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  • Dicastère pour la Doctrine de la Foi du Vatican : Les personnes s'identifiant comme transgenres peuvent être baptisées et être témoins lors de mariages

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    D'Hannah Brockhaus sur Catholic News Agency :

    Dicastère pour la Doctrine de la Foi du Vatican : Les personnes s'identifiant comme transgenres peuvent être baptisées et être témoins lors de mariages

    8 novembre 2023

    Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi du Vatican a déclaré qu'un adulte qui s'identifie comme transgenre peut recevoir le sacrement du baptême dans les mêmes conditions que n'importe quel adulte, tant qu'il n'y a pas de risque de scandale ou de confusion pour les autres catholiques.

    Le Vatican a également déclaré que les enfants ou les adolescents qui connaissent des problèmes d'identité transgenre peuvent également recevoir le baptême "s'ils sont bien préparés et s'ils en ont la volonté".

    Le document répondant à ces questions et à d'autres questions relatives aux sacrements pour les personnes qui s'identifient comme transgenres et les personnes ayant des relations homosexuelles a été rédigé en réponse aux questions posées au Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) en juillet par Mgr Giuseppe (José) Negri, évêque de Santo Amaro, au Brésil. Ces conseils s'inscrivent dans le cadre des discussions en cours au sein de l'Église catholique sur la pastorale de la communauté LGBTQ, à la lumière de l'accent mis par François sur l'accompagnement et la synodalité.

    La réponse du dicastère est datée du 31 octobre et signée par le préfet du DDF, le cardinal Victor Fernández, et par le pape François. Elle est disponible en italien sur le site du Vatican.

    Le Vatican a également répondu aux questions de savoir si les personnes s'identifiant comme transgenres ou les personnes ayant des relations homosexuelles peuvent être parrains ou marraines ou être témoins d'un mariage, et si les enfants adoptés ou nés par procréation assistée de couples de même sexe peuvent être baptisés.

    Pour la dernière question, le DDF a cité le paragraphe 868 du Code de droit canonique et a déclaré que "pour que l'enfant soit baptisé, il faut qu'il y ait un espoir fondé qu'il soit éduqué dans la religion catholique".

    L'explication du Vatican

    Sur la question des personnes qui s'identifient comme transgenres et de leur réception du sacrement du baptême, le dicastère a donné quelques pistes de réflexion, "en particulier lorsqu'il y a un doute sur la situation morale objective dans laquelle se trouve une personne, ou sur sa disposition subjective à l'égard de la grâce".

    Il explique ensuite que l'Église catholique enseigne que le baptême reçu sans repentir pour des péchés graves, bien qu'il confère un caractère sacramentel indélébile, n'accorde pas la grâce sanctifiante.

    Le Vatican a cité le Catéchisme de l'Église catholique, saint Thomas d'Aquin et saint Augustin d'Hippone pour expliquer qu'une fois qu'une personne a la bonne disposition, c'est-à-dire qu'elle s'est repentie de tout péché grave, le caractère sacramentel du baptême "est une cause immédiate qui dispose à recevoir la grâce".

    "Nous pouvons donc comprendre pourquoi le pape François a voulu souligner que le baptême 'est la porte qui permet au Christ Seigneur d'habiter dans notre personne et nous permet d'être immergés dans son Mystère'", a déclaré le DDF, citant l'audience générale du 11 avril 2018 du pape François.

    "Cela implique concrètement", poursuit-elle, citant l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium de 2013 de François, "que les portes des sacrements ne doivent pas non plus être fermées pour n'importe quelle raison". Cela est particulièrement vrai pour le sacrement qui est lui-même "la porte" : le baptême. ... L'Eglise n'est pas un péage, c'est la maison du Père, où il y a une place pour chacun, avec tous ses problèmes".

    Le DDF a conclu que même s'il existe des doutes sur la situation morale objective d'une personne ou sur sa disposition subjective à la grâce, "la fidélité de l'amour inconditionnel de Dieu, capable d'engendrer une alliance irrévocable même avec le pécheur" ne doit pas être oubliée.

    "En tout état de cause, l'Église doit toujours appeler à vivre pleinement toutes les implications du baptême reçu, qui doivent toujours être comprises et déployées dans l'ensemble du parcours de l'initiation chrétienne".

    Autres questions connexes

    Le bureau doctrinal a déclaré qu'une personne s'identifiant comme transgenre et ayant subi un traitement hormonal ou une chirurgie de réattribution sexuelle peut remplir le rôle de parrain ou de marraine pour un baptême "sous certaines conditions", mais a ajouté qu'un tel rôle n'est pas un droit et ne devrait pas être autorisé s'il y a un risque de scandale ou de confusion pour la communauté ecclésiale.

    Il a également déclaré que rien dans le droit actuel de l'Église n'interdisait aux personnes qui s'identifient comme transgenres ou aux personnes homosexuelles cohabitant avec d'autres personnes d'agir en tant que témoins d'un mariage.

    En réponse à la question de savoir si une personne homosexuelle vivant en concubinage peut être parrain ou marraine, le document cite le Code de droit canonique de l'Église, paragraphe 874, pour dire qu'un parrain ou une marraine peut être toute personne qui possède l'aptitude et "qui mène une vie de foi en accord avec la fonction à assumer".

    Il précise qu'une personne homosexuelle vivant, non pas une "simple cohabitation", mais une "union stable et déclarée" à la manière d'un mari et d'une femme "bien reconnus par la communauté", est "un cas différent".

