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Eglise - Page 979

  • Cinq prêtres de la ci-devant Fraternité des Saints Apôtres affectés à Sainte-Catherine et à Saint-Joseph (Homborch, Uccle)

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    Via cathobel.be :

    L’avenir pastoral de l’église Ste Catherine (Centre) et S. Joseph (Homborch, Uccle)

    Suite au point de vue exprimé à plusieurs reprises par Mgr Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, et après la rencontre que Mgr Kockerols, son évêque auxiliaire pour Bruxelles, a pu avoir avec chacun des 5 prêtres du diocèse qui faisaient partie de la Fraternité des Saints apôtres, aujourd’hui dissoute, et qui résident à Bruxelles :
    • les abbés Carmelo PRIMA et Jérémy SCHAUB sont confirmés dans leur nomination de vicaires dans les paroisses Ste Catherine (doyenné du Centre) et S. Joseph (Homborch) (doyenné du Sud) pour la pastorale francophone;
    • les abbés Paul CHAVANAT et Grégory KIENLEN sont nommés vicaires dans les paroisses Ste Catherine (doyenné du Centre) et S. Joseph (Homborch) (doyenné du Sud) pour la pastorale francophone
    • l’abbé Kurt SUENENS est nommé vicaire dans les paroisses Ste Catherine (doyenné du Centre) et S. Joseph (Homborch) (doyenné du Sud) pour la pastorale néerlandophone.

    Leur souhait de vivre en communauté est accueilli favorablement.
    La cure de la paroisse Ste Catherine sera mise à leur disposition dès que les travaux de rénovation y auront été réalisés, sous la responsabilité de la Fabrique d’église.

    Ils font pleinement partie du presbyterium du diocèse et à ce titre, sont conviés aux rencontres décanales, vicariales et diocésaines. Ils tisseront des liens avec les prêtres des lieux de culte environnants.

    Le doyen Claude CASTIAU et le doyen Michel CHRISTIAENS restent jusqu’à nouvel ordre administrateurs paroissiaux respectivement de Ste Catherine (Centre) et S. Joseph (Sud).

    + Jean Kockerols, le 28/09/2016

  • Le Patriarche russe Kirill a signé un texte appelant à l'interdiction de l'avortement

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    De RT.com :

    Le Patriarche russe part en guerre contre l'avortement

    Le Patriarche russe Kirill a signé un texte appelant à l'interdiction de l'avortement, soutenu par le Grand mufti musulman. Le texte relance le débat sur la question, alors que la Russie reste un des pays ayant le plus recours à l'IVG dans le monde.

    Le texte, qui a été approuvé par la Commission Patriarcale pour la famille, la maternité et la protection de la petite enfance, appelle notamment à ce que le statut d'un enfant «conçu naturellement soit protégé par la loi en tant qu'individu ayant le droit à la vie, à la santé et au bien-être».

    Le document propose par ailleurs d'interdire l'avortement chirurgical et médical, les contraceptifs à action abortive (pilule du lendemain), ainsi que la procréation médicalement assistée, considérée comme «une humiliation de la dignité humaine et un encouragement au meurtre d'enfants, dans les premiers stades du développement embryonnaire.»

    La proposition approuvée par le patriarche suggère également de fournir une aide financière du budget fédéral aux femmes enceintes et aux familles nombreuses à hauteur «au moins» du minimum vital.

    Le leader musulman en renfort

    La démarche du Patriarche Kirill a été approuvée et soutenue par le leader spirituel de la communauté musulmane de Russie, le Grand Mufti et chef de l'administration spirituelle centrale des musulmans (TsDUM) Talgat Tajuddin qui a déclaré être prêt à signer le document, comme l'a indiqué l'agence RIA Novosti.

    «Pour nous aussi Musulmans, [l'IVG] est un acte d'assassinat d'enfants. Je l'ai d'ailleurs rappelé lors des festivités de l'Aïd al-Adha», a déclaré le leader musulman.

    A la question de savoir s'il serait prêt à signer le document, Talgat Tajuddin a répondu : «Oui, sans aucun doute, comme tout croyant devrait le faire [...] notre pays n'est pas si immense par rapport au reste du monde, nous ne sommes que 145 millions d'habitants.»

    Le Grand mufti a par ailleurs rappelé que dans l'Islam, l'IVG n'était autorisée qu'en cas de problèmes médicaux graves pouvant porter atteinte à la vie de la mère et était proscrit dans tous les autres cas de figure qui constituent un meurtre d'enfant.

    Le porte-parole du patriarche clarifie la question

    Alors que la position du chef religieux et spirituel du pays a immédiatement suscité une controverse en Russie, premier pays au monde à avoir légalisé l'avortement dès 1920, le porte-parole du patriarcat, le prêtre Alexandre Volkov a tenu a préciser que le Patriarche Kirill entendait soutenir uniquement «l'interdiction du remboursement de la procédure d'IVG par la sécurité sociale du pays» qui prend en charge intégralement les procédures d'avortement.

    Cela encourage selon lui une banalisation de l'IVG sans réflexion au préalable. Ainsi, rendre la procédure payante, favoriserait une remise en question chez les couples ou femmes seules attendant un enfant, avant de mettre un terme à une grossesse non désirée. Cependant, le Patriarche ne rejette pas selon sa parole le concept même de l'avortement, notamment en cas de danger pour la vie d'une femme attendant un enfant.

    Alexandre Volkov a ajouté qu'à l'heure actuelle, le texte avait reçu l'approbation de 500 000 citoyens. S'il atteint un million de signatures, il pourra être soumis à un vote à la Douma, le Parlement russe.

    La Russie, déjà leader mondial en matière d'avortement

    En Russie, l'avortement est une procédure médicale légale entièrement prise en charge par l'Etat jusqu'à 12 semaines de grossesse en cas de grossesse non désirée. Ce délai peut-être étendu jusqu'à 22 semaine à la demande de la femme si la grossesse est le résultat d'un viol, avec preuves à l'appui. En cas d'urgence médicale pouvant porter atteinte à la vie de la mère, l'IVG peut-être appliquée à tout moment de la grossesse.

