Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Justice - Page 49

  • Ozon : une vérité partielle et partiale ?

    IMPRIMER

    De Pierre Durieux sur Aleteia.org :

    Par Ozon et par omission !

    Pour la première fois, Pierre Durieux, l’ancien directeur de cabinet de l’archevêque de Lyon s’exprime sur le film « Grâce à Dieu ».

    J’ai fini moi aussi par voir Grâce à Dieu. Après tout, ce n’est pas très fréquent de connaître des personnages qui ont inspiré un film et d’entendre son propre nom au cinéma. Je ne suis pas cinéphile, ni critique, et mon avis ne se risquera pas à émettre des considérations savantes sur le 7e art. Mais puisque cette œuvre est présentée comme une « fiction inspirée de faits réels », l’ancien collaborateur du cardinal que je suis n’est pas, après tout, le plus mal placé pour donner son avis

    Une bonne surprise

    Oserais-je l’écrire ? Le film fut d’abord une bonne surprise. Vraiment. Après 36 mois d’un feuilleton judiciaire éprouvant et quelques milliers de coupures de presse mal cicatrisées, je redoutais le manichéisme émotionnel sur grand écran. Le film, reconnaissons-le, n’en rajoute pas. Si certaines des personnes mises en cause peuvent légitimement souffrir de se voir ainsi représentées à l’écran, il est tout aussi difficile je suppose pour les victimes et leurs familles, de voir exposer leurs fragilités, leurs conflits familiaux et leurs manquements… De nombreux passages montrent que François Ozon n’a pas occulté les rayons de la vérité, même douloureux.

    De ce qui apparaît, de ce qu’on entend dans le film, je ne conteste pour ainsi dire, rien. Le personnage du cardinal est certes assez loin du réel, mais après tout, aurait-il été mieux « réussi » en singeant le vrai ? Même le titre — scandaleux à plusieurs titres — se trouve mieux expliqué dans le film que dans la plupart des articles qui traitent du sujet. Grâce à François Ozon, on prend connaissance de la chronologie, des excuses et des explications du cardinal aussitôt après sa malheureuse expression.

    Des oublis regrettables

    Bien sûr, on comprend qu’il ait fallu enjoliver et imaginer un peu, ne serait-ce que pour des questions de mises en scène mais, enfin, je n’aurais pas matière à écrire sur les mensonges de ce film, comme je l’avais primitivement imaginé, avant de l’avoir vu.

    Non, le film n’en rajoute pas, mais il a des manques. Il lui manque les questionnements d’un évêque devant les crimes anciens de l’un de ses prêtres, la difficulté de traiter, un quart de siècle après, des questions, déjà gérées, même mal, par ses trois prédécesseurs.

    Lire la suite sur aleteia.org

  • Asia Bibi : toujours prisonnière au Pakistan ?

    IMPRIMER

    Du site m.dw.com :

    Asia Bibi: toujours «prisonnière» au Pakistan?
     
    Asia Bibi, une chrétienne qui a passé près de 10 ans dans le quartier des condamnés à mort pour blasphèmes, a été acquittée par le tribunal suprême du Pakistan en janvier. Mais Asia Bibi n'est toujours pas une personne libre et on ignore où elle se trouve.

    En janvier, le plus haut tribunal du Pakistan a confirmé sa décision d'octobre 2018 d'acquitter Asia Bibi, une femme catholique appauvrie, d'accusations de blasphème. Asia Bibi, une mère de cinq enfants, a été arrêtée en juin 2009 après que ses voisins se soient plaints qu'elle ait fait des remarques désobligeantes à propos du prophète Mahomet et de l'islam. Un an plus tard, Asia Bibi avait été condamnée à mort malgré la forte opposition de groupes nationaux et internationaux de défense des droits de l'homme.

  • Pas de "discours historique" du pape sur l'homosexualité

    IMPRIMER

    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Dépénalisation de l’homosexualité: le card. Parolin redit l’engagement de l’Eglise pour « la défense de la dignité de toute personne humaine »

    Et contre « toute forme de violence »

    Le cardinal Parolin redit l’engagement de l’Eglise pour « la défense de la dignité de toute personne humaine » et contre « toute forme de violence », à l’occasion d’une recherche sur la dépénalisation de l’homosexualité dans les Caraïbes.

