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  • La consécration de la Russie, un acte décisif qui exige aussi la pénitence

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    De Luisella Scrosati sur le Daily Compass :

    La consécration de la Russie, un acte décisif qui exige aussi la pénitence

    18-03-2022

    L'annonce de la consécration de la Russie et de l'Ukraine est une nouvelle d'importance historique, liée à la fois aux apparitions en Ukraine de 1914 et de 1987 et à la demande formulée par la Vierge à Fatima. C'est aussi l'affirmation du pouvoir de Dieu sur les nations et sur le monde entier, qui remet enfin Dieu au centre de la vie du monde. Mais nous ne devons pas oublier qu'à Fatima, la Vierge a également demandé pénitence et réparation, car la guerre est la conséquence de nos péchés.

    L'annonce de la consécration de la Russie et de l'Ukraine par le Saint-Père le 25 mars, en la solennité de l'Annonciation du Seigneur, qui sera réalisée "en parallèle" à Fatima par le cardinal Krajewski, doit être considérée comme une grande nouvelle, une nouvelle d'importance historique. C'est la réponse du Pape à l'appel des évêques ukrainiens, qui ont accueilli cette initiative avec beaucoup de joie et d'espoir. Monseigneur Sviatoslav Shevchuk, archevêque supérieur de l'Église gréco-catholique de Kiev-Halyč, a expliqué (voir ici) que les catholiques ukrainiens avaient demandé cette action dès 2014, au début des graves affrontements en Ukraine, demandes qui se sont multipliées depuis le 24 février dernier.

    La signification de l'acte doit être évaluée de plusieurs points de vue, à commencer par le point de vue historique. En 1037, le grand prince de Kievan Rus', Yaroslav I Vladimirovič, connu sous le nom de Sage, a consacré son royaume, qui comprenait à l'époque l'actuelle Ukraine, la Biélorussie et une partie de la Russie, à la Vierge, reconnue comme Reine d'Ukraine. Neuf cents ans plus tard, trois ans seulement avant les apparitions de Fatima, la Reine d'Ukraine était "revenue" pour avertir son peuple, apparaissant à Hrushiv à vingt-deux personnes qui travaillaient dans les champs, annonçant l'avènement du communisme athée en Russie, les guerres mondiales et les grandes souffrances que le peuple ukrainien allait connaître à cause de la Russie communiste. La fin des souffrances a été annoncée à nouveau à Hrushiv, en 1987, à Maria Kyzyn, âgée de 12 ans.

    La consécration de la Russie, cependant, fait explicitement référence à la demande de la Vierge aux enfants bergers de Fatima, un lien que Mgr Shevchuk a exprimé clairement (voir ici) : "Nous sommes reconnaissants au Saint-Père d'avoir accédé à la demande de la Vierge lors de l'apparition du 13 juillet 1917 à Fatima, et de ses enfants, de protéger l'Ukraine et d'arrêter 'les erreurs de la Russie, qui encourage les guerres et les persécutions de l'Église'. Nous voyons donc aujourd'hui l'accomplissement des paroles de la Vierge, qui a dit : "Les bons seront martyrisés, le Saint-Père souffrira beaucoup, plusieurs nations seront anéanties".

    La deuxième raison de l'importance de cet acte réside dans le fait que nous ne pouvons pas ne pas saluer avec une grande joie et approbation le fait que nos pasteurs, et unis à eux les fidèles, reconnaissent, au moins implicitement, le pouvoir souverain de Dieu non seulement sur les individus, mais aussi sur les nations et le monde entier. Nous ne pouvons pas oublier le contexte culturel et ecclésial asphyxiant que nous vivons depuis des années. Un contexte qui veut que le monde se referme sur lui-même, qui continue à revendiquer l'autonomie des réalités terrestres, reléguant Dieu à la "spiritualité" de l'homme, ou plutôt de l'individu, parce qu'il semble que Dieu n'ait plus rien à voir avec la vie de la société et des nations. La consécration à la Vierge de deux nations spécifiques - et si Dieu le veut, les Etats-Unis et l'Europe, qui ont tout fait pour attirer sur eux le fléau de la guerre - brise ces tabous et remet enfin Dieu au centre de la vie du monde et de l'Eglise, oriente les espoirs des hommes là où ils doivent être orientés, et ramène les hommes à implorer l'aide d'en haut.

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  • Demandons à nos évêques d'organiser une cérémonie publique de consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie

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    Demandons à nos évêques d'organiser une cérémonie publique de consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie

    Voici une lettre que vous pourriez copier/coller dans un mail et l'envoyer à la conférence épiscopale des évêques de Belgique. Vous pouvez aussi copier/coller les adresses.

    Malines-Bruxelles : archeveche@catho.be

    Brabant wallon : secretariat.vicariat@bw.catho.be

    Bruxelles : accueil@catho-bruxelles.be

    Brabant flamand : vicariaat@vlbm.be

    Liège : communication@evechedeliege.be   mgr.jpdelville@evechedeliege.be

    Tournai : veronique.jambe@evechetournai.be 

    Namur : mgrwarin@diocesedenamur.be  

    Forces armées : srtsarmc@mil.be  

    Anvers : bisdom.antwerpen@kerknet.be  

    Bruges : bisdom.brugge@kerknet.be  

    Gand : bisdom.gent@kerknet.be  

    Hasselt : bisdom.hasselt@kerknet.be 

    A l’Attention de nos chers archevêque et évêques

    Chers archevêque et évêques,

    Nous avons appris avec une très grande joie l'annonce de la consécration de la Russie au Coeur Immaculé de Marie par le pape François le 25 mars prochain.

    Nous pensons que cet acte d’une haute valeur spirituelle est de nature à ramener la paix, non seulement dans cette région du monde touchée par une guerre horrible et meurtrière, mais encore qu’elle est capable de donner un nouvel élan à l’humanité éprise de paix et de bonheur.

