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Eglise - Page 1103

  • Il y a deux ans, la mort d'Eugenio Corti, ce témoin majeur du XXe siècle

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    De Philippe Oswald, sur aleteia.org, cet article publié lors de la mort de ce grand écrivain italien :

    Eugenio Corti (1921-2014), immense écrivain et témoin majeur du XXe siècle

    Décédé le 4 février, ce grand auteur catholique restera dans l’histoire comme une lumière et une conscience du siècle, à l’instar d’un Soljenitsyne ou d’un Jünger.

    Eugenio Corti

    ©B.CANNARSA-OPALE

    Siècle de fer et de feu inauguré par l’atroce et folle boucherie de 14-18, le XXe siècle a engendré des témoins à la hauteur des séismes qui l’ont dévasté, des âmes d’élite qui craignaient moins la mort que d’abdiquer leur liberté intérieure et leur dignité. Des écrivains, notamment, qui ont défié par leur courage, leur force intérieure, et leur exceptionnelle longévité, la mécanique infernale qui aurait dû les broyer. Tel l’écrivain allemandErnst Jünger (1895-1998), mort à cent deux ans après avoir exposé sa vie aux plus grands dangers et traversé toutes les tragédies de l’Allemagne, tel le russe Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) mort à presque quatre-vingt dix ans, après avoir survécu à la Seconde guerre mondiale et aux camps soviétiques (« L’Archipel du Goulag ») ; et tel aussi l’italienEugenio Corti rescapé lui aussi du front russe, mais dans l’autre camp, qui vient de s’éteindre à son domicile, le 4 février dernier, à l’âge de quatre-vingt treize ans.

    Son œuvre majeure, récit inspiré de la première moitié de sa longue vie, c’est « Le Cheval rouge », ce cheval étant celui de l’Apocalypse de Saint Jean, symbole de la guerre universelle de la fin des temps. Dans ce roman initiatique d’une rare puissance évocatrice écrit en 1983, la guerre tient une place centrale quoique non exclusive puisque cette fresque autobiographique et historique court jusque dans les années soixante-dix ; elle décrit alors la décomposition culturelle et morale de l’Occident, la dégradation des rapports familiaux, l’abandon de la pratique religieuse, l’errance de beaucoup d’intellectuels et de clercs, ainsi que le flirt de la Démocratie chrétienne transalpine avec le communisme. Son diagnostic était clair : la liberté intérieure et l’esprit critique avaient abdiqué devant les idoles matérialistes du pouvoir, de l’argent et du sexe .

    « Le Cheval Rouge » est à bien des égards le « Guerre et paix » de notre époque – une comparaison que n’aurait sans doute pas récusée ce grand admirateur de Tolstoï. Mais s’il fait preuve d’une empathie tolstoïenne, Corti est supérieur à Tolstoï par l’espérance lucide qui l’anime, sa foi en Dieu, son amour de l’Eglise, de la patrie, de l’épouse aimée, du prochain, de la famille (il était lui-même l’aîné d’une famille catholique de dix enfants dont l’un fut missionnaire en Afrique).

    « C’est parce que l’expérience de la guerre révèle au plus profond l’intériorité de l’homme qu’elle est fondamentale dans mon œuvre » a déclaré Eugenio Corti dans l’une de ses dernières interviews à l’hedomadaire Famille Chrétienne. En l’occurrence, la pire des guerres, celle du front russe sur lequel il se retrouva jeune officier italien pris en étau entre la barbarie nazie et la barbarie soviétique – et très concrètement, encerclé par l’Armée rouge pendant 28 jours dantesques dans la poche du Don. Il fut du très petit nombre des rescapés, par miracle : « Par une nuit terrible, frôlé par la mort, j’ai invoqué la Vierge et promis de travailler au règne de Dieu si j’en réchappais. J’avais 21 ans. J’ai été exaucé au-delà de mes espérances » a-t-il aussi confié dans cette interview, accordée un mois avant sa mort.

    Eugenio Corti respecta ce vœu. Il devint un témoin de « La responsabilité de la culture occidentale dans les grands massacres du XXe siècle », un sage plein d’humanité et un artiste exceptionnel. Il consacra son dernier livre à sainte Angelina (1372-1435), une des grandes figures de ce Moyen Age qui l’attirait de plus en plus parce que cette époque enracina l’Europe dans le terreau de son double héritage gréco-latin et judéo-chrétien.

    Tous les livres d’Eugenio Corti traduits en français sont publiés à L’Âge d’Homme, ou en coédition avec les éditions de Fallois.

    Romans :
    • Le Cheval rouge, 29 €.
    • La Terre des Guaranis, 25 €.
    • L’Île Paradis, 25 €.
    • Caton l’Ancien, 22 €.

    Récits autobiographiques :
    • La plupart ne reviendront pas, 22 €.
    • Les Derniers Soldats du roi, 19 €.

    Théâtre
    • Procès et mort de Staline, 9 €.

    Essais
    • La Responsabilité de la culture ­occidentale dans les grands massacres du XXe siècle, 6 €.
    • Science et foi, 6 €.

    Entretiens
    • Paroles d’un romancier chrétien, 20 €.

  • Avec un million de participants, le 51e Congrès eucharistique international à Cebu (Philippines) a été un succès manifeste

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    10337801454391576.jpgLu sur Eglises d'Asie (site des Missions Etrangères de Paris) :

    51e Congrès eucharistique international : un succès manifeste

    Ce dimanche 31 janvier, dans la ville de Cebu, aux Philippines, près d’un million de personnes ont assisté à la messe de clôture du 51e Congrès eucharistique international, au cours de laquelle le pape François s’est adressé à la foule dans un message vidéo.

