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Actualité - Page 333

  • Nicaragua : l'évêque de Matagalpa assiégé à son domicile par les forces de l'ordre

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    Lu sur le site du Figaro :

    Au Nicaragua, un évêque est assiégé à son domicile par les forces de l'ordre depuis jeudi

  • Mort cérébrale et dignité, les questions posées par l'affaire Archie Battersbee

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Mort cérébrale et dignité, les questions posées par l'affaire Archie Battersbee

    08-08-2022

    Parmi les nombreuses questions soulevées par l'affaire Archie Battersbee, cet enfant de 12 ans décédé samedi dernier dans un hôpital londonien après que son respirateur a été débranché par les médecins et ordonné par les juges, il convient de souligner l'instrumentalisation de la mort cérébrale. Et l'ambiguïté du concept de dignité humaine.

    Archie Battersbee est décédé samedi après-midi..." : c'est ainsi que commence le communiqué de presse du Barts Healt NHS Trust, le fonds qui gère le Royal London Hospital, protagoniste de la bataille juridique contre les parents d'Archie pour pouvoir retirer le respirateur artificiel à l'enfant de 12 ans qui est dans le coma depuis le 7 avril. Donc, même l'hôpital nous dit qu'Archie est mort le samedi 6 août. Et pas le 10 avril, lorsque les médecins ont demandé à ses parents l'autorisation de prélever ses organes. Ni le 31 mai, le jour de l'IRM qui, selon le juge, aurait permis d'établir le décès du garçon. Il est mort le 6 août, après que le ventilateur qui le maintenait en vie ait été retiré ; il est mort par suffocation, et c'était un spectacle glaçant, a témoigné une personne présente. Donc, si les mots ont un sens, Archie était vivant jusqu'à 14 heures le samedi 6 août, de l'aveu même des médecins.

    C'est là que réside l'une des questions que le cas d'Archie a mis en lumière. Quand une personne peut-elle être déclarée morte ? Aujourd'hui, il est généralement admis que le décès d'une personne coïncide avec la mort cérébrale, c'est-à-dire l'arrêt définitif de toute activité cérébrale. Cette définition est toutefois de plus en plus contestée, comme nous l'avons documenté dans une enquête il y a quatre ans (ici, ici et ici).

    Le cas d'Archie nous fait également prendre conscience des risques auxquels on s'expose en prenant trop pour acquis le concept de mort cérébrale. Selon la législation actuelle, si toutes les procédures étaient suivies, il faudrait d'abord effectuer tous les tests et contrôles nécessaires pour arriver à un diagnostic de mort cérébrale ; et à ce moment-là, on peut officiellement déclarer la personne morte. C'est à ce moment-là que l'on peut éventuellement discuter du prélèvement d'organes.

    Dans le cas d'Archie, on a supposé qu'il y avait mort cérébrale sans avoir effectué tous les tests requis, à tel point que Hollie Dance, la mère d'Archie, s'est toujours plainte d'avoir été pressée de faire un don d'organes dès le deuxième jour de l'admission d'Archie au Royal London Hospital (trois jours après l'accident). Et cette série d'examens n'a jamais été achevée, à tel point que, dans l'arrêt de la Haute Cour du 13 juin, le juge a approuvé l'affirmation des médecins selon laquelle la mort cérébrale d'Archie était "hautement probable".

    Une affirmation qui a fait frémir même les évêques britanniques endormis : dans une déclaration du 23 juin, l'évêque auxiliaire de Westminster, John Sherrington, en charge de la vie à la Conférence des évêques, a déclaré que "la certitude morale est nécessaire avant de reconnaître la mort", c'est-à-dire que des "critères neurologiques précis" doivent être suivis. Ce qui "n'a pas été fait" dans le cas d'Archie. "On ne peut pas juger de la vie et de la mort sur la base de critères de probabilité en affirmant qu'"il est probable ou très probable" qu'il soit mort". L'évêque Sherrington a conclu en déclarant qu'il ne serait pas légal de retirer le maintien en vie sans la certitude de la mort.

    L'absurdité de la décision - un boomerang potentiel pour les médecins - a dû également être évidente dans la suite de la procédure judiciaire, à tel point que le discours s'est ensuite concentré exclusivement sur les "intérêts supérieurs" d'Archie. Et sur cette base, il a été décidé qu'Archie devait mourir, et mourir à l'hôpital. À tel point que son décès n'a été certifié que le 6 août, après que le ventilateur ait été débranché.

    Il convient donc d'enregistrer ce passage troublant dans lequel l'État décide de laisser mourir une personne, sans même plus se justifier par des critères objectifs.

    Un deuxième aspect que l'histoire d'Archie met en évidence concerne le concept de "dignité". Curieusement, les médecins et les juges, d'une part, et la famille d'Archie, d'autre part, ont souvent invoqué la dignité d'Archie pour soutenir leurs positions. La "dignité" a été invoquée pour le garder mort et la "dignité" a été invoquée pour le garder en vie et même pour le transférer dans un hospice alors qu'il n'y avait plus rien à faire. Qu'est-ce donc que la dignité ? Ou en quoi consiste la dignité humaine ? Est-il possible de reconnaître un sens objectif à une telle dignité ?

