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Religions - Page 72

  • 500 imams pakistanais dénoncent la violence religieuse dans leur pays

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    De Vatican News :

    Pakistan: 500 responsables musulmans dénoncent la violence religieuse

    La Déclaration d’Islamabad rassemble les signatures de 500 imams, unis dans la lutte contre le terrorisme et les violences sectaires et religieuses.

    Le Conseil des Oulémas, la principale autorité religieuse du Pakistan, s’engage dans cette déclaration à soutenir la liberté religieuse, et dénonce les violences alimentées par des leaders islamistes extrémistes qui menacent de mort ceux qui ne suivent pas la loi coranique. Le texte, articulé en sept points, fait explicitement référence au cas d’Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème puis acquittée par la Cour suprême le 31 octobre dernier, et libérée après neuf ans de prison. Sa situation doit être traitée «avec une absolue priorité», demande le Conseil des Oulémas, alors que les extrémistes demandent une révision de son procès.

    Les fidèles de toute religion ont le droit de vivre au Pakistan selon leurs propres normes culturelles et doctrinales, et donc d’organiser leurs propres structures avec l’accord des administrations locales et l’interdiction totale de publier des documents qui incitent à la haine religieuse, est-il rappelé dans cette Déclaration d’Islamabad. Les 500 imams reconnaissent que le Pakistan est un pays multi-ethnique et multi-religieux et soulignent que le gouvernement a la responsabilité de «protéger la vie et la propriété des non-musulmans qui vivent au Pakistan» et donc de contrer «avec fermeté les éléments qui menacent les lieux sacrés des non-musulmans résidant au Pakistan». Ils appellent donc à consacrer cette année 2019 à «éradiquer le terrorisme, l’extrémisme et les violences sectaires dans le pays».

    La méfiance de Paul Bhatti

    Interrogé par la section italienne de Vatican News, Paul Bhatti, activiste chrétien pour les droits humains et frère du ministre assassiné Shahbaz Bhatti, ne cache toutefois pas un certain scepticisme quant à l’efficacité de ces déclarations d’intentions : «Il y a une bonne espérance mais il n’y aura pas de tournant au Pakistan tant que certains aspects fondamentaux ne changeront pas», et donc notamment «un changement de Constitution», afin de protéger les droits des minorités.

    «En février 2013, j’ai suivi un congrès auquel ont participé tous les imams du Pakistan, en présence du président et du premier ministre, où j’ai écouté plus ou moins les mêmes intentions, mais qui n’ont pas eu de suite, regrette Paul Bhatti. Tant que ne changeront pas ces écoles religieuses dans lesquelles se fait le lavage de cerveau, cela n’a aucun sens de parler de droits si à la fin on continue dans les écoles à enseigner la haine… Alors il faut faire des pas concrets pour que le Pakistan puisse changer. Un point de vue religieux ne suffit pas.»

  • Est-ce toute l’Europe, ou seulement la France qui cesse d’être chrétienne ?

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    Du site de Radio Notre-Dame :

    Émission du 8 janvier 2019 : Est-ce toute l’Europe, ou seulement la France qui cesse d’être chrétienne ? (et... a fortiori la Belgique!)

    Philippe Delaroche

    Olivier Roy, politologue français, spécialiste de l’islam

    Guillaume Cuchet, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Est. Il travaille sur l’histoire et l’anthropologie religieuses des sociétés contemporaines

    Jean-Paul Willaime, directeur d’études émérite à l’EPHE

  • Alors que la sécularisation se poursuit, l'identité catholique se renforce

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    De William Bourton sur le site du journal Le Soir :

    La sécularisation se poursuit, l’identité catholique augmente

    Selon le rapport annuel de l’Église, la pratique religieuse continue à chuter. Mais une majorité de la population (ré)affirme son « identité catholique », note la chercheuse Caroline Sägesser.

    Les chiffres montrent que la baisse se poursuit tant dans la pratique régulière – la pratique dominicale – que dans la pratique des sacrements.

    la fin de l’année dernière, l’Église catholique belge a, pour la première fois, publié un rapport annuel. Élaboré à la demande de la Conférence épiscopale, ce document offre une foule de données chiffrées (arrêtées à 2016) sur la pratique du rite romain dans notre pays – des renseignements devenus largement inaccessibles depuis la fin de la publication de l’Annuaire catholique de Belgique, en 2006.

