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Actualité - Page 28

  • Qui sera le prochain cardinal doyen ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Le cardinal Parolin sera-t-il le prochain cardinal doyen ?

    29 janvier 2025

    Le mandat de cinq ans du cardinal Giovanni Battista Re étant arrivé à échéance au début du mois, le Collège des cardinaux a besoin d'un nouveau doyen.

    Le doyen, qui est le « premier parmi ses pairs » du collège, est censé jouer plusieurs rôles clés pendant un interrègne et un conclave papaux.

    Le doyen est élu par un petit nombre de ses frères cardinaux parmi leurs propres électeurs, et avec une majorité d'électeurs âgés de plus de 80 ans, la liste des candidats à ce poste est très courte.

    Alors, qui est éligible à ce poste, que fait le doyen et qui l'élit ? Croyez-le ou non, c'est plus compliqué que vous ne le pensez.

    Mais au terme d’une série complexe de questions juridiques et de rapports sur des manœuvres politiques en coulisses, il semble que le pape François pourrait remettre au cardinal Pietro Parolin les clés du prochain conclave – et cela pourrait avoir une série de conséquences imprévues en cours de route.

    Le doyen du Collège des cardinaux est, dans le cours normal des choses, un poste essentiellement honorifique.

    Ce poste n'a pas de véritables fonctions, à part celle de présider les funérailles des cardinaux frères, jusqu'à la mort d'un pape, moment auquel il devient très important.

    Le doyen préside les réunions générales de la congrégation de l'ensemble du Collège des cardinaux et coordonne le conclave des cardinaux électeurs. Il dirige également la liturgie et prêche aux funérailles du pape.

    Par tradition de longue date, le doyen du Collège des cardinaux était autrefois une simple question d'ancienneté, mais depuis 1965, il est élu par les cardinaux-évêques et parmi leurs rangs.

    Le terme « évêques cardinaux » est une expression qui prête à confusion. La plupart des cardinaux sont des évêques, mais les « évêques cardinaux » officiellement désignés sont les membres les plus anciens du collège, à qui est confiée la direction titulaire des anciens diocèses suburbicaires du diocèse de Rome.

    D'autres cardinaux ont le rang de « cardinal prêtre » ou de « cardinal diacre » et reçoivent des titres honorifiques attachés aux anciennes églises du diocèse romain, les trois ordres de cardinaux servant de clin d'œil historique à l'époque où l'évêque de Rome était élu par le clergé du diocèse.

    Au cours des dernières décennies, les rangs des cardinaux prêtres et des diacres ont considérablement augmenté, à mesure que les papes ont élargi la composition du Collège des cardinaux pour assurer une voix mondiale dans l'élection du pape lors d'un conclave.

    Cependant, pendant longtemps, l’ordre des cardinaux-évêques est resté relativement peu réformé – le seul changement notable intervenant en 1965, lorsque le pape saint Paul VI a incorporé les cardinaux patriarches des Églises catholiques orientales dans ce rang.

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  • Qui nomme les évêques en Chine ? Les versions de Rome et de Pékin divergent

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (enn français sur diakonos.be) :

    Qui nomme les évêques en Chine ? Les versions opposées de Rome et de Pékin

    Le 22 octobre 2024, comme on le sait, l’accord provisoire sur la nomination des évêques entre le Saint-Siège et la Chine, signé en 2018 et déjà prolongé à deux reprises en 2020 et 2022, vient d’être prolongé pour quatre années supplémentaires. Un accord qui reste cependant secret dans sa formulation et son fonctionnement, ce qui est tout bénéfice pour les autorités de Pékin.

    Si l’on prend un tant soit peu la peine d’analyser la manière dont Pékin et Rome publient les nouvelles nominations, des différences sautent immédiatement aux yeux et en premier lieu le silence total côté chinois sur le Pape et le rôle qu’il joue, comme s’il n’existait même pas.

    Ces derniers jours, deux autres évêques ont été installés en Chine. Et il est instructif de comparer côte à côte les communiqués publiés par les deux parties.

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    En ce qui concerne tout d’abord le nouvel évêque de Luliang, Anthony Ji Weizhong, 52 ans, ordonné le 20 janvier, le bulletin du Vatican publié le même jour révèle que sa nomination a été faite par le pape le 28 octobre 2024.

    Mais la déclaration publiée simultanément sur le site officiel en mandarin de la « Catholic Church in China » reste muette sur la nomination papale et informe au contraire que Ji « a été élu évêque le 19 juillet 2024 ». Comme pour laisser entendre, en lisant les deux communiqués côte à côte, qu’il aurait fallu plus de trois mois pour que Rome digère la nomination décidée unilatéralement par Pékin.

    Le communiqué chinois n’explique pas par qui et comment le nouvel évêque a été élu. Cependant, il cite, comme il le fait habituellement, une « lettre d’approbation » de la Conférence épiscopale chinoise, un organisme fantoche jamais reconnu par le Saint-Siège mais uniquement par les autorités de Pékin. Et il fournit une liste détaillée — dont le bulletin du Vatican ne parle pas — des évêques qui ont participé à la cérémonie d’ordination, avec leurs rôles respectifs au sein de l’Association patriotique catholique chinoise, le principal organe de contrôle du régime sur l’Église, qui est par ailleurs le véritable propriétaire du site web de la « Catholic Church in China ».

    Quant au « curriculum vitae » du nouvel évêque, le bulletin du Vatican comme le communiqué chinois met en avant ses études à l’Institut théologique de Sankt Augustin en Allemagne. Ce à quoi la déclaration chinoise ajoute l’obtention d’une « maîtrise en théologie aux États-Unis ».

    En outre, dans le bulletin du Vatican – mais pas dans le communiqué chinois – on apprend que le 28 octobre 2024, c’est-à-dire le même jour que la nomination du nouvel évêque, le pape a également procédé à l’érection du nouveau diocèse de Luliang, avec une description précise de son extension géographique, ainsi qu’à la suppression du précédent diocèse de Fenyang, institué par Pie XII en 1948.

    Ce n’est pas la première fois, depuis la signature de l’accord en 2018, que le Saint-Siège est contraint de redéfinir les frontières de l’un ou l’autre diocèse chinois, pour les harmoniser avec les frontières administratives, sur instruction des autorités de Pékin. Avec pour résultat final la réduction du nombre de diocèses de 135, comme dans l’ancienne cartographie du Vatican, à un peu moins d’une centaine, dont environ un tiers sont toujours sans évêque, soit environ le même nombre qu’il y a sept ans, avant la signature de l’accord.

    Dans le bulletin du Vatican, d’ailleurs, le nouveau diocèse de Luliang est décrit comme étant « suffragant de Taiyuan », mais sans préciser que ce dernier est en fait l’archidiocèse auquel il appartient. Là encore pour obéir au régime de Pékin, pour qui les archidiocèses et les archevêques n’existent plus, parce que les diocèses et les évêques doivent tous être considérés comme égaux entre eux.

    Taiyuan, dans la province du Shanxi, fut le théâtre d’un massacre de chrétiens au début du XXe siècle, lors de la rébellion des Boxers, et en 2000, Jean-Paul II a canonisé 119 de ces martyrs.

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    Plus laconique encore, le bulletin du Vatican sur le transfert de l’évêque Joseph Cai Bingrui (photo), 59 ans, du diocèse de Xiamen à celui de Fuzhou, capitale de la province du Fujian, après avoir été affecté à ce nouveau siège par le pape quelques jours plus tôt, le 15 janvier.

