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Foi - Page 546

  • Benoît XVI et l'actualité de l'Apocalypse

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    D'Hélène Bodenez sur Aleteia.org :

    L’actualité de l’Apocalypse selon Benoît XVI

    La référence à l’Apocalypse faite par le pape émérite dans sa Note sur les abus sexuels dans l’Église est passée inaperçue. Elle éclaire pourtant le mystère de l’Église dans la fin des temps, celui de l’épreuve et de la sainteté, de la pénitence et de l’espérance.

    Le pape émérite Benoît XVI, dans l’épreuve de sa retraite, a dû parler. Tout doucement. Un murmure dans une revue bavaroise destinée à un clergé confidentiel. En réalité, un texte voué sans doute à une diffusion restreinte1. Et le voilà devenu chorus mondial. Les mêmes ennemis qu’auparavant, sous son pontificat, ont depuis lancé leur fiel, les ennemis d’aujourd’hui immédiatement leur vindicte. Aucun ne peut, semble-t-il, imaginer que le doux Benoît XVI ait écrit, en théologien, sous la mouvance de l’Esprit saint, en « coopérateur de la vérité ». Chaque commentateur2 y va de son analyse plus ou moins autorisée, certains n’ayant même pas lu convenablement le texte.

    Dans les luttes de l’Église

    Mais l’heure n’a jamais été aussi grave. En pleine crise de la pédophilie dans l’Église, le pape émérite convoque un livre de la Bible qui est loin d’être anodin, pour comparer ce qu’il s’y passe à « l’actualité de ce qui est dit dans l’Apocalypse ». Flagrante, évidente, conclut-il. Dans la dernière partie de « ses quelques notes », Benoît XVI cite ce dernier livre qui clôt la Révélation, le livre écrit par l’aigle de Patmos à propos de la fin des temps, fin des temps dans laquelle nous sommes entrés depuis la mort et la résurrection du Christ.

    Vision d’éternité, béatitude pour ceux qui la lisent, l’Apocalypse, donne de la force pour vivre les tribulations et nourrit notre espérance. Et des tribulations, nous en vivons comme jamais ! Certes, le pape émérite cite un passage particulier, le chapitre 12, celui de l’accusation diabolique permanente contre Dieu et contre l’Église « dans le but de nous en éloigner ». Mais cette phrase est plus profonde, plus large, qu’elle n’en a l’air.

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  • In memoriam Jean Vanier : « Il faut être désarmé pour communier »

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    Lu sur le site web de « France Catholique », ce texte  de Jean Vanier, qui date du 5 juin 2013. Il l’a prononcé devant 1300 personnes réunies au Palais des Congrès de Versailles pour célébrer les 50 ans de la fondation de l’Office chrétien des personnes handicapées, autour de Marie-Hélène Mathieu, le 28 avril 1963. Marie-Hélène Mathieu a également fondé le mouvement Foi et Lumière, avec Jean Vanier, à Pâques 1971, à Lourdes :

    vanier6-1677b.jpg« J’ai été très touché par un discours récent du pape François dans lequel il est dit qu’il faut que l’on établisse dans l’avenir une «  culture de la rencontre  ». Il dit l’importance de regarder dans les yeux et de toucher. Je trouve très important que nous écoutions ce que dit le Pape ; il ne s’agit pas seulement de se réjouir de son sourire, mais de le prendre au sérieux. Il propose une culture de la rencontre ; c’est un peu ce que, dans Intouchables, ce film plein d’émotion et surtout de vérité, Philippe [Pozzo di Borgo, joué par François Cluzet] a vécu avec Abdel [joué par Omar Sy], qui sortait de prison. Ma vie a été faite de rencontres. Des rencontres qui m’ont choqué — en voyant à quel point les personnes avec un handicap étaient peu écoutées, et pas du tout prises en considération. Je suis frappé, en pensant à des personnes de ma communauté, de leur humiliation de ne pas avoir été considérées, regardées comme importantes. À l’Arche comme à Foi et Lumière, d’anciens volontaires témoignent après un certain temps que leurs années ont été difficiles mais extraordinaires, et qu’ils n’en voudraient rien changer. L’une a écrit dans une très belle lettre : «  Je suis venue à l’Arche ne connaissant rien, et j’avais peut-être un peu peur. Mais j’ai passé un an et demi avec des gens sympathiques, rigolos, profonds. Je crois que je n’ai jamais autant ri, autant pleuré. Je quitte ce temps de l’Arche transformée  ».

