Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Au rythme de l'année liturgique - Page 19

  • Sainte Monique ou l'obstination d'une mère (27 août)

    IMPRIMER

    Archive 2008

    Le 27 août 2008, (ZENIT.org) Benoît XVI a évoqué le grand saint Augustin et sa mère, Monique, dont l'Eglise célèbre aujourd'hui la fête liturgique : son fils est fêté demain, 28 août.

    A la fin de l'audience, comme c'est la tradition, Benoît XVI a salué les jeunes, les malades et les jeunes mariés, leur présentant l'exemple de sainte Monique.

    « Que l'exemple de sainte Monique dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire, disait Benoît XVI, et celui de son fils saint Augustin, que nous célébrerons demain, vous aident à regarder, avec une confiance indéfectible, vers le Christ, lumière dans les difficultés, soutien dans les épreuves, guide à tout moment de l'existence humaine ».

    Sainte Monique est connue pour sa persévérante intercession pendant plus de quinze ans pour la conversion de son fils Augustin.

    Voici un beau témoignage de piété filiale que cette prière composée par saint Augustin pour le repos de l'âme de sa mère, Monique, décédée à Ostie en  387, après une expérience spirituelle intense:

    « O mon Dieu, je ne laisse pas de pleurer en votre présence pour celle qui vous a si fidèlement servi, pour celle qui, après m'avoir porté dans son sein pour me faire naître à la lumière passagère de ce monde, me porta depuis dans son coeur, afin de me faire renaître à votre lumière éternelle.

    « O Dieu de mon coeur, Dieu de miséricorde, quelque sujet que j'aie de me réjouir en vous et de vous rendre grâces de tout le bien que fit ma mère pendant sa vie, je veux laisser à part, quant à présent, toutes ses bonnes oeuvres, et je viens implorer auprès de vous le pardon de ses péchés.

    « Exaucez-moi, je vous en conjure, par les mérites de celui qui fut attaché pour nous à une croix, et qui, maintenant assis à votre droite, ne cesse d'intercéder pour nous.

    « Je sais que votre servante a pratiqué les oeuvres de miséricorde, et qu'elle a pardonné du fond de son coeur à ceux qui l'avait offensée : pardonnez-lui donc aussi, mon Dieu, les fautes qu'elle a pu commettre envers vous pendant tout le temps qui s'est passé depuis son baptême jusqu'à sa mort. Pardonnez-lui, Seigneur, je vous en supplie ; que votre miséricorde l'emporte sur votre justice, parce que vous êtes fidèle dans vos promesses, et que vous avez promis la miséricorde à ceux qui auront été miséricordieux.

    « Je crois que vous avez déjà fait pour mère ce que je vous demande ; et cependant, Seigneur, puissent les prières que je vous offre être agréables à vos yeux. Elle-même nous recommanda de vous les adresser, et de nous souvenir d'elle à l'autel du Seigneur.

    « N'oubliez pas, mon Dieu, que celle pour qui je vous prie avait fortement attaché son âme, par les liens d'une foi inébranlable, à cet admirable mystère de notre rédemption. Que rien ne puisse donc l'arracher à la protection de son Dieu ! Que l'ennemi ne réussisse, ni par la ruse, ni par la force, à la séparer de vous ; que son âme repose dans la paix éternelle. Amen. »

  • Saint Louis, roi de France (25 août)

    IMPRIMER

    De KTO TV (archive 2014) :

    Le 25 avril 1214 : la naissance de saint Louis - BELGICATHO
     
    belgicatho.hautetfort.com/.../le-25-avril-1214-la-naissance-de-saint-louis....
     
    25 avr. 2014 - Le « siècle de Saint Louis » , c'était il y a 800 ans sur Herodote.net : ...

    Saint Louis IX, roi de France (25 août) - BELGICATHO 

    belgicatho.hautetfort.com/.../saint-louis-ix-roi-de-france-25-aout-5433643....
    25 août 2014 - Les enseignements de saint Louis (1214-1270) à son fils ( source ) Cher fils, je t'enseigne premièrement que tu aimes Dieu de tout ton...
     
     
    belgicatho.hautetfort.com/archive/2011/.../saint-louis-roi-de-france.html
     

    25 août 2011 - Il y a une quinzaine d'années, Jacques Le Goff a publié une biographie magistrale de saint Louis qui a été saluée par les spécialistes comme ...

  • Les enseignements de Saint Louis IX, roi de France (25 août)

    IMPRIMER

    Les enseignements de saint Louis (1214-1270) à son fils (source)

    Cher fils, je t'enseigne premièrement que tu aimes Dieu de tout ton cœur et de tout ton pouvoir, car sans cela personne ne peut rien valoir.

