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Eglise - Page 254

  • Qui sont les deux cardinaux chargés par le pape de piloter le prochain synode mondial sur la réforme de l'Eglise ?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Ces deux cardinaux choisis par le pape pour piloter un synode décisif

    Pour Mario Grech et Jean-Claude Hollerich, si l’Église veut attirer les gens vers le Christ, elle n’a qu’un seul avenir, celui de «s’adapter» à tout prix. 

    Deux cardinaux guident la diligence du prochain synode mondial sur la réforme de l’Église. L’un est un homme d’action, l’autre est plutôt en retenue. Les deux ont été choisis par le pape François. L’actif, c’est le Maltais Mario Grech. Né il y a soixante-six ans sur l’île de Gozo, où Saint Paul aurait fait naufrage, ce diplômé d’un doctorat de droit canonique à Rome est devenu prêtre puis évêque de ce petit diocèse de 67 km2 et de 30.000 fidèles.

    En 2015, le poste de l’archevêché de Malte échappe de justesse à cet «intrigant ambitieux», selon ses adversaires, parce que des prêtres de son diocèse ont dénoncé à Rome et publiquement ses manières «brutales», son goût pour les «biens matériels» et la mauvaise gestion de cas de prêtres pédophiles. Cela n’empêchera pas François de le nommer secrétaire général du synode des évêques en 2019, puis cardinal en 2020. Ses interventions en conférence de presse, où il répète des slogans aussi ronflants que vides, sont confondantes à ce niveau de responsabilité mondiale. Mais cet organisateur est là pour faire fonctionner la machine synodale.

    Siège à ses côtés un redoutable jésuite d’une toute autre envergure. Jean-Claude Hollerich a 64 ans. Il est archevêque du Luxembourg. François ne lui a pas confié les rênes, le fouet et le frein de la diligence mais la carte et la route à suivre. Et surtout, les obstacles et impasses à éviter. C’est lui la tête pensante. Son tact de missionnaire - il a passé une partie de sa vie au Japon comme professeur d’université après avoir étudié en Allemagne - et sa détermination tranquille de religieux de la Compagnie de Jésus seront ses atouts maîtres.

    S’il ose dire - pour rassurer le bon peuple - comme il l’a fait publiquement en conférence de presse de présentation de l’instrument de travail du Synode le 20 juin, qu’il n’a pas «d’agenda», donc pas de programme précis pour ce synode à venir, il faut l’entendre à la manière jésuite, dans un sens ambigu. Car il détaille par ailleurs son agenda à longueur d’interviews comme dans La Croix L’Hebdo, en janvier dernier.

    Une «révolution anthropologique»

    Quelle est la vision de l’Église de celui qui a la charge décisive de «rapporteur» du prochain synode, autant dire de président? Il considère que le monde vit une «révolution anthropologique» qui apporte un «changement de civilisation». Selon lui, l’expression du message de l’Église est devenue archaïque et «incompréhensible» pour le plus grand nombre. Si l’Église veut attirer les gens vers le Christ, elle n’a qu’un seul avenir, celui de «s’adapter» à tout prix. Mais elle doit commencer par «écouter» en dialoguant «humblement» avec ceux qui ne fréquentent pas les assemblées et qui sont «aux marges», «sans exclusion» aucune, afin de créer un nouveau «langage».

    L’Église, dans le même temps, doit se réformer à l’intérieur en donnant toute sa place au «sacerdoce de chaque baptisé» avant celui du «sacerdoce ministériel», celui des prêtres, qui a été survalorisé de son point de vue. Elle doit accorder aux femmes des responsabilités et un statut de «diacre». Elle doit aussi revisiter ouvertement la question de la «sexualité des prêtres» qui ne devraient pas nécessairement être assignés au «célibat».

    Pour Jean-Claude Hollerich, l’Église doit récuser toute «exclusion» des «couples homosexuels» qu’elle ne peut toutefois «pas marier» mais «bénir». Il aime à dire qu’il faut inventer une pastorale qui parle «à l’homme actuel» et non à celui qui n’existe plus, en abandonnant des méthodes d’une époque définitivement «dépassée». Ce qui ne serait pas une évolution «libérale» de l’Église mais «radicale», à l’image du pape François, assure-t-il.

  • L'Église espagnole perd une célébration liturgique sur trois en moins d'une décennie

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    De Dani Domínguez sur lamarea.com :

    L'Église espagnole perd une célébration liturgique sur trois en moins d'une décennie.

    Le mariage est le rite qui subit la plus forte baisse : entre 2013 et 2021, 53,5 % de mariages en moins seront célébrés à l'église.

    14 août 2023

    En 2013, 254 222 baptêmes catholiques ont eu lieu en Espagne, la principale célébration liturgique de l'Église, suivie des premières communions, des confirmations et des mariages. Huit ans plus tard, les baptêmes n'ont pas atteint les 150 000 pour l'ensemble de l'année 2021, dernière année pour laquelle la Conférence épiscopale fournit des données. Une baisse de 41 % pour ce type de célébration d'initiation au christianisme, qui n'est cependant pas celle qui a subi la plus forte chute.

    La sécularisation de la société espagnole est également visible dans la baisse du nombre de communions, le deuxième rite catholique : alors qu'en 2013 on en comptait près de 250 000, en 2021 on en comptera à peine plus de 180 000, soit 26,75 % de moins. Les confirmations subissent une baisse moins importante : de 118 000 à 103 500, soit une perte de 12,2 %. À l'autre extrême, les mariages, qui en huit ans sont passés de 54 000 à un peu plus de 25 000, soit une baisse de 53,55 %.

