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Ethique - Page 316

  • France : le Forum for Religious Freedom (FOREF) dénonce des mesures 'à l’avant-garde de la discrimination religieuse'

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    Pénalisation de l'information anti-avortement : Le FOREF dénonce des mesures 'à l’avant-garde de la discrimination religieuse'

    Selon le Forum for Religious Freedom (FOREF), la proposition de loi adoptée par le Sénat français pour pénaliser la publication d’informations anti-avortement qu’elle qualifie de "pressions morales et psychologiques" viole de façon flagrante la liberté de religion et la liberté d’expression protégées par la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que les divers traités des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme liant la France. 

    logo foref Forum for Religious Freedom

    "La France agirait comme une théocratie laïque totalitaire en adoptant cette loi, et serait à l’avant-garde de la discrimination religieuse", déclare le Dr. Aaron Rhodes, président de FOREF.

    "La question ici n’est pas de savoir si l’avortement est bon ou mauvais, mais plutôt de savoir si l’Etat a le droit de restreindre la diffusion d’informations sur le sujet, et donc de contrôler les opinions des citoyens en matière de moralité", a-t’ il ajouté. "D’un point de vue des droits de l’homme, la réponse est non".

    La proposition de loi modifie l’actuel article L2223-2 du Code de la santé publique qui réprime le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher de pratiquer ou de s’informer sur un avortement en exerçant des "pressions morales et psychologiques", à savoir par des manifestations devant les hôpitaux.

    La nouvelle loi étendrait cette disposition à l’expression d’opinions anti-avortement "par tous moyens", y compris par le biais de sites Internet supposés dissuader les femmes d’avorter. Avec la nouvelle législation, la publication en ligne de "désinformation" sur l’avortement par des groupes anti-avortement ou des communautés religieuses, y compris l’Eglise catholique, pourrait être considérée comme une infraction punissable de deux ans d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende. Ceci constitue une atteinte inadmissible à la liberté d’expression et à la liberté de pensée, de conscience et de religion.

    En effet, la simple communication de convictions et d’informations anti-avortement est un droit à la liberté d’expression protégé par la Convention européenne des droits de l’homme et le Pacte international pour les droits civils et politiques. Les citoyens français ont un droit garanti au niveau international d’exprimer leurs opinions, spécialement des opinions dissidentes, et un droit protégé d’exprimer leurs convictions religieuses, même si elles ne sont pas conformes à celles du pouvoir dirigeant. Qualifier l’expression des croyances de "pressions morales" équivaut non seulement à une totale dénégation du droit à la liberté de religion, mais cela constitue aussi une violation inadmissible du droit à la liberté d’expression.

    La France a de profondes racines catholiques. Selon le Catéchisme de l’Eglise catholique, "la vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception". Le point de vue traditionnel catholique soutient donc que l’embryon "devra être défendu dans son intégrité" car il est considéré comme ayant déjà toute la dignité d’un être humain (articles 2270-2274).

    D’autres confessions en France sont opposées à l’avortement pour des raisons théologiques. M. Camel Bechikh, président de Fils de France, indique ainsi que "la proposition de loi va certainement accentuer le fossé entre la parole publique et les communautés religieuses si celles-ci n’ont pas le droit d’exprimer leurs objections morales concernant des questions de société controversées". Fils de France est une association qui encourage le patriotisme français parmi les musulmans.

    La proposition de loi, qui a été soutenue par le président sortant François Hollande, a été adoptée par le Sénat le 7 décembre et sera maintenant soumise au vote d’une Commission paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs.

    Cette proposition de loi constitue non seulement une violation sérieuse du droit à la liberté de religion, mais également une attaque directe contre la liberté d’expression des citoyens français. FOREF appelle la communauté internationale concernée par les droits de l’homme à intervenir pour empêcher les politiciens français de commettre une telle violation des droits et libertés fondamentales que la France a historiquement défendus sur son territoire comme au niveau international.

    A propos du FOREF

    Fondée le 20 décembre 2005 par Christian Brunner, ancien Doyen de l'Université de Droit de Graz, membre du parlement autrichien de 1990 à 1994 et Peter Zoehrer, militant des droits de l'homme et journaliste, le Forum for Religious Freedom Europe (FOREF Europe) est une organisation indépendante dont le but est de défendre la liberté de culte en cohérence avec le droit international.

    Le FOREF Europe a constitué un comité international d'experts scientifiques ainsi qu'un comité interconfessionnel, qui oeuvrent pour l'aide aux victimes de l'intolérance religieuse au travers de la defense de leurs droits de la lutte contre l'injustice, la discrimination, ou la persécution.

    Le FOREF est aujourd'hui présidé par Aaron Rhodes ex-Directeur Executif de IHF (Fédération internationale des droit de l'homme d'Helsinki).

    Plus d’informations : www.foref-europe.org

  • Dysfonctionnement à la commission de contrôle de l'euthanasie

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    BELGIQUE : DYSFONCTIONNEMENT À LA COMMISSION DE CONTRÔLE DE L’EUTHANASIE

     de genethique.org

    En Belgique, la commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE) « vérifie si l’euthanasie pratiquée par le médecin a été effectuée selon les conditions et la procédure prévues par la loi ». Elle est constituée de huit docteurs en médecine, quatre professeurs de droit ou avocats, et quatre membres chargés de la problématique des malades atteints d’une maladie incurable. Les mandats de ces membres et de leurs suppléants sont valables quatre ans.

    Nommés en octobre 2011, les membres actuels sont arrivés au terme de leur mandat en octobre 2015. Mais près de quatorze mois plus tard, la commission n’est toujours pas renouvelée. Le parlement fédéral a reporté l’échéance à 2017. Après deux appels à candidature infructueux en 2015, « le nombre de candidatures est désormais atteint. Mais le pluralisme politique au sein de la commission doit être respecté. Des discussions sont en cours et cela prend du temps », explique Gilles Genicot, avocat et président francophone de la commission.

    Une des raisons évoquée pour expliquer cette difficulté est le manque de valorisation financière de cette fonction, comparant avec les Pays-Bas où «les candidats se bousculent au portillon, parce que la fonction est reconnue ».

    Sources: Belga (21/12/2016)

  • Trouver des solutions et soigner les maux : les priorités de William Cavanaugh

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    Lu sur aleteia.org :

    William Cavanaugh : « Ce qui menace aujourd’hui les chrétiens d’Orient est largement dû au chaos provoqué par la guerre en Irak »

    À l'occasion de la publication en français de "Comme un hôpital de campagne", Aleteia s'est entretenu avec le théologien politique américain.