    Tu dois te garder de toutes choses que tu penseras devoir lui déplaire et qui sont en ton pouvoir, et spécialement tu dois avoir cette volonté que tu ne fasses un péché mortel pour nulle chose qui puisse arriver, et qu'avant de faire un péché mortel avec connaissance, que tu souffrirais que l'on te coupât les jambes et les bras et que l'on t'enlèvât la vie par le plus cruel martyre.

    Si Notre Seigneur t'envoie persécution, maladie ou autre souffrance, tu dois la supporter débonnairement, et tu dois l'en remercier et lui savoir bon gré, car il faut comprendre qu'il l'a fait pour ton bien. De plus, tu dois penser que tu as mérité ceci (et encore plus s'il le voulait) parce que tu l'as peu aimé et peu servi, et parce que tu as fait beaucoup de choses contre sa volonté.

    Si Notre Seigneur t'envoie prospérité, santé du corps ou autre chose, tu dois l'en remercier humblement, et puis prendre garde qu'à cause de cela il ne t'arrive pas de malheur causé par orgueil ou par une autre faute, car c'est un très grand péché de guerroyer Notre Seigneur de ses dons.

    Cher fils, je t'enseigne que tu entendes volontiers le service de la sainte Église, et quand tu seras à l'église, garde-toi de perdre ton temps et de parler vaines paroles. Dis tes oraisons avec recueillement ou par bouche ou de pensée, et spécialement sois plus recueilli et plus attentif à l'oraison pendant que le corps de Notre Seigneur jésus Christ sera présent à la messe, et puis aussi pendant un petit moment avant.

    Cher fils, je t'enseigne que tu aies le cour compatissant envers les pauvres et envers tous ceux que tu considéreras comme souffrants ou de cour ou de corps ; et selon ton pouvoir soulage-les volontiers ou de soutien moral ou d'aumônes.

    Prends garde que tu sois si bon en toutes choses qu'il soit évident tu reconnaisses les générosités et les honneurs que Notre Seigneur t'a faits de sorte que, s'il plaisait à Notre Seigneur que tu aies l'honneur de gouverner le royaume, tu sois digne de recevoir l'onction avec laquelle les rois de France sont sacrés.

    Cher fils, s'il advient que tu deviennes roi, prends soin d'avoir les qualités qui appartiennent aux rois, c'est-à-dire que tu sois si juste que, quoi qu'il arrive, tu ne t'écartes de la justice. Et s'il advient qu'il y ait querelle entre un pauvre et un riche, soutiens de préférence le pauvre contre le riche jusqu'à ce que tu saches la vérité, et quand tu la connaîtras, fais justice.

    Sois bien diligent de protéger dans tes domaines toutes sortes de gens, surtout les gens de sainte Église ; défends qu'on ne leur fasse tort ni violence en leurs personnes ou en leurs biens.

    Cher fils, je t'enseigne que tu sois toujours dévoué à l'Église de Rome et à notre saint-père le Pape, et lui portes respect et honneur comme tu le dois à ton père spirituel.

    Mets grande peine à ce que les péchés soient supprimés en ta terre, c'est-à-dire les vilains serments et toute chose qui se fait ou se dit contre Dieu ou Notre-Dame ou les saints : péchés de corps, jeux de dés, tavernes ou autres péchés. Fais abattre tout ceci en ta terre sagement et en bonne manière.

    Cher fils, je te donne toute la bénédiction qu'un père peut et doit donner à son fils, et je prie Notre Seigneur Dieu Jésus-Christ que, par grande miséricorde et par les prières et par les mérites de sa bienheureuse Mère, la Vierge Marie, et des anges et et des archanges, de tous les saints et de toutes les saintes, il te garde et te défende que tu ne fasses chose qui soit contre sa volonté, et qu'il te donne grâce de faire sa volonté afin qu'il soit servi et honoré par toi ; et puisse-t-il accorder à toi et à moi, par sa grande générosité, qu'après cette mortelle vie nous puissions venir à lui pour la vie éternelle afin de le voir, aimer et louer sans fin. Amen.

    --------------------

    Lire également : 

    Louis de France, les djihadistes du Levant et les idéologues d’Occident

  • Barthélemy : "Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir"

    IMPRIMER

    BENOÎT XVI

    AUDIENCE GÉNÉRALE

    Mercredi 4 octobre 2006

    Barthélemy

    Chers frères et soeurs,

    Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c'est aujourd'hui l'Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Ac 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s'agit probablement d'un nom d'origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément "fils de Talmay".

    Nous ne possédons pas d'informations importantes sur Barthélemy; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d'aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël:  un nom qui signifie "Dieu a donné". Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jn 21, 2) et il est donc possible qu'il ait été témoin du grand "signe" accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jn 2, 1-11). L'identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l'Evangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c'est-à-dire à la place qu'occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu'il avait trouvé "Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth" (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave:  "De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?" (Jn 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait  pas  provenir  d'un village aussi obscur, comme l'était précisément Nazareth (voir également Jn 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l'attendrions pas. D'autre part, nous savons qu'en réalité, Jésus n'était pas exclusivement "de  Nazareth", mais qu'il était né à Bethléem (cf. Mt 2, 1; Lc 2, 4), et qu'en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.

