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Religions - Page 69

  • Indépendance de l’Église orthodoxe ukrainienne : vers un schisme entre Constantinople et Moscou ?

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    De Delphine Allaire sur Vatican News :

    Indépendance de l’Église orthodoxe ukrainienne: de quoi s’agit-il ?

    Une nouvelle étape dans le long processus d’indépendance de l’Église orthodoxe ukrainienne vient d’être franchie, jeudi 11 octobre, avec, entre autres, la réintégration de Philarète Denisenko, patriarche non canonique de Kiev, excommunié par Moscou il y a onze ans.

    L’annonce du Patriarcat de Constantinople, considéré pour des raisons historiques comme chef spirituel de l’Église orthodoxe, est tombée en fin de journée, jeudi 11 octobre, à l’issue de deux jours de saint-synode sur les rives du Bosphore à Istanbul.

    La réunion de tous les évêques orthodoxes sous la juridiction de Constantinople (dont le plus grand nombre appartient à l’Église orthodoxe grecque) a ainsi acté plusieurs nouveautés concernant les orthodoxes d’Ukraine.

    Que représente l’Église orthodoxe ukrainienne ?

    Aujourd’hui, les orthodoxes en Ukraine sont divisés: les uns sont rattachés à Moscou, les autres à un Patriarcat de Kiev non canonique, fondé à la chute de l’URSS, par Philarète alors excommunié par Moscou pour avoir créé une Église orthodoxe ukrainienne dont il s'était autoproclamé patriarche.  Outre ces deux Églises orthodoxes ukrainiennes, l'une dépendente de Moscou, l'autre dépendante - non canoniquement - de Kiev, l'on note l'existence d'une troisième communauté orthodoxe ukrainienne. Plus minoritaire, elle est emmenée par Mgr Macaire Maletitch et se prénomme «Église orthodoxe autocéphale ukrainienne». Cette appellation n'a toutefois rien à voir avec le fameux processus d'autocéphalie enclenché par le Patriarcat de Constantinople pour réunir toutes ces Églises ukrainiennes. 

    Au niveau mondial, l’Église orthodoxe, beaucoup moins centralisée que l’Église catholique, est formée de 14 juridictions ecclésiastiques autocéphales. Si le Patriarcat de Constantinople est donc pour des raisons historiques, considéré comme le chef spirituel de l’orthodoxie, le Patriarcat de Moscou est de loin la force la plus importante de l’orthodoxie mondiale sur le plan démographique, son autorité spirituelle faisant loi sur plus de la moitié des 300 millions d’orthodoxes que compte le monde.

    Qu’a décidé le Patriarcat de Constantinople lors du saint-synode d’octobre ?

    Au terme de ses deux jours de saint-synode tenu en Turquie, le Patriarcat de Constantinople a donc annoncé «renouveler la décision déjà prise, selon laquelle il procède à l'octroi de l'autocéphalie à l'Église d'Ukraine».

    L’autocéphalie n’est cependant pas encore proclamée; il s’agit d’un long processus qui vient simplement d’être consolidé dans cette direction. Il manque encore un chef spirituel et une structure clairement définie à l’Église orthodoxe ukrainienne pour pouvoir se dire «autocéphale», du grec autoképhalos«qui est sa propre tête» c’est-à-dire, indépendante à tout point de vue.   

    Ce 11 octobre, Constantinople a décidé de rétablir Philarète «dans sa dignité épiscopale», et non comme Patriarche, et de réintégrer Mgr Macaire Maletitch, qui se trouvait aussi «en schisme», soit en situation non canonique, ni dépendant de Moscou, ni de Constantinople.

    Au cours de ce saint-synode, il a aussi été décidé de révoquer «les dispositions légales de la lettre synodale de 1686», rattachant Kiev au Patriarcat de Moscou.

    Quelles conséquences pour les relations entre Constantinople, Kiev et Moscou ?

    L’Église orthodoxe russe a qualifié cette décision de «catastrophe» et de «schisme». Le Patriarcat de Constantinople a «franchi la ligne rouge», selon le Patriarcat de Moscou. Souvent tendues, les relations entre les deux Églises se sont particulièrement dégradées avec l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014.  

