Quand les périphéries pèlerinent vers le centre ...
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Quand les périphéries pèlerinent vers le centre ...
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LA FÊTE DE SAINT LAMBERT
Patron du diocèse de Liège
L'évêque Lambert fut assassiné un 17 septembre d'une année entre 696 et 705 que les historiens hésitent encore à fixer. Son martyre eut lieu à Liège dans la villa franque qu'il possédait sur le site de l'actuelle place Saint-Lambert. Un culte populaire du saint martyr s'y développa. Il fut favorisé par la décision de son successeur, saint Hubert, d'y transférer sa dépouille mortelle qui, dans un premier temps, avait été ramenée au siège du diocèse alors fixé à Maastricht. La dévotion jamais démentie à la mémoire de notre Saint entraîna ensuite le déplacement à Liège de la résidence officielle des évêques: un acte véritablement fondateur pour l'avenir de la Cité et ce qui deviendra, plus tard, le Pays de Liège.
Le "dies natalis", la naissance au ciel, de saint Lambert se fête le 17 septembre de chaque année. La messe de cette fête sera célébrée à l'église du Saint-Sacrement à Liège ce dimanche 17 septembre 2017 à 10 heures, en grégorien et en plain chant liégeois par la Schola de l’église. À l’orgue : Michèle Baron.
DIMANCHE 17 SEPTEMBRE 2017 À 10 HEURES
A l'église du Saint-Sacrement
Boulevard d'Avroy, 132 à Liège
Le programme des chants:
Propre grégorien de la fête :
Introït « Gaudeamus », graduel « Ecce sacerdos magnus », alleluia « Ego sum pastor bonus », offertoire « Posuisti » et communion « Ego sum pastor bonus »:
Ces chants du propre de la fête sont ceux de la messe de saint Lambert en usage à Liège au XXe siècle, à partir de la réforme de saint Pie X. Il démarque lui-même une partie de la messe, beaucoup plus ancienne cette fois, du deuxième dimanche après Pâques, le dimanche du Bon Pasteur. On sait que la représentation la plus précoce du Christ dans les catacombes était celle d’un berger ayant une brebis sur ses épaules, illustration en forme d’arcane de la parabole du bon berger : d’où sa présence dans la liturgie pascale. L’adaptation de cette liturgie aux évêques martyrs est obvie, puisqu’ils ont, comme le bon berger de l’Evangile, « donné leur vie pour leurs brebis ». C’est le cas du verset alléluiatique « Ego sum pastor bonus » (1er mode) et du verset de communion sur le même texte (IIe mode). D’autres textes chantés de la messe proviennent du répertoire destiné aux fêtes d’évêques, peut-être créés en partie pour la célébration de la fête de saint Martin de Tours. Ce serait le cas du graduel « Ecce sacerdos magnus » (Ve mode) et de l’offertoire « Posuisti » (VIIIe mode). L’introït est le très célèbre « Gaudeamus » (1er mode) attesté dès le haut moyen âge et qui a tant de fois servi de « teneur » aux compositions polyphoniques ; cette page, peut-être écrite primitivement pour la commémoration du martyre de sainte Agathe, se retrouve aux fêtes de la Toussaint et de Notre-Dame.
(D’après la notice du musicologue Carl de Nys accompagnant le disque « Plain-chant pour le millénaire de Liège »)
Kyriale « Cunctipotens genitor Deus » :
Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus Dei et Credo IV
Plain-chant liégeois :
Séquence à saint Lambert "Christi nomine laetemur et Lamberto gratulemur"
Cette prose ou séquence « Christi nomine laetemur » (Ve mode), qui se chante après l’alleluia, avant la lecture de l’Evangile, ne se trouve pas dans le répertoire : il s’agit plus que probablement, de l’adaptation d’un texte assez récent sur un schéma mélodique ancien en usage à Liège.