    L'épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion:  dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël:  "Viens et tu verras!" (Jn 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d'une expérience vivante:  le témoignage d'autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu'à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme:  "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde!" (Jn 4, 42).

    En revenant à la scène de vocation, l'évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s'approcher, il s'exclame:  "Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir" (Jn 1, 47). Il s'agit d'un éloge qui rappelle le texte d'un Psaume:  "Heureux l'homme... dont l'esprit est sans fraude" (Ps 32, 2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement:  "Comment me connais-tu?" (Jn 1, 48a). La réponse de Jésus  n'est pas immédiatement compréhensible. Il dit:  "Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu" (Jn 1, 48b). Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé sous ce figuier. Il est évident qu'il s'agit d'un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du coeur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend:  cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m'abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant:  "Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu! C'est toi le roi d'Israël!" (Jn 1, 49). Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l'itinéraire d'adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l'identité de Jésus:  Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont  il  est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d'Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l'une ni l'autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d'en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l'histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.

    Nous ne possédons pas d'informations précises sur l'activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l'historien Eusèbe au IV siècle, un certain Pantenus aurait trouvé jusqu'en Inde les signes d'une présence de Barthélemy (cf. Hist. eccl. V, 10, 3). Dans la  tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s'imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre  scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l'artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici  à  Rome,  dans l'église qui lui est consacrée sur l'Ile Tibérine, où elles furent apportées par l'empereur allemand Otton III en l'an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d'information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l'on peut également vivre l'adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d'oeuvres sensationnelles. C'est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.

  • Saint Barthélemy (24 août)

    IMPRIMER

    (De "Chaque jour tu nous parles" (Orval), t. III, pp; 3332-333)

    La muraille de la cité reposait sur douze fondations portant les noms des douze Apôtres de l'Agneau (Ap 21,14)

    A la source de l'eau vive

    La gloire de tous les apôtres est tellement indissociable, elle est unie par le ciment de tant de grâces, que lorsqu'on célèbre la fête de l'un d'eux c'est la grandeur commune de tous les apôtres qui est rappelée à l'attention de notre regard intérieur. Ils se partagent en effet la même autorité de juges suprêmes, le même rang de dignité et ils possèdent le même pouvoir de lier et d'absoudre.

    Ils sont ces perles précieuses que saint Jean nous dit avoir contemplées dans l'Apocalypse et dont les portes de la Jérusalem céleste sont construites. Chaque porte, dit-il, était faite d'une seule perle (Ap 21,21). En effet, lorsque par des signes ou des miracles les apôtres rayonnent la lumière divine, ils ouvrent l'accès de la gloire céleste de Jérusalem aux peuples convertis à la foi chrétienne. Et quiconque est sauvé grâce à eux entre dans la vie, tel un voyageur franchissant une porte...

    C'est d'eux encore que le prophète dit : Qui sont ceux-là, qui volent ainsi que des nuages ? (Is 60,8). Ces nuages se condensent en eau lorsqu'ils arrosent la terre de notre coeur avec la pluie de leur enseignement pour la rendre fertile et porteuse des germes de bonnes oeuvres.

    Barthélemy (dont c'est la fête aujourd'hui) veut précisément dire en araméen : fils de celui qui porte l'eau ; fils du Dieu qui élève l'esprit de ses prédicateurs à la contemplation des vérités d'en-haut de sorte que, dans la mesure où ils se portent à tire d'aile vers la contemplation de leur Créateur, ils puissent répandre avec efficacité et en abondance la pluie de la parole de Dieu dans nos coeurs. C'est ainsi qu'ils boivent l'eau à la source pour nous la donner à boire à notre tour. Saint Barthélemy a puisé à la plénitude de cette source, lorsque l'Esprit Saint est descendu sur lui comme sur les autres apôtres sous la forme de langues de feu (cf. Ac 2,3).

    Mais tu entends parler de feu et peut-être ne vois-tu pas le rapport avec l'eau. Écoute comment le Seigneur appelle eau cet Esprit Saint qui est descendu comme un feu sur les apôtres. Si quelqu'un a soif, dit-il, qu'il vienne à moi et qu'il boive, et il ajoute : Celui qui croit en moi — l'Écriture le dit —, de son sein jailliront des fleuves d'eau vive, et l'évangéliste explique : Il disait cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui Un 7,37-39). Le Psalmiste dit aussi des croyants : Ils se rassasient de l'abondance de ta maison et tu les abreuves au torrent de tes délices, car en toi se trouve la source de la vie (Ps 35,10).