    Nous nous associons de tout coeur à cette démarche et nous joignons nos prières à celles du Saint Père.

    Nous sommes sûrs que vous voudrez également donner à notre cher pape François la preuve de votre solidarité sans faille en vous unissant le 25 mars à 17 heures à l’acte solennel de consécration.

    Et comme nous aimerions vous montrer notre soutien dans les efforts que vous déployez pour mettre fin à cette guerre fratricide, nous vous demandons d’organiser une cérémonie publique de consécration à laquelle les simples fidèles comme nous pourront participer.

    En espérant une réponse favorable à notre humble requête, nous vous assurons, chers évêques, de nos prières fidèles et accrues en cette période de Carême. Pour la gloire de Dieu et la paix du monde.

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  • France : un rapport parlementaire relève la « gravité croissante » des actes antireligieux

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    De Bérengère Dommaigné  sur aleteia.org :

    Un rapport parlementaire relève la « gravité croissante » des actes antireligieux en France

    17/03/22

    Deux députés ont remis jeudi 17 mars au Premier ministre un rapport sur les actes antireligieux en France. Ils y relèvent une "gravité croissante" des actes antireligieux et soulignent que les chiffres sont probablement sous-estimés. Ils formulent également onze propositions.

    La député des Hauts-de-Seine, Isabelle Florennes (MoDem) et le député de Moselle, Ludovic Mendes (LREM) ont été chargés début décembre par le Premier ministre de rédiger un rapport sur les violences religieuses en France. Pour cela, ils ont réalisé une trentaine d’auditions (représentants du culte, gendarmerie, police, justice, renseignements territoriaux, chercheurs…) et quatre déplacements auprès de communautés à Strasbourg, Sarcelles, Lyon et Nantes. Ils remettaient ce jeudi 17 mars leurs conclusions et leurs propositions, et elles ne sont pas très rassurantes. Ces dernières années en France, les faits de violences religieuses augmentent en gravité.

    1.659 actes antireligieux dont 857 antichrétiens 

    Selon les chiffres publiés en début d’année par le ministère de l’intérieur, en 2021, ce sont 1.659 actes antireligieux qui ont été recensés : 857 faits antichrétiens (52%) dont 92% concernent les atteintes aux biens, 589 faits antisémites (36%) dont 52% d’atteintes aux personnes et 213 faits antimusulmans (23% d’attaques aux personnes). Les deux députés déplorent des chiffres “très certainement” sous-estimés à cause du dispositif de collecte de l’information et conviennent d' »une montée de la violence dans la société », et « une gravité constante des faits ».

    Si les chiffres sous-estimés, c’est qu’ il est difficile de qualifier et de quantifier ces violences. D’une part, parce que la France ne dispose pas de statistiques ethniques ou religieuses, on ne peut donc mesurer l’impact ou l’ampleur des violences d’une religion à l’autre, par rapport à sa population concernée. D’autre part, parce qu’il est compliqué d’établir des distinctions statistiques entre par exemple un acte de vandalisme dans une église, ou une réelle profanation, ou encore entre une agression raciste et un acte antisémite ou antimusulman. 

    Quoi qu’il en soit, les faits oscillent entre 1.500 et 2.000 par an depuis 2015, et ils sont de plus en plus graves, en passant de l’atteinte aux biens à l’atteinte aux personnes, dans l’espace public puis dans l’espace privé. Les « actes anticatholiques semblent aujourd’hui suivre le même chemin, avec une augmentation des atteintes aux personnes dans la sphère publique », indique le rapport. Des chiffres en augmentation qui se retrouvent aussi dans les autres pays européens. Les auteurs voient dans ces données « une des déclinaisons d’un état général de crispation de la société ».

    Onze propositions

    Le rapport des deux parlementaires fait onze propositions. La première est de permettre un accès à des chiffres plus fiables, avec une « communication plus complète sur les chiffres et les dispositifs mis en œuvre (…), idéalement interministérielle ». Les rapporteurs préconisent par ailleurs de doubler en cinq ans le « programme K », ligne budgétaire du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), qui permet de financer à hauteur de 80% des mesures de sécurisation de lieux de culte ou autres sites à caractère confessionnel. En 2021, les cinq millions d’euros de ce programme ont été intégralement dépensés, en permettant de sécuriser 104 lieux juifs, 54 sites chrétiens et 35 sites musulmans.

    Autres préconisations, l’information des victimes tout au long de la procédure, une meilleure application des qualifications pénales, et la répression sur les réseaux sociaux. Enfin, sur le plan culturel, le rapport plaide pour le soutien au dialogue interreligieux et pour l’enseignement du fait religieux à l’école. Pour le député Ludovic Mendes, il y a « un vrai besoin d’éducation aux religions », et il ne faut pas « refuser le débat des religions sous couvert de laïcité au sein de l’école ».

  • Vous avez dit "Sainte Russie" ?

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    De l'agence catholique polonaise d'information KAI :

    La "Sainte Russie" : un pays de chrétiens non pratiquants

    17 mars 2022

    Seuls 6 % de la population russe assiste régulièrement aux liturgies dominicales, bien que 71 % déclarent appartenir à l'Église orthodoxe, selon les données d'un sondage réalisé en 2017 par le célèbre Pew Research Center.

    Un peu plus de trois décennies après la chute de l'Union soviétique, la religion joue un rôle important dans l'identité nationale des Russes. Toutefois, la situation est différente lorsqu'il s'agit de pratiques religieuses. C'est ce qu'indique une enquête menée en 2017 par le Pew Research Center.

    Selon l'enquête, 71 % des Russes ont indiqué leur affiliation à l'Église orthodoxe. En 1991, après la dissolution de l'Union soviétique, le pourcentage n'était que de 37 %, 10 % s'identifiant comme musulmans et 15 % comme n'ayant aucune affiliation religieuse. Toutes les autres religions représentaient moins d'un pour cent (il n'y a que 350 000 catholiques dans toute la Fédération de Russie). Ces chiffres montrent que 75 % des Russes croient en Dieu, mais que seuls 17 % prient quotidiennement.