    En moins d'une décennie, l'Église espagnole a perdu une célébration liturgique annuelle sur trois. La pandémie de COVID-19 a clairement influencé le déclin de ces rites, principalement en 2020, où les baptêmes, les communions, les confirmations et les mariages ont atteint un niveau historiquement bas en Espagne. En 2021, même si la différence est moindre, le dernier adieu a de nouveau dépassé le nombre de mariages : 27 045 onctions et 25 762 mariages.

    Cependant, le processus de sécularisation s'est poursuivi au fil du temps et, depuis 2013, les baptêmes, les premières communions et les mariages ont subi un déclin progressif année après année. Seules les confirmations ont connu une petite embellie en 2016 et 2017, mais à partir de là, elles ont également commencé à diminuer progressivement.

    La perte de foi se reflète également dans les ressources humaines de la Conférence épiscopale elle-même. En dix ans (2012-2021), le nombre de prêtres est passé de 19 347 à 16 126, soit une baisse de 16,6 %. Le nombre de moniales et de moines cloîtrés a également diminué (de 10 899 à 8 326), ainsi que celui des catéchistes (de 109 334 à 87 923).

    L'argent public augmente

    La sécularisation ne se traduit toutefois pas par une diminution du montant des fonds publics perçus par la religion catholique en Espagne. Par le biais de leur déclaration de revenus, les contribuables peuvent donner 0,7 % de leurs impôts à l'Église, la seule organisation disposant d'une case séparée. Depuis 2010, le nombre de déclarations de revenus est resté pratiquement inchangé : quelque 7,4 millions de personnes ont coché la case en faveur de l'Église. Malgré cela, le montant total de l'argent injecté dans ses caisses a augmenté de manière significative : de 250 millions d'euros en 2010 à 321 millions d'euros en 2021, soit environ 70 millions d'euros de plus.

    L'allocation fiscale n'est cependant pas le seul transfert d'argent public vers les comptes de l'Église. Au cours de la dernière décennie, le ministère de la Défense a dépensé près de 40 millions d'euros pour payer les salaires des prêtres militaires servant dans les forces armées. Actuellement, ce service d'assistance religieuse compte 84 membres dont les salaires ont augmenté ces dernières années. Ainsi, les dépenses pour leurs salaires s'élevaient à 2,7 millions d'euros en 2012 ; dix ans plus tard, en 2021, elles atteignent 3,3 millions d'euros, auxquels il faut ajouter les "frais de société".

    Une enquête de lamarea.com a montré en avril dernier que les communautés autonomes dépensent plus de 7,2 millions d'euros pour payer l'assistance religieuse dans les hôpitaux. Ce chiffre ne reflète toutefois pas la réalité, car ni la Catalogne, ni la Galice, ni les îles Canaries n'ont fourni leurs données.

  • Qui était le mentor du nouvel archevêque ?

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    D'Erik De Smet sur KerkNet :

    Le Père Emile, le mentor du nouvel archevêque [portrait]

    14 août 2023

    Lors de sa présentation en tant que nouvel archevêque, Luc Terlinden a explicitement désigné le curé Émile Vandenbussche (1930-2014) comme son mentor. Un portrait.

    Luc Terlinden (links) in 2010 in Lourdes met de toen zorgbehoevende Émile Vandenbussche. Op latere leeftijd was hij blind.  © Aartsbisdom Mechelen-BrusselLuc Terlinden (à gauche) à Lourdes en 2010 avec Émile Vandenbussche, alors en soins. Plus tard, il est devenu aveugle. Archidiocèse de Malines-Bruxelles

    Né le 27 juin 1930 à Anderlecht, Émile Vandenbussche fait partie des dernières grandes " années d'ordination " du séminaire archidiocésain, alors unitaire. La tradition voulait que les premiers du collège choisissent la prêtrise diocésaine. Le cardinal Van Roey l'a ordonné prêtre le 26 décembre 1955.

    Bruxellois typique, avec une double identité, il a travaillé dans l'aumônerie paroissiale bruxelloise tout au long de sa carrière sacerdotale.

    D'abord comme vicaire paroissial au Sacré-Cœur à Anderlecht (1955-1959), puis à Sainte-Alène à Saint-Gilles (1959-1964). En 1963, il est chargé de fonder une nouvelle paroisse dans les quartiers populaires de Saint-Gilles. À l'époque, il y avait beaucoup de pauvreté et le quartier était caractérisé par l'arrivée d'étrangers, un phénomène nouveau à l'époque", raconte Mgr Herman Cosijns, qui l'a bien connu.

    Il y a construit une église moderne en solidarité avec les travailleurs espagnols et portugais. Il était important pour lui de valoriser les personnes vivant dans ces conditions. La paroisse a été baptisée Jésus-Travaileur/Jesus Worker, un nom spécial.

    Prière et foi vécue

    Émile Vandenbussche était postconciliaire, mais ne pouvait être qualifié de progressiste. (...) C'était un homme de prière et de foi vécue, un véritable homme intérieur qui vivait de sa vie de prière.

    En 1981, Vandenbussche est nommé doyen de Schaerbeek-Nord et curé de Saint-Servais ; non pas le Schaerbeek bourgeois, mais les quartiers ouvriers multicolores, bientôt connus et reconnus pour les problèmes causés par la concentration de nouveaux arrivants. De 1976 à 1983, il est en même temps responsable de la formation pastorale au séminaire diocésain.

    "C'était vraiment Charles de Foucauld à lui tout seul", dit Cosijns, "à travers le parcours des fraternités sacerdotales de Charles de Foucauld, je vois le lien avec Luc Terlinden." Il existe un autre lien : le prédécesseur de Terlinden en tant que vicaire général de l'archevêché, Etienne Van Billoen, était un très bon ami de Vandenbussche.

