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Eglise - Page 975

  • Le message du pape pour la Journée des Pauvres (19 novembre 2017)

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    Journée des pauvres: texte complet du message du pape François

    «N’aimons pas en paroles, mais par des actes»

    « N’aimons pas en paroles, mais par des actes »: ce verset de saint Jean forme le titre du message du pape François pour la première Journée mondiale des pauvres, fixée par « Misericordia et Misera » au 33ème Dimanche du Temps Ordinaire, et qui sera donc célébrée le 19 novembre 2017: « Accueillons-les comme des hôtes privilégiés à notre table. »

    Ce message est publié par le pape, il le souligne, ce 13 juin 2017, en la mémoire liturgique du grand docteur de l’Eglise franciscain, ami des pauvres, saint Antoine de Padoue (1195-1231) – de Lisbonne, pour les Portugais.

    Le pape invite à faire précéder le 19 novembre par une semaine faite « de nombreux moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète ».

    AB

    Message du pape François:

    N’aimons pas en paroles, mais par des actes

    1.« Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, par des actes et en vérité » (1 Jn 3, 18). Ces paroles de l’apôtre Jean expriment un impératif dont aucun chrétien ne peut faire abstraction. La gravité avec laquelle le ‘‘disciple bien-aimé’’ transmet, jusqu’à nos jours, le commandement de Jésus s’accentue encore davantage par l’opposition qu’elle révèle entre les paroles vides qui sont souvent sur nos lèvres et les actes concrets auxquels nous sommes au contraire appelés à nous mesurer. L’amour n’admet pas d’alibi : celui qui entend aimer comme Jésus a aimé doit faire sien son exemple ; surtout quand on est appelé à aimer les pauvres. La façon d’aimer du Fils de Dieu, par ailleurs, est bien connue, et Jean le rappelle clairement. Elle se fonde sur deux pierres angulaires : Dieu a aimé le premier (cf. 1 Jn 4, 10.19) ; et il a aimé en se donnant tout entier, y compris sa propre vie (cf. 1 Jn 3, 16).

    Un tel amour ne peut rester sans réponse. Même donné de manière unilatérale, c’est-à-dire sans rien demander en échange, il enflamme cependant tellement le cœur que n’importe qui se sent porté à y répondre malgré ses propres limites et péchés. Et cela est possible si la grâce de Dieu, sa charité miséricordieuse sont accueillies, autant que possible, dans notre cœur, de façon à stimuler notre volonté ainsi que nos affections à l’amour envers Dieu lui-même et envers le prochain. De cette façon, la miséricorde qui jaillit, pour ainsi dire, du cœur de la Trinité peut arriver à mettre en mouvement notre vie et créer de la compassion et des œuvres de miséricorde en faveur des frères et des sœurs qui sont dans le besoin.

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  • Deux prêtres ordonnés à Namur dimanche prochain

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    De Christine Bolinne sur le site du diocèse de Namur :

     
    Dimanche, à la cathédrale, Gianpaolo et Stany seront ordonnés prêtre

    Ce dimanche 18 juin, Stany Fernandes et Gianpaolo Cesareo seront ordonnés prêtres par Mgr Vancottem. Stany, originaire d’Inde a 32 ans tout comme Gianpaolo originaire, lui, d’Italie. Tous deux vivent le Chemin néocatéchuménal et se sont formés au séminaire Redemptoris Mater. Rendez-vous à 15h, à la cathédrale Saint-Aubain pour accompagner ces futurs prêtres diocésains.

    “Dimanche, je pense que je regarderai, très peu, maman, je suis certain qu’elle va pleurer” confie Gianpaolo Cesareo. ''Elle désirait tant avoir un fils prêtre que je suis convaincu qu’elle a prié pour cela.” Dans la famille de Stany Fernandes, ce n’est pas la première fois que l’on vivra, toujours avec émotion, une ordination presbytérale. Le frère aîné de Stany est prêtre en Inde. Une partie de la famille fera le déplacement.

    Stany Fernandes et Gianpaolo Cesareo vivent le Chemin néocatéchuménal. Dans la paroisse de Stany, du moins au moment où celui-ci était encore enfant, le Chemin néocatéchuménal comptait trois communautés. Aujourd’hui, le Chemin est présent un peu partout en Inde. ''Dans ma paroisse de Sirsi, près de Goma, un lieu qui a été colonisé par les Portugais, il y a trois communautés.'' Des Portugais qui se sont aussi chargés de l'évangélisation. A Tarante, chez Gianpaolo, dans les Pouilles (Italie), le Chemin est bien implanté. Les deux ordinands ont fait connaissance avec ce chemin d’initiation chrétienne à travers leurs parents. ''J'ai grandi dans l'Eglise et avec le charisme du Chemin.'' souligne Gianpaolo Cesareo.

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  • Belgique : Eglise Requiem ?

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    Lu sur diakonos.be :un article de Marco Tosatti publié dans Il Timone de juin 2017 

    ds_dekesel_003.jpg« La Belgique était un pays de forte tradition catholique. Pourtant, alors qu'à une certaine époque 99% de la population se déclarait fidèle à Rome, la situation a aujourd'hui radicalement changé, aussi bien à cause de l'immigration, surtout musulmane, que de la sécularisation qui, en Belgique, revêt des proportions particulièrement extrêmes, particulièrement en ce qui concerne les sujets liés à la vie. Par ailleurs, l'Eglise ne semble pas réagir à cette situation de manière efficace, bien au contraire.

    Examinons tout d'abord quelques chiffres. Il n'est pas facile d'obtenir des données à jour parce que la Belgique n'organise pas de recensements sur l'appartenance religieuse au niveau national. Mais en croisant les données mises à disposition par l'UCL remontant à quelques années (2012) avec les statistiques fournies par les autorités religieuses, on peut esquisser un tableau.

    Le panorama qui en ressort est, du point de vue de la foi, très inquiétant. Moins de 4% de la population entre 5 et 69 ans va à la messe le dimanche. A peine un mariage sur quatre est encore célébré à l'Eglise et le baptême est devenu une pratique qui du point de vue statistique concerne désormais à peine plus d'un nouveau-né sur deux. Les statistiques sur l'évolution de la pratique religieuse prennent comme point de départ l'année 1977 et comme point d'arrivée l'année 2007 (ou 2009 en fonction des études).

    La situation des vocations est tout aussi grave, voire bien pire. En 1960, il y avait environ 10.500 prêtres en Belgique, aujourd'hui ils sont plus ou moins 3.000 et la plupart sont très âgés. Mais le vrai problème, ce sont les nouvelles vocations. En 2016, il n'y avait aucun nouveau séminariste francophone à Namur (aujourd'hui aucun diocèse belge n'est en mesure d'avoir son propre séminaire).

    Le nombre de prêtres ordonnés chaque année n'est pas plus réjouissant. D'après des données globales de 2014, Namur ordonnait sept nouveau prêtres, suivie par Malines-Bruxelles avec six, Gand avait un nouveau prêtre alors que Bruges, Hasselt, Anvers, Liège et Tournai n'en avaient pas un seul. En outre, parmis ces nouveaux prêtres, les belges sont minoritaires: trois à Namur alors que les autres étaient originaires du Paraguay, du Brésil, d'Italie et du Bénin. A Bruxelles, il n'y avait que trois belges et tous les autres étaient étrangers. En 2015, Namur ordonnait sept nouveaux prêtres et cette année on célébrera l'ordination de deux candidats au sacerdoce, Allan Azofeifa et Isaac Torres.

    C'est dans un tel contexte de désolation que se produisent des événements qui semblent difficilement compréhensible. Le précédent archevêque de Bruxelles, Mgr Léonard, avait créé et développé la Fraternité des Saint Apôtres à Bruxelles. Depuis sa création en 7 avril 2013, elle avait attiré 27 membres en à peine trois ans d'activité: six prêtres et 21 séminaristes, sans compter un excellent travail dans les deux paroisses qui leur avaient été confiées. Des chiffres qui, comparés à ceux que nous venons d'analyser, semblent à peine croyables.