    Le Patriarche Philaret a lui affirmé jeudi que les paroisses orthodoxes ukrainiennes qui, à l’avenir, ne reconnaîtront pas la nouvelle Église autocéphale, pour rester liées au Patriarcat de Moscou, auront le droit d'exister mais n'auront pas le droit de s'appeler «Église ukrainienne». Ces paroisses devront se présenter en tant qu' «Église russe».

    Il faut savoir qu'en Ukraine les paroisses dépendantes du Patriarcat de Moscou, au nombre de 12 000, sont numériquement supérieures à celles du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Leur sort demeure donc encore incertain.

    La réponse formelle et officielle du Patriarcat de Moscou à cette décision du Patriarcat de Constantinople sera donnée lors de la réunion du saint-synode russe orthodoxe, qui se tiendra lundi 15 octobre, à Minsk en Biélorussie.

    Pour comprendre l'organisation de l'Orthodoxie aujourd'hui

  • Le calvaire d'Asia Bibi n'est toujours pas terminé

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    Lu sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    PAKISTAN : Dernier espoir judiciaire pour Asia Bibi

    Aujourd’hui, lundi 8 octobre, la Cour suprême du Pakistan a examiné l’ultime recours judiciaire déposé par Asia Bibi, première femme condamnée à mort au titre de la loi anti-blasphème et emprisonnée depuis 9 ans.

    La Cour suprême du Pakistan a examiné aujourd’hui, lundi 8 octobre, l’ultime recours judiciaire déposé par Asia Bibi, première femme condamnée à mort au titre de la loi anti-blasphème et emprisonnée depuis 9 ans. Elle a indiqué « réserver [sa] décision pour le moment », sans préciser quand celle-ci sera rendue publique.

    Un sujet extrêmement sensible

    Accusée d’avoir « insulté » le prophète Mahomet lors d’une altercation avec des femmes musulmanes de son village qui avaient refusé de boire de l’eau dans un verre que venait d’utiliser Asia Bibi, celle-ci, chrétienne, avait été condamnée à la peine capitale le 11 novembre 2010, sur le fondement de l’article 295-C du code pénal. Cet article, controversé, punit de la peine de mort toute offense faite à MahometCette sentence avait été confirmée par la Cour d’appel de Lahore en octobre 2014.

    Dans ce dossier particulièrement sensible, les audiences ont fait l’objet de renvois à de nombreuses reprises – les magistrats subissant des intimidations de la part des islamistes. En octobre 2016, une précédente audience devant la plus haute instance judiciaire du Pakistan avait été annulée, suite au désistement inattendu de l’un des juges.

    Si la Haute Cour devait confirmer la sentence, seule une grâce présidentielle pourrait sauver Asia Bibi. Le nouveau Premier ministre pakistanais, Imran Khan a déclaré durant la dernière campagne électorale qu’il soutenait la législation en vigueur.

    Dans un pays où l’islam est religion d’Etat, le blasphème constitue un sujet extrêmement sensible et cette affaire, particulièrement médiatisée, divise l’opinion publique. Ainsi, les islamistes exigent l’exécution d’Asia Bibi alors que les défenseurs des droits de l’homme dénoncent une législation souvent instrumentalisée pour régler des conflits personnels. De simples allégations se terminent régulièrement par des lynchages et les chrétiens, minorité persécutée, sont fréquemment visés. Ainsi, selon la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Pakistan, 964 personnes ont été condamnées pour blasphème entre 1986 et 2009. Parmi eux, on compte 479 musulmans, 119 chrétiens, 340 ahmadis, 14 hindous et dix appartenant à d’autres religions.

    Un discret soutien moral, financier et spirituel

    « Il est positif de savoir qu’après tant d’attente, Asia Bibi pourra avoir une audience, a déclaré à Fides le pères James Channan, directeur du Peace Center de Lahore, engagé dans le dialogue entre chrétiens et musulmans. De nombreuses personnes prient pour sa libération, au Pakistan et de par le monde [et] nous espérons fermement que, grâce à la prière incessante, elle pourra être relâchée. »

    L’Eglise catholique au Pakistan avait appelé à adopter une certaine discrétion sur cette affaire, afin de ne pas compromettre l’éventuelle libération d’Asia Bibi et de ne pas mettre en danger ses proches. Le 2 mars 2011, Shahbaz Bhatti, ministre catholique des Minorités religieuses, avait été tué pour avoir apporté un soutien à Asia Bibi et avoir remis en cause les lois anti-blasphème.

