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Actualité - Page 27

  • Un témoignage fort de Mgr Rey et ses projets pour l'avenir

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    De Philippe Marie sur Tribune Chrétienne

    Pour Tribune Chrétienne, Monseigneur Rey livre un témoignage fort et évoque ses projets pour l’avenir

     
    "Il faut que le séminaire de la Castille garde son âme, son originalité et son charisme propre."

    4 février 2025

    Il est souvent dit que les voies du Seigneur sont impénétrables. Pourtant, parfois, la Providence se manifeste de manière étonnante, orchestrant des événements et des rencontres à des moments clés de notre vie. Ce fut le cas ce mardi 4 février 2025, lors d’un voyage en train en direction de Toulon, où j’ai eu la chance, non pas un simple hasard, mais par un signe du destin, de rencontrer Monseigneur Rey, évêque émérite du diocèse de Toulon. Cette rencontre, totalement improvisée, a pris une tournure significative lorsque Monseigneur m’a spontanément livré ses réflexions sur sa démission forcée.

    Dans un monde où l’Église semble parfois perdre de vue ses racines spirituelles au profit de structures ou de logiques bureaucratiques, Monseigneur Rey a souligné les points d’attention, notamment pour l’avenir du séminaire.

    Il a exprimé son inquiétude par rapport à la très forte diminution du nombre d’entrées au séminaire de la Castille, un lieu cher à son cœur : « Il faut que le séminaire de la Castille garde son âme, son originalité, son charisme propre pour faire en sorte que l’ADN du séminaire soit préservé et soit inspirant pour les jeunes qui se posent des questions sur leur vocation » et de rajouter « il faut que ce séminaire porte les repères fondamentaux qui sont l’attachement au Magistère de l’Eglise, l’accueil et l’accompagnement des différentes sensibilités, spirituelles et liturgiques (les traditionnalistes en particulier), mais aussi l’orientation missionnaire. ».

    Monseigneur Rey a souligné que, bien que les normes et les structures de l’Église soient nécessaires pour l’harmonisation et la solidité de la formation, « elles ne doivent pas étouffer le dynamisme et la créativité car la bureaucratie peut être un frein à l’épanouissement », mettant en lumière un problème de fond au sein de l’Église actuelle : « Trop souvent, les règles rigides masquent l’essence spirituelle de la formation des prêtres. »

    Comme l’a rappelé récemment le souverain Pontife aux recteurs de séminaires français venus le rencontrer à Rome, il faut savoir accepter la diversité des sensibilités et des parcours des vocations des séminaristes.

    Monseigneur Rey a également évoqué ses projets à venir, notamment à Paris.

    Il prévoit de continuer, comme il l’a déjà fait, à s’investir dans l’accompagnement d’initiatives missionnaires, avec notamment la mise en réseau d’influenceurs et d’incubateurs de projets pastoraux. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de donner un nouvel élan à l’engagement chrétien dans un monde de plus en plus sécularisé et, en même temps, dans un contexte où les attentes spirituelles de transcendance, de sacré et d’intériorité sont fortes, particulièrement chez les jeunes :

     « Le nombre croissant de jeunes catéchumènes et de nouvelles générations de convertis témoigne de cette quête de spiritualité, de transcendance et de sacralité qui traverse notre société. » a-t-il affirmé.  Et de poursuivre : « De même, l’Église doit vraiment s’investir et augmenter sa présence active et missionnaire sur les réseaux sociaux, inspirée de l’exemple éloquent de Monseigneur Baron, évêque américain de Winona-Rochester ».

    Ce réseau aura pour vocation de connecter des initiatives missionnaires portées par une nouvelle génération de croyants, dans un espace d’incubation spirituelle pour de nouvelles vocations et initiatives : « Une démarche essentielle pour insuffler un vent de renouveau dans la manière dont les chrétiens vivent et partagent leur foi au quotidien », précise l’évêque.

    Interrogé sur sa participation au pèlerinage de Chartres, Monseigneur Rey, tout en restant très attentif au témoignage et au rayonnement de ce pèlerinage porté par des milliers de pèlerins, a déclaré qu’en fonction de ses disponibilités, comme il l’avait déjà fait en 2022, il verra s’il peut y participer en lien avec Monseigneur Christory, évêque de Chartres.

  • Quand les talibans sévissent à Bruxelles

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    L' "Opinion" de Jean de Codt, magistrat, publiée dans la Libre de ce 4 février 2024 : 

    Les talibans sont-ils parmi nous ?

    La relégation de la sculpture de Victor Rousseau n'est pas un fait isolé. Un messianisme terrestre veut réaliser, de force si nécessaire, un paradis, celui d'une société bienveillante et égalitaire, vivant sur une terre immaculée. Mais qui est le juge de ce qui est pur ?

    Voici un quart de siècle, la communauté internationale apprenait avec effarement la destruction, à la dynamite et à la pelleteuse, de trois statues géantes, datées du VIe siècle de notre ère, situées à Bamyan en Afghanistan. Représentant le prince Siddharta Gautama, dit "l'Éveillé" ou "Bouddha", ces œuvres monumentales, héritées de la période préislamique, n'étaient plus en phase avec la société théocratique recherchée par les "talibans", ou étudiants en théologie, qui avaient pris le pouvoir à Kaboul.

    Depuis l'antique Égypte

    C'est une expérience humaine éternelle : l'heure est rarement à la transmission. La tentation est plutôt d'affirmer notre supériorité en effaçant des héritages jugés encombrants. Un autre exemple peut être trouvé dans la haute Antiquité égyptienne : d'un règne à l'autre, les autorités ordonnaient le martèlement des cartouches contenant le nom des pharaons dont la présence dans l'espace public était devenue inopportune.

    Rien de nouveau sous le soleil. Il y a quelques jours, la presse nous apprenait, sur un ton dont la neutralité cachait mal la stupéfaction, la décision du gouvernement bruxellois, pourtant en affaires courantes, de ranger au magasin des accessoires l'œuvre monumentale du sculpteur belge Victor Rousseau, intitulée 'La maturité', qui embellit depuis cent ans un square du centre de Bruxelles. Le reproche adressé par ces sévères censeurs aux six personnages sculptés dans le marbre de Carrare, est également de n'être plus en phase avec la société actuelle. Du moins est-ce la justification avancée par l'exécutif bruxellois qui, quoique sortant et bientôt sorti, se sent habité par l'urgence de prendre position sur ce que doit être notre "vivre-ensemble". Il définit celui-ci comme étant fondé sur le rejet de toute vision patriarcale des rapports sociaux et familiaux.

    Assurément, comparaison n'est pas raison. Le chef-dœuvre de Victor Rousseau, grand prix de Rome en 1911, ne sera pas mis en pièces, mais seulement déplacé au square Gutenberg, à proximité du quartier européen. Il faut croire que l'air qu'on y respire est différent, moins intolérant à l'obsolescence des œuvres d'art. La statue ne quittera donc pas, si on comprend bien, l'espace public. On nous le promet du moins, et on assure même que ce sera pour son bien, car elle sera restaurée.

    Valeurs désuètes

    Ce qui inquiète, c'est l'affirmation de l'exécutif affirmant qu'il y va d'une œuvre dont l'iconographie et les valeurs sont "désuètes ". On pourrait se demander d'abord, de quel droit et avec quelle légitimité une autorité politique ou administrative pourrait déclasser une œuvre d'art au nom de sa prétendue désuétude. Sommes-nous obligés de partager ce verdict ?

