ASIE/IRAQ - Départ de Mossoul des dernières familles chrétiennes
Mossoul – Les dernières familles chrétiennes encore présentes à Mossoul quittent actuellement la ville en direction d’Erbil, de Dohuk et d’autres localités du Kurdistan irakien considérées comme plus sûres. C’est ce que confirment à l’Agence Fides des sources de la communauté chaldéenne locale. Le nouvel exode s’est accéléré au cours de ces deux derniers jours après que les insurgés sunnites et les militants du prétendu « Etat islamique » aient commencé à marquer avec des signes distinctifs les maisons des chrétiens et des chiites afin d’en prendre possession par la suite. Selon ce qu’indique le site Internet www.Ankawa.com, l’évacuation des derniers chrétiens est également due à l’intensification des bombardements de la part de l’armée régulière sur de nombreux quartiers de la ville, surtout au cours de la nuit. Dans de nombreux villages de la Plaine de Ninive, l’urgence principale est pour le moment représentée par la suspension de la fourniture d’eau, rendue encore insupportable par les hautes températures.
Persécutions antichrétiennes - Page 118
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Irak : les dernières familles chrétiennes quittent Mossoul
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Irak : « Les sociétés arabes ont été kidnappées par des extrémistes»
Interview de Mgr Yousif Mirkis, archevêque chaldéen de Kirkuk sur le site web de l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) :
AED : votre Excellence, craignez-vous la fin de la chrétienté en Irak ?Mgr Mirkis: Absolument. Nous sommes en train d’en disparaître, comme ce fut déjà le cas des chrétiens en Turquie, en Arabie saoudite et en Afrique du Nord. Et même au Liban, ils ne sont plus entre-temps qu’une minorité.
Qu’est-ce que l’Irak perdrait s’il n’y avait plus de chrétiens ?
L’écologie sociale serait déstabilisée. Chaque société a besoin de toutes ses composantes. C’est ce que l’on a pu observer en Allemagne il y a 80 ans : à l’époque, tout un groupe a été exclu par la société. En Irak, nous sommes actuellement témoins d’un nouveau 1933. D’ailleurs, je perçois beaucoup de parallèles avec l’Europe d’entre-guerre. Tout comme l’Allemagne d’avant 1933 était instable à cause de sa défaite dans la Première Guerre mondiale, le monde arabe a été déséquilibré depuis 1967. C’est à cette époque que nous autres Arabes avons perdu la Guerre des Six-Jours contre Israël. Jusqu’à nos jours, c’est resté un traumatisme. Tout comme la Première Guerre mondiale a engendré la Seconde Guerre mondiale, la défaite de 1967 a engendré la crise actuelle.
…dont les chrétiens souffrent particulièrement ?
Les chrétiens appartiennent à une société humiliée. Mais ils ont beaucoup travaillé. Regardez au Liban ou en Syrie. Et bien sûr ici aussi, en Irak. Il importe de savoir qu’il n’existait aucun ghetto chrétien en Irak. Les chrétiens étaient présents dans tous les domaines de la société. Ce sont eux qui démontrent le plus haut niveau d’alphabétisation. Avant 2003, le taux de population chrétienne de l’Irak ne s’élevait qu’à environ 3 %. Pourtant, presque 40 % des médecins étaient chrétiens. La même relation se retrouvait chez les ingénieurs. Je trouve que ce n’est pas anodin. Par ailleurs, nous étions très nombreux parmi les intellectuels, écrivains et journalistes. C’étaient des personnes cultivées, ouvertes face au monde occidental. Les chrétiens constituaient le moteur de la modernisation en Irak.
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Des précisions sur le sort de Meriam Yahya
Lu sur Zenit.org :
Soudan : Meriam dans l'attente de nouveaux papiers
Réfugiée, avec ses enfants et son mari à l'ambassade des Etats-Unis
Meriam Yahya Ibrahim Ishag, soudanaise catholique, condamnée à mort pour présumée apostasie de l'islam, emprisonnée, puis innocentée en appel et libérée le 23 juin et de nouveau arrêtée le lendemain, au moment où elle voulait quitter le pays, s'est confiée à CNN.