    Mais dans les mois qui ont suivi la démission de Mgr Léonard, le Cardinal Jozef De Kesel, une créature du Cardinal Danneels - par ailleurs fortement impliqué dans une affaire de couverture d'actes pédophiles (un évêque qui violait son neveu) et malgré cela grand conseiller du Pape - a décidé de ne plus héberger la Fraternité. Malgré les protestations véhémentes des fidèles. Cette affaire, mollement justifiée par Mgr De Kesel, a été suivie par un autre éloignement scandaleux: celui des Fraternités de Jérusalem, forcées de manière indirecte à quitter la capitale belge après une longue présence.

    En ajoutant à cela des déclarations et des positions d'évêques et de la Conférence épiscopale en phase avec la pensée et la culture dominante, hyperlaïque, le futur de cette Eglise semble bien sombre ».

    Source: Il Timone, juin 2015, p. 1

    L’Eglise belge est inscrite dans les rouages de l’Etat comme la grenouille dans l’eau tiède qui l’anesthésie.

    JPSC

  • Satan existe-t-il ?

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    Du site de bfm.tv :

    Satan existe-t-il vraiment? La question divise l'Eglise catholique

    Le diable n'est pas qu'une vue de l'esprit, pour le pape Français. Pour le nouveau supérieur général de l'ordre des jésuites, il ne s'agit au contraire que d'une figure symbolique inventée par les hommes.

  • L'Eglise n'a pas à décider des choix électoraux des catholiques

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    Une tribune de Mgr Antoine de Rochebrune, vicaire de l’Opus Dei sur Causeur.fr :

    Elections: chrétiens, l’Eglise n’a pas à décider pour vous

    Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, force est de constater que le fait religieux s’invite de plus en plus souvent dans le débat politique, comme en témoignent les quelques mois de campagne présidentielle que nous venons de vivre en France. Toutefois, bien qu’omniprésente, cette porosité nouvelle est loin de s’expliquer de façon univoque. Des questions éthiques soulevées par le débat sur la fin de vie à l’émotion suscitée par l’assassinat du Père Jacques Hamel en passant par l’identification d’un « vote catholique » ou par la mobilisation autour de tel ou tel sujet de société : nombreux sont les événements à l’origine de ce « mélange des genres ». Aborder la question de la juste frontière entre ces mondes peut donc sembler une gageure, tant sont complexes les enjeux et parfois vaines les discussions. Pourtant, devant tant d’interrogations et autant d’amalgames, il me semble aujourd’hui nécessaire de contribuer à un débat que je souhaite le plus serein possible.

    « Jésus lui-même n’a-t-il pas refusé de s’engager sur le terrain de la polémique partisane ? »

    En tant que vicaire de l’Opus Dei en France, je suis parfois interrogé sur le positionnement de l’institution que je représente par rapport à tel ou tel sujet de société, projet de loi ou mouvement politique. « Que pense l’Opus Dei du mariage pour tous ? Quel est votre candidat à la présidentielle ? Soutenez-vous Sens commun ? » D’une manière générale, ce sont tous les représentants de l’Église catholique qui sont de plus en plus souvent appelés à s’exprimer. Comme s’il était désormais admis qu’une institution à visée spirituelle, en tant que telle, ait à porter un discours politique, et non plus simplement à témoigner des principaux messages de la doctrine sociale de l’Église. Personnellement, cette conception me semble dangereuse. Jésus lui-même, en déclarant « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », n’a-t-il pas refusé de s’engager sur le terrain de la polémique partisane ?

    « Je m’interdis toute prise de position pouvant s’apparenter à une ”consigne” à destination des fidèles. »

    C’est pourquoi, je m’interdis toute prise de position pouvant s’apparenter à une « consigne » à destination des fidèles de l’Opus Dei. Si je trouve en effet normal que des personnalités s’expriment en conscience sur certains sujets à titre personnel, il me semble en revanche problématique qu’elles le fassent au nom de leur institution. Non seulement car il est faux de prétendre pouvoir traduire intégralement la foi chrétienne en un système politique, mais aussi car, avec ce type d’attitude, on court le risque de bafouer la liberté de conscience des intéressés. Une forme d’ingérence que les fidèles de la prélature, au demeurant, n’accepteraient pas.

    « Nous tenons à la liberté de conscience car elle indissociable de l’esprit séculier qui nous caractérise »

    Il me semble important de le souligner : nous tenons à la liberté de conscience car elle est indissociable de l’esprit séculier qui nous caractérise. Saint Josémaria Escriva avait coutume de rappeler que chaque chrétien devait « être suffisamment honnête pour assumer sa responsabilité personnelle ; suffisamment chrétien pour respecter les frères […] qui proposent, dans les matières de libre opinion, des solutions différentes […] ; être suffisamment catholique pour ne pas se servir de notre Mère l’Eglise en la mêlant à des factions humaines »1 Des décennies plus tard, cette invitation continue, me semble-t-il, de résonner dans le contexte actuel avec une pertinence toute particulière.

    « C’est à chacun et à chacune d’assumer, en conscience, ses engagements dans les questions politiques, économiques ou sociales »

    C’est donc à chacun et à chacune d’assumer, en conscience, ses engagements dans les questions politiques, économiques ou sociales, et d’endosser la responsabilité de ses actes. De fait, aucun laïc ne peut réclamer pour ses propres décisions l’aval de ses pasteurs, ni attendre d’eux qu’ils se substituent à sa conscience. Tout simplement car chacun est libre et que cette liberté est une richesse ! Source de l’engagement, la liberté personnelle est aussi un moyen d’élargir le champ des possibles. Au-delà du militantisme politique, il existe en effet une multitude de façons de s’engager pour promouvoir le bien dans notre société. On peut ainsi s’investir dans les milieux associatifs, donner de son temps au service de personnes fragiles ou victimes de discrimination, assumer ses responsabilités familiales et professionnelles, se faire l’ami de celui qui est a priori loin de nous, et bien sûr prier pour nous améliorer et pour changer le monde ! Personne d’autre que nous-mêmes ne peut décider du bon chemin à notre place. Que chaque chrétien prenne donc ses responsabilités, et surtout qu’il n’ait pas peur d’être libre.

  • Le Professeur Alain Lejeune est nommé à l'Académie pontificale pour la Vie

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    Le Saint-Siège a rendu public ce mardi 13 juin la liste mise à jour des membres de l'Académie pontificale pour la Vie, une institution fondé par saint Jean-Paul II, et dont le professeur Jérôme Lejeune fut le premier président, de février à avril 1994. Le célèbre généticien, découvreur de la trisomie 21, fait actuellement l'objet d'un procès en béatification. Sa veuve, Birthe Lejeune, est nommée membre d'honneur par le Pape François.
     
    Si 25 académiciens sont reconduits dans leurs fonctions, dont les Français Jean-Marie Le Mené et Marie-Jo Thiel, 20 nouveaux académiciens font leur entrée. Ce remaniement fait suite à l'entrée en vigueur de nouveaux statuts pour cette Académie le 1er janvier dernier. Cette institution présidée par Mgr Vincenzo Paglia, ancien président du Conseil pontifical pour la Famille, travaillera en lien avec le nouveau Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, présidée par le cardinal américain Kevin Farrell, mais l'Académie n'a finalement pas été "fondue" dans ce dicastère comme cela avait été envisagé dans le processus de réforme. Elle garde donc son autonomie.
     
    Signe d'une volonté d'un plus grand dialogue avec la société, plusieurs non-catholiques figureront dans la nouvelle académie ainsi renouvelée, dont deux rabbins et un universitaire musulman.
     
    Parmi les nouveaux membres, notre concitoyen, Alain Lejeune, professeur de droit pharmaceutique et de déontologie à l'Université catholique de Louvain (Belgique), membre de l'Académie nationale de pharmacie (France).