    Aurions-nous perdu le droit de penser ? Le droit d'aimer ? Est-il criminel de considérer que la famille traditionnelle n'est pas une structure frappée de caducité, même si ceux qui la rejettent font plus de bruit que ceux, nombreux encore, qui s'y tiennent ?

    On aimerait bien, ensuite, savoir jusquoù ira la condamnation de l'art en tant que témoin et interprète de l'époque où il a surgi. Victor Rousseau est issu dune humble lignée de tailleurs de pierre. Repéré par Joseph Poelaert, il a travaillé sous sa direction au chantier du palais de justice de Bruxelles. Voilà bien un monument qui "n'est plus en phase" avec la justice actuelle. Son architecture et sa décoration sculptée renvoient à d'anciens héritages gréco-romains, imbibés de stéréotypes figés sur la famille et le pouvoir masculin. Va-t-on, pour autant, vouer aux gémonies la phénoménale colonnade de la place Poelaert ? Il est vrai que l'énormité de la bâtisse oppose, aux velléités de la déplacer, une pesanteur insurmontable.

    "Le sculpteur de l'âme"

    On a dit de Victor Rousseau qu'il était "le sculpteur de l'âme". Il faisait plus qu'habiller les formes. Il donnait un souffle de vie à la matière. Sa sculpture est marquée par le rythme et le mouvement. Elle puise son inspiration dans la représentation du corps féminin dont l'artiste dévoile la sensualité avec retenue. Est-il possible que cette grâce ne soit plus en phase avec notre temps ? Je ne peux y croire.

    Peut-être y a-t-il une autre explication. Notre temps semble traversé par une sorte de messianisme terrestre. Il s'agit de réaliser, de force si nécessaire, un paradis, celui d'une société bienveillante et égalitaire, vivant sur une terre immaculée. Pour y arriver, ce courant de pensée met en place une police de la pensée, une inquisition qui cherche à purger notre passé historique et culturel de ses impuretés. Mais qui est le juge de ce qui est pur ?

    La relégation de la sculpture de Victor Rousseau n'est pas un fait divers, isolé, et insignifiant. Elle s'inscrit dans un mouvement profond de déconstruction du passé et de rétrécissement de l'avenir. On déboulonne les statues. Godefroid de Bouillon est toujours là, place Royale, mais il ne perd rien pour attendre.

    À la tête de mon lit

    Lorsque j'étais enfant, mon père avait accroché à la tête de mon lit un petit cadre contenant une phrase calligraphiée. Je l'ai lue si souvent quelle s'est gravée dans ma mémoire : "Garder sa raison au milieu des fous, sa foi au milieu des superstitions, sa dignité au milieu des caractères amoindris et son indépendance parmi les moutons de Panurge, c'est, de tous les miracles, le plus rare, le plus beau et aussi le plus difficile à accomplir."

    Si l'on veut que la liberté fleurisse encore sur notre terre, il est temps de se retrousser les manches et de prendre quelques bonnes résolutions. En voici trois : arrêtons de penser comme tout le monde c'est-à-dire de penser comme ceux qui ne pensent pas ; retrouvons la fierté de ce que nous sommes et de ce que notre civilisation a apporté au monde ; créons enfin un syndicat de la liberté d'expression afin de voler au secours de tous ceux que la culture de l'annulation s''emploie à culpabiliser et à réduire au silence.

  • L'édition revue et largement complétée des "Habits neufs du terrorisme intellectuel" vient de paraître

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    Des propos recueiillis par Christophe Geffroy sur le site de la Nef (février 2025) :

    Les habits neufs du terrorisme intellectuel | Jean Sévillia | Perrin

    Les habits neufs du terrorisme intellectuel : entretien avec Jean Sévillia

    Jean Sévillia, journaliste, essayiste et historien, est chroniqueur au Figaro Magazine, il nous offre ici une édition largement revue de son best-seller de 2000, la moitié de l’ouvrage étant inédite.

    La Nef – Qu’est-ce que le « terrorisme intellectuel » et quelle en est l’origine ? Comment reliez-vous ce phénomène à celui du « politiquement correct » ?
    Jean Sévillia – Il s’agit d’un mécanisme qui s’est mis en place dans l’immédiat après-guerre, quand le parti communiste occupait une position hégémonique dans le monde intellectuel. Il consistait à classer dans le camp du Bien, au prix de mensonges, d’omissions et d’amalgames, tous ceux qui avaient combattu l’occupant pendant la guerre, et a contrario de placer dans le camp du Mal tous ceux qui avaient collaboré avec les nazis, que ce soit vrai ou non. Cette vision manichéenne a permis de ranger le communisme dans les valeurs positives et l’anticommunisme dans les négatives. Par la suite, l’idéologie dominante a changé. Après le stalinisme, dans les années 1960, on est passé au tiers-mondisme avec le culte de Mao ou Fidel Castro ; dans les années 1970 au déconstructivisme façon pensée 68 ; dans les années 1980 à l’antiracisme et à l’antifascisme (en l’absence de fascisme) ; dans les années 90 au droit-de-l’hommisme, etc. À chaque fois, les opposants étaient caricaturés, diabolisés et rangés dans le camp du Mal par les représentants du prétendu camp du Bien. Le terrorisme intellectuel est la mise en œuvre du politiquement correct du moment par une minorité qui exerce une véritable dictature dans le domaine des idées.

    Le « terrorisme intellectuel » est-il le fait de la seule gauche ?
    Dans l’absolu, non. Il se trouve qu’en France, pour un certain nombre de raisons historiques et sociologiques, les secteurs de la société qui contribuent à forger les mentalités et les représentations des citoyens sont massivement orientés à gauche : l’Éducation nationale, la presse écrite et le système médiatique (plus des deux tiers des journalistes votent à gauche et même très à gauche), l’Université, le monde de la recherche scientifique, les grandes institutions culturelles, le milieu associatif. En face, la droite institutionnelle ne s’est jamais vraiment intéressée au débat d’idées, partant du principe qu’il vaut mieux abandonner la culture à la gauche, comme on donne un os à ronger à son chien, pour mieux se concentrer sur la gestion économique du pays et la géopolitique. Fatale erreur qui a laissé libre cours à une succession de vagues idéologiques qui ont imprégné la société en profondeur. J’ajoute que la droite populiste ne se signale pas spécialement par son appétit pour le débat intellectuel. Par conséquent, si la droite a participé au terrorisme intellectuel, c’est passivement, en n’apportant pas de réponse de fond aux idées fausses, en ignorant les enjeux concrets qui existent derrière les questions intellectuelles.

