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Au rythme de l'année liturgique - Page 177

  • De la Cène à l’Eucharistie du dimanche matin

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    françois capture-d2019e0301cran-2017-10-04-a0300-19.38.37.pngOn a vu, le 1er octobre dernier, le pape François prendre part à un vaste repas organisé dans une église de Bologne pour mieux faire valoir le lien entre ces agapes (au sens étymologique du terme) conviviales et la célébration eucharistique ou, pour reprendre le commentaire de Mgr Zuppi (le nouvel archevêque fraichement nommé par ses soins) « pour aider à mieux comprendre l’Eucharistie, à la sentir encore plus humaine ».

    La réalité historique est tout de même assez différente. Un texte extrait des  « Opera omnia » de Benoît XVI (volume VI/1, pp. 493 et suivantes) nous montre ce qu’il en est du passage de la « Cène » (du mot « cena », repas)  à l’ « Eucharistie » du dimanche matin :


    «  […] Qu’a donc ordonné précisément le Seigneur de répéter?  Certainement pas le repas pascal (au cas où la dernière Cène de Jésus ait été un repas pascal). La Pâque était une fête annuelle dont la célébration récurrente en Israël était clairement régulée par la sainte tradition et liée à une date précise. Même si, ce soir-là, ce n’était pas un vrai repas pascal selon le droit juif, mais d’un ultime banquet  terrestre avant la mort, cela n’est pas dans l’objectif du commandement de répétition.

    Le commandement se réfère donc à ce qui, dans ce que Jésus a accompli ce soir-là, était une nouveauté : le fait de rompre le pain, la prière de bénédiction, et d’action de grâce et avec elle les paroles de la transsubstantiation du pain et du vin. Nous pourrions dire : par ces paroles, notre moment actuel est entraîné dans le moment de Jésus. Ce que Jésus a annoncé en Jean, 12,32 se vérifie : de la Croix, il les attirera tous à lui, en lui […]

    Joseph Andreas Jungmann, le grand connaisseur de la Célébration eucharistique et l’un des artisans de la réforme liturgique résume tout cela en disant : ‘ la forme fondamentale est la prière d’action de grâce sur le pain et le vin. C’est de la prière d’action de grâce, après le banquet du dernier soir, que la liturgie de la messe a commencé, et non du banquet lui-même. Ce dernier était considéré aussi peu essentiel et aussi facilement séparable que déjà dans l’Eglise primitive il était omis. La liturgie et toutes les liturgies, par contre, ont développé la prière d’action de grâce prononcée sur le pain et sur le vin. Ce que l’Eglise célèbre dans la messe n’est pas la dernière Cène, mais ce que le Seigneur, durant la dernière Cène, a institué et confié à l’Eglise : la mémoire de sa mort sacrificielle’ (Messe im Gottesvolk, p.24).

    Dans la même ligne s’inscrit la constatation historique selon laquelle ‘dans toute la tradition du christianisme, après que l’Eucharistie a été détachée d’un vrai repas (où apparaît l’acte de ‘rompre le pain’ et la ’Cène du Seigneur’) un mot signifiant ‘repas’ n’est jamais utilisé, jusqu’à la Réforme du XVIe siècle, pour désigner la célébration de l’Eucharistie (p.23, note 73).

    Dans la formation du culte chrétien, cependant, un autre élément est encore déterminant. Certain d’être exaucé, le Seigneur avait déjà donné à ses disciples, à la dernière Cène, son corps et son sang comme don de la  Résurrection : Croix et Résurrection font partie de l’Eucharistie, qui sans cela n’est pas elle-même. Mais puisque le don de Jésus est essentiellement un don enraciné dans la Résurrection, la célébration du sacrement devait nécessairement être relié à la mémoire de la Résurrection. La première rencontre avec le Ressuscité était advenue le matin du premier jour de la semaine –du troisième jour après la mort de Jésus- donc le dimanche matin. Par là, le matin du premier jour devenait spontanément le moment du culte chrétien, le dimanche devenait le « Jour du Seigneur ».