    « Voilà un an à peine, j’ai visité les Philippines après le passage du typhon Haiyan. J’ai pu constater par moi-même la foi profonde et la résilience de son peuple », a rappelé le pape argentin par vidéo interposée. « En même temps que la protection de Santo Nino [de Cebu - NDLR], le peuple philippin a reçu l’Evangile de Jésus Christ il y a bientôt 500 ans, a-t-il poursuivi. Depuis, les Philippins ont été, pour le monde entier, un exemple de fidélité et de dévotion profonde au Seigneur et à son Eglise. C’est également un peuple de missionnaires, portant la lumière de l’Evangile dans le reste de l’Asie jusqu’aux confins de la terre. »

    Si la police locale a avancé le chiffre de 450 000 participants minimum lors de la messe finale organisée à Cebu, deuxième ville des Philippines, Radio Vatican évoque le chiffre de deux millions de fidèles massés sur la Plaza Independencia, au milieu de laquelle se dresse un obélisque en mémoire de Miguel Lopez de Legazpi, acteur majeur de l’évangélisation de l’archipel, aujourd’hui principal pays catholique d’Asie. Au total, 12 000 délégués venus de 90 pays ont pris part au congrès, qui s’est tenu du 25 au 31 janvier et qui était placé sous le thème : « Christ en nous, l’espérance de la gloire ».

    L’annonce par le pape de la tenue du prochain Congrès eucharistique international, en 2020, à Budapest a suscité l’enthousiaste des quelques Hongrois présents parmi la foule massée à Cebu. Comme pour les Philippines, c’est la seconde fois que ce pays accueillera un tel congrès (Budapest avait accueilli le 34ème Congrès eucharistique international en 1938). Organisé tous les quatre ans, ce rassemblement mondial de catholiques vise à célébrer la centralité de l’Eucharistie dans la vie de l’Eglise, attirer l’attention sur la dimension sociale de celle-ci, ainsi qu’à fortifier l’engagement missionnaire des chrétiens.

    Un an presque jour pour jour après la visite du pape François dans l’archipel, visite marquée par la plus grande messe de l’histoire, l’épiscopat philippin observe aujourd’hui une plus grande affluence dans les paroisses. « ll y a plus de monde à l’église et cela nous a également aidé à nous préparer à ce congrès », assure Mgr Honesto Ongtioco, évêque de Cubao, au nord de Manille, sur le site de la Conférence des évêques philippins (CBCP), sans pour autant fournir de chiffres détaillés. « La visite papale a renforcé à la fois notre foi et notre pratique de la religion », insiste Mgr Ongtioco.

    « S’il y a une chose à signaler à propos des Philippins, dont la population est composée de beaucoup de pauvres, c’est bien leur foi qui les maintient debout. A Tacloban, les pauvres ont attendu sous la pluie que le pape arrive pour célébrer la messe. A Manille, le pape a aussi célébré la messe sous la pluie, à Rizal Park, mais je ne me souviens pas avoir vu de Philippins fortunés bravant la pluie durant des heures, dans l’attente de célébrer la messe avec François », indique également à Eglises d’Asie, Melo Acuna, journaliste à la CBCP.

    Dans son intervention au congrès, le cardinal archevêque de Manille, Mgr Luis Antonio Tagle, a dénoncé la « culture de l’accumulation » pouvant conduire au « tout jetable ». « Qui a quelque chose à jeter ? Ceux qui ont trop accumulé, parce qu’ils se sont enrichis avec ce dont ils n’ont pas besoin », a souligné le président de Caritas Internationalis, dans un pays où un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté, et où l’Eglise catholique se définit d’abord comme au service des plus démunis.

    Au début du congrès, d’autres avaient d’ailleurs dénoncé la mise à l’écart par les autorités locales des plus démunis sur les lieux du congrès, ainsi que des frais de participation trop élevés. « En vivant dans la modération, nous pouvons aller à l’encontre de la culture du tout jetable », a poursuivi le cardinal Tagle, à l’adresse des délégués du congrès, dont des prêtres, des évêques et des membres de diverses congrégations.

    Mgr Charles Maung Bo, cardinal de Rangoun et représentant personnel du pape au Congrès, a décerné au peuple philippin le titre de l’accueil « le plus chaleureux », rapporte l’agence Ucanews. « (...) Malgré toutes les catastrophes naturelles, l’une des principales choses qu’on n’ôtera pas aux Philippins, c’est leur foi », a-t-il déclaré. Après avoir appelé à une « troisième guerre mondiale contre la pauvreté et l’injustice », Mgr Charles Bo s’est rendu dans un quartier pauvre du village de Pasil (île de Cebu), où il s’est joint à des danses avec la jeunesse locale, avant la messe de clôture.

    « Le Christ et l’Eucharistie sont présents partout où nous allons », a témoigné pour sa part, le P. Thammarat Ruanngam, originaire de Thaïlande. Lors d’une cérémonie organisée au cours du congrès, cinq cents enfants, pour la plupart enfants des rues, ont pu faire leur première communion. De son côté, Mgr Thomas Menamparampil, administrateur apostolique du diocèse de Jowai, dans le Nord-Est de l’Inde, a salué un « sentiment d’appartenance religieuse » très fort chez les Philippins.

