

    L'injustice de l'invasion est évidente, même dans l'interprétation la plus généreuse des motifs de Poutine.  Supposons donc que nous admettions, pour les besoins de l'argumentation, que la Russie a un intérêt légitime à maintenir l'Ukraine hors de l'OTAN.  Supposons que, comme certains l'ont fait valoir, les États-Unis et leurs alliés ont longtemps donné inutilement des coups à l'ours, et que la Russie aurait été beaucoup moins susceptible d'envahir l'Ukraine s'ils ne l'avaient pas fait.  Même en partant de ces prémisses, il ne s'ensuit tout simplement pas que l'Ukraine est un "agresseur", que la Russie a subi un préjudice "durable, grave et certain" de la part de l'Ukraine ou que "tous les autres moyens" de répondre aux préoccupations de la Russie "se sont révélés irréalisables ou inefficaces".

    Le préjudice extrême infligé aux Ukrainiens innocents par la guerre n'est pas non plus proportionnel aux griefs de la Russie, quels qu'ils soient.  On ne peut donc pas dire que l'invasion de l'Ukraine par la Russie réponde aux premier, deuxième et quatrième critères d'une guerre juste, et elle est donc manifestement gravement injuste.

    Pour cette raison, une action militaire visant à repousser l'invasion de la Russie est clairement légitime, et la justice exige de favoriser la partie ukrainienne dans cette guerre.  Dans l'abstrait, le soutien à l'Ukraine pourrait inclure une action militaire contre la Russie par toute nation amie de l'Ukraine.  Cependant, la justice de la cause de la défense de l'Ukraine ne remplit que le premier des quatre critères énoncés par le Catéchisme.  Qu'en est-il des trois autres ?

    Poutine a menacé, de manière non subtile, d'utiliser des armes nucléaires si les États-Unis ou d'autres pays de l'OTAN intervenaient militairement dans le conflit.  La perspective réaliste d'une telle escalade extrême rend impossible qu'une telle intervention réponde au quatrième critère du Catéchisme, qui souligne que "la puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourd dans l'évaluation de cette condition."  L'utilisation d'armes nucléaires contre l'Ukraine, à laquelle la Russie pourrait recourir en cas d'intervention de l'OTAN, produirait certainement "des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer."  Plus grave encore serait une situation dans laquelle l'Ukraine, d'autres États voisins de l'OTAN et la Russie (à la suite des représailles nucléaires de l'OTAN) seraient tous attaqués avec des armes nucléaires.  Et le pire de tous serait un scénario dans lequel ce qui a commencé comme une guerre locale en Ukraine se transformerait en un échange nucléaire global entre la Russie et les États-Unis.

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  • Les conservateurs pro-Poutine sont victimes d'une erreur culturelle

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    Des propos recueillis par Nico Spuntoni sur la nuova Bussola Quotidiana :

    Les conservateurs pro-Poutine sont victimes d'une erreur culturelle

    14-03-2022

    L'historien britannique Tim Stanley, chroniqueur au Telegraph, explique à la NBQ pourquoi l'idée d'une Russie post-soviétique comme rempart chrétien contre un Occident sécularisé n'a jamais été vraie : "Poutine a essayé de restaurer la Russie telle qu'elle était vers 1900". Mais en même temps, il est faux de penser que l'Ukraine se bat au nom de la démocratie : "La vérité est qu'ils se battent pour leurs maisons, leurs terres et leurs familles".

    "Qu'est-il arrivé à la tradition ? History, Belonging and the Future of the West", publié en 2021 par Bloomsbury, est un texte qui mérite d'être lu pour s'orienter dans le monde du conservatisme mondial qui se remet de l'effet de la pandémie et de la gueule de bois Brexit-Trump. Son auteur Tim Stanley, historien et chroniqueur au "Telegraph", de confession catholique, s'est également attardé - avec un regard critique - sur la restauration de Poutine qui a également impliqué directement l'Église orthodoxe russe.