    C'est ici que la différence entre une vision religieuse et une vision agnostique ou athée, entre la reconnaissance de l'homme comme transcendance et une conception matérialiste, devient claire. La véritable dignité de l'homme consiste à avoir été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu et à être appelé à la vie éternelle. C'est pourquoi sa vie est indisponible, et son corps ne peut être traité comme un objet. Mais si cette créaturalité n'est pas reconnue, alors la dignité est réduite à la qualité de la vie (comme dans le cas de l'euthanasie et de l'avortement) ou en tout cas à des critères utilitaires : sous certaines conditions, on devient une charge pour la société. C'est la démonstration que sans Dieu, la dignité invoquée devient en réalité profondément inhumaine.

    C'est aussi ce que Benoît XVI a clairement mis en garde, en invitant même les athées à vivre "comme si Dieu existait" : "Ce serait bien", a-t-il dit dans un message aux participants de la "Cour des Gentils" le 16 novembre 2012, "si les non-croyants essayaient de vivre "comme si Dieu existait". Même si nous n'avons pas la force de croire, nous devons vivre sur la base de ce postulat, sinon le monde ne fonctionne pas. Il y a beaucoup de problèmes à résoudre, mais ils ne seront jamais complètement résolus si Dieu n'est pas placé au centre, si Dieu ne redevient pas visible dans le monde et décisif dans nos vies".

    Ce qui s'est passé à Archie en est une nouvelle fois la preuve.

  • Archie Battersbee est mort

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    De Michael Haynes sur LifeSiteNews :

    Archie Battersbee, 12 ans, est décédé après que l'hôpital britannique lui a retiré son assistance respiratoire.

    Archie Battersbee est mort le 6 août, deux heures après le retrait de son respirateur artificiel. Ses parents se battaient pour sa vie devant les tribunaux depuis fin avril.

    6 août 2022

    (LifeSiteNews) - Archie Battersbee, 12 ans, est décédé après qu'un hôpital du Royaume-Uni lui ait retiré le maintien en vie, suite à la défaite de nombreuses batailles juridiques menées pendant plusieurs mois par ses parents. 

    Annonçant son décès le 6 août, la mère d'Archie, Hollie Dance, a déclaré aux journalistes : "C'est avec ma plus profonde sympathie et tristesse que je vous annonce le décès d'Archie à 12h15 aujourd'hui."

    "Et je peux vous dire que je suis la maman la plus fière du monde. Un si beau petit garçon et il s'est battu jusqu'à la toute fin et je suis si fière d'être sa maman."

    La mort d'Archie est survenue un peu plus de deux heures après que le Royal London Hospital de Whitechapel, supervisé par le Barts Health NHS Trust, a retiré son système de maintien en vie à 10 heures du matin, le 6 août. Le jeune garçon était inconscient depuis le 7 avril, après avoir été trouvé dans cet état par sa mère. 

    Depuis, il était maintenu en vie et Mme Dance, ainsi que le père d'Archie, Paul Battersbee, étaient engagés dans une bataille juridique pour maintenir leur fils en vie. 

    Le contexte de la mort d'Archie

    Le 7 avril, Archie a été retrouvé inconscient avec une ligature autour du cou, dans ce que sa mère pense être un accessoire pour un défi sur les médias sociaux connu sous le nom de "blackout challenge".

    Les autorités hospitalières ont commencé les tests médicaux et les procédures judiciaires le 26 avril pour retirer son maintien en vie. Les parents d'Archie ont demandé à l'hôpital et aux tribunaux d'accorder plus de temps à Archie avant que cela ne se produise, et de lui faire passer d'autres tests médicaux pour évaluer si son état s'améliore, avant de prendre la décision de retirer son soutien vital. 

    Les médecins ont fait valoir qu'il était "hautement probable" qu'Archie soit déjà en "mort cérébrale" et, après que les médecins aient fait pression pour qu'il soit dans "l'intérêt supérieur" du garçon de mourir, la division de la famille de la Haute Cour a décidé, le 13 juin, de retirer son soutien vital. 

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  • A l'Est, du nouveau : regain de tension autour de Taiwan

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    Tensions autour de Taïwan : à l'Est, du nouveau...

    Les 18 prochains mois seront une période critique, s’inquiètent les services de renseignement américains et leurs alliés. C’est l’étroite fenêtre dont disposerait Xi Jinping pour réaliser le rêve d’unifier la Chine, et de dépasser ainsi l’héritage du « grand Timonier » Mao Tsé-toung. Elle s’ouvrirait avec la fin du 20ème Congrès du Parti Communiste Chinois (PCC) en novembre 2022 et se refermerait avec les élections présidentielles américaines 2 ans plus tard, selon Fox News (article en lien ci-dessous). Les Chinois s’attendent en effet à ce que Joe Biden ne se représente pas, après une présidence marquée par la faiblesse du locataire actuel de la Maison Blanche et un recul de l’influence américaine dans le monde. On a assisté au départ catastrophique des G.I. d’Afghanistan, puis à l’offensive russe en Ukraine orchestrée par un Vladimir Poutine nullement intimidé par les avertissements de Washington. Il est très probable que le Parti Démocrate subisse une lourde défaite à la Chambre des Représentants cet automne, prélude à la victoire du Parti Républicain à l’élection présidentielle de 2024. Un retour de Donald Trump n’est pas exclu ; à moins qu’on assiste à l’arrivée d’un président plus jeune mais marqué par son héritage. Le Congrès du PCC en novembre n’est pas un risque pour le pouvoir personnel de Xi-Jinping, en tout cas à court-terme. Mais les coulisses du PCC sont impitoyables, et la pression sociale s’est accentuée avec la désastreuse gestion du Covid. Xi-Jinping a tout intérêt à faire vibrer la fibre nationaliste, un outil efficace comme Staline l’a démontré pendant la 2ème Guerre Mondiale…

