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  • Indi Gregory est décédée

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    De Patricia Gooding-Williams sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Indi est morte : "Ils ont le corps, ils ne peuvent pas avoir l'âme".

    Indi Gregory est décédée dans la nuit à 1h45 (2h45 en Italie). Hier, son état semblait s'être stabilisé après les premières heures difficiles qui ont suivi l'extubation. Voici le récit des dernières heures d'Indi à l'hospice, dans les mots de son père donnés à La Bussola

    13_11_2023

    Indi Gregory est décédée, c'est le message avec lequel son père, Dean, a annoncé : 
    "La vie d'Indi s'est arrêtée à 1h45 (2h45 en Italie, ndlr). Claire et moi sommes en colère, le cœur brisé et honteux. Le NHS et les tribunaux ne l'ont pas seulement privée de toute chance de vivre, ils lui ont aussi refusé la dignité de mourir dans la maison de la famille à laquelle elle appartenait. Ils ont réussi à prendre le corps et la dignité d'Indi, mais ils n'ont jamais pu prendre son âme. Ils ont essayé de se débarrasser d'Indi pour que personne ne le sache, mais nous avons fait en sorte que l'on se souvienne d'elle pour toujours. Je savais qu'elle était particulière depuis le jour de sa naissance".

    ***

    Il n'y a pas de réelle différence entre un hospice et un hôpital lorsque l'objectif est de faire mourir Indi le plus rapidement possible. Dean Gregory et Claire Staniforth, les parents d'Indi, s'en sont rendu compte très rapidement après le transfert de la petite fille de 8 mois du Queen's Medical Centre de Nottingham, le samedi 11 novembre, vers un hospice dont le juge a interdit la publication du nom.

    Ce qui suit est un compte-rendu de première main du transfert d'Indi et de l'épreuve qu'elle et ses parents ont traversée derrière les portes closes de l'hospice.

    "Indi se débat", a déclaré Dean Gregory à la Bussola le samedi 11 novembre à 18 heures (heure britannique), peu après son extubation à l'hospice. La petite fille était cajolée par sa mère Claire, tandis que le masque à oxygène qui recouvrait tout son visage remplaçait la ventilation. Dès le début de la matinée de ce samedi, Dean n'a cessé de nous envoyer des messages via WhatsApp pour nous tenir au courant de ce qui se passait.

    Il explique que Claire Staniforth, la mère d'Indi, se trouvait au Queen's Medical Centre de Nottingham le samedi matin. Vendredi soir, la famille avait en effet été informée qu'Indi serait transférée à l'hospice entre 10 et 11 heures. Seule Claire accompagnerait Indi dans l'ambulance, tandis que Dean et l'autre fille iraient séparément dans la voiture, "mais sans suivre l'ambulance", avait-on ordonné. Le départ de Claire de l'hôpital ne s'est pas déroulé sans encombre : "Nous avons été escortés par la sécurité et quelques policiers jusqu'à l'étage A. Ils ont dû vérifier toute la zone à l'extérieur du bâtiment avant que nous puissions monter dans l'ambulance". Celle-ci est donc partie pour l'hospice avec deux heures de retard, à 13 heures.

    Le trajet de 40 minutes en ambulance jusqu'à l'hospice s'est déroulé étonnamment sans incident pour l'enfant gravement malade, dont les médecins avaient déclaré au tribunal qu'elle était "clairement angoissée, agitée et souffrante" en raison de son traitement. Dean a écrit : "Elle n'a même pas remarqué le voyage, elle était juste allongée là, détendue". "Le voyage ne lui a posé aucun problème, elle n'a même pas cligné des yeux." Dean commente : "Vous voyez, elle aurait facilement pu aller en Italie".

    Claire et Dean ont encore du mal à accepter la décision des tribunaux britanniques et européens de les empêcher d'accepter l'offre de l'Italie de soigner Indi à l'hôpital du Bambino Gesù du Vatican à Rome. Cela aurait répondu à leur souhait de donner à Indi toutes les chances de vivre en lui permettant de vivre jusqu'à sa fin naturelle. Regrettant ce qu'ils considéraient comme une occasion manquée d'aider Indi, Dean et Claire avaient décidé qu'Indi retournerait chez elle, soit un trajet de 20 minutes, exactement la moitié de celui pour aller à l'hospice.

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  • Saga de l'évêque Strickland : l'évêque évincé spécule sur les raisons pour lesquelles le Vatican l'a révoqué

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Saga de l'évêque Strickland : l'évêque évincé spécule sur les raisons pour lesquelles le Vatican l'a révoqué

    Cette rencontre de 30 minutes avec les médias n'a pas permis de répondre à plusieurs questions clés de la saga, telles que les raisons invoquées par le Vatican - si tant est qu'il y en ait eu - pour justifier sa destitution.

    12 novembre 2023

    Quelques heures seulement après que le pape François a démis Mgr Joseph Strickland de ses fonctions à la tête du diocèse de Tyler, le prélat texan s'est exprimé publiquement pour donner sa version des faits, comblant ainsi certaines lacunes dans la saga captivante qui a placé l'ancien ordinaire du petit diocèse du nord-est du Texas sous les feux de la rampe, mais laissant également d'autres questions cruciales sans réponse. 

    L'évêque Strickland a révélé, dans un entretien exclusif avec LifeSiteNews le 11 novembre, réalisé peu après l'annonce par le Vatican que le pape François l'avait relevé de la "gouvernance pastorale" de Tyler, pourquoi il pense qu'il a été démis de ses fonctions. 

    "Je ne vois vraiment aucune raison, si ce n'est que j'ai menacé certains des pouvoirs en place avec la vérité de l'Évangile", a déclaré Mgr Strickland, un prélat controversé qui s'élève régulièrement contre ce qu'il considère comme des attaques contre les enseignements de l'Église catholique, devant ses nombreux adeptes sur les médias sociaux. 

    Au cours de l'interview, Mgr Strickland a également souligné que le pape François avait le pouvoir de le démettre de ses fonctions diocésaines et a fréquemment encouragé les personnes contrariées ou troublées par cette évolution à prier pour le pape et à ne pas quitter l'Église.  