    L'image d'une Russie post-soviétique et post-eltsinienne comme rempart du christianisme face à un Occident de plus en plus sécularisé a eu un certain succès dans le monde conservateur. Mais, est-ce encore acceptable après l'éclatement de la crise ukrainienne ? En réalité, pour Tim Stanley, cela n'a jamais été vrai et il explique ses raisons dans cet entretien avec la Nuova Bussola Quotidiana.

    Lorsque vous avez parlé de la symphonie de l'Eglise et de l'Etat en Russie, vous avez écrit : "lorsque la foi et la nation deviennent synonymes, il y a un risque que la foi devienne un label d'identité plutôt qu'un système de croyance vécu". Craignez-vous que cela ne devienne la motivation idéale pour une offensive militaire en Ukraine ?

    Il y a deux points de vue sur la foi et l'invasion. L'une consiste à dire que Poutine, contraint d'agir en raison de la menace d'expansion de l'OTAN, est le défenseur de la civilisation orthodoxe, qu'il prend des mesures pour unir un peuple divisé et pour tenir tête au sécularisme occidental agressif. Je ne sais pas combien de Russes pensent réellement cela, car il est difficile de distinguer la propagande du Kremlin du sentiment populaire. L'autre opinion est que les actions de Poutine sont l'antithèse même du christianisme : violence, intimidation, massacre des innocents. Nous assistons donc à un conflit classique entre la foi en tant qu'identité ethnique/politique et la foi en tant qu'ensemble de croyances spirituelles qui devraient réellement transcender l'ethnicité. Ce dilemme est partout. À un certain niveau, je suis moi aussi nationaliste : j'aime mon pays et je veux le voir gagner, et je veux protéger son caractère chrétien distinctif contre les civilisations concurrentes. D'un autre côté, ma foi est universelle : lorsqu'une partie de l'église humaine souffre, qu'il s'agisse d'orthodoxes à Kharkiv ou de musulmans à Alep, tout le corps hurle de douleur.

    Vous avez lancé un appel aux conservateurs il y a plus d'un an : ne tombez pas dans le piège de penser que Poutine mène une contre-révolution culturelle. Pensez-vous que la fascination des conservateurs pour Poutine survivra à cette guerre ?

    Presque personne en Occident, à droite ou à gauche, n'a déclaré que l'invasion de Poutine était moralement légitime. Tucker Carlson et quelques-uns de la droite américaine disent que "ce n'est pas notre affaire", sans doute parce qu'ils s'arrachent la loyauté de l'électeur moyen de Trump - mais ce faisant, ils se trompent en réalité sur Trump. Il prétend avoir menacé de bombarder Moscou si Poutine l'envahissait et dit maintenant que l'Otan est trop mou. Je pense que la réputation de Poutine en a pris un coup terrible. En revanche, j'ai été fasciné de constater comment ma propre mère a réagi émotionnellement aux réfugiés ukrainiens. "Ils sont tellement religieux", dit-elle avec approbation, "et ils aiment leurs grands-mères". Ce n'est pas une guerre Est contre Ouest, c'est presque une guerre civile entre communautés chrétiennes.

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  • "Philo à Bruxelles", 22 mars : "La colère, tout est dans le contrôle"

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    Infos supplémentaires

    Séance de questions & réponses à la fin de la conférence, sur place. Pour les téléspectateurs, envoyez vos questions par chat, en direct sur YouTube ou par SMS, Telegram, Signal, emailformulaire de contact etc.)

    Stéphane Mercier est heureux de vous retrouver aux prochaines conférences :

    22 mars : La colère
    Tout est dans le contrôle.

    19 avril : La paresse
    Le vide de l’âme.

  • Saint-Siège : désigner l’agresseur sans pour autant mentionner la Russie

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal la Croix :

    « Au nom de Dieu, je vous le demande : arrêtez ce massacre ! », supplie le pape François

    Analyse

    Le pape François a lancé, dimanche 13 mars, un vibrant appel en faveur de la paix en Ukraine. En dénonçant ceux qui « profanent le nom de Dieu » en défendant la violence, il a aussi répondu indirectement au patriarche Kirill de Moscou.