    À propos de ce que demande le Pape — «  veiller, créer une culture de la rencontre  » — je pensais à ce texte bien connu de l’Évangile. Cet homme qui arrive de Jéricho attaqué par des hommes de la délinquance, qu’on laisse à terre, dans un état pitoyable, blessé. Un juif passe, est gêné, continue ; puis un lévite, il passe ; puis un samaritain, d’un groupe religieux méprisé par les juifs, tenu pour rien. Cet homme est touché, il s’arrête pour désinfecter les plaies, y fait couler de l’huile et du vin. Jésus demande lequel des trois a traité cet homme à terre comme un voisin, et lance : «  Va, et fais de même.  » Jésus a demandé que nous le fassions. Qu’est-ce qui a touché ce samaritain ? Son frère en humanité. Il n’a pas vu d’abord dans le blessé un homme d’une religion différente, mais son frère en humanité. Jésus parle de personnes humaines d’autres religions et demande d’agir comme ce samaritain.

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  • La mort de Jean Vanier

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    D'Anne-Bénédicte Hoffner et Martine de Sauto sur le site du journal La Croix :

    Jean Vanier, le fondateur de l’Arche, s’est éteint

    Portrait 

    Ancien officier de marine, Jean Vanier avait fondé l’Arche en 1964. Il invitait sans relâche à regarder autrement, avec tout le respect qu’elles méritent, les personnes avec un handicap et toutes celles qui sont faibles et vulnérables. Il s’est éteint dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 mai.

    Jean Vanier, le fondateur de l’Arche, s’est éteint

    Jean Vanier, le 2 juillet 2014. STEPHANE OUZOUNOFF/CIRIC

    Il fallait le voir prendre sur ses genoux un enfant agité d’angoisse, le bercer tendrement, jusqu’à ce que s’esquisse, chez l’un comme l’autre, un sourire. Il fallait voir son visage s’éclairer dans la rencontre, des « grands » comme des « petits », et son regard très bleu allait chercher chacun jusqu’au plus profond de lui-même. Il fallait le voir pencher en avant son double mètre et parler d’une voix lente et douce comme s’il méditait tout haut et, soudain, se redresser pour évoquer l’histoire de Pauline, « en colère avec son corps » après quarante ans d’humiliation et qui, peu à peu, – « mais c’est un long chemin » – découvre « qu’elle a une place et qu’elle est importante » – et « c’est un beau chemin »

    Tout Jean Vanier était là. Son amour de l’autre avec ses pauvretés et ses brisures, ses masques et ses mécanismes de défense, mais aussi sa dignité, sa beauté et sa soif de paix, d’amour, de vérité, qu’ils soient chrétiens ou non. Sa confiance dans la vie. Son respect de chacun. Rien n’était plus précieux pour lui que de témoigner que les plus pauvres et les plus rejetés des hommes sont particulièrement aimés de Dieu, afin peut-être de convertir les regards et, sans faire forcément de grandes choses, d’inventer des voies pour vivre et agir ensemble.