    En réponse aux questions des journalistes, le directeur du Bureau de Presse du Saint-Siège, Alessandro Gisotti, a déclaré : « Le cardinal Pietro Parolin a reçu aujourd’hui au Vatican un groupe d’une cinquantaine de personnes engagées, à différents titres, contre la criminalisation de l’homosexualité. A cette occasion, une recherche sur la criminalisation des rapports homosexuels dans la région des Caraïbes a été présentée au Secrétaire d’État du Saint-Siège. »

    Il indique aussi que « le cardinal Parolin a prononcé une brève allocution dans laquelle il a réaffirmé la position de l’Église catholique en faveur de la défense de la dignité de toute personne humaine et contre toute forme de violence ».

    Enfin, « après les interventions de quelques participants à la rencontre », le cardinal Secrétaire d’Etat a assuré qu’il informerait le Saint-Père du contenu de la recherche ».

    Cette visite et la présentation de cette recherche étaient annoncées par différents sites en ligne. Mais hier, jeudi 4 avril, Alessandro Gisotti avait démenti « de manière catégorique » que le pape puisse prononcer « ces jours-ci un ‘discours historique’ sur le thème de l’homosexualité », comme ces sites l’annonçaient.

    Il courait le bruit que le pape allait prononcer  un discours « historique » sur la « dépénalisation de l’homosexualité », à l’occasion d’une audience.

    En fait, des représentants de ce groupe engagé pour la dépénalisation de l’homosexualité a été reçu par le cardinal Secrétaire d’Etat, Pietro Parolin.

    A ce sujet, on pourra lire :

  • Le sultanat de Brunei fait entrer en vigueur un nouveau code pénal inspiré de la charia

    IMPRIMER

    Lu sur ce site :

    BRUNEI, LA CHARIA, TOUTE LA CHARIA

    Il aura finalement fallu qu’une star hollywoodienne, George Clooney, s’en émeuve pour que le monde se soucie soudain de la décision du sultanat de Brunei de faire entrer en vigueur, le 3 avril, un nouveau code pénal très largement inspiré de la charia.

    Mais si la plupart des médias se focalisent sur le fait que les relations homosexuelles pourront désormais être punies de mort par lapidation, ce nouveau code pénal prévoit également des châtiments corporels voire la peine de mort pour apostasie, blasphème et adultère. Ce n’est là, en fait, que la poursuite d’un projet annoncé dès 2013 par le richissime sultan Hassanal Bolkiah, visant à appliquer au niveau national, comme en Arabie Saoudite, un code pénal appliquant strictement la charia, et toute la charia. Dès 2014, des amendes et des peines de prison avaient déjà été introduites pour exhibitionnisme ou manquement à la prière du vendredi.

    La population du sultanat de Brunei ne compte que 435.000 habitants, à 70% musulmans. Ce nouveau code prévoit également, loi islamique oblige, l’amputation d’une main ou d’un pied pour les voleurs. Le ministère français des Affaires étrangères s’est élevé contre les dispositions de ce nouveau code pénal, estimant cette législation est "contraire aux engagements internationaux pris par Brunei en matière de droits de l’Homme, que ce soit à l’ONU et au sein de l’Association des nations l’Asie du Sud-Est (Asean)."

    L’acteur américain George Clooney, le chanteur britannique Elton John et des élus américains, focalisant sur l’atteinte aux droits des homosexuels, ont lancé un appel à boycotter les neufs hôtels de luxe appartenant au sultan de Brunei, dont deux se trouvent à Paris : le Meurice et le Plaza Athénée. Mais pourquoi, dans ce cas, ne pas faire de même à l’égard des avoirs de l’Arabie Saoudite, pays où les mêmes textes sont d'ores et déjà appliqués ? Au-delà du caractère violent et rétrograde d’une application stricte de la charia au sein du petit état situé sur l'île de Bornéo, il n’est pas certain que quiconque y soit un jour lapidé : pour que cette peine de mort particulièrement cruelle soit appliquée, l’accusé devra avoir avoué son crime, ou l'avoir commis devant au moins quatre témoins. Pour autant, la législation islamique relative au blasphème au Pakistan, et le cas dramatique d’Asia Bibi, montrent à quel point des témoins peuvent parfois être prêts à mentir.