    La Russie (à l'époque, la «République socialiste fédérative de Russie») est devenu le premier pays au monde à légaliser l'avortement en 1920. A titre de comparaison, en Grande-Bretagne l'avortement a été légalisé en 1967, aux Etats-Unis en 1973, en France en 1975 et en Allemagne de l'Ouest en 1976. De 1936 à 1955, l'IVG a été interdite par la constitution de l'Union soviétique sauf en cas de danger pour la vie de la mère.

    Au niveau mondial, la Russie reste un des pays ayant le plus recours à l'IVG derrière la Chine et les Etats-Unis. Chaque année, plus d'un million de femmes ont recours à l'IVG sur le territoire de la Fédération de Russie, contre plus de 9 millions en Chine, en raison de la politique de l'enfant unique pour endiguer la sur-population.

  • Bruxelles (Jette), 8 octobre : bénédiction de la nouvelle salle polyvalente de la Communauté Saint-Jean

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    Perspective-salle-poly.jpgCommunauté Saint Jean

    Avenue de Jette 225

    1090 Jette

    Ouverture de la Salle St Jean

    Invitation

    Nous vous invitons à la bénédiction de notre nouvelle salle St Jean, grande salle de conférences et polyvalente, par Mgr Jean Kockerols, qui aura lieu dans notre prieuré

    Samedi 8 octobre à 15h15

    Programme :

    15h15 arrivée des invités

    15h30 présentation des différents corps de métier qui ont œuvré pour la réalisation de la salle, suivie du mot de l’évêque et de la bénédiction de la salle.

    Verre de l’amitié.

    Dans la mesure du possible, merci de nous confirmer par mail ou sms votre venue, aux coordonnées suivantes : fmj@stjean.com et 0485 04 50 84

    Pour se garer : avenues de Laeken et J. Sermon ou autour de la Basilique

  • Les évêques du Canada vent debout contre l'euthanasie et le suicide assisté

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    D'après le journal La Croix (Clémence Houdaille), "les évêques canadiens refusent les funérailles religieuses à ceux qui ont choisi l’euthanasie. Les évêques des diocèses canadiens d’Alberta et des Territoires-du-Nord-Ouest ont publié des directives à propos du suicide assisté et de l’euthanasie dans un document publié le 14 septembre 2016." Selon ce texte, lorsque des personnes malades font connaître publiquement leur volonté de mettre fin à leurs jours par euthanasie ou par suicide assisté, « il ne sera pas possible de célébrer des funérailles chrétiennes » au lendemain de leur décès, énoncent les six évêques catholiques de l’Alberta et des Territoires-du-Nord-Ouest dans cette série de directives remises aux prêtres de leurs diocèses.

    « Une telle demande doit être gentiment mais fermement refusée »

    Si la famille du défunt n’a pas encouragé le recours à l’aide médicale à mourir et« à condition que cela ne provoque pas de scandale public, les rites des funérailles peuvent alors être célébrés », précisent toutefois les évêques, appelant à être attentif à ne pas transformer les funérailles en une « occasion de célébrer la décision de la personne aimée de mourir par suicide assisté ou par euthanasie ».« Cela serait véritablement scandaleux », puisque la cérémonie religieuse serait interprétée « comme un encouragement pour d’autres à recourir à ce mal », poursuivent-ils, prévenant qu’« une telle demande doit être gentiment mais fermement refusée ».

    L’Église accorde pourtant des funérailles chrétiennes aux personnes qui, apprend-on après leur décès, se sont suicidées, reconnaissent les signataires de ces directives, d’après la radio chrétienne Radio VM. Dans ces cas, « nous ne pouvons pas juger les raisons qui ont mené un individu à prendre cette décision, pas plus que nous ne connaissons les dispositions de son cœur », écrivent-ils. Par contre, dans le cas de l’aide médicale à mourir, le consentement de la personne est préalable à son décès. La personne doit être consciente que son geste « est contraire à la foi chrétienne ».

    « Reconnaître une décision qui l’a entraînée à poser un geste contraire à la foi chrétienne »

    En refusant la tenue de funérailles religieuses, le but de l’Église n’est pas de punir la personne décédée mais bien « de reconnaître sa décision, une décision qui l’a entraînée à poser un geste contraire à la foi chrétienne », expliquent encore les évêques des diocèses d’Edmonton, Calgary, Grouard-McLennan, Saint-Paul et Mackenzie-Fort Smith.

    Ce texte s’intéresse aussi au sacrement des malades. Dans le cas des personnes mourantes qui demandent l’euthanasie, les prêtres doivent « implorer avec délicatesse et fermeté la personne malade » de renoncer à ce recours. « Si elle maintient sa décision, l’onction ne peut être offerte », écrivent les évêques.

    Avant l’adoption du projet de loi, l’archevêque canadien d’Ottawa, Mgr Terrence Prendergast, avait déjà souligné que ceux qui demandaient à mourir ainsi n’étaient pas en mesure de recevoir les derniers sacrements. « Demander à être tué est gravement désordonné et constitue un rejet de l’espoir que le rite (de l’onction des malades, NDLR) demande et essaie d’apporter », avait assuré l’archevêque d’Ottawa, Mgr Terrence Prendergast, dans une interview à l’agenceCanadian Catholic News reprise par la presse spécialisée le 27 février 2016.

    Par ailleurs (source), l'Assemblée plénière 2016 de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a débuté hier et se poursuivra jusqu'au 30 septembre au Centre Nav Canada, à Cornwall, en Ontario. La réunion est présidée par Mgr Douglas Crosby, O.M.I., évêque de Hamilton et président de la CECC, qui a présenté son rapport annuel pendant la séance d'ouverture. En cette première journée de réunion, les évêques ont principalement réfléchi aux conséquences de la loi C-14, qui a légalisé le suicide assisté et l'euthanasie au Canada. Son Éminence le cardinal Willem Eijk, archevêque d'Utrecht, aux Pays-Bas, a donné une conférence sur les répercussions sociales et culturelles de la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie aux Pays-Bas et ailleurs. La journée a commencé par la célébration de l'Eucharistie, présidée par Mgr Crosby avec la participation de l'école secondaire catholique Holy Trinity.