    Quelles sont les grandes tendances ? Nous avons posé la question à l’historienne et spécialiste des cultes Caroline Sägesser, qui a analysé et commenté le document pour le compte du Crisp (Centre de recherche et d’information socio-politiques), où elle est chercheuse.

    Le processus de sécularisation se poursuit-il en Belgique ?

    Oui. Les chiffres montrent que la baisse se poursuit tant dans la pratique régulière – la pratique dominicale – que dans la pratique des sacrements. Au niveau des baptêmes, on voit ainsi que la proportion de nouveaux-nés baptisés en Belgique a diminué de moitié ces quarante dernières années. Sur la même période, au niveau des mariages, on est passé de trois quarts des couples qui se mariaient à l’église à un peu plus de 17 %, soit moins d’un sur cinq. Ce sont des chiffres très parlants, même si on peut noter un ralentissement du rythme de la baisse de la pratique religieuse. On tend donc peut-être vers l’atteinte d’une sorte de pallier. 

    Les églises sont vides…

    L’Église catholique a trop de pierres et pas assez de bras. Il y a toujours encore énormément d’églises, notamment parce que notre principe de financement public des cultes, inchangé depuis l’origine du pays, impose aux communes de les financer. Il n’y a donc pas de pression financière pour désacraliser les églises, pour renoncer à un certain nombre d’édifices, alors qu’il n’y a plus assez de prêtres pour les animer et plus assez de fidèles pour les remplir. À mon avis, il n’y a pas nécessairement de mauvaise volonté de la part de l’Église : la réaffectation des édifices du culte est compliquée. Une commune n’a pas besoin de plusieurs salles de concerts ou de plusieurs bibliothèques ; quant à l’aménagement de logements, il s’avère extrêmement coûteux. Et puis on voit aussi que parfois, les gens se montrent très attachés à une église au moment où on souhaite la désacraliser et la réaffecter.

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  • Véganisme, antispécisme... Quelle est la place de l'animal dans la Création ?

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    Du site "Le Rouge & le Noir" :

    [Véganisme] La place de l’animal dans la Création : l’« antispécisme » en question

    Giotto, Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux

    La place que nous donnons aux animaux dans nos sociétés dépend directement de la vision que nous avons de nous-mêmes en tant qu’hommes, ainsi que de notre rôle dans la Création. Pour cette raison, notre réflexion se divisera en deux temps : nous aurons d’abord à cœur de réfuter l’idéologie « antispéciste » sur son propre terrain, sans référence religieuse, avant de proposer une réponse qui soit à la fois philosophique et authentiquement chrétienne.

    Avant toute chose, une précision nous paraît nécessaire : personne ne nie plus que l’élevage intensif, c’est-à-dire la plupart des élevages industriels qui se sont développés depuis les Trente glorieuses, et qui concernent principalement les volailles, les porcs et les bovins, soient un désastre sur plusieurs plans. La mécanisation et l’automatisation à outrance ont détruit le lien entre animal et éleveur. Pour des raisons de rentabilité, le traitement de l’animal, ainsi que son mode d’abattage, sont souvent indignes. Sur le plan écologique, ce type d’élevage engendre des déforestations, une forte émission de gaz à effet de serre, la pollution de l’eau et des nappes phréatiques, et une consommation d’eau excessive. Cependant, l’on peut militer pour la dignité de ces animaux, défendre une vision plus respectueuse (et plus traditionnelle) de l’élevage, sans pour autant prôner l’idéologie nouvelle de « l’antispécisme », que nous allons nous attacher à réfuter. Autre précision préalable : nous distinguons clairement l’antispécisme du végétarisme ou du véganisme, qui sont des choix personnels de vie et dont les régimes alimentaires peuvent être profitables. Certains modes d’alimentation religieux, issus notamment de la discipline monastique, s’en rapprochent beaucoup, et il est demandé à tout chrétien de s’abstenir de viande au moment du Carême et autres jours de jeûne [1]. Mais défendre, comme un corollaire, l’antispécisme comme la solution unique à la maltraitance des animaux est aussi faux qu’excessif.

    Les paradoxes (et les erreurs) de l’antispécisme

    Qu’est-ce que le spécisme ?