    Mais cette apparition médiatique de 30 minutes n'a pas répondu à plusieurs inconnues majeures dans la saga de l'évêque Strickland, telles que les raisons invoquées par le Vatican - si tant est qu'il y en ait eu - pour cette mesure dramatique, et aussi, concrètement, ce qui va suivre pour l'évêque désormais privé de diocèse. Voici ce que l'évêque Strickland avait à dire, et ce qui reste sans réponse. 

    Pourquoi a-t-il été démis de ses fonctions ?

    Mgr Strickland a déclaré qu'on lui avait demandé de démissionner le 9 novembre, mais qu'il "ne pouvait pas, de mon plein gré, abandonner le troupeau qui m'avait été confié". 

    Cette version des faits concorde avec une déclaration du 11 novembre du cardinal Daniel DiNardo, qui, en tant que chef de l'archidiocèse de Galveston-Houston, est le métropolite de la province ecclésiastique qui comprend le diocèse de Tyler.  

    Dans sa déclaration, le cardinal DiNardo a indiqué qu'à la suite d'une visite apostolique effectuée en juin par deux évêques américains à la retraite à la demande du Vatican, qui comprenait "une enquête exhaustive sur tous les aspects de la gouvernance et de la direction" de Tyler sous l'égide de l'évêque Strickland, une recommandation a été faite au pape François selon laquelle "le maintien en fonction de l'évêque Strickland n'était pas envisageable". 

    Après des mois de délibérations, l'évêque du Texas s'est vu présenter une demande de démission et "le Saint-Père a démis Mgr Strickland de ses fonctions d'évêque de Tyler" lorsque le prélat a décliné la demande, a écrit le cardinal DiNardo. 

    Les conclusions de la visite apostolique n'ont pas été publiées, et le Vatican n'a pas révélé les raisons pour lesquelles Mgr Strickland a été démis de ses fonctions. 

    Interrogé sur les raisons de la décision du pape François, Mgr Strickland a déclaré : "La seule réponse que j'ai à donner est que les forces en présence dans l'Église ne veulent pas de la vérité de l'Évangile".  Il a ajouté : "Elles veulent qu'elle soit changée, qu'elle soit ignorée. Ils veulent qu'elle soit ignorée. 

    Mgr Strickland n'a pas accusé le pape François de participer à cette tentative de saper l'enseignement de l'Église, mais il a déclaré que "de nombreuses forces travaillent sur lui et l'influencent pour qu'il prenne ce genre de décisions". Pour ces "forces", l'évêque a dit "je suis un problème", et elles ont donc poussé à la "destitution d'un évêque pour avoir défendu l'Évangile".  

    L'évêque Strickland n'a pas précisé en quoi consistait cette "défense de l'Évangile", mais il faisait probablement allusion à son franc-parler et à ses déclarations provocatrices sur les plateformes de médias sociaux et lors d'allocutions publiques. 

    Par exemple, Mgr Strickland a tweeté le 12 mai qu'il rejetait ce qu'il appelait le "programme de sape du dépôt de la foi" du pape François - une provocation qui, selon les médias, a dépassé les bornes selon des personnalités du Vatican, ce qui a provoqué la visite apostolique. 

    Il a également critiqué à plusieurs reprises le pape pour un manque de clarté "dangereux" dans ses déclarations, en particulier en ce qui concerne la sexualité, et a critiqué avec véhémence le synode du pape François sur la synodalité. 

    "Malheureusement, il se peut que certains qualifient de schismatiques ceux qui ne sont pas d'accord avec les changements proposés", a écrit Mgr Strickland dans une lettre publique en août. "Au contraire, ceux qui proposent des changements à ce qui ne peut être changé cherchent à réquisitionner l'Église du Christ, et ce sont eux les vrais schismatiques. 

    Les préoccupations en matière de gouvernance diocésaine ont-elles joué un rôle ?

    Mais selon de nombreux rapports des médias sur la visite apostolique de juin et les discussions qui ont suivi au sein du Dicastère des évêques du Vatican, les responsables de l'Église étaient également très préoccupés par des problèmes majeurs liés à la gouvernance du diocèse de Tyler par l'évêque Strickland. Ces inquiétudes concernaient notamment la rotation importante du personnel diocésain, l'embauche d'une ancienne religieuse controversée comme employée d'une école secondaire et le soutien d'un projet controversé de communauté catholique. 

    L'évêque Strickland a semblé répondre à ces préoccupations de manière indirecte dans son entretien avec LSN. 

    "Aucun endroit n'est parfait, aucune famille n'est parfaite", a-t-il déclaré. "Mais le diocèse est en bonne santé. 

    L'évêque a cité le nombre élevé de séminaristes dans le diocèse de Tyler - 21 pour un diocèse de moins de 120 000 catholiques - et a également noté que le diocèse est en position de force financière grâce à "l'immense générosité de la population". 

    "Je suis très fier des prêtres et du diocèse", a déclaré Mgr Strickland, ajoutant qu'étant donné ce qu'il considère comme le succès du diocèse sous sa direction, il ne pouvait identifier aucune autre raison pour sa destitution que la menace qu'il représente pour ceux qui tentent de modifier l'enseignement de l'Église.

    L'évêque Strickland a-t-il été informé des raisons de sa révocation ?

    Plus tôt dans la journée, cependant, Mgr Strickland a semblé indiquer qu'il y avait peut-être des raisons plus concrètes pour justifier la mesure prise à son encontre. 

    "Je maintiens toutes les choses qui ont fait l'objet de plaintes contre moi", a-t-il déclaré à LSN dans un bref article publié avant son entretien de 30 minutes. "Je sais que je n'ai pas mis en œuvre Traditiones Custodes" - la restriction de la messe traditionnelle en latin imposée par le pape en 2021 - "parce que je ne peux pas affamer une partie de mon troupeau". 

    Prises ensemble, les réponses de l'évêque ne permettent pas de comprendre non seulement pourquoi, exactement, le pape François a finalement décidé de le démettre de ses fonctions, mais aussi si Strickland lui-même a été informé des raisons de cette décision. 

    Que va-t-il faire maintenant ?

    L'évêque Strickland a reconnu qu'il devra "analyser honnêtement" ce que signifie le fait de ne plus être l'évêque de Tyler, et "se ressaisir" en ce qui concerne son rôle de "successeur des Apôtres sans diocèse local à prendre en charge". 