    À titre de théologien moraliste, éthicien médical et médecin, le cardinal Eijk a donné un aperçu de l'expérience vécue dans son pays. Il a dit qu'au début, des arguments en faveur de l'euthanasie et du suicide assisté ont été exprimés en 1969 ; ensuite, l'euthanasie médicale a été fréquemment pratiquée dans les années 1970, puis la première loi réglementant provisoirement l'euthanasie a été adoptée en 1993. Depuis ce temps, dit-il, le sentiment populaire permet l'euthanasie et le suicide assisté par un médecin pour les personnes souffrant de troubles affectifs et de maladies psychiatriques, y compris la dépression, ainsi que le fait d'enlever la vie aux nouveau-nés ayant des handicaps. En même temps, les médecins qui pratiquaient fréquemment l'euthanasie reçoivent maintenant moins de demandes en raison de l'accessibilité croissante des soins palliatifs et du fait que le public en est mieux informé.

    « Qu'est-ce que l'expérience des Pays-Bas peut apprendre aux politiciens, aux décideurs et aux travailleurs des soins de santé des autres pays? » a-t-il demandé. Il a répondu que tout d'abord, on n'a aucun besoin d'une « nouvelle éthique médicale » en plus de celle qui est offerte par les soins palliatifs : « ramener à un degré supportable les souffrances des gens ayant des maladies incurables, et aider ceux-ci à redécouvrir la dignité de leur vie en leur prodiguant avec amour des soins professionnels : des soins humains, médicaux, socio-psychologiques et pastoraux; bref, des soins qui s'adressent à toute la personne ». Deuxièmement, l'expérience des Pays-Bas offre la preuve empirique qu'une fois qu'on ouvre un petit peu la porte, elle s'ouvre davantage très facilement. « Une fois qu'on permet de mettre fin à la vie pour un certain genre de souffrances, pourquoi ne le permettrait-on pas pour des souffrances un tout petit peu moins grandes? » La troisième leçon à apprendre, a-t-il dit, est que les soins palliatifs respecte la capacité des gens qui souffrent grandement, soit d'une maladie, soit de handicaps, de retrouver la dignité de leur vie et de continuer de vivre malgré leur situation.

    Dans son rapport annuel, Mgr Crosby a souligné plusieurs initiatives auxquelles la Conférence a participé, notamment pour promouvoir les soins palliatifs et les soins à domicile et pour mobiliser les appuis locaux en faveur de tels soins, en plus de presser les politiciens fédéraux et provinciaux de respecter la liberté de conscience et de religion des fournisseurs de soins de santé ainsi que des établissements.

    En Suisse également, l'épiscopat a pris fermement position : http://www.eveques.ch/documents/communiques/etude-sur-le-suicide-assiste-des-aines

  • Les effectifs actuels (septembre 2016) du séminaire de Namur

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    Voici la répartition des séminaristes par nationalité:
    Belges 20
    Sud-Américains 14
    Africains 10
    Polonais 4
    Italiens 3
    Vietnamiens 3
    Français 2
    Canadien 1
    Néerlandais 1
    Croate 1
    Indien 1
    Espagnol 1
    Autrichien 1

  • Bruxelles, IET (6 octobre 2016 - 19 janvier 2017) : Questions de Bioéthique, un corps assumé ou augmenté?

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  • Papes et évêques peuvent-ils vraiment être émérites ?

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    De l’abbé Claude Barthe, sur le site du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    dyarchie.jpg« Dans Dernières conversations, Benoît XVI justifie son choix de renoncer à sa charge et son titre de pape émérite en se référant à la démission des évêques arrivant au terme de leur charge. Une nouveauté dont on n’a peut-être pas mesuré toutes les conséquences.

    Après les propos de Mgr Gänswein, Préfet de la Maison pontificale et secrétaire du pape émérite, le 20 mai dernier, à l’Université Grégorienne, traitant de l’« élargissement du ministère pétrinien », le cardinal Brandmüller indirectement (« Renuntiatio Papæ. Alcune riflessioni storico-canonistiche », revue en ligne Statoechiese.it, 18 juillet 2016) et Mgr Sciacca directement (« Il ne peut pas exister de papauté indivise », La Stampa, 16 août 2016) ont mis en cause la notion confuse de « pape émérite ».

    En soi, l’appellation d’emeritus – de emereo, achever de remplir sa carrière – peut sembler adaptée à la situation d’un ­pape qui a renoncé à sa charge. Sauf que, dans le passé, pour éviter tout risque d’immixtion, on donnait aux antipapes qui abandonnaient leur titre pontifical un titre épiscopal et cardinalice (il ne semble cependant pas que l’on ait pris cette précaution pour Célestin V après sa démission, mais son successeur, Boniface VIII, l’a mis « sous surveillance »). 

    Il faut remarquer que ce problème est le même pour les évêques diocésains qui renoncent à leur charge. En effet, après Vatican II, Paul VI décida que les évêques diocésains avaient à présenter leur démission à 75 ans (motu proprio Ecclesiæ sanctæ, 6 août 1966, n. 11 ; rescrit, 5 novembre 2014) (le pape se réserve d’accepter ou de prolonger le mandat de l’évêque), disposition passée dans le canon 401. Or, auparavant, aux (rares) évêques démissionnaires était accordé le titre honorifique d’un siège ancien aujourd’hui supprimé (par exemple, Mgr Auvity, démissionnaire de Mende en 1945, est fait évêque titulaire de Dionysania). Aujourd’hui, en revanche, l’évêque diocésain démissionnaire figure dans l’Annuaire pontifical, après le nom de l’évêque du diocèse, comme « évêque émérite ».

    Une capacité de démettre sans précédent 

    En réalité, la difficulté proprement juridique et « constitutionnelle » est autrement plus grave pour eux que pour le Pontife romain. Certes, il a toujours été possible qu’un évêque, y compris celui de Rome, renonçât librement à sa charge, ou encore que le pape le lui demandât pour de graves raisons. Et si l’évêque résistait, il est arrivé que le pape le démît : ainsi procéda Pie VII avec les évêques français qui ne voulaient pas librement renoncer après le Concordat de 1801 avec Bonaparte.

