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Islam - Page 94

  • Des provocations inutiles et meurtrières

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    A quel jeu joue-t-on lorsqu'on réalise des films qui outragent la foi religieuse? Dans un climat marqué par des dérives identitaires allant jusqu'à l'extrême, est-il sensé de s'en prendre aux convictions de populations en ébullition? Les résultats sont là : attentats en Lybie, manifestations en Egypte, avec le danger qu'on s'en prenne à des minorités religieuses qui seront accusées de complicité avec les occidentaux responsables de ces provocations. Quand on sait que ce film "l'innocence des musulmans" a été largement financé par des intérêts sionistes, on peut se poser la question de savoir à qui tout cela profite. Les propos du Vicaire apostolique à Tripoli, après l'attentat meurtrier contre une représentation américaine en Libye, sont tout à fait sensés :

    « Ce qui s'est passé est terrible mais il faut éviter de heurter la sensibilité religieuse des personnes » déclare à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, Vicaire apostolique de Tripoli, après avoir appris la mort de l'Ambassadeur américain Chris Stevens et de trois fonctionnaires dans le cadre de l'assaut donné au Consulat des Etats-Unis de Benghazi par un groupe d'hommes armés au cours de la soirée d'hier, semble-t-il pour protester contre la projection aux Etats-Unis d'un film qui porterait atteinte au prophète Mahomet.
    « Il faut respecter la sensibilité de la population islamique. Déjà les pays arabes sont en proie à des bouleversements historiques. Jeter de l'huile sur le feu en se livrant à un outrage religieux est vraiment dangereux. Tout n'est pas bon ou saint mais il faut chercher à comprendre la réalité précise de ces pays avec leur sensibilité » ajoute Mgr Martinelli.
    En Egypte également, des manifestants ont attaqué l'Ambassade américaine locale alors que les coptes égyptiens ont annoncé une manifestation de protestation contre le film qui « insulte l'islam ». (L.M.) (Agence Fides 12/09/2012)

  • Le Liban, une vraie mosaïque religieuse

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    (Agence Fides) - Le Liban représente la société religieusement la plus composite et diversifiée du Proche-Orient, avec ses 18 groupes confessionnels reconnus officiellement. Parmi les chrétiens, l'Eglise catholique maronite - dont les origines remontent à la congrégation monastique autochtone fondée par l'ascète syriaque Saint Maron au début du V° siècle - représente la communauté principale. Outre les maronites, la Catholicité libanaise comprend également des melkites, des syro catholiques, des chaldéens, des catholiques latins et des arméno catholiques. Les autres dénominations chrétiennes comprennent les grecs orthodoxes, des protestants et les membres des Eglises orientales orthodoxes préchalcédoniennes (qui avaient refusé en leur temps un certain nombre de définitions posées par le Concile de Chalcédoine), à savoir l'Eglise apostolique arménienne, l'Eglise syro orthodoxe, l'Eglise assyrienne et l'Eglise copte.

    Au Liban, l'islam connaît par ailleurs la division entre shiites et sunnites auxquels viennent s'ajouter les groupes - d'origine shiites mais hétérodoxes - que sont les alaouites et les ismaélites ainsi que les disciples de la religion druze, secte de dérivation musulmane qui a absorbé des éléments gnostiques et ésotériques. Existe également une petite communauté juive comprenant quelques milliers de membres concentrés dans la zone de Beyrouth.

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  • L’analyse du « réveil arabe » par le Saint-Siège

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    C’est dans « La Croix », sous la signature d’Isabelle de Gaulmyn :

    À quelques jours du déplacement de Benoît XVI au Liban, le nouveau secrétaire du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le P. Miguel Ayuso, est intervenu à Istanbul, le 8 septembre, sur la vision qu’a le Vatican du « réveil du monde arabe » (…)

    Spécialiste de l’islam, le P. Ayuso, nommé par Benoît XVI en juillet dernier secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux reconnaît que, si au début, le « printemps arabe » avait été regardé avec beaucoup d’espoir au Vatican, aujourd’hui, en revanche, le pape observe avec tristesse les violences et les craintes qui se manifestent, ainsi que « les atteintes à la dignité inaliénable de chaque personne humaine et de ses droits fondamentaux  ».