    Une « humanité blessée »

    Lorsqu’il évoquait sa vie, Jean Vanier distinguait trois grandes étapes. La première se joue sur mer. Né en 1928 à Genève, où la carrière diplomatique de son père – ancien gouverneur général du Canada – avait mené la famille, il avait annoncé à treize ans, en pleine guerre, son intention de quitter le Canada pour rejoindre la marine britannique. « Si tu veux, vas-y, je te fais confiance », lui avait alors répondu son père. « Ce fut l’un des événements les plus importants qui me soient arrivés, reconnaissait volontiers Jean Vanier. Car si lui avait confiance en moi, moi aussi je pouvais avoir confiance en moi-même. »« Dix règles de vie pour devenir plus humain » : le message d’anniversaire de Jean Vanier

    Il avait alors navigué durant quatre années sur des bateaux de guerre anglais, aidé au retour des déportés de Buchenwald, de Dachau, de Bergen-Belsen, d’Auschwitz dans les visages desquels il avait reconnu pour la première fois une « humanité blessée ». Puis rejoint en 1948 la marine canadienne comme officier sur un porte-avions. La marine, qu’il décrivait comme « un monde où la faiblesse était à bannir, où il fallait être efficace et passer de grade en grade », contribua à structurer sa capacité d’action et son énergie, tant psychique que physique.

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  • Vous intéresse-t-il de savoir que les chrétiens constituent le groupe religieux le plus persécuté du monde?

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    Une opinion de Loïc Tassé sur le site du Journal de Montréal :

    Les chrétiens, groupe religieux le plus persécuté du monde

    Les chrétiens constituent 80 % des personnes persécutées pour des motifs religieux, en faisant le groupe religieux le plus persécuté du monde. C’est à cette conclusion étonnante qu’arrive un groupe de recherche indépendant mis sur pied par le gouvernement britannique.

    Selon son rapport intérimaire remis cette semaine, 245 millions de chrétiens font face à un haut degré de persécution dans 50 pays. Au point où, dans certains endroits, il est possible de parler de génocide. Mais cette vérité accablante qui dérange pourrait indisposer des musulmans, des juifs, des bouddhistes, des hindous ou encore de braves régimes comme ceux de la Chine, du Laos ou du Nicaragua. Surtout, elle pourrait indisposer les adeptes du multiculturalisme.

    1. D’où vient le rapport ?

    Le rapport a été commandé par le secrétaire aux Affaires étrangères britannique, Jeremy Hunt. Il a été rédigé sous la supervision de l’évêque de Truro, avec une équipe d’experts de divers horizons. Hunt blâme la rectitude politique ambiante pour expliquer le silence sur les persécutions de chrétiens.

    2. De quelles persécutions parle-t-on ?

    Ces persécutions sont variées. Au total, 144 pays pratiqueraient différentes formes de persécution envers les chrétiens. Elles vont de la restriction de pratiques religieuses à la perpétration de tueries, en passant par la surveillance policière, la torture, la violence communautaire, la négation de droits, etc. Selon le rapport, les femmes sont les plus persécutées. Elles sont doublement handicapées dans plusieurs pays du Moyen-Orient, parce qu’elles sont des femmes et parce qu’elles sont chrétiennes.

    3. Quelle est la situation au Proche et au Moyen-Orient ?

    Il y a un siècle, le Proche et le Moyen-Orient comptaient 20 % de chrétiens. Ces derniers n’y forment plus que 4 % de la population, soit environ 15 millions de personnes. Trois facteurs expliqueraient les persécutions des chrétiens. D’abord, les groupes extrémistes ont été alimentés par la faillite des structures politiques. Ensuite, plusieurs pays comme la Turquie ou l’Algérie sont devenus de plus en plus conservateurs. Enfin, des idéologues exploitent la faiblesse des lois pour propager des discours haineux contre les chrétiens. Ainsi, en Turquie, les autorités politiques n’hésitent pas à désigner les chrétiens comme des collabos de l’Occident.

    4. Quelle est la situation des chrétiens ailleurs dans le monde ?

    La situation n’est guère plus reluisante. Par exemple, en Malaisie et au Brunei, tout propos qui pourrait délibérément heurter la sensibilité religieuse constitue un blasphème susceptible de prison. Bien entendu, les chrétiens sont les premiers visés. En Colombie, au Venezuela et en Bolivie, les chrétiens sont ciblés par les autorités parce qu’ils luttent souvent contre la corruption et l’autoritarisme. En Chine, les chrétiens sont sous surveillance policière. En Corée du Nord, toute personne surprise avec une Bible risque la peine de mort.