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  • "Demos" : une plume subversive met le Vatican en alerte

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    De Luigi Bisignani sur Il Tempo :

    Le Vatican et Bergoglio furieux de la plume empoisonnée qui « prépare » le Conclave

    26 janvier 2025

    Une plume agite le Vatican. Il s'appelle Demos. Comme pour dire qu'il s'agit d'un grand nombre. En effet, dans les couloirs sacrés, des rumeurs circulent selon lesquelles la gendarmerie vaticane aurait finalement identifié le cardinal anonyme qui se cache derrière le nom de plume « Démos II ». Ces derniers mois, en vue d'un futur conclave, le cardinal inconnu a fait circuler un pamphlet, en cinq langues, visant rien de moins qu'à critiquer le pape François. Cependant, l'objectif des autorités papales n'est pas seulement de sceller ce chapitre - à un moment où, au sein de l'Église, les objections sévères à l'égard du pontificat actuel se multiplient - mais aussi de bloquer une probable sortie prochaine d'un Demos III. 

    Tout a commencé avec Demos I, un livret distribué en 2022 et attribué au cardinal George Pell, décédé en janvier 2023, l'ancien responsable des finances du Vatican qui a également subi 400 jours de prison pour des affaires de pédophilie, avant d'être acquitté. Un personnage qui était tout sauf neutre et dont le jugement sur le pontificat de François se résumait à : « C'est une catastrophe ». Demos I a dénoncé le déclin de l'autorité papale et de la clarté doctrinale sous la direction de Bergoglio. Chaque page accuse le pontificat de créer la confusion sur des questions fondamentales de foi et de morale, de miner la confiance dans l'Église et d'encourager les tendances schismatiques. Une accusation d'égarement collectif, en somme, qui sonne comme un requiem pour la clarté doctrinale. 

    En 2024 paraît Demos II, dont le contenu s'inscrit dans la continuité du premier Demos. Dans ce nouveau texte, sept priorités pour l'Église et le futur pontificat sont énoncées. L'auteur, tout en reconnaissant les mérites du pape François dans sa compassion pour les pauvres et les marginaux, souligne plusieurs aspects critiques du modus operandi bergoglien qui nécessitent une correction de trajectoire résolue. Une sorte de manuel pour le nouveau pape, prêt à résoudre les problèmes laissés par son prédécesseur.

    Voici quelques passages : « La première nécessité est de rétablir la clarté doctrinale, car la confusion a fragmenté l'Église et sapé la confiance dans sa mission évangélique. Il est indispensable de réaffirmer avec détermination les vérités fondamentales de la foi catholique, en évitant les ambiguïtés qui alimentent les divisions. La gouvernance ecclésiastique doit devenir plus collégiale, car le pontificat actuel a adopté un style autocratique, excluant les évêques et les cardinaux des décisions cruciales. Le nouveau pape doit restaurer la collégialité et respecter le rôle des évêques dans les diocèses. L'Église est une communauté de droit, mais sous ce pontificat, il y a eu un usage excessif du motu proprio pour des décisions centralisées et une négligence des procédures canoniques, en particulier en matière de justice ».

    Toute réflexion sur le « cas Becciu » est purement causale. Ce qu'il faut, selon Demos II, c'est « un retour à un gouvernement transparent et juridiquement fondé pour garantir la crédibilité de l'Église ».

    L'un des défis les plus pressants est le défi anthropologique. Il dénonce même l'absence d'une vision chrétienne claire de l'homme à une époque marquée par des idéologies telles que le transgendérisme et le transhumanisme. « Ce qu'il faut, c'est un engagement renouvelé en faveur de la théologie du corps et de l'enseignement de la dignité humaine selon le magistère traditionnel ». Par ailleurs, sur le plan financier, « le Vatican a besoin d'une refonte structurelle pour garantir l'intégrité et la transparence ». Les réformes promues par le pape François sont restées incomplètes et, en plus des scandales financiers, des questions morales et disciplinaires au sein de la hiérarchie ecclésiastique doivent être abordées ».

    Un autre point central concerne le rôle des voyages pontificaux : « Si Jean-Paul II les a utilisés comme un instrument d'évangélisation, le Vatican doit aujourd'hui faire face à des problèmes internes urgents. Le nouveau pape devrait se concentrer davantage sur la réforme interne que sur la diplomatie mondiale ».

    Demos II s'adresse également au Collège des cardinaux, qui doit être plus solide et mieux préparé. « Le pontificat actuel a diversifié le Collège, mais a négligé la formation théologique et pastorale de nombreux cardinaux. Les cardinaux doivent être préparés à gouverner l'Église avec rectitude et maturité spirituelle et doctrinale. Ces réflexions visent à orienter la discussion entre les cardinaux en vue du prochain conclave, en suggérant un renversement nécessaire de la gestion actuelle du Vatican. »

    Si Demos I avait été un « j'accuse » des dérives du pontificat actuel, Demos II se présente comme un document plus structuré et propositionnel, indiquant les priorités du futur pape. Les deux textes convergent cependant sur certains points clés :
    - rétablir la clarté doctrinale et l'autorité ecclésiale
    - abandonner l'autocratie et revenir à la collégialité épiscopale
    - restaurer la centralité du droit canonique et la transparence financière
    - offrir une réponse plus solide aux défis anthropologiques modernes
    - former un collège cardinalice mieux préparé à gouverner l'Église.

    En définitive, suivant le fil conducteur qui les lie, les deux documents représentent un signal fort pour le futur conclave, mais surtout ils mettent noir sur blanc l'existence d'un courant au sein de l'Église qui souhaite un changement significatif par rapport aux dernières années.

    Pour remuer encore plus le couteau dans la plaie, il y a quelques mois a été mis en ligne le site « The College of Cardinals Report », édité par Edward Pentin, correspondant d'Ewtn (Eternal Word Television Network), la chaîne de télévision câblée fondée par Mère Angelica - porte-voix des traditionalistes nord et sud-américains - dans le but manifeste d'informer le Collège des Cardinaux, toujours en vue d'un prochain conclave, sur les candidats les plus pontificaux.

    En effet, avec les dernières nominations de Bergoglio, les cardinaux ne se connaissent plus et cela pourrait générer de la confusion dans le choix du successeur de l'actuel Pontife.  En attendant le prochain conclave, il ne reste plus qu'à suivre les manœuvres et à s'associer aux prières pour Bergoglio : avec le climat qui règne, cela ne lui fera certainement pas de mal.

  • Le Nicaragua, la Turquie, le Pakistan, l’Algérie et l’Inde : 5 pays emblématiques de la persécution des chrétiens dans le monde

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    De Manaëm Huet sur le site de l'ECLJ :

    Hausse de la persécution des chrétiens en 2024 : cinq pays clés pour l’ECLJ

    28 Janvier 2025

    Plus de 380 millions de chrétiens ont été persécutés en 2024 – soit 1 chrétien sur 7 dans le monde, selon l’Index 2025 de l’ONG Portes Ouvertes. Ce rapport nous heurte à une violente réalité, parfois oubliée. Face aux 15 millions de chrétiens persécutés supplémentaires par rapport à l’année 2023, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) continue sa mobilisation sur cinq pays clés : le Nicaragua, la Turquie, le Pakistan, l’Algérie et l’Inde.

    Un contexte mondial alarmant

    Les 5 premiers pays de l’Index 2025, les plus hostiles envers les chrétiens, sont :

    1. La Corée du Nord
    2. La Somalie
    3. Le Yémen
    4. La Lybie
    5. Le Soudan

    En l’espèce, les pays où les chrétiens sont les plus persécutés sont musulmans ou communistes. L’Afrique subsaharienne est particulièrement touchée par la violence, représentant à elle seule 93% des chrétiens tués (soit au moins 4.192 victimes), en raison notamment des groupes extrémistes qui prolifèrent dans les zones instables. Le rapport de Portes Ouvertes met en lumière plusieurs pays au cœur du plaidoyer du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) auprès des institutions européennes et onusiennes, notamment le Nicaragua (30e), la Turquie (45e), le Pakistan (8e), l’Algérie (19e) et l’Inde (11e).