Antienne eucharistique "Jesu bone"
Cette antienne, qui sera chantée pendant la communion des fidèles, est extraite de l'office liégeois primitif de la Fête-Dieu
Hymne de la Principauté de Liège "Magna Vox",
La Magna vox fut considérée comme l’hymne « national » de la Principauté de Liège. Un des derniers maîtres de chapelle de la cathédrale Saint-Lambert, Jean-Noël Hamal (Liège 1709-1778) nous en a laissé une belle version polyphonique à six voix. En fait, il s’agit de l’antienne ad Magnificat des premières Vêpres de l'office liégeois de saint Lambert . Sa version primitive, en plain-chant, a été composée par l’évêque Etienne de Liège ( ° c.850 + 920). C’est cette version que l’on peut lire et écouter ici, interprétée par des grégorianistes du diocèse:
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J-7 avant les célébrations à Rome du Xe anniversaire du motu proprio de Benoît XVI réhabilitant l’usus antiquior du rite romain pour célébrer l’Eucharistie et les autres sacrements dans l’Eglise latine: ce grand pèlerinage donnera l’occasion de prier pour le repos de l’âme du cardinal Carlo Caffara, archevêque émérite de Bologne, théologien et qui aurait dû célébrer la messe à Saint-Pierre de Rome (le cardinal était l’un des signataires des “Dubia” à propos d’Amoris Laetitia) et qui a été rappelé à Dieu le mercredi 6 septembre.
cliquer ici: Pèlerinage Summorum Pontificum
Ref. J-7 avant le Pèlerinage Summorum Pontificum à Rome
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Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,21-27.
En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. »
Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera.
Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?
Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
LE LANGAGE DE LA CROIX Homélie pour le 22e dimanche du T.O. | fr. Dominique Joseph
Lettre à tous les évêques, les prêtres et les fidèles de l’Eglise,
pour le quatorzième centenaire
l’élévation de saint Grégoire le Grand au pontificat (source)
Au terme de l'Antiquité et à l'aurore du Moyen Age, saint Grégoire le Grand, à la fois issu du patriciat romain et du monachisme bénédictin, s'efforce, en réglementant le présent, de transmettre au futur les enseignements du passé et l’héritage de la tradition. Au début de son pontificat (février 590), les structures de l’empire romain, bouleversées par les invasions gothes, puis normandes, s’écroulent, tandis que renaît l’hérésie donatiste et que l’arianisme règne encore sur la plupart des barbares ; la discipline monastique s’est généralement relâchée et le clergé, souvent démoralisé, conduit des fidèles catastrophés par les invasions barbares : « Ballotté par les vagues des affaires, je sens la tempête gronder, au-dessus de ma tête. Avec le psaume1 je soupire : Dans l'abîme des eaux, je suis plongé et les flots me submergent.2 » Dirigeant la barque de saint Pierre menacée de naufrage, saint Grégoire le Grand, le consul de Dieu, va, d’une main ferme et assurée, redresser la barre pour transmettre à la postérité une culture ébranlée sous les coups des barbares mais toujours riche de ses précieux acquis où les leçons de l’Antiquité s’épanouissent à l’enseignement des Pères de l’Eglise, comme le montrent déjà les royaumes des Francs, convertis depuis près d’un siècle, les terres ibériques dont le roi wisigoth, Reccared, vient d’entrer dans le giron de l’Eglise catholique (587) ou les chefs de clan irlandais. Ainsi, prophète des temps nouveaux, autant que gardien des temps anciens, Grégoire le Grand, sur les ruines de l'empire romain, va-t-il faire se lever l'aube médiévale. Pasteur et missionnaire, théologien et maître spirituel, mais aussi diplomate et administrateur, le soixante-troisième successeur de Pierre construit une œuvre grandiose, à la fois politique, ecclésiastique et mystique, ne revendiquant qu'un seul titre, transmis à ses successeurs : « serviteur des serviteurs de Dieu. »
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Belgicatho s’est fait l’écho ici de l’affirmation récente du pape François excipant de son autorité magistérielle pour déclarer « irréversibles » les réformes liturgiques mises en œuvre suite au Concile Vatican II: une affirmation qui a suscité sur son blog quelques « posts » et commentaires en réponse à un argument d’autorité que démentent l’histoire et le bon sens lui-même. Notre collègue « Diakonos.be » publie à son tour la réaction que voici (elle émane du vaticaniste Sandro Magister) :
« Il est évident que le discours que le Pape François a lu le 25 août aux participants de la semaine annuelle du Centre d’Action Liturgique italienne n’était pas de son cru. Il s’agissait d’un discours truffé de références historiques et de citations savantes avec leurs notes respectives, tout cela sur une matière qu’il n’a jamais maîtrisée.