    5. Pourquoi ces persécutions sont-elles si peu connues ?

    L’ignorance des Occidentaux envers les persécutions des chrétiens s’explique en partie par l’ethnocentrisme crasse de certains pays. Par exemple, l’Américain moyen connaît peu de choses du reste du monde. Mais cette ignorance est aussi entretenue par des partisans du multiculturalisme qui ne veulent surtout pas que les populations occidentales répondent aux persécutions contre les chrétiens par des persécutions contre les croyants des autres religions. Ces bonnes âmes ne veulent pas voir que, bien souvent, les nouveaux immigrants apportent dans leurs bagages des préjugés haineux contre les chrétiens. À cet égard, il est grand temps au Québec d’étendre l’esprit critique de la Révolution tranquille aux autres religions.

  • Au coeur du mystère eucharistique : Conchita Cabrera de Armida

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    Béatification de Conchita Cabrera de Armida

    Le 8 juin 2018, le pape François a reconnu comme authentique un miracle attribué à l'intercession de Conchita, et signé le décret permettant sa béatification. La date de la cérémonie durant laquelle elle sera proclamée bienheureuse est le 4 mai 2019, et elle sera célébrée à Mexico par le cardinal Giovanni Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour la cause des saints. 

    Les éditions Téqui ont publié trois de ses écrits, ainsi que sa biographie.

    Juan Gutiérrez González

    Mère de neuf enfants, fondatrice de cinq mouvements spirituels et de plusieurs ordres religieux, Conchita Cabrera de Armida est également auteur d'une œuvre prodigieuse qui compte près de deux cents volumes. Cet ouvrage comprend une substantielle introduction biographique et théologique du père Gutiérrez, postulateur de la cause de béatification, et une seconde partie composée de textes sur l'Eucharistie. 

    Conchita Cabrera de Armida (1862-1938) fut d'abord connue en France par le livre du père Philippon, o.p., intitulé : Journal d'une mère de famille. Il a fait admirer le visage spirituel de cette extraordinaire femme mexicaine, mère de neuf enfants, fondatrice de cinq mouvements spirituels et de plusieurs ordres religieux, et auteur d'une œuvre prodigieuse qui compte près de deux cents volumes.

    Cet ouvrage comprend une substantielle introduction biographique et théologique du père Gutiérrez, postulateur de la cause de béatification, et une seconde partie composée de textes sur l'Eucharistie, admirablement traduits de l'espagnol par Dominique Reyre.

    On reste confondu par la puissance et la profondeur de ces pages qui créent un nouveau genre littéraire, intensément humain et profondément théologique. Le mystère eucharistique ne peut être dévoilé ici-bas, mais les explications qui sont données à Conchita par le Christ sont d'une telle force que le lecteur, s'il est croyant, est littéralement jeté dans un torrent de lumière.

    Souvent véhémente, parfois naïve, Conchita pose de bonnes questions et reçoit des réponses plus excellentes encore. Dans le mystère de l'Eucharistie, Conchita est un guide éloquent, ou plutôt une disciple merveilleusement renseignée.

    L'auteur

    Père missionnaire du Saint-Esprit, docteur en théologie dogmatique de l'université de Fribourg en 1965, Juan Gutiérrez González fut assistant de la chaire dogmatique dans la même université (1970-1972), puis professeur de théologie dogmatique à la faculté de Lima, au Pérou (1978). Il participe en tant que théologien au Conseil épiscopal latino-américain et est membre du Conseil mondial des Églises, dont le siège est à Genève.

  • Les patrons d'Ignatius Press suggèrent à Rome de répondre à la lettre ouverte accusant le pape François d'hérésie

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    De "Lifesitenews" en traduction française sur le site "Benoît et moi" :

    Lettre ouverte aux évêques: il faut une réponse

    Une prise de position d'un très proche de Benoît XVI, un de ses anciens élèves à Ratisbonne, le Père Fessio SJ, fondateur d'Ignatius Press, son éditeur aux USA (2/5/2019) 

    >>> La lettre ouverte aux évêques d'un groupe d'intellectuels ICI.

