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Persécutions antichrétiennes - Page 122

  • Syrie : les deux évêques enlevés n'ont toujours pas été libérés

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    Nous lisons ICI :

    Les deux évêques orthodoxes d’Alep enlevés en Syrie étaient toujours portés disparus hier, après l’annonce de leur libération par une association chrétienne qui s’est ensuite rétractée. Le pape François a de son côté demandé la libération des deux prélats, affirmant que des « nouvelles contradictoires » circulaient à leur sujet et priant pour qu’ils « reviennent vite dans leurs communautés ».

    « Nous n’avons pas de nouvelles informations. Nous ne pouvons pas dire qu’ils ont été libérés », a indiqué le prêtre Ghassan Ward, du diocèse grec-orthodoxe d’Alep. « Nous n’avons eu aucun contact avec » Mgr Youhanna Ibrahim, évêque syriaque-orthodoxe d’Alep, et Mgr Boulos Yazigi, évêque grec-orthodoxe de la même ville, a-t-il poursuivi, indiquant que les efforts pour leur libération se poursuivaient. « Nous sommes très inquiets », a souligné le prêtre. Un responsable au diocèse syriaque-orthodoxe a également affirmé qu’il était sans nouvelles des deux prélats. Pour sa part, un porte-parole de l’Armée syrienne libre (ASL), principale composante de la rébellion luttant contre le régime de Bachar el-Assad, a affirmé que son organisation « agissait actuellement en vue de libérer les deux évêques. » « Ce n’est pas encore le cas mais nous espérons qu’ils le seront dans les prochaines heures », a-t-il ajouté. « Ils ne sont pas entre nos mains. Nous condamnons ce (rapt) et nous considérons, en raison des personnalités prises en otage, que cela porte atteinte aux intérêts de la révolution », a affirmé Louaï Moqdad, coordinateur politique et pour les médias de l’ASL.

  • Deux évêques enlevés en Syrie

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    Le Pape prie pour la libération des deux évêques orthodoxes enlevés en Syrie

    source : Radio Vatican



    Un groupe armé a enlevé lundi deux évêques des Eglises orthodoxes syrienne et grecque dans un village de la province d'Alep au nord de la Syrie. Il s'agit de l'évêque Yohanna Ibrahim, chef de l'Eglise syrienne orthodoxe (à Alep) et l'évêque Boulos Yaziji, chef de l'Eglise grecque orthodoxe (à Alep). Ils ont été enlevés alors qu'ils menaient des opérations humanitaires dans le village de Kafr Dael dans la province d'Alep.

    La voiture du métropolite Ibrahim, conduite par un diacre, était allée chercher l'archevêque el-Yazigi dans le village de Bab al-Hawa, à la frontière turque, rapporte l'agence d'information catholique "AsiaNews". Sur la route du retour, à la périphérie d'Alep, un groupe d'hommes armés ont arrêté le véhicule et obligé les prélats à sortir. Après avoir tué le diacre qui conduisait la voiture, ils ont enlevés les deux évêques.

    L'identité des ravisseurs n'est pas encore claire. La télévision d'Etat syrienne accuse un "groupe terroriste armé" qui aurait agi en raison du travail humanitaire réalisé par les prélats dans les environs d'Alep. Abdulahad Steifo, un représentant de la Coalition nationale syrienne, a déclaré que les deux prélats ont été enlevés près de la localité de Kafr Dael, après avoir traversé le village de Bab al-Hawa, une zone aux mains des rebelles. Il a cependant précisé qu'en ce qui concerne l'identité des rebelles, "toutes les probabilités sont ouvertes". Mgr Boulos el-Yazigi est le frère du patriarche grec-orthodoxe d'Antioche, Youhanna X el-Yazigi.

    Appel de l'Eglise orthodoxe russe à tout faire pour retrouver les deux évêques

    L'Église orthodoxe russe a appelé mardi la communauté mondiale à "s'unir pour retrouver le plus vite possible" les deux évêques. "Nous appelons la communauté mondiale à s'unir pour retrouver les hiérarques et les laisser regagner leurs églises", a écrit le patriarcat dans une déclaration publiée sur son site officiel.