  • Le cardinal Barbarin : un bouc émissaire ?

    IMPRIMER

    De Pierre-Yves Gomez sur le site du Figaro Vox :

    Philippe Barbarin est-il un bouc émissaire?

    FIGAROVOX/TRIBUNE - S'il ne remet pas en cause le jugement, Pierre-Yves Gomez émet des réserves contre la condamnation publique de Philippe Barbarin. Il s'inquiète de la dérive de nos sociétés vers des formes les plus archaïques de règlement des tensions. 


    Pierre-Yves Gomez est économiste et directeur de l'Institut français de gouvernement des entreprises.


    D'abord ce fut le silence. Près de trente ans de silence. Entre les années 1970 et 1985, à Lyon, un prêtre catholique a abusé de jeunes scouts. Il s'est tu. Les victimes aussi se sont tues ; les psychologues savent ce qui se noue dans ces moments ; combien ils murent la victime dans un silence où les blessures s'enveniment. Les familles des jeunes se sont tues ; on croyait vaguement avoir entendu que ; on soupçonnait un peu, on chuchotait ; on ne cherchait pas à en savoir davantage ; silence. La hiérarchie catholique s'est tue, entre incrédulité, honte et défense de l'institution, encore un mélange complexe de motivations ; quoi qu'il en soit: silence. Les médias se sont tus ; aucune enquête de société dont elles sont coutumières n'a été menée à l'époque ; silence radio. La société s'est tue; la pédophilie n'était pas un sujet d'indignation en ce temps-là ; encore moins un combat ; on plaisantait même parfois sur les scouts, on faisait des blagues en clignant de l'œil sur le tourisme sexuel ; il arrivait que des prédateurs évoquent cela librement, au détour de leurs souvenirs ; dans l'indifférence générale ; notre silence.

    Des décennies de silence.

    Une société c'est un bouillon de culture : ça fermente; et subitement voilà qu'on soulève le couvercle.

    Et soudain, on parle. En 2014, une victime se confie. Elle rencontre le cardinal Barbarin. Il faut plusieurs mois au prélat pour lui demander de porter plainte, le temps d'enquêter, de prendre la mesure de ce que furent ces événements déjà lointains. Plainte est finalement déposée, le crime est dénoncé ; des mots sont mis sur des actes; abjection ; la parole est libérée. Grâce à quelques victimes qui ont repris courage.

    Mais cela n'est pas suffisant pour ramener la paix. Le trop long silence de ces décennies a fait grouiller les culpabilités ; une société c'est un bouillon de culture: ça fermente; et subitement voilà qu'on soulève le couvercle. Ceux qui se sont tus si longtemps, c'est-à-dire presque tout le monde, s'expriment à présent: ils n'ont rien su ; et s'ils ont su, ils n'ont rien fait ; ils pensent qu'ils ne pouvaient rien faire parce qu'on leur avait caché la vérité; et, de plus en plus fort, ils disent que certains étaient sûrement au courant ; que l'Église, des puissants, savait, sans aucun doute ; que quelqu'un les a donc trompés, qu'on a voulu étouffer l'affaire, sans quoi, ils auraient agi ; bien sûr. Il y a un coupable pour leur long silence ; eux ne savaient pas ; mais lui devait tout savoir.

    Lire la suite

  • Mgr Descourtieux nouveau supérieur de la Section remplaçant Ecclesia Dei

    IMPRIMER

    De Michel Janva sur le site « Salon beige » :

    La Commission Ecclesia Dei avait récemment été supprimée et ses fonctions rattachées à une Section de la Congrégation pour la doctrine de la foi afin de poursuivre «l’œuvre de vigilance, de promotion et de tutelle» jusqu’alors conduite par la Commission Ecclesia Dei. Le pape François a nommé aujourd’hui Msgr Patrick Descourtieux, Official de ce dicastère. Mgr Patrick Descourtieux est depuis longtemps collaborateur de la Commission pontificale Ecclesia Dei, qu’il connaît donc bien.