    13/03/2022

    Depuis plusieurs semaines, rarement le pape a semblé à la fois aussi ému et ferme, à la fenêtre de la place Saint-Pierre, que ce dimanche 13 mars. À l’occasion de son Angélus dominical, le pape François a lancé un appel vibrant pour la paix en Ukraine« Au nom de Dieu, je vous demande : arrêtez ce massacre ! », a-t-il supplié.

    Avant de faire prier la foule, réunie devant la basilique, le pape a « imploré » la fin de la guerre, faisant part de sa « douleur ». « Devant la barbarie et le meurtre des enfants, des innocents et des civils désarmés, il n’y a aucune raison stratégique qui tienne. Il faut arrêter l’inacceptable attaque armée, avant qu’elle ne réduise les villes à des cimetières », a-t-il tonné, après avoir évoqué la situation de Marioupol, dont l’hôpital pédiatrique a été bombardé par l’armée russe, mercredi 9 mars. « Marioupol est devenue une ville martyre de la guerre épouvantable qui dévaste l’Ukraine », a déploré François.

    Le pape a également réclamé que la communauté internationale concentre ses efforts sur les « négociations » et l’ouverture de « couloirs humanitaires effectifs et sécurisés ». Il a aussi exhorté à accueillir les réfugiés« dans lesquels le Christ est présent ».

    Celui qui soutient la violence profane le nom de Dieu

    Car François a aussi appelé à une réaction spirituelle de la part des catholiques, demandant aux paroisses et communautés religieuses de prier davantage « pour la paix »« Dieu est seulement le Dieu de la paix, pas le Dieu de la guerre. Celui qui soutient la violence en profane le nom », a martelé le pape, avant d’appeler les 25 000 fidèles présents sur la place à prier en silence.

    Ces mots sur le Dieu de la paix peuvent être interprétés comme la réponse du pape à ceux qui, côté russe, défendent ce conflit comme une forme de guerre sainte. Dans une homélie très remarquée, dimanche 6 mars, le patriarche de Moscou, Kirill, avait placé le conflit en Ukraine sur le plan « métaphysique » de l’affrontement entre la « loi de Dieu » et le « péché ». Dimanche 27 février, il avait déjà fustigé ceux qui luttent – qualifiés de « forces du mal » – contre l’unité historique de la Russie et de l’Ukraine.

    Cet appel du pape constitue, de fait, une réponse aux critiques, exprimées ces dernières heures, accusant le pape de ne pas désigner assez clairement les responsabilités de la Russie, ou de ne pas dénoncer explicitement le soutien du patriarche Kirill à Vladimir Poutine. C’est notamment le cas de Mgr Stanislav Szyrokoradiuk, l’évêque catholique d’Odessa, qui a souhaité dimanche 13 mars, dans un entretien accordé à la télévision italienne TG7, que le pape aille plus loin dans ses propos.

    Si François a bien affirmé, dimanche 6 mars, qu’il s’agissait là d’une « guerre » et pas d’une « opération militaire spéciale », contredisant ainsi la rhétorique russe, le pape n’a en effet jamais désigné Moscou comme « agresseur ». Nourrissant ainsi l’impression d’une forme de « neutralité » du Saint-Siège dans le conflit.

    Équilibre délicat

    En réalité, la diplomatie vaticane tente de tenir un équilibre délicat. Les diplomates du Palais apostolique considèrent en effet qu’une condamnation explicite de la Russie pourrait clairement mettre en danger les 350 000 catholiques russes. « Il y a quatre évêques en Russie, tous avec la nationalité russe, avance une source au Vatican. Donc cela pousse le pape à ce positionnement. Par ailleurs, il est évident que sa personnalité est telle qu’il veut toujours laisser des portes ouvertes pour dialoguer. C’est le cas avec la Russie. Jean-Paul II aurait sans doute été beaucoup plus explicite : mais c’était une autre époque, et le pape était alors polonais. »

    Dans les faits, il est rarissime que le Saint-Siège se prononce expressément contre un belligérant dans un conflit en cours. « Nous ne prenons jamais un pays frontalement », confirme un diplomate. Un positionnement qui nourrit des critiques récurrentes : c’est le cas aujourd’hui avec la Russie, ce fut le cas en 2021 dans le délicat dossier de la reprise en main de Hong Kong par la Chine.