    Cette détermination chronologique de la liturgie chrétienne, qui en même temps définit sa nature profonde et sa forme, s’est mise très vite en place. Ainsi le rapport d’un témoin oculaire dans les Actes 20, 6-11 nous raconte le voyage de saint Paul et de ses compagnons vers Troas et il dit : ‘Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain…’ (20, 7). Cela signifie que déjà durant la période des Apôtres le fait de ‘rompre le pain’ avait été fixé pour le matin du jour de la Résurrection – l’Eucharistie était célébrée comme rencontre avec le Ressuscité […]

    Un archaïsme qui voudrait retourner avant la Résurrection et à sa dynamique pour imiter seulement la dernière Cène ne correspondrait pas du tout à la nature du don que le Seigneur a laissé à ses disciples. Le jour de la Résurrection est le lieu extérieur et intérieur du culte chrétien, et l’action de grâce, comme anticipation créatrice de la Résurrection de la part de Jésus, est la manière par laquelle, dans son don, il nous bénit et il nous entraîne dans la transformation qui, à partir des dons, doit nous gagner et se répandre sur le monde : ‘jusqu’à ce qu’il vienne’ (1 Co 11,26) ».

    JPSC
      

  • Marie Faustine Kowalska (5 octobre)

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    Faustina5.jpgMARIE FAUSTINE KOWALSKA 1905-1938 (Vatican.va)

    Soeur MARIE FAUSTINE, apôtre de la Miséricorde Divine, compte aujourd'hui parmi les Saints les plus célèbres de l'Eglise. Par son intermédiaire, le Seigneur Jésus transmet au monde entier Son grand message de la Miséricorde Divine et montre un modèle de perfection chrétienne fondée sur la confiance en Dieu et sur une attitude miséricordieuse envers le prochain.

    Elle est née le 25 août 1905, troisième des dix enfants de Marianna et Stanisław Kowalski, agriculteurs dans le village de Głogowiec. Au baptême, dans l'église paroissiale de Świnice Warckie, elle a reçu le prénom d'Hélène. Depuis son enfance, elle se distingua par l'amour de la prière, l'assiduité, l'obéissance et par une grande sensibilité à la misère des hommes. A neuf ans, elle a fait sa Première Communion qu'elle a profondément vécue, consciente de la présence de l'Hôte Divin dans son âme. Elle a fréquenté l'école pendant moins de trois ans. Adolescente, elle a quitté la maison familiale pour gagner sa vie et pour aider ses parents comme servante dans des familles aisées à Aleksandrów, Łódź et Ostrówek.

    Elle a senti la vocation dans son âme dès l'âge de sept ans, mais ses parents n'étant pas d'accord pour qu'elle entre dans les ordres, elle a essayé d'étouffer cette voix intérieure. Cependant, exhortée par la vision du Christ souffrant, elle est partie pour Varsovie où, le 1er août 1925, elle a rejoint la Congrégation des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde. Devenue Sœur Marie Faustine, elle a passé au couvent treize ans, en remplissant les fonctions de cuisinière, de jardinière et de Sœur portière dans plusieurs maisons de la Congrégation, le plus souvent à Płock, Wilno et Cracovie.

    Rien ne trahissait à l'extérieur sa vie mystique d'une extrême richesse.

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  • François d'Assise (4 octobre)

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    images.jpgLe vendredi 4 octobre 2013 à Assise, le pape évoquait la figure du Poverello :

    « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25).

    Paix et bien à tous ! Par cette salutation franciscaine je vous remercie d’être venus ici, sur cette place chargée d’histoire et de foi, pour prier ensemble.

