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Persécutions antichrétiennes - Page 78

  • Les chrétiens d'Orient ou la tragédie des derniers oubliés de l'histoire

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    Du Figaro Vox sur lefigaro.fr :

    Chrétiens d'Orient : la tragédie des derniers oubliés de l'histoire

    L'exode de la population yazidie de la ville de Sinjar (Crédits photo: STRINGER Iraq/reuters)FIGAROVOX/ANALYSE -En cette fête de l'Assomption, Patrick Karam rappelle que la survie des Chrétiens d'Orient est désormais compromise en ce début de XXIe siècle par l'émergence en Syrie et en Irak de mouvements jihadistes.

    Patrick Karam est docteur en science politique, président de la Coordination des Chrétiens d'Orient en Danger (CHREDO), vice-président du conseil régional d'Ile-de-France


    En cette fête de l'Assomption, au son des clochers de nos églises répondent encore les cloches des églises d'orient. Mais cet écho s'affaiblit, se désespère et son étouffement fait craindre son prochain effacement.

    Le XXème siècle avait vu l'érosion progressive mais irrésistible de la présence des derniers Chrétiens qui atteignaient encore dans les années 50 entre 15 et 20% des populations d'Orient pour ne plus représenter que 3 ou 4% à la fin du siècle. Le début du troisième millénaire va-t-il signer leur disparition sur les terres qui ont vu naître et se développer le christianisme?

    Leur situation avait certes connu depuis l'aube de l'islam des périodes compliquées mais les Chrétiens étaient toujours parvenus à survivre et à s'accommoder des différents régimes, à défaut de pouvoir bénéficier d'un traitement égalitaire. Leur présence n'avait finalement jamais été menacée avant la fin du 19 ème siècle avec le massacre des Chrétiens de Damas en 1860 ou encore au début du 20 ème siècle avec le génocide des Arméniens et des Assyriens par l'Empire Ottoman en 1915.

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  • SOS Chrétiens d’Orient : Première messe au Krak des Chevaliers depuis 1271

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    Vu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :

    « Lors de la visite du Père Aubry, conseiller religieux de l'association SOS Chrétiens d'Orient, la mission en Syrie a eu la chance de redécouvrir les fondements du christianisme, et les volontaires ont terminé une semaine de pèlerinage plus forts que jamais dans leur foi et leurs convictions. Ce dimanche 31 juillet, pour la première fois depuis 1271, la messe a été célébrée au sein de la chapelle de la citadelle croisée en compagnie des Soeurs de Marmarita et de plus de 20 volontaires. Ensemble, prions pour nos martyrs morts pour avoir aimé le Christ.

    SOS Chrétiens d'Orient »

    Ref. Première messe au Krak des Chevaliers depuis 1271

    JPSC

  • Statut de l’Eglise catholique en Chine : accord final en vue entre le Saint-Siège et le régime communiste ?

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    Lu sur le blog « Salon beige » sous la signature de Michel Janva :

    Dans un long texte publié dans l’hebdomadaire diocésain de Hong Kong, le cardinal de Hong Kong Mgr John Tong revient sur l’accord concernant le processus de nomination des évêques en Chine signé entre la Chine et le Vatican.

    Intitulé « Communion de l’Église de Chine avec l’Église universelle ", ce texte indique qu'en février dernier un premier « accord de travail » prévoyait que le pape sélectionnerait lui-même un nom sur une liste de personnalités agréées proposée par la Chine. Plusieurs listes seraient déjà en attente sur le bureau du pape pour choisir un évêque dans plusieurs diocèses vacants. 

    On ne sait pas clairement quel pourra être le destin de certains évêques clandestins reconnus par Rome mais non par Pékin. À l’inverse, l’accord ne dit rien sur l’avenir des évêques illégitimes élus par Pékin et que Rome ne reconnaît pas. Enfin, on ne sait pas ce qu’il pourrait advenir si aucun des noms proposés par Pékin n’est acceptable pour le pape. 

    Le cardinal Joseph Zen, ancien évêque de Hong, Kong, s’est toujours montré très réservé sinon très critique à l’égard du moindre accord. À ses yeux, on ne peut pas faire confiance au régime communiste de Pékin et il redoute qu’une reprise des relations diplomatiques entre Rome et Pékin ne se fasse qu’en sacrifiant certains dogmes et les nombreux fidèles, prêtres et évêques de l’Église souterraine chinoise qui n’a jamais voulu faire le moindre compromis avec le régime. Les catholiques chinois « vivent dans la crainte (…) ; j’ai des contacts quotidiens avec eux et peux dire qu’ils ont peur d’un accord entre le Vatican et la Chine ». 

    « Je ne sais pas comment on peut être optimiste en ce moment ! Il n’y a aucune raison, c’est sans fondement » « Pour cela, il faudrait que les Chinois cèdent beaucoup de terrain. C’est impossible. Pourquoi cèderaient-ils après avoir tout conquis ? Ils veulent encore plus. Ils viennent parler pour obtenir davantage, pas pour céder. Penser qu’ils viennent vraiment pour négocier est irréaliste. » 

    En mai dernier, dans un entretien à Famille Chrétienne en partenariat avec Églises d’Asie, il avait réagi négativement aux propos « admiratifs » du Pape envers la Chine, dans une interview accordée au site Asia Times (Hong Kong), mais sans jamais aborder la situation des catholiques dans le pays et la question de la nomination des évêques par Rome :

    « Tout le monde admire les efforts déployés par le Pape. Il fait preuve de tant de bonne volonté. (…) Mais j’ai été déçu car la religion a été exclue du champ de l’interview : comment imaginer interviewer le Pape et ne pas parler de religion ? »

    Ref. Accord entre la Chine et le Saint-Siège

    Encore beaucoup d’interrogations sans réponses claires…

    JPSC

  • Quand l'appel au meurtre des chrétiens retentit dans les rues de Verviers

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    Lu sur le site de lameuse.be :

    Un jeune appelle au meurtre des chrétiens dans les rues de Verviers (vidéo)

    La vidéo est glaçante. Le site Memri.fr publie ce dimanche la vidéo d’un jeune se baladant dans les rues du centre de Verviers. Il récite une sorte de prière en arabe, aux propos tout sauf équivoques: «Oh Allah, anéantis les chrétiens haïssables. Oh Allah, tue-les tous. N’en épargne pas un seul»…

    
Le jeune récitant sa prière contre les chrétiens dans les rues de Verviers.