La jeune femme, médecin, âgée de 27 ans, est actuellement réfugiée à l’ambassade américaine à Khartoum dans l’attente d’un passeport soudanais, en compagnie de son mari et de ses deux enfants: Martin, 21 mois, et Maya, née le 27 mai dernier, alors que sa mère était en prison.
Meriam a dû accoucher enchaînée, ce qui n'a pas été sans dommage pour l'enfant : « Ma fille est handicapée parce qu’on m’a obligé à accoucher avec mes chaînes », raconte-t-elle.
Elle ajoute: « Je n’avais pas de menottes mais j’avais des chaînes aux jambes. Je n’arrivais pas à ouvrir les jambes et les femmes ont alors dû me lever de la table. Je n’ai pas accouché allongée sur la table et ma fille a souffert… elle aura peut-être besoin d’un soutien pour marcher ».
A la douleur physique de la femme enceinte, à la peur de ne jamais voir grandir ses enfants, au sentiment de rancœur pour avoir été condamnée injustement, se sont ajoutées les insultes des autres détenus et la pression psychologique des imams qui, ponctuellement, étaient envoyés dans sa cellule pour la convaincre de renier le christianisme, raconte la jeune femme.
« Les femmes en prison m’insultaient », poursuit-elle, expliquant que les musulmanes et les gardiens la sommaient de « ne pas manger la nourriture des infidèles ».
Née d'un père musulman, qui l'a abandonnée quand elle était encore enfant et éduquée par une mère chrétienne orthodoxe, d'Ethiopie, Meriam est devenue catholique et elle a épousé un chrétien du Soudan du Sud: « J’ai toujours été chrétienne, je n’aurais jamais pu être musulmane », affirme-t-elle.
Épuisée par ces événements, la jeune femme confier qu'elle vit encore dans l’angoisse de retourner derrière les barreaux, accusée d’avoir utilisé de faux papiers pour rejoindre les États-Unis, des papiers pourtant « approuvés par l’ambassadeur du Soudan du Sud », précise-t-elle.
Meriam ne cache pas son désarroi : « Maintenant ils protestent contre moi dans la rue. Je n’arrive même plus à décider ce qu'il faut faire. Je voudrais m’en aller et en même temps je ne voudrais pas. Mais je suis obligée de m’en aller. »
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Des livres pour vos vacances
Voici la liste des livres « coup de cœur » que les Padre (padreblog.fr) vous recommandent d’emporter avec vous cet été. La lecture et la prière sont les deux lieux essentiels du renouvellement : n’oublions pas l’un ET l’autre !
Ne manquez pas des ouvrages sortis cette année
L’Eglise n’a pas dit son dernier mot du Père Matthieu ROUGE. Pour comprendre que le christianisme n’a pas fini de ré-enchanter le monde et pour sortir du déclinisme ambiant (Robert Laffont, 2014, 258 pages, 19.5 €).
Le roman de Saint Louis de Philippe de VILLIERS. L’épopée d’un roi de France et père de famille, qui a su allier politique et sainteté. Sous la plume de l’auteur, on expérimente le rayonnement et la sainteté de celui dont on célèbre cette année le 800ème anniversaire de la naissance (Albin Michel, 2013, 504 pages, 22 €).
Le prodigieux mystère de la joie du Père Matthieu DAUCHEZ. Un Padre au cœur de l’enfer, qui se laisse instruire par des miséreux qui ne possèdent rien mais qui ont tout (Artège, 2014, 160 pages, 15 €).
Chrétiens en danger de Marc FROMAGER. Le christianisme est de loin la religion la plus persécutée dans le monde. Mais les raisons d’espérer sont nombreuses ! Un ouvrage pour redécouvrir la chance que nous avons de prier et de célébrer en paix (Les Béatitudes, 2013, 189 pages, 14 €).
