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Eglise - Page 971

  • On va tous vous exterminer, on reviendra pour vous tuer jusqu’au dernier

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    De RéinformationTV :

    « On va tous vous exterminer »
    Entretien avec Priscille des Minières, de SOS Chrétiens d’Orient, qui vient de passer neuf mois à Al Koch en Irak

    Une chrétienne sur une terre martyr

    Priscille est âgée de 23 ans. Elle a passé neuf mois en Irak. Avec plusieurs autres volontaires de l’association SOS Chrétiens d’Orient, elle a voulu soutenir ses sœurs et frères chrétiens d’Irak, victimes des bourreaux de l’Etat islamique. Priscille logeait dans une petite maison située au pied de la montagne à Al Koch. Al Koch est une « forteresse » chrétienne fondée en 640 par un ermite. Centre d’études religieuses très réputé, cette ville a été le siège patriarcal de l’Eglise d’Orient. Lorsque les combattants de Daesch sont arrivés dans la ville, plus de 15.000 habitants quittèrent en toute hâte leurs maisons pour se réfugier dans des villages voisins.

    « Vous allez vivre la même chose que nous » rapporte Priscille des Minières de SOS Chrétiens d’Orient

    « Ce sont des gens qui ont beaucoup souffert, alors quand on les voit, ils ont besoin de beaucoup parler, de raconter ce qu’ils ont vécu. Il y a souvent des pleurs ». La persécution des chrétiens là-bas, elle l’a touchée de près. Elle a vu des villages entièrement détruits, des maisons en ruines, des églises incendiées ou saccagées après le passage des « fous d’Allah », les soldats de Daesch. « Il est possible qu’un jour, en France, nous vivions la même chose. C’est d’ailleurs le message qu’ils nous livrent. … Ils m’ont dit que nous connaitrons la même chose en France ».

    « On va tous vous exterminer » : la haine contre Dieu en Irak et à Al Koch

    Priscille raconte ce jour de Noël où elle s’est rendue à Karakoch avec ses amis. C’est alors la première fois qu’elle découvre un village libéré. Les musulmans de Daesch ont laissé derrière eux, un peu partout sur les mûrs de la ville et des églises, des tags de couleurs différentes, à l’attention des chrétiens d’Irak. « Personnellement, je ne comprends pas l’arabe mais on m’a dit ce que cela signifiait : « On va tous vous exterminer, on reviendra pour vous tuer jusqu’au dernier ; on veut que coule votre sang… ».

    Priscille des Minières avoue avoir ressenti beaucoup de tristesse mais aussi l’envie de se battre pour la Vérité. « Il faut se battre, il faut continuer, ce n’est pas pour rien que nous sommes attaqués ».

    Entretien avec Armel Joubert des Ouches

  • Avortement, immigration... : quand un évêque dit la vérité sans détours ni faux-semblants

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    De François Teutsch, avocat, sur le site du Boulevard Voltaire :

    Merci, Monseigneur !

    Mais que veut cet homme ? Être lynché par la bien-pensance ? 

    Le nouvel archevêque de Strasbourg, Mgr Luc Ravel, est fils de général, polytechnicien, et ancien évêque aux armées. Voilà un homme de caractère, qui plaisait aux militaires, et qui détonne dans le milieu habituellement feutré de l’épiscopat français. Pensez donc : le successeur du très politiquement correct Mgr Grallet vient d’effectuer quelques déclarations percutantes aux Dernières Nouvelles d’Alsace. Normal, pour un militaire, direz-vous. Un peu moins pour un évêque.

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    À propos de l’avortement, ce grand tabou de la société française qui fait si peur à ses confrères, le nouveau Strasbourgeois n’y va pas par quatre chemins : « L’avortement n’est pas seulement concédé, mais promu. C’est une promotion, et ça, je ne peux pas l’accepter, pas que pour une question de foi, mais parce que j’aime la France. ».

    C’est ce qui s’appelle envoyer du lourd. En deux phrases, trois hérésies : l’avortement est encouragé, ma conviction n’est pas seulement religieuse, et c’est une question de patriotisme. Mais que veut cet homme ? Être lynché par la bien-pensance ? Il est acquis, définitivement, que la question est interdite. Exprimer son opposition à cet acte est mal, un mal objectif, qui ne peut procéder que d’une foi religieuse forcément obscure et antique. Mais pas, au grand jamais, de la raison.

    Quant à lier la chose à l’amour de la patrie, c’est carrément monstrueux. Pourtant, il ose.

    Il ose d’autant plus que, persistant dans la provocation outrancière, Mgr Ravel continue : « Les croyants musulmans le savent très bien que leur fécondité est telle qu’aujourd’hui, comment ils appellent ça ?… Le Grand Remplacement, ils vous le disent de façon très calme, très positive, “Mais de toutes façons, un jour, tout ça sera à nous”. »

    Luc Ravel est-il atteint de folie, de démagogie aiguë, de populisme incoercible ? Présente-t-il les symptômes du masochisme le plus grave ? Avec de tels propos, il pourrait bien se mettre à dos une bonne partie de son presbytérium, de la conférence épiscopale, et peut-être même d’une partie de la curie romaine. Sans compter les journalistes, les politiciens, les responsables d’associations diverses et variées et les artistes – n’oublions pas ces grandes consciences de gauche. Ces paroles pourraient lui coûter fort cher.

    Pourtant, il ne semble pas invraisemblable à tout homme de bonne volonté que l’avortement soit encouragé plutôt que toléré. Que la question relève de l’anthropologie et non de la foi. Que 220.000 avortements par an aient un effet démographique certain. Que les musulmans ne pratiquent pas – ou très peu – cet acte. Qu’ils aient, par ailleurs, beaucoup plus d’enfants que les ex-chrétiens. Que, logiquement, les deux sujets soient liés, et que le remplacement démographique, qu’il faut assimiler à un suicide français, ne soit pas une chimère.