    Dans un certain nombre de pays, la tenue d’élections démocratiques est un pas vers l’établissement d’une nouvelle légitimité, reconnaît encore le P. Ayuso dans un important discours prononcé lors d’une rencontre interreligieuse en Turquie, mais il ne faut pas sous-estimer le danger que « le pouvoir démocratique soit utilisé pour légitimer des idéologies fondamentalistes et extrémistes  ». Ces dernières représentent un danger, non seulement pour les minorités, et notamment les minorités chrétiennes du monde arabe, mais pour l’ensemble de la population musulmane qui se dit modérée. Cette dernière est tout aussi inquiète, note-t-il, « de l’extrémisme religieux, et de l’imposition de la charia comme unique source du droit dans ces pays  ».

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  • Pakistan : pas de remise en cause de la loi sur le blasphème

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    Comme annoncé, Rimsha Masih, une fillette chrétienne pakistanaise handicapée mentale qui avait été arrêtée le 16 août 2012 pour profanation du Coran (cf. Zenit du 21 août 2012) a été libérée sous caution par le juge Muhammad Azam Khan, dans un tribunal de Rawalpindi. Cette libération était attendue, depuis que, le 1er septembre 2012, un imam avait été inculpé pour avoir fabriqué de fausses pièces à conviction contre Rimsha (Cf. Zenit du 3 septembre 2012).

    "Zenit" rapporte ce commentaire de l'agence EDA:  la libération de la fillette « ne présage cependant pas d’une éventuelle refonte des très controversées lois sur le blasphème ».(...)

    Si le juge a accédé à la demande des avocats de Rimsha, il a précisé que « l’affaire n’était pas jugée sur le fond », fait observer l’agence. En outre, la caution pour la remise en liberté de Rimsha a été fixée à un million de roupies, soit 8.300 euro (…) .

    Des observateurs font valoir que la mobilisation du Conseil des oulémas du Pakistan en faveur de la fillette est « loin d’être désintéressée » : il s’agit en effet d’empêcher toute remise en cause des lois anti-blasphèmes. Si le système judiciaire est capable d’innocenter les personnes faussement mises en cause pour blasphème, c’est donc que l’Etat de droit fonctionne et qu’il n’est nullement nécessaire de réviser ces lois.

    Source : ZENIT.org

    Les lois, plus ou moins sévères, sur le blasphème ou le sacrilège sont monnaie relativement courante de par le monde. Avec ses lois « anti-révisionnistes », l’Occident sécularisé a aussi les siennes…

  • L'Al Andalous, royaume musulman ouvert et tolérant; mythe ou réalité ?

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    Polemia a mis en ligne un entretien avec Serafin Fanjul, une sommité dans l'étude de l'Espagne arabe. Nous désespérions de trouver une traduction française de ses écrits concernant l'Al Andalus. A défaut, cet entretien permet enfin d'approcher cet arabisant qui a vraiment des choses à nous dire.

    Le politiquement correct s’impose à coup de mensonges historiques répétés. Parmi ceux-ci on trouve le mythe d’Al Andalous : celui d’un royaume musulman pacifique, ouvert et tolérant. Une jolie construction idéologique sans grand rapport avec la réalité. L’hispanisant Arnaud Imatz fait le point ci-dessous avec le grand arabiste espagnol Serafín Fanjul. Selon ce dernier, les textes du Moyen Age démentent totalement l’interprétation contemporaine.
    Polémia