    Dans tous les cas, il faut faire preuve de "prudence pastorale" afin de sauvegarder le sacrement du baptême, et "il est nécessaire de considérer la valeur réelle que la communauté ecclésiale confère aux fonctions de parrain et de marraine, le rôle qu'ils jouent dans la communauté et la considération qu'ils manifestent à l'égard de l'enseignement de l'Église".

    Le DDF précise également que l'on peut prendre en compte le fait qu'il existe d'autres personnes dans la famille élargie qui peuvent garantir la bonne transmission de la foi catholique au baptisé sans tenir le rôle de parrain ou de marraine.

    Hannah Brockhaus est la correspondante principale de la Catholic News Agency à Rome. Elle a grandi à Omaha, dans le Nebraska, et est titulaire d'un diplôme d'anglais de la Truman State University, dans le Missouri.

  • Amère défaite pour les pro-vie américains dans l'Ohio

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Avortement illimité dans l'Ohio : les pro-vie ont besoin d'une stratégie

    Amère défaite pour les pro-vie américains dans l'Ohio, où le référendum pour l'avortement illimité a été adopté avec 56% des voix. Les pro-vie doivent réfléchir et changer radicalement de stratégie. 

    9_11_2023

    Lors des scrutins qui se sont déroulés le mardi 7 novembre aux Etats-Unis, notamment dans l'Ohio pour le référendum sur l'introduction de la garantie constitutionnelle de l'avortement illimité, les droits reproductifs et la légalisation du cannabis, où les avorteurs l'ont emporté avec 56,6% contre 43,4%, dans le Kentucky et le Mississippi pour l'élection du gouverneur, en Virginie et dans le New Jersey pour l'élection des parlementaires de l'Etat et en Pennsylvanie pour celle d'un juge de la Cour Suprême de l'Etat, les avorteurs l'ont emporté avec une marge encore plus importante et inattendue.

    Nous l'avions déjà écrit à l'occasion des cinq référendums pro-avortement remportés par les avorteurs l'année dernière, après que les candidats républicains et les mouvements pro-vie aient subi de larges défaites sur la question du droit à la vie, nous le répétons aujourd'hui : pour gagner, il faut renforcer les règles de transparence et changer radicalement la stratégie électorale des candidats, des mouvements, des bailleurs de fonds et des églises.

    Les élections étaient attendues avec impatience par les deux camps mais, avouons-le, le camp républicain avait de grands espoirs de victoire dans le référendum de l'Ohio, dans les élections législatives de Virginie et du New Jersey, qu'il a lamentablement perdues, dans la confirmation de son gouverneur pro-vie Tate Reeves dans le Mississippi et dans la conquête possible du Kentucky, où le corps législatif est républicain et pro-vie mais où le gouverneur démocrate sortant et avorteur Andy Beshear a été confirmé dans ses fonctions. La victoire d'un autre avorteur, le juge Dan McCaffery, à la Cour suprême de Pennsylvanie, constitue également l'un des jours les plus noirs pour les défenseurs de la vie aux États-Unis.

    Si l'Ohio, l'un des États où les républicains ont toujours récolté le plus de soutien et où Trump lui-même dispose d'une base de soutien très solide, peut succomber aux pièges et aux mystifications des militants de l'avortement, alors aucun État républicain n'est à l'abri. L'avortement jusqu'à la naissance, l'érosion des droits parentaux et toute une série d'autres horreurs et dépravations libertines que nous avons décrites plus haut, sont inscrits dans la Constitution de l'Ohio après qu'une majorité d'électeurs a approuvé l'amendement constitutionnel proposé par les avorteurs mardi.

    Grâce aux dizaines de millions de dollars investis pour tromper les électeurs sur ce que signifie réellement "chaque individu a le droit" de mettre fin à la vie intra-utérine et à d'autres "décisions reproductives", et grâce au blitz d'affichage massif de ces derniers jours déformant l'évangile avec des messages en faveur de l'avortement, tout va changer radicalement et définitivement dans l'Ohio. Dans l'Ohio, la majorité de l'ensemble du corps législatif, Chambre et Sénat, est républicaine, tout comme le gouverneur et le procureur général, et aucune de ces trois institutions n'accepterait jamais de signer une mesure en faveur de l'avortement illimité pour tous.

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  • 9 décembre : "Couples et familles chrétiennes de Belgique, créons du lien!"

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    Evénement pour les familles ! (1).png

    APRÈS-MIDI DES FAMILLES CHRÉTIENNES

    Nous vous proposons une après-midi spécialement conçue et dédiée pour vous ! En effet, se retrouver entre couples et familles chrétiennes se fait criant. Beaucoup ont exprimé le besoin de se rassembler, de créer du lien pour se sentir soutenus face aux défis qui se présentent. C’est ainsi que nous est venu le désir d’organiser cet événement, qui, nous en sommes convaincus, vous plaira et pourra répondre à vos attentes.

    Concrètement, bienvenue le samedi 9 décembre dès 15 heures à l’église Saint-Marc à Uccle (facile d’accès et parking disponible).

    Au programme de cette rencontre :

    – conférence/table ronde d’intervenants issus du monde de pastorales familiales et porteurs de projets à destination des couples. Ils répondront à la question : « comment se faire aider en tant que couple et famille chrétienne en Belgique ? » ;
    – venue de Saint-Nicolas pour petits et grands ;
    – renouvellement des voeux de mariage pour ceux qui le souhaitent ;
    – verre de l’amitié et temps d’échanges avec les participants ;
    – garderie proposée pour les enfants.

    Alors, décidés à venir ? Nous vous attendons très nombreux le 9 décembre pour bâtir une nouvelle espérance familiale et catholique dans notre pays !

    Dans la joie de vous rencontrer !