    Aleteia : Vous avez largement étudié les thèmes de la violence, de la société de consommation ou encore des idolâtries modernes. Pourtant Comme un hôpital de campagne (Desclée De Brouwer, 2016), votre dernier livre, semble se placer sur un autre plan. Quelle a été votre inspiration de départ ?

    William Cavanaugh : Ce livre explore les principaux thèmes que j’ai étudiés au long de ma carrière : la relation de la théologie chrétienne avec l’économie, la politique et la violence. Je pense que c’est le fait d’étudier avec Stanley Hauerwas qui m’a initialement inspiré : il voulait que ses étudiants se demandent en quoi « être chrétien peut influer sur la vie de chacun au quotidien ». J’ai également vécu et travaillé  pour l’Église du Chili sous le régime militaire, quand les questions à propos de la politique, de l’économie et de la violence étaient omniprésentes.

    Mon livre continue d’explorer ces thèmes, mais je pense que mon approche est moins critique : je tente plutôt de trouver des solutions et de soigner les maux, ce qui explique le titre.

    L’Église comme un hôpital de campagne, ce n’est pas une Église ouverte aux quatre vents, comme cela a pu être expérimenté ces dernières décennies. Votre vision est originale : celle d’une Église ferme sur ses fondamentaux mais présente partout. Dans le monde mais pas « à la façon du monde » finalement ?

    Je pense en effet qu’il est important que l’Église soit convaincue de ce qu’elle apporte au monde : l’Évangile du Christ. C’est ce dont le monde a besoin. L’Église se doit d’être audacieuse et de proclamer la Bonne Nouvelle dans le monde entier, particulièrement dans les lieux les plus isolés. La communauté chrétienne ne peut pas rester inactive, ni se considérer comme pure face à un monde de perdition. Une Église triomphante est une Église qui s’inquiète. Nous devons être impliqués dans le monde, et l’aimer dans la rédemption.

    Dans votre ouvrage vous vous appuyez autant sur l’enseignement de Benoit XVI que sur celui de François, quel regard portez-vous sur ces deux papes ? Que retenez-vous d’original chez chacun d’entre eux ?

    Je pense que les deux papes partagent plus de convictions que ce que l’on pourrait penser. En comparant l’ouvrage Caritas in Veritate de Benoît XVI avec celui du pape François, Laudato Si’, on réalise qu’ils insistent tous deux sur une Église qui veut établir d’humbles lieux de vie, n’appartenant ni à l’État ni au marché. Je pense qu’ils se différencient principalement par leur pratique pastorale et leur manière de gouverner l’Église. Benoit XVI mettait l’accent sur la transparence : il considérait le relativisme comme source de confusion. Le pape François privilégie la charité : il estime que les cœurs doivent être touchés par l’Amour du Christ avant de pouvoir comprendre Ses enseignements. Je pense que Benoît XVI a été très courageux de renoncer à sa charge lorsqu’il a découvert qu’il n’était pas capable de réformer le gouvernement de l’Église. La démarche du pape François est plus directe : il veut que ce soient des prêtres qui dirigent l’Église, et non des bureaucrates ou des idéologues.

    Lire la suite sur aleteia.org

  • Savoir dire non

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    « Que votre oui soit oui et votre non, non » (Mathieu, 5, 37). Parole  rigide, autoritaire ? Dans une société relativiste, ce précepte évangélique dérange et il se trouvera toujours un pasteur pour en faire une exégèse accommodante. Pourtant, tout bien pesé en conscience, lorsque les circonstances réclament de nous cet acte de courage, il faut pouvoir dire non, sans sortir ses balances de pharmacien. Savoir dire non : un moine nous en parle ce jour, sans rigidité ni complaisance,  sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    Le Père abbé qui m’a accueilli au noviciat disait souvent que « gouverner, c’est savoir dire non ». En effet, se gouverner soi-même tout d’abord, c’est savoir dire non à ses envies et impulsions du moment pour vivre de façon ordonnée dans la durée, devant sa conscience et devant Dieu. Puis quand on a charge d’âme, chefs de classe dès l’enfance et scoutisme, parents, patrons, milieu de travail y compris associatif, à chaque fois et partout, celui qui préside doit savoir dire non à ceux que le Bon Dieu lui a confiés. Dire oui semble à première vue plus charitable, puisqu’on fait plaisir à l’autre, mais aimer est tellement autre chose que faire plaisir. Du jour où l’on se rend compte de cela, un grand pas est fait dans la vie. « Savoir dire non », la Règle donne un bel exemple. Si le cellérier (l’économe) n’a pas ce qu’on lui demande, saint Benoît lui conseille, plutôt que prendre un air bourru qui avive la frustration du quémandeur, de trouver une bonne parole qui est le meilleur des dons, au dire de l’Écriture (chap. 31. Cf. Ecc. 18,16 s).

    Une formule de la Règle bénédictine me semble aussi riche d’enseignement : l’abbé ne doit pas être « trop soupçonneux » à l’égard de ses moines (chap. 64). En effet, le soupçon devenu habituel, a priori, tue la relation, alors que celle-ci n’attend qu’un peu de confiance pour respirer et s’épanouir. Et plus la confiance augmente, plus la vie quotidienne est aisée ; une saine connivence devient un lieu d’émulation pour avancer dans le bien, dans l’ordre de la vérité, dans la ferveur de la charité ; la vie est alors un délice. La formule qui vaut pour l’abbé vaut tout autant en famille, en milieu associatif ou professionnel. D’ailleurs, qui n’a pas remarqué cela ? Bien s’entendre, c’est le contraire de chercher sans cesse des poux dans la tête de l’autre !

    Mettons cela en application dans la société actuelle, celle que le Bon Dieu nous donne à vivre, telle que l’ont bâtie les responsables de la cité, celle de l’esprit de ce temps. On se méfie de tous, surtout de l’innocent : l’enfant non désiré par sa mère, le vieillard qui réclame un regard et une présence dans sa solitude, etc. Les journaux nous repaissent des scandales de nos édiles : l’émulation est à rebours, on dirait qu’un grand nombre d’entre eux cherchent le record de malice à faire oublier pour revenir sur le devant de la scène. Les médias mal compris ont contribué à cette surenchère. « Panier de crabes », voilà l’image spontanée qui vient à l’esprit pour définir notre société. Plus on parle de social, moins on le vit. Et c’est le cercle vicieux, possédé par le diabolos, le diviseur : tant que la relation élémentaire de la mère et de l’enfant est rendue impossible, celle du prince face à la société est en péril ; et tant que le prince empêche la mère de sourire à son enfant, il s’emprisonne lui-même dans une tour d’ivoire contre ceux qu’il prétend aider.