    Né en Galice, en 1945, Serafín Fanjul est un des plus prestigieux arabistes espagnols. Ancien directeur du Centre culturel hispanique du Caire, professeur de littérature arabe à l’Université autonome de Madrid, membre de l’Académie Royale d’Histoire depuis 2011 (*) il a consacré sa vie à l’étude de l’Islam comme phénomène religieux, sociologique, économique et politique. Auteur d’études littéraires érudites telles Las canciones populares árabes ou La literatura popular árabe et de traductions d’œuvres d’Ibn Battuta et d’Al-Hamadani, il est surtout connu pour avoir publié chez Siglo XXI, -qui fut l’éditeur espagnol emblématique de la pensée socialiste et marxiste dans un passé récent-, deux ouvrages essentiels : Al-Andalus contra España. La forja de un mito (Al-Andalus contre l’Espagne. La création d’un mythe) et La químera de al-Andalus (La chimère d’al-Andalus). Ces deux livres, dont on regrettera qu’ils n’aient pas encore été traduits en français, mettent en pièces l’image mythique d’al-Andalus, société raffinée, pacifique et cultivée soumise par des barbares chrétiens, et celle, non moins chimérique, d’une société musulmane espagnole dont l’influence se ferait toujours sentir dans l’Espagne du tournant du XXIe siècle. Pour compléter ses travaux, Serafín Fanjul a publié récemment une étude montrant le rôle fondamental joué par les européens dans la création de l’image mythique et stéréotypée d’une Espagne primitive, exotique et mystérieuse, qui a pour titre Buscando a Carmen (À la recherche de Carmen, Siglo XXI, 2012), une allusion insolite à la célèbre héroïne néoromantique de Mérimée et de Bizet.

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  • L’Islam européen est-il soluble dans la laïcité et le sécularisme ambiants ?

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    Dans le numéro de septembre 2012 du mensuel « La Nef », Christophe Geffroy publie l’interview qu’il a réalisée de Christopher Caldwell, auteur d’un essai remarqué : « Une révolution sous nos yeux. Comment l’islam va transformer la France et l’Europe, préface de Michèle Tribalat (Éditions du Toucan, 2011, 546 pages, 23 €). Christopher Caldwell est un journaliste américain, diplômé de Harvard, éditorialiste au Financial Times.

    Extraits :

    (…) L’islamisation de l’Europe s’opère via l’immigration : quelle est la raison de cette immigration, serait-il possible de la limiter et de la maîtriser ?

    Les origines de l’immigration résident dans le manque de main-d’œuvre dans les années de reconstruction qui ont immédiatement suivi la Seconde Guerre mondiale. Les Européens, dans leur inconséquence, considéraient l’immigration comme temporaire. Pendant la baisse économique consécutive au choc pétrolier de 1973, les programmes pour financer le rapatriement des immigrants furent établis par la plupart des gouvernements d’Europe de l’Ouest (dont celui de Giscard en France). Ces efforts ont échoué. En fait, l’immigration va en augmentant, en raison des politiques qui autorisent le regroupement familial. En 1971, il y avait 3 millions d’immigrés en Allemagne, parmi lesquels 2 millions avaient un travail. En 2000, il y avait 7,5 millions d’immigrés, dont seulement 2 millions avaient un emploi. Aujourd’hui, avec les populations natives d’Europe qui reculent si vite, limiter l’immigration impliquerait une reconfiguration majeure de l’économie : parce que la main-d’œuvre deviendrait rare, les salaires augmenteraient. À long terme, cela réduirait les inégalités de revenus, ce qui serait une bonne chose. Mais à court et à moyen terme, certaines industries qui reposent sur le travail bon marché disparaîtraient complètement. Cela produirait probablement des dettes publiques et des protections sociales impossibles à financer.

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  • Liban : dans l'attente du pape, chrétiens et musulmans prieront et veilleront ensemble le 12 septembre

