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Eglise - Page 258

  • "De l’Europe, la vraie, le monde a besoin"

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS AU PORTUGAL À L'OCCASION DES XXXVIIe JOURNÉES MONDIALES DE LA JEUNESSE
    [2 - 6 AOÛT 2023]

    RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS, LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LE CORPS DIPLOMATIQUE

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    Centre culturel de Belém (Lisbonne)
    Mercredi 2 août 2023

    source

    ________________________________________

    Monsieur le Président de la République,

    Monsieur le Président de l’Assemblée de la République,
    Monsieur le Premier Ministre,
    Membres du Gouvernement et du Corps diplomatique,
    Autorités, Représentants de la société civile et du monde de la culture,
    Mesdames et Messieurs !

    Je vous salue cordialement et je remercie Monsieur le Président pour son accueil et pour les aimables paroles qu’il m’a adressées – il est très accueillant le Président, merci ! Je suis heureux d’être à Lisbonne, ville de la rencontre qui embrasse divers peuples et cultures et qui devient, ces jours-ci, encore plus universelle. Elle devient, en un certain sens, la capitale du monde, la capitale de l’avenir, car les jeunes sont l’avenir. Cela correspond bien à son caractère multiethnique et multiculturel – je pense au quartier de Mouraria, où vivent en harmonie des personnes de plus de soixante pays – et révèle la caractéristique cosmopolite du Portugal qui plonge ses racines dans le désir de s’ouvrir au monde et de l’explorer, en naviguant vers des horizons nouveaux et plus vastes.

    Non loin d’ici, à Cabo da Roca, la phrase d’un grand poète de cette ville est sculptée : « Ici... où la terre se termine et où commence la mer » (L. Vaz de Camões, Os Lusíadas, III, 20). Pendant des siècles, on a cru que l’extrémité du monde se trouvait là et, en un sens, c’est vrai : nous sommes aux confins du monde parce que ce pays borde l’océan qui délimite les continents. Lisbonne en porte l’étreinte et le parfum. J’aime m’associer à ce que les Portugais se plaisent à chanter : « Lisbonne sent les fleurs et la mer » (A. Rodrigues, Cheira bemcheira a Lisboa, 1972). Une mer qui, beaucoup plus qu’un élément du paysage, est un appel gravé dans l’âme de chaque Portugais. Une poétesse locale l’a désignée comme « une mer qui résonne, une mer sans fond, une mer sans fin » (S. de Mello Breyner Andresen, Mar sonoro). Face à l’océan, les Portugais réfléchissent sur les immenses espaces de l’âme et sur le sens de la vie dans le monde. Et moi aussi, en me laissant emporter par l’image de l’océan, j’aimerais vous partager quelques pensées.

    Selon la mythologie classique, Océan est fils du ciel (Ouranos) : son immensité conduit les mortels à regarder vers le haut et à s’élever vers l’infini. Mais, en même temps, Océan est fils de la terre (Gaia) qu’il étreint, invitant ainsi à envelopper de tendresse l’ensemble du monde habité. L’océan ne relie pas seulement, en effet, les peuples et les pays, mais les terres et les continents. C’est pourquoi Lisbonne, ville de l’océan, rappelle l’importance de l’ensemble, du fait de penser les frontières comme des zones de contact, non comme des frontières qui séparent. Nous savons aujourd’hui que les grandes questions sont mondiales, alors que nous faisons souvent l’expérience de l’inefficacité à y répondre, précisément parce que, face aux problèmes communs, le monde est divisé, ou du moins pas assez uni, incapable d’affronter en commun ce qui met le monde en crise. Il semble que les injustices planétaires, les guerres, les crises climatiques et migratoires aillent plus vite que la capacité, et souvent la volonté, de faire face ensemble à ces défis.

    Lisbonne peut suggérer un changement de rythme. Ici, en 2007, a été signé l’homonyme Traité de réforme de l’Union Européenne. Celui-ci affirme que « l’Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples » (Traité de Lisbonne qui modifie le Traité sur l’Union Européenne et le Traité qui institue la Communauté Européenne, art. 1, 4/2.1) ; mais il va plus loin en affirmant que « dans ses relations avec le reste du monde […] elle contribue à la paix, à la sécurité, au développement durable de la terre, à la solidarité et au respect mutuel entre les peuples, au commerce libre et équitable, à l’élimination de la pauvreté et à la protection des droits de l’homme » (art. 1, 4/2.5). Ce ne sont pas seulement des mots, mais des jalons pour la marche de la communauté européenne, gravés dans la mémoire de cette ville. Voilà l’esprit de l’ensemble, animé par le rêve européen d’un multilatéralisme plus large que le seul contexte occidental.

    Selon une étymologie discutée, le nom Europe proviendrait d’un mot indiquant la direction de l’occident. Il est certain que Lisbonne est la capitale la plus à l’ouest de l’Europe continentale. Elle rappelle donc la nécessité d’ouvrir des voies de rencontre plus vastes, comme le Portugal le fait déjà, surtout avec les pays d’autres continents unis par la même langue. Je souhaite que les Journées Mondiales de la Jeunesse soient, pour le “vieux continent” – nous pouvons dire le continent “âgé”, une impulsion d’ouverture universelle, c’est-à-dire une impulsion d’ouverture qui le rende plus jeune. Car de l’Europe, la vraie, le monde a besoin : il a besoin de son rôle de bâtisseur de ponts et d’artisan de paix dans sa partie orientale, en Méditerranée, en Afrique et au Moyen-Orient. L’Europe pourra ainsi apporter sur la scène internationale son originalité spécifique, qui s’est dessinée au siècle dernier lorsque, dans le creuset des conflits mondiaux, elle a fait jaillir l’étincelle de la réconciliation en rêvant de construire l’avenir avec l’ennemi d’hier, engageant des voies de dialogue, des voies d’inclusion, développant une diplomatie de paix qui éteint les conflits et apaise les tensions, capable de saisir les moindres signaux de détente et de lire entre les lignes les plus tordues.

    Nous naviguons sur l’océan de l’histoire en des temps tumultueux et nous ressentons le manque de courageux itinéraires de paix. En regardant avec affection l’Europe et l’esprit de dialogue qui la caractérise, on pourrait lui demander : vers où navigues-tu, si tu ne proposes pas d’itinéraires de paix, de voies créatives pour mettre fin à la guerre en Ukraine ainsi qu’à beaucoup d’autres conflits qui ensanglantent le monde ? Et encore une fois, en élargissant le champ : quelle route suis-tu, Occident ? Ta technologie, qui a marqué le progrès et globalisé le monde, ne suffit pas à elle seule ; moins encore les armes les plus sophistiquées qui ne sont en rien des investissements pour avenir, mais qui appauvrissent du véritable capital humain, celui de l’éducation, de la santé, de la protection sociale. Il est inquiétant de lire qu’en de nombreux endroits l’on investit continuellement des fonds dans les armes plutôt que dans l’avenir des enfants. Et c’est vrai. L’économe me disait, il y a quelques jours, que le meilleur revenu d’investissement est dans la fabrication d’armes. On investit plus dans les armes que dans l’avenir de ses enfants. Je rêve d’une Europe, cœur de l’Occident, qui mette à profit son ingéniosité pour éteindre les foyers de guerre et allumer des lueurs d’espérance ; une Europe qui sache retrouver son âme juvénile en rêvant de la grandeur de l’ensemble et en allant au-delà des besoins de l’immédiat ; une Europe qui inclue des peuples et des personnes avec leur propre culture sans poursuivre théories et colonisations idéologiques. Et cela nous aidera à penser aux rêves des pères fondateurs de l’Union européenne : ceux-ci rêvaient en grand !