    La visite à Taïwan de Nancy Pelosi, la Présidente de la Chambre des représentants, a été ressentie comme une provocation par Pékin. C’est en effet la première fois depuis 25 ans qu’une personnalité politique américaine de ce niveau se rend dans l’île. La Maison Blanche répète depuis que les États-Unis ne cherchent aucune escalade, et que l’objectif de ce voyage était de réaffirmer l’engagement américain au « Taiwan Relations Act ». Cette loi votée en 1979 définit la position ambigüe de Washington après le rapprochement orchestré par Nixon et Kissinger avec Pékin pour casser toute possibilité d’alliance entre Soviétiques et Chinois. Sans reconnaître Taïwan comme un pays indépendant, elle garantit aux anti-communistes de l’ancienne Formose une aide militaire qui leur a permis de se doter d’équipements ultra-modernes… Le maître de Pékin ne veut pas perdre la face juste avant le Congrès de novembre, et voit dans les derniers événements internationaux la preuve d’une grande faiblesse de la première puissance mondiale. L’opposition américaine, très hostile au PCC, n’en critique pas moins la visite de Madame Pelosi, jugée dangereuse alors que le pays a perdu une part importante de sa crédibilité dans le monde, et que la période électorale va rendre plus difficile encore toute réaction ferme concernant ce théâtre ultra-sensible pour le commerce international. Taïwan est le plus gros producteur de puces électroniques au monde avec 70% du marché. Une crise majeure, un blocus de l’île déclencheraient une crise économique bien plus sévère à court terme que les conséquences de la guerre en Ukraine…

    La réponse de « l’Armée populaire de libération » (APL) a été sans précédent. Un exercice à munitions réelles a inclus des zones maritimes au large de l’île rebelle. Pour la première, les forces de l’APL sont actives à l’est de Taiwan et simulent donc un encerclement. Le 4 août, pas moins de 22 incursions d’appareils de l’APL ont été enregistrées par les Taïwanais dans les secteurs « d’identification » (qui ne font pas partie de l’espace aérien taïwanais proprement dit mais suffisamment proches pour déclencher une procédure d’identification par la défense de Taipei). Jusqu’à présent les forces de l’île ont évité tout incident alors que la probabilité d’un événement grave est proportionnelle à la quantité massive d’unités chinoises à proximité.

    Si une crise majeure entre Américains et Chinois semble inévitable à moyen ou long terme, la visite de Nancy Pelosi a fait monter la tension à un moment de grande faiblesse pour les Occidentaux. Une invasion de cette forteresse naturelle qu’est l’ancienne Formose serait une aventure très risquée et coûteuse. Même les forces américaines avaient renoncé à l’attaquer alors qu’elle était occupée par les Japonais à la fin de la 2ème Guerre Mondiale. Mais si la pression intérieure devient trop forte sur le régime totalitaire chinois, on peut craindre qu’il n’exclue aucune option pour se maintenir au pouvoir. À tout le moins, un incident grave entre militaires ou l’invasion d’un îlot rocheux appartenant à Taïwan par l’APL aurait des conséquences économiques majeures. Le moment est mal choisi pour faire « l’éléphant dans un jeu de quilles ». Oncle Sam est un colosse aux pieds d’argile représenté par un duo âgé (Joe Biden et Nancy Pelosi) dont les facultés cognitives inquiètent y compris dans les médias proches des Démocrates…

    Pour aller plus loin :

    China could invade Taiwan before the 2024 US presidential election: sources

    >>> Lire l'article sur : Fox News

  • John Henry Newman à la rescousse : les sept règles du développement authentique de la doctrine

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    Après les déclarations fracassantes du pape dans l'avion qui le ramenait à Rome après son "voyage pénitentiel" au Canada, il est temps de remettre les pendules à l'heure concernant le développement de la doctrine. De Jorge Soley sur El Debate via Il Sismografo :

    John Henry Newman à la rescousse. Les sept règles du développement authentique de la doctrine

    Newman nous donne les sept notes que doivent posséder les développements authentiques de la doctrine et qui les différencient de ce qui n'est que des corruptions.