On n’aura pourtant pas manqué de remarquer les silences et les mots qui reflètent parfaitement le fond de sa pensée.
Ce qui a fait le plus de bruit, c’est cette déclaration solennelle qu’il a prononcée au sujet de la réforme liturgique initiée par le Concile Vatican II :
« Après ce long chemin, nous pouvons affirmer avec sécurité et avec autorité magistérielle que la réforme liturgique est irréversible ».
Cette déclaration a été interprétée par la plupart comme un coup d’arrêt intimé par le Pape François à la présumée marche arrière que Benoît XVI avait amorcée avec le motu proprio « Summorum pontificum » de 2007 qui rendait entièrement droit de cité à la forme préconciliaire de la messe en rite romain, en autorisant qu’elle soit célébrée librement en tant que seconde forme « extraordinaire » d’un même rite.
Et de fait, dans le long discours lu par le Pape François, on fait abondamment référence à Pie X, Pie XII et Paul VI. Mais pas une fois l’immense expert de la liturgie qu’est Benoît XVI n’a été cité. Et encore moins son motu proprio, malgré que cette année en marquait le dixième anniversaire.
Le Pape n’a fait référence que de façon très marginale aux énormes abus dans lesquels s’est malheureusement empêtrée la réforme liturgique postconciliaire, se bornant à mentionner des « réceptions partielles et des pratiques qui la défigurent ».
Silence radio également sur le cardinal Robert Sarah, le préfet de la Congrégation pour le culte divin et surtout pour son combat boycotté pour une « réforme de la réforme » visant à restituer à la liturgie latine sa nature authentique.
Ce qui suit est justement le contre-rapport sur l’état de la liturgie dans l’Eglise qui le cardinal Sarah a publié cet été, peu avant le discours du Pape François. Un contre-rapport justement focalisé sur Benoît XVI et sur le motu proprio « Summorum pontificum ».
Le texte intégral peut être consulté sur le numéro de juillet-août du mensuel catholique français « La Nef » :
> Pour une réconciliation liturgique
En voici un extrait ci-dessous.
Le dimanche 3 septembre prochain, 13eme après la Pentecôte, sera aussi celui de la rentrée après les vacances d’été.
L’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132) offrira à 10 heures une célébration particulièrement soignée sur le plan musical :
Les mélodies grégoriennes au programme illustreront les plus belles paroles d’espérance du Livre des Psaumes. L’offertoire, l’élévation et la communion seront aussi accompagnés au violon par l’Ensemble instrumental Darius qui jouera des extraits de l’œuvre d’Antonio Vivaldi ainsi que de Jean-Marie Leclair, un compositeur qui a sa place parmi les plus grands musiciens français du XVIIIe siècle : on pourra l’entendre dans une sonate à découvrir ou redécouvrir! A l’orgue : Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers.
