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Justice - Page 50

  • Philippe Barbarin, une forte personnalité qui n'hésitait pas à monter au feu médiatique

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    Du site "La sélection du jour" :

    Barbarin, les questions d’une condamnation (n° 596)

    C’est une surprise, et un symbole. Dans l’affaire de la non-dénociation des agressions commises par le père Preynat à l'encontre de jeunes scouts dans les années 1980 et 1990 - faits qui n’ont pas encore été jugés, Mgr Barbarin a été reconnu coupable de non-dénonciation d'abus sexuel dans son diocèse et condamné à six mois de prison avec sursis. "Je prends acte de la décision du tribunal. Indépendamment de mon sort personnel, je tiens à redire toute ma compassion pour les victimes. J’ai décidé d'aller voir le Saint-Père pour lui remettre ma démission", a-t-il immédiatement déclaré. En avril 2016, aux débuts de l'affaire, l'archevêque avait déjà proposé sa démission, mais celle-ci avait été refusée par le Pape.

    Les avocats de Mgr Barbarin ont déjà annoncé leur intention de faire appel, l’archevêque de Lyon continuant de s’estimer innocent des fait de non dénonciation qui lui sont reprochés. Il avait notamment déclaré n’avoir "jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles", Pour le tribunal, "Philippe Barbarin a fait le choix en conscience, pour préserver l'institution à laquelle il appartient, de ne pas les transmettre à la justice. [...] En voulant éviter le scandale, causé par les faits d'abus sexuels multiples commis par un prêtre, mais sans doute aussi par la mise à jour de décisions bien peu adéquates prises par les évêques qui le précédaient, Philippe Barbarin a préféré prendre le risque d'empêcher la découverte de très nombreuses victimes d'abus sexuels par la justice, et d'interdire l'expression de leur douleur."  "La responsabilité et la culpabilité du cardinal ont été consacrées par ce jugement. C'est un symbole extraordinaire. Une grande émotion historique", a déclaré Yves Sauvayre, l'un des avocats des parties civiles.

    Au-delà de la nécessaire libération de la parole, essentielle pour les victimes de tels abus, cette décision de justice pose toutefois question. N’a-t-on pas, dans un contexte de multiplication des affaires, et alors qu’un film actuellement en salles est même consacré au dossier, voulu faire du Cardinal un symbole, et ce doublement. D’abord le symbole d’une église qui ne saurait avoir ses fonctionnements propres, qui doit respecter les règles et les décisions de la justice de la République. Pour les juges, "une dénonciation adressée au procureur de la République pouvait tout à fait contenir les mêmes informations que celles transmises à Rome."

    Ensuite un symbole personnel : alors que l’AFP parle dans sa dépêche de la condamnation d’un évêque "rigoriste", n’a-t-on pas aussi voulu condamner un évêque connu pour ses prises de position franches, notamment au moment des manifestations de la Manif pour Tous ? Certains voulaient sa tête, et l’auront eu, quitte à en passer par d’autres raisons. "C’est une décision surprenante, explique d’ailleurs à Aleteia Henri de Beauregard, avocat pénaliste. Ce procès est singulier par bien des aspects. On se retrouve avec une affaire dans laquelle le parquet, qui est censé être accusateur public demandant une condamnation, requiert la relaxe et un tribunal qui condamne alors qu’il n’est pas saisi de réquisition de condamnation. C’est techniquement possible mais statistiquement extrêmement rare."

    Dans un éditorial, Jérôme Cordelier, spécialiste des questions de religion au Point, estime que "l’Église a besoin d'un nouveau Lustiger". Pour lui, "condamner le cardinal-archevêque de Lyon, c'est non seulement frapper une forte personnalité qui n'hésitait pas à monter au feu médiatique – non sans courage quand tant de prélats désertent le champ de bataille –, mais aussi toucher au cœur du catholicisme français à un moment crucial où celui-ci vacille.Et la relève ?, s’interroge-t-il. "C'est peu dire qu'elle tarde à venir. Si les Français occupent quelques beaux postes dans l'ombre de la « machinerie » vaticane, ils ne sont plus que portion congrue en première ligne." "Certes, des personnalités intéressantes commencent à émerger parmi les évêques, mais, pour l'heure, leurs interventions publiques (hors la « cathosphère ») restent (très) timides. L'Église de France a besoin de bâtisseurs et de prophètes, mais aussi d'un leader qui porte une parole forte sur la scène publique."