    L’océan, immense étendue d’eau, rappelle les origines de la vie. Dans le monde développé d’aujourd’hui, il est devenu paradoxalement prioritaire de défendre la vie humaine, mise en danger par des dérives utilitaristes qui l’utilisent et l’éliminent : la culture du rejet de la vie. Je pense à tous ces enfants qui ne sont pas nés et ces personnes âgées abandonnés à elles-mêmes, à la difficulté d’accueillir, de protéger, de promouvoir et d’intégrer ceux qui viennent de loin et frappent aux portes, à la solitude de nombreuses familles qui luttent pour mettre au monde et élever des enfants. On serait aussi tenté de dire ici : vers où naviguez-vous, Europe et Occident, avec le rejet des personnes âgées, les murs aux fils barbelés, les tragédies en mer et les berceaux vides ? Vers où naviguez-vous ? Où allez-vous si, face au mal de vivre, vous offrez des remèdes hâtifs et erronés, comme l’accès facile à la mort, solution de facilité qui paraît douce, mais qui est en réalité plus amère que les eaux de la mer ?Et je pense à tant de lois sophistiquées sur l’euthanasie.

    Lisbonne, embrassée par l’océan, nous donne cependant des raisons d’espérer, c’est une ville d’espérance. Un océan de jeunes se déverse dans cette ville accueillante ; et je voudrais exprimer ma gratitude pour le grand travail et l’engagement généreux du Portugal pour accueillir un événement si complexe à gérer, mais porteur d’espérance. Comme on dit ici : « À côté des jeunes, on ne vieillit pas ». Des jeunes, venus du monde entier, cultivant les désirs de l’unité, de la paix et de la fraternité, des jeunes qui rêvent nous incitent à réaliser leurs rêves de bien. Ils ne sont pas dans les rues pour crier de colère, mais pour partager l’espérance de l’Évangile, l’espérance de la vie. Et si l’on respire aujourd’hui dans de nombreuses régions un climat de protestation et d’insatisfaction, terreau fertile aux populismes et aux complotismes, les Journées Mondiales de la Jeunesse sont l’occasion de construire ensemble. Elles ravivent le désir de créer de la nouveauté, de prendre le large et de naviguer ensemble vers l’avenir. Des paroles audacieuses de Pessoa me viennent à l’esprit : « Naviguer est nécessaire, mais il n’est pas nécessaire de vivre [...] ; ce qu’il faut c’est créer » (Navegar é preciso). Travaillons donc avec créativité pour construire ensemble ! J’imagine trois chantiers d’espérance où nous pouvons tous travailler unis : l’environnement, l’avenir, la fraternité.

    L’environnement. Le Portugal fait avec l’Europe beaucoup d’efforts exemplaires pour la protection de la création. Mais le problème mondial reste extrêmement sérieux : les océans sont surchauffés et, de leurs fonds, remonte à la surface la laideur avec laquelle nous avons pollué la maison commune. Nous transformons ces grandes réserves de vie en décharges de plastique. L’océan nous rappelle que la vie de l’homme est appelée à s’harmoniser avec un environnement plus vaste que nous, qui doit être protégé, doit être protégé avec soin, en pensant aux jeunes générations. Comment pouvons-nous dire que nous croyons en la jeunesse, si nous ne leur donnons pas un espace sain pour construire l’avenir ?

    L’avenir est le deuxième chantier. Et l’avenir, ce sont les jeunes. Mais de nombreux facteurs les découragent, comme le manque de travail, les rythmes effrénés dans lesquels ils sont plongés, l’augmentation du coût de la vie, la difficulté à trouver un logement et, plus préoccupant encore, la peur de former une famille et de mettre des enfants au monde. En Europe, et plus généralement en Occident, on assiste à une phase descendante de la courbe démographique : le progrès semble être une question de développement technique et de confort des individus, alors que l’avenir exige de contrer la dénatalité et le déclin de l’envie de vivre. Une bonne politique peut faire beaucoup en cela, elle peut être génératrice d’espérance. Elle n’est pas en effet appelée à détenir le pouvoir, mais à donner aux gens la possibilité d’espérer. Elle est appelée, aujourd’hui plus que jamais, à corriger les déséquilibres économiques d’un marché qui produit des richesses mais ne les distribue pas, appauvrissant les esprits en ressources et en certitudes. Elle est appelée à se redécouvrir génératrice de vie et de soins, à investir avec clairvoyance dans l’avenir, dans les familles et dans les enfants, à promouvoir des alliances intergénérationnelles, où l’on ne supprime pas d’un coup d’éponge le passé, mais où l’on favorise les liens entre jeunes et personnes âgées. Nous devons reprendre cela : le dialogue entre jeunes et personnes âgées. C’est ce que rappelle le sentiment de la saudade portugaise, qui exprime une nostalgie, un désir de bien absent qui renaît seulement au contact de ses propres racines. Les jeunes doivent trouver leurs racines chez les personnes âgées. En ce sens, l’éducation est importante. Elle ne peut pas se contenter de transmettre des notions techniques pour progresser économiquement, mais elle est destinée à s’insérer dans une histoire, à transmettre une tradition, à valoriser le besoin religieux de l’homme et à favoriser l’amitié sociale.

    Le dernier chantier d’espérance est celui de la fraternité que nous, chrétiens, apprenons du Seigneur Jésus Christ. Dans de nombreuses régions du Portugal, le sens du voisinage et la solidarité sont très vivants. Cependant, dans le contexte général d’une mondialisation qui nous rapproche, ne procurant pas cependant de proximité fraternelle, nous sommes tous appelés à cultiver le sens de la communauté, en commençant par la recherche de celui qui habite à côté. Comme l’a remarqué Saramago, « ce qui donne le vrai sens à la rencontre, c’est la recherche, et il faut faire beaucoup de chemin pour rejoindre ce qui est proche » (Todos os nomes, 1997). Comme il est beau de se redécouvrir frères et sœurs, de travailler pour le bien commun en laissant de côté les oppositions et les différences de vues ! Ici aussi, il y a par exemple les jeunes qui, avec leur cri de paix et leur envie de vivre, nous poussent à abattre les rigides barrières de l’appartenance, érigées au nom d’opinions et de croyances différentes. J’ai entendu parler de nombreux jeunes qui cultivent ici le désir de se faire proches. Je pense à l’initiative Missão País qui a conduit des milliers de jeunes à vivre, dans l’esprit de l’Évangile, des expériences de solidarité missionnaire dans les zones périphériques, en particulier dans les villages à l’intérieur du pays, en allant rendre visite à de nombreuses personnes âgées seules, et cela est une “onction” pour la jeunesse. Je voudrais remercier et encourager, avec toute les personnes dans la société portugaise qui s’occupent des autres, l’Église locale qui fait beaucoup de bien, loin de la lumière des projecteurs. 

    Frères et sœurs, sentons-nous tous ensemble appelés, fraternellement, à donner de l’espérance au monde dans lequel nous vivons et à ce magnifique pays. Que Dieu bénisse le Portugal !