    Depuis lors, l’AED apportait un discret soutien moral, spirituel et financier à Asia Bibi et à sa famille. Ainsi, c’est à l’initiative de l’AED qu’en février dernier le pape François avait reçu la famille d’Asia Bibi ; il n’avait alors pas hésité à qualifier celle-ci de « martyr ».

  • Nigeria : les responsables chrétiens sonnent l'alarme à propos des violences qui frappent les femmes, les enfants et les personnes âgées

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    De l'agence Fides :

    AFRIQUE/NIGERIA - Alarme des responsables chrétiens à l’égard de la violence frappant en majorité femmes, enfants et personnes âgées

    jeudi, 4 octobre 2018

    Jos (Agence Fides) – Quelques 6.000 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, provenant de familles d’agriculteurs chrétiens ont été brutalement mutilées et tuées dans le cadre d’incursions nocturnes perpétrées par des éleveurs armés d’ethnie Foulani à compter de janvier de cette année (voir Fides 19/09/2018) : tel est le cri d’alarme lancé par les responsables chrétiens au Nigeria. « Ce qui arrive actuellement dans l’Etat du Plateau et dans d’autres Etats nigérians doit être bloqué immédiatement » affirme l’avertissement lancé par l’Association chrétienne du Nigeria dans l’Etat du Plateau. Dans une note parvenue à Fides, les responsables exhortent le gouvernement nigérian « à bloquer cet épanchement de sang insensé et cruel et à éviter l’état de complète anarchie dans lequel les personnes sont contraintes à se défendre par elles-mêmes ».

    « Nous sommes particulièrement préoccupés suite à la diffusion de l’insécurité dans le pays, alimentée quotidiennement au sein de nos communautés par des agressions et des homicides perpétrés par des éleveurs, des bandits et des terroristes armés malgré les investissements importants réalisés au sein des agences pour la sécurité » affirme l’appel. Il se réfère en cela aux violentes attaques enregistrées dans le cadre des incursions accomplies par des éleveurs d’ethnie Foulani contre des agriculteurs du cru dans les environs de la ville de Jos à la fin du mois de juin, sachant que la majorité de ces agriculteurs étaient chrétiens.

    Bien que nombre soient ceux qui qualifient les homicides de conflit pour les propriétés foncières entre différents groupes et « d’affrontements entre éleveurs et agriculteurs », les responsables relèvent également l’augmentation de la valeur du facteur religieux, dans la mesure où « les communautés de chrétiens sont continuellement attaquées ».

    Selon l’ONG Intersociety, 2.000 agriculteurs chrétiens auraient été tués en 2018 au Nigeria tant par des éleveurs Foulanis que par les radicaux islamistes de Boko Haram. (AP) (Agence Fides 04/10/2018)

  • Du berceau à la tombe : les chrétiens persécutés à chaque étape de leur vie

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    Du site de Portes Ouvertes :

    Persécutés à chaque étape de leur vie : du berceau à la tombe

    Éclairage sur les différentes manières dont la persécution quotidienne est expérimentée tout au long de la vie des chrétiens persécutés. Du berceau à la tombe et même après…

    215 millions de chrétiens restent aujourd’hui encore fortement persécutés dans le monde. Cette persécution ne s’exprime pas toujours sous une forme sanglante : la violence peut s’opérer de manière plus subtile, plus prégnante, à chaque étape de la vie.

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    Naissance et enfance : quand les chrétiens ne naissent ni ne grandissent libres et égaux en droit

    Quand votre religion est inscrite sur vos papiers d’identité dès la naissance

    Dans beaucoup de pays de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens, l’affiliation religieuse est inscrite sur les papiers d’identité dès la naissance - et restera presque impossible à changer tout au long de sa vie. C’est le cas en Égypte. La mention d’une religion minoritaire sur les documents officiels amène souvent des complications voire une forme de persécution administrative. Certains pays vont jusqu’à remettre en cause la citoyenneté des chrétiens : aux Maldives, tout citoyen est officiellement musulman, s’il se convertit à une autre religion, il perd sa citoyenneté et devient apatride. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme déclare que «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits» et que chaque individu a le droit «de changer de religion ou de conviction». Ces droits restent un rêve encore éloigné pour de nombreux chrétiens.