    Capture d’écran de la vidéo publiée par le site Memri

    Le jeune récitant sa prière contre les chrétiens dans les rues de Verviers.

    Moins de deux semaines après qu’un prêtre a été égorgé en pleine messe en France, une vidéo appelant à l’anéantissement des chrétiens est apparue sur internet ce dimanche. C’est le site Memri.fr qui la publie. Il s’agit de l’observatoire du Moyen-Orient ou institut de recherche des médias du Moyen-Orient, un centre fondé à Washington qui a des bureaux un peu partout dans le monde.

    Cette courte vidéo (découvrez la ici, sur le site de Memri) d’un peu plus d’une minute montre un jeune homme d’une quinzaine d’années déambulant dans le centre-ville de Verviers. Dans les deux rues les plus commerçantes, l’arrière-plan de la vidéo le montre clairement. C’est la nuit et le jeune homme marche en récitant une sorte de prière en arabe, qui s’en prend notamment aux chrétiens. Memri l’a traduite, une traduction que nous avons fait confirmer par un arabophone.

    Il n’y a pas d’équivoque possible. «Ô Allah, anéantis les chrétiens haïssables. Ô Allah, tue-les tous. N’en épargne pas un seul» récite-t-il dans les premières phrases de cette «prière».

    Dans le contexte actuel, après le meurtre abject du prêtre français, il s’agit clairement d’un appel à la haine inacceptable. D’après le site qui révèle la vidéo, elle est apparue le mardi 2 août dernier, sur un compte Telegram djihadiste, une application de messagerie sécurisée qu’utilisent notamment les terroristes pour converser sans se faire repérer.

  • Occident, christianisme, islamisme : la première arme est celle de la vérité

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    « L 'islamisme menace la civilisation occidentale et la chrétienté, déclare Philippe Capelle Dumont. Pour le prêtre et philosophe, il faut fourbir les armes élémentaires de protection, mais aussi celles de la vérité et de la bonté. Philosophe et théologien, le père Philippe Capelle Dumont est professeur et doyen honoraire de la Faculté de Philosophie de l'Institut Catholique de Paris. Il est également président de l'Académie catholique de France ». Après les étranges propos du pape François, voici le  billet du P. Capelle-Dumont lu sur le site FigaroVox :

    « Sous une forme brutale et sans préavis, l'islamisme vient de révéler sa vraie nature. Le prêtre égorgé à Rouen par deux agents de Daech, alors qu'il posait, en vertu de la Tradition inspirée qu'il représentait, les gestes les plus élevés de l'échange humano-divin, symbolisera longtemps pour l'Eglise mais aussi pour un peuple et une civilisation, ce qui jusque-là était soigneusement évité voire lâchement dissimulé: le lien entre l'entreprise islamiste, le catholicisme et la survie de l'Occident. Et c'est leur mérite, comme à ceux qui leur ressemblent, de l'avoir compris devant les faux-penseurs hexagonaux. Plus de place dorénavant pour l'alibi psychiatrique du forcené isolé, plus d'étais au prétexte social du chômeur désespéré: c'est nous, dans notre existence citoyenne héritière de vingt siècles d'inspiration judéo-chrétienne, qui sommes, comme tels, visés, inquiétés et menacés par une stratégie de destruction totale.

    La ritournelle de l'indignation et le lexique compassionnel tout à coup se sont épuisés. Exténués, ils demandent où sont les armes à hauteur du combat engagé.

    Les armes de protection d'abord. Elles doivent être fourbies comme aux plus graves heures du destin national. Pensons qu'aucun religieux chrétien n'est désormais en sécurité sur la terre de France dont la beauté doit tant à sa vocation. Demain, l'attaque d'un monastère comme à Tibhirine? On le comprend: le politique qui décide doit moins communiquer sur son effort qu'anticiper sur son effet.

    Mais aussi et plus profondément les armes de la vérité! Inscrits dans la série des attentats contre les chrétiens d'Irak du Pakistan et d'Egypte, il nous faut mobiliser toutes les intelligences quant au fil de de continuité théorique qui désagrège ainsi la vie. Oui, l'islam fondamental qui recèle des richesses de spiritualité n'est pas l'islamisme radical qui pulvérise toute réalité antérieure au message coranique.

     Pour autant, la connexion de facto entre islam et islamisme devrait enjoindre les autorités religieuses à sortir du silence peureux et à dénoncer ardemment, munis de tous les porte-voix, les discours, répandus dans maintes moquées, de la récompense des 70 vierges promis aux kamikazes ou de la dégradation du musicien en porc. Le fameux «vivre-ensemble» dont on se réclame si commodément est impensable et impossible sans les armes de la vérité, celles qui osent dénoncer le lien entre les actes et leurs motifs religieux textuels.

    Les armes de la bonté aussitôt. Le pire serait de s'approprier, au motif de la légitime voire sainte colère, les armes de l'adversité criminelle. La guerre de religions n'est point co-naturelle aux chrétiens. Idéologiquement et politiquement instrumentalisés dans des passés peu glorieux, ceux-ci ne sont pas disponibles pour une confrontation de ce genre ; ils se veulent résolument tournés vers les racines qui font la cohésion humaine.

    L'absence de haine n'est ni l'absence de protection ni l'absence de lucidité. Si l'islamisme pose aujourd'hui un problème majeur comme en d'autres temps le nazisme et le stalinisme, les musulmans, nos frères et sœurs en paient un lourd tribut. Les armes de la protection , de la vérité et de la bonté peuvent-elles nous être communes? La question est en attente.