    Pour 57 % des Russes, l'appartenance à l'Église orthodoxe joue un rôle très important ou important dans leur identité nationale. Toutefois, la participation régulière des chrétiens orthodoxes russes aux services est beaucoup plus faible. En 2017, seuls 6 % d'entre eux se sont rendus à l'église pour la Divine Liturgie (l'équivalent de la messe dans l'Église catholique) chaque semaine. Quatorze pour cent y vont entre une fois par mois et une fois par an, et 79 % y vont moins souvent ou pas du tout. Cela signifie que la fréquentation des églises est aussi faible en Allemagne, en Autriche ou en Suisse et beaucoup plus faible qu'aux États-Unis, par exemple.

    Les icônes et autres objets religieux sont plus répandus. 87 % des chrétiens orthodoxes russes ont admis en avoir chez eux. 79 % ont allumé des bougies à l'église, 72 % ont porté des symboles religieux. Il convient de noter qu'en Russie, les données sur l'appartenance religieuse ne sont pas collectées officiellement et qu'il faut se fier uniquement aux enquêtes.

    La Russie n'est pas non plus un pays chrétien en ce qui concerne la protection de la vie. Selon les données de l'OMS, les femmes russes qui ont aujourd'hui environ 50 ans ont subi en moyenne huit à dix avortements au cours de leur vie. En Russie, les avortements sont pratiqués même au septième mois. Elle bat presque tous les pays du monde à cet égard.

  • Une neuvaine pour que les évêques du monde entier s'unissent au pape pour la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie

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    Prions pour la paix en Ukraine

    Du blog de Jeanne Smits :

    Participez à la neuvaine de Mgr Athanasius Schneider pour que les évêques du monde entier s'unissent au pape pour la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie

    17 mars 2022


    Le pape François consacrera le 25 mars prochain, fête de l’annonciation, l’Ukraine et la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Décision bouleversante, à vrai dire, tant il devient de jour en jour plus évident que la solution aux crises successives que notre pauvre monde traverse ne se trouve qu’auprès de Celle qui est « forte comme une armée en rangée en bataille », la sainte Mère de Dieu toujours vierge, à qui dès la chute de nos premiers parents fut donné le pouvoir – et la mission – d’écraser la tête du serpent. La cérémonie aura lieu le vendredi 25 mars, jour de l’Annonciation, lors d’une « célébration de pénitence » prévue à 17 heures en la Basilique Saint-Pierre. J’ai présenté et commenté cela ici sur reinformation.tv, en rappelant le contexte actuel de cette demande de Notre Dame de Fatima ainsi que son histoire.

    Je rappelais aussi l’urgence de prier pour que cette consécration se fasse comme elle l’a désirée, c’est-à-dire en union avec les évêques du monde entier. Reinformation.tv publie une humble supplique au Saint-Père en ce sens, et donne cette première information : la Conférence des évêques d’Amérique latine s’est déjà associée à l’initiative du pape et participera à cette consécration, le 25 mars. La supplique est ici sur RITV.

    Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire du diocèse catholique de Sainte Marie in Astana au Kazakhstan, s’est réjoui de la décision du pape François et propose la récitation par tous les catholiques d’une  neuvaine – elle commence aujourd’hui – afin de demander que tous les évêques du monde se joignent à la consécration de la Russie qui sera faite par le 25 mars à Rome et à Fatima.

    Voici la traduction complète de son communiqué et du texte de la neuvaine.

    *

    Communiqué de Mgr Athanasius Schneider

    Le Saint-Siège a annoncé que le pape François consacrera la Russie et l’Ukraine au Cœur Immaculé de Marie le vendredi 25 mars, en la fête de l’Annonciation, au cours d'un office pénitentiel à 17 heures dans la basilique Saint-Pierre. Cette nouvelle devrait remplir tous les catholiques d’une joie profonde, de consolation et d'encouragement, et nous espérons qu’elle apportera également joie et réconfort à nos chers frères et sœurs orthodoxes de Russie et d’Ukraine. Comme nous le savons par la demande de la Vierge à sœur Lucie, le Pape doit inviter tous les évêques à s'unir à lui pour faire cette consécration. Nous espérons que, même en l’absence d'une invitation formelle du Pape, de nombreux évêques s’uniront à cet acte de consécration. À une époque où l’Église et le monde traversent une crise spirituelle sans précédent, l’acte collégial commun de consécration au Cœur Immaculé, accompli par le Pape en union avec les évêques du monde entier, sera un instrument puissant pour que la Providence divine déverse ces grâces spéciales dont l’Église et le monde ont un besoin si urgent.
     *
     Neuvaine préparatoire à la consécration de la Russie et de l'Ukraine au Cœur Immaculé de Marie
    Cœur Immaculé de Marie, Sainte Mère de Dieu et notre très tendre Mère, portez votre regard sur la détresse où se trouvent l’Église et toute l’humanité en raison de la propagation de l’impiété, du matérialisme et de la persécution de la foi catholique, ces erreurs contre lesquelles vous avez mis en garde à Fatima.
     
    Vous êtes la Médiatrice de toutes les grâces. Obtenez-nous la grâce de voir tous les évêques du monde, en union avec le Pape, consacrer la Russie et l’Ukraine à votre Cœur Immaculé le 25 mars 2022. Par cette consécration, nous espérons – comme vous nous l'avez annoncé à Fatima – qu’au moment fixé par Dieu, la Russie soit convertie et que l’humanité puisse obtenir une ère de paix. Nous espérons que, grâce à cette consécration, le triomphe de votre Coeur Immaculé puisse être hâté et que l’Eglise soit authentiquement renouvelée dans la splendeur de la pureté de la foi catholique, du caractère sacré de la liturgie et de la sainteté de la vie chrétienne.
     