Aimer en vérité de l’abbé Pierre-Hervé GROSJEAN. On ne présente plus cet ouvrage que tous les jeunes entre 15 et 22 ans devraient avoir lu (Artège, 2014, 150 pages, 11 €). Pour les plus grands, L’Amour, une affaire sacrée, une sacrée affaire du Père Michel-Marie ZANOTTI-SORKINE explique également, avec flamboyance et vérité, comment s’aimer et s’aimer bien (Le Rocher, 2014, 120 pages, 12 €).
Les Veilleurs, enquête sur une résistance de Henrik LINDELL. L’ouvrage qui présente l’un des plus beaux fruits des mouvements sociétaux de l’année passée (Salvator, 2014, 139 pages, 14.90 €).
Redécouvrez des grands classiques et des chefs d’oeuvre
Le Maître de la terre, la crise des derniers temps de Robert Hugh BENSON. Un roman visionnaire, écrit en 1907. Une réflexion très actuelle sur les inévitables dérives d’un monde qui veut se construire sans Dieu (Téqui, 1993, 420 pages, 15 €). (Voir ICI, ndB)
Mémoire et identité de JEAN-PAUL II. Le livre testament du Pape, publié à peine trois mois avant sa mort. Sous un ton très personnel, celui qui a été canonisé cette année décrit la mort d’un Occident qui perd sa mémoire et ne sait plus définir son identité. Un véritable bréviaire pour une Europe désincarnée (Flammarion, 2005, 250 pages, 17 €).
Terre des hommes d’Antoine de SAINT-EXUPERY. Un petit livre superbement écrit, tout en caresses et en légèreté, sur le dos des nuages. Un sublime morceau de littérature française qui offre des réponses à une question essentielle : qu’est-ce qui permet de devenir vraiment un homme ? (Le texte est téléchargeable sur Internet ou chez Folio).
Augustin ou le maître est là de Joseph MALEGUE. Le « Proust catholique » des années 1930, écrivain lu avec ferveur par Paul VI comme le conteur de l’histoire de l’âme et par le pape François comme le grand romancier moderne des « classes moyennes de la sainteté ». Un magnifique roman d’une confondante actualité sur la crise religieuse des sociétés d’abondance (Le Cerf, 2014, 832 pages, 30 €).
(liste de l’été 2013; liste de l’été 2012; liste de l’été 2011)
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L’appel du cardinal Barbarin pour les chrétiens d’Irak
Retrouvez ci-dessous le texte intégral de la tribune du cardinal Philippe Barbarin parue ce jour, jeudi 26 juin 2014, dans le journal Le Figaro (via lyon.catholique.fr)
Les mots semblent impuissants devant la tragédie des chrétiens d’Orient. En Irak, les informations parfois contradictoires qui nous parviennent témoignent du chaos et de l’angoisse de nos frères. Mardi soir, j’ai reçu l’appel du Patriarche des Chaldéens, Louis-Raphaël Ier Sako, que j’avais eu la joie d’accueillir à Lyon en mars. Il est actuellement en synode avec une vingtaine d’évêques de la région. Il me dit que la situation est effrayante, mais que des menaces beaucoup plus graves sont encore à venir. L’éradication des minorités religieuses n’est hélas pas un dommage collatéral de la folle stratégie des assassins : c’est leur but affiché.
En France, il faut bien le dire, la situation des chrétiens d’Irak n’est pas un grand générateur d’émotions. Comment expliquer que, jusque dans nos paroisses, nous ne portions pas davantage le souci de nos frères d’Orient ? Plusieurs raisons l’expliquent sans doute. La presse est le reflet des consciences de notre pays : les chrétiens de là-bas sont considérés comme un problème étranger. Il y a sans doute aussi une espèce de fatalisme : la région est en proie à des secousses meurtrières depuis si longtemps que tous, nous nous habituons à l’inacceptable.