    INSCRIPTION NÉCESSAIRE
    PAF: 5 €/couple /famille

  • Gestation Pour Autrui (GPA) : le double discours de l'Europe

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    De Gènéthique Magazine :

    GPA : le double discours de l’Europe

    8 Nov, 2023

    La commission des affaires juridiques du Parlement européen a adopté son avis sur un projet de législation « facilitant la reconnaissance de la filiation dans l’ensemble de l’UE » (cf. GPA : Un projet de loi de la Commission européenne). Un vote par 14 voix pour, 4 contre et aucune abstention, indique le communiqué de presse.

    Un « certificat européen de filiation »

    L’objectif affiché de ce projet est « de maintenir et de renforcer les droits fondamentaux des enfants, qu’ils soient mineurs ou adultes, d’accroître la sécurité juridique et de réduire les coûts et les formalités administratives ». Ainsi, il entend permettre la reconnaissance de la filiation « telle qu’elle est établie dans un pays de l’UE » par les autres Etats membres (cf. GPA : le Sénat s’oppose à la Commission européenne). A cette fin, un « certificat européen de filiation » sera introduit qui, « bien qu’il ne remplace pas les documents nationaux », « pourra être utilisé à leur place ».

    Imposer la filiation d’enfants nés de GPA

    « Alors que la filiation continuerait à être établie au niveau national, les Etats membres ne seraient pas obligés de modifier leur droit de la famille pour accepter, par exemple, la gestation pour autrui », indique la commission. « Celle-ci devrait être reconnue comme telle dans tous les pays de l’UE, indépendamment de la manière dont l’enfant a été conçu, est né ou du type de famille qu’il a. »

    Seule une exception a été introduite par les députés, destinée à autoriser les Etats à ne pas reconnaître la filiation « si elle était manifestement incompatible avec l’ordre public ». Mais ces raisons ne pourront être utilisées « qu’à titre exceptionnel », prévient la commission, et après un examen individuel de chaque cas.

    L’indécision de l’Europe ?

    « Après le vote en plénière du Parlement sur le dossier, la décision finale sur la législation sera prise par les Etats membres, étant donné que le droit de la famille relève de la compétence nationale », précise le communiqué du Parlement. La Pologne a déjà annoncé son intention d’y opposer son veto.

    Il y a un mois, deux autres commissions du Parlement européen [1] votaient un projet de position reconnaissant que la GPA comme une forme de traite des êtres humains (cf. Le Parlement européen reconnaît la GPA comme une forme de traite des êtres humains). De ces deux positions radicalement opposées, laquelle prévaudra ?

     

    [1] La commission des droits des femmes et de l’égalité des genres et la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures

  • Réforme du conclave : ce qui la rend crédible

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Réforme du conclave : le dogme synodal la rend crédible

    Des fuites sur la volonté du pape de révolutionner l'élection - et les électeurs - du successeur, avec des modalités inspirées de celles du Synode. Et avec des signaux plus parlants que les démentis.

    8_11_2023

    Réforme du Conclave : oui ou non ? Depuis le samedi 4 novembre, date à laquelle Diane Montagna a lancé dans le bimensuel américain The Remnant l'information selon laquelle le pape, en contact étroit avec le cardinal jésuite Gianfranco Ghirlanda, réfléchissait concrètement à une réforme révolutionnaire du conclave, les démentis et les contre-démentis se sont succédé à un rythme effréné.

    Le même jour, The Pillar a également rapporté la même chose. Mais dès le dimanche 5 novembre, le Bureau de presse du Vatican a démenti, et le lendemain, c'était au tour du cardinal Ghirlanda lui-même, qui, joint par courriel par LifeSiteNews, a répondu : "avant votre courriel, je n'avais aucune nouvelle de la réforme du Conclave que vous mentionnez". Et il a qualifié les informations circulant sur le web d'"absolument fausses". Même son de cloche du côté de la chaîne américaine EWTN (voir ici) : "Je n'en sais rien et toute implication de ma part à ce sujet est un pur mensonge".

    Mais hier, c'est le blog Messainlatino qui a insisté : "Nos sources ne sont pas d'accord avec Ghirlanda, qui devrait être plus prudent dans ses déclarations hâtives afin d'éviter le risque d'être démenti au cas où quelqu'un aurait une copie des documents à l'étude...". Marco Tosatti a également reçu la confirmation d'un de ses "hauts" contacts : "La nouvelle d'une initiative de Jorge Mario Bergoglio dans ce sens est vraie. Même si la fuite d'informations a probablement rendu plus difficile son cheminement futur".

    Mais quels seraient les points critiques de cette réforme ? Tout d'abord les congrégations générales, dont les cardinaux de plus de 80 ans seraient exclus. Il est clair que ces congrégations sont particulièrement importantes, car c'est en leur sein que l'on commence à identifier les candidats possibles, que l'on discute de leurs qualités et de leurs défauts, et que l'on évalue leur adéquation à un moment historique donné. En effet, le n° 7 de la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, qui régit le mode d'élection du pape, prévoit que "tous les cardinaux qui ne sont pas légitimement empêchés d'assister aux Congrégations générales dès qu'ils sont informés de la vacance du Siège apostolique" ; tandis que les cardinaux qui ont déjà atteint l'âge de 80 ans au moment de la vacance du Siège apostolique, selon le n° 33, ne peuvent pas participer au vote pour le nouveau pape. Il est également envisagé que ces cardinaux puissent, s'ils le jugent bon, s'abstenir de participer aux congrégations générales.