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    Source : Fides.org

    Une veillée rassemblant chrétiens et musulmans dans l'attente du Pape

    Une veillée islamo-chrétienne ayant pour but d'invoquer la protection de Dieu et de la Très Sainte Vierge Marie sur la visite de Benoît XVI se tiendra au soir du 12 septembre, à la veille de l'arrivée du Pape au Liban. A cette occasion, quatre processions de jeunes partiront de quatre lieux de Beyrouth pour se réunir dans le lieu qu'il est convenu d'appeler « jardin de Marie », dans la zone de la Place du Musée, portant des flambeaux et des drapeaux libanais. Vers 20h00 locales, débutera en ce lieu la rencontre par elle-même, qui prévoit des chants, des lectures islamo-chrétiennes et des invocations afin de demander à Dieu et à la Mère de Jésus que le voyage du Pape soit accueilli et vécu par tous comme une bénédiction pour le pays des cèdres. « Le titre de l'initiative est « ensemble dans la paix, dans l'amour, dans la liberté et dans la sécurité ». Il s'agira d'une fête nationale et populaire devant montrer au monde que le Liban peut être le pays de la coexistence entre chrétiens et musulmans y compris en ce moment historique » explique à Fides le Père Antoine Daou, Secrétaire de la Commission pour le dialogue avec l'islam de la Conférence épiscopale libanaise. A la rencontre, devraient participer des représentants et autorités de l'ensemble des communautés religieuses du pays ainsi que des milliers de fidèles. Parmi les principaux sponsors de l'initiative, se trouvent également différentes organisations de dialogue islamo-chrétien, dont le groupe Ensemble Autour de Marie, qui, depuis quelques années, organise des célébrations communes islamo-chrétienne en la fête de l'Annonciation. Depuis 2010, la Solennité en question a été proclamée fête nationale dans le but déclaré de trouver dans la dévotion à Notre-Dame - existant également chez les musulmans - un point de convergence entre les différentes communautés religieuses.

    La veillée du 12 septembre - explique le Père Daou - ne constitue pas un rendez-vous isolé. Ces jours-ci, les initiatives de prière et de réflexion commune au travers desquelles les fidèles des différentes communautés chrétiennes se préparent à la rencontre avec le successeur de Pierre se comptent par centaines dans l'ensemble des diocèses libanais. « Tous les libanais - y compris l'ensemble des responsables politiques et religieux - dont les chefs du Hezbollah, les druzes, les responsables politiques sunnites - attendent la visite du Pape comme une grâce pour le Liban, grâce qui pourra favoriser un moment de véritable unité nationale par delà les divisions et montrer à l'ensemble du Proche-Orient que le Liban peut constituer un modèle de coexistence ». (GV) (Agence Fides 07/09/2012)

  • Rimsha Masih en liberté sous caution

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    Nous lisons ICI : Rimsha Masih libérée !

    ...une dépêche en italien de 10 h 22 de l’agence Asia News, me signale que le tribunal d’Islamabad a ordonné la libération sous caution de Rimsha Masih. Deo gratias !

    Daniel Hamiche

    Source : Asia News

    Fides développe et commente cette information :

    Ce matin, le juge pakistanais Muhammad Azam Khan a disposé la remise en liberté sous caution de Rimsha Masih, la fillette chrétienne arrêtée au Pakistan sous l'accusation de blasphème pour avoir brûlé un certain nombre de pages du coran. La caution a été fixée à 500.000 roupies pakistanaises soit environ 4.500 EURuros. La demande de liberté sous caution a été acceptée dans la mesure où les preuves ont été jugées insuffisantes pour prolonger la détention de la mineure, par ailleurs handicapée mentale. La décision du juge, dans un premier temps annoncée pour 15h00 locales - et donc après la prière du vendredi - a ensuite été anticipée par surprise.

    « La décision en faveur de la fillette est positive pour de nombreuses raisons » déclare à l'Agence Fides le Pr. Mobeen Shahid, enseignant de pensée et religion islamiques à l'Université pontificale du Latran. Selon le Professeur, « pour la première fois, il a été possible de démontrer de manière évidente que la loi sur le blasphème peut être manipulée sur la base de fausses accusations. Ceci aide la réflexion déjà en cours à propos de possibles modifications des procédures d'application de la loi en question ». Shahid indique un certain nombre de points pouvant faire l'objet de rectifications : « Avant de prendre en considération une plainte pour blasphème, il est nécessaire que les faits soient évalués de manière rigoureuse au travers d'une enquête adéquate. De plus, les accusateurs doivent eux aussi être placés en isolement afin d'éviter d'instiguer les masses à des réactions de haine et ce tant que la véridicité de l'accusation n'a pas été prouvée. Si par la suite, les accusations se révèlent être fausses - et ceci est également suggéré par les Ulémas - les accusateurs doivent être punis ».