    Ref. Occident, christianisme, islamisme : la première arme est celle de la vérité

    JPSC

  • L'émouvante prière du pape François pour les terroristes

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    Sortant de son programme, le pape s’est rendu le 30 juillet à la paroisse franciscaine de Cracovie, où il a prononcé une prière pour la paix, demandant à Dieu qu’il « touche le cœur des terroristes, afin qu’ils reconnaissent le mal de leurs actions et reprennent le chemin de la paix et du bien ». Texte intégral. Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

    « Ô Dieu tout puissant et miséricordieux, Maître de l’univers et de l’histoire. Tout ce que Tu as créé est bon et Ta compassion pour les erreurs de l’homme est inépuisable. 

    Aujourd’hui, nous venons à toi pour Te demander de conserver le monde et ses habitants dans la paix, d’éloigner de lui l’onde dévastatrice du terrorisme, de rétablir l’amitié et d’infuser dans les cœurs de Tes créatures le don de la confiance et de la disponibilité à pardonner.

    Ô Source de toute vie, nous Te prions aussi pour ceux qui sont morts comme victimes de brutales attaques terroristes. Donne-leur une récompense éternelle. Qu’ils intercèdent pour le monde, déchiré par les conflits et les oppositions.

    Ô Jésus, Prince de la Paix, nous Te prions pour tous ceux qui ont été blessés par ces actes de violence inhumaine : enfants et jeunes, femmes et hommes, personnes âgées, personnes innocentes touchées par le hasard du mal. Guéris leur corps et leur cœur et console-les par Ta force, en supprimant en même temps la haine et le désir de vengeance.

    Esprit Saint Consolateur, visite les familles des victimes du terrorisme, familles qui souffrent sans aucune faute de leur part. Enveloppe-les du manteau de Ta miséricorde divine. Fais qu’elles retrouvent en Toi et en elles-mêmes la force et le courage de continuer à être frères et sœurs pour les autres, surtout pour les immigrés, en témoignant par leur vie de Ton amour.

    Touche les cœurs des terroristes, afin qu’ils reconnaissent le mal de leurs actions et reprennent le chemin de la paix et du bien, du respect pour la vie et la dignité de tout homme, indépendamment de sa religion, de son origine, de sa richesse ou de sa pauvreté.

    Ô Dieu, Père éternel, daigne exaucer dans Ta miséricorde la prière que nous élevons vers Toi dans le grondement et la désespérance du monde. Nous nous adressons à Toi avec une grande espérance, liés par la confiance en ton infinie Miséricorde, en nous confiant à l’intercession de Ta très sainte Mère, rendus fortes par l’exemple des bienheureux martyrs du Pérou, Zbigniew e Michele, dont tu as fait de courageux témoins de l’Evangile, au point qu’ils ont offert leur sang. Nous Te demandons le don de la paix et que s’éloigne de nous la plaie du terrorisme. 

    Par le Christ, notre Seigneur.

    Amen. »

    Ref. L'émouvante prière du pape François pour les terroristes

    JPSC

  • Abbé Guillaume de Tanoüarn : la charia et la laïcité sont des lois périmées

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    Lu sur Breizh-info.com

    Tanouarn.png« 29/07/2016 – 07H45 Bretagne (Breizh-info.com) – L’égorgement, mardi 26 juillet, du père Hamel, par deux islamistes à Saint-Etienne-du-Rouvray, a secoué profondément les catholiques de France. Les autorités de l’Église peinent, pour le moment, à trouver les bons mots afin de mobiliser leurs fidèles. Nous avons interrogé l’abbé Guillaume de Tanouarn, catholique breton de 53 ans, fondateur de l’Institut du Bon Pasteur, mais également rédacteur pour Nouvelles de France ou encore Monde et Vie. Pour recueillir ses impressions après ce nouvel attentat, mais également pour parler du catholicisme, aujourd’hui en France.

    Breizh-info.com : Quelle a été votre réaction à l’annonce de l’égorgement du Père Hamel par deux islamistes ?

    Guillaume de Tanouarn : J’ai pensé que ce terrorisme de proximité était une sorte de crime rituel. Il ne s’agissait pas comme le 14 juillet dernier de tuer beaucoup et indistinctement, mais de tuer un prêtre au moment où, presque seul, il célébrait sa messe. C’est ce symbole qui fait l’importance de ce crime. 

    Breizh-info.com : Hubert Coudurier, du Télégramme, estimait mercredi que parler de « communauté catholique » en France était maladroit, et que cette dernière n’était pas menacée dans son existence. Partagez-vous ces propos ? 

    Guillaume de Tanouarn :  Je ne connais pas Hubert Coudurier, mais il a raison de considérer comme maladroit le fait de parler de « communauté catholique ».

    Il y a bien plus de catholiques en France que de gens se reconnaissant dans ce que l’on pourrait appeler la communauté catholique. La France est une terre catholique et un Français, quel qu’il soit a un rapport particulier avec le catholicisme dans la mesure où il est effectivement français. 

    Par ailleurs, ce n’est pas le terrorisme qui menace la communauté catholique dans son existence : le martyre on en a l’habitude. Ce qui menace la communauté catholique, c’est l’abandon de la foi et la lâcheté des catholiques.

    Breizh-info.com :  Une partie des catholiques (parmi les responsables notamment) appellent à « plus d’amour » et presque « à tendre la joue gauche » face aux islamistes. Est-ce votre point de vue également ?

    Guillaume de Tanouarn : C’est le Christ dans l’Évangile qui nous appelle à tendre la joue gauche si l’on nous frappe sur la joue droite. Mais l’Évangile (contrairement au Coran) n’est pas un recueil de droit. Autre chose est la conduite spirituelle de l’existence personnelle et autre chose le droit qui régente une société. Le Christ n’a jamais mis en cause le droit humain. Et ses apôtres, saint Pierre et saint Paul vont répétant : « Soyez soumis à toute autorité ». Mais il indique une voie plus haute, « la voie étroite », qui représente pour celui qui la choisit une voie de réalisation spirituelle jusque dans l’éternité. Autre est la loi du temps, autre celle de l’éternité… Mais l’homme a besoin des deux. 