    Responsabilité »-liberté

    La grande tentation actuelle de la société est de ne pas croire à elle-même, de se nier elle-même, de penser que le jeu social est impossible, qu’il faudrait tolérer ces scandales, comme s’ils étaient inéluctables : société à la Caïn, société qui tue l’innocent (de l’enfant conçu à l’électeur toujours grugé). En revanche, la foi sait que, depuis la Rédemption, les choses ont changé : Jésus rachète sans cesse la société et la rend viable. Le Christ-Roi (auquel vient de se consacrer la Pologne) permet au jeu social de retrouver sa simplicité aimable.

    Imaginons que du haut en bas, et de bas en haut de l’échelle sociale, partout on sache « dire non » à qui de droit et au bon moment. De la mère à l’enfant, de l’infirmière au malade, du patron à son ouvrier, de l’ouvrier à ceux qui le représentent au syndicat, du ministre à son entourage, du Premier Ministre aux membres du Gouvernement, enfin du Président au Premier Ministre, imaginons que l’on sache dire non, avec doigté et fermeté, avec douceur et diplomatie, avec énergie si nécessaire, imaginons que chacun vive en responsable, c’est-à-dire en homme libre et construit. Alors, le panier de crabes se transforme en aimable panier de crevettes. »

    Ref. Savoir dire non

    JPSC

  • Congo : le miracle escompté par Colette Braekman n’a pas eu lieu

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    L’analyse des vieux cultivateurs coloniaux l’emporte sur celle des politologues distingués : le miracle escompté par Colette Braekman dans le Soir  n’a pas eu lieu; c’est plutôt la prévision de « Belgicatho » qui se réalise : avec ou sans excommunication…

    Lu dans le « Soir » du 20 décembre :

    manifestations kinshasa.jpg« Le miracle n’a pas eu lieu : sans attendre le retour des membres de la Conférence épiscopale, qui avaient prévu de reprendre mercredi les négociations avec les derniers récalcitrants de l’opposition, Joseph Kabila, dans les dernières minutes de son mandat présidentiel, a nommé son nouveau gouvernement. Autrement dit, craignant peut-être le vide du pouvoir, il a pris de court les hommes de bonne volonté qui, suivant le conseil du pape François, essayaient encore de « construire des ponts ». Défiant l’opinion, il a ainsi adressé une sorte de pied de nez aux évêques qui, à sa demande d‘ailleurs, avaient entrepris une « négociation de la dernière chance ».

    Alors qu’il était jeune militaire dans les rangs de l’AFDL, (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo), un mouvement piloté par le Rwanda et qui finit par renverser Mobutu en 1997, Joseph Kabila, dans l’ombre de son père Laurent Désiré, apprit l’une des tactiques de base des rebelles auprès desquels il s’initiait au métier des armes : talk and fight. Parler, c’est à dire négocier, mais aussi combattre. Et ne jamais perdre de vue l’objectif final.

    Depuis les élections de 2011, contestées à cause de nombreuses fraudes et irrégularités, Joseph Kabila n’a jamais cessé de mettre en œuvre cette méthode éprouvée : faire mine de négocier mais aussi combattre afin de rester au pouvoir au-delà de délais prévus. C’est ainsi qu’il organisé en 2012 les « concertations nationales », vaste forum réunissant l’opposition et la majorité présidentielle, qui accouchèrent de résolutions qui ne furent jamais mises en œuvre. Le « dialogue politique » mené à la cité de l’Organisation africaine, avec l’appui du médiateur nommé par l’Union africaine, Edem Kodjo, eut la même finalité : réunir la majorité présidentielle et des membres de l’opposition dans une vaste palabre, distribuer généreusement indemnités financières et promesses de partage du pouvoir, convaincre tout ce beau monde de l’impossibilité matérielle d’organiser les élections à la date prévue. Evidemment : la Commission électorale se révélait sous financée, les listes n’étaient pas prêtes, les nouveaux électeurs n’avaient pas été recensés…La nécessité s’imposait donc d’ organiser une transition sur mesure, avec délai élastique. Autrement dit le «glissement », c’est-à-dire un maintien au pouvoir qui ne porte pas ce nom. Si le président demeure taiseux, ses proches s’expriment, promettent, tentent de rassurer, s’engagent à soutenir un gouvernement de transition associant une partie de l’opposition. Durant des semaines, le « talk » occupe le devant de la scène. Mais dans les coulisses, c’est le « fight » qui domine : les forces de sécurité reçoivent du matériel neuf, la garde républicaine est renforcée, les agents de renseignements redoublent d’activité et la répression se durcit.

    Cependant, on ne peut tromper tout le monde tout le temps : s’il devait se confirmer que, comme bien d’autres avant eux, les évêques eux aussi ont été roulés, il faut craindre le coup de crosse. Sinon pire. ».

    Ref. Talk and fight, négocier et combattre…

    JPSC

  • Quand des psychiatres américains veulent agir contre la loi belge sur l'euthanasie

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    De Simon Demeulemeester sur le site du Vif.be :

    Des psychiatres américains veulent agir contre la loi belge sur l'euthanasie 

    L'Association américaine de psychiatrie (AAP), l'une des associations professionnelles de psychiatres les plus influentes du monde, souhaite agir contre les lois sur l'euthanasie en Belgique, aux Pays-Bas, et "partout ailleurs où l'on aide des patients psychiatriques qui ne sont pas en stade terminal à se suicider, ou qui sont littéralement tués à coup d'injections mortelles, souvent par leurs propres psychiatres traitants."

    Pour l'organisation, il est "immoral" pour un psychiatre d'assister au "suicide". "Un psychiatre ne pourrait pas prescrire ou effectuer d'intervention, qui a la mort comme conséquence, sur des malades qui ne sont pas en phase terminale", lit-on dans leur déclaration officielle. Pour l'association professionnelle américaine, tant "la mise à disposition de moyens (prescriptions, cuves à hélium...) que l'administration de l'injection mortelle" sont inadmissibles.

    Geert Dom, président de l'Union professionnelle belge des médecins spécialistes en psychiatrie et membre du comité de l'Association européenne de Psychiatrie (EPA), n'est guère étonné. Pour lui, nous sous-estimons très fort le regard qu'on porte à l'étranger sur nos lois très progressistes à l'échelle internationale sur l'euthanasie. "Ce qui est possible n'est absolument pas évident."