    « Le cas de Rimsha - ajoute pour Fides le Père Inayat Bernard, co-directeur du magazine « The Christian View » de Lahore - constitue une opportunité pour réexaminer l'application de la loi sur le blasphème dans son ensemble, loi qui, par le passé, a fait nombre de victimes parmi les minorités religieuses mais surtout chez les musulmans du fait des nombreux abus. La nouvelle prise de conscience que le cas de Rimsha a provoqué au sein de l'opinion publique pakistanaise constitue un progrès et une chance à ne pas perdre pour affirmer le respect de la dignité humaine et de ses droits au sein de la société pakistanaise. En tant que communauté chrétienne, nous espérons que les institutions, les forces politiques et les communautés religieuses, à la lumière de ces derniers développements, pourront s'accorder afin d'éviter l'usage instrumental de la religion au Pakistan ». (GV). (Agence Fides 07/09/2012).

    note mise à jour (7/9/2012 - 16H54)

  • Le patriarche d'Antioche espère que la visite du pape au Liban contribuera à la paix et à la réconciliation

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    L'Osservatore Romano publie un Entretien avec le patriarche d’Antioche des Syriens sur la visite du Pape au Liban

    Vérité et justice en arabe

    « Le mot arabe haqq a deux significations: vérité et droit, dans le sens de justice. Aucune autre langue, que je sache, ne possède cette richesse particulière exprimée dans un seul mot. Pour les peuples arabes n’est-ce pas une coïncidence significative, et même un engagement, qu’il existe un lien aussi fort entre vérité et justice? ». Pour Ignace Youssef III Younan, patriarche d’Antioche des Syriens dont le siège est précisément dans le quartier syrien de Beyrouth, « si la violence est toujours une horreur, au Moyen-Orient elle l’est peut-être plus encore ». Des paroles que le patriarche prononce « avec douleur », constatant combien en revanche « la paix est malheureusement en ce moment si éloignée de la vie de nos populations ». Syrien d’origine, le patriarche relance dans l’entretien à notre journal la proposition d’une table ronde pour la paix afin de mettre un terme aux violences et trouver une solution pacifique et partagée qui garantisse plus de démocratie et le respect des droits humains. Dans cette perspective l’on attend beaucoup de l’imminente visite de Benoît XVI, qui devrait arriver à Beyrouth vendredi 14 septembre. Pour le patriarche « l’idée de fond est simple: réaffirmer de manière claire la volonté des chrétiens et des musulmans de vivre ensemble, en paix, en collaborant pour construire un système plus démocratique de coexistence pluraliste ». Dans le cadre complexe du Moyen-Orient, la visite du Pape pourrait justement « ouvrir de nouvelles perspectives, pour l’instant impensables, et susciter des espoirs de paix et de réconciliation ». Et les musulmans sont prêts à l’écouter.

    Texte intégral en italien de l’entretien

  • Mensuel "La Nef": le numéro de la rentrée et son dossier consacré à l'islam

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    Un certain nombre d'articles sont en ligne et donc accessibles en cliquant sur le titre.

    Sommaire du n°240 de septembre 2012

    SOMMAIRE DU N°240 DE SEPTEMBRE 2012

    EDITORIAUX

    Un peu d’espérance…, par Christophe Geffroy
    Richard Millet et la France, par Jacques de Guillebon

    ACTUALITÉ
    Anniversaire : La mission de Jeanne d’Arc, par Michel Toda
    Les enjeux du voyage de Benoît XVI au Liban, par Annie Laurent
    Ichtus : « Apprendre à voir », entretien avec Nicole Buron
    L’apostasie silencieuse, par Karim Ouchikh
    Vie de l’Église : Mgr Gerhard Müller, par Loïc Mérian
    Rome et la FSPX : Dans l’attente d’un accord, par Christophe Geffroy
    Série Vatican II (8) : La Constitution Dei Verbum, par l’abbé Christian Gouyaud
    Les « droits reproductifs », par Pierre-Olivier Arduin
    Géopolitique d’abord : Causes et conséquences, par Paul-Marie Coûteaux
    Chronique : Lettre ouverte à… Napoléon, par Henri Hude
    Chronique Vie : L’homoparentalité discréditée, par Pierre-Olivier Arduin

    ENTRETIEN
    Se recentrer sur le Christ, entretien avec le cardinal Marc Ouellet
    Cardinal Marc Ouellet : portrait, par le Père Geoffroy de la Tousche