  • De vrais martyrs et d'authentiques barbares

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    De l'abbé Pierre Amar via Magistro.fr :

    Vrais martyrs et barbares

    Faux dilemme, vrais martyrs et authentiques barbares
     
    La shahâda, vous connaissez ? C’est la profession de foi musulmane, l’un des piliers de l’Islam. Elle tient en quelques mots : "j’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et je témoigne que Mohamed est son messager". La dire, c’est automatiquement devenir musulman. Quelques mots que des chrétiens coptes ont été récemment sommés de prononcer pendant un pèlerinage dans le Sinaï afin de garder la vie sauve, lors d’une embuscade tendue par Daesh. Pas un seul n’a cédé ; tous ont refusé et ont été abattus d’une balle dans la tête. Parmi ces nouveaux martyrs, de nombreux enfants, des familles entières, comme celle sur la photo plus bas (tous les quatre sont morts).

    Sur les réseaux sociaux, les images, faites pour susciter l’effroi et la sidération, se succèdent sans discontinuer. Qui ne se souvient de celles des vingt et un coptes, tout d’orange vêtus, égorgés un à un sur une plage de Libye il y a déjà quelques années ? Qui n’a pas en mémoire les cris, les larmes et le sang provoqués par l’explosion de bombes dans deux églises du Caire, durant une messe des Rameaux ? A chaque fois, la lâcheté des barbares et le courage des victimes impressionnent.

    La vie sauve pour un mot

    Il aurait pourtant suffit de réagir comme saint Pierre au soir du Jeudi saint : "Jésus ? Je ne connais pas cet homme". Ou de proclamer la shahâda. Quelques mots, quelques secondes… qu’est-ce donc devant une vie ? Les premiers chrétiens ont connu ce terrible dilemme. "Brûlez quelques grains d’encens devant la statue de César"  leur disait-on. "Au pire, faites semblant, personne n’en saura rien. Et vous aurez la vie sauve !".

    S’il suffit réellement d’un mot pour sauver la vie d’enfants, de ses propres enfants, n’est-il pas préférable de le prononcer, quitte à mentir ? Renier ses convictions les plus intimes pour la survie des siens, n’est-ce pas une forme de courage ? Ne pas le faire, n’est-ce pas, finalement, de l’obstination, du fanatisme, le même que celui qu’on reproche aux bourreaux ?

    On est là au cœur même du sens du martyre : sans la foi, sans la vie éternelle, sans l’assurance de la fécondité de ce sacrifice à la suite du Christ, préférer mourir plutôt que renier est humainement incompréhensible. Seule la foi nous fait entrevoir qu’il y a un bien plus grand que cette vie sur terre, un bien éternel auquel cette vie sur terre nous prépare. Car une vie réussie n’est pas forcément une vie qui dure un peu plus longtemps, c’est une vie qui atteint le but, c’est un pèlerinage qui débouche sur la vraie terre promise, la cité céleste, la vie avec Dieu.

    Martyrs et kamikazes

    "Je ne crois qu’aux histoires dont les témoins se font égorger".Mal interprétée, cette affirmation de Pascal pourrait laisser croire que toute personne prête à donner sa vie pour une cause mérite du respect. Il fallait oser… mais France Info  l’a fait : tenter ce rapprochement invraisemblable entre les martyrs et les kamikazes islamistes. A propos du film Silence de Martin Scorsese, on peut en effet lire sous la plume d’un journaliste (voir le lienici) : "Les kamikazes islamistes d’aujourd’hui ressemblent fort, dans leur objectif, aux "bombes humaines" jésuites du XVIIème siècle, leur dénominateur commun étant la mort pour propager leur croyance".

    Plus c’est gros, plus ça passe… Et c’est juste oublier qu’un kamikaze prend la vie des autres alors que le martyr offre la sienne. Le premier inflige une violence, le second la subit. L’un n’a qu’un objectif : tuer. L’autre est confronté à un choix ultime : mourir avec le Christ ou vivre sans lui. En somme, les kamikazes sont les instruments volontaires d’un totalitarisme inhumain. Les martyrs, eux, sont des victimes innocentes qui affirment leur suprême liberté : celle de croire.

    Il faut affirmer avec force que, pour un chrétien, l’amour de la vérité ne consiste jamais à imposer celle-ci en faisant couler le sang des autres mais à donner sa vie, la sacrifier pour le Christ plutôt que de laisser violenter sa conscience. C’est ce que veut affirmer l’Eglise en revendiquant – toujours et partout – la liberté religieuse, c’est-à-dire le droit de changer de religion, librement et sans violence.

    Que faire ?

    Nous avons tenté de répondre à cette question dans une vidéo, au lendemain des attentats du Sinaï. Trois choses semblent essentielles.

    D’abord, ne pas se taire. Parce qu’on s’habitue à tout, surtout au mal. Nous taire consisterait à tuer ces gens une seconde fois et d’être, d’une certaine façon, complices du sort terrible qu’ils subissent.
    Les soutenir ensuite, durablement, par notre prière et nos dons. Des oeuvres existent, certaines depuis longtemps comme l’AED (Aide à l’Eglise en détresse). Nous ne pouvons pas en rester à un hashtag #jesuiscopte ou un simple "like" sur Facebook !

    Rester fidèles, enfin. Car le martyre de nos frères d’Egypte, de Syrie, d’Irak, celui du père Hamel – à cent cinquante kilomètres de Paris – nous engage. Il doit réveiller nos âmes. Nous devons cela à tous ces témoins ! On ne peut pas non plus juger ceux qui auraient renié. Ils ont souvent existé dans l’histoire du christianisme. Et l’Eglise a bien sûr accordé son pardon à ceux qui avaient flanché devant la peur de la mort ou de la souffrance. Saint Pierre, en l’occurrence, en est le bon exemple !

    Aurions-nous été fidèles à leur place ? Personne ne peut en être certain. Comment le savoir d’ailleurs… tout en l’espérant, avec la grâce de Dieu ! Mais nous pouvons déjà être fidèles maintenant dans ce que Dieu attend de nous, chacun dans ce que nous avons à vivre de plus ordinaire, parfois de plus répétitif. Une fidélité dans les petites choses d’aujourd’hui afin d’être fidèle, demain, dans les grandes. C’est ainsi qu’on apprend à être prêt.

    Paru sur www.padreblog.fr, 7 juin 2017

  • Seule une âme qui prie peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle : le message d'Antoine de Padoue, chantre de l'amour divin

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    De BENOÎT XVI, lors de l'AUDIENCE GÉNÉRALE du mercredi 10 février 2010 (source) :

    Chers frères et sœurs,

    Il y a deux semaines, j'ai présenté la figure de saint François d'Assise. Ce matin, je voudrais parler d'un autre saint, appartenant à la première génération des Frères mineurs: Antoine de Padoue ou, comme il est également appelé, de Lisbonne, en référence à sa ville natale. Il s'agit de l'un des saints les plus populaires de toute l'Eglise catholique, vénéré non seulement à Padoue, où s'élève une splendide basilique qui conserve sa dépouille mortelle, mais dans le monde entier. Les images et les statues qui le représentent avec le lys, symbole de sa pureté, ou avec l'Enfant Jésus dans les bras, en souvenir d'une apparition miraculeuse mentionnée par certaines sources littéraires, sont chères aux fidèles.

    Antoine a contribué de façon significative au développement de la spiritualité franciscaine, avec ses dons marqués d'intelligence, d'équilibre, de zèle apostolique et principalement de ferveur mystique.