Le fait qu’ici, en Occident, les religions soient officiellement respectées mais aussi fréquemment suspectées, n’arrange rien. La situation des chrétiens persécutés dans le monde ne provoque souvent chez nos politiques qu’une compassion polie, tardive et peu suivie d’effets. Asia Bibi entame sa 4e année de détention préventive dans une prison pakistanaise de haute sécurité sans que cela n’empêche grand-monde de dormir ; ces dernières semaines, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a accouché dans les prisons soudanaises, enchaînée pour allaiter son petit dans le couloir de la mort ; la pression américaine a permis une libération... de quelques heures, puisqu’elle a de nouveau été arrêtée. Là encore, il a manqué de grandes voix françaises pour s’y opposer simplement, fortement, fermement.
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Soudan : la libération de Meriam, la jeune chrétienne condamnée à mort
Soudan : la jeune chrétienne Meriam a été libérée !
La mobilisation internationale a payé ! Son avocat vient d’annoncer la libération de Meriam Yahia Ibrahim Ishag, la jeune chrétienne condamnée à mort qui venait d’accoucher en prison.
Elle avait depuis son enfance embrassé la foi de sa mère chrétienne orthodoxe plutôt que celle de son père, musulman. Mariée à un chrétien, ils ont eu ensemble deux enfants – dont le second, une petite fille prénommée Maya, a vu le jour en prison où sa mère était emprisonnée avec son premier né, un bébé de 20 mois…
Condamnée à mort pour « apostasie » le 15 mai en vertu de la loi islamique en vigueur qui interdit les conversions, Meriam Yahia Ibrahim Ishag, 27 ans, devait être pendue après avoir reçu les 100 coups de fouet rituels… pour « adultère », toute union entre une musulmane et un non-musulman étant considérée comme un "adultère" selon l'interprétation soudanaise de la charia.
Mais l’indignation internationale a eu raison… de la déraison du tribunal islamique de Khartoum. Mohannad Moustafa et quatre autres avocats spécialisés dans les droits de l'Homme s'étaient chargés de défendre gratuitement la jeune femme. Ils avaient fait appel de la condamnation qui était examiné par un comité de trois juges depuis le début du mois. Des leaders politiques et religieux européens avaient appelé à révoquer le "verdict inhumain" prononcé contre la jeune femme. La mobilisation avait été particulièrement intense aux Etats-Unis dont secrétaire d'Etat, John Kerry, avait pressé Khartoum et la justice soudanaise de "respecter le droit fondamental de Mme Ishag à la liberté et à celle d’exercer sa religion".
Selon l’avocat de Meriam, Mohannad Moustafa, qui annoncé cette nouvelle en début d’après-midi ce 23 juin, les autorités de Khartoum devraient s’expliquer demain, mardi 24 juin, sur les motifs de cette libération.
... mais elle a été à nouveau arrêtée ce 24 juin (mise à jour):
Meriam Yahya Ibrahim Ishag, la Soudanaise catholique de 27 ans condamnée à mort pour apostasie le 15 mai 2014, libérée le 23 juin, a été à nouveau arrêtée par la police à l'aéroport de Khartoum, ce 24 juin.
Selon BBC Afrique, une quarantaine d'agents de sécurité l'ont arrêtée à nouveau, avec son mari Daniel Wani et leurs deux enfants, alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le Soudan, vraisemblablement à destination des États-Unis.
Mais la famille devrait être libérée « d'un moment à l'autre », annonce Radio Vatican qui précise que selon l’ambassadrice soudanaise en Italie, Meriam aurait été arrêtée « seulement pour un contrôle de papiers ».
Catholique, abandonnée par un père musulman et éduquée par une mère orthodoxe, la jeune femme avait été condamnée à la peine capitale pour apostasie. L'affaire avait suscité l'indignation dans le monde et la condamnation avait été annulée par la cour d'appel (cf. Zenit du 23 juin 2014).