    Il y aurait ensuite un autre changement de type synodal : la session plénière des congrégations générales serait remplacée par des groupes plus restreints, dirigés par un modérateur, à l'instar du récent synode. En substance, le corps des cardinaux serait démembré et une confrontation franche, impliquant tous les cardinaux, serait rendue difficile, et les modérateurs des groupes individuels finiraient par avoir un pouvoir singulier.

    Enfin, la révolution la plus extravagante concernerait les détenteurs du droit de vote. L'indiscrétion apparaît ici particulièrement précise : 75% des électeurs resteraient l'apanage des cardinaux électeurs, tandis que les 25% restants seraient constitués de laïcs et de religieux, choisis par le pape sortant, avant la vacance du siège.

    La nouvelle, de l'avis de l'auteur, semble très probable. Tout d'abord, parce qu'elle n'est pas tout à fait inattendue. Elle était évoquée dans le livre-entretien El pastor : Desafíos, razones y reflexiones de Francisco sobre su pontificado, paru en mars de cette année et publié en traduction italienne le 24 octobre dernier, sous le titre Non sei solo. Dans Sfide, risposte, speranze (Défis, réponses, espoirs), le pape avait déjà parlé de modifier l'élection de son successeur : "En fait, je pourrais promulguer un décret qui modifie les conditions d'entrée au conclave et permette à un évêque qui n'est pas cardinal d'y participer. Du point de vue dogmatique, il n'y aurait pas de problème". Le pape y a donc déjà réfléchi, se limitant à l'admission des évêques non cardinaux. Mais, selon la source de Diane Montagna, ce serait Ghirlanda lui-même qui insisterait pour étendre encore le droit de vote même aux non-évêques.

    Notez bien le mot "pourrait". Étant donné la délicatesse de la question, on aurait pu s'attendre à un mode d'expression qui aurait laissé entendre qu'une décision sur le sujet devrait impliquer tous les cardinaux, être mûrement réfléchie, en faisant appel à des historiens, des canonistes et des théologiens. Au lieu de cela, le pape s'est contenté d'un "je pourrais émettre un décret" : le pape, c'est moi, et c'est moi qui décide.

    De cette conception absolutiste du pouvoir papal découle la deuxième caractéristique qui rend crédible la nouvelle tant décriée : François ne prend les décisions importantes qu'avec ses fidèles dûment sélectionnés. La loyauté de Ghirlanda envers le chef a été longuement testée, avec une série interminable de commissariats de haut niveau. Sa nomination comme cardinal est à la fois une reconnaissance de sa loyauté et une investiture pour une nouvelle mission plus importante. Un peu comme Tucho Fernández. Notons aussi le timing parfait : le parcours synodal quadriennal de l'Église est le paravent idéal derrière lequel se cache un mode d'exercice du pouvoir qui n'est pas synodal. Il ne l'a d'ailleurs jamais été.

    Si l'on ne considère que les motu proprio (à l'exclusion des décrets) de ses dix années de pontificat, François en a publié 51, ce qui est énorme si l'on pense qu'au cours des vingt-sept années du pontificat de Jean-Paul II, il n'y en a eu que 29, et au cours des huit années du pontificat de Benoît XVI, 13. Et il le fait toujours de la même manière : en consultant et en promouvant ses "experts" personnels, sans se tourner vers les institutions qui existent dans l'Église précisément pour conseiller le pontife et le soutenir dans son travail, sans créer de clivages ni de contradictions. Donc, même de ce point de vue, la nouvelle semble très crédible.

    Troisième et dernier "test de crédibilité" : François a déjà montré qu'il n'avait pas trop de scrupules à renverser les rôles. Sa récente décision abrupte de faire voter les non-évêques lors d'un synode des évêques en est la preuve. Il s'agit d'une décision prise alors que la course était lancée, qui modifie ce qu'il avait lui-même établi dans la Constitution apostolique Episcopalis Communio (2018). Tout en prétendant affirmer le forçage logique qu'une telle assemblée d'évêques et de non-évêques devait continuer à s'appeler Synode des évêques.  Nous sommes parfaitement en phase avec ce "je peux" mentionné ci-dessus.

    Confirmation de sources anonymes, trois indices crédibles, aucune preuve. Nous verrons bien.

  • Chine : une énigme qui n'est pas seulement politique mais religieuse aussi

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    Un article de Sandro Magister publié sur Diakonos.be :

    L’énigme Chine n’est pas seulement politique. Elle est également religieuse

    Dans un monde ébranlé par les guerres en Terre sainte, en Ukraine et tant d’autres, l’ombre de la Chine plane, pesante, terrible et énigmatique.

    Même en se limitant au domaine religieux, là encore la Chine est une énigme. Notamment pour l’Église catholique. L’accord ratifié en 2018 entre Rome et Pékin sur la nomination des évêques a créé plus de problèmes que de solutions jusqu’à présent. Sur les 99 diocèses aux frontières redessinées par le régime, un tiers est encore privé d’évêque et les deux dernières nominations ont été décidées unilatéralement par les autorités communistes, mettant le Pape devant le fait accompli.

    Et ce n’est pas tout.  À la tête de deux diocèses stratégiques, celui de Pékin et celui de Shanghai, le régime a aujourd’hui à son service deux évêques qui sont par ailleurs respectivement le président de l’Association patriotique des catholiques chinois et du Conseil des évêques chinois, c’est-à-dire les deux organismes à travers lesquels le parti communiste contrôle et gouverne l’Église. Au synode qui s’est tenu à Rome en octobre, ces deux évêques envoyés pour représenter la Chine continentale ont reçu leur laissez-passer pour Rome – valide pour une dizaine de jours seulement – avec cette formule éloquente et humiliante : « L’Église locale, en accord avec les autorités, a présenté deux noms et le Saint-Père les a insérés dans la liste des membres nommés par lui ».

