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Religions - Page 67

  • Alors que leurs églises sont saccagées, les croyants massacrés, les reliques pillées, il ne faut pas que les chrétiens d'Orient soient oubliés

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    De Kevin Bossuet sur le site de Valeurs Actuelles :

    Églises saccagées, croyants massacrés, reliques pillées… Plaidoyer pour que les chrétiens d'Orient ne soient pas oubliés

    Alors que les chrétiens du monde entier viennent de fêter Noël, le professeur d'histoire Kevin Bossuet appelle à ne pas oublier les chrétiens d'Orient, victimes d'exactions depuis trop longtemps.

    De Rome à Rio de Janeiro en passant par Varsovie ou encore Jérusalem, les chrétiens du monde entier ont célébré, ce 25 décembre, Noël dans la joie, le partage et l’ouverture aux autres. A Bethléem, en Cisjordanie, des centaines de fidèles, en provenance des quatre coins de la planète, se sont par exemple massés autour de la basilique de la Nativité afin de fêter ce jour si particulier pour eux. Pour beaucoup de pèlerins venus fêter la naissance de Jésus à l’endroit même où, d’après la tradition chrétienne, il est né, ce moment fort et unique restera assurément à jamais gravé au plus profond de leur foi, au plus profond de leur cœur. Bon nombre d’entre eux, venus d’Occident, ont d’ailleurs profité de leur déplacement dans ce lieu si symbolique pour accompagner dans la prière toutes ces communautés chrétiennes d’Orient qui continuent, dans l’indifférence quasi-générale, à être persécutées et qui n’ont donc pas pu célébrer Noël dans de bonnes conditions.

    À Erbine, il ne reste plus que 5 chrétiens, sur les 3000 que comptait la ville avant la guerre

    En effet, par exemple, dans la ville syrienne d’Erbine, reconquise il y a quelques mois par le régime de Bachar el-Assad, c’est avec une certaine désolation et dans une ambiance quasi-apocalyptique que les quelques chrétiens encore présents sur place ont passé Noël. Alors qu’avant la guerre la ville comptait environ 3000 chrétiens, ils ne sont plus aujourd’hui que cinq. Les maisons ont été démolies, l’église a été saccagée, la plupart des icônes ont été détruites et les croix ont été brisées. C’est bien une atmosphère complètement chaotique qui surplombe encore aujourd’hui cette partie du territoire syrien. A Ankawa, en Irak, c’est le désespoir qui a plané au-dessus de la tête de ces dizaines de réfugiés chrétiens qui ont passé la fête de la Nativité loin de leur maison. Complètement délaissés par le gouvernement irakien et terrifiés par un avenir qu’ils jugent incertain, c’est dans l’angoisse et la détresse qu’ils ont essayé de retrouver une certaine vigueur morale, guidés par leur foi qui les rend toujours plus forts, qui les rend toujours plus solidaires. Tous n’ont finalement qu’un seul désir : revenir dans leur ville ou leur village, reconstruire leur maison et leur église, et vivre de nouveau en paix.

    Il est vrai que le futur s’annonce bien incertain pour tous ces chrétiens qui sont, depuis plusieurs années, contraints de fuir leurs terres pour rejoindre un Occident au sein duquel ils ne trouvent souvent pas leur place ou pour se réfugier dans des régions limitrophes où ils vivent, la plupart du temps, dans une extrême précarité. Alors qu’au début du XXe siècle, au Moyen-Orient, un habitant sur quatre était de confession chrétienne, les chrétiens représentent aujourd’hui environ 3 à 4 % de la population totale. Cette hémorragie démographique est d’autant plus inquiétante qu’elle est devenue complètement endémique. En Irak, par exemple, on estime, au cours des trois dernières décennies, à environ 80 % le nombre de chrétiens qui ont dû quitter le pays. Alors qu’ils étaient 1.2 million dans les années 80, ils ne sont plus aujourd’hui que 300 000 environ.

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  • Évangelisation des musulmans et dialogue interreligieux sont-ils compatibles ?

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    CONGRÈS MISSION

    Évangelisation des musulmans et dialogue interreligieux sont-ils compatibles ?

    Le Congrès Mission s’efforce de réfléchir chaque année à la manière authentiquement chrétienne d’être témoin auprès des croyants d’autres religions et en particulier des musulmans qui représentent une part importante des habitants de notre pays.