    Quand l’école est un lieu de discrimination avant d’être un lieu d’apprentissage

    L’école, dans beaucoup de pays, n’est pas seulement le lieu de l’apprentissage des savoirs, mais aussi celui de l’apprentissage de la persécution. Loin d’être un environnement laïc, l’école n’assure hélas pas partout la garantie des droits à la liberté religieuse des élèves. Dans certains pays, les programmes scolaires obligatoires n’enseignent qu’une religion.

    Exemple au Myanmar : les écoles publiques Na Ta La[1] enseignent le bouddhisme aux élèves, parfois forcés à participer aux prières et cérémonies. Souvent les enfants chrétiens font l’objet de moqueries de leurs camarades et de discriminations de la part des enseignants.

    Exemple en Égypte : une chrétienne copte égyptienne se souvient : «Les parents disent aux autres enfants que nous sommes impurs. Nous sommes condamnés à rester au fond de la classe. Les maîtres d’école ne daignent même pas nous interroger». Un enfant copte, tourmenté par le rejet dont il était l’objet, a même essayé de s’enlever son tatouage de croix (traditionnellement les coptes ont une petite croix tatouée sur le poignet) avec un couteau.

    À l’adolescence, l’impossible ascension sociale et l’angoisse du kidnapping

    La discrimination se poursuit bien souvent à l’université, bloquant l’accès des chrétiens aux hautes fonctions publiques, à moins qu’ils ne cachent leur foi (ce que rapportent des chrétiens de Turquie ou du Kazakhstan). Cette pratique s’inscrit dans une logique de paupérisation des minorités religieuses, en obligeant notamment les étudiants à redoubler pour payer plusieurs fois les frais d’inscription. C’est le cas d’une jeune étudiante au Bhoutan, forcée à redoubler malgré ses bonnes performances scolaires, car elle était ouvertement chrétienne.

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  • 45% de chrétiens, 34% d’athées et 10% de musulmans en Province de Liège

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    Un sondage réalisé par Butterfly Research à l'initiative de RCF Liège sur la situation politique dans la province donne des résultats fort instructifs dont ceux qui concernent les appartenances religieuses : 

    45% de chrétiens, 34% d’athées et 10% de musulmans en Province de Liège.

    Remarque: d’un point de vue méthodologique, il convient de relever que la question « quelle est votre religion actuelle » était précédée de la question « quelle est la religion de vos parents ». 62% ont des parents catholiques et le fait de poser cette première question semble créer un biais dans la réponse à la seconde question sur la religion actuelle, pour laquelle 38% se déclarent alors eux-mêmes catholiques et beaucoup d’autres athées ou agnostiques. En effet, dans une enquête d’audience RCF réalisée en 2017 auprès de 1.500 liégeois, la question sur la religion des parents n’a pas été posée et 48% ont alors répondu qu’ils étaient catholiques. Une enquête réalisée début 2017 par ORELA-ULB-LeSOIR donnait 63% de catholiques. Bref, prudence dans l’interprétation de ces données.

    (cliquer sur les tableaux ci-dessous pour les agrandir)

    RCF-BFR-Sondage-ProvinceLiege-MixSpi-1024x576.jpg

    Grande dispersion des spiritualités dans l’ensemble des grands partis. En nombre d’électeurs, le vote catholique bénéficie d’abord au PS même si 78% de l’électorat CdH est catholique tandis que le vote musulman se réparti 40% PS, 40% indécis et 20% Islam.

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    L’électorat de la Province de Liège est 55% à gauche, 22% au centre et 23% à droite. L’électorat du PS s’estime plus à gauche que celui du PTB.

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  • Le Dalaï Lama et les agressions sexuelles dans la communauté bouddhiste

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    Lu sur "Ouest France" :

    Bouddhisme. Le Dalaï Lama « avait connaissance » d’agressions sexuelles

    Des enseignants bouddhistes auraient agressé sexuellement dans les années 1990 des élèves. Le chef spirituel tibétain, le Dalaï Lama a affirmé qu’il était au courant.