    Après 2000, Vandenbussche est devenu aveugle et a séjourné dans une maison de repos à Laeken.
    Le fait de ne plus pouvoir lire, et plus tard de ne plus pouvoir présider l'eucharistie, a été une lourde épreuve pour le prêtre bruxellois. Dans ses prières quotidiennes, il demandait à Dieu de lui montrer les signes du Royaume à venir et savait regarder le monde avec foi et espérance. Émile Vandenbussche est décédé en 2014. L'évêque auxiliaire Jean Kockerols l'avait alors décrit comme "un prêtre au parcours et à l'engagement uniques".

    Mystère pascal et eucharistie

    Dans l'homélie qu'il a prononcée lors des funérailles de Vandenbussche, le Père Etienne Van Billoen a déclaré que "la vie intérieure de Miels était caractérisée par deux aspects : le mystère pascal et l'eucharistie".

    Sa foi dans le Seigneur mort et ressuscité était inébranlable. Il en a fait l'expérience dans sa chair. Lui qui aimait rappeler qu'il n'y a pas de Pâques sans Vendredi saint, a connu beaucoup de Vendredis saints.

    Emile était depuis longtemps imprégné intérieurement du vrai sens de la participation à l'Eucharistie. Il ne s'agissait pas d'accomplir un rituel ou de se soumettre à une tradition. Pour lui, l'Eucharistie était le lieu pour se donner entièrement à Dieu, pour se sacrifier à l'imitation du Christ, afin de pouvoir ensuite se donner entièrement aux autres. Si la foi d'Emile dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ était si forte, c'est parce que pendant près de 59 ans, il s'est donné dans la célébration de l'Eucharistie".

    Une clé pour comprendre aussi la spiritualité de Luc Terlinden ?

  • Maredsous, 16 septembre 2023 : messe pontificale à l’occasion de l’Installation du 51ème Grand Maître de l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint Lazare de Jérusalem

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    Messe pontificale

    Le samedi 16 septembre 2023 à 11h dans l’église abbatiale, une messe pontificale sera célébrée à l’occasion de l’Installation du 51ème Grand Maître de l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint Lazare de Jérusalem, Son Altesse Royale le Prince François d’Orléans, Comte de Dreux.

    Le messe sera Présidée par Son Eminence le Cardinal Antoine Kambanda, Archevêque de Kigali, et en Présence de Monseigneur Noël Treanor, Nonce Apostolique pour l’Europe. Et concélébrée par le Père Abbé, Dom Bernard Lorent.

    Plusieurs personnalités royales seront également présentes.

    La chorale des Petits Chanteurs de Belgique animera la  célébration.

    La messe est accessible à tous.

    Seul impératif, il faudra être installé dans l’église au plus tard pour 10h30, la messe commençant à 11h précise.

  • La révolution du pape François "jette le trouble dans l'Eglise"

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Ordination d’hommes mariés, diaconat féminin... La révolution voulue par le pape François jette le trouble dans l’Église

    13 août 2023

    Le pape entend modifier en profondeur la gouvernance de l’institution catholique. Une voie contestée par de nombreux laïcs et prêtres.-- En cette fête de l’Assomption de Marie, le 15 août, le monde catholique célèbre l’un de ses plus grands rendez-vous de l’année. Encore bercé par le succès rassurant des JMJ au Portugal, l’Église vit toutefois dans la confusion face aux orientations que le pape entend imposer dès la rentrée à l’institution. La douce consolation estivale de Lisbonne pourrait se transformer en un véritable choc automnal.

    Juste avant les Journées mondiales de la jeunesse, le pape a en effet confirmé, par des actes forts, sa volonté de réformer l’Église, à tout prix et en trois directions. En premier lieu sa gouvernance, que François veut plus démocratique et décentralisée. La vision théologique catholique ensuite qui ne doit plus être conservatrice mais progressiste, au diapason des évolutions de la société moderne. Et enfin sa succession, qu’il prépare en réduisant à une minorité congrue les cardinaux opposés à sa vision de l’Église parmi ceux qui éliront son successeur.

    Ainsi, le 20 juin, faisait-il publier un audacieux «document de travail» (instrumentum laboris), qui guidera le prochain synode réformateur sur la gouvernance de l’Église. Cette assemblée réunira au Vatican trois cents évêques et expert laïcs en deux sessions, programmées en octobre prochain et un an plus tard. Le 7 juillet, le Vatican dévoilait la liste décisive des participants à ce synode, choisis, en majorité, pour leur opinion en faveur de la réforme.

    Parmi eux, François a voulu par exemple nommer James Martin, un jésuite américain, leader de la défense de la cause LGBTQ+. Ce religieux est un symbole. Il est aussi extrêmement efficace et ne sera pas inerte lors de l’assemblée pour faire avancer le dossier de la bénédiction des couples homosexuels, l’une des réformes publiquement demandées par ce synode.

    Les décisions «irréversibles» du pape

    Parmi les autres réformes débattues, la gouvernance de l’Église, elle, ne serait plus aux seules mains des prêtres et évêques. Des laïcs de base seraient impliqués selon une méthode plus démocratique, moins hiérarchique. Rome ne serait plus d’ailleurs la centrale de pouvoir, lequel devrait se décliner au niveau local ou continental, selon les dossiers. Quant aux femmes, elles pourraient bénéficier de nouvelles responsabilités et, un jour, d’un statut diaconal, la requête est déposée. Le célibat sacerdotal, enfin, sera lui aussi discuté pour ouvrir, pourquoi pas, la prêtrise à des hommes mariés.

    Le 1er juillet, François a pris une autre décision capitale. Il a nommé son ami et fils spirituel, Mgr Victor Manuel Fernandez, 61 ans, au poste clé de préfet du dicastère de la Doctrine de la foi. À partir de la mi-septembre, cet Argentin, mentor théologique du pontificat de François, va donner le ton à l’échelle mondiale de l’Église catholique. Comme le fit, au même poste, un certain cardinal Ratzinger sous le pontificat de Jean-Paul II. Sauf que Fernandez apparaît comme l’anti-Ratzinger sur le plan théologique.