    Par analogie avec le racisme, le sexisme, et tous les « -ismes » discriminatoires, le spécisme (du latin species, « espèce ») est la pensée selon laquelle la vie, les intérêts ou la souffrance des animaux comptent moins que ceux des hommes simplement parce qu’ils sont d’une autre espèce. C’est une discrimination arbitraire liée, non pas à l’ethnie, la religion ou le sexe, mais à l’espèce. Le « spécisme » est une notion forgée par l’Anglais Richard Ryder en 1970, popularisée par le philosophe australien Peter Singer dans son livre La Libération animale (1975), mais qui n’a connu une large diffusion qu’à partir des années 2010. Comme l’antiracisme entend lutter contre la haine des hommes entre eux en raison de la couleur de peau ou de l’appartenance ethnique, l’antispécisme veut lutter contre la différence posée comme évidente entre les hommes et les autres animaux et, corollaire, arrêter l’exploitation de la souffrance animale au profit des hommes (pour leur consommation notamment). À une époque d’inflation des droits et de dénonciation systématique des inégalités, l’antispécisme veut porter le combat de la justice sociale jusqu’au bout de sa logique : abolition des différences de « race », de sexe, puis d’espèce. Il faudrait ainsi faire reconnaître les intérêts, besoins et aspirations de chaque espèce, et cesser de considérer les animaux comme des « êtres sensibles » relevant du régime des biens, selon ce que prévoit le Code civil.

    L’homme : seul animal moral, seule espèce antispéciste

    L’écosystème animal est régi par la loi du plus fort (prédateur / proie), et seuls les animaux domestiques et fermiers peuvent survivre sans défense, « protégés » qu’ils sont par l’homme qui les élève. S’ils ne sont plus élevés par les hommes, ils retournent à l’état sauvage et, rentrant à nouveau dans ce système de loi du plus fort, ils sont, pour la plupart, condamnés à une disparition rapide. Là réside tout le paradoxe antispéciste : l’homme est la seule espèce capable de fonder une morale. Les autres animaux ne pensent pas en termes de bien ou de mal, parce que l’idée même de libre-arbitre leur est étrangère [2]. La question du comportement éthique ne se pose que pour les hommes [3]. Un animal prédateur ne prend jamais en pitié la proie qu’il dévore (y compris lorsqu’il s’agit d’un homme), et ne se demande pas davantage si sa chasse est une action bonne ou mauvaise : elle relève de l’instinct le plus naturel, comme la proie fuit instinctivement devant le danger qui la guette. Il n’y a que l’homme pour raisonner et s’interroger sur le bien-fondé moral de son action. Dès lors, il faut se rendre à l’évidence : l’idée d’antispécisme est spécifiquement humaine et, en conséquence, profondément anthropo-centrée. Tous les autres animaux, sans exception, se pensent comme espèces et sont donc spécistes par nature [4]. Une espèce ne se mange pas entre elle et ne se reproduit qu’entre elle (c’est d’ailleurs le cœur de la définition d’espèce), preuve assez évidente d’une conscience universellement répandue de l’espèce, mais que les antispécistes refusent pour eux-mêmes [5].

    L’antispécisme est donc en réalité le comble du spécisme. L’homme projette sur les animaux ses propres représentations, et anthropomorphise le règne animal. Les animaux ne sont, par définition, pas dans le même système de droits et de devoirs définis par les sociétés humaines pour la pérennité de leur espèce : il sera toujours interdit juridiquement pour un homme d’en tuer un autre, quand un animal aura toujours le droit d’en manger un autre. En refusant la différence de droit et de nature entre animaux et humains, l’antispécisme refuse aux animaux leur spécificité et même leur mystère. Né et répandu dans des milieux citadins, fort éloignés des campagnes et de la réalité de la nature, l’antispécisme veut imposer aux animaux une vision du monde qui ne peut pas être la leur.

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  • Alors que leurs églises sont saccagées, les croyants massacrés, les reliques pillées, il ne faut pas que les chrétiens d'Orient soient oubliés

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    De Kevin Bossuet sur le site de Valeurs Actuelles :

    Églises saccagées, croyants massacrés, reliques pillées… Plaidoyer pour que les chrétiens d'Orient ne soient pas oubliés

    Alors que les chrétiens du monde entier viennent de fêter Noël, le professeur d'histoire Kevin Bossuet appelle à ne pas oublier les chrétiens d'Orient, victimes d'exactions depuis trop longtemps.