    La tradition n'est pas quelque chose de mort, un fossile, c'est quelque chose de vivant, qui se développe et grandit. C'est pourquoi Benoît XVI a pu dire, lors d'une audience générale en avril 2006, que "la tradition n'est pas une transmission de choses ou de mots, une collection de choses mortes. La tradition est le fleuve vivant qui remonte aux origines, le fleuve vivant dans lequel les origines sont toujours présentes". Nous, chrétiens, le savons bien, mais en même temps, il est facile de s'embrouiller lorsque cette vérité est utilisée par différents théologiens et pasteurs pour justifier toutes sortes de déclarations, parfois même contradictoires entre elles. Un phénomène favorisé par une conception erronée et individualiste de la mission du théologien, comme s'il devait inventer toutes sortes de mots d'esprit que l'Église se chargerait ensuite de discréditer (alors qu'en réalité ces "mots d'esprit" vont généralement toujours dans le même sens, celui de se soumettre à l'esprit du temps, au Zeitgeist). Une vision qui est aux antipodes de ce que nous lisons dans le numéro 6 de Donum Veritatis. Sur la vocation ecclésiale du théologien, lorsqu'elle affirme que le théologien "a la fonction particulière de parvenir, en communion avec le Magistère, à une compréhension toujours plus profonde de la Parole de Dieu contenue dans l'Écriture inspirée et transmise par la tradition vivante de l'Église".

    En résumé, la théorie est très bien, mais comment reconnaître un développement sain d'un changement qui, même si ceux qui le présentent nous disent qu'il est conforme à ce que l'Église a toujours enseigné, s'écarte en réalité du Magistère et de la Tradition et les corrompt ?

    C'est une question complexe pour le chrétien ordinaire qui, néanmoins, peut trouver dans l'Essai sur le développement de la doctrine chrétienne de St John Henry Newman une bonne boussole pour s'orienter. Ce théologien radical et honnête (à tel point qu'après des années d'étude, il est arrivé à la conclusion que sa position était analogue à celle des hérétiques des premiers siècles de la vie de l'Église) nous donne le "test de la ouate", les sept notes que doivent posséder les développements authentiques de la doctrine et qui les différencient de ce qui n'est que des corruptions. Une courte liste d'une valeur incalculable aujourd'hui :

    1. Tout d'abord, Newman cite ce qu'il appelle la "préservation du type" : "les parties et les proportions de la forme développée, bien qu'altérées, correspondent à celles qui appartiennent à ses rudiments".

    2. La deuxième note est la continuité des principes : "la continuité ou l'altération des principes sur lesquels une idée a été développée est une deuxième marque de distinction entre un développement fidèle et une corruption".

    3. La troisième note est le pouvoir d'assimilation, que Newman explique ainsi : " Il croît en assimilant la matière extérieure à sa propre substance, et cette absorption ou assimilation prend fin lorsque la matière appropriée lui appartient ou entre dans son unité substantielle ".

    4. La quatrième note est une succession logique. Un véritable processus de développement suit les règles de la logique : "l'analogie, la nature du cas, la probabilité de l'antécédent, l'application des principes, la congruence, l'opportunité, sont parmi les méthodes de preuve par lesquelles le développement est transmis d'esprit à esprit et établi dans la foi de la communauté". Ce qui fait dire à Newman qu'une doctrine sera un véritable développement et non une corruption, dans la mesure où elle apparaît comme l'aboutissement logique de son enseignement originel.

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  • Au Nigéria : une insécurité organisée

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    Nigéria : une insécurité organisée

    Récemment, des terroristes ont attaqué une prison située près de l’aéroport international, libérant les principaux membres de Boko Haram, ainsi qu’un poste de contrôle militaire juste à l’extérieur de la ville, tuant un nombre inconnu de soldats. « Encore plus inquiétante a été l’attaque contre les troupes de la 7e Brigade de la Garde. Celle-ci assure la sécurité du palais présidentiel et du Territoire de la capitale fédérale, alors que certains de ses membres ont été pris en embuscade lors d’une sortie en patrouille », a déclaré l’archevêque Kaigama.

    « Abuja est la capitale et elle devrait être l’endroit le plus sécuritaire. C’est là que vit le président et personne ne pensait que de telles choses pourraient se produire à Abuja de cette façon. On ne sait pas ce qui pourrait arriver prochainement, quand ou d’où les attaquants pourraient venir, car ils sont capables de faire n’importe quoi. La situation est très grave. »

    « C’est bien organisé ; ce n’est pas quelque chose qui arrive par hasard. On a eu des attentats à la bombe il y a quelques années, mais jamais des menaces vraiment sérieuses, comme nous en sommes témoins aujourd’hui », explique l’archevêque.

    Les politiciens s’en fichent

    « Il y aura des élections l’année prochaine et on fait tout ce que l’on peut pour arriver au pouvoir », souligne-t-il. La peur et la frustration couvent chez le peuple, dit le prélat catholique, et elles sont aggravées par le fait que les politiciens ne semblent pas disposés à faire quoi que ce soit pour remédier à la situation. « On aurait pu penser qu’en raison de la détérioration de la sécurité, les membres du Sénat et de l’Assemblée nationale auraient cherché fébrilement des solutions aux problèmes. Au lieu de cela, ils ont pris six semaines de vacances. Après les attaques, ils sont partis, pas plus tard que la semaine dernière », a expliqué l’archevêque Kaigama.