    Lire aussi :

  • Affaire Barbarin : cinq questions à propos d'un verdict inédit

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    D'Agnès Pinard Legry sur le site aleteia.org :

    Cardinal Barbarin : cinq questions à propos d’un verdict inédit

    Le cardinal Philippe Barbarin a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’abus sexuels. Tandis que ses avocats ont annoncé qu’ils allaient interjeter appel, l’archevêque de Lyon a déclaré à la presse qu’il allait remettre sa démission au pape François.

    Surprise, incompréhension pour certains. Soulagement ou victoire pour d’autres. L’annonce jeudi dans la matinée de la condamnation du cardinal Barbarin à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels d’un prêtre a suscité une importante vague de réactions toute la journée. Quelques heures après, lors d’une courte allocution à la presse, l’archevêque de Lyon a annoncé sa décision d’aller voir le pape François dans les prochains jours afin de lui remettre sa démission.

    Vidéo intégrée
    Diocèse de Lyon
    @diocesedelyon

    Déclaration du cardinal Philippe Barbarin - 7 mars 2019 à Lyon.

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  • Abus sexuels : "dans l'Eglise, on passe d'une culture du silence à une culpabilisation générale"

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    Du site de l'hebdomadaire La Vie :

    “Dans l'Église, on passe d'une culture du silence à une culpabilisation générale“

    Un prêtre, ancien aumônier scout, a été jugé coupable de viols et agressions sexuelles sur mineurs par la cour d'assises des Pyrénées-Orientales début mars. Les faits se sont déroulés entre 2006 et 2009. Loïc M., père d'une des victimes de ce curé de la paroisse Saint-Joseph de Perpignan, a souhaité s'exprimer sur le « calvaire » de sa famille.

    « Vendredi 1er mars 2019, après dix ans d’attente et un procès d’assises de cinq jours éprouvants, notre fils ainsi que deux autres plaignants ont été reconnus victimes par la Cour d’assises de Perpignan, qui a condamné le prêtre agresseur de nos enfants à quinze ans de réclusion.

    Il n’est pas utile de revenir sur l’impensable : "Comment un prêtre a-t-il pu commettre de pareils actes ?" Nous l’avons expérimenté dans notre chair, aucun homme n’est à l’abri du mal, et même du mal le plus sombre, au point que le président du tribunal m’interpelait : "Mais comment pouvez-vous encore être catholique après cela ?" Non seulement je le suis encore, mais je voudrais dire que si notre fils a été abusé par un prêtre, cela ne diminue en rien l’estime et la confiance que nous avons pour tous ces autres prêtres qui, chaque jour, se dévouent auprès de nous. Trois jeunes prêtres qui œuvraient avec l’accusé dans le ministère ont témoigné, parfois dans les larmes, devant nous. Ils nous ont demandé pardon, pardon de ne pas avoir vu assez tôt, pardon également de ne pas avoir cru assez tôt. Ils ont été trahis par leur frère dans le sacerdoce, salis par celui qu’ils admiraient. Je leur rends hommage et je dis aux évêques : veillez sur vos prêtres comme des pères, car ce monde est rude pour eux et la faute d’un seul ne doit pas jeter le discrédit sur les autres. Je suis contre le mariage des prêtres, mais pour la paternité des évêques.

    Quand j’entends dire de toutes ces affaires, "c’est un péché collectif", je m’insurge. On passe d’une culture du silence à la culpabilisation générale. Ces prêtres ne sont pas coupables des crimes de leurs confrères. Si en tant que père je m’en veux aussi de ne pas avoir pu empêcher ce qui s’est passé, je ne me sens en aucune manière coupable de la même manière que ce prédateur. Ces prêtres ne devraient pas non plus s’en sentir coupables. Pour ce qui est de la hiérarchie, je crains que cette nouvelle doxa ne soit qu’une nouvelle manière de ne pas assumer les choses. La hiérarchie de l’Église doit assumer individuellement ses fautes et ne pas les noyer dans une vague responsabilité collective… Les victimes ne veulent pas du pardon des innocents. Elles espèrent que leur bourreau demandera un jour pardon, et elles seraient tellement apaisées d’entendre leur évêque faire de même. Dans notre cas, l’évêque de l’époque – Mgr André Marceau – n’a jamais reçu notre fils, jamais demandé de ses nouvelles ou des nôtres, jamais eu une parole de compassion pour les victimes … pas plus en dix ans qu’au procès où, tel un fonctionnaire de Dieu, il est venu dire "J’ai fait ce que j’avais à faire", c’est-à-dire rien. Il ne nous a même pas regardés, n’a pas évoqué la douleur des victimes, n’a pas eu un mot pour nos enfants… L’avocat général a jugé cette attitude de l’évêque "scandaleuse" et la Cour, si elle a reconnu à l’audience civile le dédommagement demandé par les victimes, a refusé l’euro symbolique de dédommagement demandé par le diocèse. Ce geste de justice a été un réconfort pour les familles.