    Il naquit à Lisbonne dans une famille noble, aux alentours de 1195, et fut baptisé sous le nom de Fernando. Il entra chez les chanoines qui suivaient la Règle monastique de saint Augustin, d'abord dans le monastère Saint-Vincent à Lisbonne, et successivement dans celui de la Sainte-Croix à Coïmbra, centre culturel de grande renommée au Portugal. Il se consacra avec intérêt et sollicitude à l'étude de la Bible et des Pères de l'Eglise, acquérant une science théologique qu'il mit à profit dans son activité d'enseignement et de prédication. A Coïmbra eut lieu l'épisode qui marqua un tournant décisif dans sa vie: c'est là qu'en 1220, furent exposés les reliques des cinq premiers missionnaires franciscains, qui s'étaient rendus au Maroc, où ils avaient subi le martyre. Leur vie suscita chez le jeune Fernando le désir de les imiter et d'avancer sur le chemin de la perfection chrétienne: il demanda alors de quitter les chanoines augustins et de devenir Frère mineur. Sa requête fut acceptée et, ayant pris le nom d'Antoine, il partit lui aussi pour le Maroc, mais la Providence divine en décida autrement. A la suite d'une maladie, il fut contraint de rentrer en Italie et, en 1221, participa au célèbre « Chapitre des nattes » à Assise, où il rencontra également saint François. Par la suite, il vécut pendant quelques temps caché de la manière la plus totale dans un couvent près de Forlì, au nord de l'Italie, où le Seigneur l'appela à une autre mission. Invité, dans des conditions fortuites, à prêcher à l'occasion d'une ordination sacerdotale, il se révéla être doté d'une telle science et éloquence que ses supérieurs le destinèrent à la prédication. C'est ainsi que commença en Italie et en France une activité apostolique si intense et efficace qu'elle conduisit de nombreuses personnes qui s'étaient détachées de l'Eglise à revenir sur leurs pas. Antoine fut également parmi les premiers maîtres de théologie des Frères mineurs, sinon le premier. Il commença son enseignement à Bologne, avec la bénédiction de saint François, qui, reconnaissant les vertus d'Antoine, lui envoya une brève lettre qui commençait par ces paroles: « Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères ». Antoine posa les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par d'autres éminentes figures de penseurs, devait connaître son apogée avec saint Bonaventure de Bagnoregio et le bienheureux Duns Scot.

    Devenu supérieur provincial des Frères mineurs du nord de l'Italie, il poursuivit son ministère de la prédication, l'alternant avec des charges de gouvernement. Ayant conclu la charge de provincial, il se retira près de Padoue, où il s'était déjà rendu trois fois. A peine un an après, il mourut aux portes de la Ville, le 13 juin 1231. Padoue, qui l'avait accueilli avec affection et vénération pendant sa vie, lui rendit pour toujours honneur et dévotion. Le Pape Grégoire IX lui-même, qui, après l'avoir écouté prêcher, l'avait défini « Arche du Testament », le canonisa un an seulement après sa mort, en 1232, notamment à la suite de miracles survenus par son intercession.

    Au cours de la dernière période de sa vie, Antoine écrivit deux cycles de « Sermons », intitulés respectivement « Sermons du dimanche » et « Sermons sur les saints », destinés aux prêcheurs et aux enseignants des études théologiques de l'Ordre franciscain. Dans ces Sermons, il commente les textes de l'Ecriture présentés par la Liturgie, en utilisant l'interprétation patristique et médiévale des quatre sens, le sens littéral ou historique, le sens allégorique ou christologique, le sens tropologique ou moral, et le sens anagogique, qui conduit vers la vie éternelle. Aujourd'hui, on redécouvre que ces sens sont des dimensions de l'unique sens de l'Ecriture Sainte et qu'il est juste d'interpréter l'Ecriture Sainte en recherchant les quatre dimensions de sa parole. Ces Sermons de saint Antoine sont des textes théologiques et homilétiques, qui rappellent la prédication vivante, dans lesquels Antoine propose un véritable itinéraire de vie chrétienne. La richesse d'enseignements spirituels contenue dans les « Sermons » est telle que le vénérable Pape Pie XII, en 1946, proclama Antoine Docteur de l'Eglise, lui attribuant le titre de « Docteur évangélique », car de ces écrits émanent la fraîcheur et la beauté de l'Evangile; aujourd'hui encore, nous pouvons les lire avec un grand bénéfice spirituel.

    Dans ces Sermons, saint Antoine parle de la prière comme d'une relation d'amour, qui pousse l'homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l'âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d'une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l'âme, en créant le silence dans l'âme elle-même. Selon l'enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s'articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d'Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis s'entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre grâce.

    Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l'un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l'initiateur, c'est-à-dire le rôle assigné à l'amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d'où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.

    Antoine écrit encore: « La charité est l'âme de la foi, elle la rend vivante; sans l'amour, la foi meurt » (Sermones, Dominicales et Festivi, II, Messaggero, Padoue 1979, p. 37).

    Seule une âme qui prie peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle: tel est l'objet privilégié de la prédication de saint Antoine. Il connaît bien les défauts de la nature humaine, notre tendance à tomber dans le péché, c'est pourquoi il exhorte continuellement à combattre la tendance à l'avidité, à l'orgueil, à l'impureté, et à pratiquer au contraire les vertus de la pauvreté et de la générosité, de l'humilité et de l'obéissance, de la chasteté et de la pureté. Aux débuts du XIIIe siècle, dans le cadre de la renaissance des villes et du développement du commerce, le nombre de personnes insensibles aux besoins des pauvres augmentait. Pour cette raison, Antoine invite à plusieurs reprises les fidèles à penser à la véritable richesse, celle du cœur, qui rend bons et miséricordieux, fait accumuler des trésors pour le Ciel. « O riches – telle est son exhortation – prenez pour amis... les pauvres, accueillez-les dans vos maisons: ce seront eux, les pauvres, qui vous accueilleront par la suite dans les tabernacles éternels, où résident la beauté de la paix, la confiance de la sécurité, et le calme opulent de l'éternelle satiété » (ibid., n. 29).

    N'est-ce pas là, chers amis, un enseignement très important aujourd'hui également, alors que la crise financière et les graves déséquilibres économiques appauvrissent de nombreuses personnes et créent des conditions de pauvreté? Dans mon encyclique Caritas in veritate, je rappelle: « Pour fonctionner correctement, l'économie a besoin de l'éthique; non pas d'une éthique quelconque, mais d'une éthique amie de la personne » (n. 45).

    Antoine, à l'école de François, place toujours le Christ au centre de la vie et de la pensée, de l'action et de la prédication. Il s'agit d'un autre trait typique de la théologie franciscaine: le christocentrisme. Celle-ci contemple volontiers, et invite à contempler les mystères de l'humanité du Seigneur, l'homme Jésus, de manière particulière le mystère de la Nativité, Dieu qui s'est fait Enfant, qui s'est remis entre nos mains: un mystère qui suscite des sentiments d'amour et de gratitude envers la bonté divine.

    D'une part la Nativité, un point central de l'amour du Christ pour l'humanité, mais également la vision du Crucifié inspire à Antoine des pensées de reconnaissance envers Dieu et d'estime pour la dignité de la personne humaine, de sorte que tous, croyants et non croyants, peuvent trouver dans le crucifié et dans son image une signification qui enrichit la vie. Saint Antoine écrit: « Le Christ, qui est ta vie, est accroché devant toi, pour que tu regardes dans la croix comme dans un miroir. Là tu pourras voir combien tes blessures furent mortelles, aucune médecine n'aurait pu les guérir, si ce n'est celle du sang du Fils de Dieu. Si tu regardes bien, tu pourras te rendre compte à quel point sont grandes ta dignité humaine et ta valeur... En aucun autre lieu l'homme ne peut mieux se rendre compte de ce qu'il vaut, qu'en se regardant dans le miroir de la croix » (Sermones Dominicales et Festivi III, pp. 213-214).

    En méditant ces paroles nous pouvons mieux comprendre l'importance de l'image du Crucifix pour notre culture, pour notre humanisme né de la foi chrétienne. C'est précisément en regardant le Crucifié que nous voyons, comme le dit saint Antoine, à quel point est grande la dignité humaine et la valeur de l'homme. En aucun autre lieu on ne peut comprendre combien vaut l'homme, pourquoi précisément Dieu nous rend aussi importants, nous voit aussi importants, au point d'être, pour Lui, dignes de sa souffrance; ainsi toute la dignité humaine apparaît dans le miroir du Crucifié et le regard vers Lui est toujours une source de reconnaissance de la dignité humaine.