    Avec Malik BEZOUH, spécialiste de l’islam 
    Rémi BRAGUE, philosophe 
    Abbé Fabrice LOISEAU, fondateur de la Société des missionnaires de la miséricorde divine 
    Samuel PRUVOT, de Famille Chrétienne 
    Elsody Arhella, adjointe au maire à Drancy

  • Le traité signé entre le Vatican et la Chine n'empêche pas un regain de persécutions antichrétiennes en Chine

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    Lu sur la Libre de ce jour, p. 21 : 

    Chine : Le parti communiste entend contenir le potentiel subversif des religions 

    Une centaine de chrétiens, dont Wang Yi, un pasteur connu pour son attitude critique à l’égard du régime communiste, ainsi que son épouse, Jiang Rong, ont été arrêtés la semaine dernière à Chengdu, une capitale provinciale dans le sud-ouest de la Chine. C’est la dernière en date, et sans doute la plus spectaculaire, des opérations de répression menées par les autorités chinoises contre les communautés chrétiennes. Cette nouvelle vague de persécutions est étonnante. Non pas parce qu’elle contredit dans les faits la tolérance religieuse garantie en théorie par la Constitution chinoise (on y était habitué), mais parce qu’elle vise indifféremment les catholiques et les protestants. Le bras de fer engagé est donc étranger au problème posé depuis toujours par l’Église catholique de Chine : les liens qu’une partie du clergé a conservés avec le Vatican, puissance “impérialiste” que la propagande communiste associe à l’agression coloniale de jadis. Pékin en tire argument pour s’opposer à la nomination des évêques chinois par le Pape, dont c’est pourtant la prérogative. À l’instar des catholiques, les protestants chinois pratiquent souvent leur foi dans le secret de résidences privées.

    Voir également : Accroissement de la persécution des catholiques chinois

  • De nombreux pédophiles ont sévi chez les Témoins de Jéhovah

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    Lu dans Le Soir de ce jour, p. 7 : 

    Comment les Témoins de Jéhovah taisent les abus sexuels sur mineurs 

    Des Témoins de Jéhovah ont été abusés sexuellement par des membres de la congrégation lorsqu’ils étaient enfants. Leurs témoignages ont été recueillis par le Centre d’information et d’analyse sur les organisations sectaires nuisibles. Qui demande une enquête aux autorités parlementaires. … Pour comprendre, il faut sortir de Belgique et collecter les nombreuses affaires en cours dans d’autres pays. Il y a un an, fin 2017, la Commission royale australienne qui a travaillé cinq ans sur les réponses institutionnelles aux crimes pédophiles révélait l’ampleur de l’horreur des abus pédophiles, notamment au sein de l’Eglise catholique, mais aussi de l’organisation des Témoins de Jéhovah. 1.006 auteurs supposés d’abus sexuels sur mineurs ont ainsi été identifiés depuis les années 1950 au sein du mouvement. Aucun signalement aux autorités publiques n’avait été enre gistré. … « Les témoignages que nous avons recueillis ici en Belgique – dont nous préférons ne pas donner le nombre – corroborent tous ces points, assure Kerstine Vanderput. Or, il n’y a en Belgique aucune association d’anciens Témoins de Jéhovah, comme aux Pays-Bas par exemple. Aucun lieu n’est réellement adapté pour recueillir la parole de ces victimes, pour qui se tourner vers les autorités est très compliqué. Il est donc fort probable que nous n’ayons que soulevé le bord de la carpette. »

  • La mort d'un grand philosophe méconnu

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    De Denis Sureau sur son blog d'information "Chrétiens dans la Cité" :

    Mort du philosophe Robert Spaemann

    Robert Spaemann est mort le 10 décembre 2018 à l'âge de 91 ans. Insuffisamment connu en France malgré le travail de traduction persévérant de Stéphane Robilliard, il était le plus important philosophe catholique allemand contemporain. Né à Berlin en 1927, il a enseigné à Munich, Heidelberg et Strasbourg. Sa philosophie morale, s’appuyant sur Aristote et saint Thomas, se veut une tentative pour dépasser, par une discussion rationnelle, les difficultés des conceptions morales modernes (kantisme, utilitarisme, conséquentialisme, éthique de la discussion…). A la morale du devoir, il préfère la morale qui considère que le (vrai) bonheur est le but de tout homme et qui est ouverte sur la transcendance : sans « théorie de l’absolu », tout s’effondre.