    "Je n'ai pas de réponses pour l'instant", a déclaré Mgr Strickland lorsqu'on lui a demandé ce que l'avenir lui réservait. "Beaucoup de questions, beaucoup de calendriers vides qui seront, j'en suis sûr, remplis de différentes manières. 

    L'une des possibilités est une augmentation de l'engagement bien au-delà du Texas - ce que l'évêque faisait déjà bien avant d'être démis de ses fonctions à Tyler, ce qui lui a valu le titre d'"évêque de l'Amérique" parmi ses fidèles.

    Par exemple, Mgr Strickland compte plus de 162 000 adeptes sur la plateforme de médias sociaux X (anciennement connue sous le nom de Twitter), soit 40 000 personnes de plus que le nombre total de catholiques dans son ancien diocèse. Il a supprimé toute référence au diocèse de Tyler sur son compte le 11 novembre et a pu continuer à y accéder bien qu'il n'ait plus de diocèse. 

    Par exemple, il s'est rendu en Californie l'été dernier pour participer à un rassemblement en réaction à l'hommage rendu par les Dodgers de Los Angeles à une organisation de travestis anticatholiques. L'archidiocèse de Los Angeles a condamné les actions des Dodgers, mais a également souligné que l'événement auquel Mgr Strickland a participé n'avait pas été "soutenu ou approuvé" par l'archidiocèse. 

    On ne sait pas non plus où l'ancien évêque de Tyler vivra, ni comment il recevra un soutien financier. 

    Sera-t-il présent à la réunion de l'USCCB (conférence des évêques des USA) ?

    Une question qui n'a pas été soulevée lors de son interview sur LSN, mais qui préoccupe au moins certains observateurs de l'Eglise : L'évêque Strickland, désormais sans diocèse, assistera-t-il à la réunion d'automne de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, qui débutera le 14 novembre ? 

    Alors que Mgr Strickland est connu pour ses interventions publiques remarquées lors des précédentes assemblées de l'USCCB, sa présence à une réunion quelques jours seulement après sa destitution constituerait un sujet dominant - et potentiellement une distraction majeure. 

    Beaucoup d'incertitudes pèsent sur l'avenir de Mgr Strickland. Mais, du moins si l'on en croit les commentaires qu'il a faits à LSN, la prière en constituera une part importante. 

    "Je m'encourage et j'encourage les autres à prier plus profondément que jamais, à prier pour le pape François, à prier pour l'Église et à prier pour notre monde.

  • Quelle direction a pris le pontificat de François ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur le Monday Vatican :

    Pape François, quel sera son pontificat ?

    13 novembre 2023

    Il y aura plus de théologiens et de canonistes parmi les membres de la deuxième étape du Synode des évêques, qui se tiendra en octobre prochain. C'est ce qu'a déclaré le cardinal Matteo Zuppi lors d'une rencontre à Bologne sur les quarante ans de la promulgation du Code de droit canonique, et c'est un fait intéressant. Après un synode qui a abouti à un texte particulièrement controversé, amendé 1215 fois, nous pensons à un synode où les experts seront appelés à donner forme et substance aux textes, qui seront ensuite publiés à l'issue de la réunion.

    Il fut un temps où la nouvelle d'avoir plus de canonistes et de théologiens aurait été accueillie avec optimisme, car il s'agit en définitive d'une excellente nouvelle. Il est nécessaire d'harmoniser les décisions de l'Église avec le corpus juridique et théologique pour que ces décisions aient un sens. Mais cette même nouvelle suscite aussi une certaine inquiétude. Et c'est dans cette inquiétude que l'on peut comprendre comment le pontificat de François est perçu.

    Au cours de ces dix années, le pape François a été un pape très législateur. Il a promulgué 48 motu proprio, diverses lettres apostoliques, divers appels, faisant et défaisant des lois dans ce qu'il a appelé la "réforme en cours". En même temps, à chaque changement de paradigme, le pape François a trouvé une justification théologique ou historique, extrapolant des phrases ou des décisions de contextes passés pour démontrer une continuité entre ses décisions et celles qui ont existé auparavant, pour signaler que sa théologie n'est pas une rupture avec le passé.

    C'est ce qui s'est passé, par exemple, dans la lettre aux prêtres du diocèse de Rome en août dernier, lorsqu'il a utilisé la pensée du grand théologien français de Lubac, en en reprenant certaines parties et en n'en considérant pas d'autres. Mais il y a d'autres exemples de ce genre, de la simplification du thème de la condamnation de l'esclavage par l'Église à celui de la réforme de la Curie, souvent écarté par une plaisanterie sur l'efficacité de la Curie elle-même.

    Cette simplification se retrouve aujourd'hui dans les réponses aux dubia envoyées par le cardinal Victor Manuel Fernandez, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. L'idée est de transmettre les vérités de la foi dans un langage familier. Pourtant, le sentiment d'une certaine ambiguïté demeure, à tel point que le dubia a été envoyé deux fois, les premières réponses n'ayant pas été jugées satisfaisantes.

    La simplification répond à la nécessité de s'adresser directement au peuple. En dix ans de pontificat, le pape François a éliminé les "corps intermédiaires". Il n'y a plus d'élite de fonctionnaires, de managers, d'officiels du Vatican et de cardinaux prêts à aider le pape ou à agir comme un filtre dans les situations les plus difficiles.

    Il y a le pape, et puis il y a le peuple. La Curie est marginalisée, utilisée lorsqu'elle donne une idée de collégialité avec des réunions interdicastérielles et laissée quelque peu à son sort. Le pape a le peuple qu'il écoute, même s'il décide ensuite directement. À ses côtés, il veut un Conseil des cardinaux pour définir la réforme de la Curie et l'aider à gouverner l'Église. Mais au cours de ces dix années, la vie a souvent pris le pas sur les propositions du Conseil.

    Le pape François a donc déconstruit l'institution ecclésiale, en maintenant certaines structures vivantes tout en les affaiblissant. C'est par exemple le cas de la Secrétairerie d'État, qui a perdu des compétences et de l'autonomie financière au fil des ans, se transformant de plus en plus en "Secrétariat pontifical".

    Si le peuple est le premier interlocuteur du Pape, s'il n'y a pas d'élite, le Pape se retrouve seul à prendre toutes les décisions. Le Pape François est un Pape qui se retrouve à faire de la micro-gestion, qui veut toujours être informé, qui veut tout savoir. C'est un Pape qui préfère parler aux gens de la rue plutôt qu'aux cardinaux parce que, des premiers, il apprend la situation de l'Église et veut apporter des corrections.