    Breizh-info.com :  Comment expliquez-vous le grand écart qui peut exister entre le Pape Urbain II, qui appelait à la croisade pour protéger les catholiques et la Foi, et le Pape actuel, qui appelle presque ouvertement à l’ouverture de l’Europe à « l’autre » et au dialogue entre les religions ?

    Guillaume de Tanouarn : Je ne pense pas que le pape François soit très différent du pape Urbain II dans sa manière d’envisager son ministère. La Croisade représente, en plein Moyen âge, une extraordinaire ouverture à l’autre un souci de l’univers et de l’universel que rétrospectivement on continue à trouver admirable et qui va bouleverser l’histoire.

    A l’époque le seul moyen était les armes. Aujourd’hui nous avons toutes sortes de moyens et toutes sortes d’armes et le pape François, élu dans la tourmente, après la renonciation de son prédécesseur, n’a pas la tâche facile. Mais il a raison de prêcher l’accueil des personnes migrantes par des personnes bien installées dans la vie. Cela ne l’a pas empêché de parler des migrations comme de véritables « invasions arabes » à la grande surprise des observateurs.

    Ce n’est pas de sa part une contradiction puisque la loi du temporel, je viens de le dire, n’est pas la loi du spirituel.

    Breizh-info.com :  Va-t-on vers un choc des religions ? Le catholicisme en France a-t-il encore un avenir, un pouvoir, une influence ? La France est-elle encore digne d’être « la fille ainée de l’Eglise » ?

    Guillaume de Tanouarn : Le choc des religions, c’est l’islamisme en guerre contre toutes les autres religions. Quant à l’influence du catholicisme, il suffit d’observer le scandale produit par l’égorgement de ce vieux prêtre de 86 ans pour se dire que la place du catholicisme est toujours bien marquée dans l’univers culturel athée auquel on a affaire de plus en plus en Occident. Il ne tient qu’aux catholiques de se faire respecter dans la société telle qu’elle est.

    Breizh-info.com : Quel message souhaiteriez-vous faire passer à vos fidèles, notamment chez ceux qu’on appelle « traditionnalistes » ? Et aux musulmans de France ?

    Guillaume de Tanouarn : Aux musulmans je dirai : découvrez la révolution paulinienne, on ne va pas à Dieu par la loi. La charia est périmée. Il n’y a pas d’autre manière d’accomplir le précepte que l’amour. Cela a été (en gros) le message du Président égyptien Al Sissi à Noël il y a deux ans à l’université Al Azhar.

    Aux chrétiens, je dis : n’ayez pas peur d’agir avec foi. C’est la foi qui remportera la victoire, c’est la foi qui portera la civilisation, c’est la foi qui donnera à l’Occident la force de se ressaisir en acceptant d’être lui-même. La laïcité, la loi laïque est, elle aussi périmée, parce que trop abstraite. Elle a démontré et démontre à chaque attentat qu’elle n’est pas capable de produire le vivre ensemble et qu’au contraire, ses négations, son abstraction engendrent la haine entre les gens de foi et de convictions différentes.

    Propos recueillis par Yann Vallerie »

    Ref. Abbé Guillaume de Tanouarn : « Il ne tient qu’aux catholiques de se faire respecter dans la société telle qu’elle est.» [interview]

    JPSC

  • Homélie du cardinal André Vingt-Trois – Messe pour les victimes de Saint-Étienne du Rouvray

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    Sur le site de l’Eglise catholique de Paris :

    Vingt Trois et Hollande.jpg

    Mesdames et Messieurs,

    Frères et Sœurs,

    1. Seigneur, nous as-tu abandonnés ?

    « Serais-tu pour moi un mirage, comme une eau incertaine ? »En ce moment terrible que nous vivons, comment ne ferions-nous pas nôtre ce cri vers Dieu du prophète Jérémie au milieu des attaques dont il était l’objet ? Comment ne pas nous tourner vers Dieu et comment ne pas Lui demander des comptes ? Ce n’est pas manquer à la foi que de crier vers Dieu. C’est, au contraire, continuer de lui parler et de l’invoquer au moment même où les événements semblent remettre en cause sa puissance et son amour. C’est continuer d’affirmer notre foi en Lui, notre confiance dans le visage d’amour et de miséricorde qu’il a manifesté en son Fils Jésus-Christ.

    Ceux qui se drapent dans les atours de la religion pour masquer leur projet mortifère, ceux qui veulent nous annoncer un Dieu de la mort, un moloch qui se réjouirait de la mort de l’homme et qui promettrait le paradis à ceux qui tuent en l’invoquant, ceux-là ne peuvent pas espérer que l’humanité cède à leur mirage. L’espérance inscrite par Dieu au cœur de l’homme a un nom, elle se nomme la vie. L’espérance a un visage, le visage du Christ livrant sa vie en sacrifice pour que les hommes aient la vie en abondance. L’espérance a un projet, le projet de rassembler l’humanité en un seul peuple, non par l’extermination mais par la conviction et l’appel à la liberté. C’est cette espérance au cœur de l’épreuve qui barre à jamais pour nous le chemin du désespoir, de la vengeance et de la mort.

    C’est cette espérance qui animait le ministère du P. Jacques Hamel quand il célébrait l’Eucharistie au cours de laquelle il a été sauvagement exécuté. C’est cette espérance qui soutient les chrétiens d’Orient quand ils doivent fuir devant la persécution et qu’ils choisissent de tout quitter plutôt que de renoncer à leur foi. C’est cette espérance qui habite le cœur des centaines de milliers de jeunes rassemblés autour du Pape François à Cracovie. C’est cette espérance qui nous permet de ne pas succomber à la haine quand nous sommes pris dans la tourmente. 