    Un autre évêque le clame : c’est un Ghanéen, Mgr Turkson, cardinal de la sainte Église. Récemment encore, il expliquait qu’il fallait fermer le robinet de l’immigration à sa source, c’est-à-dire en Afrique. Quelques années auparavant, il avait fait scandale en diffusant une vidéo contraire à l’ordre public officiel aux cardinaux réunis à Rome, une vidéo intitulée Muslim Demographic

    Comme quoi, avec un peu de courage, beaucoup de charité et de foi, un évêque peut dire la vérité sans faux-semblant. Sans jeter l’opprobre sur ses frères en humanité, mais simplement en rappelant une réalité que seuls les Occidentaux refusent de voir. Merci, Monseigneur !

  • Le pape dit sa proximité avec les parents de Charlie Gard

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    De Radio Vatican :

    Le Pape exprime sa proximité aux parents de Charlie Gard 

    (RV) Le Pape François est intervenu une nouvelle fois dans l'affaire du petit Charlie, ce bébé de 10 mois hospitalisé à Londres pour une maladie rare, définie comme incurable par les médecins qui veulent l'euthanasie, afin de mettre un terme à ce qu'ils qualifient d'archarnement thérapeutique.

    Exprimant son «affection» et son «émotion», selon les termes du directeur de la Salle de presse, Greg Burke, le Pape «exprime sa proximité» avec les parents de Charlie Gard, et prie pour eux, «en espérant que ne soit pas négligé leur désir d'accompagner et de soigner jusqu'à la fin leur propre enfant».

    Le Pape se met donc du côté des parents dans le conflit qui les oppose aux médecins. Grâce à une collecte internationale, les parents de Charlie voudraient l'emmener aux États-Unis pour le soumettre à une thérapie expérimentale, mais l'hôpital britannique a décider de débrancher le respirateur artificiel qui le maintient en vie. La décision, pourtant approuvé par la CEDH, a toutefois été suspendue.

    Le Pape s'était déjà référé à cette affaire vendredi dernier, écrivant dans un tweet que «défendre la vie humaine, surtout quand elle est blessée par la maladie, est un engagement d'amour que Dieu confie à tout homme.»

  • Quand un journaliste de cathobel s'étonne du maintien de l'avortement dans le code pénal belge

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    A Alain Gerlache, journaliste à la RTBF, qui s'émeut de la mort de Simone Veil, Philippe Baldelli, journaliste de Cathobel (site officiel de l'Eglise de Belgique), répond...

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  • Monseigneur Vincenzo Paglia, un prélat controversé

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    Lu sur le site "Benoît-et-moi" :

    Sandro Magister consacre son billet du 9 juin à Mgr Paglia, ou plus exactement à la restructuration et à la conduite de l'Académie pontificale pour la vie et de l'Institut JP II pour les études sur le mariage et la famille, dont François lui a confié la direction.

    resurrection-pglia_lbs.jpgOn lira l'article (au titre très éloquent: "Avant même renaître, elle chancelle déjà") ICI.
    «La pensée de Paglia sur les questions liées à la vie est plutôt vacillante», 

    dit Sandro Magister, citant à ce propos un article d'Edward Pentin, que je traduis ci-dessous. C'est du moins l'opinion de plusieurs ex-membres, aujourd'hui évincés, de l'Académie que le vaticaniste américain a rencontrés, et qui témoignent leur inquiètude. Il a également interpelé le prélat lui-même, qui se défend (avec beaucoup de mauvaise foi et une faible capacité de convaincre) des critiques avancées contre lui. Il y est même question de la fresque géante ornant un mur de la cathédrale de Terni, son ex-diocèse. A l'accusation d'avoir commandé une peinture "homoérotique" où lui-même est représenté nu, il répond avec un aplomb incroyable «que l'humanité est montrée nue pour exprimer sa pauvreté radicale et qu'il est inclus dans la peinture parce qu'il a besoin de la rédemption autant que quiconque»!!! 

    D'EX-MEMBRES DE L'ACADÉMIE PONTIFICALE POUR LA VIE PRÉOCCUPÉS PAR SON COURS ACTUEL

    Un certain nombre de questions ont été soulevées à propos des actions de l'archevêque Vincenzo Paglia, que le pape François a nommé président de l'académie en août dernier.

    Edward Pentin, 
    www.ncregister.com (6 juin 2017)
    Traduction de "Benoît-et-moi" :

    * * *

    Dans les neuf mois écoulés depuis que le pape François l'a nommé président de l'Académie pontificale pour la vie, l'archevêque Vincenzo Paglia a apporté des changements importants mais controversés à l'institution.
    En novembre, le prélat italien a mis en place de nouveaux statuts qui non seulement ont mis un terme sommaire au mandat de 172 membres de l'académie (dont certains susceptibles de renouvellement), mais a également supprimé l'obligation pour les nouveaux membres de signer une déclaration promettant de défendre la vie en conformité avec le magistère de l'Église.

    L'académie pontificale, fondée par le pape saint Jean-Paul II et le professeur Jérôme Lejeune en 1994, est consacrée à la promotion de l'éthique constante de la vie de l'Église et mène des recherches sur la bioéthique et la théologie morale catholique. Au fil des années, elle a promu et développé l'enseignement de l'Église dans divers domaines de l'éthique médicale, y compris la procréation, la fécondation in vitro, la thérapie génique, l'euthanasie et l'avortement.

    Dans une interview du 19 mai à NCR, l'archevêque Paglia a vigoureusement défendu ses actions, exhortant ses détracteurs à lire ce qu'il a dit et écrit en défense de la vie, du mariage et de la famille, en particulier ses récentes conférences données aux États-Unis.