    En 2010, Mgr Patrick Descourtieux fut mis à la disposition du Saint-Siège, pour la Congrégation de la Doctrine de la foi, affecté à la Commission Pontificale Ecclesia Dei.

    Ordonné en 1986, vicaire à la paroisse Saint-Séverin, il partit en 1989 pour Rome, où il intégra la Section francophone de la Secrétairerie d’État durant 10 ans. Excellent musicien, il exerça les fonctions d’organiste à Saint-Louis-des-Français durant 5 ans. Il quitta ensuite la Secrétairerie d’État et devint recteur de l’église de la Trinité-des-Monts, cependant qu’il enseignait à l’Institut Pontifical Patristique, l’Augustinianum. Il resta 7 ans à la Trinité-des-Monts. A la suite de la fermeture de la maison des religieuses de la Trinité-des-Monts, remplacées par des religieux de la Fraternité de Jérusalem, il rentra à Paris, et fut nommé prêtre résident à la paroisse Sainte-Clotilde, puis chapelain à Notre-Dame depuis 2008.

    Spécialiste de patrologie, il enseignait à la Faculté Notre-Dame de l’École cathédrale. Mgr Descourtieux a une bonne connaissance de la liturgie traditionnelle et qui plus est de la demande de cette liturgie : à Rome, puisqu’il avait satisfait aux vœux des fidèles romains qui désiraient célébrer le Triduum pascal dans la forme extraordinaire en leur ouvrant son église de la Trinité-des-Monts ; à Paris, parce qu’il faisait partie des prêtres diocésains délégués pour la célébration selon cette forme selon les besoins.

    Ref. Mgr Descourtieux nouveau supérieur de la Section remplaçant Ecclesia Dei

    Supprimer la Commission Ecclesia Dei pour enfermer la question posée par l’ensemble des mouvements concernés dans toute l'Eglise à la seule question du problème posé par la Fraternité Saint-Pie X serait un piège regrettable: avoir une réserve d'Indiens bien délimitée et étroitement cantonnée via une FSSPX revenue en pleine communion, suffisamment maigrelette à l'échelle de la catholicité pour ne pas être gênante, c'est une vue malveillante mais pas absurde...

    Quoi qu'il en soit, après la deminutio capitis de la Commission « Ecclesia Dei » par l’actuel pontife romain, le comble eut été que l’on mette un « père fouettard » à la tête de son erzats; le nouveau supérieur porte néanmoins le titre significatif d’official, c’est-à-dire de juge ecclésiastique…

    JPSC

    A lire également : http://www.hommenouveau.fr/2817/religion/mgr-descourtieux-en-charge-du-continent--tradition--a-la-congregation-de-foi---un-signe-vers-la-fsspx--.htm

  • Retour sur la condamnation inique du cardinal Barbarin

    IMPRIMER

    De François de Lacoste-Lareymondie sur le site de l'Incorrect :

    L’AFFAIRE BARBARIN : RETOUR SUR UN JUGEMENT INIQUE

    @dr

    Le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Lyon à l’encontre du cardinal Barbarin laisse un goût amer. Aussi mérite-t-il un examen juridique précis de ce qu’a été la démarche du juge, ce qu’a accepté de faire François de Lacoste-Lareymondie pour l’Incorrect.

    L’obligation de dénoncer les abus sexuels sur mineurs est posée par l’article 434-3 du code pénal. Le fait de s’en abstenir constitue lui-même un délit. Le tribunal avait ici deux questions à traiter :

    • La première portait sur la définition du délit de non-dénonciation.
    • La seconde portait sur l’appréciation des faits dans le cas particulier.

    1/ La définition du délit de non-dénonciation.

    La question avait déjà tranchée par le parquet de Lyon lorsque les poursuites avaient été engagées en 2015 contre le P Preynat. Celui-ci avait alors classé sans suite la demande de poursuite contre le cardinal Barbarin, en tenant le raisonnement suivant :

    L’obligation de dénonciation, pour avoir un effet utile, ne peut pas viser des infractions qui seraient prescrites.