    De Rome à Rio de Janeiro en passant par Varsovie ou encore Jérusalem, les chrétiens du monde entier ont célébré, ce 25 décembre, Noël dans la joie, le partage et l’ouverture aux autres. A Bethléem, en Cisjordanie, des centaines de fidèles, en provenance des quatre coins de la planète, se sont par exemple massés autour de la basilique de la Nativité afin de fêter ce jour si particulier pour eux. Pour beaucoup de pèlerins venus fêter la naissance de Jésus à l’endroit même où, d’après la tradition chrétienne, il est né, ce moment fort et unique restera assurément à jamais gravé au plus profond de leur foi, au plus profond de leur cœur. Bon nombre d’entre eux, venus d’Occident, ont d’ailleurs profité de leur déplacement dans ce lieu si symbolique pour accompagner dans la prière toutes ces communautés chrétiennes d’Orient qui continuent, dans l’indifférence quasi-générale, à être persécutées et qui n’ont donc pas pu célébrer Noël dans de bonnes conditions.

    À Erbine, il ne reste plus que 5 chrétiens, sur les 3000 que comptait la ville avant la guerre

    En effet, par exemple, dans la ville syrienne d’Erbine, reconquise il y a quelques mois par le régime de Bachar el-Assad, c’est avec une certaine désolation et dans une ambiance quasi-apocalyptique que les quelques chrétiens encore présents sur place ont passé Noël. Alors qu’avant la guerre la ville comptait environ 3000 chrétiens, ils ne sont plus aujourd’hui que cinq. Les maisons ont été démolies, l’église a été saccagée, la plupart des icônes ont été détruites et les croix ont été brisées. C’est bien une atmosphère complètement chaotique qui surplombe encore aujourd’hui cette partie du territoire syrien. A Ankawa, en Irak, c’est le désespoir qui a plané au-dessus de la tête de ces dizaines de réfugiés chrétiens qui ont passé la fête de la Nativité loin de leur maison. Complètement délaissés par le gouvernement irakien et terrifiés par un avenir qu’ils jugent incertain, c’est dans l’angoisse et la détresse qu’ils ont essayé de retrouver une certaine vigueur morale, guidés par leur foi qui les rend toujours plus forts, qui les rend toujours plus solidaires. Tous n’ont finalement qu’un seul désir : revenir dans leur ville ou leur village, reconstruire leur maison et leur église, et vivre de nouveau en paix.

    Il est vrai que le futur s’annonce bien incertain pour tous ces chrétiens qui sont, depuis plusieurs années, contraints de fuir leurs terres pour rejoindre un Occident au sein duquel ils ne trouvent souvent pas leur place ou pour se réfugier dans des régions limitrophes où ils vivent, la plupart du temps, dans une extrême précarité. Alors qu’au début du XXe siècle, au Moyen-Orient, un habitant sur quatre était de confession chrétienne, les chrétiens représentent aujourd’hui environ 3 à 4 % de la population totale. Cette hémorragie démographique est d’autant plus inquiétante qu’elle est devenue complètement endémique. En Irak, par exemple, on estime, au cours des trois dernières décennies, à environ 80 % le nombre de chrétiens qui ont dû quitter le pays. Alors qu’ils étaient 1.2 million dans les années 80, ils ne sont plus aujourd’hui que 300 000 environ.

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  • Évangelisation des musulmans et dialogue interreligieux sont-ils compatibles ?

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    CONGRÈS MISSION

    Évangelisation des musulmans et dialogue interreligieux sont-ils compatibles ?

    Le Congrès Mission s’efforce de réfléchir chaque année à la manière authentiquement chrétienne d’être témoin auprès des croyants d’autres religions et en particulier des musulmans qui représentent une part importante des habitants de notre pays.