    Saint Pierre Damien, Sermon 42, deuxième pour S. Barthélemy : PL 144, 726 à 729. Trad. Orval.

    Nos ancêtres ont jadis ensemencé le champ de l'Église avec le blé de la foi. Il serait injuste et inconvenant pour nous, leurs descendants, de récolter l'ivraie de l'erreur au lieu du froment de la vérité. Au contraire, il est normal et il convient que la fin ne renie pas l'origine.

    Saint Vincent de Lérins

  • Inclina, Domine, aurem tuam ad me et exaudi me (Introït du 21ème Dimanche du Temps ordinaire)

    IMPRIMER

    Incline, Seigneur, ton oreille vers moi et écoute-moi ;

    sauve ton serviteur, ô mon Dieu : il espère en toi !

    aie pitié de moi, Seigneur, car je crie vers toi tout le jour.

    V/ Réjouis l’âme de ton serviteur, car vers toi, Seigneur, j’élève mon âme.

     

    Inclina, Domine, aurem tuam ad me et exaudi me ;

    salvum fac servum tuum Deus meus, sperantem in te

    miserere mihi Domine quoniam ad te clamavi tota die.

    V/ Laetifica animam servi tui : quoniam ad te, Domine, animam levavi.

    (Ps 85, 1-4)

     

    Introït du 21ème Dimanche du Temps ordinaire.

  • « On ira tous au paradis » ? (21ème dimanche du TO)

    IMPRIMER

    Un homme vient demander à Jésus : Est-ce qu’il n’y aura que peu de gens qui seront sauvés ? Il y a 4 siècles, un courant spirituel appelé jansénisme avait répondu : oui, il y en aura peu. Sur les crucifix jansénistes, le Christ avait les bras très serrés sur le dessus de la tête, car il ne servait à rien qu’il ait les bras grand ouverts pour accueillir le peu de ceux qui seraient sauvés de la grande masse des réprouvés. De nos jours, à l’inverse, nous avons été endormis par une théologie à la Michel Polnareff, « on ira tous au paradis », une vision qui semble très positive, mais qui en réalité fait du paradis un enfer. Car de deux choses l’une. Ou bien le paradis consiste à vivre comme nous l’entendons, et alors vivre ainsi toute une éternité tournera au calvaire. Quand on peut vivre comme on veut pendant une semaine ou quinze jours, ça va, mais après commence l’ennui et le désir de fuir cette situation. Ce n’est pas pour rien que les jeunes retraités traversent une crise, alors qu’ils ont tant désiré ce moment où ils ne seraient plus contraints de rien. Quand je parle aux gens de l’éternité, beaucoup me disent craindre que ça risque d’être long. Ils ont raison : un paradis éternel où on vit comme on veut, ça sera un enfer. L’autre possibilité est que le paradis soit comme le dit la foi chrétienne : une vie d’amour, une contemplation de Dieu, l’auteur de tout bien et de toute beauté, lui qui est infiniment désirable, lui dont on ne se rassasiera jamais de goûter le visage, lui à qui l’éternité convient si bien car si on venait nous dire : « bientôt c’est fini », nous mourrions une deuxième fois d’être privés d’un si grand bien. Ce paradis a le bon contenu, mais si on est tous forcés d’y entrer, si on y va tous d’office, alors nous nous trouvons en présence d’un Dieu qui obligerait à l’aimer. Et ça, à nouveau, c’est l’enfer, car un amour obligé n’est plus de l’amour. Donc, c’est impossible de dire qu’on ira tous au paradis, et d’ailleurs on ne trouve cela nulle part dans l’Écriture.

    L’homme qui vient interroger Jésus demande : Combien ? Jésus lui répond d’une façon qui ressemble à « et toi ? » Le voilà renvoyé à son propre cœur, celui qui voulait faire un reportage général, mine de ne pas y toucher. Jésus dit à tous : « efforcez-vous », ou, mieux traduit : luttez, agonidzesthe ! Luttez, pour ne pas vous entendre dire un jour : éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice, c’est-à-dire vous tous qui méprisez Dieu et les hommes, qui mettez vos décisions et votre façon de vivre au-dessus de mes commandements.

    Contre qui ? Non pas contre d’autres, des gens qui nous en voudraient, comme je l’entends souvent de gens qui ont perdu la paix parce qu’ils se sont mis à chercher auprès de divers esprits ou voyants une consolation qu’ils ne trouveront qu’en se penchant sur leur propre comportement.

    Lutter contre nous-mêmes, nos tendances égoïstes, notre façon de dire toujours « moi moi moi », nos découragements, nos apitoiements sur nous-mêmes, notre désir de vivre comme tout le monde et de ne se tourner vers Dieu que quand on en a besoin. Lutter pour ne pas laisser son cœur s’endurcir, pour ne pas se fermer au pardon. Lutter pour entrer par la porte étroite !