    Nous ne sommes que des simples fidèles. Nous n’entendons rien aux beaux discours de réformes toujours annoncées, aux grandes réunions, aux effets d’annonces… Ce que nous voyons, c’est la réalité de l’Évangile. Qu’aurait coûté à ce hiérarque une parole de miséricorde et de compassion ? Notre fils l’attendait et nous aussi ; elle n’est pas venue, elle ne viendra pas. De quoi a-t-il peur ? Qu’on prenne ce geste comme un acte de faiblesse ? Un aveu de culpabilité ? Je ne peux croire que ce soit cela, l’Église de Jésus-Christ. Tant que nos évêques n’auront pas cette attitude simplement évangélique, les beaux discours ne serviront à rien. Tant qu’ils ne seront pas des pères, pour les victimes, pour leurs prêtres, pour leurs fidèles… ils ne seront pas crédibles et ne nous aideront pas à garder confiance dans l’Église, à l’aimer malgré tout. »

    (Les trois victimes étant mineures au moment des faits, leur nom ne peut être cité.)

  • Abus sexuels cléricaux : condamnation avec sursis du Cardinal Barbarin pour l'absence de dénonciation de faits délictueux non encore établis en droit

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    Lu sur le site de RTL-Info :

    cardinal-barbarin-537x302.jpgLe cardinal Philippe Barbarin a été condamné ce jeudi par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis pour la non-dénonciation des agressions pédophiles d'un prêtre de son diocèse.

    En l'absence du cardinal, la présidente du tribunal, Brigitte Vernay, l'a déclaré "coupable de non-dénonciation de mauvais traitements" envers un mineur entre 2014 et 2015.

    Ses avocats ont immédiatement annoncé faire appel.

    "La motivation du tribunal ne me convainc pas. Nous allons donc contester cette décision par toutes les voies de droit utiles", a indiqué Jean-Félix Luciani, en relevant qu'il "était difficile pour le tribunal de résister à une telle pression avec des documentaires, un film... Ça pose de vraies questions sur le respect de la Justice", a relevé l'avocat.

    Pour les cinq autres prévenus, le tribunal a considéré que les faits étaient, selon les cas, soit pas constitués soit prescrits et n'a donc pas prononcé de condamnation à leur encontre.

    Pour Yves Sauvayre, l'un des avocats des parties civiles, "le souffle donné dans cette audience a eu des conséquences". "La responsabilité et la culpabilité du cardinal ont été consacrés par ce jugement. C'est un symbole extraordinaire. Une grande émotion historique", a-t-il relevé.

    L'un des plaignants, François Devaux, cofondateur de l'association de victimes La Parole libérée, a lui rapidement salué "une grande victoire pour la protection de l'enfance".

    Les six mis en cause étaient poursuivis pour "non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans". Des abus imputés au père Bernard Preynat, qui n'a pas encore été jugé pour ces faits antérieurs à 1991.

    Le cardinal Barbarin et Régine Maire, ancienne bénévole du diocèse de Lyon, étaient aussi poursuivis pour "omission de porter secours": on leur reprochait d'avoir laissé Preynat au contact d'enfants, dans l'exercice de ses fonctions, jusqu'en septembre 2015.

    Ref. Le cardinal Barbarin condamné à 6 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'abus sexuels

    Mgr Barbarin, bouc émissaire? Affaire à suivre, à la lecture des attendus motivés du jugement rendu ce matin, en première instance, par le  tribunal correctionnel de Lyon. A noter, en toute hypothèse, que la culpabilité de l'auteur des faits (antérieurs à 1991) non dénoncés par le cardinal n'a pas encore été établie. Quoi qu'il en soit, le cardinal présentera dans les prochains jours sa démission au pape qui jugera s'il y a lieu de l'accepter, nonobstant  la décision du prélat de  porter l’affaire en appel sur le plan judiciaire…  

    JPSC

  • Les doutes sur la condamnation du cardinal Pell

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    D'Aceprensa en traduction française sur Didoc.be :

    Les doutes sur la condamnation du cardinal Pell

    Le cardinal George Pell a été archevêque de Melbourne et de Sydney. Il a aussi été membre du conseil des cardinaux créé par le pape François pour la réforme de la curie romaine. Sa condamnation récente pour abus sexuels de mineurs a été accueillie par beaucoup en Australie comme une confirmation que personne, aussi haut placé soit-il, n’est au-dessus de la loi. Mais d’autres doutent qu’il ait été jugé de façon impartiale.