    La question est toutefois plus large. Si les cardinaux et les fonctionnaires ne sont pas pris en compte, comment feront-ils partie d'un gouvernement et comment pourront-ils l'aider ? Un pontificat qui supprime les corps intermédiaires non seulement oblige le pape à un travail ardu de discernement constant et continu, même sur des questions qu'il ne connaît pas, mais met aussi en péril l'avenir même de l'institution ecclésiale.

    Surtout, un pape qui supprime les corps intermédiaires peut difficilement, en fin de compte, faire des choix qui ne soient pas dictés par des émotions personnelles. Cela fonctionne au niveau des gouvernements, et cela fonctionne au niveau des idées. C'est pourquoi l'annonce d'avoir plus de théologiens et de canonistes au prochain Synode inquiète. Le problème ne réside pas tant dans le profil des personnes qui seront choisies que dans leur approche idéologique.

    On pense immédiatement à ceux qui seront capables de porter les idées du Pape et de vaincre ce que le cardinal Jean-Claude Hollerich, orateur général du Synode, a appelé les "résistances".

    Le risque est de se retrouver non pas face à un débat mais à la recherche d'un cadre interprétatif qui justifie les décisions et les choix du Pape. La nomination de Victor Manuel Fernández comme préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, puis sa création comme cardinal, ont constitué un premier "avertissement" à cet égard. Fernández s'est engagé, ces derniers mois, à donner un cadre théologique aux choix du pape, même les plus controversés, donnant ainsi le feu vert à la révolution culturelle, que le pape François a ensuite concrétisée avec la réforme de l'Académie pontificale de théologie, qui n'a fait que s'inspirer de la constitution pastorale Veritatis Gaudium sur les facultés pontificales.

    L'absence - ou la non-considération - d'une classe dirigeante conduit à des choix qui risquent parfois de suivre la longue vague de l'opinion publique (comme ce fut le cas lorsque le Pape changea d'avis sur la gestion de la question des abus au Chili). L'organisation institutionnelle est en danger car le pape François la réforme non pas de l'intérieur mais selon la méthode des commissions et commissaires inaugurée depuis le début de son pontificat.

    Le prochain synode des évêques devient donc un test essentiel pour comprendre quelle direction a pris le pontificat. Les choix du pape en diront long sur l'Église qu'il veut laisser en héritage à son successeur. Il aura deux choix : continuer à détruire les "corps intermédiaires" ou tout reconstruire.

  • Tout sauf synodale; telle est l’image que l’Église est en train de donner d’elle-même...

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    De Sandro Magister sur Diakonos.be :

    Niklas Luhmann, prophète inécouté

    (s.m.) Tout sauf synodale. Telle est l’image que l’Église est en train de donner d’elle-même, après quatre semaine de débats à huis clos entre 365 évêques et non-évêques, de « conversations dans l’Esprit » consignées dans un rapport final aussi encyclopédique qu’évasif, mais avec un Pape François qui a entretemps pris les devants, dans un absolutisme monarchique complet, et publié ses propres réponses à une série de questions qui relèvent plus de la comédie que du débat de fond, sur les cohabitants, les homosexuels, les transsexuels en prises avec les communions, les baptêmes, les mariages et autres parrainages.

    Mais surtout, on donne l’image d’une Église qui perd de vue l’essentiel, c’est-à-dire cette proximité avec Dieu qui est au cœur du « Credo » chrétien. Et tout cela alors que la foi s’étiole et s’éteint chez les hommes, et que Dieu disparaît, même là où l’on croyait la catholicité florissante.

    Ce qui est frappant, c’est que la voix de Joseph Ratzinger, théologien et pape, n’a pas été la seule à s’être élevée pour rappeler depuis longtemps à l’Église cette priorité absolue, il y a également eu – et de manière très originale – celle d’un non-croyant : son compatriote Niklas Luhmann (1927-1998), qui a été l’un des penseurs les plus importants et controversés de la seconde moitié du vingtième siècle.

    On commémore actuellement le vingt-cinquième anniversaire de la mort de Luhmann. Et à cette occasion, son portrait détaillé vient de sortir dans la collection « Classici contemporanei » des éditions IBL Libri, signé par l’un des chercheurs les plus averti, Sergio Belardinelli, professeur de sociologie des processus culturels à l’Université de Bologne et, de 2008 à 2013, coordinateur scientifique du Comité pour le projet culturel de la Conférence épiscopale italienne.

    Pour Luhmann, il faut considérer la politique, l’économie, l’art, la science, la religion, les médias de masse et bien d’autres domaines comme étant des systèmes sociaux autonomes, chacun spécialisé dans la résolution d’une catégorie bien déterminée de problèmes, dans une société toujours plus complexe comme celle d’aujourd’hui.

    Et la fonction spécifique de la religion est de communiquer une ouverture à la transcendance, à ce Dieu qui aide à comprendre que tout est contingent, et donc à s’opposer à toute forme de fondamentalisme, de moralisme et de politique qui mettrait la religion à son service. Une religion dans laquelle « tout dépend de la foi », et certainement pas une sorte de service social contre les dérives du marché capitaliste, telle que l’Église essaye de le devenir aujourd’hui.

    C’est ce que Luhmann écrit et défend dans l’un de ses essais lui aussi publié pour la première fois cette année en version italienne, aux éditions Franco Angeli : « La religion de la société ».

    Laissons la parole au professeur Belardinelli, pour illustrer la pensée de ce grand maître, d’une actualité étonnante pour l’Église d’aujourd’hui.

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  • 32e dimanche "ordinaire": Voici l'époux! Sortez à sa rencontre

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    "Evangile au Quotidien" propose cette méditation sur la parabole de ce dimanche :

    Sainte Gertrude d'Helfta (1256-1301), moniale bénédictine
    Les Exercices, n°5 ; SC 127 (trad. SC p. 175 rev.)

    « Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre »

          Mon Dieu, mon très doux Soir, lorsque pour moi sera venu le soir de cette vie, fais-moi m'endormir doucement en toi, et expérimenter cet heureux repos que tu as préparé à ceux qui te sont chers. Que le regard si paisible et gracieux de ton amour ordonne et dispose avec bonté les préparatifs de mes noces. Par la richesse de ta bonté, couvre...la pauvreté de ma vie indigne ; que mon âme habite dans les délices de ta charité avec une confiance profonde.       