    Hong Kong constituait la dernière oasis de liberté, y compris pour les catholiques qui jouent un rôle important dans cette métropole. L’évêque et cardinal actuel, Stephen Chow Sau-Yan, fait son possible pour résister, mais le « voyage pont » qu’il a effectué à Pékin en avril dernier sur invitation de l’évêque de la capitale Joseph Li Shan, qui se rendra lui-même à Hong Kong à la mi-novembre, représente plutôt, pour les autorités communistes qui sont derrière, un pas en avant dans leur plan d’annexion et de soumission totale de l’ancienne colonie britannique.

    Un plan qui correspond à la volonté plus générale de « sinisation » que Xi Jingping est en train d’appliquer à toutes les religions en Chine et que le nouvel évêque de Shanghai, Joseph Shen Bin, a adopté comme une sorte de « ligne rouge » infranchissable, dans une longue interview pour dévoiler son programme dans la revue de son diocèse, publiée le 20 octobre :

    « Il y a une grande leçon que nous devons tirer des erreurs du passé qui ne doivent pas être reproduites. Nous devons adhérer au principe du patriotisme et de l’amour pour l’Église, adhérer au principe de l’indépendance et de l’autonomie dans la gestion de l’Église, adhérer au principe de la démocratie dans la gestion de l’Église et adhérer à la voie de la sinisation de l’Église catholique. C’est une limite que personne ne peut franchir, et qui est également une ligne sensible, à laquelle personne ne doit toucher.

    En plus d’être le président de la pseudo-conférence épiscopale chinoise, Shen Bin est également vice-président de la Conférence politique consultative du peuple chinois, l’organe politique comptant plus de deux mille délégués appelés à approuver à huis clos les décisions du président Xi et des autorités du parti communiste.

    Shen Bin a conclu son interview par un vibrant appel à accourir du monde entier pour « voir sur place comment est l’Église en Chine ».

    Mais si l’on s’en tient aux statistiques, les chiffres ne fournissent pas une image très brillante de l’Église catholique en Chine. Un missionnaire italien à Hong Kong, Fabio Cavata, a constaté, dans une thèse de doctorat récente, que le nombre de séminaristes dans les séminaires chinois est passé de 2400 séminaristes en l’an 2000 à 420 en 2020. De manière plus générale, le catholicisme en Chine ne semble pas être en expansion, bien au contraire. La croissance est fortement bridée par l’interdiction absolue de s’affilier à quelque religion que ce soit avant d’avoir atteint les 18 ans accomplis et par l’interdiction d’enseigner le catéchisme aux mineurs, partout et de quelque façon que ce soit.

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  • Le vêtement liturgique (Denis Crouan - Liturgie 40)

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    Liturgie 40 ‒ Le vêtement liturgique (55 mn)

    https://youtu.be/YDzJuYiDGT0

    Après la première partie du cours qui abordait l'histoire de la liturgie, nous abordons certains points de la théologie de la liturgie.  

    Après Vatican II une mode a fait florès chez de nombreux prêtres : plus de chasuble. Au-delà de ces étranges abus, la première question à laquelle il faut répondre est celle-ci : quel est la fonction du vêtement liturgique ? Il est : 

    - 1° Un « moyen » en vue d’une fin : Elever l’âme des fidèles dans la dignité de la liturgie ; 

    - 2° Être « signe » du ministre de l’Église ; 

    - 3° Participer à l’embellissement de la liturgie  

    Les cinq différentes pièces composant le vêtement du célébrant : 

    1. L’amict ; 

    2. L’aube ; 

    3. La ceinture ; 

    4. Le manipule ; 

    5. L’étole ; 

    6. La chasuble.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Institut Docteur Angélique 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2023 

  • Réforme du conclave : le Vatican dément

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    Du National Catholic Register (Hannah Brockhaus) :

    L'avocat canonique nie toute implication dans la réforme de l'élection du pape, qualifiant ces informations de "purs mensonges".

    Le cardinal Gianfranco Ghirlanda a démenti les informations selon lesquelles il serait impliqué dans la modification du processus d'élection du pape pour le rendre plus synodal.

    6 novembre 2023

    Un cardinal et avocat canonique a démenti les informations selon lesquelles il serait impliqué dans la modification du processus d'élection du pape pour le rendre plus synodal.

    Les sites Internet The Pillar (que nous avons "relayé" ici) et The Remnant ont rapporté le 4 novembre que le cardinal Gianfranco Ghirlanda, un expert en droit de l'Église étroitement associé au Vatican, avait été chargé par le pape François de rédiger des révisions des conclaves.

    Les changements envisagés, ont-ils rapporté, comprennent la modification des réunions pré-conclaves, appelées congrégations générales, pour employer des discussions en petits groupes de type Synode sur la synodalité et limiter la participation à ces réunions aux cardinaux ayant le droit de vote, c'est-à-dire les cardinaux âgés de moins de 80 ans.

    "Je ne sais rien à ce sujet et toute implication de ma part est un pur mensonge", a déclaré le cardinal Ghirlanda à EWTN News par courriel lundi matin.

    Le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a également nié avoir connaissance d'un tel document dans une déclaration à CNA le 6 novembre.

    The Remnant a également rapporté le 4 novembre que le pape François étudiait une proposition du cardinal Ghirlanda visant à permettre aux laïcs de participer au conclave, y compris au vote pour un nouveau pape.

    The Pillar, citant "un avocat canoniste proche du Vatican", a rapporté que la connaissance du processus de réforme des conclaves "est répandue dans les cercles canoniques du Vatican, tout comme le rôle du cardinal Ghirlanda".