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  • La fermeture du corridor de Latchin est un crime contre humanité

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    De Vatican News :

    Mgr Minassian: la fermeture du corridor Latchin est un crime contre humanité

    Le patriarche de l'Église catholique arménienne appelle à l’action face à la tragédie en cours dans le territoire contrôlé par l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, où 120 000 personnes vivent dans des conditions inhumaines. L'Arménie demande une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU.

    Des mesures concrètes sont nécessaires, plus que des démonstrations de solidarité. Le patriarche de l'Église catholique arménienne, Raphaël Bedros XXI Minassian, s'adresse avec découragement à l'agence de presse de la Conférence épiscopale italienne, et lance un énième cri d'alarme sur ce qui se passe depuis plusieurs mois autour du corridor de Latchin, dans le Haut-Karabakh. Le corridor, seule liaison terrestre entre l’enclave, peuplée majoritairement d’arméniens et la République d'Arménie, est bloqué par les Azéris depuis décembre 2022. 120 000 Arméniens, dont 30 000 enfants, sont de plus en plus isolés, sans approvisionnement en nourriture, médicaments, ou carburant. Personne n'entre ni ne sort de l’enclave et la situation humanitaire est au plus bas. Une tragédie qui a vu à plusieurs reprises le Pape manifester sa préoccupation et appeler à des solutions pacifiques pour le bien de la population. Mgr Minassian appelle toutes les personnes impliquées dans la protection des droits de l’homme à passer des déclarations à l’action.

    Un nouveau génocide est en cours

    «Ils avaient promis de laisser la voie libre», a dit le patriarche à l’agence de presse catholique italienne SIR, «au lieu de cela, le corridor reste encerclé et bloqué» depuis huit mois: «C'est un crime contre l'humanité. Il y a des enfants, des personnes âgées, des malades, des affamés. Et face à ce scénario de désespoir, personne ne fait rien. Déclarez au moins qu'un nouveau génocide est en train de se produire», lance la patriarche en direction des grandes puissances, l'Europe, les Etats-Unis, la Russie, qu’il estime «témoins d'un génocide du 21ème siècle» mais qui «ne font rien», exactement comme cela s'est passé en 1915, rappelle-t-il, lorsque «des ambassadeurs du monde entier étaient présents, témoins de ce qui se passait mais n'ont rien fait pour arrêter le génocide. Aujourd'hui, l'histoire se répète. Un accord de paix a été présenté, mais il n'est pas respecté. Nous sommes ouverts à la paix, mais sans conditions et sans injustice».

    L'Arménie demande une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU

    L'Arménie et l'Azerbaïdjan se disputent ce territoire, habité en majorité par des Arméniens, depuis plus de 30 ans. Après que la guerre a éclaté en 2020, la Russie a négocié un accord de cessez-le-feu qui a permis à l'Azerbaïdjan de reprendre une grande partie de ce territoire. La trêve n'a toutefois pas débouché sur la paix. Des pourparlers entre les deux parties, sous la médiation de l'Union européenne, sont en cours depuis environ deux ans. Aujourd'hui, l'Arménie demande aux Nations unies d'organiser une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité pour discuter de cette crise humanitaire.

  • Une exposition pour se convaincre de la vérité du Saint Suaire

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    D'ACI Stampa (Caterina Maniaci) :

    La Via Sindonis est une "provocation" pour l'homme d'aujourd'hui

    11 août 2023

    Au cœur de la lagune vénitienne, à Chioggia, dans l'église de San Domenico, gardienne de nombreux trésors d'art et de foi, tout est prêt pour accueillir le visiteur qui souhaite entreprendre un long et intense voyage à travers la foi et l'histoire, en commençant par les siècles du christianisme primitif, et même plus loin, à l'époque où le jeune fils d'un charpentier erre sur les terres de Palestine et prétend être le Fils de Dieu, venu annoncer le Royaume des Cieux, un royaume très différent de celui que les hommes ont imaginé... Que Jésus est condamné à une mort infâme, la mort sur une croix, après flagellation et autres tortures. C'est à partir de cette mort infâme, la mort sur la croix, suivie de la résurrection, que commence la grande aventure du christianisme.

    Il est difficile d'imaginer une telle souffrance, mais ici, à Chioggia, il est désormais possible de rencontrer l'Homme des Douleurs, enveloppé dans un drap qui, pour des millions de croyants au cours des siècles, est précisément le tissu dans lequel le corps du Christ a été enveloppé et dans lequel un témoignage atroce de blessures et de sang est resté imprimé de manière indélébile.

    Après le grand succès rencontré en Espagne, où elle a été visitée par plus de cent vingt mille personnes, dans la cathédrale de Salamanque, l'exposition internationale "L'homme mystérieux" est maintenant arrivée en Italie. Un voyage unique pour découvrir pour la première fois le visage et le corps hyperréaliste et tridimensionnel de l'Homme du Saint Suaire.

    L'exposition restera ouverte pendant longtemps, jusqu'au 7 janvier 2024. Développée par la société Artisplendore, elle est le résultat de quinze années de recherche de l'artiste et conservateur Alvaro Blanco, avec Radio Vatican, Vatican News et L'Osservatore Romano comme partenaires médiatiques.

    Un voyage condensé en six salles à travers l'art, l'histoire et la science, pour retracer les derniers moments de la vie du Christ et les événements particuliers liés au Suaire. La technologie de haut niveau fournie à l'exposition par ArtiSplendore permet l'expérience la plus immersive et la plus captivante possible. Pas moins de cinq cents représentations témoignent de l'évolution de l'iconographie du Christ au fil des siècles. Les objets décrits dans les récits évangéliques sont reproduits, les objets quotidiens comme les objets cruciaux, tels que les trente deniers de Judas. Et des lances, comme celles utilisées par les soldats romains qui ont piqué le Christ sur le chemin du Calvaire, vers la Croix. On y découvre également les vicissitudes et l'incroyable histoire du Suaire.