Plus de renseignements : tel 04 344 10 89 ou email : sursumcorda@skynet.be
ou site web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com/
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Le latin et le chant grégorien sont inculturés au Congo, comme ailleurs en Afrique:
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« Chers Frères et Sœurs,
C’est une joie pour moi de me retrouver avec vous pour célébrer la messe dans la forme extraordinaire du rite romain. Nous avons placé cette messe sous la protection de Marie et de son cœur immaculé. Elle est pour nous une mère, comme Jésus l’a dit à l’apôtre Jean, quand il était sur la croix : Voici ta mère. À partir de cette heure le disciple la prit chez lui. En prenant Marie chez lui, le disciple la protégeait et la faisait vivre. De même aujourd’hui nous voulons protéger et faire vivre la tradition de l’Église à travers la pratique de la forme ancienne de la liturgie. Nous la prenons chez nous, comme Jean a pris Marie chez lui. À ce sujet le pape Benoit XVI écrivait : Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Eglise, et de leur donner leur juste place.
La liturgie ancienne conserve en effet tout un patrimoine de paroles, de gestes, d’images et de chants, qui nous aident à vivre notre foi. Il serait dommage que tout cela soit réduit à devenir un objet de musée. Car tout ce matériau liturgique imprègne notre foi aujourd’hui encore. En parlant de « forme extraordinaire », le pape rappelle qu’il existe une « forme ordinaire » de la liturgie, promue par le concile Vatican II. Les deux formes doivent donc être conjuguées et ne peuvent être séparées.
Le Concile a voulu promouvoir la participation de l’assemblée à la liturgie et le retour aux sources bibliques de la foi. Nous suivons cette inspiration aussi en célébrant la forme ancienne. Car nous participons tous par nos paroles, nos gestes, nos chants et notre prière personnelle à la prière communautaire. Et nous retournons aux sources de notre tradition de foi, non seulement aux sources bibliques, mais aussi aux sources liturgiques, dans la langue originale de leur création. Les paroles et les textes de la liturgie ancienne remontent parfois au 4e siècle et à l’époque de saint Ambroise de Milan, qui a écrit des hymnes pour la liturgie. Les oraisons de la messe sont composées en un latin rythmé, qui est proche de la poésie ; souvent elles comportent trois étapes : la contemplation de l’action de Dieu, la considération de la situation du fidèle et la formulation de sa prière de demande. Elles s’adressent toujours au Père, et invoquent en finale la médiation du Christ et celle de l’Esprit Saint. Ainsi une oraison de la messe est-elle pour nous un modèle de prière : contemplation de Dieu, considération de la situation de l’homme, expression de la prière confiante. Les passages de l’Écriture se trouvent dans l’épître, l’évangile et le dernier évangile ; mais aussi dans le chant d’introit, dans le psaume graduel et l’antienne avant l’évangile, ainsi que dans les chants d’offertoire et de communion. Au total, c’est souvent plus que dans une messe suivant la forme ordinaire.
Dans le canon de la messe, les mots peuvent nous surprendre par leur poésie : ainsi la vie éternelle est-elle décrite comme un refrigerium, un lieu de fraicheur. Et avant la communion, lorsque le prêtre rompt le pain et en met une parcelle dans la coupe, il utilise le mot de « consécration ». Car en effet la consécration du corps et du sang du Christ s’achève par cette commixtio, ce mélange qui évoque l’union de l’âme et du corps. À côté des mots, la liturgie comporte des gestes. Ceux-ci sont plus développés que dans la forme ordinaire. Par leur présence les gestes donnent une signification symbolique aux paroles exprimées ; ainsi le prêtre incline la tête chaque fois qu’il prononce le mot de Jésus, pour signifier que dans l’humanité de l’homme Jésus se cache sa divinité ou sa nature divine. Le prêtre baise l’autel avant chaque oraison : pour signifier que la prière qu’il va dire est inspirée par le Christ, dont l’autel est le symbole. Après la consécration, le prêtre fait la génuflexion devant le saint sacrement du corps et du sang du Christ pour signifier sa démarche d’adoration. Et il s’incline profondément durant sa prière personnelle pour marquer son humilité. Même le regard est codifié : ainsi le prêtre doit lever les yeux vers le ciel quand il offre le pain et le vin à l’offertoire, pour signifier son attente d’une intervention divine. Le regard du prêtre se conjugue au regard des fidèles. Ceux-ci sont émerveillés par la beauté des lieux, des habits, des peintures, des vitraux, de l’autel. Leur regard est sollicité en particulier au moment de l’élévation de l’hostie et du calice, lors de la consécration, lorsqu’ils lèvent la tête. Les fidèles sont touchés aussi par la bonne odeur de l’encens, qui touche leur odorat. Les sens de chacun sont sollicités pour que toute la personne, dans son corps, participe à la prière et que celle-ci anticipe la joie de la vie éternelle, où nous serons tout à tous et tout à Dieu. Nous serons dans la vision béatifique, c’est-à-dire la vision de Dieu.