    O Reine du Saint Rosaire, notre très tendre Mère, tournez votre regard miséricordieux vers le Pape, les évêques et chacun d’entre nous, et écoutez avec bienveillance notre prière fervente et confiante. Amen.
  • Pourquoi le pape François inaugure-t-il l'année judiciaire de l'État de la Cité du Vatican ?

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    La décision du pape François d'ouvrir l'année judiciaire est un signal qu'il veut jouer un rôle actif dans le processus judiciaire.  Lu sur le site web National Catholic Register :

    « 17 mars 2022

    CITÉ DU VATICAN — Ouvrant l'année judiciaire de l'État de la Cité du Vatican le 12 mars, le pape François a annoncé qu'il y aurait de nouvelles mises à jour de la législation du Vatican « pour renforcer les outils de prévention et de lutte contre les crimes et répondre à la demande croissante de justice qui est également enregistré dans notre état.

    Tout le discours du pape François semblait répondre aux critiques qui ont été adressées au système judiciaire du Vatican ces derniers mois. Il a défendu son processus de réforme et son activité législative, qui ont été assez particulières jusqu'à présent.

    Au cours des enquêtes menant au procès sur la gestion des fonds de la Secrétairerie d'État du Vatican, le pape François a signé quatre rescrits modifiant les règles du processus.

    Cette étape était un règlement d'urgence. Mais il n'a jamais été utilisé aussi fréquemment au cours des 93 années d'existence de l'État de la Cité du Vatican.

    La décision du pape François d'ouvrir l'année judiciaire est un signal qu'il veut jouer un rôle actif dans le processus judiciaire. De même qu'il enjoint aux évêques d'être les premiers juges en cas de nullité de mariage, il agit comme le premier législateur de l'État de la Cité du Vatican.

    Le pape est en effet le premier législateur en sa qualité de monarque absolu de l'État. Il est cependant crucial de faire certaines distinctions.

    Traditionnellement, l'année judiciaire de l'État de la Cité du Vatican a été inaugurée par le président du Tribunal d'État de la Cité du Vatican, plutôt que par le pape. Au cours de la cérémonie, le Promoteur de Justice faisait un long rapport expliquant toute l'activité judiciaire de l'année.

    En 2019, par exemple, le promoteur de la justice Gian Piero Milano a demandé que le crime d'usure soit inclus dans le code pénal du Vatican, ainsi que la possibilité de saisir les avoirs dérivés d'un crime.

    En 2016, un appel a été lancé en faveur d'une « micro-réforme juridique pour poursuivre les crimes financiers ». En 2017, la création d'une section au sein du tribunal des délits financiers a été annoncée, dirigée par le promoteur adjoint de la justice Roberto Zannotti.

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  • Euthanasie : quand l’émotion tue la raison

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    L’euthanasie avance ses pions en jouant sur les sentiments à l’occasion de cas extrêmes fort médiatisés qui s’apparentent à une manipulation de l’opinion. Explications dans le mensuel « La Nef » (mars 2022) par Tugdual Derville (*) :

    Derville-2022©VITA-620x330.jpgDepuis des dizaines d’années, l’offensive de l’euthanasie exploite des « cas » choisis et manipulés. Des noms enflamment les ondes, occupent la Une, puis s’effacent et s’oublient. Entretemps, ils ont dopé l’audimat et forgé l’opinion. Notons la complicité systémique entre le spectaculaire des situations et une industrie médiatique avide de se nourrir d’émotion, pour nous tenir en haleine le plus longtemps possible, sans craindre voyeurisme et superficialité.

    Pour les promoteurs de l’euthanasie, l’exploitation des cas a un but : noyer la raison dans l’émotion. Pour cela, il faut présenter une situation « terrible », sous un angle tel que l’inéluctabilité de l’euthanasie ou du suicide fasse vaciller les indécis, tout en éteignant chez les opposants toute velléité de contestation. Pour ne pas paraître inhumains, ils doivent s’autocensurer. Leur refus de l’euthanasie serait assimilé à une cruelle approbation de la souffrance.

    Tactique imparable ? Non, car, derrière tout meurtre, se cache un mensonge. Il se découvre dès que l’on creuse honnêtement la situation. Pour décrypter, il y a dix ans, sept affaires d’euthanasie qui avaient bouleversé la France (1), j’ai rencontré des proches ou des soignants de « victimes » emblématiques de l’euthanasie ou du suicide assisté. Vincent Humbert et Chantal Sébire furent les plus médiatisés. À chaque fois, leur situation n’était pas celle que les médias avaient décrite.

    Certains se souviendront du jeune Vincent Humbert, devenu ultra-dépendant après un accident de la route. Trois ans, jour pour jour, après ce drame, sa mère tenta de mettre fin aux jours de son fils, dans sa chambre de Berk-sur-Mer. Deux jours plus tard, le 26 avril 2003, alors qu’il était en train de se réveiller, un médecin lui donnait la mort. La France semblait unanime pour l’exonérer. Mais le kinésithérapeute du jeune homme osa affirmer : « Vincent ne voulait pas mourir ! » Et de révéler le « pot aux roses », en Une du Parisien-Aujourd’hui en France : on avait exagéré le handicap du jeune homme ; on en avait « rajouté pour faire pleurer dans les chaumières » ; il n’avait pas écrit le livre « Je vous demande le droit de mourir », publié sous son nom ; on avait surtout occulté la relation fusionnelle avec sa mère. Vivant seule, elle ne voulait pas voir son enfant orienté vers une institution.