    Or, aux dires de l’évêque, même lorsqu’ils sont présents, les politiciens sont difficilement accessibles. « Ils reçoivent leurs salaires, leurs privilèges, mais ils ne sont pas pour autant plus préoccupés par le bien-être général de la population. Depuis mon arrivée à Abuja en tant qu’archevêque, je suis allé dans presque tous les villages, et quand je cite leurs noms, les politiciens et les dirigeants politiques ne semblent pas les connaître.

    Pensez-vous qu’ils vont vous demander ce que vous avez découvert, ou, où vous êtes allé, ou ce qu’avez-vous vu ? Mais non. Ils ne sont pas disponibles. Ils disent qu’ils sont occupés. Les gens souffrent, mais les dirigeants se soucient seulement de leur bien-être personnel et de leurs privilèges officiels. J’espère que la prochaine élection sera libre, juste et transparente et qu’elle produira des dirigeants altruistes, tournés vers le peuple et capables d’un dialogue authentique ».

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  • Selon Amnesty International, les tactiques de combats ukrainiennes mettent en danger la population civile

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    Communiqué de Presse d'Amnesty International :

    4 août 2022

    Ukraine. Les tactiques de combats ukrainiennes mettent en danger la population civile

    • Des bases militaires sont installées dans des zones résidentielles, notamment dans des écoles et des hôpitaux
    • Des attaques sont lancées depuis des secteurs habités par des civil·e·s
    • Ces violations ne justifient cependant pas les attaques menées sans discrimination par les forces russes, qui ont fait de nombreux morts et blessés parmi la population civile

    Les forces ukrainiennes mettent en danger la population civile en établissant des bases et en utilisant des systèmes d’armement dans des zones résidentielles habitées, notamment des écoles et des hôpitaux, lors des opérations visant à repousser l’invasion russe qui a débuté en février, a déclaré Amnesty International le 4 août.

    Ces tactiques de combat violent le droit international humanitaire et mettent gravement en danger la population civile, car elles transforment des biens de caractère civil en cibles militaires. Les frappes russes qui en ont résulté dans des zones habitées ont tué des civil·e·s et détruit des infrastructures civiles.

    « Nous avons réuni des informations sur de nombreux cas où les forces ukrainiennes ont mis en danger des civil·e·s et violé les lois de la guerre en opérant dans des zones habitées, a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

    « Le fait de se trouver dans une position défensive n’exempte pas l’armée ukrainienne de l’obligation de respecter le droit international humanitaire. »

    Toutes les attaques russes sur lesquelles Amnesty International a rassemblé des informations n’ont cependant pas été menées dans des circonstances semblables. En effet, Amnesty International a dans d’autres cas conclu que la Russie avait commis des crimes de guerre, notamment dans certains secteurs de la ville de Kharkiv, sans avoir trouvé d’éléments prouvant que les forces ukrainiennes s’étaient installées dans les zones civiles visées de façon illégale par l’armée russe.

    Entre avril et juillet, une équipe de recherche d’Amnesty International a pendant plusieurs semaines enquêté sur les frappes russes dans les régions de Kharkiv, du Donbas et de Mykolaïv. L’organisation a inspecté les sites de frappes, interrogé des victimes, des témoins et des proches de victimes des attaques, et recouru à la télédétection et analysé des armes.

    Lors de toutes ces investigations, les chercheurs ont trouvé des éléments prouvant que les forces ukrainiennes ont lancé des attaques depuis des zones résidentielles peuplées et qu’elles se sont aussi basées dans des bâtiments civils dans 19 villes et villages de ces régions. Le Laboratoire de preuves du programme Réaction aux crises d’Amnesty International a analysé des images satellites afin de vérifier les informations recueillies sur le terrain.

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  • Synodalité, liturgie et souverains poncifs

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    D'Antonio Spadaro sur Avvenire.it :

    Le Pape : J'ai vu les évêques unis et familiers entre eux et avec les autochtones.

    4 août 2022

    Dans Civiltà Cattolica, le père Spadaro raconte la rencontre de Bergoglio avec les jésuites au Québec. Du véritable sens du chemin synodal de l'Église à la liturgie, des abus à la moralité

    Dans le nouveau numéro "double" (numéros 4131-4132) de la revue "La Civiltà Cattolica", le directeur, le Père Antonio Spadaro, raconte le dialogue du Pape avec ses confrères jésuites lors de son récent voyage au Canada. La réunion s'est déroulée selon le format questions-réponses. Voici des extraits de l'article publié dans "La Civiltà Cattolica".