    Il y avait deux procès pour abus contre le cardinal Pell. Le premier s’est terminé en décembre par un verdict de culpabilité, verdict qui devait être tenu secret jusqu’au procès suivant, prévu pour le mois de mars. Mais ce second procès n’aura pas lieu, car, il y a quelques jours, le tribunal a établi que les preuves étaient ténues et le 26 février le ministère public a abandonné l’accusation. C’est pourquoi l’embargo a été levé. Des commentaires et des données concernant le premier procès ont donc été publiés, même si beaucoup de choses étaient déjà connues en dépit de l’ordre du tribunal.

    Le juge a fixé une date pour prononcer la peine, qui sera de plusieurs années de prison. Entretemps, il a suspendu la liberté sous caution du cardinal, qui a été emprisonné. Par ailleurs, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a annoncé qu’elle ouvrira une enquête sur l’affaire.

    Un seul témoignage

    Certains commentaires publiés ces jours-ci se concentrent sur les preuves de culpabilité, basées sur la déclaration d’un seul témoin présent lors des faits, le plaignant lui-même.

    Ce dernier, dont l’identité ne peut être révélée, avait 13 ans en 1996 et était membre de la chorale de la cathédrale de Melbourne. Selon sa version, peu avant la fête de Noël de cette année, à la fin de la messe solennelle du dimanche célébrée par le cardinal Pell, il s’est glissé avec un ami dans la sacristie pour y boire furtivement du vin de messe. Le cardinal est entré, seul et encore revêtu des ornements liturgiques, il les a réprimandés, a fait de l’exhibitionnisme devant eux et une fellation avec le plaignant. Les portes de la sacristie étaient ouvertes et des gens passaient dans le couloir contigu.

    Environ un mois plus tard, ajoute l’accusateur, Pell, sortant en procession à l’issue de la messe, vit le garçon dans un couloir proche de la sacristie, le poussa contre le mur et toucha ses organes génitaux.

    En 2016, on a su par une fuite que la police de l’état de Victoria enquêtait sur des dénonciations contre Pell pour abus sexuels sur mineurs. L’une d’entre elles est celle qui a conduit à sa condamnation. Elle a été présentée par une seule des deux prétendues victimes de la sacristie de la cathédrale ; l’autre, décédée en 2014, avait dit qu’elle n’avait pas fait l’objet d’abus sexuels. Les autres dénonciations n’ont pas été admises par les juges, à l’exception de celle qui devait être initialement jugée en mars.

    Le jugement contre Pell a commencé en mars 2018. Le jury l’a considéré innocent par 10 voix contre 2, mais il fallait un verdict unanime ou avec un seul vote contre. C’est pourquoi le jugement a été annulé et il a fallu le refaire. En décembre, un nouveau jury déclara Pell coupable.

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  • Pourquoi le secret de la confession est et reste inviolable

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    Une tribune de l'abbé Pierre Amar sur le site aleteia.org :

    Pourquoi le secret de la confession est-il inviolable ?

    Avis de tempête sur le secret de confession… Il y a quelques mois, par l’intermédiaire d’une commission d’enquête australienne et d’une déclaration du ministre de la Justice du royaume de Belgique, le secret du confessionnal a été brusquement remis en cause. En France, dans le cadre d’une mission d’information sur la protection des mineurs, le Sénat n’a pas manqué d’interroger les représentants de l’Église catholique. Enquête sur ce secret professionnel pas (du tout) comme les autres.

    L’existence du secret de confession et son respect strict est — pour le moment — consacré par la loi (articles 226-13 et 14 du Code pénal) comme par la jurisprudence. Mais il est considéré comme un secret professionnel de plus, qui place le prêtre au même rang que le médecin ou l’avocat. Or, dans le cadre par exemple de la protection des plus fragiles ou de la prévention du suicide, des professionnels soumis au secret peuvent déjà partager des informations, en invoquant une option de conscience. Mais qu’en est-il des prêtres ? Même chez des catholiques pratiquants et convaincus, on perçoit un trouble naissant : et si le prêtre entend en confession un cas de pédophilie ? Ne peut-il pas rompre ce secret ? Et s’il peut prévenir un suicide, ne doit-il pas parler ? Toute règle a bien ses exceptions, qui la confirment et la renforcent. Ne devrait-il pas en être de même pour la confession ?