    Cette conviction que l’existence humaine n’est pas un simple aléa de l’évolution voué à la destruction inéluctable et à la mort habite le cœur des hommes quelles que soient leurs croyances et leurs religions. C’est cette conviction qui a été blessée sauvagement à Saint-Étienne du Rouvray et c’est grâce à cette conviction que nous pouvons résister à la tentation du nihilisme et au goût de la mort. C’est grâce à cette conviction que nous refusons d’entrer dans le délire du complotisme et de laisser gangrener notre société par le virus du soupçon.

    On ne construit pas l’union de l’humanité en chassant les boucs-émissaires. On ne contribue pas à la cohésion de la société et à la vitalité du lien social en développant un univers virtuel de polémiques et de violences verbales. Insensiblement, mais réellement cette violence virtuelle finit toujours par devenir une haine réelle et par promouvoir la destruction comme moyen de progrès. Le combat des mots finit trop souvent par la banalisation de l’agression comme mode de relation. Une société de confiance ne peut progresser que par le dialogue dans lequel les divergences s’écoutent et se respectent. 

    1. La peur de tout perdre

    La crise que traverse actuellement notre société nous confronte inexorablement à une évaluation renouvelée de ce que nous considérons comme les biens les plus précieux pour nous. On invoque souvent les valeurs, comme une sorte de talisman pour lequel nous devrions résister coûte que coûte. Mais on est moins prolixe sur le contenu de ces valeurs, et c’est bien dommage. Pour une bonne part, la défiance à l’égard de notre société, – et sa dégradation en haine et en violence – s’alimente du soupçon selon lequel les valeurs dont nous nous réclamons sont très discutables et peuvent être discutées. Pour reprendre les termes de l’évangile que nous venons d’entendre : quel trésor est caché dans le champ de notre histoire humaine, quelle perle de grande valeur nous a été léguée ? Pour quelles valeurs sommes-nous prêts à vendre tout ce que nous possédons pour les acquérir ou les garder ? Peut-être, finalement, nos agresseurs nous rendent-ils attentifs à identifier l’objet de notre résistance ?

    Quand une société est démunie d’un projet collectif, à la fois digne de mobiliser les énergies communes et capable de motiver des renoncements particuliers pour servir une cause et arracher chacun à ses intérêts propres, elle se réduit à un consortium d’intérêts dans lequel chaque faction vient faire prévaloir ses appétits et ses ambitions. Alors, malheur à ceux qui sont sans pouvoir, sans coterie, sans moyens de pression ! Faute de moyens de nuire, ils n’ont rien à gagner car ils ne peuvent jamais faire entendre leur misère. L’avidité et la peur se joignent pour défendre et accroître les privilèges et les sécurités, à quelque prix que ce soit. 

    Est-il bien nécessaire aujourd’hui d’évoquer la liste de nos peurs collectives ? Si nous ne pouvons pas nous en affranchir, en nommer quelques-unes nous donne du moins quelque lucidité sur le temps que nous vivons. Jamais sans doute au cours de l’histoire de l’humanité, nous n’avons connu globalement plus de prospérité, plus de commodités de vie, plus de sécurité, qu’aujourd’hui en France. Les plus anciens n’ont pas besoin de remonter loin en arrière pour évoquer le souvenir des misères de la vie, une génération suffit. Tant de biens produits et partagés, même si le partage n’est pas équitable, tant de facilités à vivre ne nous empêchent pas d’être rongés par l’angoisse. Est-ce parce que nous avons beaucoup à perdre que nous avons tant de peurs ?

    L’atome, la couche d’ozone, le réchauffement climatique, les aliments pollués, le cancer, le sida, l’incertitude sur les retraites à venir, l’accompagnement de nos anciens dans leurs dernières années, l’économie soumise aux jeux financiers, le risque du chômage, l’instabilité des familles, l’angoisse du bébé non-conforme, ou l’angoisse de l’enfant à naître tout court, l’anxiété de ne pas réussir à intégrer notre jeunesse, l’extension de l’usage des drogues, la montée de la violence sociale qui détruit, brûle, saccage et violente, les meurtriers aveugles de la conduite automobile… Je m’arrête car vous pouvez très bien compléter cet inventaire en y ajoutant vos peurs particulières. Comment des hommes et des femmes normalement constitués pourraient-ils résister sans faiblir à ce matraquage ? Matraquage de la réalité dont les faits divers nous donnent chaque jour notre dose. Matraquage médiatique qui relaie la réalité par de véritables campagnes à côté desquelles les peurs de l’enfer des prédicateurs des siècles passés font figure de contes pour enfants très anodins. 

    Comment s’étonner que notre temps ait vu se développer le syndrome de l’abri ? L’abri antiatomique pour les plus fortunés, abri de sa haie de thuyas pour le moins riche, abri de ses verrous, de ses assurances, appel à la sécurité publique à tout prix, chasse aux responsables des moindres dysfonctionnements, bref nous mettons en place tous les moyens de fermeture. Nous sommes persuadés que là où les villes fortifiées et les châteaux-forts ont échoué, nous réussirons. Nous empêcherons la convoitise et les vols, nous empêcherons les pauvres de prendre nos biens, nous empêcherons les peuples de la terre de venir chez nous. Protection des murs, protection des frontières, protection du silence. Surtout ne pas énerver les autres, ne pas déclencher de conflits, de l’agressivité, voire des violences, par des propos inconsidérés ou simplement l’expression d’une opinion qui ne suit pas l’image que l’on veut nous donner de la pensée unique.

    Silence des parents devant leurs enfants et panne de la transmission des valeurs communes. Silence des élites devant les déviances des mœurs et légalisation des déviances. Silence des votes par l’abstention. Silence au travail, silence à la maison, silence dans la cité ! A quoi bon parler ? Les peurs multiples construisent la peur collective, et la peur enferme. Elle pousse à se cacher et à cacher. 