    Prière, négociations et couloirs humanitaires

    Concernant l’Ukraine et la Russie, cet appel du pape – le plus fort depuis le début des hostilités entre la Russie et l’Ukraine, le 24 février dernier – s’ajoute aux nombreuses initiatives prises par le Vatican ces derniers jours, pour plaider en faveur de la paix.

    Au fil des heures, l’appel à la prière, à la négociation entre les belligérants et le plaidoyer en faveur de l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre aux civils de fuir l’Ukraine sont devenus trois points centraux de la diplomatie vaticane. François, ainsi que le cardinal Pietro Parolin, le secrétaire d’État du Saint-Siège, ont également mentionné à plusieurs reprises l’ouverture du Vatican à prendre part à une médiation entre l’Ukraine et la Russie.

    L’Osservatore Romano, quant à lui, consacre depuis le début du conflit sa une quotidienne à la guerre. Le journal officiel du Vatican pointe ainsi très clairement du doigt les conséquences dramatiques des bombardements et des attaques opérés par l’armée russe. Une manière pour le Saint-Siège de désigner l’agresseur sans pour autant que le pape mentionne la Russie. Un équilibre délicat.

    Lire aussi : « Agression russe ». Le journal du Pape brise le tabou

  • Engagez-vous qu'ils disaient...

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    Ils ne sont plus inspirés par le christianisme, ils sont ouverts à la mouvance lgbtqi, ils sont favorables à un seul réseau d'enseignement... ils nous libèrent une fois pour toutes d'une fidélité définitivement hors de saison à ce qui fut le parti social chrétien et nous invitent à chercher ailleurs des représentants responsables, étrangers aux chimères de ces "engagés" scabreux.

    Lu sur l'Avenir de ce 14 mars (p. 4) :

    Prévot et sa bande d’«Engagés»

    Ne dites plus «cdH» mais «les Engagés». Le parti centriste a présenté son nouveau visage afin de renouer avec une meilleure réussite électorale. Le centre démocrate humaniste, parti centriste présidé par Maxime Prévot, a bouclé sa mue samedi, en adoptant un nouveau nom, «Les Engagés», une nouvelle couleur, le turquoise, et un projet centré sur le concept de «régénération».

    Rassemblés en congrès à Tour & Taxis (Bruxelles), les militants étaient appelés à voter en début de soirée pour approuver ce nouvel habillage, occasion d’une « du parti qui se veut « » et entend, selon son discours, briser les codes de la politique et rompre avec la particratie.

    Le projet de nouveau manifeste, transmis le même jour, sera quant à lui ouvert à débat et amendements parmi la base, pour adoption à un congrès programmatique le 14 mai prochain. Il s’agit du résultat des deux années d’exercice participatif «Il fera beau demain», que le parti avait lancé en janvier 2020 après la déroute des élections de 2019.

    Le nouveau mouvement sera «résolument centriste et progressiste », a affirmé Maxime Prévot dans son discours. «La société manque clairement d’une boussole », constate-t-il, promettant une «alternative citoyenne aux simplismes, aux extrémismes, aux populismes qui gangrènent notre démocratie.»

    Défendre un seul réseau d’enseignement

    "Souveraineté", "bien-être", "réhabilitation" de la classe moyenne, "réindustrialisation" : le projet de programme tel que présenté par Maxime Prévot bouscule au passage certains acquis, avec par exemple la disponibilité d’un revenu de 600 euros "pour tous", mais en contrepartie d’une "participation au bien commun" , ou encore la refonte de l’enseignement
    pour avoir "un seul réseau harmonisé et autonome".

    Selon le parti, «plus de 1 300 personnes» étaient présentes au congrès, avec une bonne part de non-adhérents («un quart de la salle», selon Maxime Prévot).