    Aujourd’hui, moi aussi, comme beaucoup de pèlerins, je suis venu proclamer la louange du Père pour tout ce qu’il a voulu révéler à l’un de ces « tout-petits » dont nous parle l’Évangile : François, fils d’un riche commerçant d’Assise. La rencontre avec Jésus le conduisit à se dépouiller d’une vie aisée et insouciante, pour épouser « Dame Pauvreté » et vivre en vrai fils du Père qui est aux cieux. Pour saint François, ce choix indiquait une manière radicale d’imiter le Christ, de se revêtir de Celui qui, de riche qu’il était, s’est fait pauvre afin de nous enrichir par sa pauvreté (cf. 2 Co 8, 9). Dans toute la vie de François l’amour pour les pauvres et l’imitation du Christ pauvre sont deux éléments inséparablement unis, les deux faces d’une même médaille.

    Quel témoignage François nous donne-t-il aujourd’hui ? Que nous dit-il, non par ses paroles – cela est facile – mais par sa vie ?

    1. La première chose qu’il nous dit, la réalité fondamentale qu’il nous donne en témoignage est ceci : être chrétien c’est une relation vitale avec la Personne de Jésus, c’est se revêtir de Lui, c’est s’assimiler à Lui.

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  • Premier dimanche du Mois en l’église du Saint-Sacrement à Liège : 1er octobre 2017 à 10h (Bd d’Avroy, 132).

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    Saint-Sacrement 1er dimanche du mois_oct2017.jpg

    Propre de la Messe grégorienne « Justice et Miséricorde »

    L’église du Saint-Sacrement à Liège offre chaque premier dimanche du mois à 10h00 une messe particulièrement soignée sur le plan musical.

    Le dimanche 1er octobre prochain, l’organiste Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers, et l’Ensemble instrumental Darius ont choisi de privilégier la musique anglaise de la Renaissance et de l’âge baroque.

    Le propre grégorien de la messe est chanté par la Schola du Saint-Sacrement. Il commence par la mélodie de l’introït extrait de psaume 118 qui évoque le lien entre la justice et la miséricorde divines.

    JPSC

  • « Nova et vetera ». Le sentier de la bonne musique liturgique

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    Lu sur « diakonos.be » la version française d’un article publié par Sandro Magister sur son site « Settimo Cielo » :   

    « Je publie un article qu’on m’a envoyé. L’auteur est un illustre compositeur et musicologue, expert en liturgie, directeur de la revue international « Altare Dei » éditée à Macao et à Hong Kong. On peut écouter un extrait de sa « Missa Summorum Pontificum » ici. Il est également l’auteur de la dramatique « déclaration » sur la situation actuelle de la musique sacrée que Settimo Cielo a publiée en mars dernier.

    *

    Vrais et faux amis de la tradition

    par Aurelio Porfiri

     Aurelio_Porfiri_300x300_preview.png« A la mi-septembre s’est déroulé à Rome le pèlerinage des fidèles liés à la forme extraordinaire du rite romain pour célébrer leur fidélité à l’Eglise – une, sainte, catholique, apostolique et romaine – et pour fêter le dixième anniversaire du motu proprio « Summorum Pontificum » qui autorisait une usage plus large du missel antérieur à Vatican II.

    A cette occasion, on m’a commandé une messe que j’ai baptisée « Missa Summorum Pontificum » qui a été exécutée dans la Basilique Saint-Pierre le 16 septembre au cours d’une messe pontificale solennelle célébrée par l’archevêque Guido Pozzo.

    Cette messe reprenait les parties du propre et celles de l’ordinaire. J’ai essayé d’innover dans la tradition « nova et vetera », en prenant le grégorien et la polyphonie comme modèle mais pour composer une musique qui sonne comme en 2017 et pas comme relique du passé.  J’ai d’abord pensé au rythme et ensuite à la musique, en cherchant à comprendre comment ma musique aurait servi au mieux ce moment rituel.  J’ai cherché à faire en sorte que mes morceaux n’alourdissent pas le rite et qu’ils prévoient l’intervention des fidèles là où c’est possible parce qu’il serait erroné de laisser à la réforme postconciliaire le monopole de la participation alors que cette dernière était également réclamée par tous les documents précédant le Concile.  Il est clair que cette idée de participation ne signifie pas qu’il faille se laisser aller à la banalisation, à la médiocrité ni au mauvais goût.  Car malheureusement notre réalité est celle-là.