    Comment le « terrorisme intellectuel » a-t-il évolué entre 2000, année de la première édition de votre livre, et aujourd’hui ? Quels sont ses nouveaux avatars et que disent-ils de notre époque ?
    Sur le plan idéologique, nous avons assisté à une forte accentuation des questions dites sociétales dans le sens d’un bouleversement des repères anthropologiques traditionnels (mariage pour tous, PMA, transition de genre, etc.), et à l’apparition, au sein de la nébuleuse du wokisme, d’un courant explicitement racialiste et communautaire (l’islamo-gauchisme). Pour le reste, la dominante idéologique n’a pas varié. Ce qui est nouveau, c’est la démultiplication des moyens de communication (naissance des chaînes d’information en continu, développement du tout écran et notamment du téléphone mobile que tout le monde a sur soi et qui est à la fois un poste de radio, un téléviseur et un ordinateur connecté à Internet). Nouveauté également, l’invention, au début des années 2000, des réseaux sociaux, devenus depuis un phénomène massif. Autant de canaux qui, aspect positif, sont des moyens d’expression pour la pensée libérée du politiquement correct, mais aussi, versant négatif, autant de portes d’entrée du terrorisme intellectuel. Les réseaux sociaux, par ailleurs, qui cultivent la polémique et la petite phrase qui feront du buzz mais qui peuvent aussi déboucher sur des procès car nous assistons à une judiciarisation croissante du débat d’idées, ne sont guère une école de formation des esprits. Dès lors qu’ils existent, il faut les utiliser, mais à bon escient, sans jamais en être prisonnier.

    Voyez-vous un signe d’espoir ?
    Oui, parce que des brèches ont été ouvertes, depuis une quinzaine d’années, dans la citadelle du politiquement correct, et que les plus anciens combattants ont été rejoints par une jeune génération brillante. C’est un progrès, mais cela ne signifie pas que la bataille est gagnée.

    Propos recueillis par Christophe Geffroy

    Jean Sévillia, Les habits neufs du terrorisme intellectuel, préface de Mathieu Bock-Côté, Perrin, 2025, 414 pages, 23 €.

  • Les guerres contre la religion en Europe

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    De John M. Grondelski sur Crisis :

    Les guerres contre la religion en Europe

    Les récentes attaques contre la religion en Europe montrent que le pays qui a porté le christianisme à maturité a désespérément besoin d’être réévangélisé.

    Malgré tous les discours sur la « diversité » et l’« inclusivité » dans l’Église et dans le monde, les catholiques aux États-Unis (et en particulier les théologiens catholiques) sont devenus quelque peu insulaires et provinciaux. Lorsque j’ai commencé à étudier la théologie dans les années 1970 et 1980, les traductions d’ouvrages de théologiens européens étaient monnaie courante chez les éditeurs catholiques. Aujourd’hui, elles sont rares, tandis que la plupart des éditeurs catholiques se contentent soit de poudre de spiritualité vaporeuse, soit d’une version de l’amélioration personnelle « à faire soi-même » avec un peu d’eau bénite.

    Je fais ces observations à la lumière de deux histoires que j’ai récemment lues en Europe et qui n’ont pas eu beaucoup de diffusion aux États-Unis, alors qu’elles auraient dû l’être.

    En Pologne, une pétition a été déposée auprès du Parlement pour interdire la confession pour les moins de 18 ans. Son objectif est, apparemment, de protéger les mineurs contre les abus sexuels. Elle qualifie la confession d'instrument de contrôle médiéval.

    Il ne faut pas oublier qu'il existe en Pologne une minorité virulente qui est anti-catholique. Il s'agit de l'assortiment habituel de dissidents sexuels, notamment menés par des femmes honteuses du fait que la Pologne soit presque le dernier pays à protéger la vie humaine à naître et de vieux communistes qui cherchent d'une manière ou d'une autre à retrouver ce sentiment de « nous sommes aux commandes ». On y trouve également quelques catholiques qui se détestent eux-mêmes.

    La Constitution impose au Parlement de traiter les pétitions qui lui sont valablement soumises. Une pétition similaire avait déjà été rejetée pour vice de forme.

    Etant donné que même les communistes imposés à la Pologne par les Russes ont généralement évité toute confrontation directe avec l’Eglise, il ne faut pas s’attendre à ce que les sycophantes laïcistes de Bruxelles, qui entourent le Premier ministre Donald Tusk, se précipitent sur ce troisième rail. Ils admettent déjà au moins que la liberté de religion, garantie par la Constitution polonaise et surtout par leurs chers « traités européens », ferait obstacle à cette démarche. Après tout, si l’on ne peut pas se confesser, on ne peut théoriquement pas recevoir la communion ou d’autres sacrements de la vie, du moins dans certaines circonstances. 

    Mais le fait que cet effort ait été déployé même dans une Pologne catholique (certes en déclin) en dit long. D’abord, que la Pologne reste la « nouvelle Irlande », la cible d’une élite à l’intérieur et à l’extérieur du pays qui cherche à séparer la culture nationale de ses racines catholiques. Ensuite, que l’échec de l’Église – surtout sous le pape François – à procéder à des « incendies contrôlés » pour nettoyer les broussailles, la paille et les mauvaises herbes des prêtres prédateurs entrave la réforme ecclésiastique et érode la confiance générale. Ce qui a valu à Rupnik et McCarrick d’être punis, ce ne sont pas leurs aventures sexuelles, mais l’absolution de leurs « complices » dans la confession.

    Les Polonais ont au moins un argument en leur faveur : cette pétition émane des anticatholiques habituels. C'est mieux qu'en Allemagne où, comme je l'ai observé en avril dernier, c'est une commission de l'archidiocèse de Fribourg qui a voulu interdire la confession aux mineurs jusqu'à l'âge de la confirmation (dans ce diocèse, vers 15 ans). Sous couvert de prévenir les abus, elle a aussi ravivé la vieille agitation des années 70 qui ne veut pas disparaître : supprimer la première confession avant la première communion.

    Lire également : Pologne : « Traitement inhumain » contre le père Olszewski

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  • Les premières décisions de Trump révèlent les dommages causés par la complicité du Vatican avec le mondialisme dirigé par les démocrates

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    D'Edward Pentin sur son blog :

    Les premières décisions de Trump révèlent les dommages causés par la complicité du Vatican avec le mondialisme dirigé par les démocrates, selon un universitaire italien

    À peine quinze jours après le début de la présidence Trump, les dégâts causés par l'alliance trop étroite du pape et du Vatican avec le mondialisme dirigé par les démocrates sur diverses questions morales deviennent évidents, a déclaré le chef d'un groupe de réflexion de l'Église italienne.

    Dans un commentaire du 29 janvier intitulé « Trump et le Vatican : la guerre en cours », le professeur Stefano Fontana a écrit que les premières décisions politiques de l'administration Trump ont révélé à quel point l'alignement étroit du Vatican sur un programme mondialiste progressiste a causé « de grands dommages » en affaiblissant sa voix sur un certain nombre de questions morales graves.

    Fontana est directeur de l' Observatoire international Cardinal Van Thuan sur la doctrine sociale de l'Église, un organisme de recherche fondé en 2003 qui met l'accent sur la fidélité à l'enseignement social établi de l'Église. L'évêque Giampaolo Crepaldi, ancien secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix, a contribué à la fondation de l'observatoire et y contribue régulièrement.

    Décrivant le mondialisme comme un « système post-démocratique totalitaire » et « élitiste », Fontana a déclaré qu’il a réuni un large éventail d’institutions puissantes gérées par le Parti démocrate américain et comprenant les grandes entreprises technologiques, les médias, le monde universitaire, les institutions « philanthropiques », les gouvernements, les agences internationales et les dirigeants de l’Union européenne. Parmi les questions clés qu’il a promues figuraient l’immigration illimitée, l’idéologie du genre et un programme vert radical.