    C'est dans la dernière salle que se produit la rencontre à laquelle le visiteur s'est intérieurement préparé, dans laquelle l'art, l'histoire et la foi se rejoignent : voici la sculpture tridimensionnelle du corps enveloppé dans le Suaire, réalisée selon des critères scientifiques et médico-légaux précis et stricts, en latex et en silicone, et même avec des cheveux naturels. Voici donc l'"homme du mystère" : un corps nu d'environ 1,78 mètre, pesant 75 kilos, criblé de blessures correspondant aux tortures infligées, entre autres, avec le terrible flagelle romain, et à la crucifixion, le visage tuméfié et les cheveux trempés de sueur et de sang : pour les croyants, les signes certains de la passion et de la mort de Jésus.  Mais ce n'est pas le dernier mot.

    The Mystery Man - Mostra - Chioggia - Chiesa di San Domenico - Arte.it

    Et justement, pour prier intensément et méditer dans la lumière qui se réverbère sur le tissu sacré, le long d'un chemin qui mène de l'obscurité du tombeau à la lumière de la Résurrection, nous proposons la lecture des textes d'Emanuela Marinelli, grande érudite et experte en la matière. Une lecture précieuse même en ces temps d'obnubilation générale, en cet été qui semble de plus en plus associé à l'annulation des facultés intellectuelles et à la proximité miséricordieuse.

    Nous vous proposons à nouveau la lecture et la prière de "Piccola Via Sindonis. Un chemin de croix à la lumière du Saint Suaire", publié par Ares il y a quelques mois, écrit par Marinelli avec Don Domenico Repice.  "Le Linge Sacré est un moyen puissant et extraordinairement actuel de raconter l'histoire de Jésus avec la force éloquente des images, aujourd'hui très présentes dans l'univers de la communication. Cet Orma est donc un soutien précieux pour notre foi, un rappel puissant du mystère de l'Incarnation qui donne un sens à notre histoire", écrit le cardinal Enrico Feroci dans la préface.

    Rappelons également le volume publié il y a environ un an, toujours par Ares, intitulé "Via Sindonis", une exposition et une méditation plus vastes, qui vont toujours dans le sens de la Passi "ne et de la Résurrection.

    Nous savons, bien sûr, que le Suaire, conservé dans la cathédrale de Turin, a fait l'objet d'innombrables études scientifiques et historiques qui ont confirmé son authenticité, malgré de nombreuses tentatives pour l'infirmer.  La comparaison entre ce qui a été trouvé dans le drap, vénéré au cours des siècles, et ce qui est raconté dans les quatre Évangiles conduit à la conviction qu'il est important de faire connaître la précieuse relique comme un document de la Passion du Christ - une "provocation", comme on l'a appelée, même pour ceux qui ne croient pas - et introduit un nouveau chemin de croix, inspiré par le Suaire, en tenant compte de ce que nous vivons dans notre époque contemporaine difficile et complexe.

    Emanuela Marinelli, Domenico Repice, Little Via Sindonis, Ares Editions, pp. 344

    Emanuela Marinelli, Domenico Repice, Piccola Via Sindonis, Edizioni Ares, pp.160, euro 13

  • Où en sont les séminaires ? La situation aux Etats-Unis

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    De Daniel Payne sur Catholic News Agency :

    Certains séminaires américains enregistrent une hausse des inscriptions alors que le nombre de séminaristes reste stable à l'échelle nationale

    12 août 2023

    Le nombre de séminaristes aux États-Unis est en baisse depuis des décennies, car de moins en moins de jeunes hommes cherchent à devenir prêtres et le nombre de prêtres en activité aux États-Unis continue de diminuer. Toutefois, certains diocèses font état d'une augmentation notable des inscriptions, ce qui laisse présager un retournement de situation dans certaines régions.

    Les données annuelles du Center for Applied Research in the Apostolate de l'université de Georgetown, publiées en juin de cette année, montrent "la poursuite d'un déclin relativement lent à long terme" des vocations sacerdotales aux niveaux pré-théologie et théologie, passant de plus de 6 400 hommes en 1970 à 2 759 au cours de l'année universitaire la plus récente. 

    Des baisses similaires ont été observées dans les inscriptions de séminaristes au niveau du collège et du lycée au cours de la même période. Ces dernières années, la baisse du nombre de prêtres et de séminaristes a également été observée au niveau mondial.

    Pourtant, certains responsables de séminaires et de diocèses ont déclaré à CNA que le nombre de séminaristes en formation pour la prêtrise avait augmenté ces dernières années.

    Le père Joe Taphorn, recteur de l'école de théologie du séminaire Saint-Paul à Minneapolis, a déclaré que la classe actuelle de séminaristes de l'école est la plus importante depuis qu'il y travaille, soit près de cinq ans. 

    "Lors de la première rentrée, nous avions 77 séminaristes", a déclaré M. Taphorn à l'ANC. "Nous serons probablement un peu plus de 100 cet automne. Et c'est presque complet. Nous nous approchons de la capacité d'accueil.

    La croissance de l'école est continue. En 2021, le séminaire a connu sa plus forte augmentation d'inscriptions en une année depuis 1975, passant de 70 à 90 séminaristes. Au printemps de cette année, 16 séminaristes de l'école ont été ordonnés diacres transitoires.

    "Nous ne serons jamais le plus grand séminaire, ne serait-ce qu'en raison de nos installations", a-t-il déclaré. "Mais si nous assurons une bonne formation, si nous préparons bien nos hommes et si nous leur donnons une vision positive, cela attire les jeunes hommes. Nous continuons à susciter l'intérêt et à recevoir des visites de jeunes hommes désireux d'en savoir plus".