    1. Nicaragua – Une répression des chrétiens méconnue qui continue de s’aggraver

    Le Nicaragua occupe la 30e place dans l’Index 2025, confirmant une réalité persistante depuis 2023 où le pays avait grimpé de la 50e à la 30e place. Depuis 2018, sous le régime despotique de Daniel Ortega, une répression systématique contre les chrétiens vise à réduire au silence les critiques du pouvoir et éradiquer l’influence spirituelle de l’Église au profit d’une idéologie sandiniste dévoyée. Cette dérive autoritaire a récemment atteint un nouveau sommet avec la réforme constitutionnelle de janvier 2025, qui accorde des pouvoirs quasi absolus à Daniel Ortega. Malgré les condamnations internationales venant de l’Union européenne et des États-Unis, ainsi que de l’ONU, les chrétiens demeurent victimes de crimes contre l’humanité.

    L’ECLJ, inquiet de l’ampleur de la répression, a publié en décembre 2024 un rapport et a organisé à Paris le 8 janvier 2025 une manifestation de soutien aux victimes de cette dictature sandiniste. Cette mobilisation a rassemblé différents intervenants, regroupant associations et politiques, tels que le député européen Nicolas Bay (groupe des Conservateurs) et la députée à l’Assemblée nationale Éléonore Caroit (groupe Renaissance). Par ailleurs, l’ECLJ s’active dans l’adoption de l’Examen Périodique Universel (EPU) du Nicaragua, prévue pour mars 2025 lors de la 58e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Session au cours de laquelle l’ECLJ organisera un évènement parallèle pour mettre en lumière la situation.

    1. Turquie – Les chrétiens face au nationalisme religieux turco-islamique

    La Turquie passe de la 50e place dans l’Index de 2024 à la 45e en 2025. La Turquie se déclare officiellement laïque, mais sous la présidence d’Erdogan, elle s’enfonce dans un nationalisme turco-islamique qui se fait au détriment des chrétiens. Erdogan s’est indigné publiquement de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, condamnant « l’immoralité commise contre le monde chrétien et contre tous les chrétiens ». Mais en ce qui concerne son propre pays, l’ECLJ interpelle sur l’absence de mesures garantissant les droits des chrétiens persécutés, avec notamment 22 attaques violentes contre les chrétiens en 2023 et documentées dans l’EPU de la Turquie.

    De plus, l’expulsion des chrétiens étrangers pour soi-disant « menace pour la sécurité nationale » est préoccupante. L’affaire Kenneth Wiest, un protestant américain résidant en Turquie depuis 34 ans et qui s’est vu interdit de rentrer chez lui, est emblématique de ces persécutions. Dans ses observations écrites de novembre 2024, l’ECLJ incite la Cour européenne des droits de l’homme à réaliser que la défense des droits de Kenneth Wiest ne concerne pas que lui et sa vie familiale, mais bien tous les chrétiens étrangers expulsés, ainsi que tous les chrétiens turcs qui se retrouvent privés de formation et d’encadrement.

    Par ailleurs, l’ECLJ met régulièrement en lumière l’ingérence arbitraire et non légitime subie par les fondations grecques-orthodoxes. En avril 2024, nous sommes intervenus en qualité de tierce-partie dans l’affaire Arhondoni, où la Turquie a qualifié de fondation « désaffectée » une fondation gérant un monastère grec-orthodoxe qui, pourtant, n’a jamais cessé son activité. De même, en novembre 2024, nous sommes intervenus dans l’affaire Mavrakis, où deux prêtres grec-orthodoxes, élus membres des conseils d’administration de fondations communautaires grecques-orthodoxes à Istanbul, ont été destitués par la Direction générale des fondations — un organisme public turc relevant du ministère de la Culture et du Tourisme — sous prétexte qu’ils sont des ecclésiastiques. En janvier 2025, l’ECLJ fera part de ses observations écrites dans l’affaire « Fondation de l’église grecque Balino de Balat », traitant de l’expropriation de deux fondations grecques-orthodoxes.

    1. Pakistan – Les chrétiens subissent les lois anti-blasphème

    Le Pakistan se classe à la 8e place de l’Index 2025, après avoir occupé la 7e place en 2024. Au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, l’Organisation de la Coopération islamique, portée par le Pakistan et la Turquie, mène campagne contre « l’islamophobie » qui sévirait en Occident. Pour l’ECLJ, cette lutte sacrifie la liberté d’expression en confondant critique légitime de l’islam en tant que système de croyance et attaques contre les individus musulmans. Mais l’hypocrisie du Pakistan ne s’arrête pas là car chez lui, les lois sur le blasphème sont utilisées comme armes contre les minorités chrétiennes, pouvant conduire à des lynchages ou même des condamnations à mort arbitraires telle que celle de Ashan.

    Ashan est un jeune chrétien pakistanais accusé de blasphème et d’acte terroriste pour avoir posté sur TikTok une photo d’une page de Coran profanée. Sans preuves tangibles, il a été condamné à mort pour des charges infondées. Les chrétiens au Pakistan sont également confrontés à d’autres formes de persécution : des croyantes, jeunes filles chrétiennes et hindoues sont kidnappées, converties de force puis mariées. De plus, les convertis de l’islam au christianisme sont particulièrement exposés et visés, ils vivent sous une menace constante de représailles. L’ECLJ agit, au travers du cas Ashan mais aussi Shahzad Masih, pour dénoncer ces abus et amener des réformes pour une protection effective des droits chrétiens au Pakistan.

    1. Algérie – Des lois contre la liberté de culte et la liberté d’association des chrétiens

    L’Algérie est désormais à la 19e place de l’Index 2025, contre la 15e place en 2024. En Algérie, les chrétiens font face à une persécution croissante, marquée par la fermeture de la totalité des 47 églises protestantes évangéliques algériennes. De nombreux chrétiens algériens font face à des condamnations pénales. L’Église catholique souffre aussi de ces restrictions, puisque par exemple son service humanitaire Caritas est fermé depuis octobre 2022. Cette situation s’inscrit dans une dynamique plus large de fermeture politique et culturelle, laissant le pays s’enfermer dans une identité exclusivement arabe et musulmane. Ce repli identitaire est renforcé par un discours de défiance envers l’Occident, et en particulier la France, perçue uniquement à travers le prisme de l’ancienne puissance coloniale.

    Bien que la Constitution algérienne garantisse théoriquement la liberté d’expression et la liberté de culte, la législation pénalise sévèrement toute tentative de conversion d’un musulman, et impose des restrictions aux cultes non musulmans et aux associations chrétiennes. De plus, depuis 2020, la liberté de conscience a même été retirée de la Constitution, démontrant un recul inquiétant des droits de l’homme en Algérie.

    L’ECLJ a organisé, en juillet 2024, une conférence au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour plaider la cause des chrétiens d’Algérie. Parmi les intervenants à cette conférence figuraient l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, les Rapporteuses spéciales des Nations unies sur la liberté de religion et la liberté d’association, ainsi que le vice-président de l’Église protestante d’Algérie (EPA).

    1. Inde – Des chrétiens persécutés sous le coup de lois anti-conversion

    L’Inde conserve la 11e place dans l’Index 2025, soulignant la gravité persistante de la persécution antichrétienne dans le pays. Bien qu’elle soit souvent qualifiée de « plus grande démocratie du monde » et dotée d’une Constitution laïque, l’Inde demeure un terrain hostile pour les chrétiens, en grande partie en raison de l’influence d’extrémistes hindous prônant une identité exclusivement hindoue pour tous les citoyens indiens. Les violences perpétrées contre les chrétiens continuent et les autorités font preuve d’inaction ou de réponses limitées pour y mettre un terme et vraiment protéger les victimes, comme l’avait déjà souligné l’ECLJ lors d’une intervention orale au Conseil des droit de l’homme des Nations unies en octobre 2022.

    Depuis plusieurs années, le système de « castes » et des lois anti-conversion adoptées par 11 États indiens (sur 29) accentuent les discriminations à l’encontre des chrétiens. Bien que les articles 15 et 25 de la Constitution indienne garantissent, de jure, la liberté religieuse et protègent les minorités de toute discrimination, ces législations locales, de facto, entravent les pratiques chrétiennes, comme l’a souligné l’Examen périodique universel de l’ECLJ en 2022. Malgré un rappel lors de l’EPU de 2017, l’Inde n’a mis en œuvre aucune des recommandations critiques concernant la liberté religieuse. L’EPU de 2022 n’a pas non plus abouti à des résultats concluants sur le terrain.