    Les congrégations générales sont des réunions préparatoires du collège des cardinaux qui se tiennent chaque jour avant le début de l'élection. Elles permettent aux cardinaux de se familiariser avec les règles relatives aux conclaves et, selon les normes en vigueur, "d'exprimer leur point de vue sur d'éventuels problèmes, de demander des explications en cas de doute et de faire des suggestions".

    Lors des congrégations générales, les cardinaux peuvent s'adresser à l'ensemble du collège. Mais l'un des changements proposés, selon The Pillar, est de transformer ces échanges en "conversations spirituelles" de groupes plus restreints de cardinaux, à l'instar des discussions en petits groupes lors de l'assemblée du Synode sur la synodalité en octobre.

    Le processus d'élection du pape et la sede vacante, la période entre la mort ou la démission d'un pape et l'élection de son successeur, sont régis par la constitution apostolique Universi Dominici Gregis de 1996 du pape Jean-Paul II et par la constitution apostolique Praedicate Evangelium de 2022 du pape François.

    Le pape Benoît XVI a apporté deux révisions à Universi Dominici Gregis au cours de son pontificat, stipulant qu'en cas d'impasse, l'élection doit être décidée à la majorité des deux tiers, au lieu de la majorité simple, et qu'un conclave peut commencer au plus tôt ou au plus tard 15 jours après la mort d'un pape.

    Les conclaves, qui ont lieu dans la chapelle Sixtine, se déroulent dans le plus grand secret. Les cardinaux qui y participent prêtent serment d'"observer le secret absolu et perpétuel" sur les bulletins de vote et leur examen par toute personne extérieure au Collège des cardinaux, sous peine d'excommunication automatique.

    Selon la loi du Saint-Siège, pendant une sede vacante, "tous les responsables des institutions curiales et les membres cessent leurs fonctions", bien que les secrétaires "s'occupent de la gouvernance ordinaire des institutions curiales, en s'occupant uniquement des affaires ordinaires".

    Le pape François a décidé plus tôt cette année que le bureau de l'auditeur général, qui est responsable de la vérification des états financiers du Saint-Siège et de l'État de la Cité du Vatican, et qui n'a pas de secrétaire, peut également poursuivre son "administration ordinaire" dans le cas d'un siège papal vacant.

    Les autres postes qui restent en place pendant une sede vacante sont le pénitencier majeur, qui s'occupe des questions relatives au sacrement de la confession et aux indulgences, le camerlengo, qui supervise les préparatifs d'un conclave papal et gère l'administration du Saint-Siège pendant l'interrègne, et l'aumônier du pape.

  • Personnes déplacées au Congo : une crise humanitaire ignorée

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    D'Anna Bono sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Personnes déplacées au Congo : une crise humanitaire ignorée

    Le Congo compte 6,9 millions de personnes déplacées, dont la plupart vivent dans l'est du pays, théâtre de conflits et de violences depuis des décennies. L'aide est insuffisante et les interventions de l'ONU sont rares et contre-productives.

    7_11_2023

    Quelque 110 millions de personnes dans le monde sont actuellement contraintes de vivre loin de chez elles, mises en fuite par des persécutions, des conflits, des violences, des violations des droits de l'homme ou des événements qui troublent gravement l'ordre public. C'est ce que révèle le dernier rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sur la situation mondiale des réfugiés à la mi-2023.

    5,9 millions sont des Palestiniens. C'est pour eux, qui étaient 750 000 à l'époque, qu'a été créé en 1949 l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNWRA), qui finance depuis lors des services d'éducation et de santé, des programmes de microcrédit, une assistance sociale et juridique et 58 camps de réfugiés, pour un coût prévu de 1,745 milliard d'ici à 2023. 

    Tous les autres - plus de 104 millions - vivent sous le mandat du HCR, qui disposera d'environ 10 milliards de dollars pour leur venir en aide en 2023, à condition qu'il réussisse à obtenir tous les fonds qu'il a demandés aux gouvernements et aux donateurs privés. 30,4 millions de personnes ont le statut de réfugié, 6,1 millions sont des demandeurs d'asile, 5,3 millions bénéficient d'une protection internationale, soit un total de 41,8 millions. Viennent ensuite les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, c'est-à-dire les personnes qui ont cherché à se mettre à l'abri en restant à l'intérieur des frontières nationales. Elles constituent de loin le groupe le plus important : au moins 62,5 millions.  

    Les personnes déplacées sont une réalité qui reçoit moins d'attention de la part de la communauté internationale. Les médias s'intéressent surtout aux expatriés parce qu'ils sont plus visibles et aussi parce qu'ils créent des inquiétudes et des problèmes pour les pays auxquels ils demandent l'asile, surtout lorsqu'ils sont nombreux, des centaines de milliers, voire des millions, comme ce fut le cas récemment, en 2022, avec les réfugiés ukrainiens (5,9 millions) et quelques années plus tôt avec les Syriens (6,5 millions).

    Or, ce sont précisément les personnes déplacées qui souffrent souvent des conditions de vie les plus pénibles, des situations les plus désespérées. Une raison fréquente à cela est qu'elles restent presque toujours dans les environs des territoires qu'elles ont fuis parce qu'elles espèrent pouvoir rentrer bientôt chez elles, ou en tout cas n'ont aucun moyen d'aller plus loin : elles ne sont donc que relativement en sécurité, et seulement à condition que les conflits et la violence ne s'étendent pas, les impliquant et les obligeant à se déplacer à nouveau. De plus, et c'est particulièrement vrai en Afrique, il est difficile de leur venir en aide, tout d'abord en raison des obstacles posés par le manque d'infrastructures : des routes et pistes praticables toute l'année à la disponibilité de l'électricité.