    Comme sa pensée est complexe, quoique sans complexes, on pourra lire avec profit en guise d’introduction Nul ne peut servir deux maîtres(Hora Decima, 152 p., 2010), petit livre d’entretiens avec Stephen de Petiville. Esprit indépendant venu de la gauche, Spaemann n’a cessé d’approfondir la relation entre la nature et la raison – mais une raison éclairée par la foi. Il est aussi un acteur engagé : contre le réarmement de l’armée allemande dans les années 50, contre le nucléaire dans les années 60, contre l’éducation libertaire dans les années 70, contre l’avortement et l’euthanasie depuis les années 80. Jean Paul II lui a ouvert les portes de l’Académie pontificale pour la vie. Joseph Ratzinger l’a rencontré tardivement, mais avec une admiration qui a suscité une véritable amitié. Au plan religieux, tous deux partagent un même attachement liturgique ainsi qu’une vision d’une Église vécue comme signe de contradiction face au relativisme dominant. « Le seul moyen de combattre le mal réside dans la conversion et le fait de devenir chrétien. » Et pour conquérir les cœurs, le christianisme doit apparaître comme vrai, comme bon (comme source de salut) et comme beau (comme source de joie). Les premières traductions françaises de ses livres ont été Bonheur et bienveillance (PUF 1997), une importante synthèse de sa réflexion éthique, et, plus accessible, dans la collection de poche « Champs », Notions fondamentales de morale (Flammarion, 1999), où il réfléchit sur l’éducation, la culture, la justice, les critères de l’action bonne, et répond aux questions habituelles : le bien et le mal sont-ils relatifs, doit-on toujours suivre sa conscience ? On notera la réfutation de la distinction pernicieuse entre éthique de conviction et éthique de responsabilité.

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  • L’état actuel des connaissances historiques concernant les origines de l'islam

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    Du blog de Hocine Kerzazi :

    L’islam à l’épreuve de ses origines

    Il n'est peut-être pas dans les prérequis du lecteur de verser dans l’étude historico-critique de l’apparition de l’islam bien qu’il puisse être, parfois malgré lui, témoin de contre-vérités proférées sur ce sujet. D’où l’intérêt de cet article qui s’attachera, en des termes simples, à poser des jalons notionnels au profit d’un large public en attente d’une pédagogie de vulgarisation.

    Depuis quelques dizaines d’années, une véritable révolution est en marche dans les milieux de la recherche islamologique[1]. Et pour cause, l’état actuel des connaissances historiques ébranle profondément l’historiographie musulmane des premiers temps de l’islam. Ces découvertes - qui s’affirment comme un enjeu majeur pour l’islam contemporain - sont accablantes pour la crédibilité du discours musulman et appellent une réflexion de fond sur ses prétentions à l’historicité

    Il n'est peut-être pas dans les prérequis du lecteur de verser dans l’étude historico-critique de l’apparition de l’islam bien qu’il puisse être, parfois malgré lui, témoin de contre-vérités proférées sur ce sujet. D’où l’intérêt de cet article qui s’attachera, en des termes simples, à poser des jalons notionnels au profit d’un large public en attente d’une pédagogie de vulgarisation : nous présenterons d’abord le récit des débuts de l’islam tel que l’historiographie musulmane le rapporte avant de le confronter à l’état actuel des connaissances historiques.

    INTRODUCTION

    L’histoire des premiers temps de l’islam, telle que rapportée par la tradition musulmane, s’inscrit dans un contexte instable et agité : trois des quatre premiers califes sont assassinés ; d’incessantes luttes intestines opposent à mort les plus intimes compagnons du Prophète ; des guerres civiles à répétition sur fond de conquête armée menée en terre non musulmane et d’autorité califale absolue exercée brutalement au sein de l’empire. Dans cette période tourmentée, le Coran, Parole de Dieu, aurait été conservé de façon miraculeuse[2] tout comme le récit fidèle des faits et gestes du Prophète (hadīṯ). Problème : toute cette histoire a été consignée plusieurs siècles après la tenue supposée de ces évènements.

    Pire, l’état actuel des connaissances historiques ébranle les fondements de cette version de l’historiographie musulmane. En effet, les recherches archéologiques et scripturaires sur La Mecque tendent à démontrer qu’elle serait une création tardive des Califes[3]. Les études sur les manuscrits anciens du Coran révèlent des activités manifestes de réécritures et de corrections du texte[4] et attestent de la circulation de versions concurrentes jusqu’au 8ème siècle[5]. L’examen des témoignages non-musulmans contemporains du Prophète et des premières conquêtes arabes dresse un portrait de Muḥammad tout à fait étranger à la biographie convenue qu’en donnent Sīra[6] et Sunna. Quant aux recherches philologiques, elles établissent des soubassements syro-araméens du Coran réfutant les prétentions musulmanes de la pureté[7] arabe originelle[8] de la langue coranique.

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  • La détérioration générale de la liberté religieuse dans le monde et le cas particulièrement inquiétant de l'Inde

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    De Sandro Magister en traduction sur diakonos.be :

    Rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde. La pire surprise vient d’Inde

    Dans le rapport de presque 900 pages sur la liberté religieuse dans le monde qui vient de sortir ces derniers jours, la fondation de droit pontificat Aide à l’Église en Détresse confirme une détérioration générale de la liberté religieuse.