    D’après les organisateurs, les pèlerins taïwanais étaient parmi les plus représentés, après les Philippins.
    « Ce congrès est comme le rassemblement des premiers disciples partageant avec joie le récit de leur rencontre du Seigneur, au travers des Saintes Ecritures et également de la cérémonie du partage du pain », s’est réjouit, dans son communiqué final, le président de ce 51ème Congrès, l’archevêque de Cebu, Mgr Jose Palma. « Nous revivons désormais la belle expérience des disciples d’Emmaüs », a-t-il poursuivi, en référence à leur première rencontre avec le Christ ressuscité, symbole du renouvellement de la foi.

    (eda/md)

  • Une institution de soins peut-elle refuser l'euthanasie?

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    Récemment Mgr Joseph De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, a pris position en faveur de l’objection de conscience institutionnelle vis-à-vis de l’euthanasie. Il y a peu, une maison de repos d’inspiration chrétienne de Diest a refusé de laisser pratiquer l’euthanasie dans ses murs. 

    La loi belge reconnaît l’objection de conscience personnelle, mais la question est de savoir si des hôpitaux, des homes et d’autres institutions de soins jouissent également de ce droit. Dans une interview du 6 janvier, publiée sur Gènéthique, Grégor Puppinck éclaire le débat à la lumière des droits fondamentaux. Didoc.be y fait écho ici :

     — Que pensez-vous de la polémique belge sur l’objection de conscience ?

    Le fait que la maison de repos ait refusé l’accès à un médecin venant pratiquer l’euthanasie sur l’un de ses résidents n’est en soi pas étonnant. La polémique qui a suivi est une conséquence de la libéralisation de l’euthanasie et manifeste une confrontation des « valeurs », de plus en plus fréquente dans la société. Aujourd’hui, nous vivons dans une société qui se veut tolérante et pluraliste, et qui, de ce fait, instaure un double niveau de moralité.

    L’esprit démocrate contemporain incite à accepter une extension du champ de la liberté individuelle contre la morale dite traditionnelle, ce qui conduit à une grande tolérance au niveau collectif. En effet, les individus tolèrent la légalisation de l’euthanasie, de l’avortement ou du « mariage homosexuel », car ils estiment ne pas être individuellement légitimes pour s’opposer à ce qui est présenté comme la liberté d’autrui. Mais cela ne veut pas dire pour autant que ces individus adhèrent à ces pratiques. C’est d’ailleurs souvent en invoquant la tolérance et le respect de la diversité que ces pratiques sont légalisées. On assiste donc à un double niveau de moralité : un niveau collectif qui se veut tolérant, pluraliste et finalement assez neutre, et un niveau individuel, où chaque personne individuellement conserve ses convictions.

    Ce double niveau de moralité suscite des conflits. C’est le cas dans cette polémique, où une personne invoque la loi collective contre les convictions de la maison de repos religieuse. Ce faisant, cette personne va à l’encontre de l’esprit du pluralisme, en prétendant obliger une institution catholique à collaborer à une euthanasie.

    — Les établissements de santé ont-ils le droit de faire objection de conscience ?

    Au sens strict, le droit à « l’objection de conscience » n’est garanti qu’aux personnes qui ont une conscience morale. Les institutions n’ont pas cette conscience ontologique. Cela étant, les institutions fondées sur des convictions morales ou religieuses ont le droit de fonctionner conformément à leurs convictions.

    Ainsi, en l’espèce ce n’est pas vraiment le droit à l’objection de conscience qui est en cause, mais la combinaison de deux droits fondamentaux : le droit d’association, et le droit à la liberté de religion.

    Ils garantissent aux entreprises ou aux associations le droit de fonctionner conformément à leurs convictions. Ce droit garantit en particulier « l’autonomie des institutions et des communautés religieuses ». Ce droit est reconnu au niveau international et européen. A de nombreuses reprises, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a reconnu ce droit, notamment celui des hôpitaux catholiques de s’opposer à l’avortement. C’est applicable à l’euthanasie. D’ailleurs, l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe a elle aussi affirmé ce droit dans sa résolution relative au « Droit à l’objection de conscience dans le cadre des soins médicaux légaux ». Cette résolution pose, en son paragraphe premier que : « Nul hôpital, établissement ou personne ne peut faire l’objet de pressions, être tenu responsable ou subir des discriminations d’aucune sorte pour son refus de réaliser, d’accueillir ou d’assister un avortement, une fausse couche provoquée ou une euthanasie (…) quelles qu’en soient les raisons » (APCE, Résolution 1763 [2010] du 7 octobre 2010 sur « Le droit à l’objection de conscience dans le cadre des soins médicaux légaux »).

    — Un des arguments invoqués contre l’objection de conscience des établissements repose sur le fait qu’ils sont financés par la collectivité. Qu’en est-il ?

    Un établissement privé n’est pas obligé de faire tout ce que la loi permet au seul motif qu’il est subventionné. Plus encore, l’accord qui lie l’Etat et l’établissement de santé ne peut le priver totalement de la jouissance de ses droits fondamentaux. Il est clair que cet établissement n’a jamais renoncé à la jouissance de la liberté religieuse, et je n’imagine pas que le gouvernement belge ait eu l’intention de violer cette liberté.

    L’objection de conscience n’est pas liée à une question de financement. Le fait d’être subventionné ne change rien au jugement moral que l’on peut porter sur l’euthanasie. Dans certains pays, une large proportion des médecins est payée par l’Etat ; ils conservent néanmoins leur droit à l’objection de conscience.

    — Comment résoudre les conflits issus du double niveau de moralité ?