    L'existence de ce système, a-t-il dit, est désormais confirmée par le fait que nombre de ses partenaires changent d'orientation sur certaines politiques à la suite du retour au pouvoir de Trump. Dans le même temps, Fontana estime que la nouvelle administration Trump a « ouvert la porte à un contre-système ».

    Quant au rôle de l'Église, il estime qu'il existe « de nombreuses raisons » de soutenir que ses dirigeants ont « contribué à ce système totalitaire », et il a souligné « de nombreuses convergences » telles que les objectifs de l'administration Biden, du Forum économique mondial, de la Commission européenne et de l'OMS « pour n'en citer que quelques-uns ».

    Il a notamment écrit que les dirigeants de l'Église catholique n'ont pas réussi à libérer l'Église de ce « pouvoir idéologique dominant » et « des mailles d'un système ». Dans le même temps, il a déclaré qu'ils n'ont pas réussi à soutenir les évêques qui étaient prêts à lui résister, par exemple en refusant la Sainte Communion à des politiciens catholiques pro-avortement tels que Biden ou Nancy Pelosi.

    Au lieu de cela, a-t-il déclaré, le Vatican a envoyé des « messages de soutien et de bons vœux » à Klaus Schwab, le fondateur du Forum économique mondial, en faisant valoir que le WEF « pourrait faire beaucoup pour le bien commun ». Fontana a souligné ce qu’il considère comme une contradiction entre servir le bien commun et prôner une immigration incontrôlée, un « totalitarisme sanitaire » pendant la pandémie de COVID et promouvoir une idéologie climatique qui « manque de fondements scientifiques et apporte la pauvreté aux masses travailleuses ».

    « Tout cela et bien plus encore démontre une ligne d’obséquiosité envers le système actuel de contrôle social », écrit Fontana, ajoutant que les politiques que l’Église a soutenues, « soit en les proposant elle-même, soit en gardant le silence sur leurs aspects négatifs, ont causé de grands dommages ».

    Fontana a également cité comme exemple de cette complicité la faible voix de l’Eglise en matière d’avortement et d’idéologie du genre. « Sa voix est devenue faible et presque absente, préférant intervenir sur les questions d’immigration et d’environnement », a-t-il écrit. « Mais entre-temps, le système libéral mondial a étendu le droit [à l’avortement] à la naissance, l’inscrivant dans la Constitution  comme en France, le déclarant comme un droit de l’homme comme au Parlement européen , et de nombreux pays légalisant la distribution de pilules abortives par correspondance. »

    « Lorsque, grâce aux nominations faites par Trump lors de son premier mandat, la Cour suprême a aboli la législation précédente comme inconstitutionnelle et a redonné compétence en la matière aux États, le Vatican en a tout simplement pris acte », écrit Fontana. « Maintenant, Trump libère les pro-vie emprisonnés, mais l’Église n’a mobilisé aucune protestation pour leur défense. On n’a pas entendu un mot. »

    Il a ajouté qu'aucun évêque n'a exprimé de regrets pour avoir fermé des églises et des sanctuaires en obéissance à l'OMS pendant la pandémie, « d'avoir soutenu les mensonges intéressés de virologues payés » et d'avoir forcé les prêtres de son diocèse à se faire vacciner.

    Fontana a également noté que le pape François n'a pas corrigé son slogan selon lequel se faire vacciner contre le Covid était « un acte d'amour », et a ajouté que, pour lui, les actions et les déclarations de l'Église concernant l'idéologie du genre montrent que l'Église n'est « pas disposée à mener une quelconque bataille sur ce sujet ».

    « L'homosexualité est désormais acceptée comme quelque chose de naturel : 'Dieu nous aime tels que nous sommes' », a-t-il écrit, citant des paroles récentes du pape François à une personne transgenre et citant Fiducia Supplicans qui autorise les bénédictions non liturgiques des couples de même sexe.

    Fontana a également souligné la « reconnaissance légale des couples homosexuels » par l'Église, jusqu'alors interdite, et le cardinal Blase Cupich s'est déclaré en faveur de l'adoption par les couples de même sexe.

    En résumé, Fontana a déclaré que l’alignement de l’Église sur ces politiques de mondialisme a entraîné des dommages à la société, des crises économiques, des tensions sociales et un affaiblissement de l’enseignement de l’Église sur des questions morales clés.

  • Les chrétiens syriens "invités" à se convertir à l'Islam

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    Du Tagespost :

    Malgré les promesses du nouveau régime

    Les chrétiens syriens appelés à se convertir

    Selon l'organisation humanitaire Aide à l'Église en Détresse, la ségrégation, le port du voile forcé, la conversion forcée et les attaques contre les chrétiens se produisent dans certaines régions de Syrie.

    3 février 2025

    Depuis la chute du régime d'Assad, la liberté religieuse des chrétiens en Syrie semble avoir été restreinte . Comme l'a rapporté lundi l'organisation humanitaire catholique Aide à l'Église en Détresse (AED), cette discrimination de la part des islamistes se produit de manière sporadique et plus fréquemment dans certaines régions du pays. Jusqu’à présent, aucune déclaration générale ne peut être faite sur la manière dont les chrétiens sont traités : il existe de grandes différences régionales.

    Selon des sources locales de l'organisation humanitaire en Syrie, dans « certains endroits » des « sièges séparés pour les femmes et les hommes dans les transports publics » sont en train d'être installés. Dans certains endroits, l’obligation pour les femmes de porter le voile est à nouveau activement appliquée. Selon la déclaration de l'Aide à l'Église en Détresse, l'absence d'une administration unifiée après le coup d'État déterminerait le succès de ces mesures.

    Des incidents se produisent également dans les zones chrétiennes

    La situation des chrétiens dans les villes de Homs et Hama, dans l’ouest de la Syrie, est particulièrement précaire : « Les gens évitent de sortir dans la rue après 17 heures. « Il y a des djihadistes en déplacement qui utilisent des mégaphones pour appeler les gens à se convertir à l'islam », expliquent les contacts de l'organisation humanitaire ACN. Les femmes qui apparaissent sans voile en public s’exposent à de fortes critiques publiques. « La peur y est très grande. « Beaucoup de chrétiens restent à la maison et ne peuvent pas aller travailler. »

    Des conditions complètement différentes sont observées dans la région frontalière avec le Liban, où la majorité de la population est chrétienne. Dans la « Vallée des Chrétiens », la situation est « largement pacifique ». Les incidents se produisent uniquement sur les voies d’accès. « Il y a des cas où des chrétiens ont été invités à se convertir à l’islam à des barrages routiers. « S'ils refusent, ils seront empêchés de poursuivre leur voyage », a rapporté une personne de contact au sujet des incidents. Certains voyageurs ont même été volés.

    L’ambiance est à « un optimisme prudent »

    Bien que les dirigeants islamistes aient déclaré après le changement de régime qu'ils voulaient respecter la liberté religieuse, de nombreux chrétiens ont encore considéré cette promesse « avec scepticisme », selon l'ACN. Les contacts ont néanmoins fait état d'un état d'esprit « prudemment optimiste », alors que l'organisation humanitaire a dû garder ses sources d'information « anonymes pour des raisons de sécurité ».