    Mais il y a des problèmes encore plus graves et insolubles. Lorsqu'il s'agit de réfugiés fuyant les conflits armés et la violence djihadiste, il n'arrive pas toujours que les belligérants acceptent les demandes internationales d'accepter un cessez-le-feu ou d'ouvrir des corridors humanitaires permettant aux secouristes d'atteindre les personnes déplacées pour leur fournir les produits de première nécessité dont elles ont besoin ou pour les déplacer vers des lieux plus sûrs. Au contraire, il arrive que les convois humanitaires soient stoppés par des combattants, qu'ils soient contraints de payer des droits en remettant une partie de l'aide, ou qu'ils soient attaqués et que l'aide soit pillée, ainsi que les moyens de transport. L'avidité et l'indifférence pour le sort des personnes déplacées vont si loin que, avec la complicité des fonctionnaires et des autorités locales, d'énormes quantités d'aide sont détournées, dispersées et vendues. L'été dernier, tant en Éthiopie, où l'on compte plus de 4,3 millions de personnes déplacées, qu'en Somalie, où l'on en compte plus de 3,8 millions, certains pays et agences ont suspendu la distribution de l'aide pendant des mois après avoir constaté que trop d'aide avait été volée.

    Viols, pillages, représailles, attaques de villages incendiés et détruits, embuscades dans les rues, viols collectifs, tortures, exécutions sommaires sont le cauchemar permanent auquel près de sept millions de personnes ont cherché à échapper. On compte plus d'un million de nouveaux déplacés depuis le début de l'année 2023 dans le seul Nord-Kivu en raison de l'aggravation de la situation due à l'intensification des affrontements et des attaques du M23, un groupe de combattants tutsis soutenus, dit-on, par le Rwanda, et de l'Adf, un groupe islamiste originaire de l'Ouganda. Depuis des décennies, explique Fabien Sambussy, chef de mission de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), les habitants du Congo vivent dans des conditions de crise extrême. L'aggravation récente de la situation a déraciné plus de personnes en peu de temps que jamais auparavant".

    L'aide qui arrive n'est pas suffisante, les missions internationales sont sous-financées. L'OIM, par exemple, a réussi à construire 3 347 abris d'urgence pour les déplacés depuis juin et à distribuer 7 715 kits contenant des produits non alimentaires. Une goutte d'eau dans l'océan.

    La Syrie détiendrait le record du nombre de personnes déplacées, soit plus de six millions. Mais il y a une crise humanitaire qui est presque totalement ignorée et qui, au contraire, surpasse toutes les autres par le nombre de victimes, les souffrances endurées et l'absence abyssale d'aide. Il s'agit des personnes déplacées de la République démocratique du Congo : 6,9 millions de personnes, vivant pour la plupart dans l'est du pays, dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, limitrophes de l'Ouganda et du Rwanda, qui sont depuis des décennies le théâtre de conflits et de violences dus à la présence de dizaines de groupes armés qui s'imposent presque sans partage sur les civils et les font vivre dans la terreur et la précarité. Les interventions des troupes gouvernementales et des casques bleus de la Monusco, la plus importante mission de l'ONU, sont rares et insuffisantes et infligent même des violences supplémentaires aux civils, au point que la population, exaspérée, prend parfois les armes contre les casques bleus et s'en prend à leur quartier général. Depuis quelques mois, elle commence à exiger leur départ du pays.

  • Pourquoi la vie d'Indi Gregory vaut la peine d'être défendue

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Oui, la vie d'Indi Gregory vaut la peine d'être défendue

    Malgré l'espoir suscité par l'octroi de la nationalité italienne, le chemin reste ardu pour sauver la petite Anglaise de 8 mois que les médecins et les juges veulent laisser mourir. Mais la dignité de la personne exige que le combat pour la vie soit mené jusqu'au bout.

    7 novembre 2023

    Le 24 avril 2018, le Conseil des ministres, dirigé par le président Paolo Gentiloni, a accordé la nationalité italienne à Alfie Evans, dans une ultime tentative de sauver la vie de l'enfant gravement malade à qui les médecins et les juges anglais avaient décidé de retirer son respirateur artificiel. La semaine précédente, le 18 avril, le père d'Alfie, Thomas, avait été reçu en audience privée par le pape François, qui avait alors lancé un appel en faveur du petit garçon, à la suite duquel l'hôpital pour enfants Bambin Gesù du Vatican avait proposé d'accueillir Alfie. Cependant, les autorités britanniques n'ont pas tenu compte de la volonté de l'hôpital et de l'initiative du gouvernement italien, et Alfie est mort sans même avoir été autorisé à quitter l'hôpital le 28 avril suivant.

    Ces jours-ci - et après d'autres cas britanniques sensationnels de vies interrompues parce qu'elles étaient jugées indignes - quelque chose de similaire se produit à nouveau. Pas de visite du pape cette fois-ci, mais le gouvernement italien - désormais dirigé par Giorgia Meloni - a accordé hier, 6 novembre, la nationalité italienne à Indi Gregory, une petite fille de huit mois atteinte d'une maladie génétique rare et qui a besoin d'une assistance respiratoire pour vivre. La décision a été prise après que l'hôpital du Bambino Gesù a de nouveau accepté d'admettre la petite patiente.

    Son père, Dean, a raconté hier en exclusivité à la Bussola le calvaire d'Indi et de ses parents à l'hôpital et au tribunal pour défendre le droit de la petite fille à vivre jusqu'à sa mort naturelle.