Enfin, il y a les chants, qui touchent nos oreilles. Quand ils sont entonnés par le prêtre, ils rendent sa prière publique et solennelle. Quand ils sont chantés par l’assemblée ou le chœur, ils signifient la participation de chacun à la prière du prêtre, dans un dialogue où chacun a sa part. Les chants transforment les mots en œuvres d’art, en louange, en fête, en joie ou en tristesse ; ils soulignent les sentiments qui animent la prière et touchent le cœur de chacun. Ils touchent même le cœur de Dieu, puisque saint Augustin a dit : celui qui chante prie deux fois.
Ainsi, Frères et Sœurs, dans cet ensemble de mots, de gestes, d’images et de chants, nous vivons notre foi. Nous recueillons un patrimoine, comme saint Jean au pied de la Croix a recueilli Marie, symbole de l’Eglise. Que notre participation à cette messe fasse ainsi vivre notre Église ; et qu’elle fasse de nous des témoins, comme saint Jean qui fut évangéliste, c’est-à-dire porteur de bonne nouvelle, pour le monde entier. Amen. »
Ref. Le sens de la forme extraordinaire du rite romain
Homélie prononcée pour la messe votive du Cœur immaculé de Marie, à Herzogenrath ( près d'Aix-le-Chapelle)
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La popularité de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie dont Pie XII -inspiré par une croyance pérenne depuis les premiers siècles de l’Eglise- a proclamé le dogme en ce jour mémorable de la Toussaint 1950, ne se dément pas. A Liège encore cette année-ci, malgré le temps maussade, on se pressait à l’église du Saint-Sacrement où j’ai assisté à la grande messe chantée en son honneur. Et la chapelle toute proche du monastère des Bénédictines était également comble: une piété contre laquelle le regard condescendant posé sur ces pratiques par l’esprit qui souffle sur l’Eglise des temps nouveaux n’a aucune prise. L’article d’Anne Bernet que le bimensuel l’Homme Nouveau » publie sur son site, en témoigne :
« De Maria, nunquam satis », « s’agissant de Marie, ce n’est jamais assez. » dit un vieil adage. Comment, en effet, un vrai catholique pourrait-il se lasser de parler et entendre parler de Sa Mère céleste, alors qu’en égrenant son chapelet, il ne cesse de redire Son nom et de penser à Elle ? Toute nouvelle parution consacrée à la Sainte Vierge devrait être une occasion de joie. Reste que ce n’est pas, hélas, toujours le cas.
Il y a deux ans, Mgr Le Tourneau et Pascal-Raphaël Ambrogi publiaient chez Desclée de Brouwer un Dictionnaire encyclopédique de Marie destiné à faire date, somme impressionnante que chacun devrait posséder. Après cela, s’aventurer sur le même terrain s’avérait risqué, sauf à choisir une approche diamétralement différente et à borner sérieusement ses ambitions. C’est ce qu’a fait l’équipe réunie autour de Fabienne Henryot et Philippe Martin pour donner à leur tour un Dictionnaire historique de la Vierge Marie (Perrin. 570 p. 27 €). Le volume ne compte que cent cinquante articles, nombre dérisoire comparé aux entrées du Le Tourneau/Ambrogi, par référence aux cent cinquante grains du Rosaire. C’est là, au demeurant, la seule concession faite par les auteurs à la piété catholique.