  • Les Journées Mondiales de la Jeunesse en chiffres

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    D'Armelle Delmelle sur RCF :

    LES JMJ DE LISBONNE 2023 EN CHIFFRES

    1 août 2023

    Ça y est, les 37e JMJ ont commencé à Lisbonne. Ce grand rassemblement de jeunes chrétiens a de quoi perdre la tête avec les chiffres annoncés. Mais combien de pèlerins sont réellement aujourd’hui au Portugal et quelle est l’implication des locaux, on fait les point sur les chiffres des JMJ.

    Les pèlerins inscrits

    Si c’est un million de pèlerins qui étaient annoncés, ce sont 354 000 personnes qui étaient inscrites le 1 août à midi. Près de trois fois moins donc. Le pays le plus représenté est l’Espagne avec 77 224 pèlerins inscrits. Viennent ensuite l’Italie (59 469), le Portugal (43 742) et la France (42 482). Les États-Unis ferment le top 5 avec 19 196 pèlerins. Les inscriptions sont encore ouvertes et les chiffres devraient encore changer d’ici la clôture des JMJ. A l’heure actuelle, il est estimé que seul un quart des pèlerins ont fait leur check-in.

    Tous les pays du monde, à l'exception des Maldives, sont représentés. Les organisateurs ont d’ailleurs blagué lors de la conférence de presse du jour en disant que si quelqu’un connaissait un maldivien qui souhaitait venir, ils iraient le chercher!

    Les évêques et les prêtres

    Qui dit JMJ dit également une réunion des prêtres du monde entier pour accompagner les groupes. Ce sont un total de 688 Évêques dont 30 cardinaux qui seront présents. Parmi ces évêques, on retrouve Mgrs Kockerols, Delville et Aerts.

    Loger et nourrir tout ce beau monde

    Même si les chiffres actuels, qui peuvent encore évoluer, sont plus bas que ceux annoncés, il faut toutefois loger tous les jeunes et leurs accompagnants. Ce ne sont pas moins de 1626 lieux publics (comme des écoles) qui ont été mis à disposition pour accueillir 294 151 pèlerins.

    Les autres pèlerins sont accueillis par les locaux. 8 831 familles peuvent accueillir 28 618 pèlerins. Au total, ce sont donc 322 769 places en logement qui sont disponibles. Moins que le nombre d’inscrits, mais l’organisation rassure. Si le million de pèlerins devait être atteint, tous pourraient être logés.

    En ce qui concerne les repas, les pèlerins inscrits peuvent bénéficier de repas dans 1800 restaurants qui devraient fournir 2,7 millions de repas sur la semaine.

    Les volontaires

    Pour faire fonctionner cette organisation de grande envergure il faut des volontaires. Ils sont près de 25 000 avec pour nationalités les plus représentés: des portugais, des espagnols, des français, des brésiliens et des colombiens.

  • La seule raison d'être des Journées Mondiales de la Jeunesse

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    Du National Catholic Register :

    Le pourquoi des Journées Mondiales de la Jeunesse

    ÉDITORIAL : Alors que certains tentent d'édulcorer les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse en mettant l'accent sur le dialogue interreligieux, la fraternité humaine et la célébration des différences religieuses, nous devons réaffirmer le caractère central de la conversion par la rencontre avec le Christ.

    31 juillet 2023

    Pensez à un jeune catholique que vous connaissez et qui, contre les courants déchaînés de la culture agressivement séculière d'aujourd'hui, a la bonté et le courage d'être publiquement et fièrement catholique.

    Qu'est-ce qui motiverait quelqu'un comme cela, au milieu d'un été brûlant qui leur offre d'innombrables activités récréatives "plus fraîches", à mettre quelques affaires dans un sac à dos et à se rendre dans un autre pays, peut-être à l'autre bout du monde, pour assister à un événement religieux tel que les Journées mondiales de la jeunesse ?

    L'occasion de rencontrer des jeunes qui partagent le même amour de l'Église, d'entendre des orateurs inspirants, de rendre visite au pape François, d'approfondir leur connaissance de la foi et, peut-être, de faire une rencontre personnelle avec Jésus qui changera leur vie - tous ces éléments figureraient certainement en tête de liste. 

    Qu'en est-il du "dialogue interreligieux" ?

    Pensez-y. Si vous n'êtes plus jeune, vous l'avez été un jour. Est-ce que cela vous inciterait à prendre l'avion, le train ou à vous rendre en pèlerinage à pied dans un endroit comme Lisbonne, au Portugal ?

    Il n'en est rien.

    Alors pourquoi les organisateurs des Journées mondiales de la jeunesse de cette année mettent-ils l'accent sur ce point précis ?

    Discrètement, et de manière déconcertante, le dialogue interreligieux s'est imposé comme l'un des principaux thèmes du rassemblement du 1er au 6 août dans un pays encore très majoritairement catholique. Les participants auront l'occasion de visiter des lieux de culte non chrétiens, tels qu'une mosquée, une synagogue et un temple hindou. Le programme prévoit également une "célébration œcuménique" à laquelle le pape François lui-même pourrait assister. Les organisateurs ont tenu à inviter les protestants, les mormons, les bouddhistes, les musulmans, les hindous et d'autres encore à y participer. (Viendront-ils vraiment ? Pourquoi ?)

    Une réunion des comités d'organisation locaux à Lisbonne en mai a donné un premier indice que l'œcuménisme serait une priorité majeure. Les festivités de ce jour-là comprenaient la représentation d'une chorale ismaélienne, la récitation d'un poème hindou et la lecture de passages du Coran. C'est peut-être un peu inquiétant, mais ce n'est qu'au début du mois, lorsque le cardinal élu Américo Aguiar, évêque auxiliaire de Lisbonne et principal organisateur de l'événement, a révélé l'éthique qui sous-tend ces Journées mondiales de la jeunesse, que l'on a commencé à tirer la sonnette d'alarme.

    "Nous ne voulons pas convertir les jeunes au Christ, à l'Église catholique ou à quoi que ce soit d'autre", a-t-il déclaré, expliquant qu'il souhaitait que les jeunes, qu'ils soient de n'importe quelle confession ou non, se sentent les bienvenus. "Les différences sont une richesse dans le monde et le monde sera objectivement meilleur si nous sommes capables de mettre dans le cœur de tous les jeunes cette certitude", a-t-il ajouté.

    Si le cardinal élu a cherché à contextualiser ses propos en affirmant que les JMJ sont une invitation à faire l'expérience de Dieu, il a également déclaré à ACI Digital : "Les JMJ n'ont jamais été, ne sont pas et ne devraient jamais être un événement de prosélytisme ; au contraire, elles sont et devraient toujours être une occasion pour nous d'apprendre à nous connaître et à nous respecter en tant que frères".

    Attendez un peu.

    L'objectif des Journées Mondiales de la Jeunesse a toujours été très clair. Il n'a pas besoin d'être nuancé. 

     "Les Journées Mondiales de la Jeunesse signifient précisément ceci : rechercher la rencontre avec Dieu, qui est entré dans l'histoire de l'humanité à travers le mystère pascal de Jésus-Christ", a déclaré le Pape Jean-Paul II en 1986.

    Le pape François l'a également exprimé clairement en 2021, lorsqu'il a appelé la jeunesse mondiale à Lisbonne en 2023 pour un "pèlerinage spirituel", exprimant le désir que les jeunes vivent cette expérience "comme de véritables pèlerins, et pas seulement comme des "touristes religieux" !