    Mais la nouvelle règle institue au profit du pape une capacité de démettre les évêques qui n’avait jamais existé (alors que le décret Christus Dominus de Vatican II disait seulement que les évêques diocésains : « sont instamment priés de donner leur démission, soit d’eux-mêmes, soit sur l’invitation de l’autorité compétente, si, du fait de leur âge avancé, ou pour toute autre raison grave, ils deviennent moins aptes à remplir leur charge » [n. 21]). On peut se demander si elle est parfaitement conforme à la divine constitution de l’Église fondée sur le gouvernement du Successeur de Pierre et des Successeurs des Apôtres unis à lui. Ceux-ci ne sont pas de simples préfets du pape : à chaque évêque diocésain est confiée par le pape une portion du troupeau, une Église particulière, dont il devient l’époux mystique. Le seul fait de l’accès à l’âge de 75 ans ne semble pas un motif suffisant pour présumer que l’évêque est devenu inapte et que son lien « matrimonial » doit être rompu, d’autant qu’il n’en est pas ainsi pour le pape. La mesure était d’ailleurs tellement inouïe que la rédaction législative semble hésiter : « L’évêque diocésain qui a atteint 75 ans accomplis est prié – rogatur – de présenter sa renonciation à son office ». En clair, le Code ne lui fait pas obligation stricte, mais exerce une pression sur sa liberté. Qu’adviendrait-il s’il était sourd à cette « prière » ? 

    En outre, Paul VI a cru bon d’édicter une autre règle s’appliquant cette fois aux cardinaux : par le motu proprio Ingravescentem ætatem, du 21 novembre 1970, ceux-ci, lorsqu’ils atteignent l’âge de 80 ans perdent automatiquement leur droit de siéger dans les organes de Curie et surtout d’entrer en conclave pour élire un nouveau pape. Certes, la fonction cardinalice – les cardinaux représentent les membres éminents du clergé de Rome qui désignent le pape – n’est pas, quant à ­elle, d’institution divine. Mais dans la mesure où le collège cardinalice a toujours aujourd’hui pour première fonction d’élire le pape, on peut se demander comment se justifie, selon le droit naturel cette fois, l’incapacité qui frappe les cardinaux octogénaires. D’autant que le pape n’y est pas soumis.

    Ce qui crée une situation étrange. La Réforme grégorienne et la Réforme tridentine avaient consacré de manière très heureuse la centralisation de l’Église romaine autour du pape. Bien loin de s’estomper après le dernier concile, cette « papalisation » s’est encore accrue. Les concordats qui concédaient encore aux pouvoirs civils la nomination des évêques diocésains, auxquels était ensuite conférée l’investiture canonique par le pape, ont été modifiés les uns après les autres pour réserver dans tous les cas la nomination au Pontife romain dans toute l’Église latine (le cas résiduel du concordat concernant l’Alsace-Moselle étant purement théorique, car c’est de fait le pape qui nomme aux évêchés de cette région). Et en outre, grâce aux mesures prises par Paul VI, le pape a une capacité qu’il n’eût jamais à ce degré de renouveler l’épiscopat à sa guise.

    L’Église encore plus romanisée

    Alors que la liturgie romaine et l’ecclésiologie (œcuménisme, liberté religieuse) ont tourné la page du tridentinisme, la structure hiérarchique postconciliaire est ainsi plus tridentine aujourd’hui qu’elle ne l’était avant Vatican II. À moins que cette accentuation du rôle du pape, dans un contexte idéologique très différent de celui d’avant le Concile, ne puisse plutôt s’analyser comme une imitation par la société ecclésiastique de la « présidentialisation » des démocraties modernes. Toutes choses égales, bien entendu, notamment parce que le pape est élu à vie. Quand il ne démissionne pas.

    Ref. Papes et évêques peuvent-ils vraiment être émérites ?

    La question subsidiaire est de savoir si l’éméritat d’un pape peut être comparé à celui d’un évêque ? L’évêque démissionnaire reste évêque. Il conserve la plénitude du sacrement de l’ordre qu’il tient de son ordination épiscopale. Il perd seulement sa juridiction, territoriale ou autre. C’est parce qu’il est élu évêque de Rome que le pape est aussi pasteur universel d’une manière singulière (les évêques le sont aussi, mais collégialement). Cette singularité ajoute-t-elle quelque chose de spécifique à son éméritat comparé à celui d’un autre évêque ? Et si oui, son élection ou son intronisation a-t-elle un lien avec le sacrement de l’ordre ou bien l’éméritat d’un « pape » est-il seulement une manière honorifique de dire, sans ajouter quoi que ce soit à la nature "intime" de la paternité dont chaque évêque est investi ?

    A ce sujet, il peut être intéressant de noter ce que Benoît XVI écrit dans ses « Dernières Conversations » avec Peter Seewald :

    «  […] Un Père arrête, lui aussi. Il ne cesse évidemment pas d’être Père, mais il renonce à des responsabilités concrètes. Il reste père dans un sens profond, intime, avec une relation et une responsabilité particulières, mais il n’accomplit plus les tâches de Père […].

    On a tout de même fini par admettre que si l’évêque est chargé d’une mission sacramentelle qui continue à le lier intérieurement, il n’est pas obligé d’être maintenu éternellement dans sa fonction.

     A mes yeux, il est clair que le pape n’est pas un surhomme et que sa simple existence ne suffit pas ; il doit également exercer des fonctions. Quand il se retire, il renonce à sa fonction tout en conservant, de manière très intime, la responsabilité qu’il a assumée. On finira par comprendre peu à peu que le pontificat n’a rien perdu de sa grandeur, même si la dimension humaine de la charge apparaît peut être plus distinctement » (pp. 45-46).

    JPSC

  • Syrie : pour l'archevêque d'Alep, s'il y a des crimes de guerre, ils sont perpétrés des deux côtés

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    Lu sur le site du Point.fr (Jérôme Cordelier) :

    L'archevêque d'Alep : "Si crimes de guerre il y a, ils sont perpétrés des deux côtés"

    Mgr Jean-Clément Jeanbart, joint par téléphone dans la partie de la ville syrienne aux mains du régime de Bachar el-Assad, confie sa colère et son désarroi.