    N’allez pas dire : « bah, le Seigneur est bon, il nous accueillera de toute façon, inutile de nous en préoccuper ». Jamais le Seigneur n’a parlé comme cela de la bonté du Père. Car c’est une attitude terrible que de compter sur la bonté de quelqu’un qu’on néglige, qu’on méprise. Quelle relation pourrait-il y avoir entre nous et lui ? Comment pourrons-nous le regarder face à face, celui qui nous a tant aimé et à qui nous avons dit : on verra bien ! Quelle relation d’amour pouvons-nous espérer si nous sommes entrés dans une telle attitude ?  Heureusement, la miséricorde de Dieu est insondable ; tout n’est peut-être pas perdu pour les négligents… Prions pour nous-mêmes, que jamais nous ne nous asseyons au bord du chemin en disant : « c’est trop dur ». Que le Seigneur veuille bien nous relever ! Et prions pour tous ceux qui disent : on verra bien, si Dieu est bon ça passera comme ça… et qui sont en train de passer à côté de l’amour et de vivre dans une indifférence tragique dont on ne voit pas comment ils en sortiront.

  • Entrer par la porte étroite (21e dimanche du Temps ordinaire)

    IMPRIMER

    Evangile du 21e dimanche du T.O. (Lc  13, 22-30):

    Dans sa marche vers Jérusalem, Jésus passait par les villes et les villages en enseignant. Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? »

    Jésus leur dit : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : ‘Seigneur, ouvre-nous’, il vous répondra : ‘Je ne sais pas d’où vous êtes.’

    Alors vous vous mettrez à dire : ‘Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places.’ Il vous répondra : ‘Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal.’ Il y aura des pleurs et des grincements de dents quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors.

    Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »

     Trois mois avant de mourir, sainte Thérèse (de Lisieux) écrit (source) :

    « Je n’ai qu’à jeter les yeux dans le Saint Evangile, aussitôt je respire les parfums de la vie de Jésus et je sais de quel côté courir… Ce n’est pas à la première place, mais à la dernière que je m’élance…».

    Thérèse explique à sa sœur Céline comment elle comprend cette parole de Jésus  :

    La seule chose qui ne soit point enviée, c’est la dernière place, il n’y a donc que cette dernière place qui ne soit point vanité et affliction d’esprit… Oui, il suffit de s’humilier, de supporter avec douceur ses imperfections. Voilà la vraie sainteté ! Prenons-nous par la main, petite sœur chérie, et courons à la dernière place… personne ne viendra nous la disputer… (LT 243)

    Le 16 juillet de cette même année, Thérèse  compose une prière pour Sœur Marthe de Jésus à l’occasion de ses 32 ans. La condition de converse de cette dernière l’expose à être commandée par n’importe quelle sœur et son esprit de contradiction lui rend l’obéissance difficile, Thérèse l’invite donc à regarder « Jésus doux et humble de cœur ».

    O mon bien-aimé…pour m’enseigner l’humilité vous ne pouvez vous abaisser davantage, aussi je veux, afin de répondre à votre amour, désirer que mes sœurs me mettent toujours à la dernière place et bien me persuader  que cette place est la mienne…

    Je le sais ô mon Dieu, vous abaissez l’âme orgueilleuse  mais à celle qui s’humilie vous donnez une éternité de gloire, je veux donc me mettre au dernier rang, partager vos humiliations afin d’avoir part avec vous dans le Royaume des Cieux… (Pri 20)

    Homélie à lire ici : http://www.cursillos.ca/formation/reflexions-dominicales/annee-C/R-C48-dim21.htm

  • Pie X : "confirmer ses frères dans la foi" (21 août)

    IMPRIMER

    Pape4-Saint-Pie-X.jpgLors de l'audience générale du mercredi 18 août 2010 à Castel Gandolfo, Benoît XVI évoquait la figure de son saint prédécesseur, le pape Pie X :

    Chers frères et sœurs!

    Je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la figure de mon prédécesseur, saint Pie X, dont on célébrera samedi prochain la mémoire liturgique, en soulignant certains de ses traits qui peuvent être utiles également pour les pasteurs et les fidèles de notre époque.