    Les vrais pèlerins dirigent leurs pas vers Dieu. Les touristes religieux sont là pour la nouveauté - pour faire l'expérience de choses religieuses, et non pour être transformés par une rencontre avec le Christ vivant.

    Sans surprise, le cardinal élu Aguiar a été immédiatement critiqué pour sa renonciation explicite à la conversion. L'évêque Robert Barron a rétorqué que si vous aviez dit au pape Jean-Paul II que "le véritable objectif de l'événement était de célébrer la différence et de faire en sorte que chacun se sente à l'aise avec ce qu'il est, et que vous n'aviez aucun intérêt à convertir qui que ce soit au Christ, vous auriez reçu un regard capable d'arrêter un train".

    La controverse et le retour de bâton ont rappelé les Journées mondiales de la jeunesse de Denver en 1993, lorsque Mère Angelica avait dénoncé la décision scandaleuse de faire représenter Jésus par une femme lors d'une représentation en direct du chemin de croix, qualifiant cette décision de "blasphématoire". 

    Les organisateurs des Journées Mondiales de la Jeunesse d'aujourd'hui ne font pas pression pour quelque chose qui soit contraire à l'enseignement de l'Église, comme en 1993, lorsque les organisateurs du Chemin de Croix faisaient une déclaration politique sur la place des femmes dans l'Église, utilisant la plate-forme comme une pression à peine voilée pour les femmes prêtres. Le dialogue interreligieux est incontestablement un élément important de la mission ad gentes de l'Église et peut être un moyen fructueux de promouvoir la paix et la collaboration entre l'Église et les non-chrétiens.

    Mais il y a un temps et un lieu pour cela, et Lisbonne au début du mois d'août n'est pas ce temps et ce lieu.

    Les Journées mondiales de la jeunesse ont été une lance à incendie pour la grâce et la miséricorde de Dieu au cours des trois dernières décennies. Il suffit de penser à tous les bons fruits qu'elles ont produits au fil des ans : les nombreuses vocations et apostolats, les amitiés catholiques vibrantes, les mariages catholiques durables. 

    L'objectif est, et doit rester, de sauver les âmes, de conduire les gens au ciel. Le rôle des organisateurs est de créer le meilleur environnement possible pour permettre à la Vérité de Dieu et à son Esprit Saint d'enflammer le cœur des jeunes pour la foi catholique. Les amener dans des mosquées, des synagogues et des temples n'y parviendra pas. Pas plus que les célébrations œcuméniques, même si le pape y est présent.

    Il s'agit des Journées mondiales de la jeunesse de l'Église catholique, et de rien d'autre.

  • Journées Mondiales de la Jeunesse : 96% des participants pensent que ces rassemblements contribuent à la diffusion de la foi en Jésus-Christ

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    De Nicolás de Cárdenas sur ACI Prensa via Catholic News Agency :

    Journées Mondiales de la Jeunesse : 96% des pèlerins pensent que les rassemblements contribuent à l'évangélisation

    Journées mondiales de la jeunesse Lisbonne 2023

    31 juillet 2023

    Selon une enquête internationale, 96% des jeunes de plus de 18 ans qui participent aux Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Lisbonne, au Portugal, pensent que ces rassemblements contribuent beaucoup ou assez "à la diffusion de la foi en Jésus-Christ".

    Dans la même mesure, les participants pensent que les différentes JMJ contribuent à "renforcer l'engagement des jeunes" (96%) et à "faire résonner le message de l'Eglise dans le monde" (95%).

    Parmi les motivations pour participer à la rencontre internationale avec le pape figure la "rencontre avec Jésus-Christ" (94%), suivie par le fait de "vivre de nouvelles expériences" (92%). Pour 89%, il est décisif de contribuer à "diffuser le message de Jésus-Christ" et de "participer à un événement avec le pape François".

    Dans une moindre mesure, les jeunes viennent à Lisbonne pour connaître d'autres cultures, de nouvelles personnes, pour être avec des personnes partageant les mêmes idées, ou pour établir un dialogue avec des jeunes de différentes religions.

    Pour la plupart, les pèlerins des JMJ considèrent que leur foi chrétienne est un facteur positif pour mûrir et devenir une meilleure personne, construire un monde meilleur, faire preuve de solidarité, comprendre les autres et vivre une vie heureuse.

    Selon l'étude, près des deux tiers des participants sont des femmes (62 %) et 4 personnes sur 10 ont entre 18 et 25 ans, tandis que près d'un tiers ont plus de 35 ans. Quatre-vingt-deux pour cent ont fait des études supérieures, six sur dix ont un emploi et un peu plus d'un tiers sont étudiants.

    En ce qui concerne leur pratique religieuse, 83% vont à la messe le dimanche, 65% prient quotidiennement et 62% appartiennent à un groupe paroissial.

    Dans 36% des cas, les participants sont accompagnés par un groupe ou une association religieuse, 29% par leur paroisse, et 27% sont seuls ou avec un groupe d'amis.

    Pour les deux tiers des participants, c'est la première fois qu'ils participent à une JMJ. Ceux qui ont déjà participé à des JMJ considèrent leurs expériences comme très positives ou positives (99%) et reconnaissent que ces expériences ont eu une grande influence sur leur vie (92%).

    L'enquête a été préparée par la société espagnole GAD3 à partir d'entretiens en ligne menés du 12 au 20 juillet auprès de près de 12 600 jeunes de 100 pays.

  • Le cardinal Willem Jacobus Eijk évoque l'héritage de saint Titus Brandsma et partage son histoire personnelle

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    De Vatican News (Deborah Castellano Lubov):

    Le cardinal Eijk parle du courage de répondre à la haine des nazis par l'amour de Dieu

    Dans une vaste interview accordée à Vatican News, le cardinal Willem Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht (Pays-Bas), se souvient des nouveaux martyrs qui, confrontés à l'hostilité et aux atrocités pendant la Seconde Guerre mondiale, ont embrassé leur croix avec amour, comme le nouveau martyr hollandais, saint Titus Brandsma. Il partage également son histoire personnelle : il a renoncé à sa carrière de médecin pour suivre le Seigneur dans la prêtrise, une décision qu'il "ne regrette jamais".

    Journaliste héroïque et saint, prêtre et martyr du XXe siècle, Saint Titus Brandsma, prêtre carmélite et théologien néerlandais, a combattu le nazisme, jusqu'à ce que cela lui coûte la vie. Le cardinal Willem Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht, aux Pays-Bas, se souvient de son héritage, tué "en haine de la foi" dans le camp de concentration de Dachau en 1942, après avoir refusé de publier de la propagande, s'être élevé contre les tactiques nazies et s'être opposé aux lois anti-juives qu'ils promulguaient. Le cardinal Eijk soutient que Titus n'est pas un saint parce qu'il a été martyr, mais qu'il a été martyr parce qu'il "était déjà un saint".

    En 1985, le pape Jean-Paul II a déclaré Titus bienheureux, affirmant qu'il avait "répondu à la haine par l'amour". Le pape François a canonisé saint Titus Brandsma en 2022.