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La gravité des persécutions religieuses, en particulier à l'égard des chrétiens
Cité du Vatican, 20 juin 2014 (VIS). Le Pape a reçu le Congrès international organisé par l'Université LUMSA et la St.John's University (La liberté religieuse selon le droit international et conflit global des valeurs, Rome 20 - 21 juin), rappelant à ses hôtes que le débat autour de la liberté religieuse est devenu intense au point d’interpeller gouvernements et confessions religieuses: "L'Eglise catholique possède une longue tradition de défense de la liberté religieuse qui est fondée par la déclaration conciliaire Dignitatis Humanae, un des documents les plus importants de Vatican II. Tout être humain est à la recherche de la vérité sur son origine et sa finalité. Ses interrogations et ses pensées ne peuvent être ni effacés ni réprimés car liés à la nature même de l'être. Ces questions religieuses ont besoin de la liberté pour le manifester pleinement... La raison reconnaît dans la liberté religieuse un droit fondamental de l'homme comme reflet le plus haut de sa dignité. C'est le droit qu'il a de rechercher la vérité et d'y adhérer, d'y reconnaître la condition indispensable à l'épanouissement de sa personnalité. Cette liberté ne se limite pas à une pensée et à un culte privé. Il s'agit de la liberté de vivre selon les principes correspondants à cette vérité, de manière privée comme publique". Puis le Saint-Père a dit que cette question constituait un des grands défis d'un monde globalisé où une pensée faible réduit l'éthique à une fausse tolérance, dont le résultat est de persécuter qui défend la vérité sur l'homme. "Les ordonnancements juridiques, nationaux comme internationaux, doivent reconnaître, garantir et protéger la liberté religieuse, droit inhérent à la nature humaine, à sa liberté d'être libre. Ce droit est également un indicateur pour la qualité démocratique et une des caractéristiques de la légitimité de l'Etat. Inclue dans les constitutions et les lois, la liberté religieuse favorise en outre le développement du respect entre les confessions et leur bonne collaboration à la vie de la société, sans qu'il y ait de confusions de rôle ni de tensions... C'est un motif de souffrance de constater que tant de chrétiens de par le monde subissent plus que d'autres de multiples discriminations. La persécution anti-chrétienne est supérieure de nos jours à celle des premiers siècles de l'Eglise. Il y a plus de martyrs chrétiens qu'avant que Constantin concède la liberté de culte il y à dix sept siècles. J'espère vivement que ce congrès illustrera avec toute la rigueur scientifique nécessaire les raisons qui obligent les ordonnancements juridiques à respecter et garantir la liberté religieuse".
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Sombre avenir pour les chrétiens d'Irak
La percée fulgurante des djihadistes en Irak a déstabilisé la plaine de Ninive, où vivent de nombreux chrétiens. Dans ce pays, leur avenir s’assombrit.
Le 10 juin, à 23 heures, une famille parmi beaucoup d’autres a quitté Mossoul à pied, fuyant une ville qui tombe aux mains des djihadistes. À 15 h le lendemain, par 40 °C, elle est arrivée dans la ville chrétienne de Qaraqosh. Près de 300 familles y sont désormais réfugiées. En deux jours, environ 500 000 personnes, dont quelques milliers de chrétiens, se sont enfuies de Mossoul pour se rendre en zone kurde. La prise de contrôle par les djihadistes de la capitale de la province de Ninive a été l’élément déclencheur pour ces chrétiens, les «derniers des Mohicans». Depuis plusieurs années, ils subissaient menaces, enlèvements, et parfois exécutions dans cette ville devenue peu à peu le bastion d’al-Qaida en Irak, puis de l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL). Certains vivent encore aujourd’hui à Mossoul et les églises n’ont pour l’instant pas été détruites, mais la charia y est désormais appliquée.