    Par rapport au dernier rapport datant 2016, la situation a véritablement empiré dans pas moins de 17 des 38 États où l’on a constaté des persécutions ou des discriminations. Et on y retrouve certains des pays les plus peuplés du monde comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, Pakistan, Russie, Nigeria…  Avec pour résultat que presque deux tiers de la population mondiale, soit 61%, vit aujourd’hui dans un pays où la liberté de religion est menacée.

    Et de toutes les confessions, c’est la religion chrétienne qui est la plus touchée. Un chrétien sur sept vit aujourd’hui dans un pays classé « persécution ».

    Le rapport d’Aide à l’Église en Détresse donne une description précise de la situation de chaque pays en commençant par dresser un portrait du cadre juridique relatif à la liberté religieuse en vigueur au sein du pays en question et en poursuivant par une énumération des événements contraires à la liberté religieuse qui se sont produits ces deux dernières années.

    Les 21 pays classés « persécution » dans laquelle la liberté religieuse est la plus opprimée sont les suivants, par ordre alphabétique :

    Afghanistan, Arabie Saoudite, Bangladesh, Chine, Corée du Nord, Érythrée, Inde, Indonésie, Iraq, Libye, Myanmar, Niger, Nigéria, Pakistan, Palestine, Syrie, Somalie, Soudan, Turkménistan, Ouzbékistan, Yémen.

    Tandis que ces 17 autres pays sont classés « discrimination », c’est-à-dire qu’on y enregistre des atteintes à la liberté religieuse un cran en-dessous du précédent :

    Algérie, Azerbaïdjan, Bhoutan, Brunei, Égypte, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Laos, Maldives, Mauritanie, Qatar, Russie, Tadjikistan, Turquie, Ukraine, Vietnam.

    Dans les 38 États de ces deux listes, ceux dans lesquels Aide à l’Église en Détresse a constaté que les attaques contre la liberté religieuse avaient empiré ces deux dernières années sont :

    Brunei, Chine, Inde, Indonésie, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Libye, Maldives, Mauritanie, Myanmar, Niger, Pakistan, Somalie, Tadjikistan, Turquie, Yémen.

    Le rapport précise qu’il faudrait également ajouter à cette liste les cinq pays suivants dans lesquels le manque de liberté religieuse « est tellement grave qu’il ne peut empirer » :

    Afghanistan, Arabie Saoudite, Corée du Nord, Érythrée, Nigéria.

    Il n’y a que deux pays dans lequel le rapport note une « amélioration » relative par rapport à la situation précédente : l’Iraq et la Syrie. Même si ceux-ci figurent encore dans les pays classés « persécution ».

    En Iraq, en particulier, le retour des chrétiens à Mossoul et dans la pleine de Ninive de dizaines de milliers de chrétiens qui avaient fui les attaques de l’État Islamique est un signe positif. Beaucoup de leurs maisons ont justement été reconstruites par Aide à l’Église en Détresse.  Mais il est également arrivé qu’ils trouvent leurs propres maisons occupées par des étrangers munis de faux titres de propriété.

    Le problème – comme le fait remarquer le rapport c’est que toutes ces souffrances des communautés religieuses sont largement ignorées par les gouvernements et par les médias occidentaux dans lesquels « la liberté religieuse est en train de subir un glissement vers le bas dans le classement des droits humains, éclipsée par d’autres question comme le gender, la sexualité et la race ». Au Pakistan, l’affaire de la chrétienne Asia Bibi, qui vient d’échapper à la peine capitale après avoir passé neuf ans en prison mais dont la vie et celle de sa famille est toujours menacée, à l’instar de nombreux chrétiens de ce pays, menacés par des foules de fanatiques musulmans, s’est déroulé dans l’indifférence générale, dans l’attente d’un pays qui lui accorde l’asile.

    *

    S’il fallait relever les principaux éléments nouveaux parmi tous les pays examinés dans le rapport, le cas de la Chine est particulièrement frappant. Alors que le Vatican vient justement de signer un accord avec pays, on y constate une recrudescence de l’hostilité envers toutes les confessions et pas seulement la religion chrétienne catholique, une législation de plus en plus restrictive, la destruction de lieux de culte et « au moins cent mille musulmans emprisonnés à durée indéterminée dans des camps de rééducation bondés ».

    Mais la plus grande surprise que réserve le rapport d’Aide à l’Église en Détresse concerne le deuxième pays le plus peuplé au monde, l’Inde.

    Selon le pool international d’experts qui a rédigé le rapport de 2018, l’Inde est effectivement le pays où l’on enregistre la plus forte variation – en pire – par rapport à une situation antérieure déjà très négative.