    L’ECLJ, préoccupé par la situation, organisera en mars 2025 une conférence à Genève, lors de la 58e session du Conseil des droits de l’homme, sur les lois anti-conversion et la persécution des chrétiens en Inde.

    Face à l’augmentation de la persécution antichrétienne dans le monde pour la 12e année consécutive, il est essentiel de prier. Prier pour que Dieu accompagne les chrétiens dans ces épreuves, qu’Il leur donne la force pour rester fermes dans leur foi et que la violence prenne fin. Nous demandons que Sa paix, qui surpasse toute compréhension, remplisse les cœurs de ces croyants et apporte de l’espérance à leurs pays.

    Par Manaëm Huet, Étudiant en Master II Droit International à l'Université de St. Gall, Suisse.

  • Quel est l’impact de l’euthanasie sur l’offre de soins palliatifs en Belgique ?

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Comment augmenter l'offre palliative dans un pays qui autorise l'euthanasie ?

    En Belgique, les soins palliatifs sont déployés dans différents lieux (hôpital, domicile, maison de repos) afin de répondre à la demande de nombreux patients de pouvoir choisir le lieu où ils recevront ces soins spécifiques. Toutefois, des rapports publiés par le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) ces dernières années, il ressort que l’offre ne répond toujours pas aux besoins des patients, faute de moyens suffisants. 

    Dans son dernier rapport sur les soins palliatifs en Belgique, publié le 16 janvier 2025, le KCE recommande de mettre en place une offre de soins intermédiaires, le palliative middle care, afin de compléter l’offre existante. Cette offre intermédiaire se situerait entre les soins courants et non urgents d’une part, et l’hôpital, notamment pour les patients qui ne nécessitent pas des soins dispensés en hôpital ou dans une unité de soins palliatifs et qui ne peuvent pas non plus être accompagnés à domicile ou en maison de repos. Le KCE insiste sur l’importance de diversifier l’offre palliative et les niveaux de soins (généralistes et spécialisés) pour mieux répondre aux besoins de tous les patients, besoins qui ne sont pas seulement liés à l’âge avancé ou à l’espérance de vie. Ceci répond à la nouvelle orientation des soins palliatifs qui, depuis 2016, ne s’adressent plus seulement aux patients en fin de vie mais également à toute personne atteinte d’une maladie grave et potentiellement mortelle.  

    Les soins palliatifs font ainsi face à une double augmentation des besoins, liée d’une part au vieillissement de la population et d’autre part à l’élargissement de la prise en charge palliative à de nouveaux publics. En 2024, la fédération des soins palliatifs alertait quant à elle sur le manque de moyens pour les soins palliatifs, soulignant notamment la pénurie de lits dédiés à ce service dans les hôpitaux (seulement 400 sont disponibles pour toute la Belgique).  

    Peut-on faire cohabiter l’euthanasie et les soins palliatifs ?  

    La question de l’impact de l’euthanasie sur l’offre palliative se pose avec acuité en Belgique où les soins palliatifs cohabitent avec la possibilité d’être euthanasié. En novembre 2024, l’Anscombe Bioethics Centre a publié un rapport dans le cadre de l’examen de la proposition de loi visant à dépénaliser l’euthanasie au Royaume-Uni (Assisted Dying Bill). Intitulé Evidence of Harm : Assessing the Impact of Assisted Dying / Assisted Suicide on Palliative Care, ce rapport apporte un éclairage intéressant sur l’impact de l’euthanasie ou du suicide assisté sur les soins palliatifs dans les pays qui ont dépénalisé ces pratiques. 

    Se basant sur les données disponibles en Belgique, en Suisse, aux Pays-Bas et au Luxembourg entre 2012 et 2019, l’auteur du rapport remarque que, dans ces pays, l’offre palliative n’a augmenté que de 7.9%, contre 25% dans 20 pays d’Europe occidentale où l’euthanasie reste interdite. Le même constat est fait aux États-Unis, où les équipes de soins palliatifs dans les hôpitaux n’ont augmenté que de 3,2 % dans les États américains qui proposent l’euthanasie ou le suicide assisté, contre 9,4 % dans les autres États. L’euthanasie aurait bien un impact négatif sur les soins palliatifs qui progressent non seulement moins vite, mais qui subissent également une détérioration, liée notamment à la pression qui s’exerce sur le personnel de soins palliatifs dès lors que sont introduits l’euthanasie ou le suicide assisté.  

    Selon le rapport du Anscombe Bioethics Centre, des personnes interrogées en Flandre constatent que « l’euthanasie fait l'objet d'une grande attention de la part du public et des médias, ce qui n'est pas le cas des soins palliatifs ». Dans ce contexte, le risque est bien réel que les soins palliatifs en Belgique ne rencontrent jamais les besoins des patients qui, faute de soins adaptés ou d’information sur l’existence de ce type de soins, pourraient se tourner plus facilement vers l’euthanasie.  

    Lire également : Proposition d’extension de la loi belge sur l’euthanasie : Retour d’expérience critique des Pays-Bas à la Chambre

  • Béatification des franciscains martyrisés parce qu'ils refusaient d'approuver la polygamie

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AMÉRIQUE/ÉTATS-UNIS- Béatification des Franciscains martyrisés parce qu'ils refusaient d'approuver la polygamie

    28 janvier 2025
     

    Cité du Vatican (Agence Fides) - Ils ont refusé d'approuver la pratique de la polygamie parmi les Amérindiens qui avaient reçu le baptême. Pour cela, ils ont été martyrisés. Quatre siècles après ce qui s'est passé en 1597 dans les villages côtiers de Gerogia, le Pape François a autorisé le Dicastère pour les Causes des Saints à promulguer le décret reconnaissant le martyre des serviteurs de Dieu Pedro da Corpa, Blas Rodríguez de Cuacos, Miguel de Añón, Antonio de Badajoz et Francisco de Veráscola.

    Il s'agit de cinq religieux de l'Ordre des frères mineurs, tués « en haine de la foi » sur le territoire de l'actuel diocèse de Savannha, aux États-Unis d'Amérique. Tous originaires d'Espagne, ils étaient partis comme missionnaires pour annoncer l'Évangile parmi le peuple Guale, qui vivait sur la côte de Géorgie. La polygamie était pratiquée dans leurs villages.

    Fray Pedro de Corpa, qui s'embarqua pour le Nouveau Continent en 1587, arriva avec les frères dans le village de Tolomato (près de l'actuel Darien) et choisit d'administrer le baptême à un Guale adulte uniquement lorsque celui-ci s'était engagé à un mariage monogame.

    Tout semblait aller pour le mieux, mais, comme on peut le lire sur le site officiel de l'Ordo Fratrum Minorum, qui a publié en détail les biographies des cinq missionnaires après l'annonce de la reconnaissance de leur martyre, lorsqu'un jeune guerrier local, appelé Juanillo, baptisé et déjà marié, a décidé de prendre une seconde épouse. Le guerrier, neveu du chef de la tribu, devait prendre le commandement du village. Finalement, Juanillo décida d'ignorer les avertissements de Fray Pedro da Corpa concernant ses engagements baptismaux, quitta la mission et s'allia à d'autres indigènes de la région intérieure contre le franciscain. Dans les premiers jours de septembre 1597, les guerriers attaquèrent le frère Pedro dans sa hutte, le frappant à mort à l'aide d'une hache et lui faisant subir des sévices corporels.

    L'odium fidei, tel qu'il est établi dans le décret promulgué aujourd'hui, s'est rapidement retourné contre les quatre autres frères mineurs qui vivaient dans les autres villages. Le deuxième à périr fut le frère Blas Rodríguez de Cuacos. Au moment des faits, il travaillait dans le village de Tupiquí, près de l'actuelle Eulonia. Lorsqu'il fut confronté au groupe d'indigènes armés, conscient de sa mort imminente, il demanda à pouvoir célébrer sa dernière messe. Il l'obtint et, à la fin de l'office, il fut lui aussi tué d'un coup de hache et son corps fut abandonné dans la forêt, où il fut dévoré par les animaux.