    Au cours du pèlerinage, j’ai rencontré de véritables amis de la Tradition. Parmi eux, une majorité a approuvé les efforts entrepris pour chercher à montrer combien la Tradition ne consiste pas essentiellement à fixer le passé mais à regarder vers l’origine et à se projeter dans l’avenir.  La forme extraordinaire est toujours jeune quand elle s’habille de courage, elle ne se laisse pas impressionner par la minorité (parce que c’est une minorité mais qui sait faire du bruit) qui a peur du moindre changement.

    On peut ne pas être d’accord avec mon style, c’est parfaitement légitime. Mais on ne peut pas et on ne doit pas penser que la forme extraordinaire serait le culte du passé.  Le catholique (et non le traditionaliste comme l’a bien dit le cardinal Sarah) regarde Jésus qui vient et, sans la Tradition, il tombe dans les bras de l’esprit du monde, même en matière de liturgie.

    Il m’est arrivé, cette année et l’année dernière, d’avoir des conversations intéressantes avec des grandes personnalités ecclésiastiques du monde anglo-saxon en visite à Rome pour le pèlerinage. Quand ils me reprochaient le niveau médiocre de la musique que l’on entend dans les églises italiennes, je tentais de répliquer que la mauvaise influence venait également de chez eux.  Mais que le niveau soit médiocre, on n’a pas besoin de se l’entendre dire.  La recherche de la nouveauté pour la nouveauté nous a jeté dans le gouffre dans lequel nous nous trouvons.

    Moi, j’ai voulu essayer d’emprunter un autre chemin, le « nova et vetera ». Ce qui importe, c’est que la forme extraordinaire ne devienne pas le frigo où l’on conserve les choses pour ne pas qu’elles moisissent mais bien la serre d’où naissent de nouvelles fleurs aux côtés des anciennes.

    Au cours de ce pèlerinage, j’ai croisé de nombreuses personnes amoureuses de l’Eglise, de sa Tradition et de ses rites. Des jeunes et des moins jeunes, issus des quatre coins du monde.  Et ces gens n’avaient pas peur de la nouveauté, ils ne sont pas de ceux que le pape François a qualifiées de « rigides ».  Non, ce sont des personnes d’aujourd’hui qui ne veulent pas perdre la beauté de la liturgie mais qui veulent se perdre dans la beauté de la liturgie.  Je suis l’un d’entre eux.

    Il est clair qu’une partie de ce monde tombe sous le coup de cette définition du pape François. Ce sont ceux qui voudraient vivre dans le passé ou le faire revivre comme si nous étions encore aujourd’hui au XVIè siècle ou plus tard.  Ils n’ont pas le visage serein des pèlerins que j’ai croisés mais ils cultivent des rancœurs et les laissent éclater dans l’ombre.  Je voudrais vraiment les aider comme leur frère dans le Christ et leur dire qu’à chaque siècle, l’Eglise a été à l’avant-garde de l’excellence artistique parce qu’elle a donné lieu à de nouvelles créations.

    De nouvelles créations basées non pas sur le vide ou sur des esthétiques contraires ou opposées à l’esthétique catholique, mais qui prenaient pour modèle la grande Tradition et qui n’avaient rien à envier aux modèles des maîtres précédents qui, avec ces modèles, servaient bien le culte de Dieu.

    J’ai fait de mon mieux. J’ai suivi l’enseignement des papes, à commencer par Saint Pie X.  Je crois au moins avoir contribué à violer une sorte de tabou qui est l’antithèse de ce que l’Eglise catholique a toujours été, une mère toujours féconde de beauté et non, comme certains le pensent, une vieille dame rabougrie qui ne sort jamais de chez elle parce qu’elle est seule et impotente.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    Ref. « Nova et vetera ». Le sentier de la bonne musique liturgique

    On relira aussi avec profit le texte de cette homélie, extraite du site web du diocèse de Liège,  que nous avons publiée le 25 août dernier : Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège : le sens de la forme extraordinaire du rite romain

    JPSC

  • Les traditionalistes ont célébré à Rome le Xe anniversaire de l'entrée en vigueur du Motu Proprio de Benoît XVI réhabilitant l’ « usus antiquior » dans la liturgie

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    Quand les périphéries pèlerinent vers le centre ...