    Giuseppe Sarto, tel était son nom, né à Riese (Trévise, Italie) en 1835 dans une famille d’agriculteurs, fut ordonné prêtre à l’âge de 23 ans, après des études au séminaire de Padoue. Il fut d’abord vicaire de Tombolo, ensuite curé à Salzano, puis chanoine de la cathédrale de Trévise avec charge de chancelier épiscopal et de directeur spirituel du séminaire diocésain. Au cours de ces années de riche et généreuse expérience pastorale, le futur Souverain Pontife manifesta un profond amour pour le Christ et son Eglise, ainsi que l’humilité, la simplicité et la grande charité envers les personnes les plus indigentes, qui caractérisèrent toute sa vie. En 1884, il fut nommé évêque de Mantoue et en 1893 patriarche de Venise. Le 4 août 1903, il fut élu Pape, ministère qu’il accepta après quelques hésitations, car il ne se considérait pas à la hauteur d’une charge si élevée.

    Le pontificat de saint Pie X a laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’Eglise et fut caractérisé par un effort important de réforme, résumé dans la devise Instaurare omnia in Christo, «Renouveler toute chose dans le Christ». En effet, ses interventions bouleversèrent les divers milieux ecclésiaux. Dès le début, il se consacra à la réorganisation de la Curie Romaine; puis il lança les travaux de rédaction du Code de Droit canonique, promulgué par son successeur Benoît XV. Il promut ensuite la révision des études et de l’«iter» de formation des futurs prêtres, en fondant également divers séminaires régionaux, équipés de bibliothèques de qualité, et de professeurs bien préparés. Un autre domaine important fut celui de la formation doctrinale du Peuple de Dieu. Depuis les années où il était curé, il avait rédigé lui-même un catéchisme et au cours de son épiscopat à Mantoue, il avait travaillé afin que l’on parvienne à un catéchisme unique, sinon universel, tout au moins italien. En authentique pasteur, il avait compris que la situation de l’époque, notamment en raison du phénomène de l’émigration, rendait nécessaire un catéchisme auquel chaque fidèle puisse se référer indépendamment du lieu et des circonstances de vie. En tant que Souverain Pontife, il prépara un texte de doctrine chrétienne pour le diocèse de Rome, qui fut diffusé par la suite dans toute l’Italie et le monde. Ce catéchisme appelée «de Pie X» a été pour de nombreuses personnes un guide sûr pour apprendre les vérités de la foi en raison de son langage simple, clair et précis et de sa présentation concrète.

    Il consacra une grande attention à la réforme de la Liturgie, en particulier de la musique sacrée, pour conduire les fidèles à une vie de prière plus profonde et à une participation plus pleine aux sacrements. Dans le Motu proprio Parmi les sollicitudes (1903), première année de son pontificat, il affirma que le véritable esprit chrétien a sa source première et indispensable dans la participation active aux sacro-saints mystères et à la prière publique et solennelle de l’Eglise (cf. AAS 36 [1903], 531). C’est pourquoi, il recommanda de s’approcher souvent des sacrements, encourageant la pratique quotidienne de la communion, bien préparés, et anticipant de manière opportune la première communion des enfants vers l’âge de sept ans, «lorsque l’enfant commence à raisonner» (cf. S. Congr. de Sacramentis, Decretum Quam singulari: AAS 2 [1910], 582).

    Fidèle à la tâche de confirmer ses frères dans la foi, saint Pie X, face à certaines tendances qui se manifestèrent dans le domaine théologique à la fin du XIXe siècle et aux débuts du XXe siècle, intervint avec décision, condamnant le «Modernisme», pour défendre les fidèles de conceptions erronées et promouvoir un approfondissement scientifique de la Révélation, en harmonie avec la Tradition de l’Eglise. Le 7 mai 1909, avec la Lettre apostolique Vinea electa, il fonda l’Institut pontifical biblique. Les derniers mois de sa vie furent assombris par les grondements de la guerre. L’appel aux catholiques du monde, lancé le 2 août 1914 pour exprimer «la douleur aiguë» de l’heure présente, était le cri de souffrance d’un père qui voit ses fils se dresser l’un contre l’autre. Il mourut peu après, le 20 août, et sa réputation de sainteté commença à se diffuser immédiatement au sein du peuple chrétien.

    Chers frères et sœurs, saint Pie X nous enseigne à tous qu’à la base de notre action apostolique, dans les différents domaines dans lesquels nous œuvrons, doit toujours se trouver une intime union personnelle avec le Christ, à cultiver et à accroître jour après jour. Ceci est le noyau de tout son enseignement, de tout son engagement pastoral. Ce n’est que si nous aimons le Seigneur, que nous serons capables de conduire les hommes à Dieu et de les ouvrir à son amour miséricordieux et ouvrir ainsi le monde à la miséricorde de Dieu.

  • 21 août : saint Pie X

    IMPRIMER

    Dans l'Homme Nouveau du 28 août (2010), Philippe Maxence écrivait :

    "Le 1er septembre 1910 paraissait le motu proprio Sacrorum antistitum du pape saint Pie X sur les mesures pratiques contre le modernisme. Le 8 août de la même année était publié le décret Quam singulari sur l’âge de la première communion, suivi le 25 août de la lettre Notre charge apostolique condamnant les erreurs du Sillon. Un triple centenaire donc [...]