    Il appelle à prendre leur déclaration au sérieux, surtout au vu de l'influence de l'AAP. "Par exemple, l'association professionnelle américaine publie le DSM (Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux, NDLR), notre bible diagnostique. Cette position peut donc certainement susciter le débat et j'espère qu'on pourra le faire sans paniquer."

    La ministre de la Santé, Maggie De Block(Open VLD), n'est guère émue par la prise de position américaine. "Chacun a le droit d'avoir une opinion. Le parlement a mené un débat de fond sur la loi sur l'euthanasie. Et notre loi en est le résultat final. Je ne vois pas ce que les Américains viennent faire dans ce débat."

  • Qu'advient-il des principes non négociables ?

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    De Joël Hautebert en éditorial sur le site de l'Homme Nouveau (un message adressé aux catholiques français mais que l'on n'aura aucune peine à transposer dans notre pays):

    Où sont passés les principes non-négociables ?

    Lors des dernières élections présidentielles et législatives, les principes non-négociables étaient au cœur des débats internes à l’électorat catholique. À quelques rares exceptions près (abbé Grosjean, le site infocatho…) cette thématique brille aujourd’hui par son absence. Cette inquiétante éclipse mérite que l’on en recherche les causes, que nous allons tenter de discerner en explorant deux voies distinctes. Tout d’abord celle d’un nouveau contexte politique, puis celle d’une désorientation des catholiques résultant d’une pastorale dont l’assise doctrinale apparaît confuse.

    Au sujet du contexte politique, l’enjeu des prochaines élections porte principalement sur la volonté et la capacité des futurs gouvernants d’abroger certaines lois récemment votées, ainsi que de limiter la progression de la culture de mort et de la révolution anthropologique. Lors des précédentes élections, la crainte fondée d’un emballement de ce processus révolutionnaire animait les débats. Étant donné que le quinquennat de François Hollande a parfaitement répondu aux inquiétudes que son programme suscitait, il conviendrait, peut-être, de mettre à jour ces principes, évoqués par le cardinal Ratzinger dans une note doctrinale publiée le 24 novembre 2002 (Note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique.), puis rappelés dans un discours du même devenu pape Benoît XVI, prononcé le 30 mars 2006. Dans ce dernier discours le pape précisait que l’Église catholique « accorde donc volontairement une attention particulière à certains principes qui ne sont pas négociables. Parmi ceux-ci, les principes suivants apparaissent aujourd’hui de manière claire : la protection de la vie à toutes ses étapes, du premier moment de sa conception jusqu’à sa mort naturelle ; la reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille – comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage – et sa défense contre des tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes d’union radicalement différentes qui, en réalité, lui portent préjudice et contribuent à sa déstabilisation, en obscurcissant son caractère spécifique et son rôle social irremplaçable ; la protection du droit des parents d’éduquer leurs enfants ».

    Autant le dire tout de suite, ces principes non-négociables demeurent d’une brûlante actualité, si l’on songe à l’euthanasie et au délit d’entrave numérique à l’avortement (point 1), à la dénaturation du mariage et à la filiation (point 2) et enfin à l’enseignement du Genre à l’école (point 3). S’ils ne peuvent (et ne doivent pas) constituer à eux seuls une doctrine ou un programme politique, ils fixent une priorité dans l’engagement politique et les choix électoraux. Sont en effet en jeu, selon la note de 2002, des « principes moraux qui n’admettent ni dérogation, ni exception, ni aucun compromis ». Puisque ces critères se caractérisent par leur objectivité morale et leur intemporalité, on ne voit donc pas comment le contexte politique français pourrait altérer leur opportunité. Inutile d’aller plus avant dans cette direction.

    Un profond désarroi

    La seconde explication envisagée concerne le profond désarroi régnant aujourd’hui au sein du monde catholique, inhibé dans l’affirmation des repères doctrinaux traditionnels, parmi lesquels se rangent les principes non-négociables. On en veut pour preuve, le dernier texte publié par la Conférence des évêques de France sur la politique (Cf. L’HN n° 1626 du 19 novembre 2016 page 6) qui ne les mentionne aucunement et incite au contraire au compromis.

    Un évènement récent survenu au Mexique démontre que les catholiques français ne sont pas les seuls concernés. Alors qu’une partie de l’épiscopat mexicain s’est courageusement engagé contre la dénaturation du mariage, le nouveau nonce, Mgr Franco Coppola, à peine arrivé, a invité les catholiques à dialoguer plutôt qu’à manifester. Interrogé sur sa position au sujet de ces unions homosexuelles, il répondit ceci : « Je peux répondre avec la doctrine de l’Église, mais ce n’est pas la réponse qu’en tant que pasteur je dois donner ». Ainsi, au nom de « l’accompagnement » et de « cheminement » des homosexuels vers la foi, mieux vaut baisser le ton et déserter le champ politique alors que l’institution familiale elle-même est en jeu. C’est oublier bien vite que la loi est un levier majeur en vue du bien commun, et par conséquent du bien moral et spirituel des citoyens. Lorsqu’une institution majeure du droit naturel est visée ou lorsqu’il s’agit de légaliser un acte intrinsèquement mauvais, la « loi » démultiplie les risques d’enracinement dans le péché. À cela s’ajoutent les graves conséquences morales de la collaboration à ces actes, à laquelle sont soumis de nombreux citoyens, de par leur fonction ou leur métier. Les propos du nonce, revendiquant un langage pastoral explicitement dissocié de la doctrine, subvertissent radicalement le sens de la charité politique.

    Ce type de positionnement « pastoral » amplifie la confusion régnant au sujet de la Lettre apostolique Amoris Lætitia. L’enjeu dépasse le cas précis des divorcés-remariés, étant donné que la notion d’actes intrinsèquement mauvais est directement en cause. S’il n’y a plus de normes morales absolues (cf. les dubia de quatre cardinaux) puisque la conscience serait habilitée « à légitimer des exceptions » (dou­te 5), la notion de « principes non-négociables » perd immédiatement toute raison d’être puisque, ­rappelons-le, ils sont une traduction politique de « principes moraux qui ne permettent pas de dérogation, d’exception, ni aucun compromis » (Benoît XVI). Et pourquoi revendiquer l’objection de la conscience si cette dernière peut s’adapter aux circonstances ?

    À l’évidence, les confusions autour d’Amoris Lætitia sont lourdes de conséquences politiques. En attendant les indispensables éclaircissements, il appartient aux catholiques français de s’extirper du doute et de sortir de l’ombre les principes non-négociables.