    Le Point.fr : Comment vivez-vous actuellement à Alep ?

    Jean-Clément Jeanbart : Nous arrivons à nous ravitailler, grâce aux organisations humanitaires, par exemple l'Unicef. Mais nous n'avons pas d'électricité, l'eau est souvent coupée, le travail devient impossible. Il n'y a plus d'emplois. Nous sommes terrorisés par ce qui se passe. La situation n'a jamais été aussi préoccupante. Ce que nous espérions avec la dernière trêve malheureusement n'a pas eu lieu. Qu'allons-nous devenir ? Depuis cinq ans nous vivons sous les bombes. Notre ville, naguère, était prospère, hyperactive, cosmopolite ; tout le monde pouvait y vivre ensemble, main dans la main. Et maintenant ?  Tout cela est réduit à néant. On dirait qu'Alep subit le même sort qu'Hiroshima ou Nagasaki. Allons-nous pouvoir un jour reconstruire tout cela ? Nous sommes terrassés, mais nous gardons espoir.

    Partagez-vous les condamnations devant l'ONU des représentants français, américains et anglais dénonçant les bombardements russes et syriens comme « crimes de guerre » ?

    Avant d'incriminer, il faut vérifier. Beaucoup d'informations arrivent de façon faussée. Je vois toutes ces violences, toutes ces batailles, mais je ne sais pas quelle conclusion en tirer… Si crimes de guerre il y a, ils sont perpétrés des deux côtés. Toute guerre est un crime. Je condamne la guerre d'où qu'elle vienne. Je vous dis cela en toute bonne foi. Je ne me couvre pas les yeux, je n'ai pas peur que l'on m'arrête. Je demande qu'une seule chose : que toutes les parties s'assoient autour d'une table, et on trouvera une solution. Mais si certains refusent le dialogue, qu'ils sortent ! Pour vivre ensemble, il faut d'abord respecter l'autre. Ce pays appartient à tous les Syriens. Personne ne peut prétendre à un droit exclusif sur cette terre. Arrêtons cette folie ! Que cherchez-vous ? Vous voulez détruire ce pays et vous le partager comme des loups ? C'est une guerre pleine de sang, d'argent, de corruption, de mensonges. Arrêtez de jouer en dessous de la table ! Laissez-nous tranquilles ! Qu'avons-nous fait pour mériter cela ? Je parle en homme d'Église, avec sa conscience et son cœur. Chaque jour qui passe, je souffre comme si je perdais un frère ou une sœur.

    Quand nous nous étions vus à Paris il y a quelques mois vous imploriez les chrétiens de ne pas fuir Alep. Est-ce toujours votre état d'esprit ?

    Oui, et plus que jamais, car, sans prétention, je pense que notre société a besoin des chrétiens parce qu'ils œuvrent pour la convivialité, l'acceptation de l'autre, la gratuité. Ici, les chrétiens ont souvent été à l'avant-garde, en médecine, en sciences et en urbanisme, notamment. La Syrie, qui a vu naître le christianisme et des centaines de millions de chrétiens qui ont contribué à son édification, est ma terre autant que celle des autres. Nous devons rester ici parce que nous y sommes enracinés, autant religieusement que socialement. En moins de deux ans, nous avons restauré 250 maisons pour que leurs habitants restent, nous avons fourni des prêts gratuits à 70 jeunes, nous avons proposé des bourses d'études pour 1 200 élèves, nous avons créé un centre de formation aux métiers du bâtiment, un centre de promotion pour les femmes, une coopérative alimentaire… Nous avons lancé un mouvement qui s'appelle Bâtir pour rester. Nous attendons avec impatience la paix, qui sera le salut de tout le monde. Le 6 octobre, nous rassemblerons plus de mille enfants chrétiens et musulmans de sept à douze ans pour prier ensemble pour la réconciliation et la paix.

  • Le message du pape aux journalistes

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    Vérité, professionnalisme et respect des personnes, pour un journalisme de la rencontre

    De zenit.org (Océane Le Gall) :

    Traduction complète de l’allocution du pape François à la presse italienne

    Aimer la vérité, professionnalisme et respect des personnes : le pape voit dans ces trois directions le cocktail nécessaire à un journalisme qui soit au service d’une « culture de la rencontre », en vue d’ « améliorer la société ». Il constituera ainsi « un élément fondamental pour la vitalité d’une société libre et plurielle », comme « instrument de la construction » du bien commun, et comme « accélérateur des processus de réconciliation ».

    Le pape François a en effet reçu en audience dans la salle Clémentine du Vatican, jeudi 22 septembre 2016, le Conseil italien de l’Ordre des journalistes, soit 400 journalistes.

    Voici le journalisme que le pape appelle de ses voeux: « Je souhaite que le journalisme, de plus en plus et partout, soit un instrument de construction, un facteur de bien commun, un accélérateur de processus de réconciliation; qu’il sache repousser la tentation de fomenter l’affrontement, avec un langage qui attise le feu des divisions, mais favorise plutôt la culture de la rencontre. Vous, journalistes, rappelez à tous chaque jour qu’il n’existe pas de conflit qui ne puisse être résolu par des femmes et des hommes de bonne volonté. »

    Voici notre traduction complète, de l’italien, de l’allocution du pape François.

    Discours du pape François

    Mesdames et messieurs,

    Merci de votre visite. Je remercie en particulier le président pour ses paroles d’introduction à notre rencontre. Et je remercie également pour le siennes, le préfet du secrétariat chargé de la communication.

    Peu de professions ont une aussi grande influence sur la société que le journalisme. Le journaliste a un rôle à la fois de grande importance et de grande responsabilité. D’une certaine façon vous écrivez « une première ébauche de l’histoire », en construisant l’agenda des nouvelles et conduisant les personnes à une interprétation des événements. C’est très important. Les temps changent et également la manière de faire le journaliste. La presse écrite tout comme la télévision perdent de leur  importance face aux nouveaux médias du monde numérique – surtout parmi les jeunes – mais les journalistes, s’ils font leur travail de manière professionnelle, restent un pilier, un élément fondamental pour la vitalité d’une société libre et plurielle. Le Saint-Siège aussi – face au changement du monde des médias – a vécu et vit en ce moment un processus de réforme qui va changer tout son système de communication, dont vous bénéficierez ; le secrétariat pour la communication sera un point de référence naturel pour votre précieux travail.

    Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous une réflexion sur quelques aspects de votre profession, le journalisme, et sur comment ils peuvent servir à améliorer la société dans laquelle nous vivons. Pour nous tous, il est indispensable de nous arrêter, pour réfléchir àce que nous faisons et à comment nous le faisons. Dans la vie spirituelle, cela prend souvent la forme d’une journée de retraite, d’approfondissement intérieur. Je pense que dans la vie professionnelle aussi on a besoin de ça, d’un peu de temps pour nous arrêter et réfléchir. Certes, ce n’est pas facile dans un domaine comme le journalisme, une profession qui vit en permanence de « délais de livraison » et de « dates d’expiration ». Mais, au moins, pendant un bref instant, cherchons à approfondir un peu la réalité du journalisme.

    Je m’arrête sur trois éléments: aimer la vérité, une chose fondamentale pour tout le monde, mais spécialement pour les journalistes; vivre de manière professionnelle, quelque chose qui va bien au-delà des lois et des règlements; et respecter la dignité humaine, qui est beaucoup plus difficile que cela n’y paraît au premier abord.

    Aimer la vérité veut dire non seulement affirmer mais vivre la vérité, et en témoigner à travers  son travail. Vivre et travailler, donc, avec cohérence par rapport aux paroles que l’on utilise pour un article de journal ou un reportage télévisé. Ici la question n’est pas « être ou ne pas être un croyant ».  La question est « être ou ne pas être honnête avec soi-même et avec les autres. La relation constitue le cœur de toute communication. A plus forte raison chez ceux qui en font leur métier. Et aucune relation, fondée sur la malhonnêteté, ne peut résister et durer dans le temps. Je me rends compte que dans le journalisme actuel – un flux ininterrompu de faits et événements racontés 24 heures par jour, 7 jours sur 7 – ce n’est pas toujours facile d’arriver à la vérité, ou du moins de s’en approcher. Dans la vie tout n’est pas noir ou blanc. Dans le journalisme aussi, il faut savoir discerner entre les nuances de gris des événements que l’on est appelé à raconter. Les débats politiques, voire tant de conflits, sont rarement le résultat de dynamiques claires et nettes, dans lesquelles il est possible de reconnaître sans équivoque qui a tort et qui a raison. La confrontation et parfois l’affrontement, au fond, naissent précisément de cette difficulté à faire la synthèse entre les différentes positions. C’est le travail – nous pourrions dire aussi la mission – à la fois difficile et nécessaire d’un journaliste: arriver au plus près de la vérité des faits et ne jamais dire ou écrire une chose qui, au fond de sa conscience, il le sait, n’est pas vraie.

    Deuxième élément: vivre de manière professionnelle veut dire avant tout – au-delà de ce que nous pouvons trouver écrit dans les codes déontologiques – comprendre, intérioriser le sens profond de son propre travail. D’où découle la nécessité de ne pas soumettre sa profession aux logiques des intérêts partisans, qu’ils soient économiques ou politiques. Le devoir du journaliste, j’oserais dire sa vocation, est donc – à travers l’attention, et le soin à rechercher la vérité – de faire grandir la dimension sociale d’une vraie citoyenneté. Dans cette perspective d’ouvrir les horizons, agir de manière professionnelle veut donc dire non seulement répondre aux préoccupations, bien que légitimes, d’une catégorie, mais avoir à cœur un des chambranles de la structure d’une société démocratique. Les dictatures – de n’importe quelle orientation et «  couleur » –  qui ont toujours cherché à s’emparer des moyens de communication,  et à imposer de nouvelles règles au journalisme, devraient toujours nous faire réfléchir.

    Et troisièmement: respecter la dignité humaine est important dans toute profession, et spécialement dans le journalisme, car derrière le simple récit d’un événement il y a les sentiments, les émotions et, en définitive, la vie des personnes. J’ai souvent parlé des bavardages comme étant une forme de «  terrorisme », capable de tuer une personne par la langue. Si cela vaut pour les individus, en famille ou au travail, à plus forte raison pour les journalistes, car leur voix peut toucher tout le monde, et c’est une arme très puissante. Le journalisme doit toujours respecter la dignité de la personne. Un article est publié aujourd’hui et demain il sera remplacé par un autre, mais la vie d’une personne injustement calomniée peut être détruite à jamais. Certes la critique est légitime, et je dirais plus, elle est nécessaire, tout comme « dénoncer » le mal, mais cela doit toujours être fait en respectant l’autre, sa vie, ses affections. Le journalisme ne peut pas devenir une « arme de destruction » des personnes, voir de peuples. Ni alimenter la peur face aux changements ou phénomènes comme les migrations forcés, dues aux guerres et à la famine.

    Je souhaite que le journalisme, de plus en plus et partout, soit un instrument de construction, un facteur de bien commun, un accélérateur de processus de réconciliation; qu’il sache repousser la tentation de fomenter l’affrontement, avec un langage qui attise le feu des divisions, mais favorise plutôt la culture de la rencontre. Vous, journalistes, rappelez à tous chaque jour qu’il n’existe pas de conflit qui ne puisse être résolu par des femmes et des hommes de bonne volonté.

    Je vous remercie pour cette rencontre ; je vous souhaite bonne chance dans votre travail. Que le Seigneur vous bénisse. Je vous accompagne dans mes prières et dans mon cœur, et vous demande s’il vous plait de prier pour moi. Merci.

  • Accord entre le Saint-Siège et la Chine communiste : une négociation confuse

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    Lu sur « riposte catholique » 

    Un peu plus de quinze jours après la mort de Mgr Zhu Weifang, décédé ce 7 septembre à l’âge de 89 ans, la succession de l’évêque de Wenzhou continue d’être l’objet de toute l’attention des autorités gouvernementales. La police a renvoyé en « voyages d’études » l’évêque que Rome tient pour être l’évêque légitime de cet important diocèse du Zhejiang, tandis que ses agents manœuvrent pour empêcher toute unité entre le clergé des parties « clandestine » et « officielle » du diocèse.