    "Nous appelons les gouvernements des pays occidentaux à arrêter de soutenir les extrémistes qui aspirent au pouvoir, car ce qui se passe en Syrie n'est pas une guerre civile mais une tentative de renverser le régime en place avec l'aide d'une force extérieure", ajoute-t-il par ailleurs.

    "Nous prenons actuellement des mesures pour savoir où ils se trouvent, pour les aider et les libérer le plus vite possible", a pour sa part déclaré le chef du Département des relations extérieures du Patriarcat, le métropolite Ilarion, cité par l'agence Ria-Novosti.
    L'Eglise orthodoxe russe appelle également les autorités de Syrie à faire tout leur possible pour retrouver les évêques.

    Déclaration du Directeur de la Salle de Presse du Vatican

    "Cet enlèvement des deux évêques et l'assassinat de leur chauffeur, alors qu'ils accomplissaient une mission humanitaire, confirme dramatiquement la tragique situation vécue par la population syrienne et ses communautés chrétiennes, écrit le Père Federico Lombardi. " Le Saint-Père François a été informé de ce nouveau fait très grave qui vient s'ajouter à la violence croissante de ces derniers jours et à une urgence humanitaire aux très vastes proportions. Le Pape suit ces évènements avec une attention profonde et prie intensément pour la santé et la libération des deux évêques enlevés et pour, qu'avec le concours de tous, le peuple syrien puisse finalement voir venir des réponses efficaces au drame humanitaire et poindre à l'horizon des espérances réelles de paix et de réconciliation.

  • Goulag roumain : le témoignage inédit d'un évêque martyr

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    Bienheureux les persécutés. Le récit d'un martyr moderne

    Quinze années dans les prisons de Roumanie, où il a subi des souffrances inhumaines. Le témoignage de l'évêque Ioan Ploscaru, porté pour la première fois à la connaissance du grand public 

    par Sandro Magister (source : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350504?fr=y)

    ROME, le 23 avril 2013 – Au cours de ces deux dernières semaines, le pape François a attiré au moins cinq fois l'attention sur "tant de nos frères et sœurs qui témoignent du nom de Jésus en allant jusqu’au martyre".

    Dans les jours mêmes où le pape lançait ces appels, un évêque roumain, Alexandru Mesian, se déplaçait de ville en ville, à travers l’Italie, pour présenter au public le témoignage de l’un de ces martyrs de notre temps, son prédécesseur à la tête du diocèse gréco-catholique de Lugoj.

    Il s’appelait Ioan Ploscaru. Il est mort en 1998 à l’âge de 87 ans, dont 15 qu’il avait passés en prison. Pour avoir commis une seule faute : celle d’être resté fidèle à l’Église de Rome et donc d’avoir refusé de passer à l’Église orthodoxe, comme le lui ordonnait le gouvernement communiste.

    Peu de temps après la fin de la seconde guerre mondiale, le régime roumain voulut, comme en Ukraine, anéantir l’Église gréco-catholique locale, avec ses évêques, ses prêtres et ses millions de fidèles, en la mettant hors la loi et en l’incorporant de force dans l’Église orthodoxe. Tous les évêques ayant refusé, ils furent arrêtés en 1948. Ils moururent en prison. D’autres évêques furent ordonnés clandestinement. Parmi eux figurait Ioan Ploscaru, à qui le nonce apostolique à Bucarest imposa les mains le 30 novembre 1948. Mais il ne résista dans les catacombes que pendant quelques mois. En effet il fut, lui aussi, arrêté au mois d’août 1950.

    C’est à ce moment que son calvaire commença. Il en fit le récit par la suite dans un livre de souvenirs. L’ouvrage avait été publié en Roumanie en 1993. Mais c’est seulement cette année qu’il a franchi les frontières de son pays, sous la forme d’une version italienne très soignée qui a été publiée aux Éditions Dehoniennes, à Bologne.

    C’est un livre qui est extraordinaire pour de multiples raisons. Il fait penser aux "Récits de la Kolyma" de Chalamov lorsqu’il décrit la férocité des bourreaux, impitoyable jusqu’à l’invraisemblance, avec des humiliations consistant, entre autres, à "manger ses propres excréments, se faire uriner dans la bouche par les gardiens, être contraint de déclarer avoir pratiqué des actes sexuels aberrants avec ses propres parents". Mais l’ouvrage rappelle également la sérénité descriptive et l'ironie du Soljenitsyne de "L'archipel du Goulag".