    • L’obligation de dénonciation, pour avoir un effet utile, ne peut pas viser des infractions qui seraient prescrites ;
    • Or les enquêtes menées ont montré que les abus sexuels reprochés à Preynat sont tous antérieurs à 1991, comme il l’avait affirmé au cardinal ; les délits d’abus sexuel se prescrivant alors par 10 ans, même s’il faut calculer le délai à compter de l’âge de la majorité quand une victime était mineure, ils étaient à l’évidence prescrits ; il était donc devenu juridiquement impossible de poursuivre et de condamner Preynat.
    Par conséquent leur dénonciation eût été inopérante et le cardinal Barbarin ne pouvait y être obligé du point de vue pénal . Cela semblait acquis pour tous les juristes.

    Lire la suite

  • Elucider l'acharnement contre le cardinal Pell

    IMPRIMER

    De Pierre Hardon sur Smart Reading Press :

    CONDAMNATION DU CARDINAL GEORGE PELL : UNE AUTRE VOIX S’ÉLÈVE DANS LA PRESSE ANGLO-SAXONNE

    Le 11 décembre 2018, le cardinal George Pell, «numéro 3» du Vatican1 selon la presse, a été jugé coupable de pédophilie sur deux enfants de chœur dans la cathédrale de Melbourne, diocèse dont il était l’archevêque dans les années 1996-2001. Le 13 mars 2019, il a été condamné à 6 ans de prison. Il a depuis fait appel de sa condamnation. Selon ses avocats, le verdict est «déraisonnable», et cet argument aurait de bonnes chances de permettre à une nouvelle cour d’examiner l’affaire2 : l’audience d’appel3 est fixée aux 5 et 6 juin prochains.

    Dans le contexte mondial de scandales dans l’Église, il est difficile pour la presse chrétienne de faire la différence entre un jugement juste contre une personne coupable et une peine injuste destinée à faire un exemple dans un pays violemment anticlérical.

    L’appel est une procédure juridique qui a pour objectif de présenter le cas, en fait et en droit, devant une nouvelle cour, nommée «cour d’appel». Elle fait partie des «garanties» d’un procès équitable. Son objectif est de vérifier la conformité au droit du jugement de première instance, en examinant les faits et les preuves apportées. Son rôle est d’éviter la condamnation d’un innocent, ce que la presse française semble avoir omis.

    La condamnation du cardinal George Pell entrerait-elle dans ce cas ? C’est une hypothèse qui se fait de plus en plus entendre dans le monde anglo-saxon, sans trouver aucun écho en France.

    EN AUSTRALIE, LE CONTEXTE ANTICLÉRICAL A NUI AU PROCÈS

    L’Australie est un pays où existe traditionnellement un fort sentiment anticlérical, qui s’est amplifié dans les années 1990 (cf. article du 25 mai 2018, sur la Smart Reading Press) en raison des nombreux scandales de pédophilie dans l’Église australienne qui ont défrayé la chronique. Un rapport de la Commission royale4 de décembre 2017 évoque le chiffre de 7 % de prêtres abuseurs, un chiffre impressionnant par rapport aux autres pays où la pédophilie (selon sa définition stricte : une agression sur un enfant pré-pubère) n’atteint pas ces sommets.

    Lire la suite

  • Eglise : des scandales à la persécution

    IMPRIMER

    D'Aline Lizotte sur Smart Reading Press :

    CRISE DANS L’ÉGLISE : DES SCANDALES À LA PERSÉCUTION

    Nihil novi sub sole… Depuis ses origines, à la suite de son fondateur, l’Église est vouée à la persécution. Celle qui se déchaîne aujourd’hui contre elle, dans le contexte de scandales qui sont l’occasion pour les médias de la caricaturer en la ridiculisant, s’en prend à sa nature même et à son pouvoir de juridiction. Mais les persécuteurs actuels savent-ils seulement ce qu’ils font… ?