    Dans la soi-disant « plus grande démocratie du monde », il n’y a pas de religion d’État. Mais depuis que le dernier recensement a relevé une baisse du nombre d’hindous,  l’hostilité envers les minorités musulmanes et chrétiennes s’est par réaction fortement accentuée, et ne nouvelles lois punissant la conversion à des religions autres que l’hindouisme sont entrées en vigueur dans un nombre croissant d’États de la fédération.

    L’arrivée au pouvoir en 2017 du Bharatiya Janata Party, un parti à tendance fortement nationalise qui associe l’identité indienne à la religion hindoue, a encouragé la diffusion des agressions contre les autres religions de la part des extrémistes hindous, bien souvent avec la complaisances des forces de sécurité.

    Selon Persecution Relief, un forum œcuménique qui étudie la persécution antichrétienne, 736 attaques, souvent mortelles, ont été enregistrées depuis 2017, ce qui représente une nette augmentation par rapport aux 348 de l’année précédente. Le prétexte souvent invoqué pour justifier ces agressions est la consommation de viande de boeuf, en violation, selon les extrémistes hindous, des lois qui protègent les vaches sacrées.

    Et tout cela dans l’indifférence du monde occidental qui continue à entretenir l’idée qu’hindouisme est synonyme de pacifisme.

  • Rien ne permet d'établir l’historicité du Bouddha

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    Du site EEChO.fr :

    David Drewes : La question de l’existence historique du Bouddha

    Introduction et traduction : Marion Duvauchel

    Aujourd’hui, toute la recherche comme aussi tous les adeptes du bouddhisme à la mode occidentale ont admis l’historicité du Bouddha. Tous relaient la légende d’un prince issu de la caste de Ksatriya et qui serait devenu ce fondateur d’une religion promise à l’avenir que l’on connaît (fort mal). Dans cet article, le chercheur américain du Minnesota, David Drewes, a ouvert l’enquête. Et il n’a rien trouvé. Depuis trois siècles, le formidable développement de cette religion est fondé sur un personnage dont rien n’apparaît attester l’existence historique : voilà qui mérite qu’on s’y arrête.*

    L’article de Drewes, The Idea of the Historical Buddha, a été publié au Journal of the International Association of Buddhist Studies, Volume 40 – 2017 1–25 doi: 10.2143 / JIABS.40.0.326900

    Il a été présenté au XVIIème congrès IABS en 2014 à Vienne.

    Texte PDF_en_anglais / PDF en français.

    Dans le domaine des études bouddhistes, l’idée de l’existence d’un Bouddha historique est l’une des plus communément admises, et elle est aussi l’une des plus confuses et des plus problématiques : on admet d’un côté, universellement, que le Bouddha a réellement existé ; mais de l’autre plus de deux siècles de recherche ont échoué à établir quoi que ce soit à ce sujet. Nous sommes en face d’un fait singulier et paradoxal : la figure historique fondatrice du bouddhisme n’a pu être liée à aucun fait historique, et rien ne semble attester son historicité, idée qui manque même de cohérence et, décidément, de fondement. Confrontés à cette embarrassante situation, les chercheurs n’ont pu que rarement éviter la tentation de présenter comme vraie une probabilité ou une proposition du type : « cela a dû avoir lieu ». Avec le temps, l’idée d’un être de chair et de sang s’est imposée, qu’on tient pour l’une des plus éminentes personnalités ayant vécu mais qui ne repose sur rien d’autre que de l’imagination. Je voudrais essayer ici d’apporter un peu de lumière sur ce problème en revisitant la recherche qui a introduit et soutenu l’idée du Bouddha historique. Bien des études sur la question et des plus sérieuses décrivent ce fait comme une découverte avérée et un fait accompli. Je voudrais suggérer que, si l’on y porte quelque attention, il apparaît qu’aucune découverte nouvelle n’a été faite et qu’à ce jour, rien ne permet l’historicité du Bouddha, qui n’a aucun fondement scientifique.

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  • Le droit à la liberté religieuse est encore largement bafoué dans au moins 38 pays

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    D'Arnaud Bevilacqua sur le site du journal La Croix :

    21 pays mis en cause pour des atteintes graves à la liberté religieuse

    La fondation internationale Aide à l’Église en détresse (AED) a publié, jeudi 22 novembre, son rapport bisannuel sur la liberté religieuse dans le monde, un droit encore largement bafoué dans au moins 38 pays.

    « Nous constatons une banalisation des atteintes à la liberté religieuse dans une indifférence quasi générale. » Le directeur de l’œuvre catholique internationale Aide à l’Église en Détresse (AED) Marc Fromager a livré cette sombre observation lors de la présentation, jeudi 22 novembre à l’Assemblée nationale, du rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde, préfacé par l’archevêque de Bangui (Centrafrique), le cardinal Dieudonné Nzapalainga.