    C’est surtout le récit d’une expérience de foi. Qui éclaire même les nuits les plus obscures. Qui frappe de stupeur même les plus méchants. Qui en arrive à éprouver de la miséricorde même pour les plus terribles persécuteurs.

    Le régime communiste roumain s’écroula en 1989. En 1990 Ioan Ploscaru put reprendre possession de sa cathédrale, qui lui fut restituée par le métropolite orthodoxe de Lugoj.

    On trouvera sur le blog de S. Magiste une petite anthologie de son livre de souvenirs, avec les titres des chapitres dont sont tirés les extraits correspondants : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350504?fr=y

  • Egypte : le pape copte dénonce

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    La dénonciation du Pape Copte (source : Oasis)

    « La justice céleste s’exprimera au moment opportun ». Voilà le commentaire de Tawadros II, Pape de l’Église copte orthodoxe, au sujet des derniers événements sanglants qui ont ébranlé l’Égypte.

    Et, pour la première fois, dans un entretien accordé à la télévision ONtv il a dénoncé la négligence coupable du président : « Nous voulons des faits, pas seulement des paroles. Le président Morsi a promis de tout faire pour protéger la cathédrale, mais en réalité il n’a rien fait ». À la proposition du gouvernement de promouvoir une commission pour affronter la question, le Pape a répondu : « Nous avons assez de groupes et de commissions. Nous avons besoin d’actions, pas de paroles ».

    Tout a commencé vendredi dernier dans la localité de al-Khusus, au nord du Caire, avec plusieurs graffiti tracés sur les murs du siège d’un institut affilié à al-Azhar. Rapidement la violence est devenue sectaire et a fait cinq morts, un musulman et quatre coptes.

    Mais le fait le plus grave du point de vue symbolique s’est produit durant les funérailles des coptes, le dimanche suivant, lorsque c’est la cathédrale Saint Marc qui a été attaquée à Abbasiyya, quartier semi-central du Caire. Malgré les appels au calme et la promesse de la part du président Morsi de prendre des mesures de sécurité extraordinaires, les fidèles rassemblés pour les funérailles ont été la cible de jets de pierre et deux personnes ont trouvé la mort. Une action très grave, parce que dirigée contre un lieu de prière qui est aussi la résidence du Pape d’Alexandrie.

    Les déclarations des autorités ont répété le refrain habituel composé de trois éléments. Tout d’abord, il s’agit d’un complot. En effet, la catégorie de la conspiration est celle qu’aujourd’hui beaucoup d’égyptiens préfèrent pour analyser les faits : n’importe quel événement, par définition, n’est jamais ce qui apparaît, et c’est toujours le camp adverse qui en est responsable. Cela vaut la peine de rappeler qu’également lors de l’attentat de l’église des Deux Saint à l’occasion du Nouvel-An copte en 2011 on a invoqué « des mains étrangères » qui ensuite se sont révélées être, plus prosaïquement, des agents provocateurs de celui qui était à l’époque le Ministre de l’Intérieur.

    Deuxième élément : la violence ne réussira pas à ébranler l’unité nationale. C’est vrai, beaucoup en Égypte partagent cet avis. Ed wahda, “une seule main”, fut un des slogans de la révolution et continue d’être répété. Mais l’unité nationale présuppose le principe de citoyenneté et non pas une Constitution qui semble faite exprès pour diviser. Troisième élément : l’attaque de lieux de culte est inacceptable. Si, sans aucun doute. Voilà pourquoi il devient encore plus urgent de répondre à une question très simple : où étaient les forces de sécurité dans toute cette histoire ?

    Au cours de ces derniers mois (pensons aux affrontements de Port-Saïd), il est apparu évident à plusieurs reprises que si la responsabilité la plus grande retombe sur ceux qui sont au Gouvernement et commandent les forces de l’ordre, ni les islamistes ni les libéraux n’ont le contrôle réel de la situation, déjà profondément marquée par une crise économique très grave, avec des coupures continuelles d’électricité, l’absence des biens de première nécessité et des grèves qui paralysent le pays.