    C’est sur cette inquiétude latente que l’horreur des attentats aveugles vient ajouter ses menaces. Où trouverons-nous la force de faire face aux périls si nous ne pouvons pas nous appuyer sur l’espérance ? Et, pour nous qui croyons au Dieu de Jésus-Christ, l’espérance c’est la confiance en la parole de Dieu telle que le prophète l’a reçue et transmise : « Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te sauver et te délivrer. Je te délivrerai de la main des méchants, je t’affranchirai de la poigne des puissants. »

    « Mon rempart, c’est Dieu, le Dieu de mon amour. »

    Amen !

    Cardinal André VINGT-TROIS

    Archevêque de Paris. »

    Ref.Homélie du cardinal André Vingt-Trois – Messe pour les victimes de Saint-Étienne du Rouvray

    JPSC

  • Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : le Cardinal-Archevêque de Paris s’exprime

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    De Jean-Marie Guénois dans le « Figaro » :

    « INTERVIEW - Après l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, dit avoir «le cœur soulevé de voir tant de haine et de violence s'exprimer dans notre société». Il revient, pour Le Figaro, sur ce drame.

    Le FIGARO. - Que peut signifier, selon vous, le fait que ce soit des catholiques qui aient été visés?

    Mgr VINGT-TROIS. - Cela correspond malheureusement à des appels répétés des fanatiques de Daech pour attaquer de toutes les façons possibles ceux qu'ils considèrent comme des impies, voire des mécréants. Il est clair que la référence chrétienne, la foi au Christ et la vie de l'Église sont désignées comme une cible légitime. D'ailleurs, l'expression universelle d'effroi qui a saisi notre pays montre bien que tous, croyants ou non, ressentent que cette attaque touche au cœur de notre culture commune.

    Est-ce un drame isolé, une provocation ou un piège?

    Le piège auquel nous sommes exposés est justement de nous dresser les uns contre les autres.

    Tout cela n'est pas contradictoire. La stratégie du terrorisme diffus consiste justement à susciter des actes isolés et imprévisibles pour développer une psychose de peur et encourager les chocs entre les différentes composantes de notre société. Le piège auquel nous sommes exposés est justement de nous dresser les uns contre les autres et de nous tromper d'adversaire. Ces actes de violence ont justement pour but de faire prospérer la haine et de banaliser la violence. Les récents attentats, en France et en Allemagne, ont hélas montré combien des personnalités fragiles pouvaient être séduites par le vedettariat de l'horreur.

    Que dites-vous aux catholiques?

    N'oubliez pas les paroles du Christ: «Si mon Royaume était de ce monde, mes gardes auraient combattu pour que je ne sois pas livré.» Nous savons que notre foi en Dieu peut susciter l'incompréhension, le mépris, la haine et même la violence. Mais nous savons aussi que nous sommes disciples de celui qui a renoncé à exercer la puissance pour convaincre. Ne laissons pas la haine empoisonner nos cœurs.

    Que dites-vous aux musulmans?

    Ne laissez pas les extrémistes du califat pervertir le Dieu auquel vous voulez croire. Vous avez le droit d'être français et musulmans. Vous avez le droit de croire que Dieu n'est pas un monstre qui se repaît du sang des infidèles.

    Nous avons pu surmonter les périls par notre capacité et notre volonté de ­vivre une certaine solidarité nationale.

    Que dites-vous aux Français?

    Dans toutes les épreuves que notre pays a traversées, nous avons pu surmonter les périls par notre capacité et notre volonté de vivre une certaine solidarité nationale. Mais nous avons aussi montré notre capacité à transformer les désaccords en débats d'idées. Quand nous sommes menacés par un risque de fragmentation, nous devons être d'autant plus attentifs à exercer notre liberté démocratique dans le respect mutuel. La médiatisation de la haine par l'exhibition des polémiques gangrène notre pratique de la démocratie.

    Allez-vous demander au gouvernement des mesures de protection des églises?

    Nous sommes très reconnaissants aux pouvoirs publics et aux forces de sécurité d'y affecter des moyens. Mais il ne faut pas être dupe. C'est un mauvais procès de reprocher aux forces de sécurité de ne pas prévoir l'imprévisible. Ce serait leurrer nos concitoyens de leur laisser croire qu'il y a une protection sans faille devant le genre d'attaques que nous voyons se développer.

    Cet acte marque-t-il un tournant?

    Oui, je le pense. Nos références historiques de conflits armés sont des références classiques où des pays sont opposés les uns aux autres, où des armées se font face. Ce serait une grave erreur stratégique de croire que l'élément militaire de Daech joue un rôle comparable et constitue la seule cause des violences que nous connaissons. À supposer que Daech soit définitivement vaincu, il nous restera à faire face aux causes du terrorisme qui sont chez nous et pas seulement outre-mer. Depuis dix-huit mois, on a beaucoup fait référence aux valeurs républicaines, mais il faudrait encore que nous développions ce que nous voulons dire et quel prix nous sommes prêts à payer pour les défendre.

    Certains parlent de guerre de religions, les suivez-vous?