    «Donnez-nous de saints prêtres !» Cette prière est souvent dite au bas de l’autel, c’est-à-dire qu’elle est une prière de dévotion qui ne se rattache pas à la liturgie sacramentelle, mais qui est dite en forme d’action de grâces ou d’intercession. La coutume de dire des prières de dévotion après la messe remonte probablement à Léon XIII qui, en des temps de combat pour la préservation de l’autonomie juridique de l’Église, demanda l’aide de l’archange saint Michel. Aujourd’hui, la coutume s’est établie de dire une prière à la Vierge Marie et d’intercéder pour une moisson de vocations sacerdotales et pour la sanctification des prêtres.

    LA SAINTE ÉGLISE EST COMPOSÉE DE PÉCHEURS

    «Donnez-nous de saints prêtres». La prière est éloquente ! Si l’on demande à Dieu de sanctifier les prêtres, c’est que l’on admet, de prime abord, qu’ils ne sont pas des «saints» et qu’il ne suffit pas de porter un col romain, une petite croix au revers de son veston ou une soutane pour se déclarer «saint».


    L’Église n’est pas dite «sainte» parce qu’elle est une communauté de saints, mais parce qu’elle a comme mission d’amener à la sainteté tous les hommes.


    En fait, l’Église, qui est une, sainte, catholique et apostolique, n’est pas dite «sainte» parce qu’elle est une communauté de saints, mais parce que, composée de pécheurs – comme nous le sommes tous –, elle a comme mission d’amener à la sainteté tous les hommes, principalement les plus pécheurs. Le cardinal Bellarmin avait coutume de dire que ce qui compose l’Église, ce ne sont pas des saints, mais des pécheurs, les prostitués, les voleurs, les menteurs…. Et les pédophiles, ainsi que leurs victimes1

    L’Église n’est pas une société d’élites, un super-club de gens au-dessus des autres, qui jugent tous les hommes depuis leurs hauteurs. Son fondateur est mort sur une croix, le supplice le plus infamant de son époque. Bien qu’il fût profondément innocent, il fut jugé par les élites religieuses de son temps comme un blasphémateur et, sur une seule de ses paroles, condamné à la crucifixion. Et il n’a pas pu faire appel de cette condamnation, dont l’iniquité ne pourra jamais être dépassée ! Telle est la justice des hommes, que François Devaux juge supérieure à la justice divine2. Mais, le troisième jour, Dieu l’a ressuscité !

    Lire la suite

  • Eglise : ce qui est nécessaire face aux abus sexuels

    IMPRIMER

    De Christian Spaemann (sur Lifesitenews) en traduction française sur "Correspondance européenne" :

    Église catholique: ce qui est nécessaire face aux abus sexuels

    Le soi-disant sommet sur les abus à Rome est devenu un sommet du non-dit et du passé sous silence. Le cardinal Blase Cupich, un des organisateurs, a estimé de pouvoir liquider le problème du lobby homosexuel dans le clergé avec un stratagème d’argumentation. Il serait même vrai – c’était sa thèse – que 80% des cas d’abus sexuel dans l’église ont lieu entre hommes, mais l’homosexualité ne serait pas par elle-même à l’origine des cas d’abus.

    Par rapport aux données factuelles, une telle affirmation du cardinal se révèle non peu effrontée. Dans ce contexte il faut clarifier dès le départ qu’il ne s’agit pas, ici, de montrer au doigt en généralisant, les motivations individuelles de personnes homosexuelles qui souhaitent accéder au sacerdoce.  On ne peut nier non plus qu’il existe des prêtres authentiques et à la vie sainte avec des inclinations homosexuelles. Cependant, il doit être possible de regarder la réalité telle qu’elle est.

    Il n’y a pas seulement le fait que le pourcentage de pédophilie et de pédérastie parmi les homosexuels est beaucoup plus haut que parmi les hétérosexuels, mais aussi celui que les relations homosexuelles sont, sur le plan statistique, extrêmement fragiles. Des études récentes, effectuées parmi les homosexuels mêmes, suggèrent que les relations homosexuelles masculines durent, en moyenne, un an et demi et sont en prévalence associées à des nombreux contacts sexuels étrangers à la relation.