    Selon M. Taphorn, l'Église doit être proactive dans sa manière d'encourager les jeunes hommes à rechercher la prêtrise.

    "Nous avons besoin d'un état d'esprit qui ne soit pas celui de la retraite, mais celui de la progression", a-t-il déclaré. "Je pense que les jeunes recherchent quelque chose de plus que ce que le monde offre. Je pense qu'ils aspirent à la grandeur. En fin de compte, cela se trouve dans la sainteté et dans l'amour sacrificiel".

    Le déclin des vocations aux États-Unis pousse depuis des années les diocèses et les évêques à prendre des mesures parfois draconiennes pour remédier à la pénurie de prêtres. Une initiative majeure visant à fusionner les paroisses de l'archidiocèse de Saint-Louis est motivée en partie par la pénurie de prêtres qui se profile à l'horizon, étant donné que de plus en plus de prêtres partent à la retraite et qu'il n'y a pas assez d'ordinations pour les remplacer.

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  • L'intrépidité de la foi africaine : un antidote aux déviances occidentales ?

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    De Michael Warsaw sur le National Catholic Register :

    L'Église catholique en Afrique est une bénédiction

    La vitalité de la jeunesse et la ferveur évangélique pour la proclamation de l'Évangile, même dans un contexte de persécution intense, sont les dons de l'Afrique à l'Église d'aujourd'hui.

    11 août 2023

    Lorsque les participants se réuniront à Rome à l'occasion du Synode sur la synodalité de cet automne pour réfléchir à la manière dont l'Église catholique mondiale peut mieux communiquer l'amour salvateur de Jésus pour toute l'humanité, un vaste contraste entre les opinions des divers continents sera mis en évidence. Cette tension peut être résumée par deux questions opposées.

    La mission d'évangélisation de l'Église peut-elle être accomplie uniquement en rejetant les enseignements qui contredisent le progressisme séculier, comme l'affirment les dirigeants de la Voie synodale allemande et leurs partisans dans d'autres nations occidentales riches ?

    Ou bien cette nouvelle évangélisation ne peut-elle être accomplie que si l'Église continue sans crainte à proclamer ce qu'elle a toujours défendu, comme le déclarent collectivement les dirigeants de l'Église à travers l'Afrique ?

    Une illustration frappante de ces points de vue divergents a eu lieu en mars lors de la session de clôture de la Voie synodale d'Allemagne. Ce jour-là, l'assemblée a voté à une écrasante majorité en faveur des bénédictions de couples homosexuels, au mépris flagrant du récent avertissement du Vatican selon lequel de telles bénédictions sont inadmissibles pour la simple raison que Dieu "ne bénit pas et ne peut pas bénir le péché". Mais une voix africaine courageuse et sensée s'est néanmoins fait entendre pour s'y opposer. 

    "Les catholiques d'Afrique sont strictement opposés aux partenariats homosexuels... Je considère donc qu'il s'agit d'un sujet pour l'Église universelle", a déclaré Emeka Ani, président du Conseil pastoral fédéral pour les catholiques d'autres langues maternelles et d'autres rites, lors de l'assemblée. 

    "Les gens se tournent vers l'Afrique et je crois que c'est la raison pour laquelle le synode universel sur la synodalité rejettera ce sujet", a-t-il ajouté.

    Les dirigeants de la Voie synodale ne sont pas de cet avis. Ils font plutôt pression pour que le prochain synode donne son feu vert à leurs actions sur les bénédictions homosexuelles, l'ordination des femmes et la démocratisation de la gouvernance de l'Église, et des partisans comme le cardinal Robert McElroy de San Diego ont ouvertement exprimé l'espoir que cela facilitera la mise en œuvre des mêmes programmes dissidents aux États-Unis et dans d'autres pays.

    Le choc entre les perspectives africaines et allemandes sur ces questions n'est pas une nouveauté. 

    Lors des synodes sur la famille de 2014 et 2015, les dirigeants de l'Église africaine ont été à l'avant-garde de la riposte lorsque l'Église allemande a fait pression en faveur de ses programmes sécularisés. Après que les Africains se soient mobilisés pour défendre l'orthodoxie, le cardinal allemand Walter Kasper a grommelé qu'"ils ne devraient pas trop nous dire ce que nous devons faire" lorsqu'il s'agit de traiter des questions liées à la sexualité et au mariage. Il a également attribué la résistance africaine à l'acceptation de l'homosexualité à un "tabou" culturel plutôt qu'à une détermination collective à être fidèle aux enseignements moraux catholiques bien établis.

    Il est vrai que, même avant l'influence du christianisme, les cultures africaines préexistantes étaient attachées à une conception traditionnelle de la famille, qui incluait une forte opposition aux activités homosexuelles. Mais les fortes valeurs familiales des Africains doivent être considérées comme un atout, et non comme un handicap. 

    Nous pouvons être reconnaissants de cet aspect positif de la culture africaine, tout en reconnaissant les profonds problèmes sociaux qui continuent de prévaloir dans une grande partie de l'Afrique. Dans le domaine spécifique de l'homosexualité, les croyances culturelles traditionnelles ont parfois contribué à des politiques extrémistes dans certains pays. Ces politiques sont en contradiction avec l'enseignement de l'Église, qui respecte la dignité des personnes attirées par le même sexe et rejette toute forme de discrimination injuste à leur égard.

    Il est également vrai qu'en de nombreux endroits, un travail considérable reste à faire pour améliorer la formation des catholiques qui sont membres des Églises locales relativement jeunes du continent. 