    Le Dalaï Lama a affirmé samedi à la télévision publique néerlandaise avoir eu connaissance depuis les années 1990 d’agressions sexuelles présumées commises par des enseignants bouddhistes.

    Le chef spirituel tibétain effectuait une visite de quatre jours aux Pays-Bas où il a rencontré vendredi des victimes d’agressions sexuelles présumées commises par des enseignants bouddhistes. Il répondait ainsi à l’appel de douze d’entre elles qui avaient lancé une pétition afin qu’une réunion soit organisée.

    « Je savais déjà ces choses-là »

    Les auteurs de la pétition lancée lundi souhaitaient rencontrer le Dalaï Lama, en pleine tournée européenne, afin de lui faire part de leurs expériences. « Je savais déjà ces choses là, rien de nouveau », a déclaré le Dalaï Lama samedi soir auprès de la télévision publique néerlandaise NOS.

    Lors d’une conférence de leaders bouddhistes occidentaux en 1993 à Dharamsala, un village dans le nord de l’Inde, « quelqu’un a mentionné un problème d’allégations sexuelles », a-t-il indiqué dans une interview en anglais.

    « Nous avons trouvé refuge dans le bouddhisme avec un esprit et un cœur ouverts, jusqu’à ce que nous soyons violés en son nom », ont dénoncé les victimes dans leur pétition, qui a reçu un millier de signatures.

    « Un tel comportement est intolérable »

    Les personnes qui commettent des agressions sexuelles ne se soucient pas de l’enseignement du Bouddha, a poursuivi le leader spirituel, ajoutant que les coupables présumés devraient avoir « honte ».

    Le Dalaï Lama, 83 ans, a toujours dénoncé un tel comportement irresponsable et contraire à l’éthique, a écrit aux victimes Tseten Samdup Chhoekyapa, membre officiel du bureau du chef spirituel. « Il a recommandé d’avertir les enseignants qu’un tel comportement est intolérable et doit cesser », a-t-il expliqué dans sa lettre en amont de la réunion de vendredi.

    Une nouvelle rencontre est prévue en novembre entre tous les leaders spirituels tibétains à Dharamsala, où « ils devraient parler » des allégations d’agressions sexuelles, a suggéré le Dalaï Lama. « Les leaders religieux devraient être plus attentifs » à cette problématique, a-t-il conclu.

  • Népal, Indonésie : montée de l'intolérance religieuse

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    Sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

  • Benoît XVI : quelques grains de sel dans le dialogue judéo-chrétien

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    B XVI et les juifs d222709a-039e-11df-a2cf-ac9375520f0e.jpgNous avons fait écho ici : Quand Benoît XVI suscite la polémique sur la question du dialogue judéo-catholique à la controverse suscitée par la publication récente dans la revue « communio » d’un texte du pape émérite Benoît XVI. Plusieurs rabbins germanophones et théologiens chrétiens l’ont en effet âprement critiqué.

    Première question : la nouvelle alliance se substitue-t-elle à l’ancienne ?  Evoquant l’abandon de la théorie catholique dite de la « substitution », Joseph Ratzinger confirme qu’à son sens aussi Israël n’a pas été remplacé par l’Eglise et que l’alliance ancienne n’a jamais été révoquée mais il ajoute que cette déclaration (qui date de Vatican II)  est trop «  imprécise ».

    Les dons de Dieu sont irrévocables mais depuis Adam nous savons qu’il arrive à l’homme de rompre les contrats. Si l’on disculpe le peuple élu de toute responsabilité dans le drame de la passion et de la croix,  l’alliance première ne serait pas dissoute, Jésus ayant dit lui-même qu’il était venu non pour l’abolir mais pour l’accomplir. Reste que la synagogue  est demeurée aveugle  à cet accomplissement universel et définitif en Jésus-Christ. Pourquoi l’Eglise  devrait-elle nécessairement taire au peuple juif cette bonne nouvelle destinée à tous les hommes sans exception ? Cette question devrait faire l’objet d’un examen plus « approfondi »

    Deuxième question : la fondation contemporaine  de l’Etat d’Israël se justifie-t-elle par un droit divin inscrit dans la Parole délivrée par l’Ecriture sainte comme le donne à croire un certain rabbinat? A ce compte, il faut alors réfléchir aussi au sens de l’exil de Babylone, de la destruction irrémédiable du Temple au 1er siècle de notre ère, de la diaspora et de la dispersion multiséculaire des Juifs symbolisée par le personnage d’Ahasvérus (le Juif errant). Pour Benoît XVI, la fondation d’Israël est une conséquence de la Shoah, un événement purement politique : elle n’a aucune signification théologique et ne fait pas partie de l’histoire de la rédemption.  

