De Pierre Hardon sur Smart Reading Press :
CONDAMNATION DU CARDINAL GEORGE PELL : UNE AUTRE VOIX S’ÉLÈVE DANS LA PRESSE ANGLO-SAXONNE
Le 11 décembre 2018, le cardinal George Pell, «numéro 3» du Vatican1 selon la presse, a été jugé coupable de pédophilie sur deux enfants de chœur dans la cathédrale de Melbourne, diocèse dont il était l’archevêque dans les années 1996-2001. Le 13 mars 2019, il a été condamné à 6 ans de prison. Il a depuis fait appel de sa condamnation. Selon ses avocats, le verdict est «déraisonnable», et cet argument aurait de bonnes chances de permettre à une nouvelle cour d’examiner l’affaire2 : l’audience d’appel3 est fixée aux 5 et 6 juin prochains.
Dans le contexte mondial de scandales dans l’Église, il est difficile pour la presse chrétienne de faire la différence entre un jugement juste contre une personne coupable et une peine injuste destinée à faire un exemple dans un pays violemment anticlérical.
L’appel est une procédure juridique qui a pour objectif de présenter le cas, en fait et en droit, devant une nouvelle cour, nommée «cour d’appel». Elle fait partie des «garanties» d’un procès équitable. Son objectif est de vérifier la conformité au droit du jugement de première instance, en examinant les faits et les preuves apportées. Son rôle est d’éviter la condamnation d’un innocent, ce que la presse française semble avoir omis.
La condamnation du cardinal George Pell entrerait-elle dans ce cas ? C’est une hypothèse qui se fait de plus en plus entendre dans le monde anglo-saxon, sans trouver aucun écho en France.
EN AUSTRALIE, LE CONTEXTE ANTICLÉRICAL A NUI AU PROCÈS
L’Australie est un pays où existe traditionnellement un fort sentiment anticlérical, qui s’est amplifié dans les années 1990 (cf. article du 25 mai 2018, sur la Smart Reading Press) en raison des nombreux scandales de pédophilie dans l’Église australienne qui ont défrayé la chronique. Un rapport de la Commission royale4 de décembre 2017 évoque le chiffre de 7 % de prêtres abuseurs, un chiffre impressionnant par rapport aux autres pays où la pédophilie (selon sa définition stricte : une agression sur un enfant pré-pubère) n’atteint pas ces sommets.