    Après l’organisation des funérailles de Mgr Zhu, célébrées le 13 septembre, on pouvait penser que le calme reviendrait à Wenzhou, diocèse de quelque 120 000 fidèles, situé dans la très dynamique province du Zhejiang. Il semble que cela ne soit pas le cas. On se souvient que Mgr Shao Zhumin, 53 ans, avait été emmené par les autorités dès avant la mort de Mgr Zhu dans la lointaine province du Qinghai, l’objet de cet éloignement forcé étant d’empêcher que Mgr Shao, issu de la partie « clandestine » du diocèse, se fasse reconnaître par les fidèles comme l’évêque en titre de Wenzhou. Ces derniers jours, le bruit a couru que Mgr Shao était de retour à Wenzhou, signe possible d’une éventuelle acceptation par les autorités gouvernementales de son épiscopat. Or, les dernières informations disponibles en provenance de Wenzhou indiquent que Mgr Shao a de nouveau été emmené à Xining, au Qinghai, à 2 500 km de Wenzhou, et nul ne sait combien de temps il sera retenu là-bas.

    « Selon les normes du droit canonique »

    L’« éloignement » de Mgr Shao peut être dû à différents facteurs. Premièrement, hier, 21 septembre, la Salle de presse du Saint-Siège a diffusé un communiqué pour faire part du décès de Mgr Zhu Weifang. Les communiqués du Saint-Siège relatifs à l’Eglise de Chine, à ses évêques en particulier, ne sont pas exceptionnels mais ils restent rares. Intitulé « Deuil dans l’épiscopat », le communiqué ne retient pas tant l’attention pour les informations qu’il donne quant à la vie de cet évêque nommé par le pape en 2007 que par la phrase qui le conclut. « Selon les normes du droit canonique, Mgr Peter Shao Zhumin, évêque coadjuteur du diocèse [de Wenzhou], succède au prélat défunt », peut-on lire à la fin de ce court communiqué. En une phrase, le Saint-Siège rappelle ici qu’à ses yeux, l’évêque légitime de Wenzhou est bien Mgr Shao, là où les autorités chinoises n’ont jamais reconnu à ce dernier sa qualité d’évêque. En « éloignant » Mgr Shao jusqu’au Qinghai, la Chine signifierait à Rome qu’elle persiste à ne pas accepter Mgr Shao comme évêque.

    Deuxièmement, ces jours derniers ont vu des gestes inédits de la part du clergé de Wenzhou. Mardi 20 septembre, dans l’après-midi, une délégation de seize prêtres « clandestins » de Wenzhou est allée prier dans le colombarium où repose l’urne funéraire de Mgr Zhu Weifang. Le groupe était emmené par le chancelier « clandestin » de Wenzhou, le P. Paul Jiang Sunian, et a été accueilli au colombarium de Ma Qiao Shan par le P. Zhong Jinxing, prêtre « officiel », qui agissait au nom du P. Ma Xianshi, le prêtre que Mgr Zhu avait désigné en mars dernier pour s’occuper des affaires du diocèse alors que lui-même voyait ses forces décliner. Les prêtres « clandestins » n’ont pas célébré la messe sur le lieu de recueillement mais ils y ont prié de « manière simple et digne », ainsi que le rapporte le compte rendu, accompagné de photos, publié sur le blog de la partie « officielle » du diocèse. Ce geste visible et solennel d’unité entre les deux composantes « officielle » et « clandestine » du diocèse n’a pas dû plaire et le compte rendu a rapidement disparu du blog en question. Là encore, l’« éloignement » de Mgr Shao viserait à empêcher ce dernier de prendre la tête d’initiatives manifestant ouvertement la volonté d’unité des catholiques locaux. Signe de la nervosité des autorités, des sources locales indiquent àEglises d’Asie que le P. Jiang Sunian a « disparu » ce 22 septembre, très certainement placé au secret par la police.

    L’objectif fondamental des négociations

    Troisièmement, si Mgr Shao est au premier chef concerné par l’actualité du diocèse de Wenzhou, il n’est pas étranger aux diocèses alentours. Or, le diocèse de Taizhou, situé juste au nord de Wenzhou, entre dans une phase délicate. Son évêque « officiel », Mgr Anthony Xu Jiwei, 81 ans, est très malade et, comme à Wenzhou, la question de sa succession se pose. Le diocèse de Taizhou présente la particularité de compter au nombre des six premiers diocèses à avoir été dotés d’un évêque chinois ; c’était en octobre 1926 et le pape Pie XI lançait ainsi le mouvement qui allait conduire l’Eglise de Chine à être entièrement confiée à un clergé autochtone. Même si aujourd’hui Taizhou est un diocèse assez modeste par le nombre de ses fidèles et de son clergé, le gouvernement chinois ne se désintéressera très certainement pas de son avenir, et on peut penser qu’en éloignant Mgr Shao, il cherche à empêcher ce dernier d’en assumer, ne serait-ce qu’à titre provisoire, l’administration apostolique.

    Le sort réservé à Mgr Shao, les manœuvres auxquelles les catholiques de Wenzhou assistent actuellement, les questions qui se posent quant à l’avenir du diocèse de Taizhou interviennent alors que les négociations entre Pékin et Rome laissent augurer de la possible conclusion d’un accord entre la Chine et le Saint-Siège. Au fil de ses différentes déclarations, le cardinal Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a mis en avant le fait que l’objectif fondamental des négociations en cours était la réconciliation et l’unité de l’Eglise qui est en Chine. A en juger par les actes posés ces derniers jours à Wenzhou, il ne semble pas que les autorités chinoises partagent la même conception de l’unité de l’Eglise que celle qui est exprimée à Rome.

    Source : Eglises d’Asie

    Ref.