    Il a également souligné que sa nomination a eu lieu «dans le cadre de la réorganisation générale de la Curie romaine par le Saint Père» et qu'il a dû faire des ajustements logistiques à l'académie pour coopérer étroitement avec les organismes Curiaux, en particulier le nouveau Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la vie.

    Mais ses actes à la tête de l'Académie pontificale pour la vie, et avant sa nomination de l'année dernière, ont suscité de vives inquiétudes parmi plusieurs de ses anciens membres.

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  • Le prochain pape pourra-t-il se démarquer de la ligne du pontificat actuel ?

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    De Sandro Magister sur son blog "Settimo Cielo" :

    Comment François prépare la place pour son successeur

    François n'a aucun désir de passer dans l'histoire comme un pape "de transition". Ce qu'il fait, il veut que cela dure après son départ. Et pour en être certain, il institutionnalise les choses qui lui sont les plus chères, il les rend stables, en faisant seul d'avance le tirage de tous les nombres. 

    La Journée Mondiale des Pauvres est une de ses créations, officiellement institutionnalisée il y a quelques semaines.

    L'idée de Jorge Mario Bergoglio selon laquelle l'Église est comme un «hôpital de campagne» se traduira chaque année dès maintenant, en novembre, par une célébration des œuvres de miséricorde pour les affamés, ceux qui sont nus, sans-abris, étrangers, ou en prison.

    Avec le pape, ce pape qui, à Rome, mangera avec des centaines de pauvres, il sera difficile pour un de ses successeurs de ne pas faire de même. Le pape François conduira la répétition générale à Bologne le 1er octobre prochain, où le programme de la visite prévoit déjà qu'à midi, le pape sera "à déjeuner avec les pauvres à la basilique de San Petronio".

    Ensuite, il y a les «Scholas Occurrentes», un réseau d'écoles qui, né à Buenos Aires lorsque Bergoglio était archevêque de cette ville, relie plus de 400 000 instituts dans le monde entier, peu importe qu'ils soient catholiques ou laïcs.

    Il n'y a rien de religieux dans les réunions de ces écoles; les mots et les concepts qui président sont le «dialogue», l'«écoute», la «rencontre», les «ponts», la «paix», l'«intégration». Et en parcourant même les nombreuses communications que François a adressées aux «Scholas», le silence sur le Dieu chrétien, sur Jésus et l'Evangile, est pratiquement sépulcral.

    Mais en dépit de cela, le pape a érigé les «Scholas Occurrentes» en tant que «pieuse fondation» de droit pontifical, accueille leurs conférences mondiales au Vatican et, il y a trois semaines, le 9 juin, a inauguré un bureau pour eux au sein du Palais pontifical, ce qui rendra la tâche plus compliquée pour les déloger dans le futur.

    Le tournant n'est pas de peu d'importance. Pendant des siècles, les écoles de la Société de Jésus ont été le phare de l'éducation catholique. Alors que ces «Scholas» si chères au pape jésuite innovent davantage par de fréquents matchs de football «pour la paix» qu'il parraine avec, à ses côtés, Maradona, Messi ou Ronaldinho, ainsi que par la rencontre bizarre qui s'est déroulée il y a un an sur le ring à Las Vegas - également convoquée par le pape sous la bannière du dialogue - entre un boxeur catholique et un boxeur musulman, et qui ont tous deux été reçus à Sainte Marthe après que le musulman, qui a perdu au classement au sixième round, a pu quitter l'hôpital .

    Dans le domaine politique, la même chose se passe. Il ne se passe pas un an sans que François ne convoque autour de lui une réunion mondiale de ce qu'il appelle les «mouvements populaires».

    Ce réseau de mouvements n'existait pas avant lui, loin de là. C'est une autre de ses inventions. Il en a confié la sélection à un ami syndicaliste argentin, Juan Grabois, qui va les pêcher chaque fois parmi les irréductibles lors de rassemblements historiques anticapitalistes et anti-mondialistes de Seattle et de Porto Alegre, avec l'accompagnement de groupes indigènistes et environnementalistes, avec des invités éminents comme le président bolivien Evo Morales, en qualité de cultivateur de coca, ou l'ancien président de l'Uruguay José "Pepe" Mujica, au passé de guérillero, qui s'est maintenant retiré pour mener une vie frugale dans une ferme.

    Lors de ces rassemblements, José Bergoglio prononce à chaque fois des discours ardents de trente pages et plus, qui constituent la quintessence de sa vision politique générale, qui prend appui sur le peuple vu comme une «catégorie mystique» appelée à racheter le monde.

    Il y a eu quatre convocations jusqu'à présent: la première à Rome en 2014, la seconde en Bolivie en 2015, la troisième à Rome en 2016, la quatrième - à l'échelle régionale - à Modesto aux États-Unis en février dernier, avec le pape les rejoignant cette fois par vidéoconférence. D'autres suivront.

    Mais ce n'est pas tout. A l'intention de son successeur, François a pris encore plus les devants. Ainsi a-t-il congédié tous les membres de l'Académie Pontificale pour la Vie et en a-t-il nommé de nouveaux. Avec la différence qu'auparavant ils étaient totalement unis contre l'avortement, la procréation artificielle et l'euthanasie, mais qu'aujourd'hui il n'en va plus de même, chaque membre de l'Académie pensant à sa manière. Tout cela parce que c'est le dialogue qui doit être placé en premier lieu.

    __________

    Ce commentaire a été publié dans "L'Espresso" no. 26 de 2017, sur les kiosques le 2 juillet, sur la page d'opinion intitulée "Settimo Cielo" confiée à Sandro Magister.

  • Rome : la "normalisation" suit son cours : le cardinal Muller évincé

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    Les positions du cardinal Müller étaient-elles trop proches de celles du pontife précédent ? Il avait en tout cas pris des risques, notamment en condamnant les interprétations "libérales" d'Amoris Laetitia que, de son côté, le pape François ne semble pas désavouer...