    Dans cet entretien, le cardinal Eijk revient sur l'impact de Brandsma, ainsi que sur le saint témoignage d'un prédécesseur, le cardinal-archevêque d'Utrecht, qui, avec beaucoup d'amour, s'est opposé aux horreurs nazies. Il souligne également la valeur de la récente création par le pape François d'une commission vaticane chargée de recueillir les témoignages de tous les martyrs chrétiens modernes pour la foi, au sein du dicastère pour les causes des saints, en vue du jubilé de 2025, dans le but de dresser un catalogue de tous les chrétiens qui ont versé leur sang pour confesser le Christ et témoigner de l'Évangile.

    L'archevêque d'Utrecht explique également comment les catholiques ordinaires, quelle que soit leur vocation, peuvent s'inspirer des martyrs et servir le Christ, comme il l'a fait en tant que médecin, avant de se mettre au service de l'Église en Hollande.

    Malgré son amour pour la médecine, le cardinal ne regrette pas d'avoir rejoint la prêtrise, affirmant que "rien ni personne ne peut enlever cette joie spirituelle profonde et intérieure que le Seigneur m'a donnée, et qui est ancrée au fond de mon âme". 

    Votre Éminence, le pape François a récemment consacré une commission, au sein du dicastère pour les causes des saints, aux nouveaux martyrs qui ont perdu la vie dans des circonstances aussi incroyables que variées, par amour intransigeant pour le Christ et l'Évangile. Selon vous, quel est l'intérêt pour l'Église de se souvenir d'eux de cette manière ?

    Je crois que le pape François a plusieurs raisons d'accorder un grand intérêt aux martyrs à travers cette commission. Tout d'abord, nous ne devons pas oublier que la foi chrétienne est la foi la plus persécutée dans le monde entier aujourd'hui. Des milliers de chrétiens perdent la vie chaque année à cause de leur foi au Christ. Nous ne devons pas l'oublier. Il est dommage que l'on n'en parle pas en Europe occidentale, mais c'est un fait bien établi par diverses organisations.

    Deuxième point : vous savez, nous avons aussi en Europe occidentale une sorte de persécution silencieuse de la foi chrétienne. Il est difficile de montrer ou d'exprimer publiquement sa foi en Europe occidentale. Je pense que c'est moins le cas aux États-Unis. Mais les personnes qui travaillent dans les entreprises, dans les hôpitaux ou, par exemple, dans les écoles, si elles sont des catholiques convaincues, doivent être prudentes dans l'expression de leur foi. C'est un point très important.

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  • Le pape et Blaise Pascal : une "étrange récupération" ?

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    Du site du Figaro via Il Sismografo :

    L’étrange récupération de Blaise Pascal par le pape François

    (Le Figaro) TRIBUNE - Trois universitaires spécialistes de l’œuvre de Blaise Pascal ont lu la lettre apostolique qu’a consacrée le pape François à l’auteur des Pensées. S’ils saluent la reconnaissance du souverain pontife pour un immense génie, ils critiquent une lecture orientée selon les options théologiques et la sensibilité d’un pape jésuite. Ils restituent avec brio son œuvre dans le contexte de la querelle entre augustinisme et jésuitisme.

    Constance Cagnat-Debœuf est professeur à Sorbonne université et membre de la Société des amis de Port-Royal ; Tony Gheeraert est professeur à l’université de Rouen Normandie et vice-président de la Société des amis de Port-Royal ; Laurence Plazenet est professeur à l’université Clermont-Auvergne, directrice du Centre international Blaise Pascal et présidente de la Société des amis de Port-Royal.
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    Le pape François est malicieux. Il aime étonner, et même prendre à contre-pied les opinions les mieux admises. Ainsi a-t-il jeté un franc embarras parmi les lecteurs de Blaise Pascal le jour de son quatrième centenaire, le 19 juin 2023, en décidant de lui consacrer une lettre apostolique. L’honneur est immense: le Clermontois rejoint ainsi au panthéon personnel du souverain pontife Dante et saint François de Sales, précédents bénéficiaires de semblables missives. Mais cette nouvelle publication a plongé de nombreux catholiques français dans une stupéfaction gênée. Pascal n’était-il pas connu pour ses positions «jansénistes», à la limite de l’orthodoxie?

    L’un de ses ouvrages majeurs, Les Provinciales, n’est-il pas constitué d’une série de lettres brillantes, ironiques, cruelles, qui discréditèrent le laxisme qu’elles dénonçaient chez les Jésuites, ordre dont le Saint-Père est précisément issu? Ces sulfureuses «petites lettres», prisées par Voltaire, n’ont-elles pas longtemps figuré à l’index des livres interdits? Malaise de l’Église. Embarras parmi ceux qui veulent voir en Pascal un «philosophe» seulement équipé d’une foi surnuméraire - ce débat autorise peu à ignorer Pascal, croyant «de feu» (le terme qui irradie l’éblouissant Mémorial).

    Les spécialistes sont, depuis le XVIIe siècle, partagés sur la catholicité de Pascal. Aujourd’hui, tandis que certains militent au sein d’associations spécialement créées pour favoriser la canonisation de l’auteur (par exemple, la récente Société des amis de Blaise Pascal qui reprend de la sorte la suggestion de La Vie de M. Pascal écrite par sa sœur aînée, Gilberte Périer), d’autres, comme Simon Icard, chercheur au CNRS, voient dans l’intention présumée sanctificatrice du pape une simple «blague jésuite» qu’on ne saurait prendre vraiment au sérieux, tant elle contredit les positions traditionnelles de l’Église sur l’œuvre de Blaise Pascal.

    Alors, saint Pascal hérétique? Pascal simplement catholique? Pourquoi François a-t-il cru bon de rouvrir ce vieux dossier recouvert par trois siècles de poussière vaticane? Au-delà des questions techniques de conformité à l’orthodoxie théologique, en quoi Pascal représente-t-il un enjeu politique aujourd’hui pour l’Église romaine - voire une figure majeure à ne pas laisser échapper?

    La nouvelle éthique du XVIe siècle

    Si Pascal a jadis pu être considéré comme dangereux par l’Église, c’est pour avoir continué à professer une foi héritée de la pensée de saint Augustin, qui avait dominé la chrétienté pendant un millénaire. Ce christianisme né en Afrique au Ve siècle, consolidé à l’époque médiévale, est celui que Jean Delumeau a si bien décrit dans La Peur en Occident: une vision fulgurante de l’homme déchu, misérable créature dépouillée de toute force et de toute bonté, torturé par la toute-puissance du péché, rongé par le désir d’une pureté interdite, abandonné à un sentiment de déréliction dont seul peut le libérer ce don gratuit et immérité d’un Dieu omnipotent: la grâce.

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  • "Relativisme doctrinal" : Tucho Fernandez raconté par qui le connait bien

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    "Relativisme doctrinal" : Tucho vu par ceux qui le connaissent bien

    Le nouveau préfet de la DDF Tucho Fernández raconté par qui le connait bien, son prédécesseur au diocèse de La Plata, Monseigneur Aguer. Ce dernier écrit à la Boussole : "La monarchie papale poursuit et liquide ceux qui ne suivent pas le relativisme doctrinal professé par la ligne officielle latino-américaine".

    31_07_2023

    Mgr Gabriel Antonio Mestre, jusqu'à présent évêque de Mar del Plata, remplacera Victor Manuel Fernández à la tête de l'archidiocèse de La Plata. Cette nomination était dans l'air car le profil de Mestre appartient à cette génération d'évêques de moins de 60 ans qui sont fortement engagés dans les questions sociales avec lesquelles François a l'intention de redessiner le visage actuel et futur de l'Église argentine.