    Fra Miguel de Añón, quant à lui, accomplissait sa mission sur l'île de Santa Catalina, en compagnie du religieux laïc Antonio de Badajoz. Le chef de tribu avertit ce dernier de la révolte qui se propageait contre les frères, mais il ne s'enfuit pas et préféra rester au village avec Fra Miguel. Tous deux affrontèrent avec foi leur torture, précédée de nombreux supplices. Leurs corps ont été enterrés dans la chapelle du village.

    Le dernier des cinq frères martyrs fut le frère Francisco de Veráscola. Il fut chargé de la nouvelle mission sur l'île d'Asao, aujourd'hui San Simón, en face de l'actuel village de Brunswick, en Géorgie. Sa stature imposante et sa force physique lui valurent le surnom de « géant cantabrique ». Cette caractéristique le rendait populaire auprès des jeunes Guales, avec lesquels il s'affrontait dans des combats de lutte, des jeux de balle et des « coups de lance ». Au moment de la mort de ses compagnons, il n'était pas présent : il s'était rendu en canoë à San Agustín pour y chercher du matériel nécessaire à la chapelle. Arrivé à Asao, il fut immédiatement attaqué par des rebelles qui le tuèrent d'un coup de hache.

    Des siècles plus tard, la cause de canonisation de ce groupe de martyrs franciscains, soutenue par l'épiscopat américain, a débuté dans le diocèse de Savannah il y a un peu plus de quarante ans, en 1981. En ces heures, le décret reconnaissant le martyre des cinq martyrs franciscains, soutenu par l'épiscopat américain, a débuté dans le diocèse de Savannah.(FB) (Agence Fides 27/1/2025)

  • Le nouveau document sur l'intelligence artificielle préparé par les dicastères pour la Doctrine de la foi et pour la Culture est paru

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    D'Andrea Tornielli (Directeur éditorial des médias du Vatican) sur Vatican News :

    L’intelligence artificielle ne remplace pas la richesse de l'être humain

    Les points saillants du nouveau document sur l'intelligence artificielle préparé par les dicastères pour la Doctrine de la foi et pour la Culture.

    Ce qui est trompeur, c'est d'abord le nom donné à cet outil. La soi-disant «intelligence artificielle» est l'un de ces cas où le nom a compté et compte encore beaucoup dans la perception commune du phénomène. La Note Antiqua et nova des dicastères pour la Doctrine de la foi et pour la Culture nous rappelle tout d'abord que l'IA est un instrument: elle accomplit des tâches, mais elle ne pense pas. Elle n'est pas capable de penser. Il est donc trompeur de lui attribuer des caractéristiques humaines, car il s'agit d'une «machine» qui reste confinée dans la sphère logico-mathématique. C'est-à-dire qu'elle ne possède pas de compréhension sémantique de la réalité, ni de capacité véritablement intuitive et créative. Elle est incapable de reproduire le discernement moral ou l'ouverture désintéressée à ce qui est vrai, bon et beau, au-delà de toute utilité particulière. Bref, il lui manque tout ce qui est véritablement et profondément humain.

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    28/01/2025

    L'intelligence humaine est en effet individuelle et en même temps sociale, rationnelle et affective. Elle vit à travers des relations continues médiatisées par la corporéité irremplaçable de la personne. L'IA ne devrait donc être utilisée que comme un outil complémentaire de l'intelligence humaine, et ne pas prétendre remplacer d'une manière ou d'une autre sa richesse particulière.

    Malgré les progrès de la recherche et ses applications possibles, l'IA reste une «machine» qui n'a pas de responsabilité morale, responsabilité qui incombe plutôt à ceux qui la conçoivent et l'utilisent. C'est pourquoi, souligne le nouveau document, il est important que ceux qui prennent des décisions basées sur l'IA soient tenus responsables des choix qu'ils font, et qu'il soit possible de rendre compte de l'utilisation de cet outil à chaque étape du processus décisionnel. Les fins et les moyens utilisés dans les applications de l'IA doivent être évalués pour s'assurer qu'ils respectent et promeuvent la dignité humaine et le bien commun: cette évaluation constitue un critère éthique fondamental pour discerner la légitimité ou non de l'utilisation de l'intelligence artificielle.

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    Un autre critère d'évaluation morale de l'IA, suggère la note, concerne sa capacité à mettre en œuvre la positivité des relations de l'homme avec son environnement et l'environnement naturel, à favoriser une interconnexion constructive des individus et des communautés, et à renforcer une responsabilité partagée à l'égard du bien commun. Pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire d'aller au-delà de la simple accumulation de données et de connaissances, en s'efforçant d'atteindre une véritable «sagesse du cœur», comme le suggère le Pape François, de sorte que l'utilisation de l'intelligence artificielle aide les êtres humains à devenir réellement meilleurs.

    En ce sens, le texte met en garde contre toute subordination à la technologie, nous invitant à l'utiliser non pas pour remplacer progressivement le travail humain -ce qui créerait de nouvelles formes de marginalisation et d'inégalité sociale- mais plutôt comme un outil permettant d'améliorer les soins, d'enrichir les services et la qualité des relations humaines. Et également comme une aide à la compréhension de faits complexes et un guide dans la recherche de la vérité. Par conséquent, contrer les falsifications alimentées par l'IA n'est pas seulement l'affaire des experts en la matière, mais requiert l’effort de tous.

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    Nous devons également empêcher que l'intelligence artificielle soit utilisée comme une forme d'exploitation ou de limitation de la liberté des personnes, qu'elle profite à quelques-uns au détriment du plus grand nombre, ou qu'elle soit utilisée comme une forme de contrôle social, réduisant les personnes à un ensemble de données. Dans le domaine de la guerre, il est inacceptable de confier à une machine le choix d'ôter des vies humaines: malheureusement, nous avons vu à quel point les armes basées sur l'intelligence artificielle sont responsables de dévastations, comme le démontrent tragiquement de nombreux conflits actuels.

    Le Vatican publie un texte sur l’intelligence artificielle 

    28 janvier 2025
    Ce 28 janvier 2025, le Vatican a publié un texte intitulé Antiqua et Nova, un document officiel sur les enjeux éthiques et sociaux de l’intelligence artificielle (IA).

    Dans un contexte de développement toujours plus rapide de l’intelligence artificielle (IA), le Vatican a publié une note intitulée Antiqua et Nova, rédigée par les dicastères pour la Doctrine de la foi et pour la Culture, soulignant les enjeux éthiques, sociaux et philosophiques de cette technologie. La question centrale de cette note est de savoir si l’IA, aussi avancée soit-elle, peut remplacer l’intelligence humaine. La réponse du Vatican est claire : « l’IA ne doit en aucun cas être perçue comme un substitut de l’intelligence humaine, mais uniquement comme un outil au service de l’homme. »

    L’IA est souvent perçue comme dotée de capacités cognitives proches de celles de l’homme. Mais le Vatican insiste : il s’agit uniquement de machines, qui accomplissent des tâches en fonction d’algorithmes logico-mathématiques. Elles n’ont pas de véritable « pensée ». Ce qui fait l’intelligence humaine – la capacité de comprendre le monde, de prendre des décisions morales et d’être créatif – lui manque totalement. 

    Les applications s’appuyant sur cette technologie, aussi impressionnantes soient-elles, dans des domaines comme la médecine, l’industrie, ou encore la communication, ne doivent pas induire en erreur. La note rappelle que cette machine ne doit pas être confondue avec la richesse de l’intelligence humaine.