    Lu sur zenit.org (Anne Kurian) :

    Doctrine de la foi : le pape ne renouvelle pas le mandat du cardinal Müller

     
    Card. Müller - Zenit - HSM

    Card. Müller - Zenit - HSM

    Au terme de cinq années à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), le pape François a décidé de ne pas renouveler le mandat du cardinal allemand Gerhard Ludwig Müller, 69 ans, qui doit prendre fin le 2 juillet 2017. C’est ce qu’a indiqué le Saint-Siège le 1er juillet.

    « Le Saint-Père a remercié son Eminence le cardinal Gerhard Ludwig Müller à la conclusion de son mandat quinquennal de préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et de président de la Commission pontificale “Ecclesia Dei”, de la Commission biblique et de la Commission théologique internationale », peut-on lire dans un communiqué publié par le Bureau de presse.

    Nommé préfet du dicastère par Benoît XVI le 2 juillet 2012, le théologien allemand avait été créé cardinal par le pape François lors du consistoire du 22 février 2014. Son départ avant l’âge de la retraite canonique fait couler beaucoup d’encre, alors que les anciens préfets étaient tous restés à ce poste au moins jusqu’à leurs 75 ans.

    Mons.-Ladaria-740x493-k3RD-U11003453314378UlC-1024x576@LaStampa.it.jpgLe pape a nommé pour lui succéder Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer, jésuite espagnol, qui était secrétaire de la congrégation romaine depuis 2008. Par cette décision, il favorise l’arrivée de nouvelles compétences pour compléter le personnel.

    L’initiative intervient aussi quelques mois après la démission de l’Irlandaise Marie Collins de la Commission pontificale pour la protection des mineurs (PCPM). Dans sa lettre de démission au pape, Marie Collins exprimait sa frustration face au manque de coopération de certains dicastères. Elle regrettait « des reculs constants » dus à la « résistance » de « certains membres de la Curie vaticane ». Certains y ont vu en filigrane une critique de la bureaucratie lourde de la CDF.

    Après son départ, le cardinal Müller devrait se retirer sans occuper d’autre charge au sein de la curie.

    Né à Mayence le 31 décembre 1947, ordonné prêtre pour le diocèse de Mayence en 1978, le cardinal Müller a été évêque de Ratisbonne de 2002 à 2012, et il avait accueilli Benoît XVI lors de son voyage dans sa patrie en septembre 2006.

    Sa thèse de théologie a porté, en 1977, sur le théologien protestant allemand anti-nazi Dietrich Bonhöffer. Il a enseigné la théologie dogmatique à l’université de Munich à partir de 1986. Il est l’auteur de quelque 400 écrits en théologie dogmatique, sur l’œcuménisme, la Révélation, l’herméneutique, le sacerdoce et le diaconat.

    Au sein de la Conférence épiscopale allemande, il a été responsable de la Commission œcuménique, vice-président de l’Association des Eglises chrétiennes et premier président de la Société pour la promotion des Eglises orientales de Ratisbonne.

    C’est un ami personnel de Benoît XVI : il a été choisi comme l’éditeur des Œuvres complètes – « Opera Omnia » – de Joseph Ratzinger-Benoît XVI. Il a aussi été étudiant – et ami – du p. Gustavo Gutierrez, le « père » de la théologie de la Libération, en Amérique latine.

  • La popularité du pape, un écran de fumée qui dissimulerait des réalités moins reluisantes ?

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    D'Olivier Bonnel sur le site de rfi.fr ("Les voix du monde") :

    L’inculpation du cardinal Pell, un mauvais coup pour le pape François

    L’inculpation du cardinal Pell, secrétaire à l’économie du Vatican dans des affaires d’abus sexuels en Australie est une véritable bombe pour le pape François. Le souverain pontife a accordé un congé au cardinal australien pour qu’il puisse se défendre devant la justice de son pays. Cet épisode inédit montre que le pape François entre dans une véritable zone de turbulences et joue une partie de la crédibilité de ses réformes au Vatican.

    Jamais un cardinal aussi haut placé n’avait directement été inculpé dans des affaires de crime sexuel. C’est un véritable coup dur pour le pape François qui avait mis toute sa confiance dans l’Australien, un homme réputé pour sa poigne et qu’il avait fait venir au Vatican en 2014. Pell est le véritable architecte des réformes économiques lancées par le pontife argentin. Il a accéléré notamment les efforts de transparence du IOR, la banque du Vatican, en assainissant les comptes. Le cardinal Pell est rappelons-le aussi un des membres du C9, ce conseil des cardinaux chargé d’aider le pape dans sa réforme de la Curie et qu’il consulte très régulièrement. Avec la mise en congé du cardinal Pell, c’est tout l’édifice de la réforme financière du Vatican qui tremble.

    L’archevêque de Bamako, Jean Zerbo, accusé de fraude fiscale

    La polémique qui concerne l’Eglise malienne avec à sa tête l’archevêque de Bamako, accusé de posséder des comptes en Suisse et d’y avoir déposé 12 millions d’euros, n’améliore pas la situation. Un temps annoncé absent à Rome, Mgr Zerbo a pourtant bien reçu la barrette cardinalice des mains du pape, mais on a senti le Vatican gêné : au dernier moment, Jean Zerbo, qui devait remercier le pape au nom des nouveaux cardinaux a été remplacé par son homologue de Barcelone, comme si on ne souhaitait pas trop le mettre en avant. Le pape a fermé les yeux malgré tout sur ces accusations, préférant honorer un homme reconnu pour son dialogue avec les autres religions.