  • Sauver l'enfant sans prix

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    DANS LE SILLAGE DE LA MANIF POUR TOUS

    Pour sauver l’enfant sans prix

    par le père Daniel-Ange (source)

    Dans la première partie d’un de ces manifestes dont le père Daniel-Ange a le secret, un parallèle était fait entre l’idéologie du gender et celle du djihadisme, l’une préparant en fait la voie à la seconde. Ici, dans son homélie chez les Soœurs de Bethléem, le matin du 16 octobre, il nous prépare à fêter l’Enfant de Bethléem, réfugié politique en Afrique.

    La «  guerre mondiale contre le mariage et la famille  » (François), cela veut dire contre le bonheur, car contre l’amour. Mais plus précisément, qui est visé en premier  ? L’enfant devenu l’ennemi n° 1. L’adoption qui frustre l’orphelin d’un papa ou d’une maman  : quelle victime  ? L’enfant déstabilisé !

    Les soupçons et doutes sur l’identité sexuelle  : quelle victime  ? L’enfant déstabilisé  !

    La fabrication d’orphelins programmés qui ne connaîtront jamais leurs parents  : quelle victime  ? L’enfant déraciné [1].

    Le commerce d’enfants adoptés revendus d’occasion  : quelle victime  ? L’enfant gadgetisé  !

    L’embryon inséminé en gestation sans amour  : quelle victime  ? L’enfant frigorifié  ! Le zygote produit pour la recherche  ? Quelle victime  ? L’enfant congelé  ! Le fœtus en éprouvette puis en utérus artificiel  : quelle victime  ? L’enfant chosifié  !

    Le divorce réduit à une banale déclaration unilatérale  : quelle victime  ? L’enfant crucifié car écartelé [2] !

    Le rejet, l’exclusion de la vie banalisés, sans délai de réflexion, — alternatives interdites —  : quelle victime  ? L’enfant torturé pour être éliminé  !

    Les soupçons et doutes sur son identité sexuelle  : l’enfant traumatisé  ! La fillette à qui l’on assène  : «  T’as un corps de femme, mais tu peux être garçon si t’as envie  »  : quelle victime  ? L’enfant schizophrèné [3] ! Notre patrimoine humain et spirituel non transmis  : l’enfant déshérité  !

    L’histoire nationale tronquée  : quelle victime  ? L’enfant trompé  !

    L’addiction du virtuel  : quelle victime  ? L’enfant débranché du réel. Le matraquage de la pornographie  : quelle victime  ? L’enfant perverti. Sans parler du pire  : le commerce sexuel international des enfants. Et là… il n’existe plus de mot pour qualifier sinon celui… d’enfer  ! Et là où l’enfant est agressé, la famille par répercussion immédiate, l’est aussi.

    L’élève à qui l’école donne du porno à lire ou à voir, quelle victime ? L’enfant perverti !

    Les parents frustrés de leur droit au libre choix de l’éducation  : quelle victime  ? Les enfants kidnappés par l’État pour les formater  [4]  !

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  • Quand le Père Daniel-Ange renvoie dos à dos l’islamisme et le libertarisme

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    Entre deux feux  !

    par le père Daniel-Ange (source)

    Tout récemment une prof des écoles à Genève me confie son désarroi  : la même semaine d’un côté elle doit de la part de ses autorités scolaires subir un lavage de cerveau sur le gender à enseigner obligatoirement dès le primaire. De l’autre côté, elle apprend qu’un de ses élèves vient de partir en Syrie, et que la plupart de ses élèves (majorité musulmane) l’approuvent et sont déjà radicalisés. Question  : y aurait-il donc un rapport entre les deux événements  ? Eh bien  ! Oui  ! Je me risque à l’affirmer  !

    Nous voilà de fait acculés à combattre sur deux lignes de front qui se font face. Deux totalitarismes, deux extrémismes, deux barbarismes, deux terrorismes et deux formes de persécution, se manifestant de manière très différente, mais toutes deux antichrétiennes, violemment d’un côté. Insidieusement, de l’autre, mais non moins redoutable.

    D’un côté, l’islamisme intégriste massacrant massivement les "mécréants" jusqu’à perpétrer un génocide. De l’autre, le libertarisme éliminant systématiquement l’innocent, jusqu’au génocide chromosomique.

    D’un côté un chaos national, de l’autre un gouffre immoral.

    D’un côté on égorge prêtres et nouveau-nés. De l’autre on bâillonne ceux qui se risquent à défendre les enfants non nés.

    D’un côté l’homme macho (fascinant nos petites ados) et la femme esclave.

    De l’autre, l’homme féminisé et la femme masculinisée, l’altérité étant interdite sous prétexte d’égalité.

    D’un côté des baptisés sommés d’adhérer à l’idéologie du Daech, sous peine de décapitation et de crucifixion. De l’autre, de souscrire à l’idéologie du gender, sous peine d’exclusion et de marginalisation.

    D’un côté, la destruction des œuvres d’art. De l’autre la «  déconstruction des stéréotypes familiaux et sexuels  » c’est-à-dire du chef-d’œuvre par excellence [1].

    D’un côté des kamikazes se précipitant vers la mort. De l’autre, l’euthanasie pour les enfants.

    D’un côté le trafic odieux des armes et des munitions. De l’autre le commerce juteux du sperme et des ovocytes.

    D’un côté des maisons centenaires ruinées. De l’autre une civilisation millénaire dynamitée.

    D’un côté des fatwas mortifères. De l’autre, des lois suicidaires.

    D’un côté, lynchage public pour soi-disant blasphème. De l’autre, dérision et caricature de ce qu’il y a de plus sacré au monde  : la religion. Et quand plus rien n’est sacré, la vie ne l’est pas non plus.

    D’un côté, des villages incendiés. De l’autre les visages de l’homme et de la femme indifférenciés.

    D’un côté, des églises rasées faute de défenseurs. De l’autre des églises fermées faute d’adorateurs.

    D’un côté des cités à feu et à sang. De l’autre toute une culture réduite à néant.

    D’un côté la manipulation de la terreur. De l’autre la dépréciation de l’honneur.

    D’un côté, bientôt des filles lynchées sur Trafalgar Square ou place de la Concorde – charia oblige. De l’autre bientôt, les matrices artificielles et les chimères humain-animal, high-tech oblige  !

    D’un côté, des mariages forcés d’enfants. De l’autre, le mariage dévalorisé sans enfant  !

    D’un côté, des masses d’orphelins aux parents zigouillés. De l’autre, par milliers des orphelins programmés tels, fabriqués industriellement, qui jamais ne connaîtront ni père ni mère  !

    D’un côté, les pétrodollars à gogo, de l’autre le baby business.