    Des cas « emblématiques »

    Que l’affaire Humbert n’ait pas entraîné la légalisation de l’euthanasie a surpris. Cinq ans plus tard, le 19 mars 2008, Chantal Sébire se suicidait chez elle, dans une maison cernée de journalistes. La pauvre femme souffrait d’un spectaculaire cancer des sinus. Elle exigeait l’euthanasie depuis des mois, actions en justice à l’appui. À sa demande, son visage, déformé par la tumeur, était diffusé partout ; elle disait souffrir atrocement, se prétendait « allergique à la morphine »… Tableau épouvantable. En réalité, elle avait d’abord refusé toute intervention chirurgicale, puis récusé les traitements antidouleur (dont la morphine, à laquelle elle n’était en rien allergique). Et voilà donc qu’une femme – certes souffrante et tenace – demande à la médecine dont elle refuse tout secours, tant curatif que palliatif, de lui administrer la mort ! Là encore, les ressorts psychologiques, de l’ordre du déni et de la toute-puissance, auraient dû être décryptés. Ses proches en étaient conscients. Mais comme le jeune Vincent Humbert et sa mère, la malheureuse Chantal Sébire a été utilisée par un lobby puissant, comme moyen de déverrouiller l’interdit de tuer.

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  • "Le diable veut détruire Mariupol, la ville de Notre Dame"

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    De Wlodzimierz Redzioch sur le Daily Compass :

    TÉMOIGNAGE DES PAULINIENS DÉPLACÉS

    "Le diable veut détruire Mariupol, la ville de Notre Dame".

    17-03-2022

    "Ils bombardent principalement Mariupol avec une force diabolique, car c'est une ville mariale et le diable veut la détruire". L'un des deux Pères pauliniens, aujourd'hui déplacé, a déclaré à Radio Vatican : "Notre fuite a été miraculeuse. Mais nous reviendrons pour reconstruire".

    La semaine dernière, le père Marek Kowalski a publié un appel dramatique sur les médias sociaux. Le moine paulinien polonais demandait des prières pour la communauté de frères de la ville de Marioupol en Ukraine : "Mariupol est encerclée, nous avons un besoin urgent de prières (...) Ils veulent faire mourir de faim tous les habitants (...) Je vous en supplie, envoyez ce message à tous ceux qui peuvent aider par la prière et le jeûne à arrêter Satan." Le message se terminait par un appel à "prier ensemble Dieu pour ce miracle".

    L'ordre de Saint Paul le Premier Ermite, est depuis des siècles le gardien du sanctuaire de la Vierge Noire de Częstochowa et de nombreux autres sanctuaires mariaux à travers le monde. Lorsque l'occasion s'est présentée, les Pauliniens polonais ont également commencé à fonder des communautés et des églises en Ukraine, en premier lieu dans la ville de Notre-Dame, Mariupol, apportant avec eux une copie de l'icône de la Vierge noire, vénérée dans le monastère de Jasna Gora. Personne n'aurait pu prévoir qu'un jour cette ville ferait les frais de l'invasion russe dévastatrice en Ukraine. La ville a été encerclée par des soldats russes qui ont empêché tout contact avec le monde extérieur. Ils ont également entravé les efforts visant à ouvrir des couloirs humanitaires pour évacuer la population assiégée. Ce n'est qu'après que tous leurs paroissiens aient fui Mariupol que les pères polonais ont miraculeusement réussi à s'échapper de la ville assiégée.

    La journaliste de Radio Vatican, Beata Zajączkowska, a réussi à joindre deux des pères de Mariupol, qui se trouvent actuellement dans la partie orientale du pays. Selon les moines, les Russes mènent un bombardement barbare sur Mariupol car "ils veulent effacer la ville de Notre-Dame de la surface de la terre". "Ce que les Russes ont fait et ce qu'ils continuent de faire à Mariupol, crie vengeance au ciel. Ils ont bombardé les systèmes d'eau, d'électricité et de chauffage. Ils visent délibérément ces endroits pour causer le plus de dommages à ceux qui restent dans la ville.  Ils ont bombardé les maisons avec tous les moyens à leur disposition : avions et artillerie. Le bombardement a été incessant, interrompu par une pause de quelques minutes seulement. Ils bombardent principalement Mariupol avec une force diabolique, car c'est une ville mariale et le diable essaie de la détruire (...) Les Russes ont tout essayé pour briser l'esprit de défense de Mariupol et forcer la ville à se rendre. Cela explique pourquoi ils ont bombardé un hôpital pour enfants et pourquoi ils ont largué une autre bombe, pesant environ une tonne, dans le centre de la ville" - dit le Père Pawel Tkaczyk, qui explique également pourquoi les gens continuent à résister, malgré tout : "Lorsque les Russes entreront enfin dans la ville, les purges commenceront ; en d'autres termes, ils tueront tous ceux qui s'opposent à eux. C'est pourquoi la ville continue à résister".

    Les pères polonais ont également dépeint la terrible tragédie de ceux qui ne peuvent pas quitter leur maison, qui ne peuvent rien acheter, et qui ne peuvent pas mener une vie normale, parce que leur propre vie est constamment menacée. "Lorsqu'il y a eu une brève pause dans les bombardements, les gens ont commencé à voler et à piller", ont déclaré les Pauliniens. Il n'y a presque plus rien dans la ville : il n'y a ni nourriture ni eau. On trouve parfois des réservoirs d'eau, mais pas beaucoup. Selon les pères, la tragédie est si grande qu'elle est difficile à imaginer : "Les gens font de leur mieux pour survivre, mais la plupart manquent de provisions ; et, s'ils ont quelque chose, ils ne peuvent pas cuisiner car il n'y a pas de gaz. D'autres ont même dû se résoudre à manger dans les poubelles." 