    Joseph Fessio (*) et le directeur des éditions Ignatius exposent toutes les raisons qui plaident pour une réponse rapide du Saint-Siège.

    LES PATRONS D'IGNATIUS PRESS SUGGÈRENT À ROME DE RÉPONDRE À LA LETTRE OUVERTE ACCUSANT FRANÇOIS D'HÉRÉSIE (source : www.lifesitenews.com)

    Le 30 avril, le P. Joseph Fessio (*) et Mark Bromley, d'Ignatius Press, ont mis en ligne une brève vidéo qui exprime leur opinion sur l'importance de la «Lettre ouverte aux évêques de l'Église catholique». Une vingtaine d'éminents prêtres et érudits ont publié une lettre ouverte accusant le pape François d'être «coupable du crime d'hérésie». Ils ont demandé que les évêques de l'Église catholique, à qui s'adresse la lettre ouverte, «prennent les mesures nécessaires pour faire face à la grave situation» envers un pape qui commet ce crime.

    «C'est un document important», dit Fessio à propos du document, publié dans plusieurs langues: «Je pense que quelque chose doit être dit à ce sujet. Il sera temps de réfléchir plus tard».

    Le PDG d'Ignatius Press, Mark Brumley, dit que sa première réaction a été que la lettre était «quelque chose que quelqu'un d'une certaine importance au Saint-Siège devrait aborder».
    «En la lisant, je n'étais pas tout à fait persuadé que nous avions une hérésie formelle ou même que les déclarations [citées] du Saint-Père étaient matériellement hérétiques... Mais à cause des arguments du document et des personnes qui le présentent, je pense que c'est quelque chose qui devrait être pris au sérieux».
    Parmi les signataires figurent le professeur John Rist, philosophe de renommée mondiale, le P. Aidan Nichols, OP, théologien, le P. Thomas Crean, OP, et le Dr Peter Kwasniewski, philosophe [et le Père Hunwicke, ndt]. Depuis la publication de la lettre, 12 autres signataires distingués ont ajouté leur nom, portant le nombre total de signataires à 31 au moment de la rédaction du présent article.

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  • «Se sentir chrétien» : une conscience sourde beaucoup plus largement répandue qu’on ne le croit

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    De Jean-Marie Guénois sur le site "Smart Reading Press" :

    BEAUX RESTES ET PETITS RESTES DU CHRISTIANISME

    L’incendie de Notre-Dame de Paris a ravagé l’un des «beaux restes» du catholicisme français. Pour partie seulement. Ce qui est pierre est resté debout. Fragilisé, mais fier. Droit et tenant sa position. Ce qui semblait protecteur, le toit, s’est curieusement enfumé. Sans doute une parabole pour le troisième millénaire. Dire au monde que l’unique protection vient de Dieu. En tout temps. En tout lieu. Les flammes dantesques crachées des voûtes de l’un des plus beaux temples dédiés au Christ et à Marie l’ont rappelé au cœur humain. Avec stupeur.

    L’élan de générosité qui a suivi a surtout illustré que ce «beau reste» n’était pas seulement architectural, mais spirituel. Ce Lundi saint 2019, toute une société s’est levée d’un bond. En France, dans le monde, «les gens» se sont émus. Ce qui indique que «l’appartenance» chrétienne n’est pas d’abord sur le déclin, mais «en attente». La torche de feu de la grande Notre-Dame a réveillé des cœurs, mais elle a révélé, par sa lumière, l’immense jachère des âmes.


    «Se sentir chrétien» est une conscience sourde beaucoup plus largement répandue qu’on ne le croit.