    D’un côté des femmes, bébés dans les bras, massacrées. De l’autre des femmes interdites d’aimer le bébé inséminé, qu’elles portent pour pouvoir manger  !

    D’un côté des écoles de filles brûlées et les fillettes kidnappées. De l’autre des écoles où l’on suggère aux filles de se déclarer, et de se faire garçons (Kid’s transgender clinics).

    D’un côté des enfants obligés de porter des armes. De l’autre, des enfants en larmes  : ils ne savent plus qui ils sont  !

    D’un côté, la «  3e Guerre Mondiale par morceaux  ». De l’autre la «  guerre mondiale pour détruire le mariage et la famille.  » Qui ose l’affirmer  ? Pape François  !

    D’un côté, la persécution déclarée en cagoule noire. De l’autre, celle aseptisée en gants blancs. Qui ose l’affirmer  ? François  !

    D’un côté la mort semée partout, de l’autre la même mort inoculée partout. La première rendant visible la seconde. Toutes les deux visent le monde à conquérir, l’une par la violence armée, l’autre par l’éducation falsifiée. L’une par ses connexions internationales (de la Guinée à l’Indonésie), l’autre par les réseaux de l’ONU. Dans les deux cas  : colonialisme idéologique (François) à dimension mondiale. Qui ose l’affirmer  ? François [2] !

    Des deux côtés des cris et des larmes. D’un côté aujourd’hui, de l’autre demain.

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  • Quand on manipule les propos du pape et quand le Vatican se tait...

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction par nos soins) :

    Les manipulations concernant le pape et les silences du Vatican

    Le pape invoqué comme témoin dans la question de l'avortement au Brésil n'est que le dernier épisode d'une longue série dans laquelle l'image "révolutionnaire" du pape François est utilisée pour promouvoir des campagnes anti-famille et anti-vie ou des changements de la doctrine catholique. Des récupérations abusives ou de véritables manipulations sans précédent et qui ne peuvent que susciter des questions.

    Du reste, si l'épisode brésilien est grave, le cas des évêques canadiens accompagnant les candidats à l'euthanasie avec les sacrements est encore pire. Dans le cas du Brésil, on peut en effet dire qu'il s'agit au fond d'ennemis de l'Eglise et qu'ils font en quelque sorte leur métier; dans le cas du Canada en revanche nous avons affaire à la hiérarchie catholique elle-même. Pour justifier que les sacrements de la réconciliation, de l'Eucharistie et de l'onction des malades soient conférés à ceux qui ont décidé de s'ôter la vie, on s'en réfère explicitement au pape François qui pour autant qu'on le sache ne s'est jamais appliqué à légitimer l'euthanasie.

    Et pourtant, c'est ce qui est arrivé, comme il est arrivé aussi - et c'est encore une nouvelle de ces derniers joursque l'évêque de Saint-Jacques de Compostelle a ordonné prêtres deux candidats au sacerdoce, homosexuels déclarés et vivant ensemble par-dessus le marché. On dira que l'évêque se retranche derrière ce malencontreux "Qui suis-je pour juger?" qui pour tant de prêtres, d'évêques et de théologiens résonne comme un "lâchez tout". Et pourtant, précisément dans les derniers jours, les nouvelles instructions pour la formation des prêtres, approuvées par le pape, ont confirmé l'interdiction d'ordination pour des candidats manifestant des tendances homosexuelles affirmées.

    Le cas du Brésil où le pape est présenté comme "abortiste" s'enracine dans la façon franchement manipulatrice que la presse internationale a utilisée pour présenter la lettre apostolique "Misericordia et misera" concluant l'Année Sainte. 

    Pourquoi donc devons-nous assister à cette spirale de déformations, d'excès, de manipulations qui ne font rien d'autre qu'ajouter de la confusion à la confusion, surtout dans l'Eglise et bien évidemment au détriment de sa mission ? 

    Je soulignerais deux éléments: le premier, désolé de le dire, réside dans le style même du pape François. Surtout, mais pas seulement, lors des interviews et des conférences de presse, il a une propension à utiliser des expressions populaires qui comblent d'aise les journalistes à l'affut de titres (pensons à sa dernière déclaration "dans mon pays, souhaiter un anniversaire à l'avance porte malheur", déclaration adressée à ceux qui lui présentaient leurs voeux pour ses 80 ans qu'il fêtera demain, le 17 décembre). Peu importe dira-t-on, les titres ne suffisent pas à forger vraiment l'opinion. Mais, dans les documents magistériels également, le pape, par choix et conviction, propose une "pensée incomplète", et refuse de définir clairement. Avec, comme résultat, que le même document ou la même affirmation suscitent des choix pastoraux et doctrinaux contradictoires : le cas de l'exhortation "Amoris Laetitia" est là pour le démontrer.  

    Mais il y a un autre élément qui a des conséquences encore plus graves. Face aux interprétations les plus improbables et les plus dangereuses, le Saint-Siège se tait. Personne n'intervient pour corriger ou prendre des distances à l'égard des instrumentalisations les plus flagrantes, donnant ainsi comme une légitimité à ces interprétations. Un maximum a été atteint au sujet du thème de l'avortement abordé dans "Misericordia et misera". Devant tous les titres des journaux qui, dans le monde entier, ont fait croire que, avec le pape François, l'avortement était "dédouané", personne ne s'est senti tenu de préciser les choses, alors que même parmi les plus proches de la Maison Sainte-Marthe (où réside le pape) d'aucuns avaient exprimé publiquement leur perplexité face au silence des médias officiels. Il est facile de comprendre que la campagne abortiste se retranchant derrière le pape ne se serait pas déroulée au Brésil si la Salle de Presse du Saint-Siège était intervenue à temps pour démentir certaines interprétations. 

    De la même façon, on ne peut comprendre le silence à propos des évêques canadiens et l'euthanasie qui pourrait également avoir d'énormes conséquences étant donné que d'autres épiscopats pourraient être tentés de suivre le même chemin. Non seulement, et par-dessus tout, parce que l'on induit en erreur le peuple chrétien lui-même, mais déjà parce qu'un tel silence dans de telles circonstances, s'il ne signifie pas une approbation, manifeste pour le moins de l'indifférence.

    Face à la multiplication de ces "incidents" suivis par tant d'autres, il ne faut pas s'étonner que croisse le nombre de ceux qui pensent qu'il y a une attitude délibérée, voulue, même si on ne sait pas clairement à qui profite cette confusion.