    Nous sommes le 29 juillet, le dernier jour du voyage apostolique du pape François au Canada. L'étape au Québec est sur le point de se terminer et celle d'Iqaluit, dans le Nord, où la rencontre avec les Inuits doit commencer. L'entretien avec les jésuites est prévu pour 9 heures, mais le pape entre dans le hall du palais archiépiscopal avec un quart d'heure d'avance. Sont présents 15 jésuites de la province canadienne, qui couvre le pays et Haïti. La Congrégation provinciale, prévue depuis un certain temps, est en cours, et le Père provincial est donc absent. Après les premières salutations spontanées dès l'entrée du Pape, le Père Marc Rizzetto, de la communauté de Québec, a adressé un accueil cordial à François au nom des personnes présentes et des plus de 200 jésuites de la Province. (...) À la fin, il offre au pape un cadeau : la photo d'un papillon, que le pape admire, tout en faisant une blague : "Voir cette belle photo me fait douter". Il est si beau qu'il pourrait être un piège des Jésuites. Je ne sais pas si c'est un papillon ou une chauve-souris !". Et il provoque ainsi l'hilarité des personnes présentes (...).

    Saint Père, nous sommes dans un processus de réconciliation qui n'est pas terminé. Nous sommes en voyage. Quelles sont les consolations de votre pèlerinage ?

    (...) Vous voyez, le plus important est précisément le fait que l'épiscopat a accepté, a relevé le défi et est allé de l'avant. Celui-ci du Canada était un exemple d'épiscopat uni. Et lorsqu'un épiscopat est uni, il peut alors bien faire face aux défis. Je témoigne de ce que j'ai vu. Je tiens donc à le souligner : si tout va bien, ce n'est pas à cause de ma visite. Je suis juste la cerise sur le gâteau. Ce sont les évêques qui ont tout fait avec leur unité. Il est alors bon de signaler humblement que la partie autochtone est vraiment capable de bien traiter la question et de s'engager. En bref, ce sont les miracles qui peuvent se produire lorsque l'Église est unie. Et j'ai constaté une certaine familiarité entre les évêques et les autochtones. Bien sûr, il ne faut pas se le cacher, il y a des gens qui travaillent contre la guérison et la réconciliation, dans la société comme dans l'Église. Même ce soir, j'ai vu un petit groupe traditionaliste protester, et dire que l'église est autre chose... Mais cela fait partie des choses. Je sais seulement que l'un des pires ennemis de l'unité de l'Église et des épiscopats est l'idéologie. Poursuivons donc ce processus sur la route. J'ai aimé la devise du voyage, qui le dit clairement : Marcher ensemble. Marchez, mais ensemble. Vous connaissez le dicton : "Si vous voulez aller vite, allez-y seul, si vous voulez aller en sécurité, allez-y accompagné".

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  • Castro, Ortega, Bergoglio : les mauvaises amitiés du pape

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    Castro, Ortega, Bergoglio. Les mauvaises amitiés du pape

     

    Fidel

    La Chine et la Russie envahissent désormais presque tous les commentaires sur la politique internationale du Saint-Siège, loin d'être brillante sur les deux fronts. Mais il y a d'autres pays dans le monde où l'Église catholique vit des situations non moins dramatiques, d'authentiques persécutions. Pourtant, le pape reste silencieux, comme dans le cas du Nicaragua. Ou au contraire, il se surpasse en loquacité obséquieuse, comme dans le cas de Cuba.

    *

    De son admiration pour le régime cubain, Jorge Mario Bergoglio n'a jamais fait mystère. La photo ci-dessus le montre posant avec déférence avec Fidel Castro, lors de la conversation de quarante minutes qu'il a eue avec lui lors de son voyage à La Havane en 2015.

    Mais même avec son frère Raúl, qui a été pendant des décennies le véritable homme fort du système de persécution des Castro, le pape François dit cultiver "une relation humaine". Il l'a fait savoir dans une interview accordée à la chaîne de télévision mexicaine Televisa le 11 juillet, un an exactement après la répression impitoyable, à l'échelle de l'île, de la plus grande manifestation populaire contre la dictature depuis trente ans.

    Dans cette interview, François fait l'éloge du régime castriste : "Cuba est un symbole. Cuba est une grande histoire" - a naturellement fait la une de "Granma", le journal officiel du parti communiste cubain. Mais elle a provoqué un chœur unanime de protestations parmi les personnalités de l'opposition, en grande partie catholiques, en exil et dans leur pays, toutes profondément blessées par les paroles du pape.

    En 2015, le pape François a ensuite rapporté aux journalistes qu'il avait parlé aimablement avec Fidel Castro de son éducation dans un collège jésuite et de son amitié avec certains d'entre eux. Il a ainsi donné raison à la thèse critique du professeur Loris Zanatta de l'Université de Bologne, spécialiste de l'Amérique latine, qui a soutenu dans son livre de 2020 intitulé "Jesuit Populism. Perón, Fidel, Bergoglio" et relancé il y a quelques jours dans son commentaire au vitriol dans le quotidien argentin "La Nación".

    Mais de ce voyage papal de 2015 à Cuba, le silence total de François sur les victimes du régime castriste, sur les milliers de Cubains engloutis par la mer alors qu'ils tentaient de fuir la tyrannie, et son refus de rencontrer des opposants, ont été les plus impressionnants.

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  • Grossesses extra-utérines, fausses couches : l'avortement n'est "jamais nécessaire" selon ces médecins

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    De Katie Yoder sur Catholic News Agency :

    Grossesses extra-utérines, fausses couches : L'avortement n'est "jamais nécessaire", selon ces médecins

    3 août 2022

    L'avortement - une procédure avec l'intention et le but unique ou principal de mettre fin à la vie humaine dans l'utérus - n'est jamais médicalement nécessaire, selon les experts médicaux.