    Chers amis, puisse Antoine de Padoue, si vénéré par les fidèles, intercéder pour l'Eglise entière, et surtout pour ceux qui se consacrent à la prédication; prions le Seigneur afin qu'il nous aide à apprendre un peu de cet art de saint Antoine. Que les prédicateurs, en tirant leur inspiration de son exemple, aient soin d'unir une solide et saine doctrine, une piété sincère et fervente, une communication incisive. En cette année sacerdotale, prions afin que les prêtres et les diacres exercent avec sollicitude ce ministère d'annonce et d'actualisation de la Parole de Dieu aux fidèles, en particulier à travers les homélies liturgiques. Que celles-ci soient une présentation efficace de l'éternelle beauté du Christ, précisément comme Antoine le recommandait: « Si tu prêches Jésus, il libère les cœurs durs; si tu l'invoques, il adoucit les tentations amères; si tu penses à lui, il illumine ton cœur; si tu le lis, il comble ton esprit » (Sermones Dominicales et Festivi, p. 59).

  • "Amoris Laetitia" constitue bien une rupture avec l'enseignement traditionnel de l'Eglise

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    De François Rose, philosophe, ce billet paru sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Pourquoi Amoris Laetitia constitue bien une rupture avec l’enseignement traditionnel de l’Église

    Philosophe, François Rose estime que l'exhortation apostolique sur la famille Amoris Lætitia constitue un tournant pour l’Église, comme il l'explique dans son dernier livre Révolution d’Amour expliquée à mon filleul (Salvator). Un tournant qui n'est pourtant pas celui du relativisme, comme semblent le penser certains. Dans ce billet, François Rose répond à un autre philosophe, Thibaud Collin, dans une fructueuse disputatio

    À travers un long article très fouillé, le philosophe Thibaud Collin repose la question de l’exhortation apostolique sur l’amour et son adéquation avec le magistère de l’Église : Amoris Lætitia marque-t-elle une rupture en matière de morale, ou bien est-ce simplement un texte pastoral qui doit se lire dans les conditions doctrinales clairement apposées par saint Jean Paul II dans Familiaris Consortio et Veritatis Splendor ? Pour son explication de texte, Thibaud Collin s’appuie sur l’interprétation qu’en a faite le théologien moraliste Philippe Bordeyne, expert choisi par le pape lors de la deuxième assemblée pour le Synode sur la famille.

    Discernement et croissance 

    Si l’on en croit le Père Bordeyne, « le Pape s’emploie à, parcourir de façon nouvelle la tradition morale de l’Église ». Amoris Lætitia engage l’Église à une attitude sensiblement différente à l’égard des baptisés, en particulier, ceux qui vivent dans des situations matrimoniales irrégulières. « L’attention pastorale à la croissance humaine et spirituelle des personnes » y est centrale et modifie la conduite au cas par cas en ce qui concerne l’admission aux sacrements.

    Ainsi, même, dans certains cas où un fidèle se serait objectivement mis dans une situation durable de péché, l’exhortation offrirait au pasteur la possibilité d’admettre le pénitent à la réconciliation sacramentelle et à la communion eucharistique. C’est en particulier le cas des fidèles divorcés remariés civilement, qui, malgré le caractère pleinement assumé de leur nouvelle union adultérine, pourraient, moyennant un discernement particulier, recevoir le cas échéant l’absolution et la sainte eucharistie. Ce discernement consiste d’une part à éclairer la conscience du pénitent sur la distance qu’il a prise à l’égard de la loi, et d’autre part, à envisager avec lui, la réponse la plus généreuse qu’il puisse donner en direction d’une plus étroite conformité.

    À l’appui de cette nouvelle disposition, le théologien moraliste cite l’article 303 d'Amoris Lætitia : « À partir de la reconnaissance du poids des conditionnements concrets, nous pouvons ajouter que la conscience des personnes doit être mieux prise en compte par la praxis de l’Église dans certaines situations qui ne réalisent pas objectivement notre conception du mariage. Évidemment, il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur, et proposer une confiance toujours plus grande dans la grâce. Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. »

    Cette disposition résolument nouvelle à l’égard de la loi morale n’est rien moins qu’une prise en compte de la gradualité dans l’acquisition des vertus morales chrétiennes. Cette gradualité est d’ailleurs le thème de fond de cette exhortation dans la mesure où elle en constitue le principe dynamique. À telle enseigne que le Saint Père explique pour conclure ce même article 303 : « De toute manière, souvenons-nous que ce discernement est dynamique et doit demeurer toujours ouvert à de nouvelles étapes de croissance et à de nouvelles décisions qui permettront de réaliser l’idéal plus pleinement. » Il s’agit bien d’un processus que l’on envisage dans son extension dans le temps, et qui permet à tous les baptisés d’atteindre, au bout du chemin seulement une pleine conformité à la loi.

    Loi et gradualité

    Ainsi, Thibaud Collin oppose à cette impulsion résolument nouvelle, la doctrine rappelée incessamment tout au long de l’histoire de l’Église et formulée en termes claires dans Familiaris Consortio par saint Jean Paul II : « Les époux ne peuvent toutefois considérer la loi comme un simple idéal à atteindre dans le futur, mais ils doivent la regarder comme un commandement du Christ Seigneur leur enjoignant de surmonter sérieusement les obstacles. C’est pourquoi ce qu’on appelle la “loi de gradualité” ou voie graduelle ne peut s’identifier à la “gradualité de la loi”, comme s’il y avait, dans la loi divine, des degrés et des formes de préceptes différents selon les personnes et les situations diverses. »

    Et d’expliquer ainsi : Un acte intrinsèquement mauvais ne peut donc jamais être l’objet d’un discernement droit. Cette notion de discernement n’est-elle pas souvent utilisée, et là en particulier, pour contourner la doctrine, et excuser à bon compte des actes intrinsèquement mauvais ? Une situation objectivement adultérine ne peut donc être l’objet d’un discernement identifiant un adultère vertueux, ou une manière vertueuse de vivre une relation adultérine. La doctrine de l’Église est claire : elle ne fait aucune place pour une double loi morale, c'est-à-dire une loi qui d’un côté exposerait en termes clairs et sans équivoque la volonté aimante et pleine de sollicitude de Dieu, et d’un autre côté, une considération existentielle qui tiendrait compte des circonstances singulières du baptisé et qui permettrait d’en légitimer une effraction.

    Le philosophe rappelle Veritatis Splendor : « Certains ont proposé une sorte de double statut de la vérité morale. En plus du niveau doctrinal et abstrait, il faudrait reconnaître l’originalité d’une certaine considération existentielle plus concrète. Celle-ci, compte tenu des circonstances et de la situation, pourrait légitimement fonder des exceptions à la règle générale et permettre ainsi d’accomplir pratiquement, avec une bonne conscience, ce que la loi morale qualifie d’intrinsèquement mauvais. Ainsi s’instaure dans certains cas une séparation, voire une opposition, entre la doctrine du précepte valable en général et la norme de la conscience de chacun, qui déciderait effectivement, en dernière instance, du bien et du mal. Sur ce fondement, on prétend établir la légitimité de solutions prétendument “pastorales”, contraires aux enseignements du Magistère, et justifier une herméneutique “créatrice”, d’après laquelle la conscience morale ne serait nullement obligée, dans tous les cas, par un précepte négatif particulier. » 

    Confusion ou révolution 

    La démonstration de Thibaud Collin est éloquente. De toute évidence, il y a discontinuité dans l’enseignement de l’Église. Rien d’étonnant à ce que nombre de théologiens et de prélats s’en inquiètent et menacent quelque peu l’unité du corps magistériel. Récemment le cardinal Muller , Préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a voulu éteindre les feux en déclarant : « "Pour le moment, il est important que chacun de nous garde son sang-froid et ne se laisse pas embarquer dans des polémiques ou pire, en créer ». La Congrégation ne répondra pas aux quatre cardinaux qui ont formulés leurs doutes (dubia) concernant Amoris Lætitia.