    Cependant, ce qui est le plus frappant au sujet de la communauté africaine, ce sont deux bénédictions indéniables : leur vitalité juvénile et leur ferveur évangélique à proclamer l'Évangile, même dans le contexte d'une persécution intense et parfois mortelle. 

    Contrairement aux congrégations clairsemées et grisonnantes présentes le dimanche dans de nombreuses églises d'Allemagne et d'autres pays d'Europe occidentale, les messes des pays africains sont remplies de jeunes catholiques exubérants, désireux d'adorer Dieu avec respect au cours de leurs liturgies et de répandre l'amour de Jésus par la suite, au service des autres.

    Ici, aux États-Unis, où, contrairement à l'Allemagne, la grande majorité des dirigeants de l'Église n'ont pas adhéré aux programmes séculiers dissidents, nous pouvons être reconnaissants et inspirés par ce témoignage intrépide de la foi africaine. C'est le genre de dynamisme qui fera avancer l'Église de la manière envisagée par saint Jean-Paul II, Benoît XVI et François, le trio de papes qui se sont partagé la responsabilité d'initier l'ère de la nouvelle évangélisation inaugurée par le concile Vatican II.

    L'une des manifestations les plus inspirantes de cette nouvelle ère dans la vie de l'Église a été la Journée mondiale de la jeunesse. Comme toujours, la dernière version de l'événement, qui s'est achevée le 6 août à Lisbonne, a témoigné du fait qu'un grand nombre de jeunes du monde entier continuent d'être animés par leur rencontre sacramentelle avec Jésus-Christ. Forts de la bénédiction de nos frères et sœurs africains dans la foi, nous devrions prier pour que ce même engagement évangélique s'avère être l'esprit dominant du Synode sur la synodalité de 2023.

    Que Dieu vous bénisse !

    Michael Warsaw Michael Warsaw est président du conseil d'administration et directeur général du réseau catholique mondial EWTN et éditeur du National Catholic Register.

  • Courage, c'est moi, n'ayez pas peur... (19e dimanche du temps ordinaire)

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    "Dans l'Évangile, Jésus s'approche des disciples en marchant sur les eaux et leur dit: “Confiance, c'est moi, n'ayez pas peur!” (Mt 14,27). Aujourd'hui encore, Jésus s'adresse à vous, jeunes d'Europe, et il vous dit: n'ayez pas peur! Même si les vagues de l'égoïsme agitent avec violence la barque commune de l'Europe et si les vents de ce qu'on appelle la culture de la mort planent au-dessus de vous..., ayez courage, ne doutez pas!: le Christ, Maître du temps et de l'histoire, est toujours avec vous, prêt à tendre la main et à vous saisir, comme il le fit avec l'Apôtre Pierre, quand l'insécurité, le doute ou la crainte menacent de noyer votre enthousiasme et votre optimisme juvéniles. Vous aussi vous pouvez marcher sur les eaux sans vous enfoncer si vous gardez votre regard fixé sur Celui qui vous appelle par votre nom et qui vous dit: “Viens”. Dans les moments de difficulté, souvenez-vous toujours de ce passage de l'Évangile. N'oubliez pas qu'après la tempête vient le calme, que la douleur et l'épreuve acceptées dans la confiance en Dieu ouvrent sur une joie sereine, une liberté mûrie, sur la proclamation joyeuse que Jésus est le Maître de notre vie, l'ami fidèle, le sauveur proche et fraternel, Celui qui donne la vie et l'espérance. N'ayez pas honte de vous prosterner devant lui - comme le firent les disciples dans la barque quand il apaisa le vent - et de lui dire: “Vraiment, tu es le Fils de Dieu”."

    Homélie du Cardinal Sodano à la messe de clôture de la rencontre européenne des jeunes, Saint Jacques de Compostelle, août 1999.

  • Confiance, c'est moi; n'ayez pas peur ! (19e dimanche)

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    Du frère Jean Thomas (paroisse Marie-Anne Blondin) :

    "CONFIANCE! C'EST MOI; N'AYEZ PAS PEUR"

                Exhortant toujours ses fils et filles à la prière, le père Marie-Dominique Philippe o.p, fondateur de la Famille Saint Jean, aimait leur demander, dans la routine de leur vie, de s'arrêter pour 7 actes d'adoration journaliers. Dans l'agitation de la vie, il s'agit de trouver ou retrouver la présence du Seigneur dans le silence de notre cœur. Le prophète Élie fait l'expérience du silence de la brise légère, pour rencontrer le Seigneur (1R 19, 9-13). Alors que nous sommes invités à sortir vers le monde en attitude missionnaire, restons pleinement disciples, nous laissant former dans le silence de l'amour de Dieu.

                L'épisode de Jésus qui marche sur la mer est riche de sens. La mer a toujours symbolisé la vie présente et l'instabilité du monde. On y fait souvent l'expérience de la tempête, c'est-à-dire des tribulations et difficultés de toutes sortes. La barque en revanche représente l'Église, édifiée sur le Christ, guidée par les apôtres, mais où jamais Jésus ne doit être absent. L'absence de Jésus dans cette barque ne signifie cependant pas qu'il a abandonné ses disciples. Bien au contraire, il les attend dans l'autre rivage. Eux doivent avoir le courage des épreuves de la vie en ne comptant que sur lui. En effet, Jésus domine toutes les difficultés, il marche sur la mer.