    Il faut adopter une démarche de conciliation et non pas d’opposition des droits. C’est l’approche de la Cour européenne : il revient à l’Etat de garantir à la fois le droit fondamental à l’objection de conscience (et par analogie le respect du principe d’autonomie), et en même temps, le droit de recourir à des pratiques légalisées, en l’occurrence l’euthanasie. La CEDH l’a affirmé au sujet de l’avortement. C’est au gouvernement d’organiser le système médical ou social de façon à respecter à la fois l’un et l’autre droits. Mais en aucun cas, le « droit d’avorter » reconnu dans un pays ne peut restreindre le droit fondamental à l’objection de conscience garanti par les droits de l’homme. C’est la même chose pour l’euthanasie : la liberté de religion et de conscience est un droit de l’homme, elle prime donc le « droit d’être euthanasié » qui n’est qu’une valeur légale interne à la Belgique.

    En l’occurrence, le résident de cette maison de retraite a choisi la confrontation afin de contraindre cette institution religieuse à se plier à ses propres convictions pour faire prévaloir son droit sur celui de cette institution : c’est tout sauf tolérant et pluraliste. C’est d’autant plus choquant qu’il devrait savoir, en demandant à être admis dans une institution catholique, que celle-ci s’opposerait à accueillir une euthanasie. Cette attitude n’est pas correcte.

    A l’inverse, c’est bien une approche de conciliation qu’il faut choisir. La conciliation, en l’espèce, ce serait, pour cette personne, de choisir un autre endroit pour se faire euthanasier, comme cela lui a été proposé.

    Choisir la confrontation revient à vouloir faire dominer le droit de la majorité sur celui de la minorité. Or dans une société démocratique, ce n’est pas toujours le droit de la majorité qui prime — sinon il s’agit d’une dictature de la majorité — mais la recherche de l’égalité des personnes dans leur faculté d’exercer de façon effective leurs droits fondamentaux.

    Grégor Puppinck est, depuis 2009, Directeur du Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECLJ-Strasbourg). Il est expert au Conseil de l'Europe. Cette interview a été publiée le 6-1-16 sous le titre « Objection de conscience des établissements de santé : entre morale collective et morale personnelle ».

    Source :http://genethique.org/fr/objection-de-conscience-des-etablissements-de-sante-entre-morale-collective-et-morale-personnelle.

    JPSC

  • Banneux (Communauté Saint-Jean), 12-14 février, retraite de carême : l'appel à la sainteté dans la miséricorde

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  • A l'occasion du Nouvel An chinois, le pape a accordé une longue interview à l'Asia Times

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    Sur le site de zenit.org, cette interview qui suscite un certain scepticisme :

    Entretien avec le pape François publié par l’Asia Times de Hong Kong (traduction complète)

    À l’approche du Nouvel An chinois, ce 2 février, le pape François a accordé une longue interview au quotidien en ligne l’Asia Times (Hong Kong), réalisée par le journaliste Francesco Sisci.

    Le pape a saisi cette occasion pour adresser ses vœux au Président Xi Jinping et à tout le peuple chinois, et pour exprimer toute son estime pour ce peuple et sa culture, dans l’espoir que la contribution chinoise au dialogue entre les peuples pourra contribuer à la paix et au développement intégral de la famille humaine.

    Voici notre traduction complète de l’interview du pape François.

    Francesco Sisci – Que représente la Chine pour vous ? Comment imaginiez-vous ce pays lorsque vous étiez jeune, étant donné que, pour l’Argentine, la Chine n’est pas à l’Est mais très loin à l’Ouest. Qui est pour vous Matteo Ricci ?

    Pape François – Pour moi, la Chine a toujours été un point de repère de grandeur. Un grand pays. Mais plus qu’un pays, une grande culture, avec une sagesse inépuisable. Pour moi, jeune garçon, quand je lisais quelque chose sur la Chine, cela avait la capacité de m’inspirer de l’admiration. J’avais de l’admiration pour la Chine. Plus tard, je me suis penché sur la vie de Matteo Ricci, et j’ai vu que cet homme éprouvait exactement les mêmes sentiments que moi, de l’admiration, et qu’il avait été capable d’entrer en dialogue avec cette grande culture, avec cette sagesse millénaire. Il avait été capable de la « rencontrer ».

    Quand j’étais jeune, et que j’entendais parler de la Chine, nous pensions à la Grande Muraille. Le reste n’était pas connu dans mon pays. Mais je m’y suis intéressé de plus en plus et j’ai fait l’expérience d’une rencontre qui était très différente, dans le temps et dans la manière, de celle de Ricci. Et je suis tombé sur quelque chose que je n’imaginais pas. L’expérience de Ricci nous enseigne qu’il est nécessaire d’entrer en dialogue avec la Chine, parce cela permet d’accumuler sagesse et histoire. C’est un pays qui a reçu de nombreuses bénédictions. Et je dirais que l’Église catholique, dont l’un des devoirs est de respecter toutes les civilisations, a devant cette civilisation, le devoir de la respecter avec un grand « R ». L’Église a une grande capacité à accueillir la culture.

    L’autre jour, j’ai eu l’occasion de voir les peintures d’un autre grand jésuite, Giuseppe Castiglione – qui avait aussi le virus jésuite. [Il rit.] Castiglione savait exprimer la beauté, l’expérience de l’ouverture dans le dialogue : recevoir des autres et donner de soi, sur une longueur d’ondes civilisée, entre civilisations. Quand je dis « civilisé », je ne parle pas seulement de civilisations « éduquées », mais aussi de civilisations qui se rencontrent mutuellement. Et puis, je ne sais pas si c’est vrai, mais on dit que c’est Marco Polo qui a rapporté les pâtes en Italie. [Il rit.] Ce sont donc les Chinois qui les ont inventées. Je ne sais pas si c’est vrai. Mais je dis cela au passage.