    L’esprit humain est présenté dans le document comme étant à la fois individuel et social, rationnel et affectif. Il s’épanouit à travers des relations continues irremplaçables par la machine. Le Vatican suggère que l’IA peut être un outil au service de l’homme pour améliorer les soins de santé, faciliter la recherche ou encore aider à la gestion des connaissances. Toutefois, cette technologie doit rester subordonnée à l’Homme.

    Une autre dimension essentielle soulevée dans le texte du Vatican est la question de l’éthique de l’IA. Si elle n’a pas de responsabilité morale, celle-ci incombe en revanche aux concepteurs et utilisateurs de la technologie. Les fins et les moyens utilisés dans l’application de l’IA doivent respecter et promouvoir la dignité humaine et le bien commun. 

    Le cardinal Eijk, dans une déclaration en mai 2023, avait déjà souligné la nécessité pour l’Église de prendre position sur les enjeux de l’IA. Il a exprimé des inquiétudes quant à la manière dont les “chatbots” et autres nouvelles technologies pourraient façonner les réponses religieuses, sans tenir compte des nuances et des vérités profondes de la foi chrétienne. De plus, le cardinal a averti contre les risques d’un « transhumanisme » où l’homme serait perçu comme une simple machine, dénuée de tout rapport humain et spirituel.

    L’Église, selon lui, doit s’emparer du sujet, afin de ne pas laisser d’autres forces sociales ou politiques définir les contours de l’usage de l’IA. Il est crucial d’intégrer les valeurs chrétiennes dans la réflexion, afin de garantir que ces outils soient utilisés pour le bien commun, sans compromettre la dignité humaine.

  • "Boîtes vides, boîtes pleines"; le bienheureux Edward Poppe et le prêtre

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    LE TITRE

    Volle of lege dozen … Boîtes vides, boîtes pleines… Je ne sais toujours pas si l’expression est de l’abbé Poppe lui-même. Je sais cependant qu’il l’utilise souvent lorsqu’il parle de l’Église, des prêtres et des chrétiens de son temps.

    C’est à travers cette expression qu’il regarde l’Église du début du XXe siècle.  A l’extérieur, tout est beau: de nombreux fidèles prennent part à la vie de l’Église et celle-ci exerce une influence considérable sur la société. Mais derrière cette façade se cache beaucoup de formalisme.  L’emballage est beau, mais la boîte est vide.

    L’abbé Poppe a senti ce paradoxe dès son premier ministère à la paroisse Sainte-Colette de Gand.  La réalité qu’il y découvrait était tellement éloignée de celle dont il avait rêvé!

    Certes, l’Église était sans cesse présente dans la vie sociale et communautaire. Mais le monde réel, la vie du peuple s’en éloignait. L’enseignement catéchétique n’avait que peu de répercussion sur la vie et la pensée des gens qu’il croisait chaque jour.

    Poppe a senti que cette situation était condamnée à terme. La façade ne pourrait plus résister bien longtemps. La sécularisation des cœurs allait creuser de plus en plus le fossé entre l’Église et le peuple.

    Chez ceux qu’ils rencontrait, la foi n’était qu’extérieure et ce fut pour lui une grande cause de souffrance.  Il regardait ses confères: des hommes très actifs, hommes de devoir, souvent très exigeants.  Mais au-dedans, des bronzes qui résonnent, des cymbales retentissantes.

    Par sa méthode eucharistique pour préparer les enfants à la première communion, il a cherché des formes nouvelles pour combler ce vide.

    Aux séminaristes et aux prêtres, il déclarait sans équivoque qu’un prêtre vide est un désastre. La vie du prêtre doit être avant tout une vie intérieure, remplie par la prière, pleine d’une relation personnelle avec le Christ. Par un style de vie cohérent, le prêtre doit aspirer à la sainteté.  S’il remplit sa boîte, sa vie sacerdotale portera du fruit.

    AVANT-PROPOS de Mgr Lode Van Hecke (évêque de Gand)

    Les premières phrases de ce livre m’ont tout de suite interpellé. L’auteur, Edward Janssens, explique que le bienheureux abbé Edward Poppe utilisait souvent l’expression boîtes vides, boîtes pleines pour analyser l’état de l’Église de son temps, au début du XXe siècle. A l’extérieur, tout est beau : de nombreux fidèles prennent part à la vie de l’Église et celle-ci exerce une influence considérable sur la société. Mais derrière cette façade se cache beaucoup de formalisme. L’emballage est beau, mais la boîte est vide.

    Quel regard lucide de l’abbé Poppe sur la situation de l’Église et du christianisme à son époque. Je me demande comment il parlerait de notre époque. Une grande partie de la «façade» s’est pour ainsi dire effondrée dans les dernières décennies. L’Église a perdu sa position de force dans la société et on nous dit que les églises se vident. Mais y a-t-il plus d’intériorité chez ceux qui se disent chrétiens et membres de l’Église, en particulier chez les prêtres? Ou, pour rester dans la métaphore, la boîte est un peu moins bien emballée aujourd’hui, mais a-t-elle gagné en contenu?

    Je n’ose pas répondre à la légère. Et si l’abbé Poppe, analysant notre époque, constatait aussi que la boîte est toujours vide, que nous reste-t-il? Je n’ose y penser. Quoiqu’il en soit, les questions soulevées dans ce livres nous interpellent.

    L’auteur termine son livre – très documenté – par le grand appel d’Edward Poppe aux prêtres de sa génération et à «ceux de tous les temps»: Seul un prêtre qui porte le Christ dans son cœur peut survivre, témoigner et convaincre, hier comme aujourd’hui.

    Je ne peux que souscrire à cet appel. Il s'applique avant tout à l'évêque que je suis ainsi qu’à tout chrétien. Car nous sommes tous appelés, en vertu de notre baptême, à vivre avec le Christ dans notre cœur et à témoigner de l'Évangile. C'est alors que notre témoignage aura un sens pour une société qui en a tant besoin. Ce processus d'intériorisation, de vie intérieure, fera de nous des personnes heureuses et fécondes. 

    Edward Janssens, prêtre et auteur, réussit une fois de plus à situer l’abbé Poppe dans son époque et, ce faisant, à mettre en lumière l'actualité de sa pensée. C'est une grande réussite. C'est pourquoi je me réjouis de la parution de ce livre alors qu’approche l’année 2024, au cours de laquelle nous commémorerons le 100e anniversaire de la mort de Poppe (10 juin 1924).

    Lode Van Hecke

    Moine-évêque de Gand

    pour toute commande :

    A commander auprès du secrétariat: 052/47 81 95

    Email : priester.poppe@edpnet.be

    Prix 17 euros (hors frais de port 5,59 euros)

  • 80 ans après : se souvenir des martyrs catholiques tués à Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale

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    De Kristina Millare sur CNA :

    80 ans après : en mémoire des martyrs catholiques tués à Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondialebouton de partage sharethis

    Les chefs religieux commémorent le 77e anniversaire de la libération d'Auschwitz-Birkenau au camp de la mort, le 27 janvier 2022Crédits : Wojciech Grabowski/www.auschwitz.org

    Le 27 janvier, à l'occasion du 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz, le camp de concentration nazi en Pologne, les catholiques du monde entier se sont souvenus des saints hommes et femmes qui ont été témoins de la foi, de l'espérance et de l'amour dans l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire humaine. L'héritage de sainteté des martyrs d'Auschwitz continue d'être une source d'inspiration pour les catholiques du monde entier. Voici quelques-uns de ces martyrs et leurs histoires, classés par ordre religieux :

    Ordre des Carmes (OCD)

    Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (1891-1942), également connue sous le nom d'Edith Stein, était une catholique convertie d'origine juive. Elle est morte dans une chambre à gaz d'Auschwitz le jour même de son arrivée au camp. La sainte philosophe allemande a été canonisée le 11 octobre 1998 et proclamée co-patronne de l'Europe en 1999 par le pape Jean-Paul II.

    Edith Stein, photographiée alors qu'elle était étudiante en 1913-1914. Crédit : Domaine public
    Edith Stein, photographiée alors qu'elle était étudiante en 1913-1914. Crédit : Domaine public

    Sœur Rosa Stein (1883–1942), suivant l’exemple de sa sœur cadette, sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, se convertit au catholicisme et entra chez les Carmélites Déchaussées. 