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  • Quand l'Eglise est clouée au pilori

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    De Jean Duchesne sur le site Aleteia.org :

    L’Église au pilori

    Pas de semaine sans nouveau coup dur pour l’Église, au point qu’on peut se demander si elle est coupable ou victime. Elle doit repousser l’angélisme autant que l’hypocrisie. Mais elle peut aussi pousser le réalisme bien plus loin que la légitimation arbitraire de certaines pulsions.

    On peut avoir l’impression ces temps-ci que l’Église est mise au pilori sur cette moderne place publique que sont les médias : elle est bombardée de fruits avariés et de déchets nauséabonds, assaisonnés de ricanements et de quolibets. Et l’on n’entend guère que deux questions : quelle est la prochaine immondice qu’elle ne pourra esquiver ? Et saura-t-elle s’en remettre ? La première interrogation ne disparaîtra sans doute qu’au jour (non programmable) où personne ne pourra plus prendre l’institution ecclésiale en défaut.

    Coupable ou victime ?

    Mais la réponse à la seconde question ne peut déjà être que « oui ». L’exposition à l’opprobre est une humiliation, pas une exécution capitale, bien que l’objet de dérision serve de bouc émissaire. Il n’est besoin d’invoquer ici ni les persécutions de l’Antiquité ni, à l’inverse, les prélats corrompus de la Renaissance, qui montrent que l’Église n’a pu ni être détruite ni se détruire elle-même. Un exemple profane suffira : Daniel Defoe fut condamné au pilori. Cette honte ne l’empêcha pas d’être plus tard l’immortel auteur d’une belle histoire de survie : Robinson Crusoé. Le vrai problème est toujours de savoir si la peine est méritée.

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    Lire également l'éditorial de Christophe Geffroy (dans La Nef du mois de mars) intitulé "Un besoin de purification"

  • Le cas d'Asia Bibi ne doit pas nous faire oublier 224 autres victimes de la loi anti-blasphème au Pakistan

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    Au Pakistan, on recense 224 « Asia Bibi » en 30 ans (source : aleteia.org)

    Pendant près de dix ans, le cas Asia Bibi a mobilisé la communauté internationale. Alors que la mère de famille a finalement été libérée fin 2018, l'AED publie des chiffres qui démontrent que son cas est loin d'être isolé et que de nombreux autres chrétiens, accusés de blasphème, sont emprisonnés au Pakistan.

    Le cas d’Asia Bibi, la Pakistanaise condamnée à mort pour blasphème puis acquittée par la Cour suprême le 31 octobre 2018, a permis à la communauté internationale de prendre davantage conscience de la réalité de la persécution vis-à-vis des chrétiens au Pakistan. Si la mère de famille a finalement été libérée, son cas est loin d’être isolé et de nombreux autres chrétiens sont encore emprisonnés dans le pays.

    224 chrétiens emprisonnés depuis 1986

    En visite au Pakistan, l’AED (Aide à l’Église en Détresse) a rencontré Cecil Shane Chaudhry, directeur exécutif de la Commission nationale Justice et Paix sur place. D’après lui, ce sont 224 chrétiens qui ont été victimes de la loi contre le « blasphème » depuis son adoption en 1986. Aujourd’hui, ils seraient 25 à séjourner encore en prison. Si plusieurs ont été condamnés à mort, aucun n’a été exécuté pour le moment. En revanche, entre 1990 et 2017, ils sont pas moins de 23 à avoir été lynchés par des foules en colère pour « blasphème ».

    Depuis 1986, la législation du pays punit le blasphème de la peine de mort. Dans ce pays où les musulmans représentent 95% de la population, Cecil Chaudhry souligne que pour les fondamentalistes, cette loi « constitue une arme puissante pour exercer le pouvoir au préjudice des minorités et elle est souvent utilisée à des fins de vengeance personnelle ». Il ajoute que « lorsque c’est un chrétien qui est accusé, les conséquences concernent l’ensemble de la communauté ». Une affirmation corroborée par Mgr Joseph Arshad, président de la Conférence épiscopale du Pakistan, qui déclarait dans un entretien avec Aleteia que « cette loi est souvent utilisée par intérêt personnel, pour accuser faussement d’autres personnes », tout en insistant sur l’importance du dialogue interreligieux comme moyen de « freiner l’extrémisme ».