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  • Le pape est-il à notre goût ?

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    De Randall Smith (Catholic Thing) traduit sur le site de France Catholique :

    Vous n’avez pas à aimer un pape

    Voyons si je peux apporter quelque éclaircissement. Vous n’avez pas à aimer un pape. Vous n’avez pas à aimer la façon dont il parle aux journalistes, la façon dont il s’adresse aux gens en public, ou la sorte de chaussures qu’il porte. Vous n’avez même pas à aimer son approche de certains sujets. Mais vous avez en revanche à respecter l’autorité d’enseignement de sa fonction quand il exerce cette autorité officiellement.

    En disant cela, je me contente de faire écho au saint pape Jean Paul II qui, dans Ad Tuendam Fidem, un document composé avec l’intention explicite « de protéger la foi (ad tuendam fidem) de l’Église catholique contre les erreurs qui se font jour chez certains fidèles », considérait comme « absolument nécessaire d’ajouter aux textes existants du code de Droit Canon... des normes nouvelles qui imposent expressément l’obligation de soutenir les vérités proposées de façon définitive par le Magistère de l’Église. »

    Ainsi dans la Profession de foi de l’Église on trouve cette affirmation : « En outre j’adhère avec soumission de la volonté et de l’intelligence aux enseignements que le Pontife Romain ou le Collège des évêques énoncent quand ils exercent leur Magistère authentique, même s’ils n’envisagent pas de proclamer ces enseignements par un acte définitif. » Certes, selon Lumen Gentium, cette soumission de la volonté et de l’intelligence « doit être montrée de façon que le magistère suprême [du Saint Père] soit reconnu avec respect, et qu’on adhère avec sincérité aux jugements qu’il fait, selon son esprit et sa volonté manifestes... [ce qu’on] peut connaître ou par le caractère des documents, par sa fréquente répétition de la même doctrine, ou par sa manière de parler. »

    Un catholique qui est déçu par le pape est un catholique déçu. C’est une chose assez commune dans l’histoire de l’Église. Mais un catholique qui imagine qu’il ou elle participe au charisme de l’autorité magistériale accordée au pape par l’Esprit Saint plus pleinement que ne le fait le pape lui-même - et qui décide qu’il ou elle a l’autorité d’établir la norme spirituelle qui permet de juger (et de condamner comme erreur) l’enseignement officiel des papes - fait l’erreur que fit Martin Luther. C’est la même erreur que font beaucoup de théologiens libéraux de notre temps. Ils se sont faits eux-mêmes autorité, pierre de touche, norme ; et le pape, quel qu’il soit, devrait, ils insistent là-dessus, se mettre lui-même en accord avec ce qu’ils pensent ou être recraché comme un morceau de fruit pourri. C’est la voie de la sottise et de la division. Glanez dans les enseignements de l’Église officielle tout passage de sagesse que vous pouvez trouver. « Appuyez-vous dessus », si l’on peut dire. Imprégnez-vous en, mettez-vous en question. Spécialement quand il répète quelque chose qui a été enseigné par des papes dont la sainteté et la sagesse sont incontestables.

    Et tout à fait franchement, si vous avez quelque désaccord avec cet enseignement, vous devriez être prêt à fournir de sérieux contre-arguments plutôt que vous contenter de donner libre cours à quelques expressions puériles d’antipathie ou de déception.

    On a à peine besoin d’ajouter que citer hors contexte, pour convaincre les catholiques contemporains qu’ils font partie d’une Église pervertie, des « textes-preuves » venant de papes qui traitaient de problèmes vieux de centaines d’années, n’est pas plus convainquant que ce que font les protestants évangéliques qui citent sélectivement hors de leur contexte des « textes-preuves » pour convaincre l’ensemble des catholiques qu’ils appartiennent à une église pervertie.

    Certes, les ressemblances entre les protestants et beaucoup de formes contemporaines de « traditionalisme » antipapal sont plus fortes qu’on ne l’attendrait. Il est important de se souvenir que Luther n’avait pas d’intention de fonder une église « protestante » ; il se pensait lui-même plutôt comme un conservateur réformant la vraie Église qui s’était égarée en pervertissant par des additions la tradition authentique.

    Dans une veine semblable, beaucoup de ce qu’on appelle les « traditionalistes » se voient comme préservant la tradition authentique catholique qui s’est pour une raison ou pour une autre perdue quelque part en route - même si beaucoup de ces « traditionalistes » ne font que se reporter à une période de l’histoire de l’Église (le plus souvent relativement récente) ou vers un document spécial comme seul et unique modèle pour définir « la tradition », exactement comme Luther se reportait à une Église « pure » qu’il imaginait avoir existé dans les années qui suivirent la mort du Christ (mais qui n’exista jamais) et vers les épîtres de Paul (telles que lui, Luther, les entendait).

    Si vous êtes un conservateur et mettez le fait d’être un « conservateur » modèle américain au-dessus du fait d’être un catholique, c’est votre choix. Mais alors vous n’avez pas à blâmer le libéral qui place le fait d’être un « libéral » modèle américain au-dessus du fait d’être un catholique. Si vous êtes un catholique, soyez catholique. Et les catholiques ont une tradition apostolique, magistériale. L’Église n’est pas un club fermé, une secte, ou un parti politique.