    Les deux sœurs furent retrouvées et arrêtées dans un monastère carmélite aux Pays-Bas le 2 août 1942, et arrivèrent à Auschwitz une semaine plus tard, le 9 août, où elles moururent ensemble.

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  • Conclave  agit comme une caisse de résonance pour ceux qui dans l’Église travaillent à sa destruction

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    La révolution de genre dans l'Église se reflète dans le film Conclave

    Des femmes qui deviennent vicaires épiscopaux, des religieuses qui croient que la distinction entre hommes et femmes a été surmontée, des cardinaux qui promeuvent l'agenda LGBT, des organisations homo et trans au Vatican. C'est la réalité actuelle de l'Église et le film Conclave, nominé pour 8 Oscars, est inquiétant car il préfigure ce qui pourrait arriver...

    28 janvier 2025

    L'évêque du diocèse français de Coutances et Avranches, Mgr. Grégoir Cador a récemment annoncé la nomination d'une vicaire générale, Audrey Dubourget, qui sera donc rattachée au conseil épiscopal. Toujours dans l'archidiocèse de Bruxelles, en décembre, une déléguée épiscopale a été nommée, Rebecca Charlier-Alsberge, dont le nom a même été introduit dans la prière eucharistique. En Italie, dans l'émission Otto e Mezzo (La7), c'est à une religieuse, Paola Arosio, de censurer la décision du président américain Donald Trump de considérer uniquement les genres masculin et féminin, une décision jugée violente et décalée. avec le temps. Sur les théories homosexualistes et transsexualistes du cardinal américain Blaise Cupich vous pouvez lire cet autre article de Tommaso Scandroglio. Et puis le Pape, qui entre septembre et octobre derniers a reçu avec une grande insistance deux groupes différents d'homo et de transsexuels, mais qui promeut avant tout l'agenda LGBT, etc. dans l'Église.

    Ce ne sont là que quelques faits récents – on pourrait en citer bien d’autres – qui donnent une idée de la façon dont une véritable révolution morale est en train de s’opérer dans l’Église. De plus, un processus de distorsion du sacerdoce est en cours.

    Et ce sont des faits qui nous viennent immédiatement à l'esprit après avoir vu le film Conclave, réalisé par Edward Berger et basé sur le roman du même nom de Robert Harris, sorti en Italie à Noël et toujours présent dans les cinémas avec un bon succès auprès du public. Après tout, nous parlons d'un film nominé pour 8 Oscars, sept Golden Globes et bien d'autres prix. Ainsi, dans quelques semaines, lorsque la Soirée des Oscars aura lieu, elle sera à nouveau très d'actualité.

    Malgré cela, on pourrait aussi éviter de parler de ce film, s'il s'agissait simplement d'une énième œuvre - bien que cinématographiquement bien réalisée - dédiée au discrédit de l'Église catholique, avec des cardinaux comme protagonistes dédiés uniquement aux complots de pouvoir ou avec de lourds squelettes dans les placards. Des choses que nous avons déjà vues, pourrait-on dire.

    En réalité, l’opération Conclave  est bien plus subtile et inquiétante. Soyons clairs, tous les ingrédients du thriller vatican sont là : à commencer par la bande originale, digne d'un film de Dario Argento, qui dès les premières scènes accompagne les actions les plus ordinaires et les plus évidentes qui suivent la mort d'un pape, donnant l'impression de témoigner on ne sait quel crime. Les scandales qui surgissent progressivement au cours du conclave en cours et restent évidemment enfermés dans des salles secrètes ne manquent pas non plus : le cardinal africain avec un fils et le Canadien qui complote et paie d'autres cardinaux pour obtenir leur vote. Il y a ensuite les deux fronts opposés, progressiste et traditionaliste, strictement occidentaux, évidemment engagés dans une simple lutte de pouvoir. Le tout assaisonné, dans les rares discours importants, d'un langage politiquement correct : surtout l'homélie de la messe qui introduit le conclave, lorsque le cardinal Lawrence, le doyen qui sert de guide dans le déroulement du film, prononce un éloge du doute contre toute certitude. Un doute qui exprime aussi son sentiment dans un moment de crise de foi.

    Jusqu'à l'épilogue où, après avoir éliminé par scandale tous les principaux candidats, le jeune cardinal, originaire des banlieues, remporte des voix pour la papauté grâce à un discours très banal sur les pauvres et les guerres. Et qui cache pourtant le secret d’une nature sexuelle perçue comme intersexuée, même si la description qui en est faite relève de l’anatomie fantastique. En fin de compte, le nouveau Pape, avec toute son ambiguïté et même sa banalité, apparaît comme la seule figure vraiment positive du Sacré Collège, un homme-femme qui, en vertu de cette nature, a la douceur et la propension au dialogue - contre l'arrogance et la violence. de mâles toxiques - dont l'Église et le monde ont besoin.

    Bref, une intrigue, si l'on peut dire, pas très originale. Qu'y a-t-il donc de dérangeant dans ce film ? Que ce qui, il y a seulement un pontificat, aurait été considéré comme une œuvre de fantasy-religion, à l'instar du Da Vinci Code pour ne citer qu'un exemple, apparaisse aujourd'hui dramatiquement réaliste. Les discours des cardinaux dans le film, qui ne font aucune référence concrète aux raisons de la foi, sont terriblement similaires à ceux entendus sur les lèvres de tant de prélats aujourd'hui, y compris l'éloge du doute, « l'Église n'est pas la tradition » et ainsi de suite. En effet, des choses bien pires sont entendues et vues dans la réalité.

    Lorsqu'un évêque promeut une exposition blasphématoire et qu'un autre approuve la restauration rapide dans une église avec la justification que "Jésus approuverait", pourquoi voulez-vous qu'un cardinal obsédé par la peur de devenir pape soit le candidat traditionaliste ?
    Si l'on veut, la réalité illustrée par les faits évoqués au début est déjà plus avancée que ce que l'on voit dans le film. Au point que l’élection comme Pape d’un cardinal intersexe ou même transsexuel, aujourd’hui – après le pontificat actuel – n’est plus une religion fantaisiste.

    La première pensée qui vient à l'esprit en sortant du cinéma est en effet qu'aujourd'hui cet épilogue serait dramatiquement possible, en effet on se demande s'il n'est pas déjà arrivé qu'un prêtre ou un évêque se trouve exactement dans cet état. On se souvient qu'il y a trois ans, le diocèse de Turin avait accepté de confirmer une femme qui était « devenue » un homme avec le nouveau nom et le nouveau sexe ; et nous pouvons être sûrs qu'ailleurs dans le monde occidental nous ne sommes plus scandalisés par des cas de ce genre. La pression croissante pour l’acceptation des candidats homosexuels au sacerdoce dans les séminaires va dans le même sens.

    Dans le film, le pape décédé apprend la situation de l'évêque intersexué et malgré cela le nomme cardinal, il lui dit "Vas-y". N'est-ce pas une situation qui nous est familière ? N'avons-nous pas vu ces dernières années la brillante carrière de personnalités ouvertement pro-LGBT comme le cardinal Cupich ou le cardinal Robert W. McElroy, promu ces dernières semaines archevêque de Washington ?

    En fin de compte, Conclave  agit comme une caisse de résonance pour ceux de l’Église qui travaillent à sa destruction, rendant un épilogue comme celui du film familier et acceptable pour un large public, y compris les catholiques.

  • La foi est bonne pour votre famille et vos enfants : quelques preuves et encouragements

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    De sur le CWR :

    La foi est bonne pour votre famille : quelques preuves et encouragements

    La plupart des Américains (mais pas seulement) se soucient effectivement du développement spirituel de leurs enfants, mais il existe encore dans la société moderne un courant hostile à « imposer » sa foi.