    Cette tendance s'est dessinée avec la récente nomination de Jorge García Cuerva, 55 ans, à Buenos Aires, dans l'archidiocèse qui appartenait autrefois à Jorge Mario Bergoglio. Le passage de témoin entre Mestre et Fernández sera sans doute très différent du dernier précédent à La Plata, qui remonte à 2018. La messe d'installation dans le nouvel archidiocèse aura lieu le 16 septembre en présence du nonce apostolique en Argentine, Monseigneur Miroslaw Adamczyk.

    Parallèlement, le cardinal élu Víctor Manuel Fernández reprendra le bureau de Joseph Ratzinger au dicastère pour la doctrine de la foi et recevra, le 30 septembre, la pourpre des mains du pape dans la basilique Saint-Pierre. Tucho a qualifié l'arrivée de Mestre à son poste de "don de Dieu". Comme nous le disions, le climat de cette succession semble déjà très différent de celui qui avait accompagné l'arrivée de Fernández il y a cinq ans.

    À l'époque, en effet, le nouveau préfet du dicastère pour la doctrine de la foi avait pris la place de Mgr Hector Aguer, opposant historique de la ligne bergoglienne dans l'épiscopat argentin. Ce n'est pas un hasard si François a accepté sa démission en tant qu'archevêque titulaire une semaine après avoir atteint l'âge canonique de 75 ans. Un traitement qui n'est pas surprenant et que le pape a réservé à de nombreux prélats qui ne lui convenaient pas (ou plus).

    Cependant, le changement d'Aguer a été particulièrement brutal car l'envoyé de la nonciature l'a informé qu'il devrait quitter La Plata immédiatement après la messe d'adieu et que l'auxiliaire Alberto Germán Bochatey, nommé administrateur apostolique pour l'occasion, se chargerait de la phase de transition. De plus, Aguer a reçu l'ordre de ne pas résider dans l'archidiocèse après sa retraite, comme il l'avait initialement prévu.

    Sans toit, l'archevêque émérite a monnayé l'hospitalité de l'évêque grec-melkite à la fin de sa dernière homélie dans la cathédrale, manifestement impressionné par la manière dont Rome avait décidé de liquider l'un de ses serviteurs. Bien que retraité, Monseigneur Aguer n'a pas cessé de s'exprimer sur la situation de l'Église et a envoyé ces derniers jours une note à plusieurs destinataires, dont La Nuova Bussola Quotidiana, dans laquelle il formule un jugement sévère sur les premières sorties publiques de Fernández en tant que préfet en charge. Au sujet du Synode sur la synodalité, par exemple, Tucho a déclaré que sa mission consisterait à veiller à ce que "les choses qui sont dites soient cohérentes avec ce que François nous a enseigné".

    Des paroles que son prédécesseur à La Plata traduisait ainsi : "Il y a une liberté absolue pour toutes les inventions et les astuces ; il faut seulement se méfier des "indietristes" qui s'obstinent à suivre la Tradition ecclésiale". Pour qui la comprend bien, cela explique le sens de l'idéologie papale, selon laquelle la monarchie papale persécute et liquide ceux qui ne suivent pas le relativisme doctrinal professé par la ligne officielle latino-américaine".

    Mgr Aguer analyse ensuite la lettre adressée au nouveau préfet, dans laquelle le pape explique par écrit comment il conçoit la tâche du dicastère pour la doctrine de la foi. La position exprimée dans les instructions du pape, selon l'archevêque émérite de La Plata, serait "absolument contraire à la profondeur historique du soin ecclésial de la foi, depuis le temps des Apôtres" car "même dans les temps où le pouvoir papal était exercé par des hommes inadéquats, coureurs de jupons, mondains ou victimes de l'ingérence impériale, il a toujours veillé à ce que la Vérité que le Christ a confiée à l'Église ne soit pas ternie". Enfin, Mgr Aguer souligne un paradoxe en citant un récent commentaire du Pape sur la situation en Argentine. François a déclaré que "le problème, ce sont les Argentins" : "Oui, mais nous avons colonisé la Rome papale", observe le prélat avec sarcasme.

  • Ignace de Loyola (31 juillet) (site des jésuites francophones)

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    Du site des jésuites d'Europe Occidentale Francophone :

    Saint Ignace de Loyola

    dossier Ignace de Loyola
    Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur de la Compagnie de Jésus, est fêté le 31 juillet. Il est l’auteur des Exercices spirituels, fruit de son désir d’aider les âmes pour “chercher et trouver Dieu en toute chose”.

    Ignace naît en 1491, au château de Loyola en Espagne. C’est un jeune noble initié très tôt au combat des armes et à la vie des chevaliers. Blessé au siège de Pampelune en 1521. Il s’ennuie durant sa convalescence et lit finalement des livres sur la vie des saints et sur la vie de Jésus. C’est pour lui une révélation et il se convertit. Décidé à suivre le Christ, il prend la route en ermite et se retire à Manrèse. Il y vit une expérience spirituelle dont il transpose l’essentiel dans les Exercices Spirituels.

    Il étudie la théologie à Paris et partage la chambre de deux autres étudiants : Pierre Favre et François Xavier. Ils partagent ensemble le désir de mener une vie pauvre à la suite du Christ. C’est à Paris qu’Ignace pose les premières fondations de la Compagnie de Jésus.

    Ordonné prêtre à Venise en 1537, Ignace se rend à Rome la même année. Trois ans plus tard, en 1540, il y fonde la Compagnie de Jésus et est élu le premier Préposé Général. Ignace de Loyola contribue alors de différentes manières à la restauration catholique du XVIe siècle et la Compagnie de Jésus est à l’origine d’une nouvelle activité missionnaire de l’Église. Il meurt à Rome en 1556 et est canonisé par Grégoire XV en 1622.

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  • Ce que le cardinal de Lubac penserait du synode sur la synodalité

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    De Robert P. Imbelli sur First Things :

    CE QU'HENRI DE LUBAC PENSERAIT DU SYNODE SUR LA SYNODALITÉ

    28 juillet 2023

    Henri de Lubac, S.J., l'un des plus grands théologiens catholiques du vingtième siècle, a été l'une des figures de proue du mouvement de ressourcement qui a préparé le terrain pour Vatican II. En effet, nombre de ses écrits ont influencé les termes mêmes employés par le Concile, en particulier dans les constitutions sur l'Église (Lumen Gentium) et sur la révélation (Dei Verbum). Au cours de son long ministère théologique, qui s'étend du début des années 1930 au début des années 1980, il a non seulement insisté sur le lien intime entre théologie et spiritualité, mais il a également témoigné de l'inséparabilité de la dogmatique et de la pastorale en s'opposant courageusement au nazisme et à l'antisémitisme. Son dernier grand ouvrage théologique, achevé malgré des forces physiques déclinantes, fut le volume de près de mille pages intitulé 'La postérité spirituelle de Joachim de Flore'. Malheureusement, cet ouvrage n'est pas encore disponible en anglais. Mais ses réflexions sont très utiles aujourd'hui, alors que nous examinons le Synode sur la synodalité en cours dans l'Église et l'Instrumentum Laboris (document de travail) qui vient d'être publié. 