    Tout en espérant et en luttant jusqu'au bout pour une issue différente, il y a vraiment peu de chances que l'histoire d'Indi ne se termine pas comme celle d'Alfie. La mise à disposition du Bambino Gesù et la citoyenneté italienne - obtenue grâce à la médiation de l'avocat et ancien sénateur Simone Pillon, à qui les avocats britanniques d'Indi avaient demandé de s'occuper de ses intérêts en Italie - ne sont que la première étape d'un processus difficile et semé d'embûches. Et si cette générosité italienne a redonné courage et force au père d'Indi - comme il l'a lui-même témoigné dans un message transmis à la Bussola - il se rend compte que la course contre la montre en cours fait le jeu des médecins de l'hôpital de Nottingham, qui étaient déjà prêts hier à débrancher le respirateur artificiel d'Indi.

    Alors qu'en Italie, la prochaine étape consistera pour un juge à décider qu'il est dans "l'intérêt supérieur" d'Indi d'être admis au Bambino Gesù, en Angleterre, une bataille judiciaire oppose les parents et les médecins pour savoir où Indi doit mourir. Les parents Dean et Claire souhaiteraient ramener Indi à la maison, sur la base d'une décision antérieure du juge qui laissait ouverte la possibilité de l'emmener mourir chez elle ou dans un hospice. Cependant, la solution du domicile est fortement contestée par les médecins, qui la jugent inappropriée et souhaitent qu'Indi quitte l'hôpital seule dans un cercueil. Hier après-midi, les deux parties se sont à nouveau affrontées devant le juge et le verdict est attendu ce matin, 7 novembre.

    Si elle est favorable aux médecins, il sera encore plus compliqué pour l'Italie d'arriver à temps pour convaincre les autorités sanitaires et politiques britanniques de laisser Indi partir pour Rome. À cet égard, il convient de rappeler que le Royaume-Uni ne s'est pas seulement opposé au transfert d'Alfie, mais que dans le cas de RS, un citoyen polonais également retenu en otage dans un hôpital britannique, c'est le gouvernement de Londres qui a dit non à celui de Varsovie. Une question de souveraineté et de fierté nationale.

    Compte tenu des précédents et du peu de temps disponible, on peut donc se demander s'il vaut la peine de s'engager dans cette succession d'appels et de recours pour arracher quelques jours à cette machine infernale qui finit de toute façon par atteindre son but : la mort.

    La réponse est certainement oui, et ce pour plusieurs raisons. La première, fondamentale, est que le combat pour la vérité, et donc pour la vie, doit toujours être mené quelle qu'en soit l'issue. La vraie victoire est l'affirmation de la dignité de l'homme, qui a une valeur sacrée, irréductible, qui ne dépend que de Dieu, et dont la vie et la mort ne peuvent donc pas être déléguées à l'État. Et il est frappant de constater que la plupart de ceux qui s'engagent dans ce corps à corps contre le Système sont des gens simples, souvent éloignés de la religion, mais capables de reconnaître et de vivre la loi naturelle, courageux dans le combat pour la justice. Alors que même de nombreux catholiques "éduqués" se cachent derrière des sophismes et des distinctions pour se plier au pouvoir.

    La deuxième raison est que, grâce à ces batailles, de plus en plus de gens prennent conscience de ce qui se passe et de la manière dont l'État tend à prendre le contrôle de la vie de tous les citoyens. Il ne s'agit pas seulement d'un problème britannique, mais d'une tendance totalitaire qui touche l'ensemble de l'Occident. Et sur le front de la fin de vie, on peut presque se réjouir qu'au Royaume-Uni il y ait au moins la possibilité d'une confrontation publique avec les autorités sanitaires : on peut se demander si en Italie, par exemple, elles ne procèdent pas "ex officio", discrètement, ou par une utilisation nonchalante des soins palliatifs.

    Troisième raison : nous avons vu comment des batailles de ce genre obligent de nombreuses personnes à se poser des questions sur le sens de la vie et à découvrir, également à travers le témoignage d'avocats dont le travail est consacré à ces cas, la foi chrétienne. Les propos du doyen Gregory à la Bussola sont à cet égard exemplaires : Indi a été baptisée parce que son père, au tribunal, avait la perception de l'existence de l'enfer et voulait donc garantir le paradis à sa fille. C'est ce qu'il veut maintenant faire avec son autre fille. Le corps d'Indi n'est peut-être pas sauvé, mais le salut de son âme est un objectif encore plus important.

  • Cathobel est allé sur les pas de Mgr Léonard en France

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    De Cathobel :

    Evêque de Namur, puis archevêque de Malines-Bruxelles jusqu’en 2015, Mgr Léonard vit aujourd’hui dans les Hautes-Alpes, en France, où il est redevenu simple vicaire de paroisse. Corinne Owen et Jean-Louis Gios sont allés le rencontrer. A cette occasion, il revient sur son parcours, mais aussi sur certaines de ses positions par rapport à l’Eglise et la société.

  • Bruxelles, 13 novembre : Existe-t-il une GPA éthique ? Grande conférence de l'Institut Européen de Bioéthique

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    Evénement : Grande conférence de l’IEB 

    Le 13 novembre à 20h

    Chers amis, nous sommes heureux de vous inviter à cette conférence sur la Gestation Par Autrui, thème brûlant d'actualité ! 

    Trois intervenantes de qualité nous partageront leur expertise : 

    Constance du Bus, Juriste

    Ana-Luana Stoicea-Deram, Sociologue

    Anne Schaub-Thomas, Psychologue

    Ne ratez pas ce rendez-vous et partagez l'invitation autour de vous !