    Un pape prisonnier de ses réformes

    Beaucoup commencent à se demander si le pape ne serait pas prisonnier de ses propres réformes. Comment ce pape argentin, élu pour réformer l’Eglise et la Curie met-il sa confiance dans des hommes dont la réputation est parfois sulfureuse ? Lui, le pape jésuite, censé savoir discerner, serait-il mal conseillé ? Le pape aurait pu laisser Georges Pell prendre sa retraite à 75 ans, l’an dernier, mais lui a toujours maintenu sa confiance, malgré les accusations déjà anciennes qui pesaient sur lui.

    Une chose étonne : François est populaire à l’extérieur et l’est de moins en moins à l’intérieur, derrière les hauts murs du Vatican. Il prône la tolérance zéro envers les comportements inadmissibles de certains ecclésiastiques et appelle sans cesse à l’exemplarité, mais peine à faire le ménage chez lui.

    Il y a quelques jours, la gendarmerie vaticane a arrêté un haut prélat lors d’une soirée gay où circulait de la drogue, soirée organisée dans un appartement du Vatican à un jet de pierre de la résidence du pape ! Le pape semble impuissant à endiguer ce qui a pourtant poussé son successeur à démissionner. On a parlé du cardinal Pell, on pourrait citer aussi le cardinal Muller, à la tête de la doctrine de la foi, accusé de ne pas coopérer avec la commission de protection des mineurs, ce qui a conduit à la démission de plusieurs de ses membres.

    Quant à Vini Ganimara, il n'hésite pas à évoquer "une stratégie du chaos sur fond de scandales"...

  • Pour le cardinal Turkson, il faut fermer le robinet de l'immigration

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    Lu sur le site de la Libre :

    Vatican: un cardinal souhaite que l'on "ferme le robinet" de l'immigration

    Le cardinal ghanéen Peter Turkson, qui préside un vaste ministère du Vatican, juge souhaitable de "fermer le robinet" de l'immigration en provenance d'Afrique et de se concentrer sur les pays d'origine des migrants, a-t-il expliqué vendredi à des journalistes. Interrogé sur la menace de l'Italie de bloquer l'entrée de ses ports aux bateaux transportant des migrants secourus en Méditerranée faute de solidarité européenne, il a estimé que "le reste de l'Europe ne joue pas son rôle".

    Mais selon le cardinal, "la décision des Italiens est interne à l'Europe" et "on ne peut pas s'occuper de ces questions seulement en Europe".

    "Le grand problème est de traiter cette question à la source par l'angle du développement, faire en sorte que les gens n'arrivent plus ainsi en Europe", souligne le cardinal ghanéen.

    "C'est comme un robinet avec l'eau qui s'écoule: il ne faut pas juste sécher, mais fermer le robinet", tranche-t-il, en jugeant que la grande majorité des pays africains ne sont pas des zones de guerre d'où les populations doivent absolument fuir. "A mon avis, on peut changer les choses, maintenir les jeunes sur place".

    Cette prise de position n'est pas contradictoire avec la notion chrétienne d'agir en "bon samaritain" avec les personnes en difficulté et en souffrance, nuance cependant le cardinal, très favorable à l'initiative de "couloirs humanitaires" pour accueillir des réfugiés, menée par l'organisation catholique Sant'Egidio.

    Le "dicastère" (ministère) du développement humain intégral, présidé par le cardinal Turkson, est né le 1er janvier. Fruit de la fusion de quatre anciens services, il est chargé notamment des questions de justice, de paix, d'environnement, de santé, d'aide humanitaire, mais aussi de migrations. Ce dernier dossier est toutefois sous l'autorité directe du pape François.

     
  • Le ministre de l'Economie du Vatican inculpé en Australie pour pédophilie

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    Lu dans le « Figaro » :

    « Le cardinal George Pell, argentier du Vatican, fait l'objet d'une enquête de la police sur des accusations de pédophilie, qu'il dément catégoriquement. Âgé de 76 ans, il est le plus éminent ecclésiastique mis en cause dans une telle affaire. Il a été inculpé jeudi d'abus sexuels et est convoqué le 18 juillet devant un tribunal australien.

    Le cardinal australien George Pell a été inculpé jeudi en Australie pour de multiples sévices sexuels. Contrairement à ce que les premiers éléments communiqués ont laissé croire, cette inculpation ne concerne pas explicitement des sévices commis sur des enfants. Plus haut représentant de l'Église catholique en Australie, le prélat de 76 ans est aussi le numéro trois du Saint-Siège, dont il est le ministre de l'Économie depuis 2014. Il est visé depuis 2016 par une enquête liée à ces accusations, qu'il dément catégoriquement depuis. Il avait été interrogé à Rome par la police australienne en octobre.

    «La police de l'État de Victoria a inculpé George Pell pour des délits d'agressions sexuelles anciennes», a déclaré à la presse le commissaire adjoint de la police, ajoutant qu'«il y a de nombreux plaignants liés à ces accusations». L'officier n'a donné aucune précision sur les faits précis pour lesquels le cardinal est inculpé. Il n'a pas non plus répondu aux questions des journalistes, soulignant la nécessité de préserver l'intégrité de la procédure judiciaire.

    «J'ai hâte d'avoir enfin l'occasion d'aller devant un tribunal»

    George Pell est convoqué le 18 juillet devant le tribunal de première instance de Melbourne pour y être entendu. «Je suis innocent, ces accusations sont fausses», a par la suite déclaré George Pell devant la presse, avant d'annoncer son intention de rentrer dans son pays. «J'ai hâte d'avoir enfin l'occasion d'aller devant un tribunal», a-t-il affirmé. «L'idée même d'abus sexuel m'est odieuse», a-t-il déclaré, en dénonçant une entreprise «sans relâche de démolition» de son image durant l'enquête. «J'ai toujours été complétement cohérent et clair dans mon rejet total de ces allégations.» «La procédure de justice m'offre désormais l'occasion de blanchir mon nom et de revenir ici à Rome pour travailler», a-t-il conclu.

    Le cardinal George Pell lors de sa prise de parole devant la presse, jeudi à Rome.