    De Lubac avait traité pour la première fois le mystique du douzième siècle dans le troisième volume de son Exégèse Médiévale. Il s'est concentré sur l'approche distinctive de Joachim à l'égard de l'Écriture, en particulier sur son point de vue selon lequel il y aurait un "troisième âge" de l'Esprit qui remplacerait les âges du Père et du Fils (représentés respectivement par l'Ancien et le Nouveau Testament). Selon la lecture de de Lubac, l'idée maîtresse de la vision prophétique de Joachim était de remettre en question la finalité salvatrice de Jésus-Christ. Dans le "troisième âge" de Joachim, l'"Esprit" se sépare en effet du Christ et alimente des mouvements pseudo-mystiques et utopiques. En effet, sans le référent et la mesure christologiques objectifs, l'appel à l'Esprit devient facilement la proie d'idéologies et de fantasmes subjectifs.

    Déjà ici, de Lubac entrevoyait la longue et troublante "vie après la mort" du Joachimisme, y compris ses propensions schismatiques. Il commença à explorer la variété des mouvements, à la fois séculiers et quasi-religieux, qui, tout comme Joachim, envisageaient l'arc du progrès se courbant vers un accomplissement du "troisième âge", que ce soit sous des formes hégéliennes, marxistes ou nietzschéennes. Dans tous ces mouvements, Jésus-Christ était considéré au mieux comme un avant-dernier mot, et l'Église comme la relique d'une époque non éclairée.

    Si le P. de Lubac s'est attelé à la tâche colossale de rédiger son livre sur la postérité de Joachim, c'est parce qu'il a perçu que la période qui a suivi le Concile a été marquée dans de nombreux milieux, en France et ailleurs, par une recrudescence des sensibilités et des projets joachimites. Ces tendances joachimites tracent un chemin au-delà de l'esprit de clocher de l'"Église institutionnelle", vers la célébration d'une humanité universelle, libérée des contraintes de la loi et de l'ordre hiérarchique.

    Dans ses émouvantes mémoires, Au service de l'Église, de Lubac commente les "circonstances qui ont motivé ses écrits". Il précise que son livre sur la postérité de Joachim n'était pas animé par des intérêts purement académiques, mais par son sens d'un danger présent : le danger de trahir l'Évangile en transformant la recherche du royaume de Dieu en une recherche d'utopies sociales séculières.

    Il écrivit un millier de pages avant que sa santé défaillante ne l'empêche d'apporter à son ouvrage la conclusion doctrinale qu'il avait prévue à l'origine. Mais il s'est rendu compte qu'il avait déjà proposé une conclusion dans son livre précédent, Méditation sur l'Église. Il renvoie le lecteur au chapitre 6 de cet ouvrage, intitulé "Le sacrement de Jésus-Christ".

    Le début du chapitre est célèbre : "L'Église est un mystère", mots qui, dix ans plus tard, formeront le titre du premier chapitre de la Constitution sur l'Église de Vatican II, Lumen Gentium. De Lubac précise immédiatement le contenu de ce mystère : "l'Église sur terre est le sacrement de Jésus-Christ". Là encore, Lumen Gentium suit l'exemple de De Lubac, en déclarant dans son tout premier paragraphe que "l'Église est dans le Christ comme un sacrement de Jésus-Christ" : "L'Église est dans le Christ comme un sacrement ou un signe et un instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de toute l'humanité." 

    Cette perspective christologique et sacramentelle oriente la vision et la proclamation ecclésiales de Vatican II. L'Instrumentum laboris récemment publié pour le Synode en cours sur la synodalité cite à deux reprises ces mots de Lumen Gentium. Il est toutefois révélateur qu'il omette à chaque fois les mots "dans le Christ", qui sont d'une importance capitale. Cette omission ne peut guère être attribuée à la précipitation ou à la négligence, et soulève des préoccupations légitimes quant à la déficience christologique du document.

    En insistant sur le fait que le mystère de l'Église est le sacrement de Jésus-Christ (une approche reprise et sanctionnée par le Concile), de Lubac tire des conséquences doctrinales et pastorales cruciales. Il écrit : "Le but de l'Église est de nous montrer le Christ, de nous conduire à lui, de nous communiquer sa grâce. En somme, elle n'existe que pour nous mettre en relation avec le Christ".

    Ainsi, tout stratagème visant à remplacer le règne actuel du Christ par un futur règne nébuleux de l'Esprit revient à introduire des "séparations mortelles" dans la vie de l'Église. "Ainsi, nous n'attendons nullement l'âge de l'Esprit, car il coïncide exactement avec l'âge du Christ". 

    En m'inspirant de ce chapitre de Méditation sur l'Église (un livre souvent vanté par le pape François), j'ai une modeste proposition inspirée de Lubac pour le Synode. Un exercice spirituel salutaire pour les groupes, réunis chaque jour pour partager leurs " conversations dans l'Esprit ", serait de méditer le dernier paragraphe décisif de la première partie de Gaudium et Spes. Cela fournirait aux participants une anamnèse vivante de l'Esprit qu'ils invoquent et qu'ils cherchent à servir fidèlement. 

    Voici la magnifique profession de foi dogmatique christologique de Gaudium et Spes :

    Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, s'est lui-même fait chair pour que, en tant qu'homme parfait, il puisse sauver tous les hommes et toutes les femmes et récapituler toutes choses en lui-même. Le Seigneur est le but de l'histoire humaine, le point central des aspirations de l'histoire et de la civilisation, le centre de la race humaine, la joie de tous les cœurs et la réponse à toutes leurs aspirations. C'est lui que le Père a ressuscité d'entre les morts, qu'il a élevé dans les hauteurs et qu'il a placé à sa droite, le faisant juge des vivants et des morts. Animés et unis dans son Esprit, nous marchons vers la fin de l'histoire humaine, qui correspond pleinement au conseil de l'amour de Dieu : "rétablir toutes choses dans le Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre" (Eph. 11,10).

    Pas la moindre trace de la postérité de Joachim !

    Le père Robert P. Imbelli est l'auteur du recueil Christ Brings All Newness (Le Christ apporte toute nouveauté), à paraître prochainement.

  • Trois nouveautés au programme du voyage du pape à Marseille (22-23 septembre)

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Les trois nouveautés du programme du voyage du pape François, les 22 et 23 septembre à Marseille

    Le pape François sera à Marseille les 22 et 23 septembre prochains

    Le Vatican a confirmé une visite du pape dans la cité phocéenne plus longue que prévu avec une arrivée le vendredi 22 septembre et un départ en fin d'après-midi le samedi. Une rencontre officielle avec Emmanuel Macron a été ajoutée à l'agenda.

    L'information était connue mais elle est confirmée officiellement par le Vatican : le pape François, 86 ans, arrivera à Marseille le vendredi 22 septembre dans l'après-midi et non le samedi 23 matin comme initialement prévu. Il quittera la cité Phocéenne le samedi soir, comme programmé, à 19h15.

    Le niveau de protocole demeure inchangé : ce n'est pas une visite d'État du pape en France mais c'est toutefois le président de la République Emmanuel Macron qui l'accueillera à 16h15 à sa descente d'avion.

    L'objet principal de la visite de François à Marseille est un colloque international, dénommé «Rencontres Méditerranéennes» qui regroupe des évêques et des personnalités de tout le bassin méditerranéen visant à créer des liens entre les rives de cette mer pour résoudre une série de questions, dont celle de l'immigration que le pape encourage. Cette rencontre se déroulera le samedi à 10h00, dans le palais du Pharo de Marseille.