    On pourra dire que ce n'est pas dans le style du Saint-Siège d'intervenir sur des "interprétations" ou sur des déclarations indésirables. Mais nous savons que ce n'est pas vrai: quand la matière l'intéresse, le Saint-Siège intervient, et de quelle façon! Il suffit de se rappeler comment la Salle de Presse s'est empressée d'intervenir en juillet dernier pour désavouer le cardinal Sarah, préfet de la Congrégation du Culte divin, à propos de son invitation à tourner les autels vers l'orient, comme dans la Tradition. Le cardinal Sarah, répétant les idées exprimées par le pape Benoit XVI, évoquait la "réforme de la réforme" en matière de liturgie mais il a été brutalement stoppé.

    Donc, quant on le veut vraiment, on intervient, on dément, on précise.

    La question revient donc: pourquoi cette obstination à laisser déformer le pape? A qui et à quoi cela profite-t-il ?

  • Le pape François critique la formation de séminaristes "rigides" et incapables de "discernement"

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    De Sandro Magister sur son blog « Chiesa » (extrait) :

     «   […] Il faut avant tout prendre en compte les propos qui ont été tenus par François le 24 octobre dernier lors de sa rencontre avec les jésuites réunis pour l’élection de leur nouveau préposé général, d’après la transcription qui en a été publiée dans "La Civiltà Cattolica" le 10 décembre :

    "Le discernement, la capacité de discerner, est l’élément-clé. Et je constate justement qu’il y a un manque de discernement dans la formation des prêtres. Nous courons en effet le risque de prendre l’habitude du 'tout blanc ou tout noir' et de ce qui est légal. D’une manière générale, nous sommes passablement fermés au discernement. Une chose est claire : actuellement, on constate de nouveau, dans un certain nombre de séminaires, l’existence d’une rigidité qui n’est pas proche d’un discernement des situations. Il s’agit là de quelque chose de dangereux, parce que cela peut nous conduire à une conception de la morale qui a un sens casuistique. […]

    "J’ai été formé, ainsi que les prêtres de ma génération – ce n’est peut-être pas le cas des prêtres les plus jeunes, mais c’est celui de ma génération et de certaines de celles qui l’ont suivie – à une scolastique décadente. Nous étudiions la théologie ainsi que la philosophie dans un manuel.  […] C’est cette scolastique décadente qui a provoqué le comportement casuistique. Un fait curieux : à la faculté de théologie, la matière 'Sacrement de la pénitence' était enseignée, habituellement – mais pas partout – par des professeurs de morale sacramentelle. Tout le domaine de la morale était restreint à 'il est permis', 'il n’est pas permis', 'jusqu’ici oui et jusque là non'. […] C’était une morale très étrangère au discernement. […] Je crois que Bernard Häring a été le premier qui ait cherché une voie nouvelle pour faire refleurir la théologie morale. Bien évidemment, de nos jours, la théologie morale a beaucoup progressé dans ses réflexions et dans sa maturité ; désormais, ce n’est plus une casuistique".

    Comme on peut facilement le constater, les attaques de Bergoglio contre la "rigidité" qui est, selon lui, enseignée encore aujourd’hui dans les séminaires sont étroitement liées à la controverse beaucoup plus importante et plus grave qui divise actuellement l’Église à propos de l'interprétation et de l’application d’"Amoris laetitia" en ce qui concerne la question-clé de l’accès des divorcés remariés à la communion.

    Il suffit, pour s’en convaincre, de remarquer la coïncidence - y compris terminologique - entre les propos tenus par le pape lors de cette conversation avec les jésuites et sa non-réponse télégraphique aux cinq "dubia" rendus publics par quatre cardinaux précisément à propos de l'exhortation post-synodale, dans l’interview qu’il a accordée à la revue "Avvenire", publiée le 18 novembre :

    "Certains continuent à ne pas comprendre, pour eux c’est ou tout noir ou tout blanc, alors que c’est dans le flux de la vie qu’il faut discerner".

    En second lieu, "discernement" est également le mot-clé des instructions destinées aux séminaires qui ont été publiées le 8 décembre.

    Le cardinal Stella a souligné ce point dans une interview de présentation de la "Ratio", publiée dans "L'Osservatore Romano" du même jour :

    "Le discernement est un don que les pasteurs doivent exercer sur eux-mêmes et, encore davantage, dans le domaine de la pastorale, afin d’accompagner et de comprendre en profondeur surtout les situations de vie les plus compliquées, qui font que, bien souvent, les personnes qui se confient à nous sont marquées, alourdies et blessées".

    Et pour que personne ne doute qu’il s’agit là de la principale préoccupation du pape, Stella a poursuivi en reprenant une phrase que François avait prononcée lorsqu’il s’était exprimé devant les jésuites :

    "Une chose est claire : actuellement, on constate de nouveau, dans un certain nombre de séminaires, l’existence d’une rigidité qui n’est pas proche d’un discernement des situations".

    *

    Toutefois le pape a été encore plus explicite et plus rude quand il s’est adressé aux séminaristes et aux supérieurs du grand séminaire de Rome, lors de l'homélie de la messe célébrée le 9 décembre à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe :

    Il faut en premier lieu signaler que les relations entre François, qui est l’évêque de Rome, et son séminaire n’ont jamais été harmonieuses.

    Sous les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI une tradition s’était établie : le pape se rendait au moins une fois par an au séminaire afin d’y prononcer une méditation devant les séminaristes, le jour de la fête de Notre-Dame de la Confiance.

    En revanche Bergoglio, à peine élu pape, a interrompu cette tradition et supprimé ces visites. Une seule fois, le 9 novembre 2015, il est venu saluer rapidement les séminaristes romains, à la fin de l'ordination épiscopale d’Angelo De Donatis, le nouvel évêque auxiliaire du diocèse, célébrée à Saint-Jean-de-Latran. Et il a tenu à entrer tout seul dans le séminaire pour les saluer, en laissant brusquement à la porte aussi bien le cardinal vicaire Agostino Vallini, qui l’accompagnait, que le recteur et les autres supérieurs, qui s’apprêtaient à lui faire les honneurs de la maison.

    François n’a jamais expliqué publiquement quelles étaient les raisons de cette aversion. Il n’a pas non plus souhaité attirer l’attention sur le fait qu’il avait invité les séminaristes et les supérieurs du grand séminaire de Rome – mais hors de la présence du cardinal vicaire et des évêques auxiliaires – à assister à la messe qu’il a célébrée à la Maison Sainte-Marthe le 9 décembre dernier.

    Toutefois, au cours de l’homélie qu’il a prononcée ce jour-là, il a fait état de toutes ses préoccupations à propos de la formation qui est donnée actuellement au clergé, sans se soucier du fait qu’il les reversait sur ceux qui avaient la malchance de se trouver là, comme si c’était eux qui en étaient coupables.