    Aujourd’hui, l’âge de la première communion est entré dans les moeurs catholiques, au point que la décision de saint Pie X semble avoir perdu de sa résonance. Et de fait, il semble que c’est surtout sur l’aspect doctrinal de la communion qu’il faudrait insister. Enseigne-t-on vraiment aux enfants qu’ils reçoivent bien ainsi le Corps du Christ rendu présent par la consécration lors du saint sacrifice de la messe ?

    Lire la suite

  • Saint Bernard de Clairvaux, le dernier des Pères de l'Eglise (20 août)

    IMPRIMER

    ScanSaint-bernard.jpgLe mercredi 21 octobre 2009, lors de l'audience générale, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Bernard :

    Chers frères et sœurs,

    Aujourd'hui je voudrais parler de saint Bernard de Clairvaux, appelé le dernier des Pères de l'Eglise, car au XII siècle, il a encore une fois souligné et rendue présente la grande théologie des pères. Nous ne connaissons pas en détail les années de son enfance; nous savons cependant qu'il naquit en 1090 à Fontaines en France, dans une famille nombreuse et assez aisée. Dans son adolescence, il se consacra à l'étude de ce que l'on appelle les arts libéraux - en particulier de la grammaire, de la rhétorique et de la dialectique - à l'école des chanoines de l'église de Saint-Vorles, à Châtillon-sur-Seine et il mûrit lentement la décision d'entrer dans la vie religieuse. Vers vingt ans, il entra àCîteaux, une fondation monastique nouvelle, plus souple par rapport aux anciens et vénérables monastères de l'époque et, dans le même temps, plus rigoureuse dans la pratique des conseils évangéliques. Quelques années plus tard, en 1115, Bernard fut envoyé par saint Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, pour fonder le monastère de Clairvaux. C'est là que le jeune abbé (il n'avait que vingt-cinq ans) put affiner sa propre conception de la vie monastique, et s'engager à la traduire dans la pratique. En regardant la discipline des autres monastères, Bernard rappela avec fermeté la nécessité d'une vie sobre et mesurée, à table comme dans l'habillement et dans les édifices monastiques, recommandant de soutenir et de prendre soin des pauvres. Entre temps, la communauté de Clairvaux devenait toujours plus nombreuse et multipliait ses fondations.

    Lire la suite

  • Les écrits de saint Bernard, un guide vers le ciel

    IMPRIMER

    D'Antonio Tarallo sur la NBQ :

    Les écrits de saint Bernard, un guide vers le ciel

    Auteur de nombreux ouvrages, saint Bernard de Clairvaux est considéré comme le théologien le plus important du XIIe siècle. Dans ses écrits, chaque phrase est comme une étape vers le Ciel. Les quatre « degrés » de l'amour et l'importance de la dévotion à Marie.

    20_08_2025

    « Vierge Mère, fille de ton fils, / humble et exaltée au-dessus de toutes les autres créatures, / terme fixé du conseil éternel, / tu es celle qui a ennobli la nature humaine / que son créateur / n'a pas dédaigné de devenir sa création. » Une prière profonde, au contenu théologique dense, est adressée par Dante Alighieri, dans le chant XXXIII du Paradis, à saint Bernard de Clairvaux (vers 1090-1153), dont la mémoire liturgique est célébrée aujourd'hui.

    Auteur de nombreux ouvrages , saint Bernard est considéré comme le plus important représentant de la pensée mystico-théologique du XIIe siècle. Théologien de talent et écrivain prolifique, le saint cistercien a fait de sa vie un véritable trésor de paroles adressées à la Vierge Marie et à Dieu. En feuilletant ses textes, le lecteur est invité à un voyage fascinant : grâce aux sommets inatteignables de la prose poétique, il est conduit à la découverte de Dieu. Chaque mot, chaque phrase, semble véritablement être une étape vers le Ciel.

    Pour comprendre ses écrits , il faut d'abord comprendre comment saint Bernard de Clairvaux concevait sa vocation cistercienne. Ses paroles et ses pensées sont indissociables de sa vocation. Il écrit dans une de ses lettres : « Notre ordre est la mortification, l'humilité, la pauvreté volontaire, l'obéissance, la paix, la joie dans l'Esprit Saint. Notre ordre signifie être sous un maître, un abbé, une règle, une discipline [...]. Il consiste à pratiquer le silence, le jeûne, la veille, la prière, le travail manuel, et surtout la charité. Puis à progresser jour après jour dans ces activités et à y persévérer jusqu'au dernier jour. » Les six mots qu'il cite dans cet écrit soulignent déjà sa nature de chercheur de la Parole et son caractère de religieux cistercien : « mortification, humilité, pauvreté volontaire, obéissance, paix, joie dans l'Esprit Saint. » Et puis il utilise un verbe, « progresser », qui nous aide à comprendre l’effort avec lequel le saint a vécu sa vie : une vie passée en pleine recherche – par l’étude, la méditation et la prière – de son seul grand trésor, le Seigneur.