    Dans une interview avec Settimo Cielo, le cardinal Muller veut donner tort aux cardinaux qui ont formulé leurs doutes (dubia) concernant l’exhortation, mais en même temps, il semble se ranger à leur interprétation du texte. Il déclare : « Il faut clairement interpréter Amoris Lætitia à la lumière de toute la doctrine de l’Église. » Rien de ce qui est propre à Amoris Lætitia et qui ne serait pas en tous points conforme à l’enseignement de Jean Paul II n’a de légitimité et doit être rangé dans la catégorie des interprétations personnelles et hasardeuses. Pour mieux convaincre les intrépides tentés par le renouveau, il précise : « L’exhortation Familiaris Consortio n’est pas dépassée, non seulement parce qu’il s’agit d’une loi positive du magistère de Jean-Paul II mais surtout parce qu’il a exprimé ce qui fait partie intégrante de la théologie morale chrétienne et de la théologie des sacrements.  La confusion sur ce point est liée au manque d’acceptation de l’encyclique Veritatis Splendor avec la doctrine claire de l'"intrinsece malum". […] Pour nous, le mariage est l’expression de la participation à l’unité entre le Christ époux et l’Eglise, son épouse. Il ne s’agit nullement, comme certains l’ont dit pendant le Synode, d’une vague analogie. » Une déclaration qui va néanmoins à rebours du texte même d’Amoris Lætitia dans lequel le pape François souligne que « l’analogie entre le couple mari-femme et celui Christ-Église est une analogie imparfaite ». 

    Comble de la confusion, Thibaud Collin le rappelle au début de son article, le pape François lui-même précise à propos de son exhortation : « Il s’agit d’un itinéraire d’accompagnement et de discernement qui oriente les fidèles à la prise de conscience de leur situation devant Dieu. Le colloque avec le prêtre, dans le for interne, concourt à la formation d’un jugement correct sur ce qui entrave la possibilité d’une participation plus entière à la vie de l’Église et sur les étapes à accomplir pour la favoriser et la faire grandir. Étant donné que, dans la loi elle-même, il n’y a pas de gradualité (cf. FC, n.34), ce discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église ».

    Révolution d'amour

    Comment le Saint Père peut il lui-même rappeler d’un côté  « dans la loi, il n’y a pas de gradualité » et de l’autre engager le fidèle à un discernement moral dynamique, par lequel il peut considérer, « avec une certaine assurance morale », que même si « sa situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile », il reconnaîtra « sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu » ? N’y a-t-il pas opposition entre l’exigence de vérité à laquelle est appelé tout fidèle dans Véritatis Splendor, et ce discernement « au cas par cas » proposé dans Amoris Lætitia, à distance d’une « doctrine froide et sans vie » (AL 59). 

    Autrement dit, est-il possible de faire l’unité entre l’enseignement de l’Église et la nouveauté qui émane d’Amoris Lætitia ? La réponse est : oui, moyennant une révolution du regard sur la loi. Croire que la loi, expression de l’amour divin, ne peut prévaloir sur l’amour divin même n’est pas nécessairement sombrer dans le relativisme. Le relativisme, que l’on a raison de craindre, repose sur l’absence de point fixe à partir duquel on discerne une situation. Jusqu’à lors, la doctrine catholique a servi de rempart contre le relativisme. Point fixe universel, il a été le phare qui conduisait tous les hommes collectivement. 

    Avec Amoris Lætitia, le Saint Père ne veut rien changer à la loi, mais il veut rappeler aux baptisés que la loi est une interprétation objective de l’injonction divine. Et ce qui est premier (au plan ontologique) ce n’est pas la loi, c’est l’injonction divine. Et cette injonction est fondamentalement personnelle. « Il posa son regard sur le jeune homme et l’aima ». Elle appelle chaque homme dans sa singularité la plus viscérale, au cœur même de son histoire contingente, histoire toujours piégée dans un entrelacs de liens biologiques, psychologiques, intellectuels qui le contraigne à une stratégie du moindre mal. Chaque pas répond à l’appel intérieur, mais à n’en pas douter, et dans de nombreux cas pour nos congénères, le premier pas, et peut-être encore, les pas suivants resteront dans la zone de l’amoralité. Mais qu’importe, puisque la fin est entendue et poursuivie. Avec Amoris Lætitia, le Saint Père engage chaque baptisé à écouter cet appel intérieur et singulier qui le convoque au lieu même de son désir le plus profond.  Car lorsqu’on a rencontré l’amour de Dieu, ce qui mobilise, ce n’est plus tant la loi, mais l’injonction divine, plantée au creux des reins et qui met en marche. Car l’homme d’aujourd’hui marqué par l’individualisme a soif d’une loi de préférence, d’une loi d’élection personnelle qui l’atteigne lui seul, au centre même de sa personne.  

    Avec Amoris Lætitia, le pape François tourne son Église vers le cœur de chaque baptisé, afin qu’elle l’aide à entendre son propre appel divin. Car, « dans cette église, rappelle-t-il, comme dans une pyramide inversée, le sommet est situé en dessous de la base. Pour ceux qui exercent cette autorité, ils sont appelés "ministres" parce que, selon le sens originel du mot, ils sont les plus petits de tous. Ils sont au service du peuple de Dieu » (Discours du Pape François le 17 octobre 2015 pour le 50e anniversaire du synode des évêques, 19). Ainsi, à travers cette nouvelle mission, la charge première revient non plus au docteur, mais au pasteur, afin que, l’aidant a formuler ce que le baptisé entend au fond de son histoire, il déploie son sensum fidei. A l’infaillibilité pontificale qui touche à l’expression de la doctrine, il oppose ainsi une infaillibilité du peuple de Dieu, engageant chaque baptisé à l’écoute de l’Esprit. Déjà, dans Evangelii Gaudium il écrit : « le Peuple de Dieu est saint à cause de cette onction qui le rend infaillible "en croyant" » (EG, 119). Et il précise : « Cela signifie que quand il croit il ne se trompe pas, même s’il ne trouve pas les paroles pour exprimer sa foi. » Rendant ainsi la parole au peuple des baptisés, il le renvoie à la seule loi véritable, celle que l’Esprit susurre à l’oreille de chacun  et qu’il est capable d’entendre : « Raisonner ainsi suppose que soient dépassées les oppositions “simplistes” entre situations régulières et situations irrégulières, puisque tout le saint peuple fidèle de Dieu est destinataire de la grâce miséricordieuse qui remet en marche. » 

    Comme le souligne Thibaud Collin, la conscience est ce sanctuaire dans lequel l’homme reçoit la lumière divine lui permettant de conduire sa vie. Et citant le bienheureux John Newman : « Cette loi divine, en tant qu’elle est appréhendée par des esprits humains, s’appelle la conscience ». Car la conscience est le lieu même ou l’homme reçoit cette injonction divine  qui l’appelle au cœur de son histoire présente, toujours déjà engagée dans une concupiscence originelle, et dans laquelle, le prochain acte de  conversion ne peut être parfois, qu’un acte encore délictueux, mais qui ne sera plus véritablement un péché. Car le péché n’est pas d’abord une infraction à la loi morale mais une déroute (amartia en grec) à l’égard de la fin à laquelle chacun est appelé singulièrement. Et c’est cette fin singulière qui constitue le véritable point fixe. Le point de référence par lequel on discerne et juge d’un acte décidant si celui-ci est, selon les termes de Saint Thomas,  bien « orienté au bien et à la fin ultime qui est Dieu ».

  • De retour, les cathos ?

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    De Constance Guillot sur le site de l'Homme Nouveau :

    Les cathos sont-ils de retour ?

    Entre les « Manif pour tous », les manifestations pour la vie ou encore les élections présidentielles de mai dernier, nous avons pu voir les « cathos » ressortir dans les rues, se montrer, assumer leurs convictions et leurs valeurs. Plus peur? Une nouvelle confiance? Un espoir naissant? Avec son livre Les cathos sont-ils de retour?, l'abbé Gérald de Servigny, vice-chapelain de Notre-Dame des Armées à Versailles, fait le point sur ce retour des catholiques dans la société.

    Dans l’avant-propos de votre livre, vous vous posez cette question : « ce regard lucide sur la situation inquiétante de l’Eglise en France, est-il utile pour le bien de l’Eglise ? ». Aujourd’hui comment se porte cette Eglise de France ?