    Pour ces raisons et d’autres, vous ne pouvez vous autoriser de votre mécontentement du style personnel d’un pape particulier, même s’il fait des choses que vous et moi peuvent considérer comme insensées, pour vous détourner de l’enseignement officiel de cette papauté ou de quelque autre. Vous n’avez pas toujours le pape que vous désirez. Parfois vous avez un pêcheur idiot qui nie par trois fois avoir jamais connu le Christ au moment où le Christ avait le plus grand besoin de lui. Nous ne croyons pas en l’homme, quelle que soit sa sagesse ou sa sainteté. Notre foi est dans la promesse du Christ d’être avec Son Église jusqu’à la fin des temps et d’envoyer Son Esprit pour la guider.

    Si vous sentez qu’il y a des problèmes dans l’Église (et il y en a toujours ; nous sommes un « peuple pèlerin »), alors jeûnez et priez. Redoublez vos efforts pour vivre votre vocation à la sainteté. Mais si vous pensez que vous allez aider l’Église par des spéculations interminables sur la politique du Vatican ou en vous lamentant sans cesse sur différentes personnes de la Cuire, vous laissez l’esprit de division pénétrer là où devrait être l’esprit d’union et de charité.

    Laissez l’Esprit Saint guider l’Arche de l’Église à travers les tempêtes actuelles. Nous avons déjà fort à faire pour cultiver notre vignoble dans notre propre clos derrière chez nous.

    Jeudi 28 janvier 2016

    Source : http://www.thecatholicthing.org/201...

  • Conflit syrien et crise des réfugiés : l'archevêque d'Alep pointe les responsabilités occidentales

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    Lu sur ihsnews.net :

    Deux témoignages de l’Archevêque d’Alep sur la situation syrienne et les responsabilités occidentales

    Nous vous proposons deux témoignages complémentaires donnés par Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque d’Alep sur la situation et l’avenir de la Syrie. Loin de la langue de bois, il n’hésite pas à pointer du doigt les points qui font mal et les responsabilités occidentales, tant sur l’expansion du conflit syrien, que dans la crise des réfugiés.

    Source : Boulevard Voltaire

    De passage en France à l’occasion de la Nuit des témoins organisée chaque année par l’Aide à l’Église en détresse, l’archevêque grec-melkite d’Alep, Monseigneur Jeanbart, en avait gros sur le cœur.

    Après avoir décrit la situation dramatique que vivent les Alépins, l’évêque syrien s’est adressé au parterre de journalistes venus l’écouter.

    « Les médias européens n’ont cessé d’étouffer le quotidien de ceux qui souffrent en Syrie et se sont même permis de justifier ce qui arrive dans notre pays en reprenant des informations sans jamais les vérifier », a-t-il lancé, fustigeant notamment les agences de presse créées pendant la guerre, « détenues par l’opposition armée », à l’instar de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, source incontournée des médias occidentaux.

    « Il faut que vous compreniez qu’entre l’État islamique et le gouvernement syrien, notre choix est vite fait. On peut condamner le régime pour certaines choses, mais vous n’avez jamais cherché à être objectifs », a-t-il encore accusé.

    À la question de savoir s’il avait pu expliquer sa position aux autorités françaises, Monseigneur Jeanbart a répondu qu’il avait essayé, avant de s’entendre dire qu’il fallait être « moins critique ».

    Pour lui, pourtant, l’Occident n’a cessé de taire les exactions de l’opposition armée, tout en accablant le gouvernement syrien et son président. « Bachar el-Assad a beaucoup de défauts, mais figurez-vous qu’il a aussi des qualités », a-t-il expliqué, « les écoles étaient gratuites, les hôpitaux aussi, les mosquées comme les églises ne payaient aucune taxe, mais quel gouvernement de la région fait des choses pareilles, soyez honnêtes ? Souvenez-vous aussi que si nous préférons aujourd’hui soutenir le gouvernement, c’est parce que nous redoutons l’instauration d’une théocratie sunnite qui nous priverait du droit à vivre sur notre propre terre. »

    « Oui, j’ai tenté de dire toutes ces choses aux autorités françaises, mais que voulez-vous attendre d’un Laurent Fabius qui se prend pour Dieu le Père, en décidant qui mérite ou non de vivre sur cette Terre ? » a-t-il finalement répondu, visiblement las (Laurent Fabius avait affirmé que Bachar el-Assad ne « mériterait pas d’être sur la Terre »).

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  • Beauraing, 21 février : Messe d'au revoir de Mgr Léonard à ses anciens diocésains de Namur-Luxembourg

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    Le dimanche 21 février,

    Mgr Léonard

    célébrera

    une messe d'au revoir

    à ses anciens diocésains de Namur-Luxembourg

    aux Sanctuaires de Beauraing

    à 15h45.

    Infos : 082.71.12.18 / ndbeauraing@gmail.com

  • Le pape François éprouverait de la sympathie pour la Fraternité Saint-PieX

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    Lu sur "le Salon Beige" :

    Selon Mgr Fellay, le pape François éprouve de la sympathie à l'égard de la FSSPX

    Extraits d'une conférence de Mgr Fellay prononcée aux Etats-Unis à l’occasion de la Marche pour la vie de Washington le 21 janvier 2016:

    Sur la situation actuelle de l'Eglise après le synode sur la famille :

    "Il y a un mot qui résume bien la situation de l’Eglise, c’est celui de confusion. Et le dernier synode sur la famille a été l’expression de cette confusion. Ce qui s’est passé autour du document final du synode est tout à fait caractéristique (…) Cela a abouti à un texte ambigu et au bout du compte, on ne sait pas quoi faire, quoi penser. Je crois que nous n’avons jamais été à ce degré de confusion dans l’Eglise. Plusieurs évêques progressistes ont exprimé des choses invraisemblables sur des notions fondamentales de morale, et ils n’ont pas du tout été repris par l’autorité qui les a laissé faire. A côté de cela, il y a des cardinaux, des évêques qui se sont dressés contre eux, ouvertement, publiquement. Cela aussi, c’est nouveau. Et nous pouvons nourrir l’espoir que c’est le début d’une vraie réaction, – mais il est grand temps ! »