    Le Vatican a indiqué avoir accepté «le congé» réclamé par le cardinal australien George Pell, sans exiger sa démission. Dans un communiqué soulignant «l'honnêteté» et «le dévouement énergique» du cardinal, le Vatican précise que le pape François a été informé de la demande exprimée par le cardinal australien et qu'en l'absence de ce dernier, le Secrétariat à l'Économie du Saint-Siège continuera à fonctionner normalement.

    Des faits qui remontent aux années 1970 et 1980

    Les accusations ont été révélées durant l'été 2016, après la diffusion partielle d'un rapport de police par ABC. «C'est une affaire sur laquelle nous avons enquêté et sur laquelle nous enquêtons toujours», avait alors confirmé le commissaire principal de la police de l'État de Victoria. La chaîne australienne indiquait avoir obtenu huit procès-verbaux d'auditions de plaignants, de témoins et de proches, relatifs aux allégations portées contre le cardinal. L'enquête policière portait, entre autres, sur des accusations émanant de deux hommes, aujourd'hui âgés d'une quarantaine d'années, qui affirment avoir été victimes d'attouchements de la part du cardinal à l'été 1978-79. Un autre témoignage évoquait une scène lors de laquelle George Pell se serait montré nu devant trois garçons de huit à 10 ans, dans un vestiaire d'un club de surf de Torquay, pendant l'été 1986-1987.

    Quelques mois avant ces révélations, George Pell avait longuement témoigné par visioconférence depuis Rome devant une commission d'enquête royale australienne. Celle-ci s'intéressait à la façon dont l'Église australienne avait réagi aux accusations de pédophilie visant des prêtres, datant pour la plupart des années 1970. Entendu trois fois dans ce cadre, le cardinal avait démenti en avoir eu connaissance tout en reconnaissant que l'Eglise catholique avait «failli» et avait connu une période «de crimes et de dissimulations».

    Deux des plaignants «ravis»

    Ordonné prêtre en 1966 à Rome, avant de revenir en Australie en 1971 où il avait gravi les échelons de la hiérarchie catholique, George Pell a été nommé archevêque de Melbourne en 1996, puis de Sydney en 2001. Il avait été accusé en 2002 d'abus sexuels pour des faits présumés très anciens mais avait été innocenté par la suite. Il avait été choisi en 2014 par le pape François pour mettre davantage de transparence dans les finances du Vatican.

    » Lire aussi - Le pape François crée un «ministère des Finances» au Vatican

    L'avocat de deux hommes qui ont porté plainte contre Mgr Pell a affirmé que ses deux clients, qui souhaitent conserver l'anonymat, étaient «ravis». «Cela a été très dur pour eux d'oser sortir du rang», a déclaré Ingrid Irwin au Melbourne Herald Sun. «Accuser quelqu'un qui, pour certains, n'est autre que l'adjoint de Dieu leur a créé beaucoup de problèmes.»

    L'annonce de cette inculpation coïncide avec la fin de la commission d'enquête devant laquelle le cardinal avait témoigné, qui avait commencé ses travaux en 2013. Les témoignages de milliers de victimes ont été recueillis dans ce cadre. L'avocate présidant ces travaux, Gail Furness, avait annoncé en février que 4444 faits de pédophilie avaient été signalés aux autorités de l'Église australienne et qu'entre 1950 et 2010, et que «7% des prêtres étaient des auteurs présumés» d'abus sexuels sur des enfants.

    Ref. Le ministre de l'Economie du Vatican inculpé en Australie pour pédophilie

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  • Comment le pape François choisit-il ses cardinaux ?

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    Depuis le 28 juin 2017, après la création de 5 nouveaux cardinaux, le Collège cardinalice compte 225 cardinaux, dont 121 cardinaux électeurs et 104 cardinaux non électeurs. En quatre ans de règne, le pape actuel a déjà créé 61 cardinaux dont 49 électeurs en cas de conclave, soit presqu’autant que Benoît XVI (53 électeurs) pour toute la durée de son pontificat (2005-2013) : le rythme de ces nominations (quatre consistoires en quatre ans) et les désignations faites dénotent la volonté de François de renouveler le visage de l’Eglise en choisissant ses créatures aux périphéries des terres catholiques. Lu dans le « Figaro », sous la plume de Jean-Marie Guénois :  

    « Le pape François procède mercredi à la nomination de sa quatrième promotion de nouveaux cardinaux. Depuis le début de son pontificat, il aura déjà nommé 61 cardinaux.

    Qu’est-ce qu’un cardinal ?

    Un cardinal est nommé à vie. Sa seule «retraite» arrive à … 80 ans quand il perd le droit d'élire le pape, une responsabilité pour laquelle il a été précisément choisi. Mais une fonction qui peut aussi le conduire à être lui-même élu Pape, puisque les cardinaux élisent le Pape parmi eux!

    Le droit de l'Église prévoit le chiffre idéal de 120 cardinaux pour réunir un «conclave» chargé d'élire le Pape. Un «conclave», c'est la réunion des cardinaux de moins de 80 ans enfermés sous clés «cum clave» dans la chapelle Sixtine du Vatican jusqu'à ce qu'ils s'accordent - à une majorité des deux tiers - sur un seul nom. S'il accepte - car il peut refuser -, le cardinal élu par ses pairs devient alors Pape.

    Ces deux critères (120 cardinaux et la limite d'âge de 80 ans pour élire le Pape), cumulé à l'inévitable vieillissement des cardinaux, impose au Pape régnant, comme un réservoir de compétences qui se viderait, de veiller à nommer régulièrement des cardinaux pour que le quorum idéal de 120 du conclave soit respecté.