    Même si les signes de collaboration entre musulmans et chrétiens ne manquent pas, comme la manifestation qu’ils ont organisée ensemble le jour après l’attaque contre la cathédrale le prouve, la violence sectaire devient toujours plus explosive et dangereuse.

  • L'épopée tragique des Cristeros

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    Qui lit encore aujourd’hui « La Puissance et la Gloire », ce roman de Graham Graham Greene, dont l’image désespérée et ardente à la fois frappait encore les imaginations dans les années 1950  ? Comme le note Marco Respinti dans un article de la « Bussola », paru en traduction française sur le site  « Benoît et moi », rares, malheureusement, sont ceux qui se souviennent que dans le cœur noir du XXe siècle, le Mexique martyr a offert un témoignage de foi et de loyauté au siège de Pierre presque unique dans le monde. Le film "Cristeros" leur est consacré.

     "Depuis le début du siècle, explique Respinti, le pays nord-américain était ravagé par une série de coups d'état entrecoupés de querelles politiques qui n'étaient rien d'autre que des «guerre civile» intestines de l'unique appareil maçonnico-laïque en permanence au pouvoir; celui-ci, également marqué par une inquiétante atmosphère jacobino-nationaliste et de fortes impulsions socialistes, se définissait strictement comme anticatholicisme «scientifique». En 1917, du reste - une annus fatalis - le Mexique gouverné par le despote Venustiano Carranza (1859-1920) est allé jusqu'à se donner une constitution qui officialisait de façon positive et consciente cet anticatholicisme dans la loi fondamentale du pays.

    Récoltant donc la tempête que ce vent avait depuis longtemps semé, c'est le gouvernement du général Plutarco Elías Calles (1877-1945) (ndt: Plutarco Calles, président du Mexique de 1924 à 1928), un autre tyran, qui tenta la révolution socio-culturelle la plus aboutie et la plus «globalisante» pour atteindre à travers une lutte frontale, le plus grand, l'unique obstacle qui, dans la pratique et dans la vie quotidienne, avait encore le pouvoir de mettre fin à sa marche: l'Église catholique, c'est-à-dire sa hiérarchie et son peuple de fidèles, génératrice d'instituts, de sociétés, d'histoire.

    Dans ce cadre, l'intolérable oppression et la persécution déclenchée par le gouvernement contre les catholiques réveillèrent une véritable «Vendée mexicaine», disposée même au sacrifice en armes pour défendre le droit de citoyenneté qui revient à la vérité des choses et à cet humanisme authentique, que seule la perspective catholique sur la société et sur la politique garantit pour tous, c'est-à-dire pas seulement aux catholiques.

    L'insurrection mexicaine prit un nom devenu - dans un cercle de savants qui n'ont pas renoncé à la mémoire vivante - célèbre. Elle s'appela «Cristiada» presque une croisade, et ses chevaliers de l'idéal, nobles va-nu-pieds, étaient les «Cristeros». C'était en effet ainsi qu'avec arrogance et pédanterie les ennemis les apostrophaient, estropiant les mots "Christos Reyes", c'est-à-dire «Christ-Roi», en d'autres termes ces gens qui persistaient à lutter et à succomber au cri de «Vive le Christ Roi». Du reste, les Cristeros se battaient en endossant l'uniforme du chapelet ou d'un grand crucifix autour du cou, tout comme leurs «ancêtres» de la Vendée. Et ces insurgés, nullement offensés, s'en vantaient, adoptant volontiers l'épithète (du reste «crétin» vient de «chrétien» utilisé pour offenser ...): comme saint Paul nous enseigne que «chrétien» est un «adjectif de possession» qui signifie «celui qui appartient au Christ», de même Cristeros indiquait ceux qui appartenaient entièrement à l'unique roi, Jésus. En somme, ce petit nom fut un drapeau; et même LE drapeau, l'emblème d'une conception différente de l'action politique et de l'organisation de société, qui s'opposait à celle de ceux qui les persécutaient.