    Dans l’un et l’autre cas, Benoît XVI est dans la continuité de sa pensée. Dans un de ses premiers entretiens avec Peter Seewald, publié en 1997 ( "Le sel de la terre" chez Flammarion/Cerf, pp. 238  et sq), ces deux questions sont déjà clairement abordées, sinon résolues :

    A propos de l’Ecriture Sainte d’Israël :

    « […] Grâce à l’existence de l’Ancien Testament, qui fait partie de la Bible chrétienne, il y a toujours eu une profonde parenté intérieure entre christianisme et judaïsme. Mais précisément ce bien commun lui-même était une cause de discorde : les juifs avaient pour ainsi dire le sentiment que nous leur avions volé la Bible  –et que nous ne la vivions pas. Ils en étaient, pensaient-ils, les véritables propriétaires. Inversement, la chrétienté avait le sentiment que les juifs faisaient une lecture erronée de l’Ancien Testament, qu’on ne pouvait lire avec justesse que dans une perspective ouverte sur le Christ. Les juifs l’ont pour ainsi dire enfermé en eux et lui ont ôté sa direction intérieure. Ainsi, la possession chrétienne de l’Ancien Testament a poussé les chrétiens contre les juifs, jusqu’à leur dire : vous avez certes cette Bible, mais vous ne l’utilisez pas comme il le faut, vous devez encore faire cet autre pas.

    D’autre part, il y a toujours eu dans le christianisme, depuis le IIe siècle, des mouvements qui voulaient rejeter l’Ancien Testament ou du moins en réduire l’importance. Même si cela n’est jamais devenu la doctrine officielle de l’Eglise, une certaine sous-estimation de l’Ancien Testament était largement répandue dans la chrétienté. Naturellement, si on ne lit que les prescriptions légales ou les histoires cruelles au pied de la lettre, on peut finir par penser "comment cela pourrait-il être notre Bible ? " et de là vient aussi un anti-judaïsme chrétien. Quand, dans les temps modernes, les chrétiens ont abandonné l’interprétation allégorique grâce à laquelle leurs pères avaient « christianisé » l’Ancien Testament, ils ont pris une nouvelle distance avec ce livre : il faut réapprendre à le lire. 

    Nous devons vivre de nouveau notre appartenance commune en l’histoire d’Abraham, où s’inscrivent en même temps notre séparation et notre parenté, en respectant le fait que les juifs ne lisent pas l’Ancien Testament  les yeux fixés sur le Christ, mais sur cet inconnu qui va encore venir. Leur foi ne va donc pas dans la même direction que nous. Et nous espérons, inversement, que les juifs pourront comprendre que, même si nous lisons l’Ancien Testament à une autre lumière, nous essayons de partager ensemble la foi d’Abraham et ainsi de pouvoir vivre intérieurement tournés les uns vers les autres » car « c’est comme juif fidèle à la Loi que Jésus a dépassé le judaïsme et a voulu réinterpréter tout l’héritage , en l’incluant dans une nouvelle fidélité, encore plus grande  (…) ».

    A propos de l’Etat d’Israël :

    « Terre promise, terre due ? » Ratzinger n’évoque jamais aucun argument biblique ou d’ordre religieux pour justifier la décision du Vatican de reconnaître cet Etat :

    « La fondation de l’Etat d’Israël après la Seconde Guerre mondiale correspondait à un décret des Nations-Unies ; on reconnaissait au peuple juif le droit d’avoir son propre Etat, un pays à soi. Mais, selon le droit des peuples, le tracé des frontières demeurait contesté ; comme on le sait les réfugiés arabes ont quitté en grand nombre le nouvel Etat et doivent vivre pour ainsi dire entre plusieurs Etats, dans une situation extrêmement problématique et très mal définie.