    Cette situation me rappelle le message de La Salette. La Très Sainte Vierge Marie a annoncé des temps difficiles pour l’Eglise : des évêques contre des évêques, des cardinaux contre des cardinaux. Et si vous regardez l’histoire de l’Eglise, jusqu’à maintenant, vous ne trouvez pas de pareille situation. C’est vraiment tragique. Comment les fidèles peuvent-ils s’y retrouver ? Et même si aujourd’hui, le Saint Père venait à publier un document clair et précis, ce serait trop tard. Le mal est fait. Quand quelque chose est cassé, pour le réparer, cela demande beaucoup plus d’effort. C’est la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui"

    Sur une éventuelle régularisation de la FSSPX :

    "Il n’y a absolument aucun doute que le pape est personnellement impliqué dans notre dossier. Il nous connaît très bien et la façon dont il se comporte nous oblige à penser qu’il éprouve de la sympathie à notre égard… Cela peut sembler contradictoire ! Personnellement, je pensais vraiment que nous allions de nouveau être condamnés par Rome, mais c’est le contraire qui arrive (...)

    Il nous connaît depuis l’Argentine. Nous avons été en relation avec lui car nous avions des soucis administratifs. En Argentine, un concordat permet aux prêtres étrangers d’obtenir un permis de séjour à la condition que l’évêque du lieu l’accepte. Ce qui est, en soi, tout à fait normal. Évidemment, nous avions un problème avec un évêque local qui ne voulait pas de notre présence. Nous aurions pu demander une reconnaissance directement à l’Etat argentin, mais il en était hors de question : nous sommes catholiques et nous ne voulions pas être traités comme une secte.Alors, le supérieur de district d’Amérique du Sud a rencontré le cardinal Bergoglio pour lui exposer le problème. Sa réponse a été très claire : ‘vous êtes catholiques, c’est évident, vous n’êtes pas schismatiques ; je vais vous aider.’ Et il l’a fait ! Il a pris contact avec Rome, il a écrit une lettre en notre faveur au gouvernement qui, dans le même temps, recevait une missive de la nonciature disant exactement le contraire ! Et nous étions dans cette situation lorsqu’il a été élu pape (...)

    Il dit souvent publiquement qu’il ne faut pas se renfermer sur soi, qu’il ne faut pas rester entre nous mais prendre soin de ‘la périphérie’, etc. Et il voit que c’est exactement ce que nous faisons. Nous allons chercher les âmes là où elles se trouvent, nous essayons de les aider, et je suis à peu près sûr que le pape voit tout cela et qu’il en est satisfait. Peut-être qu’il n’est pas content de tout ce que nous faisons, mais de cet aspect-là, oui (...)

    Parfois, en l’observant, nous sommes perdus. Personnellement, je n’ai pas toutes les réponses, j’observe juste les éléments de sa personnalité. Il est inclassable, il est impossible de le placer dans une catégorie, il est tellement imprévisible. Mais, au bout du compte, en tant que pape, il a personnellement réglé notre situation en Argentine. La Fraternité Saint-Pie X a une relation étroite avec lui, un accès direct à lui, ce qui peut sembler fou dans la situation actuelle.

    Il est impossible de vous dire ce qui va se passer demain. Est-ce que nous allons être reconnus ? Sincèrement, je n’en ai aucune idée. Pourquoi ? A cause de la situation de l’Eglise ! A Rome même, certains veulent notre mort. Ils veulent que nous soyons condamnés ! Qui va l’emporter ? Le pape ou les autres ? Je suis navré de vous dire que je ne sais pas. Mais nous n’allons pas être paralysés par cette situation. Nous savons ce que nous avons à faire, alors nous continuons. Nous admettons que si certains éléments étaient acquis, comme la régularisation canonique, ce serait mieux. Il y a des discussions, il y a eu de nouvelles propositions, mais nous savons que nous avons des ennemis au sein du Vatican. Ce n’est pas nouveau."

  • Belgique francophone : un seul maître à penser pour les professeurs de religion catholique ?

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    Lu sur la newsletter « Infor-Profs »  :  

    " A l'heure où se prépare un nouveau cours d'Education à la Philosophie et à la Citoyenneté, les maîtres et professeurs de religion catholique du diocèse de Liège s'interrogent légitimement sur la place des religions dans la société et sur le dialogue entre celles et ceux qui partagent des visions différentes du monde et de l'engagement public.

    Une assemblée générale extraordinaire  des Maîtres et Professeurs de Religion du diocèse de Liège, tous réseaux et niveaux confondus, se tiendra le mercredi 3 février 2016 à la Maison diocésaine, Boulevard d'Avroy 17.

    Le Professeur et Abbé Gabriel Ringlet, un Liégeois bien connu pour ses engagements dans les débats de société, pour son souci constant du dialogue et pour la qualité de ses prises de parole sera l'invité de marque de cette assemblée."

    Après l'échange sur l’euthanasie à l’évêché, il y a quelques semaines, voici donc à nouveau une conférence de l’abbé Ringlet, l’incontournable maître à penser de « nos milieux » : c’est intitulé, cette fois-ci, « dialogue entre religions et laïcité ».  

    Vous avez dit pluralisme ?