                Il y a cependant le geste de l'apôtre Pierre, qui dans son élan va à la rencontre de Jésus en marchant sur l'eau. Il est certainement le seul disciple à avoir fait cette expérience extraordinaire. Il lui faut cependant garder le regard fixé sur le Seigneur pour marcher sur les eaux. Il ne doit pas se regarder, ni fixer l'attention sur le vent, mais sur le Seigneur. Mais, cet effort de foi lui est difficile et il s'écrie: "Seigneur, sauve-moi"! (Mt 14, 30). Voilà certainement le cri qui doit jaillir de notre détresse, lorsque nous nous enfonçons dans la mer agitée de nos péchés. Pour Pierre, ce n'est pas seulement un cri. Il lui faut s'agripper à la main du Sauveur. Sa force est celle du Christ. Avec sa seule force, il ne peut pas se relever. Il doit serrer la main de Jésus qui descend vers lui. Pierre marche sur les eaux et ne s'enfonce pas, non pas par sa propre force, mais par la grâce divine. Il faut qu'il y croie: "Homme de peu de foi! Pourquoi as-tu douté?" Le doute fait qu'il ne fixe plus son regard sur Jésus, mais se laisse submerger par la peur. Quand on a peur, on n'a plus confiance dans la Parole du Christ et on s'éloigne de lui. On court alors le risque de se noyer dans la mer de la vie.

                Le pape Benoit XVI, exhortant à la confiance envers le Seigneur, exhortait à la cultiver par la proximité envers le Seigneur. Il citait alors le grand penseur Romano Guardini qui dit: "Par la proximité, nous sommes fortifiés, par la distance, mis à l'épreuve". (Angelus du 7 août 2011). Il ajoutait: " C'est le Seigneur, avant même que nous ne le cherchions et l'appelions, qui vient vers nous, abaisse le ciel pour nous tendre la main et nous élever à sa hauteur; il attend juste que nous ayons complètement confiance en lui. Que la Vierge Marie, modèle de confiance, dispose notre cœur à entendre la voix du Seigneur, surtout lorsque nous enfonçons dans la mer agitée de nos problèmes: "Confiance! C'est moi; n'ayez pas peur".

    Frère Jean Thomas

  • Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? (19e dimanche du T.O.)

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    De l'abbé Christian Laffargue, sur son blog :

    Homme de peu de foi...

    (Mt 14, 31 – Evangile du 19e dimanche du temps ordinaire)

    ... pourquoi as-tu douté ? dit Jésus à l'apôtre Pierre, qui avait exigé du Seigneur qu'Il lui ordonne de "marcher sur les eaux" pour aller à Sa rencontre et prouver ainsi qu'Il était bien le fils de Dieu (v. 28). Les disciples avaient été effrayés de voir Jésus marcher sur la mer (le lac de Tibériade ou "mer de Galilée) venant à leur rencontre, alors que leur barque, à bonne distance de la terre, était menacée par les vagues. Il L'avait pris pour un fantôme (vv. 24-26). Confiance ! C'est moi; n'ayez pas peur ! (v. 27. On se souvient de cette exhortation du Pape Jean-Paul II – qui a fait école – le 22 octobre 1978, lors de la Messe inaugurale de son pontificat).

    Et c'est justement parce qu'il eut peur, que Pierre commença à s'enfoncer et qu'il dût crier: Seigneur, sauve-moi ! (v. 30). Tant qu'il regardait vers le Seigneur avec confiance, il marchait sur les eaux; quand il commença à quitter son regard et à se regarder marcher, il fut comme pris de vertige, et il s'enfonça. Ainsi faisons-nous, dans nos entreprises terrestres ou dans la vie de notre âme, lorsque nous quittons le regard du Seigneur qui nous éclaire, qui nous guide, qui nous donne la force de traverser les tempêtes. Aussitôt, nous nous enfonçons et nous nous trouvons en grand péril de nous perdre "corps et âme".

    Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? Car ce ne sont pas nos forces humaines qui sont la garantie de nos œuvres, mais la force de Dieu. Qu'on se souvienne de la tempête apaisée, sur la même mer de Galilée, lorsque le bateau où se trouvait les apôtres et Jésus qui dormait – ou semblait dormir – était recouvert par les vagues. Après avoir donné l'ordre au vent et à la mer de s'apaiser, Il dit aux apôtres: Pourquoi avoir eu peur, gens de peu de foi ? (Mt 8, 23-26; Mc 4, 37-40; Lc 8, 23-25). Que de tempêtes et de dangers mortels nous avons à essuyer sur les mers de nos vies et du monde ! Mais Jésus a promis de ne pas nous abandonner tant que nous restons sur la barque de Pierre, l'Eglise; tant que nous restons fidèles, les yeux tournés et fixés sur lui !

    Si Dieu veille et peut tout dans les tempêtes, s'Il est toujours là, même s'Il ne se manifeste pas pour éprouver notre foi, Il ne se rencontre et ne se révèle que dans le murmure d'une brise légère (1 Rois 19, 12 – Ière lecture). Ni dans l'ouragan, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu... L'Imitation de Jésus-Christ écrit: La vérité parle au-dedans de nous sans aucun bruit de parole (L. III: de la vie intérieure, n°2). Voilà pourquoi le démon déteste le silence, surtout dans les églises où l'on peut rencontrer Dieu dans la sainte Eucharistie. Certes, il est normal de solenniser certaines messes (dimanches et fêtes) en chantant, mais dans une "messe basse" ("lue", non chantée) l'âme se repose davantage en son Bien-aimé dont la présence pénètre lentement l'âme silencieuse et recueillie. Au contraire de ce qui sollicite les sens en permanence.

    La sainte Vierge, saint Joseph, tous les saints ont aimé le silence. Pour se taire soi-même; pour écouter le Verbe, la Parole; pour la comprendre et la laisser, lentement, nous convertir, se faire chair en nous.

    C'est à Notre-Dame, en son Assomption que nous fêterons le 15 août, que nous demanderons d'être attentifs aux choses d'en haut pour obtenir de partager sa gloire (Collecte de la Messe) et de ne pas encourir le reproche du Seigneur: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? Elle, n'a jamais douté, et a toujours cru en l'Agneau immolé et muet qui offre sa vie en sacrifice pour le salut des âmes, pour le salut du monde.