  • Léopold II et les fantasmes d’une histoire coloniale belge « revue et corrigée »

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    Un groupe d' «experts » des Nations Unies vient de demander à la Belgique de s'excuser pour son passé colonial et les crimes commis, selon eux, durant ce « chapitre sombre » de son histoire:  "Les violations contemporaines des droits de l'homme, déclarent-ils,  ont pour origine le manque de reconnaissance de l'ampleur réelle de la violence et de l'injustice pendant la période coloniale" belge: pas moins !

    Commentaire à la VRT du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque émérite de Kinshasa,  de passage en Belgique pour une rencontre dans le cadre des grandes conférences catholiques et une visite au Sénat :

     "Vous me demandez ce que les Congolais pensent de cela, mais les Congolais vous ont-ils demandé de vous excuser?  Il y a des questions plus importantes, telles que le développement du pays. Si vous faites cela, cela signifie que le fichier est ouvert et que vous risquez d’ouvrir les autres : agissons alors avec courage et ouverture d’esprit pour permettre à ces personnes de ne pas aller trop loin dans le processus." !

    Réponse aux « experts » onusiens

    par le professeur émérite Jean-Luc Vellut, historien, publiée par « La Libre Afrique » :

    léopold II jpg.jpg

    « Dans une communication récente au journal De Standaard (20.02.2019), le professeur G. Vanthemsche démontre clairement le caractère très hypothétique des chiffres de mortalité hors normes qui sont brandis comme autant de faits avérés (!) de l’histoire démographique du Congo. Il s’en prend aussi à l’absurdité et à l’indécence qu’il y a à comparer des pertes que l’on peut attribuer à la conquête coloniale avec celles, planifiées, dues aux régimes totalitaires du XXe siècle. On en est venu à faire de Léopold II un précurseur de Hitler, Staline, voire Pol Pot (!). Le Guardian du 22 février publiait de son côté un article flamboyant accusant l’État Indépendant du Congo non seulement de meurtres mais aussi de mutilations de masse . L’occasion de l’article avait d’ailleurs été le bizarre épisode d’une main coupée sur un monument colonial à Ostende.

    https://www.theguardian.com/world/2019/feb/22/statue-missing-hand-colonial-belgium-leopold-congo?CMP=share_btn_link

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  • La condamnation du cardinal Pell : il y a lieu de s'interroger

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    De Philippe de Saint-Germain sur Aleteia.org :

    Condamnation du cardinal Pell : un verdict qui interroge

    Reconnu coupable de pédophilie, le prélat australien a été condamné au terme d’un procès qui soulève des questions dans le monde entier.

    La condamnation du cardinal australien George Pell, reconnu coupable d’agression sexuelle sur mineurs dans les années 1990, suscite des interrogations chez les commentateurs qui suivent le dossier de près. Alors que ses avocats ont fait appel et que le prélat proclame toujours son innocence, un professeur de droit interrogé par le Guardian soutient que George Pell a de bonnes chances d’être lavé de ses accusations. Pour le professeur Jeremy Gans, expert en matière de procédure pénale et d’appel en droit de l’université de Melbourne, l’invocation du « critère déraisonnable » par l’accusation devrait emporter la décision. Les experts judiciaires interrogés par le quotidien confirment cet avis : selon cet argument, le jury a rendu un verdict sans preuve.

    Des accusations « incroyables »

    Ce diagnostic est partagé par un autre juriste, le jésuite australien Frank Brennan, qui s’est déclaré « surpris » par le verdict, et même « dévasté ». L’ancien professeur de droit, aujourd’hui directeur du Catholic Social Services Australia et avocat célèbre de la cause des droits de l’homme dans son pays, a suivi plusieurs audiences du procès du cardinal, dont il ne partage pourtant pas vraiment la sensibilité ecclésiale conservatrice. Brennan ne s’explique pas pourquoi les « contradictions et les nombreux détails improbables du récit de l’accusation » aient pu entraîner la condamnation. Le jésuite, qui connaît bien les usages liturgiques et leurs contraintes, sait que « toute personne familiarisée avec le déroulement d’une messe solennelle dans une cathédrale trouverait très peu probable qu’un évêque abandonne, sans motif grave, une procession pour se retirer seul sans accompagnement dans la sacristie ». Les autres accusations d’attouchements plus ou moins déshabillés lui paraissent également « incroyables » de la part d’un archevêque en ornement liturgique complet, dans une sacristie ouverte… Il dénonce un climat pesant où la pression qui s’exerce sur la justice est inquiétante : « Si l’appel échoue, dit-il, j’espère et prie pour que Pell, qui se dirige vers la prison, ne soit pas la victime involontaire d’une nation à la recherche d’un bouc émissaire. »

    Bouc émissaire ?