    Des violations de la liberté religieuse dans 38 pays

    Cet état des lieux dans 196 pays intervient en 2018 pour le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée en décembre 1948 qui, dans l’article 18, garantit la liberté de religion. Or ce droit n’est pas respecté, selon le rapport rédigé par 21 journalistes et universitaires, dans au moins 38 pays. Des persécutions sont même attestées dans 21 d’entre eux, dont neuf dont la situation a tendance à s’aggraver, comme la Birmanie, la Chine, l’Inde ou encore le Pakistan où la chrétienne Asia Bibi, accusée de blasphème, a été récemment libérée, après huit ans de détention.

    Un pays sur cinq serait menacé par l’extrémisme radical, selon un rapport

    Ils apparaissent en rouge dans la carte du monde qui accompagne le rapport de l’AED présenté sous forme de fiche par pays avec des éléments sur la situation juridique et constitutionnelle, la description d’incidents récents et les perspectives pour la liberté religieuse. Ceux où des discriminations sont constatées apparaissent, eux, en orange, comme l’Algérie, l’Égypte ou la Turquie. La Russie et le Kirghizstan intègrent cette classification. Depuis le dernier rapport, la situation a évolué dans seulement deux pays : le Kenya et la Tanzanie. Ils ne figurent plus sur la « carte de l’intolérance religieuse ».

    « Ultranationalisme agressif » et « islam radical »

    D’après Marc Fromager, les atteintes à la liberté religieuse s’expliquent, d’un côté, par le développement de l’« ultranationalisme agressif » de certains États ou de mouvements plus ou moins soutenus par l’État, et d’un autre côté par la propagation de l’« islam radical » malgré l’affaiblissement de Daech.

    « Le recul militaire de l’État islamique n’a malheureusement pas permis une amélioration de la situation : le fondamentalisme constitue désormais une menace universelle, imminente et omniprésente, et certains acteurs étatiques organisent ou tolèrent des atteintes inadmissibles à la liberté religieuse », affirme le directeur de l’AED.

    Ce dernier a reconnu que la classification de certains pays a pu faire l’objet de débat comme pour l’Égypte, la Russie ou le Maroc. Dans ce dernier cas, Marc Fromager a expliqué que certaines initiatives « positives » récentes du roi Mohammed VI ont été prises en compte. Pour d’autres, notamment en Amérique latine, une inscription sur la carte de la « carte de l’intolérance religieuse » peut s’avérer « contre-productive » à l’instar de Cuba.

    Pour sensibiliser le grand public à la question des atteintes à la liberté religieuse, qui n’est « pas un concept mais que certains vivent dans leur chair », a souligné Marc Fromager, l’AED lance, jeudi 22 novembre à 17 h 30, une campagne d’illumination en rouge – la couleur du martyre, de lieux de culte parisiens : la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, la Grande synagogue, la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité et la Grande mosquée. En 2017, l’AED avait notamment illuminé le Colisée de Rome et le Christ Rédempteur de Rio.

    Et aussi

    En Chine, les symboles chrétiens remplacés par des portraits de Xi Jinping

    Alors qu’un rapprochement inédit entre le Saint-Siège et la Chine se met en place pour une double exposition commune au printemps 2018, à la Cité interdite et aux Musées du Vatican, Pékin interdit les symboles chrétiens dans la province de Jiangxi. Lire la suite 

  • RDC-Religion : Mgr Fridolin Ambongo investi archevêque de Kinshasa

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    Lu sur le site web de scoop RDC:

    Mgr-Ambongo3-1-930x530_c.jpg "Dans une annonce faite le jeudi 1ernovembre, le jour de la Toussaint et des morts selon la tradition de l’église catholique romaine, le cardinal et archevêque sortant de Kinshasa Laurent Monsengwo a cédé le bâton de commandement à son successeur nommé coadjuteur il y a de cela cinq mois par le pape François. A 58 ans, il succède donc à l’un de dignes fils de la RDC et d’Afrique Laurent Monsengwo, le seul prélat africain faisant partie de C9, le comité des neuf cardinaux que consulte le pape tous les trois mois pour gouverner l’Église catholique.

    Kinshasa étant un siège cardinalice, tout laisse à penser que Fridolin Ambongo sera élevé, lui aussi, au rang de cardinal. À ce poste, le futur chef des catholiques congolais mettra-t-il de l’eau dans son vin de messe ? Surtout quand on sait que l’homme tout étudiant qu’il fût, résistait déjà à l’injustice et antivaleurs sous la dictature mobutienne, pourtant son frère du terroir. Son passage à la Commission Justice et Paix de la CENCO, sa nomination comme évêque du diocèse de Bokungu-Ikela en remplacement d’un autre grand, feu Mgr Joseph Kumuondala, qu’il assumera par la suite son intérim comme administrateur apostolique à Mbandaka après la disparition de ce dernier, démontre à suffisance son ascension rapide due à ses valeurs non seulement religieuses, mais également intellectuelles et humaines, alors qu’il n’a que 13 ans d’épiscopat.