          Ô amour, sois alors pour moi un soir si beau, que mon âme dise avec joie et allégresse à mon corps un doux adieu et que mon esprit, retournant au Seigneur qui l'a donné, repose en paix sous ton ombre. Alors tu me diras clairement...: « Voici venir l'Époux : sors maintenant et unis-toi à lui plus intimement, afin qu'il te réjouisse par la gloire de son visage »...

          Quand, quand est-ce que tu te montreras à moi, afin que je te voie et que je puise avec délices à cette source vive que tu es, mon Dieu ? (Is 12,3) Alors je boirai, je m'enivrerai dans l'abondance de la douceur de cette source vive, qui sourd des délices de la face de celui que mon âme désire (Ps 41,3). Ô douce face, quand me combleras-tu de toi ? Alors j'entrerai dans le sanctuaire admirable, jusqu'à la vue de Dieu (Ps 41,5) ; je ne suis qu'à l'entrée, et mon cœur gémit de la longueur de mon exil. Quand me combleras-tu de joie par ta douce face ? (Ps 15,11) Alors je contemplerai et embrasserai le véritable Époux de mon âme, mon Jésus... Là je connaîtrai comme je suis connue (1Co 13,12), j'aimerai comme je suis aimée ; ainsi je te verrai, mon Dieu, tel que tu es (1Jn 3,2), en ta vision, ta jouissance et ta possession bienheureuse à jamais.

  • 32e dimanche : "Mériter de posséder Dieu"

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    La première lecture essaie de nous faire goûter combien l’intimité de Dieu est désirable. Nos désirs d’être aimé, de nous sentir proche de quelqu’un, d’être accepté et compris, tout cela vient d’une semence que Dieu a mise en nous en nous créant à son image. Comme disait saint Augustin, « Tu nous as faits pour toi, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi ».

    Nous sommes faits pour cette rencontre et cette intimité, mais encore faut-il la chercher, la désirer suffisamment. Sinon on se retrouve comme une vierge imprévoyante, dont la lampe vacille. C’est le désir de son cœur qui n’est pas assez ferme pour traverser la nuit. Ni pour aller à la rencontre de l’époux. Qu’à cela ne tienne, ne pourrait-il pas se contenter de la pénombre ? Cet époux n’est-il pas capricieux ? Ce n’est pas lui que cela gêne, c’est nous, car en faisant cela nous allons alors manquer notre bien propre.

    Notre bien propre ! C’est bien de cela qu’il s’agit. Si on lit sans faire attention on se dira : quelles vilaines égoïstes, ces vierges dites sages qui ne veulent même pas partager ! Mais la parabole suggère plutôt que le bien dont il s’agit n’est pas partageable, c’est notre bien propre. Samedi matin nous entendions Jésus nous dire dans la liturgie : « si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ? » (Lc 16,12) Quel est donc ce bien propre ?

    Dans la troisième prière eucharistique, on demande à Dieu : « que l’Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire, pour que nous obtenions un jour les biens du monde à venir ». Longtemps j’ai été gêné par cette tournure : « que nous obtenions les biens du monde à venir ». N’y a-t-il pas quelque chose d’exagérément possessif, pour un Royaume où nous devons être une offrande, être don de nous-mêmes ? J’ai eu envie de dire « pour que nous entrions dans les biens du monde à venir ». Peut-être l’ai-je même dit… Que Dieu me pardonne. Puis je me suis laissé instruire. Cette tournure est vraiment adéquate à la logique de l’amour, qui veut pouvoir saisir et posséder l’être aimé. Il n’y a rien là qui blesse l’amour, au contraire. Ce qui blesse l’amour, c’est de vouloir posséder l’aimé pour soi tout seul. Mais pas de l’avoir à soi vraiment. Pour reprendre un terme mis à mal dans la théologie ces dernières décennies, il nous faut « mériter de posséder Dieu ». Et il est important de trouver dans ce besoin humain et cette promesse de Dieu la clé spirituelle de nos manques les plus cuisants : nous avons besoin de posséder Dieu.

    J’essaie d’expliquer. Trop souvent nous nous apprêtons à vivre la vie éternelle comme des locataires ou des touristes. Nous espérons y parvenir, quand nous y pensons, mais nous ne pensons pas que nous serons vraiment chez nous et que le Seigneur pourra nous dire comme à son Fils bien-aimé : « tout ce qui est à moi est à toi ». Nous pensons au ciel comme à un immense parc d’attraction, en nous disant que nous espérons que nous pourrons nous acquitter du prix de l’entrée. Au lieu de cela, pensons au ciel comme à notre maison à nous qui serait encore plus fascinante que le plus rêvé des parcs d’attraction. N’imaginons pas que nous serons comme les invités de Dieu, bienvenus tant que nous n’abîmons rien, dans un ciel où nous pourrons surtout continuer nos petites affaires comme nous l’entendons ! Le Seigneur ne veut pas nous accueillir comme des invités, mais comme les enfants de la maison, qui sont partout chez eux.

    Nous pouvons aussi regarder les choses du côté du cœur. Quel amour vivrons-nous au ciel ? Est-ce que ce sera le prolongement de nos plus belles amours terrestres ? Incroyablement plus ! Un amour fou cherchera à nous saisir, à nous combler. Ce ne sera pas l’éblouissement d’un soir. Par l’engagement de notre liberté, nous pourrons répondre au Seigneur : ton cœur est à moi pour toujours, et moi je suis à toi pour toujours. C’est l’amour le plus fou et le plus inébranlable que nous vivrons, celui qui nous est acquis par la victoire du Christ sur la croix. Contemplons sa victoire sur tous les obstacles à l’amour, en nous et autour de nous. Entrons dans une immense reconnaissance : ô Christ, tu as fait que nous puissions appartenir à la Trinité toute entière et qu’elle soit à nous aussi ! Gloire à toi ! Et maintenant, mettons en œuvre notre liberté, élargissons notre cœur en aimant nos frères comme nous-mêmes, afin de mériter de posséder Dieu. Car, comme disait aussi saint Augustin, « Dieu, qui t’a créé sans toi, ne peut pas te sauver sans toi ».