    Les Pauliniens ont également raconté leur fuite de la ville. Avec un groupe de civils, ils ont organisé, au péril de leur vie, un convoi non autorisé de cent véhicules portant des drapeaux blancs. Ils ont réussi à passer les premiers barrages routiers russes, mais ont fini par être stoppés net. "Je n'oublierai jamais une femme enceinte qui s'est agenouillée devant les séparatistes de la soi-disant République de Donetsk, les suppliant de nous laisser passer", a déclaré le père Tomaszewski. Pour ceux qui avaient réussi à fuir Mariupol, ce fut un moment extrêmement difficile car tout le monde se sentait piégé. "Il était bien connu - explique le père Tomaswski - que les Russes attendaient la tombée de la nuit pour nous tirer dessus afin de faire porter le chapeau à l'armée ukrainienne par la suite. Puis, pendant ces moments dramatiques, un homme d'un village voisin est apparu inopinément dans l'après-midi. Il a demandé aux soldats de ne pas garder les gens dehors, car il faisait très froid. Il a proposé de nous emmener au village, pour que nous puissions au moins passer la nuit dans l'école et dans les maisons." Les séparatistes ont finalement laissé passer tout le monde lorsqu'ils ont découvert que la route s'arrêtait au village. Cependant, il s'est avéré qu'il existait une autre route qui contournait complètement le barrage routier russe. C'est ainsi que l'ensemble du convoi de près d'un demi-millier de personnes a pu continuer à voyager vers l'ouest. "Je suis profondément convaincu que notre évacuation de Mariupol était un miracle, Dieu avait veillé sur nous", a déclaré le père Tkaczyk. La Divine Providence utilise souvent des individus simples et relativement inconnus comme cet homme du village ukrainien afin d'accomplir de petits et grands miracles.

    Aujourd'hui, les pères sont en lieu sûr, mais ils continuent de penser à la ville qu'ils ont laissée derrière eux et avouent que lorsque la guerre sera terminée, ils retourneront à Mariupol dès que possible. "Nous verrons ce qui reste de Mariupol et nous tenterons de reconstruire la ville non seulement matériellement, mais aussi spirituellement", a conclu le père Tkaczyk. Il est certain qu'ils ramèneront avec eux l'icône de la Vierge Noire de Częstochowa, qui est désormais également vénérée en Ukraine.

  • A l'ONU, si vous n'êtes pas pro-avortement, vous n'avez qu'à vous taire

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    D'Ermes Dovico sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Réunion de l'ONU, si vous n'êtes pas pro-avortement, vous ne pouvez pas parler.

    17-03-2022

    Quatre cents groupes pro-vie du monde entier dénoncent l'exclusion de la Commission de la condition de la femme, qui s'est concentrée sur l'avortement et les questions LGBT depuis le projet préparatoire. Où il y a amplement de place pour la combinaison de l'avortement et de l'idéologie écologiste.

    S'il s'agit de femmes, mais que vous êtes pro-vie, vous ne pouvez pas participer. C'est l'essentiel de ce qui se passe avec la Commission annuelle des Nations unies sur le statut des femmes (14-25 mars), à laquelle les organisations pro-vie et familiales du monde entier sont interdites de participation. Ils ne sont tout simplement pas les bienvenus. Une étrange façon de comprendre l'"inclusivité", qui serait l'une des valeurs déclarées de ceux qui gèrent les demandes de participation. A sens unique, évidemment.

    Ce n'est pas la première fois que cela se produit, mais la tendance est de plus en plus inquiétante. Cette décision a été dénoncée par quelque 400 groupes qui défendent la vie dès la conception, de l'Australie aux États-Unis, de l'Italie à l'Argentine. "Ces dernières années, lit-on dans une lettre datée du 25 février 2022, nombre de nos organisations se sont vu refuser des demandes d'organisation d'événements parallèles par les ONG/CSW, l'organe semi-officiel du secrétariat de la Commission de la condition de la femme (CSW, dirigée par Un Women), qui a pour mission d'associer les groupes représentant la société civile aux travaux de ladite commission (intergouvernementale). Et dans la société civile, il se trouve qu'il y a une multitude de personnes - hommes et femmes, jeunes et adultes - qui ont un point de vue différent de celui des avorteurs.

    Après quelques décennies au cours desquelles ils ont pu organiser avec succès leurs propres événements, les groupes pro-vie voient depuis quelques années leurs demandes rejetées au motif qu'un de leurs événements "ne correspond pas aux valeurs" des organisateurs (l'ONG/CSW). Des groupes progressistes ont ouvertement demandé que les associations pro-vie soient purement et simplement bannies des débats de la CSW, les qualifiant d'"anti-droits". Les "droits" sous-entendus ici sont les "droits sexuels et reproductifs", qui comprennent à la fois l'avortement et le large éventail de revendications formulées par les organisations LGBT.

    Mais à côté de cela, dans le "projet zéro" de la Commission de la condition de la femme - qui constitue la base de travail du document final, non contraignant mais destiné à l'Assemblée générale des Nations unies et, en tout état de cause, utile pour maintenir la pression internationale -, l'idéologie environnementaliste et le catastrophisme climatique ont toute leur place. Ce sont des thèmes que les groupes d'avorteurs incluent de plus en plus dans leur propagande (de la série : avorter pour 'sauver' la planète...), en partie à cause de la vision commune contre l'homme, et en partie pour s'emparer d'au moins une partie des fonds ostensibles en faveur des idées vertes.

    Le langage est noble : "La Commission reconnaît que l'inégalité entre les sexes, combinée aux crises et aux catastrophes climatiques et environnementales, constitue le plus grand défi de notre époque pour le développement durable, affectant la planète entière et tous les peuples, avec des impacts disproportionnés sur les femmes et les filles, en particulier celles qui se trouvent dans des situations vulnérables et marginalisées et dans des contextes de guerre", peut-on lire au point 5 du "projet zéro". Un point dont Citizen Go, ainsi que les paragraphes 3 et 15, demande la suppression à travers une pétition qui compte déjà plus de 120 000 signatures ; mais c'est tout le document préparatoire qui est vicié par des concepts qui vont à l'encontre de la morale naturelle et dont les femmes, loin de s'émanciper, sont les premières victimes.