    DOSSIER : L’ISLAM DANS L’IMPASSE
    Le marasme de l’islam, par Annie Laurent
    Islam et islamisme, par Annie Laurent
    Islam et démocratie, par Annie Laurent
    Islam et immigration, entretien avec Christopher Caldwell
    Moderniser l’islam ?, par Annie Laurent
    Un dialogue nécessaire, entretien avec Mgr Bernard Ginoux
    L’islam est-il réformable ?, entretien avec le Père Samir Khalil Samir

    VIE CHRÉTIENNE
    Prier avec saint François d’Assise (1/2), par Falk van Gaver
    Question de foi : Devisons, par l’abbé Hervé Benoît

    CULTURE
    Renan ou le clerc retourné, par Michel Toda
    Au fil des livres : Evelyn Waugh, par Philippe Maxence
    Notes de lectures, chroniques musique, cinéma, sortir, internet, livres jeunes
    Un livre, un auteur : Florian Michel
    Portrait : Frédérique Bedos, par Marine Tertrais

    BRÈVES
    Toutes nos annonces du mois en ligne

    Voir ici: Sommaire du dernier numéro

  • Islam et christianisme : un dialogue nécessaire

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    Dans le mensuel « La Nef » (n° 240, septembre 2012), Annie Laurent a interviewé à ce sujet Mgr Bernard Ginoux. Mgr Bernard Ginoux est évêque de Montauban depuis 2007. Il a notamment préfacé un ouvrage remarqué du Père Soubeyrand, Comprendre l’islam, risque ou défi (Éditions des Béatitudes, 2011). Extraits de l’entretien :

     (…) La laïcité à la française vous semble-t-elle un moyen adapté et efficace pour répondre au défi de l’islam et faciliter l’intégration des musulmans ?

    Le concept de « laïcité », contrairement à ce que l’on véhicule dans l’opinion, est purement chrétien. Il a son origine dans le précepte de Jésus, « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21). La laïcité bien comprise n’implique pas l’absence de la religion mais son autonomie par rapport à l’État et réciproquement. L’établissement de l’islam dans une France façonnée par la loi de 1905 dérange les certitudes de la République et sa volonté de limiter la religion à la sphère privée. Parce qu’il est politique, l’islam ne peut pas ne pas se vivre publiquement : il façonne la société, pour lui tout est religieux. Le malentendu est donc permanent avec une société qui se veut « sans Dieu » et qui est en même temps, dans sa culture, héritière du christianisme. Le modus vivendi de la République française avec le catholicisme ne peut s’appliquer à l’islam parce que celui-ci est trop loin de sa propre conception. J’ai souvent constaté que, chez nous, l’Administration pense les religions à partir du schéma catholique, ce qui est évidemment inadapté à l’islam. Il me semble donc nécessaire de revoir à nouveaux frais les points de difficultés entre l’islam et l’État français. La vie commune suppose un traitement identique de tous les citoyens et le respect du pacte social par les musulmans mais aussi la fonction régulatrice du pouvoir politique. L’intégration viendra de la rigueur et de la clarté du politique vis-à-vis des citoyens de religion musulmane. Mais sommes-nous sur ce chemin quand, d’une part, nous savons que les mouvements extrémistes refusent toute forme d’intégration et quand, d’autre part, nous voyons les pouvoirs publics et le discours officiel gênés devant une religion qu’ils ne maîtrisent pas et dont ils craignent certains de ses membres ?

    Quelles sont, selon vous, les conditions d’un dialogue fécond entre l’Église et les institutions musulmanes ?