    Fils d’un saigneur d’arbre à caoutchouc dans une plantation d’hévéa dans le Sud-Ubangui, Mgr Fridolin Ambongo est un passionné des questions de justice, de droits et de dignité de la personne. En août 1988, il est ordonné prêtre à Kinshasa. Puis il part pour Rome, où il soutient une thèse de doctorat intitulée « La réhabilitation de l’humain, base du développement vrai au Zaïre ». L’opinion devra retenir également qu’en dehors de la Commission Justice et Paix de la CENCO, le dialogue de la Saint Sylvestre, Mgr Ambongo  a témoigné à la Haye en faveur de Jean-Pierre Bemba, car à l’époque le prélat travaillait dans la zone occupée militairement par le Mouvement de Libération du Congo (MLC).

    La cérémonie de son investiture est prévue le 25 novembre, à l’occasion de la fête du Christ-Roi.

    Ref. RDC-Religion : Mgr Fridolin Ambongo investi archevêque de Kinshasa

    Les qualités intellectuelles et humaines du nouvel archevêque de Kinshasa  ne font pas de doute.  Aura-t-il le sens naturel de l’autorité qui fit de Mgr Monsengwo un chef spirituel respecté à la tête de l’Eglise et aux yeux de toute la nation congolaise qui en a grand besoin ? L’avenir le dira.

    JPSC

  • La libération d'Asia Bibi ne mettra pas fin à la persécution des chrétiens au Pakistan

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    De Jean-Marc Four sur le site de France Inter :

    La libération d'Asia Bibi n'arrêtera pas la persécution des chrétiens au Pakistan

    C’est un événement qu’espéraient tous les militants des droits de l’homme : au Pakistan, la Cour suprême a donc acquitté Asia Bibi, une femme chrétienne injustement accusée de blasphème. Mais cette bonne nouvelle n’est qu'apparente car elle n'arrêtera pas la persécution des chrétiens. C'est "le monde à l'envers".

    La voici cette décision de la Cour Suprême Pakistanaise: 56 pages d’explication, le poids du courage politique.

    Les 3 juges de la Cour Suprême Pakistanaise (leurs noms sont là en haut de la première page), ont donc mis fin à 5 ans de procédure et 8 ans d’emprisonnement.  8 ans pour rien : Asia Bibi est relaxée de toutes les accusations. Elle sera libre dans quelques heures.

    L’affaire remonte à 2010

    Cette femme chrétienne alors âgée de 39 ans (elle en a 47 aujourd’hui) travaille aux champs avec trois musulmanes. Elle boit une gorgée d’eau dans un bol appartenant aux trois autres femmes. Ces dernières ne le supportent pas, elles lui demandent de se convertir à l’Islam. Asia Bibi refuse. Procès pour blasphème, menace de pendaison.

    L’affaire durait donc depuis 8 ans, dans un climat de forte pression politique orchestrée par les partis musulmans extrémistes.

    Décision des juges, qui citent Shakespeare, je lis page 55 : « Asia, ça veut dire pêché en arabe, quelle ironie : elle n’a pas pêché, ce sont les autres qui ont pêché contre elle ».  Les juges estiment que les accusations portées contre Asia Bibi sont confuses et contradictoires. La condamnation de première instance est cassée, l’accusée est libérée.

    Et bien sûr, il faut, avec tous les militants des droits de l’homme, s’en féliciter. Le problème c’est que ça ne va sans doute pas changer grand-chose à la situation générale au Pakistan.

    Une double fatwa contre Asia et contre les juges

    Cette femme va bien retrouver la liberté mais à quel prix !

    Dès l’annonce de la décision des juges, des manifestations de colère ont éclaté dans les grandes villes du Pakistan, Karachi, Lahore, Islamabad, à l’appel d’un parti extrémiste le TLP. Et il faut s’attendre à de sérieux mouvements de foule après-demain pour la grande prière du vendredi.

    Asia Bibi va devoir fuir avec son mari et ses deux filles, probablement à l’étranger : une condamnation à mort des religieux extrémistes pèse sur elle. Comme Salman Rushdie, elle vivra toute sa vie avec cette menace dans son dos.

    Et il en va de même pour les trois juges de la Cour Suprême. Même fatwa religieuse à leur encontre, même appel à les assassiner. Près de 300 policiers ont dû être déployés autour des bâtiments de la Cour ce matin.