    Si l’Eglise dans le monde se porte plutôt bien (autant que l’on puisse en juger), je crois qu’en Europe et spécialement en France, elle est à la peine. La situation chez nous est même, par bien des côtés, inquiétante. En effet tous les voyants de la vie de l’Eglise y sont au rouge, les courbes statistiques sont toutes à la baisse : en chute libre le nombre des baptisés, des confirmés, des couples qui reçoivent le sacrement de mariage, des séminaristes, des prêtres, des religieux, celui des pratiquants, des donateurs, mais aussi des paroisses, des congrégations et communautés religieuses, des maisons d’édition, des publications, sans parler de la quasi disparition de la présence visible de l’Eglise dans les institutions de santé ou d’éducation (écoles, action catholique), etc. Rien n’indique, dans aucun de ces domaines, un redressement… pas même une stabilisation.

    Et en même temps, malgré ces signes alarmants, les éléments d’un possible renouveau sont bien là. Il faut en effet souligner, dans l’Eglise de France à la différence des pays voisins, un authentique sursaut de vitalité parmi la jeunesse (et les familles), visible notamment lors des JMJ mais aussi par les divers pèlerinages, dans les mouvements scouts, les nombreuses écoles catholiques (hors contrat notamment), les groupes de prière, de formation ou d’évangélisation, les universités d’été, les parcours Alpha, les groupes et associations au service des familles ou pour les cadres, sans oublier les nombreuses œuvres de charité ou de bienfaisance. Un dynamisme réel, souvent discret, caché parfois, qui est apparu aux yeux de tous comme une petite surprise lors des grandes manifestations contre le mariage homosexuel de 2013-2014, dont l’épine dorsale était principalement constituée de jeunes catholiques.

    Ce retour des cathos, qu’en pensez-vous ?

    Après la chute des idéologies mortifères et athées au XXe siècle qui laisse un grand vide, la progression de l’Islam qui réintroduit la question religieuse dans le débat public, surgissent dans la société française des questions nouvelles sur l’identité, la laïcité, la culture, etc. Dans ce contexte, il devient alors plus facile de se dire catholique, de revendiquer cet héritage pour défendre la conception traditionnelle du mariage, pour avoir sa crèche de Noël ou aider les chrétiens d’Orient. Voilà sans doute ce qui explique la plus grande visibilité sociale et médiatique des catholiques aujourd’hui, spécialement chez les jeunes générations. Plus visibles dans la vie publique et les débats de société (grâce notamment aux nouveaux médias), les catholiques sont certes bien présents, mais il faut cependant reconnaître qu’ils ne sont pas pour autant plus nombreux !

    Dans le chapitre 5, vous parlez de divisions chez les catholiques, aujourd’hui qu’en est-il de ces divisions?

    Peu nombreux, il faut avouer que les catholiques français restent aujourd’hui encore assez profondément divisés, même si, avec les nouvelles générations, les disputes d’antan s’estompent progressivement. On oublie souvent, et c’est sans doute mieux ainsi, combien elles ont été violentes, ostensiblement exprimées dans les liturgies mais plus largement dans les querelles politiques, culturelles, morales ou théologiques, autour de la connivence avec le marxisme pour la frange la plus extrême, mais plus généralement sur la question de l’ouverture au monde, la place du péché (et du péché originel), le rôle de la morale, l’enseignement des fins dernières, la conception du mystère eucharistique, etc.

    La fracture s’est peu à peu transformée en querelle de générations (c’est aussi vrai dans le clergé) : une génération montante avec des idées certes hétéroclites mais quelquefois tranchées (les journalistes parlent de génération identitaire), qui assume le clivage des « sensibilités », et des anciens souvent très tentés par le sécularisme et un certain relativisme moral…

    La communauté catholique tout entière porte, aujourd’hui encore comme un fardeau, le poids des disputes du passé. Un évènement récent vient illustrer ce lourd héritage : c’est la réintégration progressive, et à ce jour inachevée, des prêtres et des fidèles de la Fraternité Saint Pie X. Cette réconciliation est souvent mal comprise. Les journalistes restent quelquefois perplexes devant la grande patience de Pape François pour des gens pas toujours très avenants et qui ne semblent rien demander. Cette probable réconciliation interroge et oblige les catholiques d’aujourd’hui à se pencher sur l’histoire récente de l’Eglise et pour cela à ouvrir l’épais dossier de la période postconciliaire. En effet, la clef de compréhension de cette très (trop ?) grande bienveillance du Pape pour cette petite portion de fidèles, longtemps appelés avec dédain « intégristes », est à chercher dans l’extrême sévérité avec laquelle ils ont été traités et ostracisés à partir des années 60 jusqu'aux années 80. En ce sens, ce quasi-schisme est le fruit des violentes disputes, dont l’épicentre était français, entre traditionalistes et progressistes : une blessure et une responsabilité partagée par tous ! Ils sont alors devenus la mauvaise conscience de l’Eglise de France.

    Le journal L’Obs a sorti dans son dernier numéro un dossier sur « La face cachée des catholiques intégristes », haine des catholiques, non respect des prêtres, … Pourquoi cette image des catholiques aussi mauvaise ?

    On peut certes s’étonner d’une telle agressivité vis-à-vis de l’Eglise aujourd’hui qui de toute façon, en raison de son influence réduite, serait incapable de menacer un tant soit peu les sacrosaintes « valeurs républicaines ». Mais l’antagonisme fondamental de l’Eglise avec le monde est cependant inévitable. Car, comme le rappelait Jacques Maritain, « le Monde est le domaine, à la fois de l'homme, et de Dieu, et du diable. Ainsi apparaît l'ambiguïté essentielle du monde et de son histoire, c'est un champ commun aux trois. Le monde est un champ fermé qui appartient à Dieu par droit de création, au diable par droit de conquête, à cause du péché; au Christ par droit de victoire sur le premier conquérant, à cause de la Passion. La tâche du chrétien dans le monde est de disputer au diable son domaine, de le lui arracher » (Jacques Maritain, Le Paysan de la Garonne, Paris, 1966, p. 59). Voilà pourquoi il ne faut pas s’étonner outre mesure du traitement médiatique réservé aux catholiques qui ne seront jamais tout à fait au goût du Monde !

    Un renouveau chez les cathos ? Une nouvelle vie ? Une nouvelle vision ?

    Nous étions, jusqu’il y a une cinquantaine d’années dans un schéma assez simple : en face de la modernité – qui concevait l’homme comme un être raisonnable dans une société en progrès – le chrétien pouvait plus ou moins s’opposer, selon son degré « d’ouverture au Monde », à cette culture moderne : ce furent les débats sur l’humanisme et la place de l’homme, la justice sociale, la chrétienté, etc. Mais avec l’avènement de la modernité déconstruite – appelée postmodernité – c’est toute une culture (d’aucuns parleront de contre-culture ou de culture alternative) qui est à réinventer : une nouvelle culture chrétienne. Et il faut bien l’avouer, les « cathos » ont été ici un peu pris de cours… Et pourtant la survie du catholicisme est à ce prix ! Pour ma part je ne fais dans ce livre que donner quelques pistes pour approfondir cette « nouvelle culture chrétienne » : un esprit de résistance (à la déconstruction morale, à l’invasion des écrans…), un enracinement culturel par un investissement éducatif de tous (parents, grands-parents), un engagement accru dans les métiers de la transmission, etc.

    Alors quel avenir pour l’Eglise en France… ? Saurons-nous relever les défis qui nous attendent ? Outre ce que nous pouvons faire et vivre, il y a les événements que nous ne savons pas prévoir, les conversions, les œuvres fécondes, mais aussi les grandes épreuves, les heures d’inquiétude… La destinée des personnes, des institutions et des civilisations est dans la main de Dieu.

  • Liège, 15 juin : NIGHTFEVER SPECIALE FETE-DIEU à la CATHEDRALE

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    NightFeverLiege #5 ce jeudi 15 juin
    Spéciale Fête-Dieu, Cathédrale de Liège!

    Vous ne priez pas souvent ? Vous allez adorer.