    L'Europe a malheureusement une expérience historique des guerres de religions. Les meilleurs historiens ont depuis longtemps montré que la thématique religieuse de ces guerres relayait opportunément des intérêts qui n'avaient rien de religieux. Il en est de même aujourd'hui. Je ne vois pas à quelle guerre de religions correspondrait l'extermination par les fanatiques de Daech de milliers de musulmans. S'il y a un enjeu religieux dans cette guerre, c'est de savoir si le Dieu auquel on se réfère veut la mort de l'homme ou sa vie. »

    Ref. Mgr Vingt-Trois: «Croyants ou non, nous ressentons que cette attaque touche au cœur de notre culture commune»

     JPSC

  • Le sacrifice du Matin

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    L’Etat islamique a revendiqué hier un nouvel acte de terrorisme en France : le P. Jacques Hamel, 86 ans,  a été égorgé dans l’église de Saint-Etienne du Rouvray (Seine maritime), au pied de l’autel où il terminait la célébration de sa messe matinale. Commentaire de l’abbé Guillaume de Tanoüarn sur son « metablog » :

    "Le Père Jacques Hamel était un prêtre sans histoire, mais prêtre de toutes ses fibres. Ainsi la victime a-t-elle été choisie. C'est le prêtre qui était visé par les deux terroristes et le prêtre célébrant le saint Sacrifice de la messe, disant, matinal, sa messe quotidienne. Il ne s'agissait pas de tuer du chrétien : la messe dominicale aurait été le moment approprié pour cela. Il s'agissait d'atteindre, de toucher le sacerdoce catholique, en faisant du prêtre la victime. Il y a eu, d'après Soeur Danielle, celle qui a prévenu les secours, une sorte d'antiliturgie monstrueuse. Après une sorte de prêche en arabe, les deux hommes ont fait mettre le prêtre à genoux avant de l'égorger. Au couteau. Soeur Danielle n'a pas pu regarder, elle s'est échappée.

    Qu'aurait-elle vu? L'un des deux jeunes avait dix neuf ans. Il habitait la commune. Ni son nom ni celui de son complice n'ont encore été donnés ce 26 juillet au soir. Nous n'avons que son prénom Adel et une initiale: K. Et pourtant les policiers locaux le connaissaient. Peut-être le Père Jacques aussi le connaissait-il... Et c'est parce qu'il le connaissait, dans une sorte de quête de l'intimité dans le crime, que ce terroriste sans nom l'a égorgé. Cette affaire en tout cas est avant tout une affaire locale. Syrie ou pas, cette petite messe du matin sent le terrorisme de proximité.

    Qu'est-ce que cet égorgement signifiait pour Adel K?

    Au bout de 2000 ans de christianisme, nous Occidentaux, nous ne comprenons pas ce geste parce que pour nous la Victime est toujours plus sainte que le bourreau. Lorsque Joseph de Maistre a écrit son Eloge du bourreau (après ses Eclaircissements sur les sacrifices) il avait conscience d'aller à l'encontre de l'idée reçue en christianisme qui est celle de la sainteté des victimes. Pourquoi les victimes sont-elles saintes ? Elles sont toutes, elles sont toujours des images du Christ crucifié. Mais le terroriste sans nom n'est pas un chrétien, il n'a pas reçu l'évangile, la bonne nouvelle de l'innocence des victimes.

    Adel K vient d'un monde a-chrétien, d'un monde encore moralement archaïque, où les victimes sont toujours coupables, ne serait-ce que parce qu'elles sont des victimes. Il a voulu montrer au Père Jacques sa culpabilité et la Puissance d'Allah. Allah ouakbar s'est-il écrié. Allah est le plus grand, il est vainqueur. Dans ce sacrifice de mécréant, qu'il a commandé (voyez la sourate 9 du Coran) et donc en quelque sorte commandité, dans ce sacrifice réalisé en son honneur, Allah désigne le vaincu, celui dont le sang coule sous le couteau. Ce crime, pour les musulmans radicaux, est une sorte d'ordalie. Un jugement de Dieu, qui déclare la non-violence chrétienne périmée et sonne l'heure de la violence sacrée, au nom de l'islam.

    L'islam (d'après les musulmans) est la dernière des religions, celle qui contient tout le message divin. Message simple : il n'y a pas d'autre Dieu qu'Allah et la terre est donnée aux soumis à Allah. Message efficace, qui produit immanquablement une dialectique par rapport à tout ce sur quoi il se surimpose, que ce soit les cultes non Bibliques, ceux du temps de l'ignorance, que ce soit le culte juif, que ce soit aussi le culte chrétien, qui ose faire de Dieu une victime en Jésus Christ... Pour le Coran, Jésus n'a pas été victime, il n'a pas été crucifié, Allah ne l'a pas permis. Il est le plus fort. D'ailleurs, les chrétiens ont tort de se victimiser. N'ont-ils pas donné le terrain (en 2000) sur lequel a été bâtie la mosquée salafiste de Saint Etienne du Rouvray? Bien fait pour eux! Ce sont des loosers! Des perdeurs professionnels, avec leur Dieu victime. Leur messe, sacrifice de la victime divine, est redevenue, grâce au jeune Adel K et au rituel qu'il a improvisé autour d'un couteau (il n'avait pas d'autre arme sur lui), un sacrifice "normal", le sacrifice des perdants.

    Je suis sûr que dans notre monde déchristianisé beaucoup sont justement de l'avis d'Adel K. Oui, les chrétiens nous emm. avec leur sacrifice. Comment peuvent-ils mettre Dieu du côté des victimes ?

    Eh bien ! Il me semble que le martyre du Père Jacques est une extraordinaire parabole sur l'histoire qui nous reste à vivre, sur la victoire programmée de ceux qui hurlent "Allah est le plus grand" et sur leur défaite finale. Ces gens confondent les martyrs et les tueurs. Mais leur "réalisme" est inhumain, il est monstrueux. L'Evangile apparaîtra plus que jamais comme la seule alternative à ce Pouvoir absolu des plus violents. "Heureux les doux car ils posséderont la terre". Le Père Jacques est mort sans un mot, mais il prophétise la victoire du Bien, par la médiation de la souffrance acceptée, le vrai sacrifice, le sacrifice du matin, celui qui annonce un jour nouveau pour l'humanité, enfin prête à reconnaître son incurable violence, et prête à s'en remettre au Christ qui la sauve d'elle-même."

    Ref. Le sacrifice du Matin

    Dans le « Notre Père », nous demandons que le Nom de Dieu soit sanctifié. Qu’il ne soit pas confondu avec les idéologies qui pervertissent la nature religieuse de l’homme. L’histoire nous montre à quel point aucune religion n’est à l’abri du risque de nourrir la fabrication des idoles. A fortiori lorsqu'elle n’a pas de lien direct avec le corpus de la Révélation.