    Dans la capitale Damas, qui est un centre médiatique et politique majeur, le nouveau régime est « soucieux de conserver une image positive », a déclaré un contact cité par l'organisation humanitaire. « Il existe néanmoins des incidents isolés, comme l’obligation faite aux femmes de porter le voile ou l’interdiction faite aux femmes et aux hommes de sortir ensemble dans la rue s’ils n’ont aucun lien de parenté. » Des informations sur des incidents similaires proviennent également de Alep au nord du pays.

    Offres de coopération entre représentants d'églises

    Plusieurs représentants de l’Église ont désormais exprimé leur volonté de coopérer avec le nouveau régime. Les dirigeants islamistes ont assuré aux chrétiens lors de plusieurs entretiens qu'ils respecteraient pleinement leurs droits et ont souligné à plusieurs reprises le statut des chrétiens en tant que partie intégrante et séculaire de la société syrienne, a déclaré un contact de l'église à ACN : Les chrétiens ne se contenteraient pas cela d’être « étiqueté comme une minorité religieuse ou traité comme des citoyens de seconde classe ».

    Selon les contacts locaux de l’Aide à l’Eglise en Détresse, l’ambiance parmi les chrétiens est pleine d’espoir : « Nous sommes heureux que le régime d’Assad soit tombé et nous espérons une Syrie meilleure. Mais nous ne devons pas considérer comme acquis que tout va bien aujourd’hui. » Dans le contexte de l’élaboration d’une nouvelle constitution, la communauté chrétienne en Syrie exige l’égalité des droits avec tous les autres groupes ethniques et religieux. (DT/jmo)

  • RDC : cette grande guerre qui ne trouble pas l'opinion publique internationale...

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    République démocratique du Congo : une grande guerre oubliée

    Le conflit qui déchire la République démocratique du Congo a les dimensions d'une guerre mondiale. Il fait rage depuis 30 ans, a causé au moins 6 millions de morts et a livré les populations civiles aux pires atrocités. Pourtant cette grande guerre ne trouble pas l'opinion publique internationale, contrairement à la guerre en Ukraine et aux affrontements entre Israël et le Hamas.

    1er février 2025

    « C'est une guerre qui n'intéresse guère, elle dure depuis 30 ans, on ne distingue pas toujours les bons et les méchants, et parfois les rôles s'inversent…» avait prévenu Vincent Hervouet dans son éditorial international d'Europe 1 (27 janvier). Cependant, ajoutait-il, « c'est une guerre qui a fait 6 millions de morts, estimation basse (…). C'est la "Première Guerre mondiale africaine". Et pourtant, on a l'impression qu'elle se déroule sur Mars », ajoutait l'éditorialiste. Cette cruelle et interminable guerre occupe en effet rarement la une de nos médias, bien qu'elle soit beaucoup plus meurtrière que celles qui se déroulent en Ukraine ou à Gaza. Elle tourne souvent au génocide avec des atrocités comparables à celles dont avaient été victimes les Tutsis au Rwanda du 7 avril au 17 juillet 1994 (1 million de morts, en majorité tutsis). Mais le 28 janvier 2025, à Kinshasa, la capitale de la RDC, le siège de l'ambassade de France par des émeutiers a rappelé aux Français qu'ils sont à tort ou à raison tenus par les Congolais pour des complices du voisin rwandais, qui est en l'occurrence un agresseur.

    Le petit Rwanda, dirigé depuis 30 ans par des Tutsis, est en effet le principal attaquant de l'immense Congo RDC. Il convoite les métaux rares, en particulier le coltan, indispensable à nos smartphones, mais totalement absent de son sous-sol... bien qu'il en soit le premier exportateur ! Il va en effet se servir chez son voisin congolais, dans la région du lac Kivu (à l'Est du pays), qui regorge de mines de métaux rares — coltan, cuivre, cobalt, tourmaline, or, cassitérite... — devenus l'enjeu principal du conflit. Celui-ci implique des milices locales, souvent constituées sur des bases ethniques, notamment des Tutsis et des Hutus, qui ont fait allégeance soit à l'armée nationale congolaise, soit à l'armée rwandaise. Les rebelles du M23, le principal des groupes armés alliés au Rwanda, ont investi la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (entre le lac Kivu et la frontière rwandaise), peuplée d'un million d'habitants. « La ville, meurtrie et chaotique, semble livrée à elle-même » rapporte l'envoyé spécial de La Croix (31/01/2025). Privés d'eau et d'électricité, les habitants sont aussi menacés par la famine et les épidémies (notamment l'implacable fièvre hémorragique Ebola). Quant aux hôpitaux comme le Centre hospitalier Bethesda, dans le quartier Ndosho, ils sont submergés par les blessés alors qu'ils manquaient déjà de personnel soignant et de matériel.

    Lors de l'audience générale du mercredi 29 janvier à Rome, le pape François « a exprimé sa préoccupation pour la détérioration de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo [et] a vivement appelé à mettre fin aux violences et à rétablir la sécurité », rapporte l'agence I-media (29/01/2025). Le Pape a également confié « son "appréhension" pour les violences qui se sont étendues dans la capitale Kinshasa, où des ambassades – notamment de France, de Belgique et des États-Unis – ont été attaquées, en représailles à la crise. » Il a souhaité « que cesse le plus rapidement possible toute forme de violence contre les personnes, et contre leurs biens » et a demandé aux autorités locales et à la communauté internationale « un engagement maximum pour résoudre pacifiquement la situation. » Le Souverain pontife est bien informé de la situation. Il y a deux ans, le 1er février 2023, durant sa visite à Kinshasa, il avait rencontré des victimes des violences souvent abominables qui se déroulaient déjà à l'Est du pays, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri. À présent, le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU estime que les affrontements qui s'y poursuivent ont engendré « l'une des crises humanitaires les plus alarmantes au monde ».

    Mais l'opinion publique occidentale semble en avoir pris son parti. Comme les Africains eux-mêmes, « la communauté internationale, à commencer par la France, est incapable de dépasser ses propres divisions pour imposer un cessez-le-feu », constate Le Figaro (28/01/2025): « Les tensions entre les puissances occidentales, d'une part, et la Russie et la Chine, d'autre part, bloquent toute initiative onusienne. » S'agissant de la France, rejetée quasiment partout sur le continent africain, elle reste dans un rôle de repentance envers le Rwanda, présidé par le tutsi Paul Kagame, qui l'accuse d'avoir été complice des génocidaires Hutus en 1994. La Croix (30/01/2025, également en lien ci-dessous) revient sur les trois mois de combats qui ont mis en déroute l'armée congolaise et mené à la prise de Goma par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Les rebelles poursuivront-ils leur offensive victorieuse ? Jusqu'où ? Pourraient-ils faire tomber la capitale de la RDC, Kinshasa ?

    RDC : retour sur trois mois de combats ayant mené à la prise de Goma par le M23

    >>> Lire l'article sur La Croix

  • Face à Trump : euphoriques ou vigilants ?

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    D'Elisabeth Geffroy sur le site de la Nef :

    Face à Trump, euphorie … ou vigilance ?