    En France, ces champs s’étendent à perte de vue. Beaucoup de ces «gens» furent ensemencés par le baptême. Puis voués à l’abandon, sans eaux, desséchés, étouffés par les ronces. Des «gens» pourtant prêts à donner le denier. D’un cœur d’enfant, sans réfléchir, «pour Notre-Dame !» Dans cette geste sociale inattendue, il n’y avait pas que de la sauvegarde d’un patrimoine. L’artiste – hyper sensible – Luchini a instinctivement senti le sens du vent. Il a lancé : «métaphysique !»

    Peut-être faut-il alors réaliser que le «petit reste» chrétien – souvent donné comme lot de consolation à l’Église, avec en prime l’espérance des «minorités actives» – n’est pas le tout. Certes, ce «petit reste» est réel, bien que comptablement déprimant pour l’Église. Elle y voit le «petit troupeau» – David et Goliath, peuple en exil, poignée d’apôtres – qui a souvent permis le miracle d’une transmission au long cours quand tout semblait éteint.

    Mais il est également permis de voir ce «petit reste» comme une trace fine, cachée, subtile, vacillante de christianisme. Elle subsiste dans le cœur des gens apparemment les plus éloignés de l’Église. Or c’est bien ce «petit reste» qui est devenu braise ardente devant le spectacle des images de Notre-Dame en proie aux flammes. Un «petit reste» qui finit par donner, là aussi, de «beaux restes» à un christianisme qui est loin d’être mort.

    Après l’incendie de Notre-Dame, une passionnante enquête de l’institut américain Pew Research dans les pays européens démontre cette impressionnante différence qui subsiste entre les croyants pratiquants et ceux qui destinent leur argent à l’Église quand la collecte de l’impôt leur donne ce choix. Les écarts peuvent aller de 1 à 8 ! 10 % de pratiquants pour 80 % de donateurs pour l’Église.

    Cette quête étatique, organisée, intéressée, n’est évidemment pas celle des piécettes de la messe du dimanche matin. Elle est même loin d’être liturgique. Mais elle prouve que «se sentir chrétien» est une conscience sourde beaucoup plus largement répandue qu’on ne le croit. Quand sonnent des heures de vérité – décès, drames, catastrophes –, cette identité des profondeurs est capable de se réveiller d’un seul coup.

    Jean-Marie Guénois

  • 33% des luthériens et 25% des catholiques d'Allemagne ne croient plus en Dieu

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    Du site "Evangéliques point info" :

    Allemagne : Un tiers des membres de la principale union d’Eglise protestante ne croit pas en Dieu

    Seuls 67% des protestants membres de l’Église évangélique en Allemagne (Evangelische Kirche in Deutschland (EKD), luthéro-réformée) croient en Dieu, selon un récent sondage du magazine Der Spiegel, une information repérée par le site Evangelical Focus le 1er mai. En 2005, 79% des sondés affirmaient alors croire en Dieu.

    Une tendance à la baisse qu’on retrouve également au sein de l’Eglise catholique, bien les chiffres soient plus élevés : ils sont 75% à croire en Dieu contre 85% en 2005.

    Seuls 58% des protestants de l’EKD et 61% des catholiques croient en la résurrection de Jésus-Christ.

  • Marche pour la Vie à Ottawa : des évêques aux côtés d'un signataire de la lettre accusant le pape

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    De François Gloutnay sur le site canadien "Présence Information religieuse" :

    Marche nationale pour la vie à Ottawa

    Des évêques canadiens s'afficheront avec des anti-François

    Le principal organisateur québécois de la Marche nationale pour la vie, qui se tiendra à Ottawa le jeudi 9 mai et à laquelle les évêques convient les catholiques de tout le Canada, vient d'accuser le pape François d'hérésie.

    Président de Campagne Québec-Vie (CQV), Georges Buscemi est l'un des dix-neuf catholiques - et le seul Canadien - à avoir apposé son nom au bas d'une lettre ouverte, initialement publiée en anglais par le blogue conservateur LifeSiteNews.