    Et puisqu'il s'agit de recherche , il nous faut citer l'un de ses textes les plus importants : Du devoir d'aimer Dieu , en latin De diligendo Deo . Un titre assez explicite : aimer Dieu est un devoir. Mais pourquoi ? Et surtout, comment ? C'est l'auteur lui-même qui nous fournit la réponse : « Vous désirez savoir de moi pourquoi et comment nous devons aimer Dieu. Et je vous réponds : la raison pour laquelle nous devons aimer Dieu, c'est Dieu lui-même ; et la manière de l'aimer, c'est de l'aimer sans mesure. » Pour saint Bernard, l'homme est « contraint » (non pas au sens de contrainte, mais d'« inclination naturelle ») à aimer le Créateur parce que c'est lui-même qui nous a aimés le premier. Et pour appuyer ce raisonnement, qui surprend par sa simplicité naturelle, les paroles de l'évangéliste Jean me viennent à l'esprit : « L'amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous ayons la vie par lui. Et cet amour consiste, non pas en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés et a envoyé son Fils en propitiation pour nos péchés » (Jn 4, 9-10).

    Aimer, donc … Il est donc nécessaire de comprendre de quel amour parle le saint. Bernard décrit quatre « degrés » d’amour. Le premier est l’amour pour soi-même, résumé par cette phrase : « D’abord, l’homme s’aime pour lui-même. Puis, voyant qu’il ne peut subsister seul, il commence à chercher Dieu par la foi. » C’est le premier stade pour l’homme. Vient ensuite le deuxième : « Au deuxième degré, donc, il aime Dieu, mais pour lui-même, non pour lui. Il commence cependant à fréquenter Dieu et à l’honorer en fonction de ses propres besoins. » Puis, nous trouvons le troisième degré, c’est-à-dire lorsque l’âme est capable d’aimer « Dieu non pour lui-même, mais pour lui. On s’attarde longtemps à ce degré », écrit-il. Et il ajoute, précisant : « Je ne sais pas s’il est possible d’atteindre le quatrième degré en cette vie. » Enfin, la dernière, la plus difficile, est celle où « l'homme ne s'aime que pour Dieu. Alors, il sera merveilleusement presque oublieux de lui-même, s'abandonnant presque entièrement à Dieu, au point de ne faire qu'un avec lui. » Image de l'union parfaite avec Dieu.

    Un autre ouvrage fondamental pour comprendre la pensée du saint cistercien est De gradibus humilitatis et superbiae , ou Les Degrés d'humilité et d'orgueil , un ouvrage qui peut, dans une certaine mesure, être défini comme une réplique du De diligendo Deo mentionné plus haut . On y retrouve également les « degrés » énumérés par Bernard de Clairvaux : ce sont douze étapes pour connaître et rencontrer la seule Vérité possible, le Christ. Pour s'accomplir, l'homme ne peut faire que la volonté de Dieu. Et cela n'est possible qu'en conquérant l'humilité. Par conséquent, plus on est orgueilleux, plus on s'éloigne de Dieu et plus on se rapproche du péché.

    Mais, assurément, les méditations les plus mémorables pour les fidèles sont celles qui font référence à la Vierge Marie. Elle est au cœur de la vie religieuse de Bernard. C'est elle qu'il vénère avec une dévotion filiale et une passion poétique. Nous avons des textes comme le célèbre Memorare , qui lui est traditionnellement attribué et qui fait désormais partie de la tradition mariale populaire. Mais ce n'est pas tout. « Dans les dangers, dans l'angoisse, dans l'incertitude, pensez à Marie, invoquez Marie. Qu'elle ne s'éloigne jamais de vos lèvres, qu'elle ne s'éloigne jamais de votre cœur ; et pour obtenir le secours de ses prières, n'oubliez jamais l'exemple de sa vie. Si vous la suivez, vous ne pouvez dévier ; si vous la priez, vous ne pouvez désespérer ; si vous pensez à elle, vous ne pouvez vous tromper », écrit-il dans ses Sermones in Cantica Canticorum, les Sermons sur le Cantique des Cantiques. L'exemple de la Vierge, nous rappelle saint Bernard, est un phare pour tout chrétien : la Mère du Christ peut empêcher l'homme de désespérer ; En tournant pieusement nos pensées vers elle, nous ne pouvons pas nous tromper. Il était donc naturel que Dante choisisse saint Bernard comme guide au Paradis : il savait pertinemment qu'en agissant ainsi, il ne pouvait certainement pas se tromper.