  • "Le Pape n’est en aucun cas au-dessus ou en avance sur l’Église" (cardinal Brandmüller)

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    Du magazine Cardinalis via Riposte Catholique :

    “Le pape n’est pas sic et simpliciter au-dessus des canons”

    Le Cardinal Brandmüller signe dans le magazine Cardinalis une tribune  sur la figure du Souverain Pontife. Extrait :

  • Le pape François relève Mgr Strickland de ses fonctions dans le diocèse de Tyler

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    Ah si le Vatican traitait avec la même rigueur les évêques de nos contrées qui se démarquent des positions doctrinales de l'Eglise ou qui font preuve d'une extrême tiédeur dans la défense de la foi! Mais il semble que le parti-pris réformiste l'emporte à tous les niveaux surtout depuis que le tandem Bergoglio-Fernandez impose son pilotage à l'Eglise dans la direction que l'on sait. Et il faut rester fidèle malgré toute l'amertume qui nous submerge...

    De Courtney Mares sur le National Catholic Register :

    Le pape François relève Mgr Strickland de ses fonctions dans le diocèse de Tyler

    Mgr Joe Vásquez, évêque d'Austin, sera l'administrateur apostolique du diocèse de Tyler jusqu'à la nomination d'un nouvel évêque.

    11 novembre 2023

    Le Vatican a annoncé samedi que le pape François avait relevé Mgr Joseph Strickland de ses fonctions dans le diocèse de Tyler, au Texas, et nommé un administrateur apostolique pour le remplacer.

    La révocation de Mgr Strickland le 11 novembre intervient après que le dicastère du Vatican pour les évêques a mené une enquête formelle dans le diocèse au début de l'année, appelée visite apostolique, qui, selon une source, a examiné l'utilisation des médias sociaux par l'évêque et des questions liées à la gestion du diocèse.

    Mgr Strickland, 65 ans, était évêque du diocèse de Tyler depuis 2012. L'évêque texan, très populaire bien que polarisé, avait été critiqué pour ses messages virulents sur les médias sociaux, notamment un tweet du 12 mai qui suggérait que le pape François "sapait le dépôt de la foi".

    L'annonce du Vatican n'a pas fourni de raison pour la révocation de l'évêque. Mgr Joe Vásquez, évêque d'Austin, sera l'administrateur apostolique du diocèse de Tyler jusqu'à la nomination d'un nouvel évêque.

    Au cours des plus de 10 ans passés par Mgr Strickland à la tête de Tyler, le diocèse a connu des changements notables, comme la démission en 2018 de trois responsables diocésains, une décision qui, selon Mgr Strickland, permettrait au diocèse de remplir au mieux sa mission.

    Mais le mandat de Mgr Strickland a également coïncidé avec des signes positifs de santé spirituelle et administrative à Tyler. Actuellement, 21 hommes sont en formation sacerdotale pour le territoire de 119 168 catholiques. Le diocèse serait également en bonne santé financière, comme en témoigne notamment sa capacité à collecter 99 % de son objectif de 2,3 millions de dollars pour l'appel épiscopal de 2021, avec six mois d'avance sur le calendrier prévu.

    Le pape François a rencontré le cardinal américain Robert Francis Prevost, préfet du Dicastère pour les évêques, samedi matin, avant l'annonce de la révocation de Mgr Strickland.

    La décision du pape de relever Mgr Strickland de ses fonctions pastorales dans le diocèse de l'est du Texas intervient deux jours avant le début de l'assemblée plénière d'automne des évêques américains, qui se tiendra du 13 au 16 novembre à Baltimore, dans le Maryland.

    Et, complément d'information (sur le même site) :

    L'évêque Strickland a refusé de démissionner, selon le cardinal DiNardo

    Le 9 novembre 2023, Mgr Strickland a refusé de démissionner de ses fonctions", a déclaré le cardinal Daniel DiNardo dans un communiqué publié le 11 novembre.

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  • La "méthode Tucho Fernandez" : tordre le cou à la doctrine en transformant la doctrine en pratique

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La "méthode Tucho" : tordre le cou à la doctrine par la pratique

    Dans une frénésie de fuite en avant, ce qui était perçu hier encore comme hérétique, sera jugé évangélique par la conscience collective. Synodalement ou non, à condition de rompre avec le passé...

    11_11_2023

    Revenons au document signé par le pape François et le cardinal Víctor Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, et intitulé 'Réponses à certaines questions de S.E. Monseigneur José Negri, évêque de Santo Amaro, concernant la participation au sacrement du baptême et du mariage des transsexuels et des personnes homo-affectives' (3 novembre 2023). De nombreuses réflexions pourraient être formulées à ce sujet : nous n'en proposons ici que quelques-unes.

    À première vue, il semblerait que la réponse du cardinal Fernández soit la mise en œuvre de l'esprit du Synode qui vient de s'achever. Et ce, principalement pour deux raisons. La première concerne le thème très cher aux pères, frères et sœurs synodaux : l'homosexualité et la transsexualité. La deuxième raison concerne l'approche du problème : pas d'interdiction, seulement de la permission. Une approche également typique du Synode, ouvert à l'accueil, pour dire la vérité, pas indiscriminé, mais très discriminant : feu vert pour le nouveau ; feu rouge pour tout ce qui sent l'ancien.

    En réalité, les paroles de Mgr Fernández ne sont pas la mise en œuvre du synode, bien au contraire. C'est à ce dernier, ainsi qu'à son second volet en octobre prochain, qu'il incombe de mettre en œuvre ce qui a été décidé au sommet. Essayons de mieux nous expliquer. Depuis des années, le Magistère ordinaire adopte des positions, disons, désinvoltes à l'égard de la doctrine saine et droite. Cette orientation, pleine d'orientations hétérodoxes, qui est le fait non seulement du Pontife, mais aussi des dicastères, des conseils pontificaux, etc., doit devenir la sève de la pastorale universelle, doit être mise en œuvre de manière capillaire du Brésil à l'Australie, de la Pologne au Canada. Par conséquent, l'une des tâches du Synode est de faire de ce que le Magistère ordinaire a enseigné ces dernières années une pastorale universelle concrète. Et cela se fera, comme beaucoup l'ont déjà compris, en initiant des processus, c'est-à-dire non pas tant en changeant la doctrine, mais en commençant à transformer la doctrine en pratique.