    Cette lettre demande aux évêques et cardinaux d'«accuser le pape François du délit canonique d'hérésie», de «prendre les mesures nécessaires pour réagir à la situation grave d'un pape hérétique» et d'«exhorter publiquement le pape François à abjurer les hérésies qu'il a professées».

    Paroles et gestes dommageables

    Les auteurs de la lettre estiment qu'ils ont été constraints de recourir à ces demandes de «dernier recours» devant «l'accumulation des dommages causés par les paroles et les actions du pape François depuis plusieurs années».

    Des déclarations publiques du pape sont ensuite présentées et analysées. Elle montrent à l'évidence, écrivent les auteurs, que le pape est coupable du délit d'hérésie. On s'en prend particulièrement aux propositions de l'exhortation apostolique Amoris laetitia (La joie de l'amour) sur l'accueil pastoral envers les divorcés remariés.

    Dans la longue liste des «actions publiques du pape François qui indiquent un rejet des vérités de la foi», les rédacteurs rappellent que le cardinal américain Blase Cupich «a soutenu les propositions selon lesquelles les personnes vivant dans des relations adultères et les homosexuels sexuellement actifs pourraient recevoir l'Eucharistie en toute bonne conscience dans certaines circonstances».

    Plutôt que de châtier ce prélat, «le pape François l'a nommé archevêque de Chicago en 2014, l'a nommé cardinal en 2016 et l'a nommé membre de la Congrégation pour les évêques et de la Congrégation pour l'éducation catholique», déplorent les auteurs de la lettre.

    Ils dénoncent aussi le fait que lors de la messe d'ouverture du recent synode sur la jeunesse, «le pape François portait une férule en forme de bâton de sorcier, un objet utilisé dans les rituels sataniques» et qu'il portait «une croix arc-en-ciel déformée, l'arc-en-ciel étant un symbole populaire du mouvement homosexuel».

    La lettre de vingt pages, signée notamment par des théologiens et des universitaires d'Europe et des États-Unis, a été acheminée aux évêques du monde entier durant la semaine après Pâques. Le blogue LifeSiteNews l'a rendue publique le mardi 30 avril 2019.

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  • L'accusation d'hérésie contre le pape réfutée par Arnaud Dumouch

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    Des théologiens accusent le pape François de sept hérésies. Réponse d’Arnaud Dumouch (64 mn).

    Une première fois, le 24 sept 2017, des théologiens (prêtres et professeurs) avaient posté une lettre publique portant sept questions, sept reproches présentés comme « de possibles hérésies du pape François ». Ils attendaient une réponse du Vatican qui n’est jamais venue.

    En ce 1er mai 2019, leur démarche devient officielle et canonique, et est formulée comme suit : « Eminence, Béatitude, Excellence, nous vous adressons cette lettre pour deux raisons : premièrement, pour accuser le Pape François du délit canonique d'hérésie, et deuxièmement, pour vous demander de prendre les mesures nécessaires pour réagir à la situation grave d'un pape hérétique. »

    https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2019/04/universitaires-catholiques-accusent-pape-francois-heresie-texte-francais-integral.html

    Dans cette vidéo, je voudrais montrer une fois de plus à quel point ces accusations sont sans objet et relèvent d’une confusion entre l’ordre de la doctrine universelle (ce dont s’occupent avec raison ces théologiens) et l’ordre de la pastorale pratique (ce dont s’occupe en ce moment le pape François).

    Ces deux domaines sont ici artificiellement opposés, alors qu’ils doivent toujours être unis selon cette maxime : « Vérité et amour doivent marcher ensemble comme deux affectionnées ».

    Dans cette vidéo, je reprends une à une les « hérésies » dénoncées dans cette lettre et dont voici le résumé : 

    Le pape soutiendrait une « doctrine hérétique » résumée dans ces sept propositions :

    1. Certains commandements du Seigneur sont inaccessibles à certains hommes, même avec la grâce de Dieu.

    2. La vie sexuelle des chrétiens divorcés remariés n’est pas obligatoirement un état de péché mortel et peut parfois coexister avec la grâce.