    Dans ces cas-là, le Vatican attend toujours que se forment des relations juridiquement claires. Ainsi a-t-il aussi attendu pour les anciennes frontières orientales  de l’Allemagne et il n’y a établi de nouveaux diocèses qu’au moment où la politique orientale de Brands a réglé les questions litigieuses entre la Pologne et l’Allemagne ; avec la République démocratique allemande, on sait qu’il n’y eut jamais de relations diplomatiques.

    En Israël, le problème de Jérusalem s’est encore ajouté au reste : il semblait douloureux que la Ville Sainte  de trois religions put devenir la capitale d’un seul Etat, religieusement marqué. Ici aussi, il fallait attendre des éclaircissements. Finalement, un accord précis sur la situation juridique des chrétiens et des institutions chrétiennes dans le nouvel Etat a paru souhaitable. »

    JPSC

  • Belgique : le déclin de la pratique religieuse catholique s'accentue

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    Lu dans l'édition de ce jour de La Dernière Heure, p. 5 :

    La religion catholique séduit de moins en moins

    La religion catholique est de moins en moins pratiquée en Belgique. Même si elle reste officiellement la première religion pratiquée en Belgique – près de 50 % de la population belge se définit comme catholique, selon le dernier rapport de l’Orela (Observatoire des religions et de la laïcité) –, la pratique religieuse catholique est en fort déclin depuis plusieurs années. Selon l’observatoire, moins de cinq pour cent de la population se rend à la messe tous les dimanches et ce pourcentage tombe sous la barre des 3,5 % à Bruxelles. La proportion d’enfants baptisés est également beaucoup plus basse que le nombre de personnes se déclarant catholiques (un nouveau-né sur quatre baptisé en 2007) et un mariage civil sur deux environ est suivi d’un mariage religieux catholique. … L’Observatoire constate ainsi un plus grand dynamisme religieux dans la population musulmane que dans la population catholique “bien que les rites du catholicisme et de l’islam ne peuvent être comparés et que les deux religions évoluent en Belgique dans des contextes très différents”. … L’ORELA constate par ailleurs une expansion d’autres cultes telles que le christianisme orthodoxe, les Églises orientales et des courants religieux orientaux, et plus particulièrement du bouddhisme et de l’hindouïsme.

  • L'oecuménisme à haut risque du pape François

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    De Sandro Magister en traduction sur diakonos.be :

    Frères ennemis. L’œcuménisme à haut risque du Pape François. Avec un post-scriptum

    Sur le terrain œcuménique aussi, le Pape François emprunte de nouveaux chemins

    Aucun pape avant lui n’aurait nommé un protestant directeur de « L’Osservatore Romano ».  Mais lui, il l’a fait, en nommant directeur de l’édition argentine du journal officiel du Saint-Siège le presbytérien Marcelo Figueroa, son ami de longue date.

    Aucun pape n’avait jamais pu organiser une rencontre avec le patriarche orthodoxe de Moscou. Mais lui y est parvenu, en lui donnant rendez-vous à l’aéroport de La Havane.

    En ce qui concerne le dialogue avec les non-catholiques, Jorge Mario Bergoglio ne néglige vraiment personne. Il accueille avec le sourire même les interlocuteurs les plus difficiles comme ces courants évangéliques et pentecôtistes qui font des ravages dans les rangs des catholiques chez lui en Amérique latine.

    Son ami Figueroa, de souche calviniste, vient de signer dans le dernier numéro de « La Civiltà Cattolica » une attaque frontale contre la soi-disant « théologie de la prospérité » professée par un courant pentecôtiste né aux États-Unis et qui est en train de se répandre dans le Sud du continent selon lequel la pauvreté serait coupable alors que la vraie foi permet de vivre riche, en bonne santé et heureux.

    Pourtant, un leader de cette théologie, le pasteur texan Kenneth Copeland a été l’invité de marque du Pape au Vatican.  Et le Pape François déclaré à une occasion, au cours d’une conversation : «  Dieu est avec nous où que nous allions.  Pas parce que je suis catholique, ni parce que je suis luthérien, ni parce que je suis orthodoxe », car si tel était le cas, a-t-il ajouté, nous serions dans un « asile théologique ».