    À quand dater la dernière fois que le résultat d’une élection nous a réjouis et nous a portés à croire que le cours de l’histoire allait peut-être cesser sa fuite en avant pour s’engager dans une direction plus souhaitable ? Certaines promesses de Trump, le choix de son colistier, l’étonnant J. D. Vance, la joie de bien des gens ordinaires qui se sentent représentés par lui, la déconfiture des démocrates et du camp woke, certains executive orders qu’il a signés sitôt investi, le retour à un certain bon sens, sont autant de raisons de saluer son arrivée au pouvoir. Une part de nous pourrait communier dans l’enthousiasme qui gagne la droite américaine et une frange importante des catholiques américains (qui ont voté pour lui à 56 %).

    Une autre vision de l’homme et de la morale

    Mais, une fois pris acte de ces heureux points de convergence, il nous est difficile de ne pas souligner ce qui nous éloigne de Trump, qui rend ces convergences elles-mêmes au fond assez friables et fragiles, l’éléphant au milieu de la pièce : il semble que nous ne partagions pas la même vision de l’homme et de la morale. Or tout homme politique qui ne reconnaît pas un ordre supérieur à son propre pouvoir, qui n’encadre pas l’exercice de sa puissance par la soumission à la loi naturelle, est tendanciellement guetté par un usage arbitraire ou mauvais de ce pouvoir – et éveille, à ce titre, davantage notre vigilance que notre euphorie. Il n’y a qu’à voir la façon inquiétante dont son ami Elon Musk souhaite intégrer comme composante du rêve américain l’aspiration à dépasser les limites de notre humaine condition et de notre monde habitable (transhumanisme, colonisation de Mars…). Nous répugnons d’ordinaire à endosser le rôle du rabat-joie briseur de fête, du porc-épic mauvais coucheur, mais il nous apparaît important de confronter cet allié de circonstance à nos propres idéaux politiques, de façon à ne pas oublier nos exigences fondamentales.

    lire la suite sur le site de La Nef

  • Pape François, que reste-t-il encore à reconstruire ?

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    D' sur Monday Vatican :

    Pape François, que reste-t-il encore à reconstruire ?

    Le pape François a précisément exposé ce principe dès le début de son pontificat.

    Le secrétaire général de la Congrégation pour les religieux de l'époque, José Rodríguez Carballo OFM , ancien ministre général des Frères mineurs et aujourd'hui archevêque de Mérida-Badajoz en Espagne, a déclaré lors d'une réunion à l'Université pontificale Antonianum en 2013 qu'il discutait avec le pape de la nécessité d'élargir les critères pour les noviciats .

    Il a expliqué qu'à un certain moment, il avait souligné que certaines idées n'étaient peut-être pas prévues dans le droit canonique, ce à quoi le pape François a répondu : « Nous pouvons changer le droit canonique . »

    A cela s'ajoute un autre principe du pape :  les réformes se font au fur et à mesure. Il n'y a pas besoin d'un plan précis, car le plan est simplement de réformer. C'est pourquoi les réformes du pape François ont tendance à aller un pas en avant et un pas en arrière, avec des ajustements ultérieurs en fonction des erreurs ou des dysfonctionnements.

    Alors, comment la nomination annoncée de Sœur Raffaella Petrini s’inscrit-elle dans cette logique ?

    Une question préalable se pose : pourquoi le pape François a-t-il décidé de nommer une religieuse à un poste qui est celui d’un cardinal ?

    La présidence de l'administration de l'État de la Cité du Vatican n'est pas la prérogative exclusive des ecclésiastiques. C'est une fonction administrative. Et il convient de rappeler que le gouverneur de l'État a toujours été, dans le passé, un laïc . Jean-Paul II a lié le pouvoir du pape et son exercice sur l' État de la Cité du Vatican à une commission de cardinaux . Le président de la Commission des cardinaux , qui doit être cardinal, est également président du Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican. Ainsi, le pouvoir du pape est exercé par une commission de cardinaux dont le président exerce également des fonctions administratives.

    Le pape François ne semble pas avoir envisagé tout cela.

    Il pensait à la valeur de Sœur Petrini, au fait que le poste ne pouvait, du moins en théorie, pas être occupé par un ministre ordonné, et au fait que, de cette façon , il pourrait tenir sa promesse d'augmenter le nombre de femmes dans les postes gouvernementaux de l'Église.

    Cette mesure nécessite certainement un changement dans les lois . Soit le rôle du gouverneur est séparé de celui du président de la Commission des cardinaux, soit la Commission des cardinaux devient simplement une commission à laquelle n'importe qui peut être nommé .

    Plus qu'une réforme, c'est une révolution. Du moins parce que, surtout après le concile Vatican II, on a toujours tenté de lier le ministère de gouvernement à l'ordination . Jean XXIII a établi que les cardinaux devaient être au moins archevêques, à quelques exceptions près. Le droit canon établissait que les clercs ne pouvaient être jugés que par des clercs. La réforme de la Curie par Paul VI puis par Jean-Paul II a toujours prévu qu'au moins un archevêque dirige les départements du Vatican car celui-ci devait exercer la collégialité avec le pape , évêque de Rome.

    Le pape François revient à l'idée que l'investiture personnelle du pape suffit à lui donner une mission canonique . Le pape est au centre de tout, tandis que ce qui concerne le gouvernement peut être confié à n'importe qui. L'ordination ne concerne que les questions spirituelles, alors que l'ordination n'est pas cruciale lorsqu'il s'agit de gouverner . La potestas gubernandi, ou le pouvoir de gouverner, devient ainsi une simple fonction de travail, et non une partie d'un sacrement.

    Le pape n'a cependant pas repris cette idée par une réflexion théologique précise et systématique . Il y est parvenu par tâtonnements, par des choix de gouvernement qui ont davantage besoin de modifier les équilibres que de vouloir faire avancer une vision. Il y a une vision, mais il s'agit en fait, sinon dans l'intention, d'une vision presque laïque du gouvernement.

    En 2013, tout le monde s’accordait sur le fait que de nombreux aspects de la Curie romaine et de l’Église en général avaient besoin d’être réformés. Mais la manière dont les réformes sont menées n’est pas indifférente. Les choix d’un réformateur – les choix de n’importe quel réformateur – ont un impact sur la vie de l’Église.

    On pourrait alors se demander à quel point tout cela était nécessaire.

    Lors de l’élection du pape François, on a dit que quatre années de Bergoglio auraient suffi . Cette rumeur – relayée par des journalistes proches du pape et certainement pas par des ennemis – témoignait de la nécessité de rompre l’équilibre et, en même temps, de revenir à un point pour reconstruire selon l’ancien équilibre. Bergoglio était considéré comme le choc salutaire qui aurait permis par la suite une croissance plus organique.

    Après onze ans de pontificat, il faut reconstruire. Une grande partie du vieux monde a été détruite, mais le nouveau monde n'a pas encore été construit, et les fondations de ce nouveau monde n'ont même pas été posées. Les réformes du pape François semblent incomplètes parce qu'elles ne prétendent pas être complètes.

    Il y a un gouvernement asymétrique, avec des offices épiscopaux et des cardinaux attribués en fonction de la confiance personnelle, mais qui n’ont aucun poids réel dans ces offices. Et il y a une centralisation de tout dans la figure du pape. De plus, il y a une forte volonté de dessiner un nouveau récit . Ces dernières années, on a beaucoup parlé de la nécessité de faire de la théologie latino-américaine une source de théologie, du désir de remettre les mouvements populaires au centre, et du fait que l’on peut mieux voir le centre depuis la périphérie.