De fait, l’offensive des djihadistes n’est pas le premier épisode obligeant des chrétiens à quitter leur ville pour s’installer ailleurs ou partir à l’étranger. Depuis 2003, leur nombre n’a cessé de diminuer. Ils étaient environ 1,2 million à la chute de Saddam Hussein, ils sont maintenant entre 400 et 500 000, répartis entre les villages de la plaine de Ninive, notamment à Qaraqosh, qui compte 50 000 habitants presque tous chrétiens, mais aussi à Kirkouk ou Bagdad. Pris entre deux feux dans le conflit entre chiites et sunnites, ou, plus rarement, directement visés par des terroristes, plus de 1000 chrétiens ont été tués dont six prêtres et un évêque.
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Asia Bibi condamnée à moisir en prison
Renvoi sine die du procès en appel d’Asia Bibi
L’affaire Asia Bibi, qui mobilise depuis plusieurs années les militants des droits de l’homme au Pakistan et à l’étranger, est suspendue par « ordre venu d’en haut », ont annoncé hier les avocats de la défense. Mère de quatre enfants, la jeune femme chrétienne, condamnée à mort en 2010 pour blasphème, attend depuis quatre ans de passer devant la cour d’appel de Lahore.
Ces derniers mois, les dates d’audiences qui avaient été fixées ont toutes été annulées à la dernière minute ou reportées, pour des motifs aussi divers que peu crédibles. Des atermoiements qui, selon les observateurs, sont dus au fait qu’Asia Bibi est devenue le symbole de la cause des victimes des lois anti-blasphème qui sévissent au Pakistan et le porte-drapeau des nombreuses campagnes internationales qui font pression sur le gouvernement du pays, dénonçant une situation « de violation permanente des droits de l’homme ».
Le cas d’Asia Bibi est « un dossier trop sensible », confirme Me Sardar Mushtaq Gill, avocat chrétien à la tête de l’équipe chargée de défendre l’accusée, et qui tente actuellement d’avoir des explications plus précises de la Haute Cour sur le blocage du procès en appel de sa cliente. Le 27 mai dernier, la dernière audience, déjà renvoyée à de multiples reprises, avait été annulée le jour même, tandis que l’affaire Asia Bibi disparaissait inexplicablement du rôle du tribunal.« L’audience était bien inscrite sur le rôle le mardi matin, et subitement dans l’après-midi elle a disparu sans aucune explication ! », s’était étonné Me Naeem Shakir, qui reconnaît n’avoir « jamais rencontré ce cas de figure auparavant ».
Les avocats de la jeune chrétienne envisagent d’invoquer l’article 561 du Code pénal, qui confère des « pouvoirs spéciaux » à une Cour afin d’empêcher ou de corriger des abus et des injustices évidentes commises par de hauts tribunaux, et obtenir ainsi une date d’audience fixe avant l’été.
Lire la suite sur Eglise d'Asie
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Plus de 200 chrétiens victimes d'un nouveau massacre perpétré par Boko Haram
Nigéria : au moins 202 morts dans l’attaque d’Attagara par Boko Haram (source)
La brutale attaque d’Attagara et d’autres villages chrétiens par Boko Haram le 3 juin dernier (voir ici et là), est en passe de devenir le plus grand massacre de chrétiens jamais perpétré par ces barbares djihadistes. Dans un article d’aujourd’hui de son correspondant au Nigéria, Voice of the Persecuted (VOP) établit le bilan – provisoire… – à 202 victimes ! Une vieille chrétienne locale a signalé que les corps de 40 petits enfants ont été, jusqu’à présent, inhumé mais qu’on a rettrouvé les corps de 5 autres dans le fleuve. Une autre femme rescapée raconte au correspondant de VOP : « Les insurgés [Boko Haram] nous ont dit qu’on devait devenir musulmanes et nous couvrir d’un voile [hamar], sinon, quand ils reviendront, ils nous tueront. Mais nous préférons mourir que de laisser nos frères sans sépulture ». Les tueurs de Boko Haram n’ont pas quitté la région : ils contrôlent les collines et toutes les routes d’accès aux villages chrétiens. Les forces gouvernementales nigérianes n’ont pas pointé le bout de leur nez depuis trois jours ! Des milliers de villageois ont fui, le nombre de blessés n’est pas connu mais il doit être aussi élevé et ce bilan de 202 morts risque d’être revu à la hausse ces prochains jours…
Source : Voice of the Perscuted
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Bangui s’enfonce à son tour dans la violence et le chaos
De Florence Richard dans « La Libre » ce matin :
« Des tirs, depuis le lever du jour, à un rythme régulier. Des tirs jusqu’au cœur de la capitale centrafricaine, Bangui, dans un centre-ville jusque-là relativement épargné par les violences qui ensanglantent le pays depuis des mois. En milieu de journée, vendredi, il y a eu l’espoir d’une accalmie dans le ciel noir, orageux, qui a menacé Bangui. Les fortes pluies attendues ne se sont finalement pas abattues. L’orage a tourné et la pluie courte et ténue n’a pas calmé les esprits ni dissipé les manifestants, très excités pour certains.