    D'où les «consistoires» comme celui du 28 juin 2017, une grande cérémonie à Rome où le Pape nomme ses nouveaux cardinaux. Dans le langage ecclésial, on dit que le Pape «crée» de nouveaux cardinaux. Il leur remet en particulier et symboliquement, «la barrette», un petit chapeau rouge et carré de cardinal. Cette couleur signifiant qu'ils sont prêts à mourir en martyr pour la foi catholique.

    Comment le pape choisit-il ses cardinaux ?

     Depuis qu'il a été élu, le 13 mars 2013, le pape François a ainsi organisé quatre consistoires. Donc un par an. Et à ce jour, il aura créé 61 cardinaux dont 49 électeurs, âgés de moins de 80 ans.

    Mais comment le pape choisit ces hommes en rouges? Avant François, le critère était simple: les cardinaux étaient sélectionnés parmi ceux qui occupaient les responsabilités les plus importantes dans l'Église catholique. Au Vatican tout d'abord, parmi «les chefs de dicastères» c'est-à-dire les ministres, une bonne vingtaine de postes. Ensuite, parmi les archevêques, c'est-à-dire les titulaires des diocèses les plus importants. En France: Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux. On parlait d'ailleurs de «sièges cardinalices». Et c'est le Pape qui nommait des évêques à ce poste.

    Depuis François, le critère de sélection a totalement changé, parce qu'il veut lutter contre la prédominance des Italiens et contre le carriérisme ecclésiastique. Il suffit de penser que les cardinaux italiens sont encore aujourd'hui 45, sur un total de 225 cardinaux. Et 24 cardinaux électeurs sur un total de 121 électeurs…

    Dans sa sélection de cardinaux, François lutte contre une autre distorsion également issue de l'histoire de l'Église: la prédominance européenne. Ainsi sur les actuels 121 cardinaux-électeurs, 53 viennent d'Europe (soit 44%), 17 d'Amérique latine (14%), 15 d'Afrique (12,5%), 15 d'Asie (12,5%), 17 d'Amérique du Nord y compris le Mexique (14%), et 4 d'Océanie (3%). En cas de conclave immédiat, la France, avec cinq cardinaux électeurs, serait par exemple le troisième pays le plus représenté, derrière l'Italie (24) et les États-Unis (10). C'est pourquoi le pape nomme des cardinaux plutôt non-européens ou qui pèsent peu sur la scène ecclésiale.

    Enfin, une fois passé le critère géographique, le critère décisif du pape François pour choisir ses hommes parmi les 2 500 évêques actifs, ce n'est pas la science théologique doctorale ou le rayonnement politique ou mondain de tel ou tel évêque, mais son expérience concrète des réalités de terrains, en particulier auprès des plus pauvres.

    Ce qui change radicalement la structure actuelle du sénat de l'Église car les cardinaux sont électeurs du Pape mais aussi ses conseillers privilégiés. Ce sénat de l'Église présente ainsi de moins en moins le visage de princes de l'Église et de plus en plus d'«d'humbles serviteurs», comme le veut le pape François. Un profil de pasteurs de terrain, proches des gens, pas sélectionnés sur le critère universitaire ou intellectuel qui, tôt ou tard, déterminera le style du successeur de François. Ce dernier vit sa quatre-vingtième année et sa cinquième année de pontificat. Il a déjà dit à plusieurs reprises qu'il suivrait l'exemple de la renonciation ouvert par Benoît XVI qui a quitté sa charge à 85 ans en février 2013.

    Ref. Comment le pape François choisit-il ses cardinaux ?

    JPSC

  • Après l’Académie pour la vie, l’Institut pour la famille change lui aussi de visage…

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    Lu sur « diakonos.be »:

    pagliafrancis.jpgTriés sur le volet les uns après les autres, les nouveaux membres de l’Académie pontificale pour la vie nommés le 13 juin par le pape François réservent chaque jour leur lot de surprise.

    Mais l’institut voisin Jean-Paul II d’études sur le mariage et la famille, lui aussi confié par le pape aux bons soins de Mgr Vincenzo Paglia, se prépare à suivre la même direction.

    *

    A l’Académie pontificale pour la vie, ce qui a fait grand bruit c’est surtout la nomination du théologien moraliste anglican Nigel Biggar, un défenseur de l’avortement « jusqu’à 18 semaines après la conception ».

    Interpellé par Vatican Insider, Mgr Paglia a tenté de justifier cette nomination en assurant que M. Biggar – à part les mots échangés en 2011 avec le philosophe et pro-avortement fervent Peter Singer – « n’a jamais rien écrit au sujet de l’avortement » tandis qu’en ce qui concerne la fin de vie « il a une position qui concorde en tous points avec celle de l’Eglise catholique ».

    Il n’a pas fallu longtemps pour découvrir que ces deux affirmations ne correspondaient pas à la vérité et que M. Bigar a exposé ses positions libérales en matière d’avortement dans un article de 2015 publié dans le « Journal of Medical Ethics » et au sujet de l’euthanasie dans son livre de 2004 « Aiming to kill. The ethics of suicide and euthanasia ».

    Certains nouveaux membres se sont également distingués par leurs positions très éloignées dans celle de l’Eglise :

    • La Suédoise Katarina Le Blanc, du Karolinska Institutet de Stockholm qui utilise des cellules souches extraites d’embryons humains fécondés in vitro ;
    • Le Japonais et prix Nobel Shinya Yamanaka qui, bien qu’il soit célèbre pour avoir produit artificiellement des cellules souches pluripotentes, n’exclut en rien de poursuivre les recherches sur l’utilisation des cellules embryonnaires humaines et explique pourquoi dans un article publié dans la revue scientifique « Cell & Stem Cell » ;
    • Le Juif Israélien Avraham Steinberg qui admet dans certains cas l’avortement et la destruction des embryons à usage scientifique ;
    • L’italien Maurizio Chiodi, théologien moraliste de premier plan qui, dans son livre « Etica della vita », admet la procréation artificielle pour autant qu’il y ait une « intention de génération ».