    A force de fuir en avant, ce qui était perçu comme hérétique hier encore, la conscience collective le jugera évangélique. Dans cette perspective, les paroles du préfet sont une indication pastorale précise que tous les évêques, appelés à marcher ensemble, devront mettre en œuvre. Le post-synode doit donc traduire les commandements d'en haut en actions concrètes et diffusées dans le monde entier. Le magistère ordinaire est la tête, les évêques sont le bras. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons dire que le Synode sera parmi nous.

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  • Indi Gregory condamnée à mort; le respirateur artificiel débranché aujourd'hui

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    D'Ermes Dovico sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Indi Gregory condamnée à mort; le respirateur artificiel débranché aujourd'hui

    L'appel des parents de la petite fille de 8 mois atteinte d'une maladie mitochondriale a été rejeté. Les juges d'appel ont ordonné son extubation, prévue aujourd'hui dans un centre de soins palliatifs. Les avocats de la famille travaillent sur un nouveau recours. Pression pro-Indy du gouvernement italien sur le gouvernement britannique.

    11_11_2023

    Têtue jusqu'à la mort. Jusqu'à la mort d'un innocent enfant de 8 mois. Hier, en appel, le recours de la famille d'Indi Gregory, la petite Anglo-Italienne atteinte d'une maladie mitochondriale rare et soignée jusqu'à présent au Queen's Medical Centre de Nottingham, a été rejeté en bloc.

    Les juges Peter Jackson, Eleanor King et Andrew Moylan, conformément à la décision de première instance de leur collègue Robert Peel, ont ordonné l'extubation d'Indi, qui est prévue pour aujourd'hui, samedi 11 novembre, à une heure non précisée, comme nous l'indique Christian Concern, l'association qui assiste légalement les Gregory, dans un hospice dont le nom est confidentiel. Dans un premier temps, la presse avait fait circuler comme date limite pour l'extubation celle de lundi prochain, sur base des propos tenus à la fin de l'audience, dans une formule douteuse, par le juge King. Mais c'est précisément cette ambiguïté qui a été levée entre-temps, dans le sens d'une accélération du calendrier de la suppression du maintien en vie, un événement qui peut survenir à tout moment. L'extubation ne doit cependant pas signifier la mort immédiate d'Indi, comme l'indique clairement la décision de Peel du 8 novembre 2023 : "Le Trust cherchera à la stabiliser après l'extubation et envisagera l'étape suivante, un processus qui, selon eux, pourrait prendre environ une semaine.

    Depuis la fin de l'audience hier après-midi, les avocats de la famille travaillent sur un éventuel nouveau recours. Entre-temps, le gouvernement italien continue de faire pression sur le gouvernement britannique pour tenter de sauver la vie d'Indi. Avant-hier déjà, le Premier ministre Giorgia Meloni avait écrit une lettre urgente au Lord Chancellor et secrétaire d'État à la justice du Royaume-Uni, Alex Chalk, pour demander une coopération officielle entre les deux pays, sur la base de la Convention de La Haye de 1996 sur la protection des mineurs et en particulier de l'article 32, afin de faciliter le transfert d'Indi à Rome. Rappelons que l'hôpital pédiatrique Bambino Gesù est prêt à fournir des soins spécialisés à la fillette et que le gouvernement italien s'est déjà déclaré prêt à financer ces soins. Dans sa lettre, dont le contenu précis a été révélé hier, Mme Meloni espère un déblocage de la situation "en temps utile pour qu'Indi puisse accéder à cette possibilité dans l'esprit de coopération qui a toujours distingué les deux pays".

    On ne sait pas si Chalk a répondu à la lettre du Premier ministre italien, mais il est certain que les diverses démarches méritoires entreprises cette semaine par l'exécutif de notre pays pour tenter de sauver Indi ont été ignorées par les juges britanniques chargés de l'affaire. Selon Jackson, King et Moylan, la demande italienne basée sur la Convention de La Haye, demande sur laquelle ils ne sont pas entrés dans le vif du sujet lors de l'audience, est "totalement mal conçue" et "ne correspond pas à l'esprit de la Convention".

    Même en ce qui concerne le lieu de l'extubation, la première des trois questions abordées lors de l'audience d'hier, les juges ont rejeté la demande des parents, Claire et Dean Gregory, qui, tout en restant opposés à l'idée de supprimer le maintien en vie d'Indi, demandaient au moins de pouvoir l'extuber à la maison, plutôt qu'à l'hospice, comme cela a finalement été décidé. L'équipe juridique des Gregory, avec l'avocat Bruno Quintavalle, a également contesté le manque d'exhaustivité des informations qui a caractérisé les étapes du procès, toujours en ce qui concerne l'extubation, ainsi que le refus des médecins d'envisager la meilleure option clinique pour Indi, comme l'exigerait la jurisprudence britannique. Mais même ces derniers points ont été rejetés par les juges d'appel, qui se sont aveuglément fiés à l'analyse sombrement pessimiste de l'équipe médicale traitant Indi et ont donc conclu qu'aucun délai supplémentaire ne devrait être accordé parce qu'il est contraire à "l'intérêt supérieur" d'Indi de la maintenir en vie.

    Au cours de l'audience, à laquelle nous avons pu assister à distance, l'irritation suscitée par l'appel était évidente, Jackson ne pouvant surtout pas cacher son agacement face à l'intervention de l'Italie et aux tentatives des Gregorys de neutraliser les décisions prises par les tribunaux britanniques. Le juge lui-même a lu le jugement final d'un ton glacial, déplorant les "retards" continus dans l'extubation qui causaient la "détresse" d'Indi ; et il a sévèrement critiqué l'approche utilisée par les Gregory et leurs avocats au cours du litige, les qualifiant de "tactiques de manipulation". À la fin de la lecture de l'arrêt, les juges King et Moylan ont tous deux approuvé leur collègue par un "je suis d'accord" explicite.