Quel fil directeur ?
Car de quoi s’agit-il ? D’étudier le rapport des croyants, fatalement trouble, infantile, maladif, psychotique, à la Mère de substitution qu’ils se cherchent dans les cieux, censée apaiser leurs craintes existentielles. Le ton est donné, entre mépris, ricanements et prétention scientifique. À travers une sélection impossible parfois à décrypter, - pourquoi tel sanctuaire et pas tel autre, tout aussi connu, voire beaucoup plus ? Pourquoi telle dévotion, telle confrérie plutôt que d’autres plus répandues ? Pourquoi s’intéresser à des sujets mineurs (le vaudou mais pas les premiers samedis du mois ? Les bandes dessinées pornographiques ayant Marie pour héroïne mais pas la médaille miraculeuse …) et se borner à effleurer des thèmes plus intéressants ? -, un fil directeur finit cependant par se dessiner et il agacerait si l’on ne s’avisait pas, au fond, du très bon côté de l’affaire.
Le 15 août à Liège, la piété mariale se mêle volontiers au folklore populaire et c’est très bien ainsi. Plus insolite : cette année un groupe d’étudiants des écoles supérieures de musique a aussi voulu se réunir pour célébrer la Madone avec les plus beaux motets mariaux du répertoire classique. Au programme : Arcadelt, Liszt, Aichinger, Diogo Dias Melgas. Cela se passe au cours de la messe célébrée le mardi 15 août à 10h en l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132. Avec l’Ensemble polyphonique « VocA4 » réuni par l’association Foliamusica pour la promotion des jeunes talents (dir. C. Leleux) et l’excellent soliste du plain-chant de la messe, Peter Canniere (directeur de la Schola grégorienne de Leuven et professeur au « Gregoriaans Centrum Drongen »). A l’orgue : Patrick Wilwerth, chef du chœur universitaire de Liège. Bienvenue à tous.
LES ORIGINES DE LA FÊTE DE L’ASSOMPTION
Très tôt, les premiers chrétiens ont eu le pressentiment que la Mère de Dieu, préservée de tout péché, ne pouvait pas avoir connu la corruption de la mort. Une intuition qui sera ensuite approfondie par les Pères de l’Eglise. Au VIe siècle, la fête de la Dormition est déjà célébrée en Orient, vers la mi-janvier. Plus tard, l’empereur byzantin Maurice (582-602) la fixera définitivement au 15 août.
La fête arrive à Rome grâce au pape Théodore (642-649), originaire de Constantinople. Elle se diffuse petit à petit en Occident : en 813, le concile de Mayence l’impose à l’ensemble de l’Empire franc. Peu à peu, la fête va prendre le nom d’Assomption mais l’Eglise ne ressent pas le besoin d’ériger en dogme cette croyance.
C’est après la proclamation par Pie IX du dogme de l’Immaculée Conception, dans le grand courant de dévotion mariale du XIXe siècle, que des pétitions commencent à affluer à Rome pour que soit officiellement défini le dogme de l’Assomption.
C’est ce que fit solennellement le pape Pie XII le 1er novembre 1950 sur la place Saint-Pierre à Rome : « Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la vie céleste » (constitution apostolique « Munificentissimus Deus »).
Extraits des chants de la messe:
Ave Maria, Jacob Arcadelt, Namur 1507-Paris 1568
Franz Liszt, Doborjan, 1811-Bayreuth, 1886
Moines de l'abbaye de Fontgombault, Chants grégoriens de l'Assomption
Plus de renseignements : tel 04 344 10 89 ou e-mail : sursumcorda@skynet.be
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Une initiative de "Sursum Corda" asbl, Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège. Tel. 04.344.10.89.
E-mail : sursumcorda@skynet.be. Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com
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