    JPSC

     

  • Dimanche 17 septembre 2017 à 10 heures en l’église du Saint-Sacrement à Liège : messe de la fête de saint Lambert chantée en grégorien et en plain-chant liégeois

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    LA FÊTE DE SAINT LAMBERT

    martyre_SL.jpg

    Patron du diocèse de Liège 

    L'évêque Lambert fut assassiné un 17 septembre d'une année entre 696 et 705 que les historiens hésitent encore à fixer. Son martyre eut lieu à Liège dans la villa franque qu'il possédait sur le site de l'actuelle place Saint-Lambert. Un culte populaire du saint martyr s'y développa. Il fut favorisé par la décision de son successeur, saint Hubert, d'y transférer sa dépouille mortelle qui, dans un premier temps, avait été ramenée au siège du diocèse alors fixé à Maastricht. La dévotion jamais démentie à la mémoire de notre Saint entraîna ensuite le déplacement à Liège de la résidence officielle des évêques: un acte véritablement fondateur pour l'avenir de la Cité et ce qui deviendra, plus tard, le Pays de Liège.

    Le "dies natalis", la naissance au ciel, de saint Lambert se fête le 17 septembre de chaque année. La messe de cette fête sera célébrée à l'église du Saint-Sacrement à Liège ce dimanche 17 septembre 2017 à 10 heures, en grégorien et en plain chant liégeois par la Schola de l’église. À l’orgue : Michèle Baron.

    DIMANCHE 17 SEPTEMBRE 2017 À 10 HEURES 

    A l'église du Saint-Sacrement

    église du st sacrement.JPG

    Boulevard d'Avroy, 132 à Liège 

    Le programme des chants:

    Propre grégorien de la fête :

    Introït « Gaudeamus », graduel « Ecce sacerdos magnus », alleluia « Ego sum pastor bonus », offertoire « Posuisti » et communion « Ego sum pastor bonus »:

    Ces chants du propre de la fête sont ceux de la messe de saint Lambert en usage à Liège au XXe siècle, à partir de la réforme de saint Pie X. Il démarque lui-même une partie de la messe, beaucoup plus ancienne cette fois, du deuxième dimanche après Pâques, le dimanche du Bon Pasteur. On sait que la représentation la plus précoce du Christ dans les catacombes était celle d’un berger ayant une brebis sur ses épaules, illustration en forme d’arcane de la parabole du bon berger : d’où sa présence dans la liturgie pascale. L’adaptation de cette liturgie aux évêques martyrs est obvie, puisqu’ils ont, comme le bon berger de l’Evangile, « donné leur vie pour leurs brebis ». C’est le cas du verset alléluiatique « Ego sum pastor bonus » (1er mode) et du verset de communion sur le même texte (IIe mode). D’autres textes chantés de la messe proviennent du répertoire destiné aux fêtes d’évêques, peut-être créés en partie pour la célébration de la fête de saint Martin de Tours. Ce serait le cas du graduel « Ecce sacerdos magnus » (Ve mode) et de l’offertoire « Posuisti » (VIIIe mode). L’introït est le très célèbre « Gaudeamus » (1er mode) attesté dès le haut moyen âge et qui a tant de fois servi de « teneur » aux compositions polyphoniques ; cette page, peut-être écrite primitivement pour la commémoration du martyre de sainte Agathe, se retrouve aux fêtes de la Toussaint et de Notre-Dame.