    Dans la presse australienne, de hautes personnalités ont affiché leur soutien au cardinal, dont deux anciens premiers ministres, John Howardet Tony Abott. Aux États-Unis, c’est le théologien George Weigel qui a pris la défense de George Pell dans la revue First Things. Pour le biographe de saint Jean Paul II, c’est la puissante personnalité de ce cardinal réformateur qui a totalement restructuré l’Église d’Australie qui est visée : « Si Pell devient le bouc émissaire des échecs qu’il a contribué à renverser avec acharnement, il faut se poser la grave question de la capacité de l’opinion publique australienne à demeurer dans la raison et l’équité élémentaire. Mais aussi s’interroger sur la soif de sang de ce laïcisme médiatique agressif, qui veut régler ses comptes politiques et ecclésiastiques avec les citoyens les plus éminents qui ont osé défier le discours “progressiste” sur tous les sujets, de l’interprétation de Vatican II à l’avortement, en passant par le changement climatique et la guerre contre le djihadisme. »

    En France, l’hebdomadaire La Vie publie une interview du professeur Massimo Faggioli, professeur de théologie et d’histoire religieuse à l’université Villanova de Philadelphie (États-Unis), enseignant depuis 2017 à l’Institut australien d’éducation théologique de Broken Bay Institute, à Sydney, qui fait part lui aussi de sa « surprise personnelle » après l’énoncé du verdict.

    Le droit de se défendre

    De son côté, le Saint-Siège a pris acte de la condamnation du cardinal, en affirmant son « profond respect » pour la justice australienne. « C’est une nouvelle douloureuse qui, nous en sommes bien conscients, a choqué beaucoup de monde, pas seulement en Australie », a déclaré le porte-parole du Vatican, Alessandro Gisotti. Dans un communiqué, les autorités romaines précisent que pendant toute la durée de la procédure, Mgr George Pell, n’est pas autorisé « par mesure de précaution », à « exercer son ministère en public » ni à entrer en contact avec des mineurs. Selon les modalités et les délais établis par le droit canon, la Congrégation pour la doctrine de la foi pourrait ensuite se saisir de son cas. Mais « au nom de ce respect de la justice, nous attendons maintenant l’issue du procès en appel, en rappelant que le cardinal Pell a réaffirmé son innocence et qu’il a le droit de se défendre jusqu’en dernière instance », a ajouté le Vatican.

    Lire également : http://www.ncregister.com/daily-news/calling-cardinal-pells-prosecution-what-it-is-religious-persecution

  • Pourquoi l'affaire Pell n'est pas close

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    Du site Aleteia.org :

    Abus sexuels : pourquoi le cardinal Pell pourrait faire appel 

    La rédaction d'Aleteia/avec I.Media | 27 février 2019

    Ancien numéro 3 du Vatican, le cardinal George Pell a été placé en détention au lendemain de sa condamnation en Australie pour agression sexuelle sur deux mineurs dans les années 1990. La défense a annoncé son intention de faire appel.

    Placé en détention ce 27 février, le cardinal australien George Pell encourt jusqu’à cinquante ans de prison. Alors que la justice australienne vient d’annoncer sa condamnation en décembre pour l’agression de deux enfants de chœurs mineurs dans les années 1990 dans la cathédrale Saint-Patrick de Melbourne (Australie), la défense du haut prélat a fait part de son intention de faire appel. Un nouveau procès pourrait s’ouvrir dans les prochaines semaines. Pour mémoire, jugé fin 2018 en Australie, le cardinal George Pell, qui clame son innocence, a été reconnu coupable d’agression sexuelle et de quatre chefs d’attentat à la pudeur.

    Les avocats du haut prélat pourraient s’appuyer sur trois points de droit propre à la justice civile australienne. Le premier est celui d’un verdict « déraisonnable ». En effet, il est déjà arrivé que des avocats de la défense avancent l’argument selon lequel la décision d’un jury était tellement aux antipodes des preuves présentées que ce verdict devait être considéré comme « déraisonnable » et donc annulé. Le deuxième point est celui d’un jury « mal formé ». Quatorze jurés ont été désignés pour le procès, alors qu’en général, seuls douze sont sélectionnés. D’après l’avocat il est inhabituel qu’un jury compte plus de douze membres, même si cela est déjà arrivé par le passé.