    Info – Chine : A Wenzhou, les autorités gouvernementales tentent d’empêcher l’unité de l’Eglise locale

    JPSC

  • KTO réinvente son modèle avec succès

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    D'Aude Carasco sur le site du journal La Croix :

    KTO a réinventé avec succès son modèle

    La chaîne catholique, qui enregistre une hausse constante de son audience et de ses dons, renouvelle profondément sa grille en cette rentrée, avec quinze nouvelles émissions.

    La chaîne KTO a aménagé l’an dernier dans la banlieue sud de Paris, à Malakoff, dans l’ancienne usine d’un sous-traitant de l’aéronautique. Soixante-dix permanents, dont une trentaine de journalistes et animateurs, travaillent sous cette cathédrale métallique, aux murs blancs immaculés. Après cinq déménagements en quinze ans, la chaîne a acquis ce siège de 1 900 m2, en payant moins chaque mois pour le remboursement de son emprunt qu’auparavant pour ses loyers à Issy-les-Moulineaux.

    Une collecte de 9,2 millions d’euros

    « Devenir propriétaire avait un intérêt pour la survie de la chaîne », souligne sa directrice générale, Philippine de Saint-Pierre. Les téléspectateurs ont largement répondu aux campagnes de dons pour ses travaux d’aménagement. En 2015, la chaîne enregistrait ainsi la collecte la plus importante de son histoire, avec 9,2 millions d’euros venus de 265 000 donateurs (contre 8 millions d’euros et 245 000 donateurs en 2014).

    Au total (avec les produits exceptionnels de l’exercice, les abonnements, la publicité…), la chaîne disposait l’an dernier d’une enveloppe de 13 millions d’euros, dont 79 % ont servi à l’exécution de sa mission de production de programmes (59 % d’émissions, 21 % de directs et 20 % de documentaires).

    La « chaîne de télévision catholique francophone » créée en 1999 par l’archevêque de Paris, le cardinal Jean-Marie Lustiger, a ainsi pris un nouvel envol, deux ans après un troisième échec de sa candidature à la TNT. Un mal pour un bien ? « Comme toutes les chaînes à l’époque, KTO devait se financer par la publicité, elle-même fondée sur l’audience, qui supposa l’accession à la TNT,résume la chaîne dans son dossier de présentation. Le CSA refusa cet accès, ce qui remit en cause le modèle. Il fallut en inventer un autre : le recours aux dons, c’est-à-dire à l’abonnement volontaire. »

    La multiplication des canaux de diffusion (box ADSL, réseaux câblés, satellite AB3, Web et réseaux sociaux) et le succès des collectes ont conduit la chaîne à renoncer à demander un canal sur la TNT. « Nous n’avons pas été recalés pour des raisons de manque de solidité de dossier, puisque même nos concurrents louaient la qualité de notre travail et notre ouverture aux autres religions. Nous l’avons été pour des raisons idéologiques », estime Philippine de Saint-Pierre, tout en soulignant que ce refus a permis à la chaîne de prendre très tôt « le virage de la révolution numérique ».

    Rajeunir les donateurs

    L’« immense masse » de la collecte provient aujourd’hui de petits donateurs, qui envoient des chèques de quelques dizaines d’euros. « Nous allons continuer à élargir le nombre de donateurs, et aussi à les rajeunir », souligne Vincent Redier, le président du conseil d’administration de KTO.

    « Nous travaillons aussi sur les micro-dons, renchérit Philippine de Saint Pierre.Nous sommes très présents sur YouTube, les applications mobiles, la télévision connectée, ce qui nous permet de toucher de plus en plus de jeunes », intéressés par des dons ponctuels ou sous forme d’abonnements via des modes de paiements numériques.

    Les programmes courts (de 3 à 7 minutes), qui connaissent un succès auprès des plus jeunes et se diffusent très vite sur le Web, ont été démultipliés dans la nouvelle grille (avec 11 nouveautés sur 14).

    Parmi les nouveautés, citons « Le Caté en 3 minutes » – un dessin animé en 72 épisodes, dans lequel le P. Johannes M. Schwartz explique de façon simple et ludique les enseignements de l’Église –, « Écologie humaine » – à travers des exemples concrets de nouveaux comportements, Tugdual Derville appelle à une « révolution de la bienveillance » – ou encore « Quèsaco », où le P. Bernard Klasen explique un mot ou un concept catholique.

    Bon sens et plaisir des sens

    Quatre nouvelles émissions sont aussi proposées cette année. Le vendredi soir (à 20 h 40) alterneront une fois par mois les émissions de débats « Sans langue de buis » (discussion entre des chrétiens et un évêque sur un thème) et « Déo et Débats » (échange libre sur l’actualité autour d’invités).

    Le jeudi (à 19 h 40), les téléspectateurs s’initieront à « la vie concrète des entreprises » dans « Le travail dans tous les sens » (débat entre Joseph Thouvenel et Édouard Tétreau) ou au plaisir des sens et au bon sens avec « La cuisine des monastères ». Un moine ou une religieuse feront découvrir à François Lespes une « recette simple, pas chère, de saison, et emplie de spiritualité ».

  • Ne pas attendre la mort pour réaliser qu'on a peu aimé; prédication du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le 26e dimanche du temps ordinaire

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    Prédication du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Lc 16, 19-31) pour le 26e dimanche du temps ordinaire (archive du 29 septembre 2013)

    Évangile : Parabole du riche et du mendiant Lazare (Luc 16, 19-31)

    Jésus disait cette parabole : « Il y avait un homme riche, qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux. Un pauvre, nommé Lazare, était couché devant le portail, couvert de plaies. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c'étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies. Or le pauvre mourut, et les anges l'emportèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi, et on l'enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; il leva les yeux et vit de loin Abraham avec Lazare tout près de lui. Alors il cria : 'Abraham, mon père, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l'eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. - Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : Tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur. Maintenant il trouve ici la consolation, et toi, c'est ton tour de souffrir. De plus, un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous.' Le riche répliqua : 'Eh bien! père, je te prie d'envoyer Lazare dans la maison de mon père. J'ai cinq frères : qu'il les avertisse pour qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de torture !" Abraham lui dit : 'Ils ont Moïse et les Prophètes : qu'ils les écoutent !