    Cette fragilité relationnelle ne dérive pas uniquement par l’insuffisante complémentarité de partenaires du même sexe mais, sur la base de toutes les expériences, même par la tendance compensatoire, auto-référentielle et identitaire-régulative de cette forme de sexualité. Les données actuelles permettent, déjà en soi, de comprendre pourquoi dans le contexte d’une homosexualité vécue, contrairement à l’hétérosexualité, il se forme des réseaux de collaboration, des lobbies. Si, en plus, on considère que, selon les études les plus récentes, seulement 1,5% environ des hommes dans le monde occidental peut se définir stablement homosexuel, en arrivant jusqu’à 4,5% des hommes si on ajoute ceux qui se considèrent bisexuels, tandis que, en revanche, plus que 80% des abus dans l’Église sont caractérisés par l’homosexualité, il est donc nécessaire de se demander s’il soit vraiment légitime de penser que l’Église n’ait aucun problème avec l’homosexualité vécue et qu’elle ne soit en relation de cause à effet avec les scandales des abus.

    Lire la suite

  • Sur KTO : un entretien exclusif avec le cardinal Barbarin dont la démission a été refusée par le pape

    IMPRIMER

    De KTO :

    Entretien exclusif avec le cardinal Barbarin

    Après avoir été reçu par le pape François le 19/03/19, qui n´a pas accepté sa démission, le cardinal Philippe Barbarin a annoncé prendre un temps de recul et confie l´administration de son diocèse à un vicaire général. Il répond aux questions d´Étienne Loraillère, dans un entretien exclusif accordé à KTO.

  • L'Eglise a aussi sa justice

    IMPRIMER

    Après le concile Vatican II, il était de bon ton de s’interroger, dans le climat post-soixante-huitard, sur l’opportunité pour l’Eglise d’avoir encore un code de droit canonique. Une version revue et largement corrigée de l’édition de 1917 vit néanmoins le jour en 1983. Mais qu’en est-il dans ce nouveau contexte de l’exercice réel du droit de punir ?  Une réflexion de Denis Sureau sur son blog « Chrétiens dans la Cité » :

    « La difficulté de la hiérarchie à sanctionner les comportements de ses membres révèle une méconnaissance du rôle de la justice dans l'Eglise.

    Un magistrat retraité, Denis Salas, vient de déclarer que le juge est « le garant de la morale commune, sans laisser aucune autre institution se substituer à lui. Y compris l’Église. » Et d’ajouter : « ce n’est pas à l’Église d’apprécier la gravité des fautes commises par ses membres, ni de définir ce qui est prescrit et ce qui ne l’est pas » (La Croix, 6 mars). C’est son point de vue, mais certainement pas celui de l’Église. En effet, l’Église dispose de son propre droit pénal, de sa propre justice, qu’elle exerce sur ses membres, et cela depuis ses origines. C’est l’enseignement même du Christ : si un frère vient à pécher et refuse d’écouter la communauté, c’est à l’Église de l’exclure, elle qui a reçu pouvoir de lier et délier (cf. Mt 18,15-18). Face à un cas d’un chrétien incestueux, saint Paul demande aux Corinthiens qu’il soit jugé et excommunié : Enlevez le mauvais du milieu de vous (1Co 5,13).

    Or c’est une leçon qui n’a pas été retenue par les évêques qui, confrontés aux scandales sexuels du clergé, ont cru pouvoir se passer de la justice canonique et préféré étouffer les affaires. Cette politique contraire à la discipline de l’Église s’est révélée fort imprudente et se retourne aujourd’hui contre eux. Le cas du pédophile Père Bernard Preynat est ici exemplaire : bien que dénoncé dès 1991, Mgr Albert Decourtray s’était contenté de le mettre à l’écart un semestre avant de lui confier d’autres ministères, y compris auprès d’enfants ; son procès canonique n’a été ouvert que 25 ans plus tard et – pis encore – gelé en attente du jugement civil.