    Le troisième point enfin porte sur le rejet par le juge d’une pièce apportée par la défense pendant le procès. L’avocat de la défense entend dénoncer le refus du juge Peter Kidd de diffuser à l’audience une animation vidéo qui aurait montré les déplacements à l’intérieur de la cathédrale Saint-Patrick le jour des faits et « jeter un doute sur le fait que les deux enfants de chœur ont pu se retrouver seuls dans la sacristie après la messe du dimanche ».

    En vertu de ce verdict de première instance, la Congrégation pour la doctrine de la foi va se pencher sur le cas du cardinal australien, « selon les procédures et temps établis par les normes canoniques », a indiqué mercredi le Saint-Siège. Si la Congrégation aboutit également à la culpabilité du haut prélat, elle pourrait aller jusqu’à le renvoyer de l’état clérical. Une telle décision a notamment été prise à l’encontre de l’ancien cardinal Theodore McCarrick, accusé pour sa part d’abus répétés sur des mineurs et des séminaristes. Dans son cas, s’ajoutait également le crime de sollicitation.

  • La réaction officielle du Saint-Siège à la condamnation du cardinal Pell

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    De Vatican News :

    La réaction officielle du Saint-Siège à la condamnation du cardinal Pell

    En fin de matinée ce mardi 26 février 2019, le directeur par intérim de la Salle de Presse du Saint-Siège a réagi à la condamnation du cardinal australien George Pell pour abus sexuels sur mineurs.
     
    Le cardinal australien George Pell, préfet depuis 2014 du Secrétariat pour l’Économie du Vatican mais en congé de cette responsabilité depuis 2017 en raison de la procédure judiciaire le visant dans son pays, a été reconnu coupable d'agression sexuelle sur deux mineurs âgés de 12 et 13 ans au moment des faits dans les années 1990. Durant cette période, il avait d'abord été évêque auxiliaire de Melbourne, avant de devenir archevêque de cette ville le 16 août 1996.Ce verdict avait été énoncé en décembre, mais le tribunal de Melbourne avait émis une ordonnance interdisant la publication d’informations sur le procès. Il n'a donc été rendu public qu'aujourd'hui. Le cardinal se déclare innocent, et son avocat a annoncé son intention de faire appel.Le président de l'épiscopat australien, Mgr Mark Coleridge, a déclaré que la condamnation du cardinal Pell pour agression sexuelle sur mineurs choquait non seulement l’Australie, et le monde, mais également les évêques australiens. Les prélats affirment que tous doivent être égaux devant la loi, et disent respecter le système juridique de leur pays. Ils se disent convaincus que la justice qui a prononcé le verdict saura prendre en considération l’appel formulé par la défense. «Notre espoir, maintenant, c’est que justice soit faite à travers ce procès» déclarent les évêques qui assurent aussi vouloir prier pour tous ceux ont subi des violences et pour leurs proches. Ils s’engagent à faire tout leur possible afin que l’Église soit un lieu sûr pour tout le monde, à commencer par les plus jeunes et les plus vulnérables.

    Déclaration d'Alessandro Gisotti

    Vers 11h30, le directeur par intérim de la Salle de Presse du Saint-Siège, Alessandro Gisotti, a prononcé cette déclaration : «Le Saint-Siège s’unit à ce qui a été déclaré par le président de la conférence épiscopale australienne dans le fait de prendre acte de la sentence de condamnation en première instance vis-à-vis du cardinal George Pell. Une nouvelle douloureuse qui, nous en sommes bien conscients, a choqué de très nombreuses personnes, pas seulement en Australie. Comme cela a déjà été affirmé en d’autres occasions, nous rappelons notre respect maximal pour les autorités judiciaires australiennes. Au nom de ce respect, nous attendons maintenant le résultat du procès en appel, en rappelant que le cardinal Pell a réaffirmé son innocence et a le droit de se défendre jusqu’au dernier degré.En attente du jugement définitif, nous nous unissons aux évêques australiens dans la prière pour toutes les victimes d’abus, en rappelant notre engagement à faire tout ce qui est possible pour que l’Église soit une maison sûre pour tous, spécialement pour les enfants et les plus vulnérables. Pour garantir le cours de la justice, le Saint-Père a confirmé les mesures conservatoires déjà prises vis-à-vis du cardinal George Pell par l’ordinaire du lieu au retour du cardinal Pell en Australie. C’est-à-dire que, dans l’attente de la vérification définitive des faits, il est interdit à titre conservatoire au cardinal Pell d’exercer publiquement son ministère, et, comme c’est la norme, d’avoir un contact sous quelque forme que ce soit avec des mineurs.»
     
    Cependant, certains incriminent un procès biaisé et une justice partiale : https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=862689