    En 1926, le Cristeros se soulevèrent, et pendant trois ans, jusqu'en 1929, tinrent tête à un ennemi incommensurable. Ils innondèrent le sol du Mexique du sang du martyr, celui qui génère des conversions, des saints et le seul vrai bien: la mémoire court ici vers le jeune prêtre jésuite Miguel Agustín Pro (1891-1927), béatifié par le bienheureux Jean-Paul II (1920 - 2005) le 25 Septembre 1988, mais les martyrs mexicains, laïcs, consacrés, sont légion. À la fin, sur le champ de bataille, il en resta un nombre calculé entre 70 et 85 mille.

    Après trois années sanglantes, la guerre cessa, sans (jamais) vraiment finir. Sans non plus que s'épuisent les causes profondes qui l'avaient engendrée
    .

    Près d'un siècle plus tard, reste le souvenir d'un sacrifice énorme: qui n'est pas une simple consolation, mais le témoignage, dur, d'une histoire glorieuse avec laquelle un certain monde n'a pas encore réglé tous ses comptes. (…)Le pape Pie XI (1857-1939) consacra en effet à la persécution anti-catholique de ce malheureux pays non pas un mais quatre documents magistériaux, dont trois étaient rien moins que des encycliques, désormais heureusement disponibles dans l'ouvrage «Encycliques sur les persécutions au Mexique, 1926-1937» .

    Le premier de ces documents fut la Lettre apostolique Paterna sane, du 2 Février 1926, par laquelle le Pontife suggérait à l'épiscopat mexicain des moyens concrets pour lutter contre les lois anti-chrétiennes promues par le gouvernement du Mexique. Le second est la lettre encyclique Iniquis afflitisque du 18 Novembre de la même année, qui, s'adressant de manière significative à l'Eglise universelle, désignait la souffrance du peuple catholique mexicain comme un modèle de vertu pour tous. Et, lorsque la guerre prit fin, le Pape promulgua l'Encyclique Acerba animi du 29 Septembre 1932, exhortant les catholiques mexicains à une nouvelle (forme de) résistance. Enfin vint la lettre encyclique Firmissimam constantiam du 28 Mars 1937, laquelle légitimait même - en vertu du très ancien droit de résister à l'oppression tyrannique, que le droit naturel et la doctrine catholique regardent positivement - le soulèvement des Cristeros .

    Quelques jours, voire quelques heures à peine avant ce dernier document «mexicain» , respectivement le 14 et le 28 Mars, Pie XI avait promulgué les deux encycliques historiques d'excommunication des idéologies violentes les plus connues du XXe siècle et à cette époque particulièrement destructrices, autrement dit le national-socialisme athée (et l'hérésie du «christianisme allemand») à travers l'Encycliques Mit brennender sorge, et le socialisme communiste tout aussi matérialiste et athée, avec l'encyclique Divini Redemptoris. Sur la chaire éternelle de Pierre, le visage qu'assumait à ce moment l'anti-christianisme militant, certes pas une nouveauté, était clair: la somme des deux totalitarismes de masse qui empoisonnaient l'Europe et de la persécution «libérale» américaine qui dévorait le Mexique.

    Référence :L'épopée des "Cristeros" dans le Mexique martyr

    Il est dommage qu'aujourd'hui rares sont ceux qui se rappellent du courage des Cristeros, en lutte contre ces trois figures des cavaliers mortifères de l’apocalypse, alors que le dernier d’entre eux court toujours allégrement au milieu des décombres de la chrétienté occidentale..

  • Egypte : les dhimmis se rebiffent

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    Pour  « La Libre », Vincent Braun a interrogé Christine Chaillot (extraits) :

    Après les violences interconfessionnelles meurtrières du week-end dernier, nous avons questionné Christine Chaillot, spécialiste de chrétientés orientales et auteur du livre "Les coptes d’Egypte" (L’Œuvre éditions, 2011). Avec une population estimée entre 6 et 10 millions d’individus, c’est la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient. Discriminés à tous les étages de la société, les coptes sont régulièrement la cible de violences.

    Les troubles entre musulmans et chrétiens coptes sont-ils directement liés à l’islamisation du pouvoir égyptien ?