    Pour ce changement, il faut créer un nouveau récit et imposer un nouveau point de vue . Il reste à voir quelle direction prendront les quatre documents suivants du Dicastère pour la doctrine de la foi (intelligence artificielle, esclavage, monogamie et mariologie). En effet, le fait que le Dicastère publie autant indique un effort sans précédent . Auparavant, le Dicastère était considéré – parfois avec crainte – comme le lieu où l’on corrigeait les erreurs. Maintenant, il risque de devenir le lieu où l’on impose de nouveaux points de vue.

    En fin de compte, le pape François a fait reculer bien des choses . Malgré tous ses discours sur l’avenir, François nous a, à bien des égards, ramenés à des notions anciennes, comme s’il voulait réinitialiser l’histoire et repartir d’un point antérieur, voire de zéro, comme si l’histoire n’avait jamais eu lieu.

    Le travail ainsi entrepris ne peut rester purement cosmétique. A un moment ou à un autre, quelqu'un touchera aux fondations.

  • Ces prêtres excommuniés pour avoir qualifié François d'«antipape»

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    Un autre prêtre italien excommunié après avoir qualifié François d'«antipape»

    30 janvier 2025

    Un prêtre italien a été déclaré excommunié ce mois-ci, après une vidéo de décembre dans laquelle il qualifiait le pape François d'« antipape ».

    Ce prêtre est le dernier cas d'une série croissante de prêtres italiens excommuniés ou suspendus pour avoir rejeté l'autorité papale au cours des derniers mois.

    Le diocèse de Palestrina a annoncé dans un communiqué daté du 20 janvier que le père Natale Santonocito « conformément aux canons 751 et 1364 §1 du Code de droit canonique a encouru ipso facto l'excommunication latae sententiae , avec les effets et conséquences prévus au canon 1331 du Code de droit canonique. »

    Le père Santonocito a publié une vidéo le 8 décembre 2024 , dans laquelle il déclare : « Nous avons un antipape depuis 11 ans. Le soi-disant François n'est pas le pape et ne l'a jamais été, car Benoît XVI n'a pas démissionné du pontificat le 11 février 2013. »

    « [Benoît XVI] n'a pas abdiqué en renonçant au munus petrino , c'est-à-dire à l'investiture de pape qui dérive directement de Dieu, comme l'exige expressément le canon 332.2 ; mais le pape Benoît XVI a fait une déclaration dans laquelle il a renoncé au ministerium, l'exercice pratique du pouvoir, et non à la papauté », a ajouté Santonocito dans la vidéo.

    Les opinions de Santonocito sont connues sous le nom de « Benevacantisme », un mot-valise formé à partir du nom du pape Benoît XVI et du « sede vacantism », l'affirmation selon laquelle le siège de Pierre est vacant. Cette opinion marginale, promue par certains critiques éminents du pape François sur les réseaux sociaux, soutient que la démission de son prédécesseur n'était pas canoniquement valable, bien que cette théorie ait été rejetée par les canonistes.

    D'autres sédévacantistes estiment que la papauté est vacante depuis le concile Vatican II, car ils considèrent que l'Église est tombée dans l'hérésie depuis lors.

    Le père Santonocito lui-même n’a pas nié publiquement la validité du concile Vatican II. Il a été ordonné prêtre en avril 2023 et était connu pour célébrer la messe selon les normes postconciliaires.

    Le lendemain de la publication de sa vidéo, les facultés sacerdotales de Santonocito ont été limitées par le diocèse « par mesure de précaution », selon un communiqué diocésain.

    Le diocèse a également déclaré qu'une « déclaration de la curie épiscopale » a été distribuée aux prêtres du diocèse de Palestrina… afin d'aider les fidèles à s'orienter face aux déclarations du père Natale Santonocito.

    Mais selon le diocèse, Santonocito a publié une autre vidéo contenant les mêmes affirmations le 14 décembre, après quoi le diocèse a ouvert une procédure canonique contre lui, qui s'est terminée par la déclaration de son excommunication.

    Le diocèse affirme que l'évêque « a réprimandé verbalement le père Natale Santonocito lors d'une réunion le matin du 17 décembre 2024. Le père Santonocito a ensuite, au cours du processus pénal extrajudiciaire, comparu devant le juge... et a encore réitéré ses positions ».

    L'excommunication de Santonocito est la dernière d'une série de prêtres et de religieux déclarés excommuniés ou suspendus après avoir rejeté le pape François comme pape légitime.

    Rien qu’en Italie, au moins cinq prêtres ont été excommuniés ou suspendus pour des raisons similaires depuis 2024.

    Le cas le plus notoire est celui de l’ancien nonce apostolique américain, l’archevêque Carlo Maria Viganò , excommunié le 5 juillet 2024.

    Le 1er janvier 2024, le diocèse de Livourne a annoncé l’excommunication du père Ramon Guidetti après qu’il ait déclaré dans une homélie que le pape François « n’est pas le pape » et qu’il est « un usurpateur ».

    Mgr Simone Giusti a déterminé que l'homélie était un « acte publiquement schismatique » entraînant une excommunication latae sententiae , ce qui signifie que Guidetti a été automatiquement excommunié au moment de la déclaration, la sanction devenant pleinement effective dès sa déclaration formelle par les autorités ecclésiastiques compétentes.

    Le 13 novembre 2024, l'archidiocèse de Sassari, sur l'île italienne de Sardaigne, a annoncé la laïcisation de Fernando Maria Cornet , un prêtre argentin en poste à Sassari depuis 2011, après que Cornet ait écrit un livre intitulé « Habemus antipapam ? », plaidant contre la validité de la démission du pape Benoît XVI et de l'élection ultérieure de François.

    « De même qu’il ne peut y avoir deux Églises du Christ qui soient simultanément vraies, il ne peut pas non plus y avoir simultanément deux vrais papes », écrit Cornet dans son livre. « Le pape est un. Et l’autre ? Il ne peut être autre chose qu’un antipape. »

    Le 18 novembre 2024, le P. Miguel Márquez, OCD, supérieur général des Carmes Déchaux, a annoncé le renvoi du P. Giorgio Maria Faré, OCD, de l'ordre après avoir publié une vidéo dans laquelle il défendait une position similaire.

    « [François] est tombé dans diverses hérésies, ce qui prouve que son élection est invalide sur la base de l’infaillibilité du pape », a déclaré Faré dans la vidéo. « Les cardinaux créés avant 2013 doivent intervenir pour sauvegarder l’Église et convoquer un conclave pour proclamer un nouveau pape. »

    Bien que marquée en Italie, cette tendance est également présente ailleurs dans l’Église, comme on le voit dans d’autres cas, comme celui des Clarisses en Espagne et des Carmélites à Arlington .

    De plus, un prêtre costaricien de 81 ans a été excommunié en décembre 2024 après avoir nié l’autorité du pape François.

    Et un prêtre du diocèse d’Orihuela-Alicante en Espagne a été suspendu en février 2024 après avoir déclaré dans un manifeste de 20 pages que le pape François était un « hérétique » et son élection « invalide ».