    Une rencontre formelle avec Emmanuel Macron

    Trois nouveautés en revanche apparaissent dans le programme officiel publié par le Vatican le 29 juillet qui ne figuraient dans les projets précédents et qui explique cette extension de l'emploi du temps du pape.

    La première nouveauté est que le Président qui devait simplement accueillir le pape à l'aéroport le samedi matin, non seulement le recevra le vendredi à son arrivée mais restera à Marseille pour une rencontre formelle, entre le pape et lui, avec photo officielle, échange de cadeaux et entretien.

    Ce n'était pas prévu dans la première version du programme puisque cette visite papale – selon la volonté de François plusieurs fois exprimée – ne se veut pas une visite en France mais l'Élysée a fait pression pour que ce rendez-vous avec Emmanuel Macron ait lieu ainsi que son accompagnement médiatique.

    La seconde nouveauté est une rencontre privée de François avec des personnes en situation de précarité économique, à l'archevêché, en début de journée, samedi.

    La troisième nouveauté est une prière mariale à Notre-Dame-de-la-Garde. Elle était prévue mais elle sera réservée au clergé diocésain, c'est-à-dire aux prêtres, religieux et religieuses, de Marseille. Elle interviendra samedi après-midi, à 17h15, après l'arrivée à l'aéroport. Le pape prononcera alors une courte allocution comme il aime le faire à chaque voyage lors de rencontres avec le clergé.

    Une messe finale au Stade Vélodrome

    Le moment de recueillement avec les chefs religieux des autres religions devant le mémorial dédié aux marins et aux migrants perdus en mer, est maintenu. Mais il se déroulera le vendredi à 18h00 et non plus le samedi matin. Tout comme la messe finale au Stade Vélodrome, le samedi 23 septembre à 16h15, présidée par François.

    C'est le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille qui a réussi à persuader François d'accepter de dire une messe. Ce qui n'était pas prévu dans la première version du programme : François ne voulait arriver que le samedi matin pour le seul colloque «Rencontres Méditerranéennes» un thème social et politique qui lui est cher, et entendait repartir à Rome en début d'après-midi samedi.

    Si tout se déroule comme prévu, ce sera la seconde fois que François foulera le sol de France depuis son élection il y a dix ans en 2013. Il avait visité les communautés européennes à Strasbourg, le 25 novembre 2014, en aller et retour de Rome sur la seule matinée. Comme à Marseille, il avait refusé l'invitation que la France lui avait adressée pour une visite officielle du pays.

    Avec l'Allemagne, l'Espagne, la France, trois pays européens pourtant de haute tradition catholique, ne méritent pas, selon le pape François, une visite d'État.

  • Le synode sera déterminant dans le choix du prochain pape

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    Du site "Riposte catholique" :

    Le prochain pape se positionnera en fonction du synode

    29 juillet 2023

    Professeur au département de théologie et sciences religieuses à l’université Villanova de Philadelphie, Massimo Faggioli a été interrogé dans Le Point suite à la nomination de vingt et un nouveaux cardinaux, dont dix-huit futurs électeurs. Extraits :

  • JMJ : "un germe du monde de demain"?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via le blog Il Sismografo :

    Aux JMJ, le pape François attend «un germe du monde de demain» / JMJ de Lisbonne: au-devant de François, 41000 Français «fervents et à contre-courant»

    (Jean-Marie Guénois, Le Figaro) Un million de jeunes du monde entier sont déjà arrivés au Portugal pour la 37e édition de ce rassemblement hors norme. Le pape y est attendu mercredi. -- C’est l’événement catholique de l’été. Les 37es Journées mondiales de la jeunesse, à Lisbonne, au Portugal, sont lancées et se termineront le dimanche 6 août. Pas moins de 1 million de jeunes - dont 41.000 Français, troisième délégation représentée, après l’Italie et l’Espagne - sont déjà arrivés dans les différents diocèses du Portugal, où ils sont accueillis par des familles et des paroisses. À partir de mardi, ils convergeront vers Lisbonne pour une ouverture officielle mercredi, et un premier accueil du pape François jeudi.

    Le chef de l’Église catholique commencera son périple le 2 août par une visite officielle au Portugal. Il se rendra aussi au sanctuaire marial de Fatima dans la matinée du samedi 5 août. Dans la soirée, il présidera la grande veillée conclusive du rassemblement au Parque Tejo, un parc naturel de 90 hectares situé sur la côte est de Lisbonne, bordé par le fleuve Tage, où aura également lieu la grande messe de conclusion des JMJ dimanche matin.

    Pour François, 86 ans, qui avait donné rendez-vous à Lisbonne aux jeunes du monde entier, lors des précédentes JMJ, au Panama, en 2019, ce voyage est un nouveau test de santé. Il a été opéré en juin dernier d’une hernie abdominale dont il semble se remettre sans difficulté apparente. Dans le cortège papal, il sera accompagné d’un médecin et d’un infirmier ainsi que d’une ambulance, un dispositif ordinaire pour ses déplacements. «Aucune mesure sanitaire spéciale» ne serait prévue, a assuré, ce jeudi, Matteo Bruni, porte-parole du Saint-Siège.

    Le même jour, dans un message vidéo, le pape a donné le ton de ces JMJ: «L’Église n’est pas un club pour le troisième âge, pas plus qu’un club de jeunes. Si elle devient un club de personnes âgées, elle mourra, a-t-il insisté. Si l’on vit avec des jeunes, on devient jeune.»

    Dans l’esprit de ses prochaines rencontres à Lisbonne, François a exhorté les jeunes à «se mettre en chemin pour aider les autres», à l’image de la Vierge: «Marie, dès qu’elle sait qu’elle va être la mère de Dieu, ne reste pas là à se faire un selfie ou à se vanter! La première chose qu’elle fait, c’est de s’élancer, en toute hâte, pour servir et pour aider.»

    «Diapason de la joie»

    Dans son message, le pape a aussi confié que son rêve était de trouver à Lisbonne, capitale mondiale de la jeunesse, «un germe du monde de demain», où «l’amour est au centre». Car, a-t-il plaidé, «nous sommes en guerre, et nous avons tous besoin d’autre chose. D’un monde qui ne craint pas de témoigner de l’Évangile.» Le tout, «au diapason de la joie», s’est-il enthousiasmé avant d’ajouter: «si nous, chrétiens, n’avons pas de joie, nous ne sommes pas crédibles et personne ne nous croit».

    François visite le Portugal pour la deuxième fois, après un voyage consacré à Fatima, le 13 mai 2017, qui marquait le centenaire des apparitions mariales, reconnues par l’Église. Benoît XVI s’y était également rendu en 2010. Quant à Jean-Paul II, très attaché à la Vierge de Fatima, dont il estimait qu’elle l’avait sauvé lors de l’attentat du 13 mai 1981, il s’est rendu à trois reprises dans ce pays toujours très marqué par le catholicisme. (Le Figaro) 

    JMJ de Lisbonne: au-devant de François, 41000 Français «fervents et à contre-courant»
     
    (Jean-Marie Guénois, Le Figaro) RÉCIT - Loin d’un impératif catégorique d’obéissance à une règle, de nombreux jeunes, très conscients d’être une minorité, témoigne d’un besoin spirituel profond et d’une personnelle avec le Christ.

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