Depuis jeudi, la ville est paralysée par des barricades fumantes érigées par la population au lendemain de la tuerie dans l’église Notre-Dame-de-Fatima, dans le quartier du même nom. Cette attaque perpétrée sur des civils catholiques par un groupe armé dont on ignore toujours précisément l’origine a fait une quinzaine de morts et des dizaines de blessés. "Cet acte terroriste", selon les mots de la présidente de transition centrafricaine Catherine Samba-Panza, constitue une des plus sanglantes attaques depuis de mois.
Tensions interconfessionnelles exacerbées
Le 5 décembre dernier, les miliciens anti-Balaka, en majorité des chrétiens, ont investi la ville tombée à la faveur d’un coup d’Etat en mars 2013 aux mains des ex-rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans. Depuis, les tensions interconfessionnelles se sont exacerbées.
Dès le lendemain de la tuerie de Fatima, la population s’est donc soulevée, érigeant des barricades constituées de pierres, de blocs de béton, de pneus enflammés, paralysant totalement la ville. La tension est encore montée d’un cran dans la nuit, les barricades se multipliant au même rythme que les coups de feu. Et vendredi matin, plusieurs milliers de manifestants se sont réunis très tôt pour appeler à la démission de la présidente de transition et au retrait du contingent burundais de la MISCA, accusé ne pas avoir protégé les catholiques tués dans l’église de Fatima. Des tirs ont éclaté.
Le bilan provisoire, recoupé auprès de plusieurs sources humanitaires, fait état de trois morts dans et en marge de cette manifestation ainsi que d’une dizaine de blessés. Il pourrait être beaucoup plus lourd selon le Comité international de la Croix-Rouge puisque des quartiers entiers restaient vendredi soir inaccessibles. "En ma qualité de chef suprême des armées, je prendrai toutes les mesures qui s’imposent pour que l’ordre soit rétabli dans les différents quartiers de Bangui et ses environs. Je prendrai toutes les dispositions pour que le désarmement tant demandé se fasse partout, y compris dans les 3e et 5e arrondissements de Bangui afin de permettre une libre circulation et un meilleur contrôle de tous les quartiers de Bangui", a déclaré dans la journée Catherine Samba Panza dans un discours relayé par la radio nationale.
La France est encore là pour un moment
Le désarmement du PK5, dernière enclave musulmane de la capitale, est une des autres revendications largement entendues hier chez les manifestants. "Nous ne sommes pas d’accord, l’état-major n’est pas d’accord avec cette décision", insiste le Capitaine Ahmad Nijad Ibrahi, porte-parole militaire des ex-rebelles Séléka, chassés de l’ouest et de la capitale du pays mais toujours présents à l’est et au nord. "Pourquoi ne pas chercher une solution politique ? La présidente fait comme si elle voulait faire disparaître tous les musulmans et encourager la partition du pays. Ils ne pourront plus se défendre s’ils sont désarmés. Si le gouvernement ne peut pas assurer leur sécurité, il faut que la communauté internationale prenne ses responsabilités et les évacue vers le nord".