    *

    Entretemps, comme dans le cas de l’Académie, l’Institut pontifical Jean-Paul II d’études sur le mariage et la famille va lui aussi recevoir de nouveaux statuts qui entreront rapidement en vigueur grâce à un chirographe du pape François.

    L’institut changera de nom, il ne portera plus le nom du pape qui l’a fondé mais s’appellera désormais « Institut de sciences de la famille » ou quelque chose de similaire et sera intégré à l’Université pontificale du Latran sous l’autorité de son actuel recteur, Mgr Enrico dal Covolo.

    Les instigateurs de cette nouvelle ligne justifient cette perte d’autonomie de l’institut par la volonté de renforcer la valeur des titres de licence en théologie morale, de doctorat et de master qu’elle décerne et d’élargir son offre d’enseignement en l’intégrant avec celle de l’université ainsi que dans le but d’élargir sa dimension internationale.

    Mais mis à part le fait que l’Institut Jean-Paul II dispose déjà de nombreux sièges propres en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique et en Australie, la première conséquence pratique de ce changement sera que son corps enseignant pourra être remodelé à volonté, en y transférant de nouveaux professeurs et de nouveaux experts depuis l’Université du Latran et d’autres universités, pontificales ou non.

    Et ceci suffit à contourner la protection mise en place par les professeurs actuels, dans leur immense majorité résolus à poursuivre la ligne du fondateur de l’institut, le pape Karol Wojtyla, et de ses trois premiers présidents : Carlo Caffarra, Angelo Scola et Livio Melina. Ce dernier a été démis l’été dernier et remplacé par le théologien milanais Pierangelo Sequeri dans la foulée de la nomination de Mgr Paglia au titre de Grand Chancelier de l’institut.  De Mgr Scola, devenu cardinal et archevêque de Milan, nous savons qu’il fut le grand vaincu face à Jorge Mario Bergoglio lors du conclave de 2013.  Quant à Mgr Caffarra, lui aussi devenu cardinal et aujourd’hui archevêque émérite de Bologne, sa liberté de parole face au pape François est célèbre : il s’agit de l’un des quatre cardinaux qui lui ont demandé publiquement de faire la clarté sur les « dubia » suscités par son magistère personnel en matière de mariage et de famille et qui lui ont récemment écrit pour être reçus en audience.  Dans les deux cas sans que le pape ne daigne leur répondre.

    On trouve un exemple de la ligne « wojtylienne » à laquelle continuent à rester fidèles les professeurs issus de la gestion précédente de l’institut dans le « Vademecum » sur l’interprétation d’Amoris laetitia édité par les professeurs José Granados, Stephan Kampowski et Juan José Pérez-Soba, en pleine continuité avec le magistère précédent de l’Eglise.

    Les changements de camp sont cependant nombreux. Le plus marquant étant celui de Gilfredo Marengo, professeur d’anthropologie théologique dans l’institut depuis 2013.  C’était l’un des disciples préférés de Mgr Scola quand ce dernier était président et même par la suite, alors qu’aujourd’hui il se retrouve sur la rive opposée avec Mgr Paglia.  Ce n’est pas un hasard si c’est justement à ce Mgr Marengo qu’on a confié la charge de coordonner la commission – dont font partie l’actuel président de l’institut, Mgr Sequeri – qui devrait ouvrir la voie à une réinterprétation de l’encyclique Humanae vitae de Paul VI sur la contraception à la lumière d’Amoris laetitia.

    Il reste à voir ce qu’il adviendra des sièges périphériques de l’institut, eux aussi peu disposés à se soumettre à la nouvelle orientation. La plus puissante étant celle de Washington, avec un corps enseignant aguerri, bien campé sur la ligne « wojtylienne », bien financé par les Chevaliers de Colomb et dont le chef suprême, Carl Anderson, en est également professeur et vice-président.

    *

    Dans tous les cas, les élèves et les professeurs de l’Institut Jean-Paul II toujours en place continuent à aller de l’avant sans en démordre.

    Dans le prochain numéro de la revue de l’institut, « Anthropotes », paraîtra un article d’un doctorant de Milan, Alberto Frigerio, qui critique de fond en compte l’ouvrage « Amoris laetitia : une volte-face pour la théologie morale » rédigé par Stephan Goertz et Caroline Witting édité en Italie par San Paolo, un livre qui défend les positions les plus avancées de la théologie allemande.

    Et c’est justement avec le plus connu des théologiens moraux d’Allemagne, Eberhard Schockenhoff – auteur d’un récent essai sur « Stimmen der Zeit » qui a fait beaucoup de bruit – que Livio Melina, l’avant-dernier président de l’institut, a croisé le fer pendant un colloque à Nysa en Silésie rassemblant une centaine de théologien moralistes polonais en présence des deux évêques auxiliaires de Poznan et de Lublin.

    Schockenhoff fait autorité non seulement en Allemagne mais également à l’étranger. C’est justement lui que les conférences épiscopales du Danemark, de Finlande, d’Islande, de Norvège et de Suède ont souhaité entendre lors d’une journée d’étude consacrée Amoris laetitia qui s’est déroulée à Hambourg il y a deux mois.

    Mais Mgr Melina a contredit point par point les positions du théologien allemand, montrant l’absence de fondement du présumé « changement de paradigme » que beaucoup associent au magistère du pape François. Et les évêques de Pologne, dans leur lignes directrices pour l’application d’Amoris laetitia, sont complètement d’accord avec lui.

    La conférence de Mgr Melina, prononcée le 12 juin dernier, sera elle aussi publiée dans le prochain numéro d’« Anthropotes » sous le titre suivant : « Les défis d’Amoris laetitia pour un théologien moraliste ».

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

     

    Ref. Après l’Académie pour la vie, l’Institut pour la famille change lui aussi de visage

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