Sous le titre "Evitée de justesse, une Saint-Barthélémy copte", Oasis analyse les récents évènements provoqués par le film "L'Innocence des Musulmans" :
Récapitulatif provisoire mais non sommaire des manifestation contre le film "Innocence of Muslims"
Au risque de se tromper, il est possible de reconstituer la séquence de la semaine dramatique qui s’est écoulée comme suit :
1. Il y a quelques mois, une bande de fanatiques coptes vivant aux USA tourne ou participe au tournage d'une sorte de navet qu’ils prennent pour un pamphlet anti Prophète. Personne ne le note, malgré le fait que par provocation ils postent des extraits de cette « œuvre » sur youtube.
2. Il y a une semaine, un « entrepreneur religieux » se disant salafiste, une sorte de présentateur télé ou de prédicateur qui s'est spécialisé dans la vitupération anti libérale, anti copte, anti tout, diffuse sur sa chaîne télé les 14 minutes d'extraits du navet en question.
Première Remarque: impossible de croire que les personnes impliquées dans un et dans deux ne savaient pas ce qu'elles faisaient. Reste à savoir quels ont été leurs calculs et si elles ont eu des commanditaires.
3. Comme prévu la colère a été immense.
4. Les différentes autorités et acteurs coptes vivant en Égypte ont très vite condamné le film.
5. Les frères musulmans, les salafistes institutionnels et la jamâ‘a islâmiyya ont redouté une sorte de saint Barthélémy anti copte voire pire. Il fallait à tout prix éviter une catastrophe « confessionnelle ».
6. Ils ont décidé de croire ou de faire semblant de croire que les États-Unis étaient « coupables ». Le but de ce message est de « dévier » la colère des extrémistes, de la base, de ceux qui voulaient défendre leur religion, pour qu'elle ne s’exprime pas contre les coptes. Les USA étaient un bouc émissaire commode, et on pourrait toujours recoller les morceaux après.
7. Malheureusement cela a dérapé en Égypte et en Libye, avec des conséquences tragiques dans les deux cas.
Deuxième remarque: reste à savoir si les dérapages sont dus à des mouvements de foule en colère, ou s’ils ont le fait d'acteurs politiques ou terroristes voulant piéger les islamistes et les États-Unis.
8. Qui plus est les Frères ont très mal géré leur communication avec les USA. Mais il faut dire qu'ils avaient à résoudre une quadrature du cercle: comment éviter un désastre confessionnel, sans apparaître tiède dans la défense de la foi, sans aller trop loin dans l'escalade contre les USA.
9. Mais dans l’ensemble on peut affirmer que l'attitude du camp islamiste, si on excepte les électrons libres et les salafo/anarchistes, a été la bonne. En tant que citoyen Égyptien et en tant que copte, je leur dis merci.
10. Tous les acteurs islamistes et coptes ont à réfléchir sur les contraintes qu’imposent leurs dispositifs discursifs, idéologiques et organisationnels. Un dérapage de plus, et cette crise prenait des proportions encore plus effrayantes. Cette fois ci, les dynamiques mortifères et belliqueuses ont (pour l'instant) tant bien que mal été contenues. Rien ne dit que ce sera le cas la prochaine fois.
Je le redis en conclusion: merci aux frères, aux salafistes responsables et à la jamaa islamiyya.
Prions ensemble pour l'Égypte.
L'article : Evitée de justesse, une Saint-Barthélemy copte
Au lendemain même de l’appel pontifical aux embrassades interconfessionnelles, les vieux démons de l’islam sont de retour au Proche-Orient et ailleurs. Etaient ils d’ailleurs réellement partis ? Les « matinales » du site de « La Vie » ont noté quelques infestations aujourd’hui encore :
Au Liban, la seule présence du pape a eu un puissant impact psychologique. Décryptage d'un courage physique, intellectuel et spirituel, par Jean Mercier sur le site de “La Vie” (extraits):
Depuis le début de son voyage, Benoît XVI presse les chrétiens de ne pas fuir la région, berceau du christianisme, en dépit de toutes les difficultés. La présence chrétienne "n'est ni nouvelle, ni accidentelle mais historique" écrit le Pape dans son exhortation post-synodale signée vendredi. « Un Moyen-Orient sans ou avec peu de chrétiens n'est plus le Moyen-Orient » souligne-t-il. Il invite les dirigeants politiques et religieux à éviter une politique ou une stratégie communautariste qui tendrait vers un Moyen-Orient monochrome. Même si le Pape leur dit de ne pas avoir peur, les chrétiens sont inquiets de la poussée islamiste au Moyen-Orient. En Irak, ils étaient un million à l'époque de Saddam Hussein. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 450 000, en raison des violences qui ont ensanglanté leur pays et les ont visés directement. C’est le scénario que tous les chrétiens redoutent.