    Trois médecins ont parlé avec l'AIIC de la nécessité de l'avortement, ou de son absence, suite à la récente décision de la Cour suprême d'annuler l'arrêt Roe v. Wade, qui a légalisé l'avortement dans tout le pays en 1973. Suite à cette décision, plusieurs mythes ont circulé sur son impact, notamment l'affirmation que les femmes mourront sans accès à l'avortement en cas de grossesse extra-utérine, de fausse couche et d'autres situations dangereuses.

    Dans ces situations, les experts médicaux considèrent que l'avortement n'est pas pertinent ou soulignent que les femmes peuvent choisir des alternatives qui leur permettent de vivre. 

    L'avortement, disent-ils, n'est "jamais nécessaire" pour prendre soin de la mère et du bébé. Pour comprendre cela, il faut d'abord savoir ce qu'est l'avortement - et ce qu'il n'est pas.

    Qu'est-ce que l'"avortement" ?
    Les procédures utilisées pour pratiquer un avortement ne sont pas des avortements en soi. La définition de l'avortement inclut l'intention et la finalité.

    Le Dr Kathleen Raviele, gynécologue-obstétricienne et ancienne présidente de l'Association médicale catholique, la plus grande association de catholiques dans le domaine de la santé, a qualifié l'avortement d'"attaque directe d'un embryon ou d'un fœtus par la chirurgie ou des produits chimiques dans le but de mettre fin à la vie du bébé".

    Le Dr Grazie Pozo Christie, spécialiste en radiologie et membre senior de l'Association catholique, une organisation vouée à la défense de la liberté religieuse, de la vie et de l'Église sur la place publique, a également souligné l'importance de l'intention.

    L'avortement, a-t-elle dit, "signifie familièrement la fin délibérée d'une vie humaine".

    Le Dr Donna Harrison, gynécologue-obstétricienne et directrice générale de l'Association américaine des obstétriciens et gynécologues pro-vie (AAPLOG), a cité la définition qui, selon elle, est utilisée par la majorité des lois des États. 

    L'avortement, ou avortement volontaire, est ici "défini comme tout médicament, dispositif ou procédure utilisé pour mettre fin à une grossesse dans le but principal d'assurer la mort de l'être humain in utero avant, pendant ou au cours du processus de séparation de la mère et de son embryon ou fœtus", a-t-elle déclaré.  

    L'avortement est-il jamais nécessaire pour sauver la vie d'une femme ?
    Mme Christie a déclaré que l'avortement, défini comme la fin volontaire d'une vie humaine, n'est "jamais médicalement nécessaire". 

    "Dans certaines circonstances, un traitement de sauvetage qui implique l'interruption précoce d'une grossesse peut être indiqué", a-t-elle dit. "Dans ce cas, l'intention n'est pas de mettre fin à la vie du bébé mais de sauver la mère, et cette intention est manifeste dans le fait qu'un médecin ferait tout son possible pour préserver la vie d'un bébé prématuré lorsque cela est possible."

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  • "Génocide" : la démesure langagière du pape François

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    De Joseph Facal sur Le Journal de Québec :

    La démesure langagière du pape François

    Qui va nier la cruauté et les injustices dont furent victimes les Autochtones au Canada, ou les abus physiques et psychologiques subis par nombre de leurs enfants dans les pensionnats ?

    Mais un « génocide » ?

    Faits

    Né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mot « génocide », quand il est utilisé sans qualificatif, renvoie globalement à une tentative planifiée et systématique pour faire disparaître physiquement toute une communauté.

    Au 20e siècle, l’expression fut presque uniquement réservée à trois cas types : le martyre du peuple juif aux mains des nazis, le génocide des Tutsi par les Hutu au Rwanda, et celui des chrétiens arméniens aux mains des Turcs musulmans.

    Évidemment, beaucoup voudraient étirer la notion.

    Le pape va donc plus loin que la Commission de vérité et de réconciliation de 2015, qui parlait de « génocide culturel », écartant le génocide physique.

    Il s’agissait, peut-on lire, d’« éliminer les peuples autochtones comme peuples distincts et de les assimiler contre leur gré à la société canadienne ».

    Cruel ? Oui. Un génocide physique ? Non.

    Les pensionnats n’étaient pas des camps de concentration, mais « des moteurs de changements culturels et spirituels », disait la Commission. 

    Paternaliste et condescendant ? Évidemment.

    Les enfants étaient arrachés à leurs familles contre leur volonté. Radical et inhumain ? Absolument.

    Mais si vouloir effacer une culture heurte à juste titre notre sensibilité moderne, ce n’est pas la même chose que de vouloir liquider en masse tout un peuple.

    Bien connu, le mot « ethnocide » serait plus approprié : il renvoie à la volonté de détruire l’identité culturelle d’un peuple sans le faire disparaître physiquement.