    (D’après la notice du musicologue Carl de Nys accompagnant le disque « Plain-chant pour le millénaire de Liège ») 

    Kyriale « Cunctipotens genitor Deus » :

    Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus Dei et Credo IV

    Plain-chant liégeois :

    Séquence à saint Lambert "Christi nomine laetemur et Lamberto gratulemur"

    Cette prose ou séquence « Christi nomine laetemur » (Ve mode), qui se chante après l’alleluia, avant la lecture de l’Evangile, ne se trouve pas dans le répertoire : il s’agit plus que probablement, de l’adaptation d’un texte assez récent sur un schéma mélodique ancien en usage à Liège. 

    Antienne eucharistique "Jesu bone"

    Cette antienne, qui sera chantée pendant la communion des fidèles, est extraite de l'office liégeois primitif de la Fête-Dieu

    Hymne de la Principauté de Liège "Magna Vox",

    La  Magna vox  fut considérée comme l’hymne « national » de la Principauté de Liège. Un des derniers maîtres de chapelle de la cathédrale Saint-Lambert, Jean-Noël Hamal (Liège 1709-1778) nous en a laissé une belle version polyphonique à six voix.  En fait, il s’agit de l’antienne ad Magnificat des premières Vêpres de l'office liégeois de saint Lambert . Sa version primitive, en plain-chant, a été composée par l’évêque Etienne de Liège ( ° c.850 + 920). C’est cette version que l’on peut lire et  écouter ici, interprétée par des grégorianistes du diocèse:

    JPSC

  • J-7 avant le Pèlerinage Summorum Pontificum à Rome

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    summorum domp1.png

    J-7  avant les célébrations à Rome du Xe anniversaire du motu proprio de Benoît XVI réhabilitant l’usus antiquior du rite  romain pour célébrer l’Eucharistie et les autres sacrements dans l’Eglise latine: ce grand pèlerinage donnera l’occasion de prier pour le repos de l’âme du cardinal Carlo Caffara, archevêque émérite de Bologne, théologien et qui aurait dû célébrer la messe à Saint-Pierre de Rome (le cardinal était l’un des signataires des “Dubia” à propos d’Amoris Laetitia) et qui a été rappelé à Dieu le mercredi 6 septembre.

    cliquer ici:   Pèlerinage Summorum Pontificum

    Ref. J-7 avant le Pèlerinage Summorum Pontificum à Rome

    JPSC

  • Homélie pour le 22e dimanche du temps ordinaire : le langage de la Croix

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,21-27.

    En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. 
    Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. » 
    Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » 
    Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. 
    Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. 
    Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? 
    Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »

    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 

    LE LANGAGE DE LA CROIX Homélie pour le 22e dimanche du T.O. | fr. Dominique Joseph 

  • Quand Jean-Paul II évoquait Grégoire le Grand (3 septembre)

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    gregoire_le_grand.jpgLettre à tous les évêques, les prêtres et les fidèles de l’Eglise,
    pour le quatorzième centenaire
    l’élévation de saint Grégoire le Grand au pontificat (source)

    Au terme de l'Antiquité et à l'aurore du Moyen Age, saint Grégoire le Grand, à la fois issu du patriciat romain et du monachisme bénédictin, s'efforce, en réglementant le présent, de transmettre au futur les enseignements du passé et l’héritage de la tradition. Au début de son pontificat (février 590), les structures de l’empire romain, bouleversées par les invasions gothes, puis normandes, s’écroulent, tandis que renaît l’hérésie donatiste et que l’arianisme règne encore sur la plupart des barbares ; la discipline monastique s’est généralement relâchée et le clergé, souvent démoralisé, conduit des fidèles catastrophés par les invasions barbares : « Ballotté par les vagues des affaires, je sens la tempête gronder, au-dessus de ma tête. Avec le psaume1 je soupire : Dans l'abîme des eaux, je suis plongé et les flots me submergent.2 » Dirigeant la barque de saint Pierre menacée de naufrage, saint Grégoire le Grand, le consul de Dieu, va, d’une main ferme et assurée, redresser la barre pour transmettre à la postérité une culture ébranlée sous les coups des barbares mais toujours riche de ses précieux acquis où les leçons de l’Antiquité s’épanouissent à l’enseignement des Pères de l’Eglise, comme le montrent déjà les royaumes des Francs, convertis depuis près d’un siècle, les terres ibériques dont le roi wisigoth, Reccared, vient d’entrer dans le giron de l’Eglise catholique (587) ou les chefs de clan irlandais. Ainsi, prophète des temps nouveaux,  autant que gardien des temps anciens, Grégoire le Grand, sur les ruines de l'empire romain, va-t-il faire se lever l'aube médiévale. Pasteur et missionnaire, théologien et maître spirituel, mais aussi diplomate et administrateur, le soixante-troisième successeur de Pierre construit une œuvre grandiose, à la fois politique, ecclésiastique et mystique, ne revendiquant qu'un seul titre, transmis à ses successeurs : « serviteur des serviteurs de Dieu. »