    Il est certain qu’avec un gouvernement et un parlement très majoritairement dominés par les islamistes (Frères musulmans et salafistes), certains salafistes et d’autres groupes radicaux se sentent confortés dans leur idéologie religieuse.(…), tout ce qui n’est pas musulman est impur et doit être éliminé. Il y a un jeu entre le pouvoir politique, gouvernemental, et le peuple qu’on manipule avec ce discours : vous devez être de bons musulmans et voter pour les islamistes. Le plus compliqué, ce sont les mentalités présentes dans une population égyptienne très islamisée.

    A chaque fois, il semble qu’il ne faille pas grand-chose pour déclencher ces troubles.

     (…) Dans la réalité égyptienne, le moindre fait divers peut provoquer un incendie interconfessionnel. Et prendre des proportions qui dépassent la logique occidentale. Ces faits divers ont souvent lieu dans des quartiers très populaires où certains chefs religieux musulmans radicaux incitent à la violence et à la haine envers les chrétiens (…).

    Si on considère que les non-musulmans comme étant impurs, comment voulez-vous qu’on parle de citoyenneté ? En Egypte, on est dans une logique de plus en plus musulmane, islamisée, et de moins en moins dans une logique occidentalisée, où sont inscrits les concepts de droits de l’homme et de citoyenneté. La nouvelle constitution égyptienne inclut une majorité d’éléments islamisants qui vont permettre d’islamiser davantage la société. Elle reflète cette Egypte de plus en plus islamisée. La minorité qui veut la démocratie, des musulmans et des chrétiens, continue de manifester depuis l’arrivée au pouvoir de Mohamed Morsi pour que la révolution démocratique prenne le dessus.

    Les obsèques de dimanche ont vu s’exprimer cette contestation du pouvoir islamiste. On y a vu des slogans anti-Morsi.

    Ces slogans anti-Morsi étaient justifiés par le fait que les coptes considèrent qu’ils ne sont pas bien protégés par la police, ce qui était déjà le cas sous Moubarak. Et la nouvelle constitution garantit seulement une liberté de culte. Mais dans un Etat qui se réfère à la charia, on peut vite glisser vers le concept de dhimmitude (protection des peuples soumis par les pouvoirs musulmans d’antan). Mais est-il possible, au XXIe siècle, qu’un pays musulman en revienne à un système de soumission (d’une partie de sa population). Le problème à résoudre, en Egypte, est de savoir comment changer ces mentalités pleines de haine ? Comment faire une éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté (deux concepts importés) dans une société déjà très islamisée ?

    Tout l’article ici : Coptes d'Egypte: "Le moindre fait divers peut provoquer un incendie interconfessionnel"

    Les chrétiens représentent dix pourcents de la population égyptienne : cette importante minorité historique est l’héritière des autochtones qui n’ont pas apostasié leur foi sous le coup des invasions musulmanes. Elle mérite un statut approprié garanti sur le plan international, au même titre d’ailleurs que toutes les minorités confessionnelles du monde islamique. Un beau sujet de préoccupation pour tous ceux qui font profession de dialogue interreligieux et de promotion des droits de l’homme

  • Les martyrs sont vivants aujourd'hui dans de nombreux pays

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    La foi ne se vend pas (Osservatore Romano)

    « Pour trouver les martyrs il n’est pas nécessaire d’aller aux catacombes ou au Colisée: les martyrs sont vivants aujourd’hui dans de nombreux pays. Les chrétiens sont persécutés pour leur foi. Dans certains pays ils ne peuvent pas porter de croix: ils sont punis s’ils le font. Aujourd’hui au XXième siècle, notre Eglise est une Eglise de martyrs ». Le Pape François a centré son homélie de la messe célébrée dans la matinée du samedi 6 avril, dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae, sur le courage de témoigner de notre foi, qui ne se négocie pas et ne se vend pas au meilleur offrant. (...)

    Le Pontife a fait référence au passage des actes de apôtres (4, 13-21) proclamé dans la première lecture de la célébration. Face à l’ordre des grands prêtres et des pharisiens de ne pas parler de Jésus, Pierre et Jean – a-t-il souligné – « sont demeurés fermes dans leur foi », disant: « Nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu ».