    Avec Malik BEZOUH, spécialiste de l’islam 
    Rémi BRAGUE, philosophe 
    Abbé Fabrice LOISEAU, fondateur de la Société des missionnaires de la miséricorde divine 
    Samuel PRUVOT, de Famille Chrétienne 
    Elsody Arhella, adjointe au maire à Drancy

  • Le traité signé entre le Vatican et la Chine n'empêche pas un regain de persécutions antichrétiennes en Chine

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    Lu sur la Libre de ce jour, p. 21 : 

    Chine : Le parti communiste entend contenir le potentiel subversif des religions 

    Une centaine de chrétiens, dont Wang Yi, un pasteur connu pour son attitude critique à l’égard du régime communiste, ainsi que son épouse, Jiang Rong, ont été arrêtés la semaine dernière à Chengdu, une capitale provinciale dans le sud-ouest de la Chine. C’est la dernière en date, et sans doute la plus spectaculaire, des opérations de répression menées par les autorités chinoises contre les communautés chrétiennes. Cette nouvelle vague de persécutions est étonnante. Non pas parce qu’elle contredit dans les faits la tolérance religieuse garantie en théorie par la Constitution chinoise (on y était habitué), mais parce qu’elle vise indifféremment les catholiques et les protestants. Le bras de fer engagé est donc étranger au problème posé depuis toujours par l’Église catholique de Chine : les liens qu’une partie du clergé a conservés avec le Vatican, puissance “impérialiste” que la propagande communiste associe à l’agression coloniale de jadis. Pékin en tire argument pour s’opposer à la nomination des évêques chinois par le Pape, dont c’est pourtant la prérogative. À l’instar des catholiques, les protestants chinois pratiquent souvent leur foi dans le secret de résidences privées.

    Voir également : Accroissement de la persécution des catholiques chinois

  • De nombreux pédophiles ont sévi chez les Témoins de Jéhovah

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    Lu dans Le Soir de ce jour, p. 7 : 

    Comment les Témoins de Jéhovah taisent les abus sexuels sur mineurs 

    Des Témoins de Jéhovah ont été abusés sexuellement par des membres de la congrégation lorsqu’ils étaient enfants. Leurs témoignages ont été recueillis par le Centre d’information et d’analyse sur les organisations sectaires nuisibles. Qui demande une enquête aux autorités parlementaires. … Pour comprendre, il faut sortir de Belgique et collecter les nombreuses affaires en cours dans d’autres pays. Il y a un an, fin 2017, la Commission royale australienne qui a travaillé cinq ans sur les réponses institutionnelles aux crimes pédophiles révélait l’ampleur de l’horreur des abus pédophiles, notamment au sein de l’Eglise catholique, mais aussi de l’organisation des Témoins de Jéhovah. 1.006 auteurs supposés d’abus sexuels sur mineurs ont ainsi été identifiés depuis les années 1950 au sein du mouvement. Aucun signalement aux autorités publiques n’avait été enre gistré. … « Les témoignages que nous avons recueillis ici en Belgique – dont nous préférons ne pas donner le nombre – corroborent tous ces points, assure Kerstine Vanderput. Or, il n’y a en Belgique aucune association d’anciens Témoins de Jéhovah, comme aux Pays-Bas par exemple. Aucun lieu n’est réellement adapté pour recueillir la parole de ces victimes, pour qui se tourner vers les autorités est très compliqué. Il est donc fort probable que nous n’ayons que soulevé le bord de la carpette. »

  • La mort d'un grand philosophe méconnu

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    De Denis Sureau sur son blog d'information "Chrétiens dans la Cité" :

    Mort du philosophe Robert Spaemann

    Robert Spaemann est mort le 10 décembre 2018 à l'âge de 91 ans. Insuffisamment connu en France malgré le travail de traduction persévérant de Stéphane Robilliard, il était le plus important philosophe catholique allemand contemporain. Né à Berlin en 1927, il a enseigné à Munich, Heidelberg et Strasbourg. Sa philosophie morale, s’appuyant sur Aristote et saint Thomas, se veut une tentative pour dépasser, par une discussion rationnelle, les difficultés des conceptions morales modernes (kantisme, utilitarisme, conséquentialisme, éthique de la discussion…). A la morale du devoir, il préfère la morale qui considère que le (vrai) bonheur est le but de tout homme et qui est ouverte sur la transcendance : sans « théorie de l’absolu », tout s’effondre.