    3. Un chrétien pourrait volontairement choisir de la violer une loi divine connue de lui sans commettre un péché mortel.

    4. Il pourrait arriver qu’une personne pèche en en obéissant à la loi divine.

    5. Un chrétien divorcé pourrait juger en conscience qu’il est des cas où une vie conjugale dans un nouveau mariage civil serait bonne.

    6. Il n’y aurait pas d’interdits négatifs et d’actes qui par soi, seraient toujours gravement illicites.

    7. Les religions non chrétiennes seraient voulues par Dieu et non seulement permises par Dieu.

  • Ces martyrs d'aujourd'hui, si nombreux...

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    D'Aymeric Pourbaix sur le site de France Catholique :

    Les martyrs, notre héritage

    Saint Érasme flagellé en présence de l’empereur Dioclétien. Crypte de l’église Santa Maria in Via Lata à Rome
    Photo : Marie-Lan Nguyen

    « Étrange.  » Ainsi le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de la capitale du Sri Lanka, a-t-il qualifié la vague d’attentats qui a ensanglanté son diocèse et son pays, le dimanche de Pâques, faisant 253 morts et plus de 500 blessés dans trois églises et des hôtels de luxe, et revendiquée par l’État islamique. Étrange parce que depuis dix ans, aucun incident n’avait eu lieu contre la minorité chrétienne dans ce pays. Et pourtant, il s’agit bien de l’attaque la plus meurtrière contre des chrétiens depuis 1970, a souligné Le Monde, citant une équipe de l’université du Maryland, qui a recensé plus de 180 000 actes terroristes dans le monde. Le quotidien note aussi l’intensification de la violence à l’égard des églises à partir des années 2010, en lien avec le djihadisme international, notamment aux Philippines (2019), en Indonésie (2018), au Pakistan (2016), au Kenya (2015) ou au Nigeria (2012 et 2011), pour ne citer que les plus récentes. Souvent au moment des grandes fêtes chrétiennes, Noël et Pâques.

    Sous-évaluation

    Étrange aussi, a relevé en France Jean-Luc Mélenchon, que l’on ne peut soupçonner de partialité, qu’il y ait une «  une sous-évaluation dans les médias français des agressions spécifiques dont font l’objet des chrétiens dans le monde  ». Et le leader de La France insoumise d’enfoncer le clou : «  On ne saurait se taire ou noyer le poisson dans les explications qui nieraient ce fait central : les chrétiens du Sri Lanka ont été assassinés parce qu’ils étaient chrétiens et pratiquants de cette foi.  » On ne saurait mieux dire.

    Ainsi, il ne suffit pas que le toit de Notre-Dame brûle pour que la France se réveille, retrouve ses racines et soulève, enfin, le couvercle – la chape de plomb – de sa fameuse «  laïcité  », qui est plutôt un laïcisme. C’est-à-dire une négation consciente de ce qui constitue le pays. Il faut encore qu’à l’autre bout du monde, des chrétiens meurent pour leur foi, parmi les quelque 240 millions de chrétiens persécutés chaque année – un chiffre en augmentation.

    Accélération foudroyante

    Puisque les chiffres parlent parfois mieux que les mots, notons encore que le nombre de martyrs reconnus par l’Église catholique a été de 262 entre 1800 et 1999, selon l’Index causarum. Chiffre qui monte à 146 entre 2000 et 2007 ! Une accélération foudroyante !

    «  Ils sont si nombreux !  », affirmait Jean- Paul II en l’an 2000, en demandant que leur mémoire ne soit pas perdue. Car ces martyrs sont notre héritage, poursuivait-il, «  l’héritage de la Croix vécu à la lumière de Pâques  »
    Cet héritage, il nous enrichit et nous soutient. Il exalte l’extraordinaire puissance de Dieu qui continue d’agir malgré la violence, et il doit être transmis de génération en génération, ajoutait encore le Souverain pontife, «  afin d’être semence féconde d’un profond renouveau chrétien !  »