    Comme le rappelait l’historien Jacques Rouillard, les communautés religieuses fondèrent des écoles, des hôpitaux, des asiles pour jeunes, vieillards, infirmes, orphelins, pauvres, etc.

    Pourquoi de telles gens auraient voulu physiquement faire disparaître des peuples entiers de la surface de la Terre ?

    La Commission de 2015 a estimé que le taux de mortalité dans les pensionnats entre 1945 et 1965 est comparable à la moyenne canadienne chez les enfants des mêmes tranches d’âge. 

    Le taux de mortalité deux fois plus élevé que la moyenne canadienne entre 1921 et 1950 s’explique selon elle par la tuberculose. 

    Les tombes étaient anonymes parce que seuls les riches pouvaient se payer des pierres tombales gravées. Quand on posait une croix en bois, elle se détériorait rapidement.

    Les faits connus pour le moment n’autorisent pas à parler de « charniers », « fosses communes », « survivants », et autres termes tirés du vocabulaire génocidaire.

    Le vocabulaire devrait être durci seulement si de nouveaux faits le justifient.

    Rigueur

    Introduire de la rigueur n’équivaut pas à nier les souffrances ou à manquer de sensibilité. 

    C’est la condition de base à respecter pour ne pas dire n’importe quoi. 

    Nous vivons une époque de démesure langagière. 

    Je ne m’attendais pas à ce que le pape y contribue.

  • Contraception : un magistère de la dissidence ?

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le "magistère" de la dissidence sur la contraception

    04-08-2022

    Lors de son voyage de retour du Canada, à une question sur les développements possibles sur le sujet de la contraception, le Pape fait référence au magistère, qui portera un jugement sur les recherches des théologiens. Mais le magistère s'est déjà exprimé, même si ceux qui le rappellent sont accusés d'"indiétrisme" (c'est-à-dire de faire marche arrière), tandis que les portes sont ouvertes aux théologiens dissidents.

    John L. Allen avait déjà exposé la stratégie défensive dans son article du 13 juillet. Après notre attaque (ici, ici et ici) sur le contenu du texte de base d'un séminaire organisé par l'Académie pontificale pour la vie en 2021 et maintenant publié dans le volume Éthique théologique de la vie. Scripture Tradition, Practical Challenges, Allen a préféré éviter d'entrer dans le contenu, détournant l'attention sur le fait que le texte de base n'est pas un document magistériel et qu'après tout, les Académies pontificales existent pour débattre, pas pour définir.

    Le pape François, lors de son voyage de retour du Canada, poussé par une question d'Eva Fernandez, correspondante de COPE pour l'Italie et le Vatican, a adopté la même ligne (voir ici). Le journaliste disait son espoir d'une " évolution de la doctrine de l'Église concernant les contraceptifs " et a demandé à François s'il était ouvert à une " réévaluation " de l'interdiction totale, s'il existe " une possibilité pour un couple d'envisager des contraceptifs ". Et il s'est bien gardé de donner la réponse minimale qu'un pontife devrait donner à une telle question, à savoir que l'enseignement de l'Église sur la contraception ne peut être modifié, pour la simple raison qu'il y a " deux significations que Dieu Créateur a inscrites dans l'être de l'homme et de la femme et dans le dynamisme de leur communion sexuelle " (Familiaris Consortio, 32) ; des significations que les hommes ne peuvent donc pas séparer, se comportant "comme des 'arbitres' du plan divin", manipulant et avilissant "la sexualité humaine, et avec elle leur propre personne et celle de leur conjoint, altérant sa valeur de don 'total'". C'est le minimum qu'un pasteur de l'Église, a fortiori s'il est Souverain Pontife, aurait dû expliquer. Au lieu de cela, François évite d'offrir un mot de vérité sur la question et s'engage dans un discours qui remet d'abord en évidence le développement dogmatique, en utilisant les mots de Saint Vincent de Lerins dans son Commonitorium, et ensuite trahit essentiellement leur sens et absout les théologiens qui sont les auteurs du texte de base mentionné ci-dessus, en les justifiant d'avoir simplement fait leur devoir de théologiens.

    Venons-en aux paroles du Pape : " le devoir des théologiens est la recherche, la réflexion théologique, on ne peut pas faire de la théologie avec un 'non' devant soi ". Ensuite ce sera au Magistère de dire non, vous avez dépassé, revenez, mais le développement théologique doit être ouvert, les théologiens sont là pour cela. Et le Magistère doit aider à en comprendre les limites". Il a ajouté : "Sur la question de la contraception, je sais qu'une publication est parue sur ce sujet et sur d'autres questions relatives au mariage. Ce sont les actes d'un congrès et dans un congrès il y a des ponences, puis ils discutent entre eux et font des propositions. Il faut être clair : ceux qui ont fait ce congrès ont fait leur devoir, parce qu'ils ont essayé d'avancer dans la doctrine, mais dans un sens ecclésial, pas en dehors [...]. Alors le Magistère dira "oui, c'est bon ou ce n'est pas bon". Outre le soin déjà souligné du Pontife d'éviter toute prise de position contraire à l'enseignement de l'Eglise sur la contraception, deux difficultés au moins ne peuvent manquer de sauter aux yeux.

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