    Leur témoignage, a t-il ajouté, « me fait penser à notre foi. Et comment se porte-t-elle notre foi? Est-elle forte? Ou est-elle à la fois un peu à l’eau de rose, une foi comme-ci comme-ça? Quand surviennent des difficultés sommes-nous courageux comme Pierre ou un peu tiède? ». Pierre, a affirmé le Pape François, nous enseigne que la foi ne se négocie pas. Dans l’histoire du peuple de Dieu a toujours existé cette tentation: amputer un peu de foi », peut-être « seulement un peu ». Mais « la foi – a t-il expliqué – est ainsi, comme nous la récitons dans le Credo ».  Ainsi faut-il dépasser « la tentation d'être un peu ‘comme ils font tous’.  De ne pas être trop trop rigides », parce que c’est précisément « de là que commence un chemin qui finit dans l'apostasie ». En effet « lorsque nous commençons à amputer la foi, ou négocier la foi, à aller presque jusqu’à la vendre au meilleur offrant, nous entreprenons le chemin de l'apostasie, de l’absence de fidélité au Seigneur ». Mais justement l’exemple de Pierre et de Jean nous aide, nous donne de la force ». Tout comme celle des martyrs dans l’histoire  de l’Eglise. Ce sont ceux « qui disent ‘nous ne pouvons nous taire’, comme Pierre et Jean. Et cela nous donne de la force à nous qui, quelquefois, avons la foi un peu faible. Cela nous donne la force pour aller de l’avant dans la vie avec cette foi que nous avons reçu, cette foi qui est le don que le Seigneur donne à tous les peuples ».

    Le pape a conclu en proposant une prière quotidienne: « Seigneur, merci beaucoup pour notre foi. Veille sur ma foi, fait la grandir. Que ma foi soit forte, courageuse. Et aide-moi dans les moments où comme Pierre et Jean, je dois la rendre publique. Donne-moi le courage ».

  • Mauvais temps pour les chrétiens d'Egypte

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    Plusieurs coptes ont été victimes "d'affrontements interconfessionnels" comme disent pudiquement nos médias. Ce dimanche, lors de leurs funérailles, de nouvelles violences ont éclaté qui ont oûté une nouvelle vie à la communauté copte.

    Lire les infos sur le "blog copte" : http://blogcopte.fr/

  • Chronique des identités mortifères…

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    La justice pakistanaise vient d’acquitter un chrétien faussement accusé de blasphème et condamné à mort en 2007 ! Demeurent, quand même, quelques constats.

    1. Il aura fallu 8 années de prison (Dieu sait dans quelles conditions…) avant que la justice reconnaisse la fausseté des accusations.

    2. Au moment où cette fausse accusation a été portée contre un innocent, les haut-parleurs des mosquées locales ont appelé aux attaques contre lui, sa famille et tous les chrétiens, contraignant plus de 100 familles chrétiennes à abandonner leurs foyers.

    Quand aura-t-on le courage au Pakistan de poursuivre et de punir les calomniateurs, de poursuivre et de punir les imams qui ont appelé aux pogroms contre les chrétiens. Il ne suffit pas qu’un chrétien soit innocenté – des dizaines d’autres tout aussi injustement accusés croupissent en prison : souvenez-vous d’Asia Bibi ! –, il faut que les calomniateurs et ceux qui incitent aux violences contre les chrétiens soient condamnés. Il faut que cesse au Pakistan, et ailleurs, cet “enseignement du mépris” contre les chrétiens ! Il faut y abolir les “lois sur le blasphème” !

    Younis Masih, chrétien condamné à mort à cause de fausses accusations de blasphème et se trouvant en prison depuis 2005 a été acquitté ce 3 avril, par la Haute Cour de Lahore, au terme de son procès en appel.

    Après l’accusation, une violence de masse s’était déchaînée : 400 musulmans armés de bâtons avaient attaqué et mis à sac le quartier de Chungi Amer Sidhu, où vivait la famille de Younis. Ce dernier et son épouse, Meena, furent malmenés et plus de 100 familles chrétiennes quittèrent la zone pour sauver leur vie. Younis avait simplement demandé à des voisins musulmans d’abaisser le volume de la musique qui provenait de leur domicile. Pour ce motif, il avait été faussement accusé de blasphème et les mosquées de la zone avaient invité les musulmans à attaquer et à incendier les maisons des chrétiens. La police, pour calmer la foule, enregistra une plainte pour blasphème à l’encontre de Younis et, dans le cadre d’un procès s’étant tenu en prison pour des motifs de sécurité, le tribunal de premier degré l’avait condamné à mort en 2007.