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  • Communauté Saint-Martin : ordinations 2017

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    JPSC

  • Le pape François veut-il rallumer la guerre liturgique ?

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    Belgicatho s’est fait l’écho ici de l’affirmation récente du pape François excipant de son autorité magistérielle pour déclarer « irréversibles » les réformes liturgiques mises en œuvre suite au Concile Vatican II: une affirmation qui a suscité sur son blog quelques « posts » et commentaires en réponse à un argument d’autorité que démentent l’histoire et le bon sens lui-même. Notre collègue  « Diakonos.be » publie à son tour la réaction que voici (elle émane du vaticaniste Sandro Magister) :   

    « Il est évident que le discours que le Pape François a lu le 25 août aux participants de la semaine annuelle du Centre d’Action Liturgique italienne n’était pas de son cru. Il s’agissait d’un discours truffé de références historiques et de citations savantes avec leurs notes respectives, tout cela sur une matière qu’il n’a jamais maîtrisée.

    On n’aura pourtant pas manqué de remarquer les silences et les mots qui reflètent parfaitement le fond de sa pensée.

    Ce qui a fait le plus de bruit, c’est cette déclaration solennelle qu’il a prononcée au sujet de la réforme liturgique initiée par le Concile Vatican II :

    « Après ce long chemin, nous pouvons affirmer avec sécurité et avec autorité magistérielle que la réforme liturgique est irréversible ».

    Cette déclaration a été interprétée par la plupart comme un coup d’arrêt intimé par le Pape François à la présumée marche arrière que Benoît XVI avait amorcée avec le motu proprio « Summorum pontificum » de 2007 qui rendait entièrement droit de cité à la forme préconciliaire de la messe en rite romain, en autorisant qu’elle soit célébrée librement en tant que seconde forme « extraordinaire » d’un même rite.

    Et de fait, dans le long discours lu par le Pape François, on fait abondamment référence à Pie X, Pie XII et Paul VI. Mais pas une fois l’immense expert de la liturgie qu’est Benoît XVI n’a été cité.  Et encore moins son motu proprio, malgré que cette année en marquait le dixième anniversaire.

    Le Pape n’a fait référence que de façon très marginale aux énormes abus dans lesquels s’est malheureusement empêtrée la réforme liturgique postconciliaire, se bornant à mentionner des « réceptions partielles et des pratiques qui la défigurent ».

    Silence radio également sur le cardinal Robert Sarah, le préfet de la Congrégation pour le culte divin et surtout pour son combat boycotté pour une « réforme de la réforme » visant à restituer à la liturgie latine sa nature authentique.

    Ce qui suit est justement le contre-rapport sur l’état de la liturgie dans l’Eglise qui le cardinal Sarah a publié cet été, peu avant le discours du Pape François. Un contre-rapport justement focalisé sur Benoît XVI et sur le motu proprio « Summorum pontificum ».

    Le texte intégral peut être consulté sur le numéro de juillet-août du mensuel catholique français « La Nef » :

    > Pour une réconciliation liturgique

    En voici un extrait ci-dessous.

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