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  • Plus de chrétiens en Afrique qu’en Amérique latine

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    L’Afrique est désormais plus chrétienne que l’Amérique latine. Lu sur le site « riposte catholique" :

    Pour la première fois, le nombre de chrétiens africains dépasse celui des chrétiens latino-américains. Selon une étude du Centre pour l’étude du christianisme mondial (Center for the Study of Global Christianity) du Gordon-Conwell Theological Seminary de Boston (Massachusetts), le nombre de chrétiens s’établirait, aujourd’hui, à 631 millions en Afrique contre 601 millions en Amérique latine. En Afrique, on a enregistré une augmentation d’environ 50 millions de chrétiens sur une année, soit du fait des naissances dans des familles chrétiennes, soit du fait de conversions – notamment depuis l’islam.

    christians-2018.png

    Ref. Plus de chrétiens en Afrique qu’en Amérique latine

    JPSC

     

  • L'islam et l'histoire; le Coran incréé

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    D'Annie Laurent ("Petite feuille Verte" de juillet 2018) via Magistro.fr :

    L’islam et l’histoire

    L’islam et l’histoire : un rapport ambigu

    Fondements scripturaires et caractéristiques diverses

    Le Coran incréé

    "Le Coran, tel qu’il est parvenu au Prophète, par l’intermédiaire de Gabriel, en une révélation éclatante du divin dans le monde sensible, est la copie projetée d’un archétype consigné sur une “table gardée” dans l’empyrée céleste", enseigne Ghaleb Bencheikh, responsable de l’émission "Questions d’islam" sur France-Culture, dans son livre Le Coran (Eyrolles, 2010, p. 34).

    - Il [le Coran]existe auprès de Nous [Allah], sublime et sage, dans la Mère du Livre (43, 4).

    - Ceci est un Coran glorieux écrit sur une Table gardée (85, 21-22).

    Nasr Abou Zeid (1943-2010), universitaire égyptien, en a tiré cette conclusion, sans la partager (cf. article prochain) :

    "Puisque l’Essence divine est éternelle, Ses attributs et Ses actes doivent l’être aussi. Etant la Parole de Dieu, le Coran est un attribut divin et, par conséquent, il doit être, comme Dieu, intemporel. Quiconque prétendrait que le Coran est créé, c’est-à-dire qu’il n’a pas existé de toute éternité, qu’il est apparu dans le monde à un certain moment du temps, contredirait le dogme et mériterait d’être traité d’infidèle" (Critique du discours religieux, Sindbad, 1999, p. 36).

    Ainsi, le Coran préexiste à l’histoire. "Selon cette logique, il se situerait à l’extérieur du temps. Il n’est donc pas influencé par les variations de celui-ci" (Razika Adnani, Islam : quel problème ? Les défis de la réforme, Upblisher, 2017, p. 36).

    De cette doctrine découle la théorie du Coran "incréé", qui s’est imposée comme dogme au IXème siècle (cf. A. Laurent, L’islampour tous ceux qui veulent en parler, Artège, 2017, p. 24-25).

    L’islam est donc la religion qui convient à la nature humaine, telle qu’elle a d’ailleurs été acceptée avant la création du monde par les futurs fils d’Adam (7, 172) et par les futurs prophètes (3, 81-82), épisodes certifiant le "pacte primordial" ou "prééternel" (mîthâq). Cette "évidence" justifie "l’incompréhension [que l’islam] ne s’impose pas universellement" (Dominique et Marie-Thérèse Urvoy, Enquête sur le miracle coranique, Cerf, 2018, p. 193).

    Une histoire à rebours

    Il ressort de la conception islamique que l’histoire ne se déroule pas selon un ordre ou une progression, comme c’est le cas de la Bible, mais selon un mode répétitif. Périodiquement, les hommes se sont détournés du monothéisme initial, associant au Dieu Un des divinités et des idoles.

    Ô vous les hommes ! Servez votre Seigneur qui vous a créés, vous et ceux qui ont vécuavant vous. […] N’attribuez pas à Dieu de rivaux, alors que vous savez [cela]

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