L’attaque dans l’église Notre-Dame de Fatima est attribuée par la population aux "ex-rebelles" ou aux "musulmans" - ce que réfutent formellement les ex-Séléka qui crient à la manipulation. Le 5 juin, cela fera six mois que les militaires français de l’opération Sangaris sont déployés en Centrafrique. Six mois, soit la durée de la mission annoncée avant leur déploiement par la France. Au regard de la journée d’hier, une des plus explosives et instables jamais enregistrée, et avec un fort sentiment anti-français qui se développe à Bangui, l’opération paraît bien loin d’être terminée.
Ref : Bangui s’enfonce à son tour dans la violence et le chaos
Guerres tribales et religieuses récurrentes, revival islamiste aujourd’hui en prime : comme nous l’avons souligné dès le début « L’Afrique centrale n’en finit pas d’être mal partie… ». En 1960, la France comme la Belgique ont tout à coup jeté les populations d’Afrique centrale dans le bain de l’indépendance, un peu comme on jette les jeunes chiens à l’eau. L’idéologie « tiers-mondiste » était à la mode. Mais voilà, les hommes ne sont pas des chiens. Ils ont besoin d’apprendre et non pas d’être, sans transition, abandonnés à la loi de la jungle nationale et internationale. Après un demi-siècle de déconvenues et de régressions en tous genres, le spectacle est désolant, de part et d’autre de l’Oubangui et de l’Uélé. JPSC
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Meriam Yahya : le Saint-Siège plaide pour la liberté religieuse
Soudan : Meriam Yahya met au monde une petite fille
Le Saint-Siège plaide pour la liberté religieuse
(Zenit.org- Anita Bourdin) - Le Saint-Siège plaide pour la liberté, et le respect de la liberté religieuse dans le cas de Meriam Yahya Ibrahim Ishaq, médecin chrétien de 27 ans, condamnée à mort pour apostasie. Elle a mis au monde, le 27 mai, à l’infirmerie de la prison de Khartoum, une petite fille: Maya.
La communauté internationale continue de demander aux autorités soudanaises la libération de la jeune femme et de son premier fils de 20 mois, tandis qu'elle continue de subir des pressions pourl a faire abjurer la foi chrétienne, ce qu'elle refuse.
Son mari, un chrétien du Soudan du Sud, se bat pour la faire libérer, avec le soutien de l’Eglise locale, d’ONG et des diplomates.
Dénoncée par un parent, elle est accusée d’avoir abandonné l’islam pour se convertir au christianisme. En fait, elle est la fille d'une chrétienne orthodoxe et d’un musulman qui a abandonné sa famille quand elle était petite, ce qui fait qu'elle a été élevée par sa mère dans les valeurs chrétiennes. Or, la loi coranique prévoit la transmission de la foi dans la ligne paternelle : elle serait donc musulmane.
Elle est également accusée d'adultère pour avoir épousé un chrétien – son mariage n’étant pas reconnu - et elle a été condamnée pour cela à cent coups de fouet.
La peine capitale est suspendue pendant deux ans à partir de la naissance de sa fille – la loi prévoyant l’allaitement pendant cette période -.
« Il faut respecter le droit fondamental de la liberté religieuse », déclare Mgr Silvano Maria Tomasi, Observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'ONU à Genève.
« C’est, explique-t-il au micro de Radio Vatican, un cas symptomatique et nous devons le situer dans le contexte plus large des cas comme celui d'Asia Bibi au Pakistan ou d'autres personnes accusées ou emprisonnées pour blasphème ou d'autres types de violations ou d'allégations de violations de la charia. Le problème fondamental est de savoir comment respecter les droits fondamentaux de ces personnes , en face de certaines traditions ou des situations politiques où il est difficile , pour des raisons d'histoire et de la culture publique , de respecter ces droits fondamentaux ? »
Il insiste sur le « respect du principe de la liberté religieuse , qui est un droit fondamental , non seulement de pratiquer une religion , mais aussi de changer de religion ».
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