    Les recherches démontrent systématiquement que la religion est bénéfique pour vous et vos enfants. L’importance de transmettre la foi à vos enfants n’est peut-être pas un point controversé pour les lecteurs d’un site Web catholique, mais les parents peuvent être encouragés à savoir que les preuves soutiennent largement l’éducation catholique. Bien que les données soient convaincantes, notre obligation de transmettre la foi est basée sur la recherche.

    Comme nous le verrons plus loin, la Bible nous exhorte explicitement à élever nos enfants dans la foi. Le Catéchisme de l’Église catholique insiste sur nos devoirs : « Par la grâce du sacrement du mariage, les parents reçoivent la responsabilité et le privilège d’évangéliser leurs enfants . » (paragraphe  2225 ; italiques dans l’original). Les résultats positifs associés à une évangélisation réussie de nos propres enfants sont bien documentés.

    Le professeur Christian Smith a mené une étude nationale sur la jeunesse et la religion, en interrogeant un large groupe de jeunes à plusieurs reprises sur plusieurs années et en donnant naissance à un certain nombre d’ouvrages et d’articles universitaires. Lorsque Smith a étudié les catholiques âgés de 18 à 23 ans, dans son livre Young Catholic America paru en 2014 , il explique en détail comment les catholiques pratiquants sont plus susceptibles d’être en bonne santé physique et plus susceptibles d’être heureux.

    Le livre de 2010 du professeur Kendra Creasy Dean, Almost Christian: What the Faith of Our Teenagers is Telling the American Church, utilise également certaines des données de cette étude pour conclure :

    Bien que les jeunes religieux n’évitent pas les comportements et les relations problématiques, ceux qui participent à des communautés religieuses sont plus susceptibles de réussir à l’école, d’avoir des relations positives avec leur famille, d’avoir une vision positive de la vie, de porter leur ceinture de sécurité – la liste est longue, énumérant un éventail de résultats pour lesquels les parents prient.

    Les chercheurs mormons sont parvenus à des conclusions similaires. D’autres chercheurs  notent que :

    Il existe une littérature abondante dans les sciences sociales et comportementales sur les associations entre religion, spiritualité et bien-être à l’âge adulte. Selon les types de mesures de la religiosité et de la spiritualité utilisées et les résultats évalués, les résultats obtenus chez les adultes soutiennent des associations positives faibles mais significatives entre la religiosité et les composantes du bien-être, notamment la toxicomanie, la santé mentale, la santé physique et la satisfaction générale dans la vie.

    Stephen Cranney,  professeur  à l’Université catholique d’Amérique et spécialiste des données,  explique simplement : « La religion est presque toujours associée au fait d’être plus heureux. » Cranney fait remarquer que nous savons désormais beaucoup de choses sur « si les personnes religieuses ou non religieuses sont plus heureuses » du point de vue des « statistiques et des preuves empiriques ».

    En analysant des centaines d’articles sur la relation entre la santé et les mesures de la religion et de la santé ou du bonheur, la grande majorité des études montrent que les personnes religieuses sont plus heureuses. En examinant les données de 25 pays, le professeur Ryan Burge  a découvert  un lien entre le fait d’être religieux et le bien-être autodéclaré, en particulier chez les personnes religieuses aux États-Unis.

    Des écrivains célèbres, comme l'actuel vice-président JD Vance,  font également référence à ce type de recherche. Si les stéréotypes médiatiques peuvent dépeindre les croyants comme malheureux, les faits montrent le contraire.

    Bien sûr, la preuve que la transmission de la foi conduit à de bons résultats n’est pas la raison pour laquelle j’enseigne la foi à mes enfants. Je les élève dans la foi catholique parce que je crois que c’est la vérité. Je ne trouve rien dans la Bible ou dans notre tradition qui recommande aux enfants de se faire leur propre opinion sur la foi.

    Dans le Deutéronome, par exemple, juste après le célèbre verset Shema (Écoute, Israël), les Israélites reçoivent l’instruction suivante : « Ces paroles que je te prescris aujourd’hui seront dans ton cœur ; tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. » (Deutéronome 6:4-7).

    Le Psaume 78 rejette l’idée de cacher la foi à ses enfants et encourage plutôt les parents à « raconter à la génération future les hauts faits de l’Éternel, sa puissance et les prodiges qu’il a accomplis ». Dieu « a commandé à nos pères de l’enseigner à leurs enfants, afin que la génération future les connaisse, les enfants à naître, et qu’ils se lèvent et les racontent à leurs enfants, afin qu’ils mettent leur espérance en Dieu, qu’ils n’oublient pas les œuvres de Dieu et qu’ils observent ses commandements… » (Psaume 78:4-7).

    Cette réflexion ne se limite pas à l’Ancien Testament. Saint Paul exhorte les pères à élever leurs enfants « dans la discipline et l’instruction du Seigneur » (Ep 6, 4).

    La plupart des Américains se soucient  en effet du développement spirituel de leurs enfants, mais il existe encore dans la société moderne une certaine opposition à ce que l'on « impose » sa foi. De temps à autre, on rencontre des gens, parfois  même des gens intelligents,  qui prétendent que les parents ne devraient pas imposer leur religion à leurs enfants.

    Cette idée moderne de laisser vos enfants choisir leur religion ne fait pas partie de notre foi, alors que la Bible et le Catéchisme nous confient la responsabilité d’élever nos enfants dans la foi. C’est également une approche malsaine. Vous n’auriez pas l’impression de manipuler vos enfants si vous leur serviez des bagels au lieu de brownies glacés au petit-déjeuner ; vous ne devriez pas vous sentir mal de leur transmettre la foi.

    Le monde peut être en désaccord, mais il a tort.

  • Belgique : la Commission de contrôle de l’euthanasie débordée

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Belgique : la Commission de contrôle de l’euthanasie débordée

    27 janvier 2025

    Le 22 janvier, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie en Belgique a publié son 11e rapport bisannuel destiné à la Chambre des représentants. Elle alerte sur le manque criant de moyens. « Sans un renfort immédiat, la continuité des activités de la Commission sera inévitablement mise en péril » pointe-t-elle.

    Alors que le nombre d’euthanasies pratiquées dans le pays ne cesse d’augmenter (cf. Belgique : les euthanasies en hausse de 15% par rapport à 2022) et que les profils des patients qui y ont recours sont de plus en plus divers (cf. Eva, 16 ans : une euthanasie et 5 organes prélevés), les moyens alloués sont restés « inchangés depuis 2003 », année de création de la Commission. L’instance demande donc de « renforcer le cadre administratif et les moyens humains » de façon urgente.

    Actuellement, deux secrétaires doivent « gérer plus de 3.500 dossiers par an, en plus d’un ensemble croissant de tâches ». Un « déséquilibre frappant » par rapport aux institutions existant dans d’autres pays comme les Pays-Bas relève le rapport. La rémunération des membres est en outre « totalement disproportionnée » par rapport au travail accompli considère la commission. En effet, seules les réunions sont prises en compte et rétribuées à hauteur de 20 euros. « Cette rétribution insuffisante nuit à l’attractivité des mandats et au renouvellement des membres » indique le rapport. 

    Le développement d’un formulaire électronique permettant la dématérialisation des procédures de déclaration « est bloqué depuis 2023 » déplore par ailleurs l’instance qui demande que le projet soit rapidement finalisé.

    Enfin, la Commission recommande la création d’un département dédié à la gestion de l’euthanasie. Il permettrait de faire le lien entre le service public fédéral de la justice et celui de la Santé publique. Il pourrait aussi encourager la réalisation d’études sur la fin de vie (cf. Fin de vie : une étude documente l’impact de l’euthanasie sur les soins palliatifs).

    En 2022-2023, la Commission a considéré que toutes les déclarations d’euthanasies reçues répondaient aux conditions de la loi. Aucun dossier n’a été transmis à la justice, et aucune « difficulté majeure » n’a été relevée (cf. Euthanasie en Belgique : la Chambre adopte le système de sanctions « graduel »).

    Source : Le spécialiste (22/01/2025)