    D’ailleurs, la décision des magistrats a en fait été prise il y a 3 semaines. Mais elle n’a pas été divulguée avant aujourd’hui, le temps de préparer la protection des juges.

    Au Pakistan, la loi sur le blasphème est telle que l’on peut être poursuivi pour un oui, pour un non. Et les lynchages sont courants, sans même un procès. Le personnel politique n’ose pas s’attaquer à cette loi obscurantiste. Le seul homme à l’avoir fait, Salman Taseer, a été assassiné en 2011. Même le nouveau premier ministre, Imran Khan, pourtant un laïc éduqué à l’occidentale, ne s’est pas hasardé à critiquer la loi. Il s’est contenté cet après-midi d’appeler à respecter le verdict de la Cour Suprême. C’est bien le moins.

    La persécution des chrétiens s’accroît

    Il est donc dangereux être chrétien au Pakistan.

    Le pays compte 4 millions de chrétiens sur 200 millions d’habitants. Et au fil des ans, les agressions se multiplient. C’est l’un des pires lieux au monde pour les chrétiens.

    Viols, enlèvements, conversions forcées à l’Islam. Attaques contre une église à Quetta l’an dernier, 9 morts. Attaque suicide contre une célébration de Pâques il y a 2 ans, 70 morts. Etc.

    Mais cette dégradation ne concerne pas seulement le Pakistan. Selon l’ONG protestante Open Doors, les chrétiens font désormais l’objet de persécutions dans 50 pays au monde.

    Et la situation empire en de nombreux endroits :

    - En Inde, où le nationalisme hindou fait des ravages ;

    - Et dans la Corne de l’Afrique, en Erythrée, en Somalie, au Soudan, où il n’y a même pas de lieux pour prier.

    L’an dernier, près de 3000 chrétiens auraient été tués dans le monde en raison de leurs convictions religieuses. Et les femmes, comme Asia Bibi, sont les premières cibles de la persécution. Donc oui, la décision des juges Pakistanais est courageuse. Mais c’est un îlot au milieu d’un océan de violence.

  • L'importance du tourisme religieux en France

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    Lu sur le Forum Catholique :

    La revue mensuelle Juristourisme des Editions juridiques Dalloz a publié dans son numéro de mars dernier tout un intéressant dossier sur le tourisme religieux.

    Juristourisme

    Voici juste l'article de présentation de Jean-François Guy Barrey, Webmestre de Pèlerinages de France :

    LE TOURISME LIE A LA SPIRITUALITE, UNE COMPOSANTE MAJEURE DE L’OFFRE TOURISTIQUE FRANÇAISE

    Le tourisme lié à la spiritualité en France, essentiellement catholique, s’enracine sur dix-neuf siècles d’histoire et un patrimoine bâti exceptionnel, avec 50 000 édifices religieux (monastères, abbayes, cathédrales, églises, chapelles, ainsi que des synagogues et mosquées) dont 10 000 classés Monuments Historiques protégés et ouverts au public. Les grandes cathédrales de France, Notre-Dame de Paris, de Chartres, d’Amiens, de Reims, du Puy, pour n’en citer que quelques-unes, le Mont-Saint-Michel comptent parmi les monuments chaque année les plus visités. La France compte 163 sanctuaires, dédiés pour la majorité d’entre eux à la Vierge Marie. 

    Ce patrimoine remarquable comporte de nombreux sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, de renommée internationale, tels le Mont-Saint-Michel, Rocamadour, Le Puy-en-Velay.

    La France est jalonnée de nombreuses routes et chemins de pèlerinages, dont les chemins du Mont-Saint-Michel, les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, les chemins de Saint-Martin, de saint Gilles, la Voie des Francs, classée patrimoine culturel par le Conseil de l’Europe, qui, partant de Cantorbéry en Angleterre, va jusqu’à Rome.

    Notre patrimoine religieux catholique attire chaque année en France des millions de visiteurs et de pèlerins étrangers et explique pour partie que la France soit et demeure depuis de longues années la première destination touristique au monde. Avec 84,7 millions de visiteurs internationaux ayant généré 42,2 milliards d’euros de recettes touristiques en 2013, le tourisme constitue une industrie majeure pour la France, représentant 7,33% de son PIB en 2012 (source : Atout France/ministère de l’économie). Mais des marges de progrès existent. Un des objectifs majeurs du compartiment « Tourisme et spiritualité » du GIE Atout France est de « positionner la France comme une destination de tourisme spirituel en développant les atouts de l’offre française et permettre d’accroître la notoriété des sites moins connus à l’international, en s’appuyant sur la renommée de sites majeurs (idées de circuits dans l’Hexagone) ».

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