  • « Nuit de terreur » au Nicaragua : la dictature force les religieuses cloîtrées à quitter les monastères

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    De Walter Sánchez Silva sur CNA :

    « Nuit de terreur » au Nicaragua : la dictature force les religieuses cloîtrées à quitter les monastères

    30 janvier 2025

    La dictature nicaraguayenne a forcé les sœurs Clarisses à quitter leurs monastères de Managua et de Chinandega, dans une action décrite par un chercheur bien connu comme une « nuit de terreur ». 

    Selon le journal Mosaico CSI , l'ordre de la dictature a été exécuté dans la nuit du 28 janvier, obligeant une trentaine de religieuses cloîtrées appartenant à l'Ordre de Sainte-Claire à quitter leurs monastères.

    Une source ecclésiastique citée par le journal nicaraguayen affirme que les envoyés de la dictature « sont d'abord allés avertir les sœurs (du monastère des Clarisses franciscaines) à Managua, puis se sont rendus à Chinandega (au monastère des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie) ».

    « On leur a dit qu'ils devaient partir et ils ont été autorisés à emporter certains de leurs biens », a ajouté la source.

    Martha Patricia Molina, avocate, chercheuse et auteure du rapport « Nicaragua : une Église persécutée ? » — qui, dans sa dernière édition, documente près de 1 000 attaques de la dictature contre l’Église catholique dans ce pays d’Amérique centrale depuis 2018 —, a décrit ce qui s’est passé comme une « nuit de terreur pour les religieuses ».

    Molina a déclaré sur X que les agents de la dictature « leur ont seulement permis de prendre quelques affaires, juste de quoi tenir dans leurs mains. La plupart des religieuses sont nicaraguayennes. On ignore où elles se trouvent ».

    Le chercheur a déclaré que « la personnalité juridique de la congrégation leur a été accordée par l’Assemblée nationale en février 2004, mais le 19 mai 2023, elle a été arbitrairement annulée ».

    Dans une déclaration du 29 janvier à ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de la CNA, Molina a déclaré que le statut juridique des religieuses avait été annulé par « dissolution volontaire », bien que « nous sachions déjà que la partie « volontaire » n'existe pas dans le pays mais que la dictature les oblige [à se dissoudre] sous un état de siège ».

    Le 28 janvier, la dictature s'est également rendue à la chancellerie de Matagalpa, résidence de l'évêque Rolando Álvarez, qui vit en exil à Rome depuis janvier 2024, et a retiré du lieu tous les biens, meubles et équipements, y compris les objets religieux.

    « C'est la même dictature qui enlève ces choses, parce qu'au moins au Grand Séminaire de Philosophie [Saint Louis de Gonzague], ils ne leur permettaient pas de prendre quoi que ce soit, ils laissaient seulement les séminaristes prendre leurs affaires personnelles », a déclaré un laïc de Matagalpa à Mosaico CSI .

    Molina a raconté à ACI Prensa que tout ce qu’ils avaient pris avait été chargé dans « plusieurs camions blancs utilisés pour enlever tous les biens, comme une croix. Ils [les témoins] m’ont dit que voir cela leur faisait mal ».

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    Walter Sánchez Silva est rédacteur principal d'ACI Prensa (https://www.aciprensa.com). Fort de plus de 15 ans d'expérience, il a couvert d'importants événements ecclésiaux en Europe, en Asie et en Amérique latine sous les pontificats de Benoît XVI et du pape François. E-mail : walter@aciprensa.com
  • Comment les évêques américains réagissent aux décrets de Trump sur l'immigration

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    De Jonah McKeown sur CNA :

    Voici comment les évêques américains ont réagi aux décrets de Trump sur l'immigration

    30 janvier 2025

    Depuis la semaine dernière, les évêques catholiques de tout le pays ont répondu publiquement aux récents décrets du président Donald Trump sur l'immigration, nombre d'entre eux appelant à une approche plus globale et plus humaine de la politique d'immigration qui respecte la dignité des migrants et des réfugiés. 

    Les agents de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE), nouvellement habilités à procéder à des arrestations dans des lieux tels que des églises et des écoles sans avoir besoin de demander l'approbation d'un supérieur, auraient déjà commencé à intensifier les arrestations dans certaines grandes villes après que Trump a promis « la plus grande opération d'expulsion de l'histoire américaine » se concentrant principalement sur « les criminels les plus dangereux ». 

    Les autres ordres du premier jour de Trump, faisant suite à de nombreuses promesses de campagne, comprenaient la déclaration d'un état d'urgence national à la frontière sud des États-Unis avec le Mexique, le rétablissement de la politique controversée de « rester au Mexique » à la frontière de son mandat précédent, et la désignation des cartels de la drogue comme « organisations terroristes étrangères ».

    Un autre décret signé par Trump a lancé un processus visant à mettre fin au droit de naissance pour les personnes nées sur le territoire américain, quel que soit le statut juridique de leurs parents, bien qu'un juge ait déjà bloqué ce décret dans le cadre d'un important défi juridique mené par une coalition d'États. 

    L’Église catholique enseigne que les pays, en particulier les plus riches, doivent essayer d’accueillir les migrants « dans la mesure où ils le peuvent », mais que les nations ont également le droit de réglementer la migration.

    Les plans d'immigration de Trump, dont beaucoup sont en voie de concrétiser, ont attiré les critiques des dirigeants catholiques au niveau national. Le président de la conférence des évêques américains, l'archevêque Timothy Broglio, a déclaré le 22 janvier que « certaines dispositions » des décrets d'immigration sont « profondément troublantes et auront des conséquences négatives, dont beaucoup porteront préjudice aux plus vulnérables d'entre nous ». 

    Le 23 janvier, l'évêque Mark Seitz d'El Paso, au Texas, président du comité épiscopal américain sur les migrations, a dénoncé « les généralisations hâtives visant à dénigrer un groupe, comme celle consistant à décrire tous les immigrants sans papiers comme des « criminels » ou des « envahisseurs » pour les priver de la protection de la loi ». Ce faisant, a-t-il écrit, « c'est un affront à Dieu, qui a créé chacun de nous à son image ».

    De nombreuses déclarations d’évêques ont été adressées directement aux immigrants, cherchant à leur offrir des mots d’encouragement et de soutien et à les assurer que l’Église les accueille avec plaisir.

    Les évêques catholiques du Michigan ont exprimé dans une récente déclaration leur inquiétude face aux « déportations massives et à la rhétorique néfaste qui rabaisse de manière générale nos frères et sœurs immigrés ». Ils ont promis « un soutien et un respect indéfectibles pour la dignité humaine de tous les migrants » et ont exhorté les élus à soutenir les politiques qui assurent la sécurité et l’unité des familles immigrées. 

    Les évêques du Michigan ont toutefois précisé que l’enseignement catholique sur l’immigration rejette l’idée de « frontières complètement ouvertes » en faveur d’une approche équilibrée qui donne la priorité à la sécurité des frontières et à un accueil empreint de compassion. Ils ont appelé à un « système d’immigration humain qui accueille les réfugiés et les immigrants en leur offrant un chemin équitable vers la citoyenneté ».

    Les évêques du Maryland ont publié une déclaration commune le 27 janvier pour exprimer leur solidarité avec les immigrants et renouveler leur engagement à défendre des politiques qui protègent les droits et défendent leur dignité. Citant le pape François, ils ont appelé à voir dans chaque migrant « non pas un problème à résoudre mais des frères et sœurs à accueillir, à respecter et à aimer ».

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