    Rejoignez sur Facebook l'évènement de ce jeudi 15 juin

    Opération 1.000 bougies pour la paix.
    Elles symbolisent votre intention, peu importe si c’est de la joie ou un remerciement, si vous êtes en deuil, si vous êtes soucieux, ou tout simplement bouleversé. De la bonne musique, adoration, ambiance feutrée, un vrai coeur à coeur avec Jésus.

    Nous recherchons encore des volontaires pour la NightFever: chorale et service accueil à la cathédrale, contactez info@liegefetedieu.be

    Découvrez le programme des 4 jours de festivités
    www.liegefetedieu.be

  • Liège : renouveau au sanctuaire de Cornillon et festivités populaires de la Fête-Dieu 2017

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    Quatre jours pour fêter Dieu à Liège

    Fête-Dieu 2017.jpg

    Une conférence de presse était organisée au Carmel de Cornillon ce mercredi 7 juin en présence de Mgr Delville, évêque de Liège, pour communiquer sur la célébration de la Fête-Dieu à Liège, du 15 au 18 juin prochains. Voici la synthèse de ces manifestations :

    Jeudi 15 juin

    9h30 Laudes animées par les bénédictines à St Martin
    10h00-18h00 Journée d’adoration à St Martin
    19h00 Eucharistie festive de la Fête-Dieu, présidée par le Cardinal De Kesel et concélébrée par Mgr J-P. Delville, évêque de Liège, à St Martin
    20h15 Procession solennelle
    21h30-24h00 NightFever & bougies pour la paix à la Cathédrale

    Vendredi 16 juin

    9h00 Eucharistie à la Cathédrale
    9h30 « Donne nous notre pain de ce jour ». Conférence sur la nouvelle version du Notre Père, à la Cathédrale
    10h-17h Journée d’adoration, animée par le MEL, à la Cathédrale
    20h00 « Donne nous notre pain de ce jour ». Conférence sur la nouvelle version du Notre Père, à Saint-Remacle

    Samedi 17 juin

    14h00-18h00 Balade contée aux sources de sainte Julienne, à Retinne
    14h00-18h00 Exposition « 700 ans de la procession de la Fête-Dieu de 1317 », à l’église du Saint-Sacrement
    18h00 Solennité de la Fête-Dieu célébrée selon le missel de saint Jean XXIII, par Mgr Jean-Pierre Delville, à l’église du Saint-Sacrement, avec le concours de la Schola Antiqua de Madrid et le Quatuor Genesis

    Dimanche 18 juin

    10h00 Louange et messe animées par la communauté de l’Emmanuel, au Carmel de Cornillon
    12h00-17h00 Adoration eucharistique, au Carmel de Cornillon
    16h00 « Sainte Julienne, une messagère pour aujourd’hui », conférence de Mgr J-P. Delville Eglise, à l’église Sainte- Julienne de Retinne
    16h30 Vêpres et Salut au Saint-Sacrement, au Carmel de Cornillon

    Pendant ces quatre jours, plusieurs célébrations et événements seront proposés, en particulier la traditionnelle et 771ème célébration annuelle de la Fête-Dieu le jeudi 15 juin en la basilique Saint-Martin à 19h. L’eucharistie solennelle sera présidée par le cardinal Jozef De Kesel,

    Tous les détails sont repris sur le site : www.liegefetedieu.be

    Renouveau au sanctuaire de sainte Julienne de Cornillon

    Cornillon.jpg

    Cette conférence de presse était aussi dédiée à l’annonce d’une nouvelle destinée pour ce qui s’appelle aujourd’hui encore le Carmel de Cornillon :

    Un grand changement s’annonce au sanctuaire de sainte Julienne de Cornillon à la porte orientale de la Cité ardente. C’est le lieu où Julienne, grande figure féminine liégeoise médiévale et instigatrice de la célébration de la Fête-Dieu, fut directrice du grand hôpital de la cité ardente au Moyen-Âge. La léproserie de Cornillon est attestée dès 1176. C’est actuellement le carmel de Liège.

    Après 157 années de présence active et contemplative dans ce haut-lieu spirituel, les Carmélites de Cornillon vont céder leur monastère aux Clarisses, une autre famille de religieuses contemplatives fondée par sainte Claire d’Assise.

    Déterminées à vivre leur vocation au Carmel pour l’Église et le monde, comme le désirait leur mère sainte Thérèse d’Avila, les carmélites, précise le communiqué officiel, ont estimé en dialogue avec leurs supérieurs qu’elles n’étaient plus dans les conditions normales pour y correspondre : trop de différences d’âges et de soucis de santé, combinés à un manque de vocations. La décision a été prise de suivre un chemin inattendu : la fermeture de leur cher Carmel. Elles vont rejoindre d’autres carmels ou des maisons de repos.

    Les clarisses du monastère de « Hannut-Bujumbura » sont déjà présentes et très appréciées dans le diocèse de Liège. Les similitudes entre sainte Julienne et sainte Claire sont nombreuses, comme par exemple les années de naissance, 1192 et 1194. Elles sont aussi représentées de manière similaire, chacune tenant en main un ostensoir avec l’eucharistie : en effet, pour chacune des deux, la communion au corps du Christ, l’eucharistie, était au cœur de leur spiritualité.

    En outre, le sanctuaire va développer un nouveau béguinage contemporain, pour accueillir des laïcs et des familles répartis dans huit unités autonomes de logement. Ils associeront un beau cadre de vie sécurisée tout en participant, modestement et à leur mesure, au renouveau de ce haut-lieu spirituel. Ce projet immobilier va contribuer à la revitalisation des quartiers d’Amercoeur et de la Chartreuse. Liège est un des berceaux des béguinages, attestés dès 1173 et initiés par le prêtre liégeois Lambert le Bègue, en contrebas de Saint-Martin et près de l’actuel boulevard de la Sauvenière.

    Le père Patrick Bonte, osc, commissaire apostolique du Sanctuaire de Cornillon commente : « Dans la longue tradition de prière et d’accueil des pauvres à Cornillon, nous remercions vivement les carmélites pour leur présence au cœur de la ville depuis 1860. Comme elles, nous regrettons le manque de vocations et de ressources humaines suffisantes pour pérenniser leur présence. Elles-mêmes se réjouissent de l’arrivée d’une partie de la jeune communauté des sœurs clarisses du couvent de Hannut. La plupart de ces religieuses belgo-burundaises habitent en Belgique depuis les événements de 1994 et leur couvent de Bujumbura fut co-fondé par deux clarisses liégeoises : Mère Marie-Agnès Baré et mère Marie-Françoise Wagelmans. C’est un beau signe d’unité entre les peuples. »

    Selon Jacques Galloy, chargé du projet de redéveloppement "ce projet a pour ambition de contribuer au renouveau de la porte orientale de la ville, dans le quartier d’Amercoeur. Outre le monastère des clarisses contemplatives et le développement d’un béguinage contemporain, le sanctuaire va poursuivre la fabrication de plus de 2.000.000 d’hosties par an pour le diocèse de Liège et au-delà. La chapelle médiévale où pria sainte Julienne restera un grand poumon spirituel au cœur de la ville et un petit vignoble sera replanté sur les coteaux pour illustrer l’attachement du sanctuaire à la célèbre fête du corps – hosties – et du sang – le vin – du Christ. Un comité se met en place pour porter ce renouveau de ce haut-lieu de spiritualité et d’hospitalité. "

    Voici le calendrier de la transition :

    Lundi 7 août 2017, 17h00, fête de sainte Julienne, messe d’action de grâces pour les 157 années de présence des carmélites à Cornillon.

    Vendredi 11 août 2017, fête de sainte Claire, remise privée des clés aux clarisses.

    Dimanche 8 octobre 2017, 15h00, premier dimanche suivant la fête de saint François d‘Assise, ami de sainte Claire, messe d’installation des clarisses.

    Ces célébrations seront présidées par Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, et en présence du père Patrick Bonte, osc, vicaire épiscopal à la vie religieuse et aux mouvements, commissaire apostolique délégué du Vatican pour le sanctuaire.

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