    (…) je sais que nous ne parlons pas le même langage. Le Dieu de l’islam est bien le « Tout-Puissant créateur » mais pas le trinitaire que Jésus-Christ, le Fils, révèle au monde. La première condition du dialogue est la vérité. Nous avons à être des chrétiens formés, ancrés dans la foi, allant au-devant des autres, toujours « capables de rendre compte de l’espérance qui est en nous » (1 P 3, 15). (…) Il y a, dans la ligne tracée par Benoît XVI, un gros effort de clarification à faire par la raison pour aborder le dialogue interreligieux. Les réactions sensibles, épidermiques, suscitent la violence et les oppositions. Les propos lénifiants et les attitudes naïves ne construisent rien. Nous devons prendre acte de ce qui nous sépare, qui n’est pas seulement de l’ordre de la religion mais aussi de la culture qui découle de celle-ci et qui, avec l’islam, se fait globalisante. Ce que la sécularisation a opéré dans le christianisme n’est pas compris par l’ensemble islamique. Les systèmes occidentaux, libéraux ou socialistes, ont perdu leur crédibilité et représentent, pour beaucoup de musulmans, un monde mauvais dont ils se sentent les victimes. Il n’est pas question d’être irénique. Aujourd’hui, la croissance et la domination dans le monde de courants islamiques durs, les actes de terrorisme commis en référence au Coran, les ambiguïtés des politiques occidentales… sont autant d’obstacles à une recherche commune en vue du bien de tous, ce qui devrait pourtant être un objectif pour tous. Nul ne doit être inquiété à cause de sa religion mais aucune religion ne doit inquiéter.

    Tout l’article ici : Islam et christianisme : un dialogue nécessaire

    La séparation de l’Eglise et de l’Etat est une notion incompréhensible pour l’Islam. Il n’y a d’ailleurs pas d’Eglise islamique : pour les enfants du Prophète, c’est la société qui est musulmane de manière « holistique », comme l’était autrefois la chrétienté, pour les disciples du Christ.  La seule différence à cet égard est que le Christianisme a toujours distingué (en principe, du moins) le gouvernement spirituel de l’Eglise et celui de l’Etat profane, même si l’exercice de ces gouvernements a connu des  « dédoublements fonctionnels » (pas toujours heureux) et des ingérences (réciproques et souvent conflictuelles) de l’un sur les prérogatives de l’autre.

    L’idée très française d’une laïcité placée comme l’accolade d’une sorte de religion "séculière" de l'Etat au dessus de toutes les religions renvoyées à la sphère privées n’est admissible ni par l’islam ni par le catholicisme. Mais, depuis Vatican II, ce dernier a choisi de défendre officiellement la présence « pluraliste » des religions et des philosophies non confessionnelles dans la sphère publique (ce modèle préexistait, dans les faits). Pour un bon musulman, ceci est difficile à admettre, comme le montre l’instabilité chronique de l’Etat multiconfessionnel libanais.  Car la Vérité révélée par Dieu dans le Coran est une et indivisible comme la république. Elle s’impose à tous, de droit divin : dans la vie personnelle comme dans la vie sociale, privée ou publique : « on ne dialogue pas avec l’erreur ».

    Dernière observation : contrairement aux musulmans,  les catholiques français sont accoutumés, depuis 1905, à leur dhimmitude républicaine. Si celle-ci venait, un jour, à changer de contenu, elle se ferait sûrement moins bénigne qu’aujourd’hui…

  • Mali : progrès inquiétants de l'extrémisme islamiste en direction du sud

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    AFRIQUE/MALI - Avancée des extrémistes islamiques en direction du sud alors que des prédicateurs radicaux font leur apparition à Bamako

    Bamako (Agence Fides) - « L'occupation de la ville de Douentza préoccupe fortement les autorités de Bamako » déclare à l'Agence Fides le Père Edmond Dembele, Secrétaire de la Conférence épiscopale du Mali. La ville de Douentza est tombée entre les mains du Mouvement pour l'Unité et la Djihad en Afrique occidentale (MUJAO), l'un des mouvements islamiques qui occupent le nord du Mali, qui l'a soustraite au contrôle d'une milice locale. « La prise de Douentza de la part du MUJAO est importante parce qu'il s'agit de la première ville que l'on rencontre sur la route en direction du nord après Mopti. Jusqu'ici, elle se trouvait dans une zone tampon entre les zones contrôlées par les islamistes et celles se trouvant sous le contrôle des forces régulières » explique le prêtre. « L'autre nouvelle qui agite le Mali est l'assassinat de l'un des membres du Consulat algérien à Gao, ville se trouvant depuis des semaines entre les mains des extrémistes. La nouvelle n'a pas encore été confirmée officiellement mais elle semble vraie » déclare le Père Dembele.

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