    Après l'audience, Dean Gregory a déclaré : "Claire et moi sommes une fois de plus dégoûtés par cette autre décision unilatérale des tribunaux et du Trust [le trust de la santé qui comprend le Queen's Medical Centre, ndlr]. Le père d'Indi a donc, d'une part, salué l'aide offerte par le gouvernement italien et, d'autre part, déploré le comportement absurde des autorités britanniques, qui empêchent le transfert de l'enfant dans notre pays. C'est comme le dernier coup de pied dans la fourmilière, et nous ne renoncerons pas à nous battre pour que notre fille ait une chance de vivre jusqu'à la fin". Deux parents simples, conscients que la vie humaine est un don à chérir, luttant contre un système qui révèle de plus en plus ses traits lucifériens.

  • Près d’un catholique sur dix est Asiatique

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    L’Église en Asie en pleine croissance : près d’un catholique sur dix est Asiatique

    9/11/2023

    Selon les dernières statistiques sur l’Église dans le monde, publiées le dimanche 22 octobre, les catholiques asiatiques représentaient environ 11 % de l’ensemble des catholiques dans le monde en 2021, soit un total de 153,3 millions de catholiques en Asie (pour 1,3 milliard dans le monde). Selon Mgr Overbeck, délégué de la Commission des Conférences épiscopales de l’Union européenne, l’Église « est en train de s’éloigner de l’Europe et de tendre vers l’Asie et l’Afrique ».

    Le cardinal Filoni en 2019 en Thaïlande à l’occasion des 350 ans de la mission au Siam.

    Le 22 octobre dernier, à l’occasion de la 97e Journée missionnaire mondiale, l’agence Fides a publié ses statistiques annuelles afin d’offrir une vue d’ensemble de l’Église dans le monde. Les chiffres sont issus du dernier Annuaire statistique de l’Église (mis à jour au 31 décembre 2021 par le Vatican) et concernent les membres de l’Église, les structures pastorales et les activités dans les domaines médicaux, caritatifs et éducatifs.

    Selon ce nouveau florilège de statistiques, en 2021, l’Église catholique a enregistré une croissance constante en Asie, en Afrique et en Amérique, avec une augmentation significative du nombre de baptisés catholiques et de membres du clergé, tandis que les chiffres ont continué de décliner en Europe.

    Les hausses les plus fortes sont en Afrique (+8,3 millions de catholiques enregistrés en 2021) et en Amérique (+6,6 millions), suivies de l’Asie (+1,49 million) et de l’Océanie (+55 000). En 2021, par comparaison, l’Europe est le seul continent où le nombre de catholique n’a pas augmenté (-244 000). Par ailleurs, l’Asie comptait un total de 153,3 millions de catholiques, et les catholiques asiatiques représentaient environ 11 % de l’ensemble des catholiques dans le monde.

    La publication de ces statistiques coïncidait avec la première session générale du Synode sur la synodalité à Rome (du 4 au 29 octobre). En marge des échanges de l’assemblée synodale, Mgr Franz-Josef Overbeck, évêque d’Essen et délégué allemand de la Commission des Conférences épiscopales de l’Union européenne, a confirmé que l’Église en Asie était en plein essor. Selon l’évêque, l’Église « est en train de s’éloigner de l’Europe et de tendre vers l’Asie et l’Afrique, où il y a une formidable croissance ».

    L’Asie et l’Afrique sont les seuls continents où le nombre de religieux et religieuses a augmenté

    À l’échelle mondiale, on comptait 1,3 milliard de catholiques (pour un total de 7,785 milliards d’habitants) au 31 décembre 2021, avec 16,2 millions de catholiques en plus par rapport à l’année précédente. Ainsi, en 2021, les catholiques représentaient 17,6 % de la population mondiale.

    Le nombre de prêtres dans le monde a atteint 407 872 (+2 347) ; les plus fortes croissances des membres du clergé ont été enregistrées en Afrique (51 983 prêtres au total, soit +3 %) et en Asie (71 551 prêtres, soit +1 %). En 2021, le nombre de prêtres diocésains en Asie a atteint 40 791 (+1,4 %) et le nombre de prêtres religieux a atteint 30 960 (+0,5 %). Cependant, l’Europe a enregistré 2,2 % de prêtres en moins (pour atteindre un total de 160 322 prêtres) par rapport à 2020, et l’Amérique a enregistré une baisse de 0,8 % (119 309 prêtres). L’Océanie a enregistré une faible augmentation (+0,2 %, pour un total de 4 507 prêtres).

    Le nombre d’évêques a diminué partout (-23 à l’échelle mondiale) sauf en Afrique (+7), pour atteindre un total de 5 340 évêques. En Asie, on comptait 804 évêques en 2021 (-4), ainsi que 12 629 religieux (+25) et 175 494 religieuses (+366). L’Asie et l’Afrique sont les seuls continents où le nombre de religieux et religieuses a augmenté. Par ailleurs, l’Afrique est la seule région du monde où les vocations sacerdotales ont augmenté (l’Asie comptait 48 742 séminaristes en 2021, soit 822 séminaristes en moins).

    Enfin, sur les plans caritatifs et éducatifs, l’Église catholique en Asie dirigeait près d’1,3 millions d’écoles maternelles, primaires, collèges et lycées en 2021, ce qui représente environ 50 % des institutions similaires gérées par l’Église dans le monde. Par ailleurs, l’Église en Asie dirige environ 12 208 hôpitaux, dispensaires, léproseries, maisons de retraite, centres d’accueil pour handicapés, orphelinats et autres instituts similaires.

    (Avec Ucanews)

  • 16-26 novembre : Festival Venite Adoremus 2023

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    De Catho Bruxelles :

    16 NOVEMBRE | PROGRAMME DU JOUR – FESTIVAL VENITE ADOREMUS 2023

    16 NOVEMBRE | PROGRAMME DU JOUR – FESTIVAL VENITE ADOREMUS 2023

    Neder-over-Hembeek – Eglise Sts-Pierre-et-Paul : Messe à 8h30 puis adoration de 9h à 12h.

    Auderghem – Eglise Ste-Anne : Adoration de 9 à 11h.

    Jette –  Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes : Messe à 9h – Chapelet puis adoration jusqu’à la messe de 18h.

    Uccle – Asbl Souffle de Vie : Adoration de 16h à 18h30 suivie de la messe de 18h30.

    Woluwé-Saint-Lambert – Eglise ND-de-l’Assomption : Messe à 18h30 suivie de l’adoration jusqu’à 8h.

    ***

    Plus d’information sur le festival ou accéder au programme en dehors de Bruxelles, référez-vous à leur site ici.

    Programme des jours suivants :