    Source: http://www.christianophobie.fr/breves/faussement-accuse-de-blaspheme-un-chretien-pakistanais-condamne-a-mort-acquitte-apres-8-ans-de-prison

  • Les témoins persécutés du XXIe siècle...

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    A lire, ici et là :

     

  • Le sang des martyrs de la barbarie du XXe siècle

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    Mercredi 27 mars 2013, le Pape François a reçu en audience le Cardinal Angelo Amato, S.D.B., Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, au cours de laquelle il a autorisé la promulgation de décrets parmi lesquels :

    La reconnaissance du MARTYRE, lors de la guerre civile espagnole, de

    - Manuel Basulto Jiménez, évêque espagnol, et 5 compagnons, tués en haine de la foi en 1936 et 1937

    - Giuseppe Massimo Moro Briz et 4 compagnons, prêtres espagnols, tués en haine de la foi en 1936

    - Joaquin Jovani Marin et 14 compagnons, prêtres ouvriers espagnols, tués en haine de la foi de 1936 à 1938

    - Andrea da Palazuelo (au siècle: Michele Francesco Gonzalez Ganzalez), prêtre espagnol profès de l'Ordre des Frères mineurs capucins, et 31 compagnons, tués en haine de la foi de 1936 à 1937

    et de :

    - Giuseppe Girotti, prêtre italien profès de l'Ordre des Frères prédicateurs, tué en haine de la foi à Dachau, en Allemagne en 1945

    - Stefan Sandor, laïc hongrois profès de la Société de Saint François de sales, tué en haine de la foi en 1953

    - Rolando Rivi, séminariste italien, tué en haine de la foi en 1945.

  • Niger : l'Eglise catholique face à la montée de l'islamisme

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    Lu sur Le Salon Beige :

    L’Église catholique au Niger craint la montée de l'islamisme

    "L’hostilité rampante contre la petite minorité chrétienne du Niger – un pays multiethnique très pauvre de près de 16 millions d’habitants, enclavé au cœur de l’Afrique occidentale – est récente. « C’est le fait de groupes islamistes qui se sont développés ces dernières années, pas de la majorité musulmane traditionnelle, à l’islam plutôt tolérant », confie Roberto Simona, responsable pour la Suisse romande et italienne de l’Aide à l’Église en détresse (AED) (...)

    Les premières communautés catholiques dans ce pays peuplé à 98 % de musulmans ont été créées par des fidèles venant des pays limitrophes. Mais ces chrétiens – 22 000 catholiques aujourd’hui –, bien qu’installés parfois depuis plusieurs générations, sont encore souvent considérés comme des étrangers (...)

    Le 14 septembre dernier, des fanatiques musulmans ont ainsi incendié l’église catholique de Zinder, sous le prétexte du lancement sur Internet du film L’innocence des musulmans, un pamphlet anti-islamique produit aux États-Unis. Les manifestants ont défoncé la porte de l’église, qu’ils ont complètement saccagée. Les livres liturgiques ont été brûlés, les objets cultuels de valeur emportés ou détériorés, le tabernacle profané, la statue de la Vierge brisée…

    À Maradi (sud), et dans d’autres chefs-lieux, les communautés chrétiennes vivent dans la peur. « C’est une situation nouvelle, témoigne un prêtre qui a été victime d’une agression. Il y a un an, on vivait ici encore dans la tolérance réciproque. Il arrive ainsi que, pendant la messe, l’église soit attaquée à coups de pierres ou que la célébration soit interrompue à cause de fanatiques qui, à l’aide de haut-parleurs, lisent le Coran sur la place de l’église. C’est une haine contre les chrétiens qui ne s’explique pas. Lors d’une rencontre exceptionnelle avec un converti, ce dernier m’a affirmé qu’il avait haï parce qu’on lui avait dit de haïr ! »"