    JPSC

  • Un témoignage inédit concernant un plan nazi pour enlever le pape Pie XII

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    Lu sur zenit.org (Constance Roques) :

    Le plan nazi pour enlever Pie XII, témoignage inédit

    Antonio Nogara, témoin oculaire, raconte, dans L’Osservatore Romano

    Antonio Nogara raconte, dans L’Osservatore Romano en italien du 6 juillet 2016 « cette nuit de 1944… quand le substitut se précipita chez le directeur des Musées du Vatican ». Les alliés venaient de confirmer le plan de Hitler d’enlever Pie XII, déjà connu du pape grâce à l’ambassade d’Allemagne.

    Voici notre traduction intégrale de ce récit inédit, par un témoin oculaire.

    ***

    Dans la Rome, « ville ouverte » de 1943 et 1944, le langage habituel recourait, avec une grande fréquence, aux mots s’éloigner, s’éclipser, se tenir en embuscade, se cacher, échapper, disparaître, en référence aux personnes, et cacher, masquer, camoufler, dissimuler, en référence aux choses ; des verbes qui se confrontaient aux noms d’arrestations, déportations, razzias, coups de filet, perquisitions et séquestrations, termes révélateurs de la situation difficile d’alors.

    Malgré l’afflux de personnes déplacées en quête d’une aide et d’un refuge, la Ville surpeuplée semblait presque déserte. Promenades, réceptions et divertissements en général quasiment abolis ; les « sorties », parfois à la limite de l’aventure, étaient destinées à la recherche du strict nécessaire à repérer le plus près possible, en empruntant de préférence les chemins, ruelles et petites places où la contiguïté des magasins, porches et bifurcations offraient de plus grandes possibilités de se dissimuler ou des échappatoires.

    Le soir, tout le monde à la maison, autour de radios grésillantes, de portée limitée ou troublée, le volume au plus bas, en quête d’informations, ou engagé, avec des proches et des voisins d’immeubles, dans des parties prolongées de « briscola », de « scopa » (jeux de cartes populaires, ndlt) et de jeux similaires, mais toujours l’oreille tendue pour percevoir le danger imminent dans le son suspect du pas cadencé d’une ronde, un ordre militaire sec, le bruit d’un véhicule, un coup de feu…

    Les rassemblements indispensables pour des raisons vitales, prompts à se dissoudre au premier signal d’alarme, se formaient à l’abri des cantines publiques et des paroisses qui distribuaient des rations fournies par le vicariat ou par le Cercle de Saint Pierre qui, grâce à la générosité de la Société générale immobilière et à ses camions protégés par les drapeaux du Vatican – certains étaient aussi mitraillés, faisant des victimes parmi les chauffeurs – se trouvaient en Italie centrale (Ombrie et Toscane).

    Dans l’attente des tours, l’anonymat et le caractère occasionnel des rencontres favorisaient les échanges de conversations de circonstance, banales et circonspectes, dans lesquelles la patience forcée commune se créait des moments d’exutoire par des interjections dont l’hyperbole sarcastique masquait souvent la protestation. Parmi toutes celles qui m’ont été rapportées, je fus frappé alors par celle de quelqu’un qui, racontant avoir assisté à des coups de filet systématiques et à des disparitions de parents et de connaissances, hasarda, d’un ton sournois : « il ne manquerait plus qu’ils nous emmènent le pape ! » L’expression, à la limite de l’imaginable, aurait eu l’effet voulu en se référant à la Coupole ou au Colisée mais, avec l’allusion au pontife, elle obtenait la plus grande efficacité, comme une malédiction dans la douleur, l’humiliation et l’effarement, réveillant dans le subconscient, croyant ou non croyant, la question angoissée : mais qu’en serait-il de Rome sans le pape, centre du christianisme ?

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  • Béatification d'un catholique italien opposant au nazisme

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    Béatification de Josef Mayr-Nusser

    Vendredi, le diocèse de Bolzano-Bressanone a accueilli une bonne nouvelles de Rome. Le célèbre objecteur du Tyrol du Sud (Italie) au nazisme, Josef Mayr-Nusser, sera béatifié le 18 Mars 2017.

     

    Josef Mayr-Nusser fait partie de la mémoire collective du Tyrol du Sud;  il fut l'un des rares à s'opposer au régime nazi jusqu'au sacrifice de sa propre vie.

    Né en 1910 dans le Nusshof (Bolzano), le jeune Mayr-Nusser a grandi dans un environnement religieux et développa une foi fervente qui l'accompagna jusqu'à sa mort et le détermina à s'engager dans la Résistance.  

    Lors de l'occupation de l'Italie par les troupes de la Wehrmacht après la chute de Mussolini, Josef Mayr-Nusser a été enrôlé de force dans l'armée allemande et affecté à la Waffen SS. Par fidélité à sa foi, il a refusé de prêter le serment SS au Führer Adolf Hilter.

    En conséquence de cela, Mayr-Nusser a été condamné à mort. Sur le chemin du camp de concentration de Dachau, il est mort suite aux rigueurs de sa détention. Il a été enterré à Renon (Haut Adige). Josef Mayr-Nusser est considéré comme l'une des figures les plus célèbres de la résistance dans le Tyrol du Sud. 

    3 octobre commémoration liturgique

    Le 18 mars 2017, la béatification sera célébrée en la cathédrale de Bolzano. Le lendemain, le 19, un service d'action de grâces diocésain est prévu. La mémoire liturgique - pour le nouveau bienheureux puis - est fixée au 3 octobre.

    Sept missionnaires espagnols seront déclarés eux aussi bienheureux. Il s’agit du père Antonio Arribas Hortigüela et de ses six compagnons missionnaires du Sacré cœur de Jésus, tués en “haine de la foi“ le 29 septembre 1936, pendant la Guerre civile espagnole.