    L'exclusion des groupes pro-vie a également fait l'objet d'une lettre signée par une vingtaine de parlementaires américains, menée par Lauren Boebert, et adressée à Sima Bahous, directrice exécutive d'ONU Femmes, l'organisme des Nations unies chargé de l'égalité des sexes. Les signataires dénoncent le fait que la discrimination à l'encontre des pro-vie donne l'impression que l'ONU Femmes et ses États membres ne sont plus intéressés par le "dialogue" sur les questions relatives aux femmes et qu'ils "veulent plutôt imposer une sorte d'orthodoxie féministe mondiale, en se rangeant du côté des gouvernements puissants et des intérêts particuliers qui veulent réduire au silence les organisations pro-vie et pro-famille".

    La lettre rappelle que ce n'est pas avec ces prémisses que l'ONU a été fondée et qu'en effet la protection du droit à la vie et les valeurs familiales sont pertinentes avec la Charte de l'ONU, la Déclaration universelle des droits de l'homme et d'autres documents internationaux (papier brouillon, quand il ne convient pas). Mais le mauvais précédent du sommet de Nairobi de 2019, où l'Unfpa a exclu plusieurs organisations pro-vie, a changé le cours des choses. Les signataires rappellent également qu'à Nairobi, le gouvernement américain a coparrainé une déclaration commune avec dix autres nations pour demander à la communauté internationale de se concentrer sur les problèmes communs et non sur des questions telles que l'avortement ou les mœurs sexuelles.

    Or, à l'époque, c'est Donald Trump, qui avait également coupé les fonds à l'UNFPA (et pas seulement), qui endiguait la vague d'avortement mondial.

    En attendant, les paradoxes de l'avortement se multiplient, pour lequel les défenseurs invoquent la "liberté de choix" mais ne se soucient pas du droit naturel des autres à venir au monde ; ils parlent de choix éclairé, mais ne veulent pas entendre d'autres raisons que les leurs ; ils prétendent protéger la "biodiversité" mais n'ont aucun problème à rayer de la carte des êtres humains innocents.

  • Comment la Russie raconte son "opération spéciale"

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    De Vatican News :

    Analyse : comment la Russie raconte son "opération spéciale"

    Entretien avec Carole Grimaud-Potter, professeure de la géopolitique de la Russie à l’université de Montpellier, et fondatrice du centre de réflexion CREER.

    Entretien réalisé par Claire Riobé - Cité du Vatican

    Si l’Ukraine est assiégée, la société russe est verrouillée. C’est une autre forme de guerre, celle de l'information, à laquelle se livre le Kremlin depuis quelques semaines, au sein de son territoire. Le pouvoir russe, qui a patiemment élaboré une version alternative du conflit en cours, présente ce dernier comme une «opération militaire spéciale» menée pour rétablir la sécurité nationale. Autre discours véhiculé par Moscou : la supposée présence de néofascistes au sein du régime ukrainien, qui auraient effectué un génocide contre les russophones du pays.

    La censure mise en place par le Kremlin étouffe les médias libres de Russie et limite l'accès de la population aux réseaux sociaux occidentaux, tels que Facebook, Twitter, Instagram ou encore What’s App. Le début du conflit a également sonné le glas de deux piliers de l'intégrité journalistique russe, la radio Ekho Moskvy (l'Echo de Moscou) et la chaîne de télévision Dojd (La pluie) qui ont fermé leurs portes une semaine après le blocage de leur site Internet.

    Comment le pouvoir russe construit-t-il son narratif de la guerre en Ukraine ? Quelles conséquences ce nouveau récit véhiculé par les médias d'Etat a-t-il sur la population ? Carole Grimaud-Potter est professeure de la géopolitique de la Russie à l’université de Montpellier et fondatrice du centre de réflexion CREER sur la Russie post-soviétique. Elle analyse la version du conflit en Ukraine livrée par le pouvoir russe, et les moyens mis en œuvre par le Kremlin pour la diffuser.

    Entretien avec Carole Grimaud-Potter

  • Ukraine : le pape en a-t-il dit assez ?

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Le pape François et l'Ukraine : En a-t-il dit assez ?

    16/03/2022

    Dimanche dernier, le pape a enfin utilisé le mot "agression", mais toujours sans nommer la Russie. Pour certains, c'est trop peu, trop tard. Pourquoi est-il si prudent ?

    *Traduction d'un éditorial publié dans le quotidien italien Il Mattino le 15 mars 2022.

    Dimanche dernier, le 13 mars, le pape François est allé au-delà de ses précédentes déclarations sur l'Ukraine, qui se contentaient d'appeler à la paix et de condamner la guerre. Il a mentionné explicitement une "agression armée inacceptable" et la "barbarie" des bombardements qui visent "les enfants, les innocents et les civils sans défense." Il a également condamné ceux qui "profanent le nom de Dieu" pour justifier la guerre.

    Andrea Tornielli, qui n'est pas seulement un observateur de longue date du Vatican mais qui occupe une position officielle en tant que directeur éditorial du Dicastère de la Communication du Saint-Siège, a expliqué que la référence, non explicite mais claire, était précisément au patriarche de l'Église orthodoxe russe, Kirill, qui, le 6 mars, avait béni l'invasion en la présentant comme une "guerre métaphysique" contre l'Occident corrompu qui autorise les défilés des Gay Pride.

    Ce n'est peut-être pas un hasard si, dimanche, le Saint-Siège a rompu le silence qu'il gardait depuis plusieurs jours sur la mesure très grave prise par un fidèle allié de Moscou, le Nicaragua. Le président Ortega avait expulsé le nonce apostolique Sommertag après que les escadrons du régime l'eurent menacé et même battu. M. Sommertag a longtemps critiqué la situation des droits de l'homme au Nicaragua, mais les tensions internationales ont certainement joué un rôle dans son expulsion, condamnée comme "sans précédent" et "incompréhensible" par le Vatican. Le président Ortega est tellement pro-Poutine que son visage orne même les pièces de monnaie d'une unité de l'Ossétie du Sud, l'une des pseudo-républiques créées par les Russes en territoire géorgien, parallèlement à celles qu'ils ont établies en Ukraine.