    Pour permettre aux maîtres de religion liégeois de consulter d’autres référents possibles, Belgicatho leur suggère l’excellent ouvrage du Père Xavier Dijon "La religion et la raison Normes démocratiques et traditions religieuses", qui vient de paraître aux éditions du Cerf ou la conférence du Professeur Louis-Léon Christians,titulaire de la Chaire de Droit des Religions à l’UCL. invité de Pax Christi sur le thème « Neutralité belge, miroir de laïcité" .

    Et s’ils veulent vraiment sortir du milieu clérical pour réfléchir sur la place des religions dans la société belge, les candidats au recyclage peuvent aussi lire ici le texte de la conférence que le professeur Delpérée a donnée a l’Université de Liège sur  le thème « neutralité ou pluralisme dans l'espace public ». C’était à l’invitation de l’Union des étudiants catholiques, qui en a même tiré ce compendium pour les lecteurs pressés :  

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  • Bioéthique : le pape rappelle que l'embryon n'est pas un matériau jetable

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    De l'agence de presse i.media :
     
    Bioéthique : le pape François assure que l’embryon n’est pas “un matériau jetable“

    Une fois encore, le pape François a dénoncé la “culture du déchet“ en recevant en audience au Vatican les membres du Comité national de bioéthique italien, le 28 janvier 2016. S’il a rappelé que l’Eglise catholique faisait confiance à leur “maturité civile responsable“ en matière de bioéthique sans revendiquer d’espace privilégié en ce domaine, il a appelé à ne pas “traiter les embryons humains comme un matériau jetable“, ni même les personnes malades et âgées.

    Lors de cette rencontre, le pape a invité la trentaine de membres du comité italien de bioéthique à “une analyse interdisciplinaire des causes de la dégradation de l’environnement“, ainsi qu’à chercher “une harmonisation des standards et des règles des activités biologiques et médicales“ à l’échelle mondiale, en reconnaissant “les valeurs et les droits fondamentaux“.

    Le pape François a également souhaité aborder “la question du handicap et de la marginalisation des sujets vulnérables, dans une société qui tend à la compétition, à l’accélération du progrès“. Il convient, a alors soutenu le pape, de relever “le défi de contrecarrer la culture du déchet, qui a de nombreuses expressions, parmi lesquelles celle de traiter les embryons humains comme un matériau jetable, de même que les personnes malades et âgées qui se rapprochent de la mort“.

    “Tous savent à quel point l’Eglise est sensible aux questions éthiques, a relevé le pape, mais peut-être n’est-il pas clair aux yeux de tous qu’elle ne revendique aucun espace privilégié dans ce domaine“. “Plus encore, a-t-il ajouté, elle est satisfaite lorsque la conscience civile, à tous les niveaux, est en mesure de réfléchir, de discerner et d’œuvrer sur la base d’une raison libre et ouverte, et des valeurs constitutives de l’homme et de la société“. “De fait, a conclu le pape, cette maturité civile responsable est le signe que le semence de l’Evangile - révélée et confiée, celle-ci, à l’Eglise - a porté du fruit“.

  • Le pape François serait un jésuite profondément ignatien

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    Le pape François, un jésuite profondément ignatien

    PopeJesuit

    Par le père Schineller, s.j.                                                    Photo : CNS/Paul Haring

    Un premier Pape jésuite ! Maintenant que nous nous sommes remis de la surprise et de l’onde de choc que cette nouvelle a suscitées, qu’est-ce que cela signifie ? De quelle façon pouvons-nous dire que le pape François est, à la fois, profondément ignatien et jésuite ? Je vois un lien entre François et Saint Ignace, un lien que François lui-même a reconnu publiquement. On trouve son affirmation originale dans la phrase latine, difficilement traduisible, et que le Pape a utilisée à plusieurs reprises : « Non coerceri maximo, contineri tamen a minimo, divinum est » ce qui signifie « Être contenu par le plus petit, c’est cela qui est divin ».

    Cette maxime fut composée en 1640 dans le but de décrire le mieux possible le génie de Saint Ignace, sa capacité à garder ensemble le petit et le grand, le global et le local dans une tension qui, à première vue, les opposent. Saint Ignace, dans sa vision globale et son désir de mettre le feu au monde, a pu passer les seize dernières années de sa vie à travailler dans sa chambre de Rome à écrire la constitution des Jésuites. En ce sens, le spécialiste de la pensée ignatienne Hugo Rahner a écrit à propos de cette maxime « qu’aucune description d’Ignace n’a jamais égalé ces mots ».

    Le fait que le pape François cite cette maxime manifeste, je crois, la manière dont il perçoit lui-même sa relation avec l’esprit et le cœur de Saint Ignace. Le pape essaie de garder à l’esprit, à la fois, une vision d’ensemble et des rêves grandioses avec une attention particulière pour les pauvres et ceux qui sont dans les périphéries en étant au service des plus vulnérables et ceux qui sont dans le besoin. Ainsi, dans un essai de 1981 intitulé « Leadership, les petits détails d’une vision globale », Bergoglio écrit que, dans cette même maxime « « Non coerceri maximo, contineri tamen a minimo, divinum est », on trouve un heureux équilibre dans l’attitude à avoir devant les petites et les grandes choses ». Il explique que Saint Ignace était en mesure de combiner la sévérité et la douceur, la rigueur et la gentillesse. Il a toujours été prêt à faire des exceptions. La clef de ce discernement était, dans un premier temps, de savoir juger ce qui est grand et ce qui est petit pour ensuite corriger le grand et le brillant pour qu’il n’oublie pas le petit. C’est de cette façon qu’il est possible de garder à l’esprit le tout, la vision globale.

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