    Pourtant l’Église dispose de ressources judiciaires adaptées à ce type de péchés : les manquements au célibat sacerdotal sont visés par Code de droit canonique (canon 277), qui précise notamment que l’évêque doit « porter un jugement sur l’observation de cette obligation ». En effet, « L’Église a le droit inné et propre de contraindre par des sanctions pénales les fidèles délinquants » (can. 1311). Au fil des siècles (la corruption des clercs ne datant pas d’hier), les tribunaux ecclésiastiques ont mis en œuvre toute une série de mesures : suspense, enfermement dans des monastères pour faire pénitence, privation de ressources, renvoi de l’état clérical, excommunication… Et s’il fallait aller plus loin, l’Église livrait le coupable au bras séculier afin que l’autorité civile le punisse à partir de ses propres lois. Où l’on voit que la justice de l’Église n’est pas exclusive de celle de la cité. Mais elle est toutefois première : saint Paul reproche vertement aux Corinthiens de faire appel, pour trancher leurs litiges, aux tribunaux païens, des gens que votre Église méprise. Plus encore, saint Paul écrit que ce sont les saints qui jugeront le monde (cf. 1Co, 6). Autrement dit : c’est à l’Église de juger le monde et non l’inverse. Prétention que lui refuse évidemment l’État séculier.

    « L’Église doit être une contre-discipline face à la discipline du monde », affirme le théologien américain William Cavanaugh, qui a finement analysé l’affaiblissement de la visibilité de l’Église comme corps social, la tentation de la réduire à un pur royaume spirituel. Face aux scandales sexuels, l’épiscopat a été inspiré par un mauvais anti-juridisme. Dans la catéchèse, la notion même de jugement a été évacuée, comme si l’Église n’enseignait pas l’existence après la mort d’un double jugement : particulier puis général. Or si les sanctions pénales ont dans l’Église pour but de rétablir la justice (rendre à chacun ce qui lui est dû : ce qui implique de ne pas oublier les victimes), elles ont aussi une valeur médicinale : d’inciter le pécheur au repentir, à la réconciliation nécessaire au salut. La sanction la plus grave qu’est l’excommunication formelle revient moins à exclure le pécheur notoire de l’Église que de manifester qu’il s’est lui-même exclu, tout en offrant la possibilité de se réconcilier, moyennant des actes de pénitence. Cette séparation conforte ainsi la visibilité de l’Église. Pour sortir du bourbier où elle se trouve avec l’accumulation de scandales sexuels en tous genres, elle doit à nouveau affirmer et pratiquer son droit. »

    Ref. L'Eglise a aussi sa justice 

    Avec sa clarté d’expression coutumière, Benoît XVI déclarait ceci dans « Lumière du monde », l’un de ses derniers livres d’entetiens avec le journaliste Peter Seewald :

    « Ce ne sont pas seulement les abus qui bouleversent. C'est aussi la manière dont on a procédé avec eux. Les faits eux-mêmes ont été tus et camouflés pendant des décennies. C'est une déclaration de faillite pour une institution qui a inscrit l'amour sur sa bannière.

    À ce sujet, l'archevêque de Dublin m'a dit quelque chose de très intéressant. Il a dit que le droit pénal ecclésiastique avait fonctionné jusqu'à la fin des années 1950 ; il n'était certes pas parfait — il y a là beaucoup à critiquer — mais quoi qu'il en soit : il était appliqué. Mais depuis le milieu des années 1960, il ne l'a tout simplement plus été. La conscience dominante affirmait que l'Église ne devait plus être l'Église du droit mais l'Église de l'amour, elle ne devait pas punir. On avait perdu la conscience que la punition pouvait être un acte d'amour. Il s'est produit aussi à cette époque, chez des gens très bons, un étrange obscurcissement de la pensée.

    Aujourd'hui, nous devons de nouveau apprendre que l'amour pour le pécheur et l'amour pour la victime sont maintenus dans un juste équilibre si je punis le pécheur sous une forme possible et adaptée. Il y a eu dans le passé une altération de la conscience qui a provoqué un obscurcissement du droit et masqué la nécessité de la punition. En fin de compte est aussi intervenu un rétrécissement du concept d'amour, qui n'est pas seulement gentillesse et amabilité, mais qui existe aussi dans la vérité. Et que je doive punir celui qui a péché contre le véritable amour fait aussi partie de la vérité. »

    JPSC