    Dimanche également, le Saint-Siège a laissé filtrer la nouvelle selon laquelle une nouvelle rencontre entre le pape et Kirill, que les médias russes ne cessent de donner comme prévue pour cet été, sera probablement annulée.

    Un certain nombre d'observateurs italiens ont noté et célébré ces développements comme un tournant dans la position du pape François sur la guerre en Ukraine. Peut-être le pape lui-même, en observant les réactions vingt-quatre heures plus tard, a-t-il été surpris de constater qu'en Ukraine même, dans une grande partie de l'Europe de l'Est et aux États-Unis, la perception était différente de celle de l'Italie et que sa position était encore classée dans la plupart des cas dans la catégorie "trop peu, trop tard". Que manque-t-il dans les propos du pape François ?

    Il n'y a pas de condamnation explicite de la Russie et de Poutine. La vieille règle catholique "on mentionne le péché mais jamais le pécheur" est très bien pour les confessions mais moins appropriée lorsqu'un État attaque et bombarde un autre État. C'est bien de condamner l'agression et les bombes, objectent les critiques, mais si vous ne nommez pas l'agresseur et ne mentionnez pas qui lance les bombes, le discours reste quelque peu suspendu au milieu.

    Pour sa part, le cardinal secrétaire d'État Parolin a rappelé que la "résistance armée face à l'agression" est légitime selon la morale catholique, se distançant du pacifisme absolu répandu dans certains milieux catholiques. Mais il a également affirmé qu'"après la chute du mur de Berlin, nous n'avons pas été capables de construire un nouveau système de coexistence entre les nations qui aille au-delà des alliances militaires ou des convenances économiques." Il a peut-être raison, mais il le fait au mauvais moment, car ses propos semblent en quelque sorte critiquer l'OTAN et l'Union européenne et ouvrir une brèche par laquelle peuvent passer les prétextes d'agression russes.

    Des voix se sont fait entendre parmi les évêques catholiques qui semblent soutenir davantage ceux qui brandissent les drapeaux de la paix, en évitant soigneusement de nommer et de condamner les agresseurs, que ceux qui brandissent les drapeaux des agressés qui résistent, c'est-à-dire les drapeaux de l'Ukraine.

    Pourquoi le Pape et le Saint-Siège se comportent-ils de la sorte ? Certes, parmi les évêques, et parmi les prêtres, religieuses et laïcs catholiques, il y a les nostalgiques d'un vieux gauchisme anti-américain et les admirateurs de la "revolución" à la sauce cubaine, vénézuélienne ou nicaraguayenne, qui se range aujourd'hui du côté de Poutine.

    Cependant, dans les hautes sphères du Vatican, la motivation est différente. Après un moment de plus grande distance dans les années où le pape à Rome était polonais - les catholiques polonais et les orthodoxes russes n'ont jamais été les meilleurs amis -, un professeur allemand comme Benoît XVI et un jésuite argentin comme François ont beaucoup investi dans la reconstruction d'une relation, d'abord diplomatique, puis même amicale, avec le patriarche Kirill et son Église. Rome a même mis à profit, en impliquant Poutine lui-même, des causes communes : la défense des communautés chrétiennes du Moyen-Orient menacées de disparition, la protestation contre l'idéologie du genre et une hostilité commune au mariage homosexuel.

    Il est vrai que François est moins sensible à ces questions que ne l'était Ratzinger, et que Kirill en a offert une version de plus en plus caricaturale, justifiant comme une prétendue défense des chrétiens menacés par l'État islamique tous les bombardements de Poutine et les méfaits d'Assad en Syrie, et plus récemment utilisant la critique de la Gay Pride pour justifier l'agression contre l'Ukraine comme une guerre sainte contre la corruption occidentale. Mais François, qui a hérité de son passé péroniste argentin une critique des États-Unis de type tiers-mondiste, est à d'autres égards plus enclin à comprendre l'anti-américanisme de Poutine et Kirill que ne l'était le pro-américain Ratzinger.

    De Benoît XVI à François, les efforts du Vatican pour renouer avec l'Église orthodoxe de Moscou ont été immenses. Kirill, pour sa part, a accompagné ces efforts au prix de la perte des orthodoxes conservateurs radicaux pour qui les papes de Rome sont des hérétiques à qui il ne faut pas parler. On peut comprendre que le Saint-Siège hésite à abandonner cet énorme investissement avant même qu'il ait porté ses fruits, condamnant Kirill et Poutine, qui ressemblent de plus en plus à une seule et même personne, non seulement implicitement mais en les appelant par leur nom.

    Il y a un parallèle ici avec l'investissement de François sur la Chine, Xi Jinping, et l'Église catholique "patriotique" fidèle au régime de Pékin, autrefois considérée comme schismatique et excommuniée et maintenant accueillie de nouveau, avec l'accord que le Vatican a signé en 2018. Même cet accord n'a pas rapporté de dividendes jusqu'à présent. Le Saint-Siège est patient, mais il s'est également retrouvé bâillonné lorsque le reste du monde libre a condamné la Chine pour sa répression à Hong Kong et le génocide des Ouïghours au Xinjiang.

    Il y a, bien sûr, des points de rupture. Un bombardement ou une attaque sur Kiev faisant des milliers de victimes civiles obligerait probablement Francis à citer des noms. Mais jusqu'à présent, la réticence à abandonner un investissement de plus de dix ans dans Kirill continue d'agir comme un frein.

    Depuis la parution de cet article, le mercredi 16 mars, il y a eu un entretien en video-conférence entre le pape et le patriarche Kirill dont on trouvera le compte-rendu ICI. Durant cet entretien, le patriarche russe s'est abstenu de prononcer une seule fois le mot "guerre".