    Voici quelques passages de cette homélie, tirés du compte-rendu officiel publié dans "L'Osservatore Romano" :

    "Pour se donner de l’importance, les prêtres prennent une attitude de rigidité : très souvent, ils sont coupés des gens et ne savent pas ce qu’est la souffrance humaine ; ils oublient ce qu’ils avaient appris chez eux, qui leur avait été enseigné par leur père, par leur mère, par leur grand-père, par leur grand’mère, par leurs frères et sœurs". En oubliant "ces choses, ils deviennent rigides et ils font porter aux fidèles beaucoup de choses qu’eux-mêmes ne portent pas ".

    "La rigidité" signifie "avoir le fouet en main vis-à-vis du peuple de Dieu : ceci est permis, cela n’est pas permis". Et "beaucoup de gens qui viennent les trouver en cherchant un peu de consolation, un peu de compréhension, sont éloignés par cette rigidité". Toutefois "la rigidité ne peut pas durer très longtemps, complètement". Et surtout, "fondamentalement elle est schizophrénique : en fin de compte, le prêtre paraît rigide mais, intérieurement, il est dans un état désastreux".

    Et "en plus de la rigidité" il y a aussi "la mondanité". C’est ainsi qu’"un prêtre mondain, rigide, est quelqu’un qui est insatisfait parce qu’il a pris le mauvais chemin". Précisément "à propos de rigidité et de mondanité" François a voulu raconter une histoire, "qui a eu lieu il y a longtemps : un vieux monsignor de la curie, qui travaille, un homme normal, un homme bon, plein d’amour pour Jésus, était venu me voir et m’avait raconté qu’il s’était rendu à l’Euroclero [magasin de vêtements ecclésiastiques, à Rome] pour s’acheter deux chemises. Là il avait vu, devant un miroir, un jeune homme – il pensait que celui-ci n’avait pas plus de 25 ans, que c’était soit un jeune prêtre soit quelqu’un qui allait devenir prêtre – qui avait enfilé une cape, grande, large, avec du velours et une chaîne d’argent, et qui se regardait. Ensuite le jeune homme avait pris un 'saturno' [chapeau ecclésiastique romain], s’en était coiffé et s’était regardé dans le miroir : c’était un rigide mondain". Et "le vieux prêtre – un sage, ce monsignor, un homme très sage – a réussi à surmonter sa tristesse par une phrase pleine d’humour sain, puisqu’il a dit : 'Et après cela on dit que l’Église ne permet pas aux femmes de devenir prêtres !'". C’est ainsi "que le métier qu’exerce le prêtre quand il devient un fonctionnaire finit dans le ridicule, toujours".

    Un détail curieux : dans la courte vidéo diffusée par le Centre de Télévision du Vatican, on constate qu’aucun des séminaristes romains qui étaient présents à la messe ne portait la soutane, un vêtement "de femme" qui ne plaît pas à Bergoglio :  > Casa Santa Marta, Santa Messa del 9 dicembre 2016

     Lire  tout l’article ici 

    JPSC

  • Mgr Léonard veut relancer le débat sur l'avortement mais pas seulement

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    De Christian Laporte sur le site de laLibre.be :

    Mgr Léonard veut relancer le débat sur l'avortement

    Dans un livre, l’ancien primat de Belgique voudrait que le débat sur l’avortement soit relancé.

    Selon les rares échos qui remontent du côté de Gap, l’ancien archevêque André-Joseph Léonard s’intègre bien dans sa nouvelle fonction de chapelain au sanctuaire de Notre-Dame du Laus. Comme ses collègues simples prêtres, il y assure ses permanences et participe à la vie spirituelle. Avant de gagner le sud de la France, il s’était livré au philosophe libéral Drieu Godefridi pour un tour de table sur les grandes questions de l’heure. Joli signe d’ouverture : l’ouvrage est paru aux éditions du CEP pilotées par le député MR Richard Miller, laïque et libre-exaministe de son propre aveu.

    Débat philosophique de haut vol

    Cela donne des pages philosophiques de très haut vol qui raviront les "accros" du genre mais l’auteur ne pouvait pas esquiver les questions qui fâchent sur le plan moral et éthique et qui divisent les catholiques comme les libéraux. Sur ce terrain, André-Joseph Léonard reste intransigeant.

    Prises de position sans concessions

    Sur l’euthanasie : elle "touche donc toute une profession qui doit relativiser son serment d’Hippocrate". Evoquant celle demandée par Christian de Duve, il constate que "ce qu’on présente comme une décision purement personnelle au nom de la liberté de l’individu est en fait une décision qui a une influence profonde et determinante sur l’ensemble de la société". Et de déplorer qu’en Belgique, on ne se mobilise pas assez "pour dire non à des prétendues avancées qui sont des retours en arrière et une rétrogradation par rapport à la solidarité qui doit lier les membres d’une société".

    Mgr Léonard plaide aussi pour une relance du débat sur l’avortement "car sinon il va être uniquement un fait que l’on a enregistré, qui fait partie des mœurs et qu’on ne remet plus jamais en question". Et de rappeler que si on le voyait dans certaines marches pour la vie "c’était pour participer à un réveil ou à un maintien en éveil des consciences". L’archevêque dit aussi sa crainte face à la banalisation de la contraception : "La mentalité contraceptive généralisée encourage une mentalité abortive".

    Quant au mariage homo, il rejette absolument l’idée qu’il puisse être équivalent au mariage traditionnel. Par contre, il admet que l’Etat puisse envisager un statut de partenariat "pour des raisons fiscales, patrimoniales ou économiques". Et là, il le verrait même pour "un monsieur et sa dame de compagnie, voire un curé et sa gouvernante si on veut donner un statut qui protège économiquement un partenariat quelconque"…

    Enfin, sur sa non-désignation comme cardinal, Mgr Léonard ne se dit pas vraiment blessé mais laisse pointer un brin d’amertume. Avant de se reprendre en disant que peu d’archevêques ont présenté un bilan comme le sien ! Mais il a été "surpris et déçu"avant de "rebondir"…Christian Laporte

    "Mgr Léonard interrogé par Drieu Godefridi. Un évêque dans le siècle", Editions du CEP, 195 pp, environ 14 €

    Si l'on veut se faire une idée de ce que ressent le lecteur lambda de la Libre, on peut lire les commentaires figurant sous cette présentation du livre, sur le site de la Libre. C'est ICI et c'est édifiant !