    Comme sa pensée est complexe, quoique sans complexes, on pourra lire avec profit en guise d’introduction Nul ne peut servir deux maîtres(Hora Decima, 152 p., 2010), petit livre d’entretiens avec Stephen de Petiville. Esprit indépendant venu de la gauche, Spaemann n’a cessé d’approfondir la relation entre la nature et la raison – mais une raison éclairée par la foi. Il est aussi un acteur engagé : contre le réarmement de l’armée allemande dans les années 50, contre le nucléaire dans les années 60, contre l’éducation libertaire dans les années 70, contre l’avortement et l’euthanasie depuis les années 80. Jean Paul II lui a ouvert les portes de l’Académie pontificale pour la vie. Joseph Ratzinger l’a rencontré tardivement, mais avec une admiration qui a suscité une véritable amitié. Au plan religieux, tous deux partagent un même attachement liturgique ainsi qu’une vision d’une Église vécue comme signe de contradiction face au relativisme dominant. « Le seul moyen de combattre le mal réside dans la conversion et le fait de devenir chrétien. » Et pour conquérir les cœurs, le christianisme doit apparaître comme vrai, comme bon (comme source de salut) et comme beau (comme source de joie). Les premières traductions françaises de ses livres ont été Bonheur et bienveillance (PUF 1997), une importante synthèse de sa réflexion éthique, et, plus accessible, dans la collection de poche « Champs », Notions fondamentales de morale (Flammarion, 1999), où il réfléchit sur l’éducation, la culture, la justice, les critères de l’action bonne, et répond aux questions habituelles : le bien et le mal sont-ils relatifs, doit-on toujours suivre sa conscience ? On notera la réfutation de la distinction pernicieuse entre éthique de conviction et éthique de responsabilité.

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  • L’état actuel des connaissances historiques concernant les origines de l'islam

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    Du blog de Hocine Kerzazi :

    L’islam à l’épreuve de ses origines

    Il n'est peut-être pas dans les prérequis du lecteur de verser dans l’étude historico-critique de l’apparition de l’islam bien qu’il puisse être, parfois malgré lui, témoin de contre-vérités proférées sur ce sujet. D’où l’intérêt de cet article qui s’attachera, en des termes simples, à poser des jalons notionnels au profit d’un large public en attente d’une pédagogie de vulgarisation.

    Depuis quelques dizaines d’années, une véritable révolution est en marche dans les milieux de la recherche islamologique[1]. Et pour cause, l’état actuel des connaissances historiques ébranle profondément l’historiographie musulmane des premiers temps de l’islam. Ces découvertes - qui s’affirment comme un enjeu majeur pour l’islam contemporain - sont accablantes pour la crédibilité du discours musulman et appellent une réflexion de fond sur ses prétentions à l’historicité

    Il n'est peut-être pas dans les prérequis du lecteur de verser dans l’étude historico-critique de l’apparition de l’islam bien qu’il puisse être, parfois malgré lui, témoin de contre-vérités proférées sur ce sujet. D’où l’intérêt de cet article qui s’attachera, en des termes simples, à poser des jalons notionnels au profit d’un large public en attente d’une pédagogie de vulgarisation : nous présenterons d’abord le récit des débuts de l’islam tel que l’historiographie musulmane le rapporte avant de le confronter à l’état actuel des connaissances historiques.

    INTRODUCTION

    L’histoire des premiers temps de l’islam, telle que rapportée par la tradition musulmane, s’inscrit dans un contexte instable et agité : trois des quatre premiers califes sont assassinés ; d’incessantes luttes intestines opposent à mort les plus intimes compagnons du Prophète ; des guerres civiles à répétition sur fond de conquête armée menée en terre non musulmane et d’autorité califale absolue exercée brutalement au sein de l’empire. Dans cette période tourmentée, le Coran, Parole de Dieu, aurait été conservé de façon miraculeuse[2] tout comme le récit fidèle des faits et gestes du Prophète (hadīṯ). Problème : toute cette histoire a été consignée plusieurs siècles après la tenue supposée de ces évènements.

    Pire, l’état actuel des connaissances historiques ébranle les fondements de cette version de l’historiographie musulmane. En effet, les recherches archéologiques et scripturaires sur La Mecque tendent à démontrer qu’elle serait une création tardive des Califes[3]. Les études sur les manuscrits anciens du Coran révèlent des activités manifestes de réécritures et de corrections du texte[4] et attestent de la circulation de versions concurrentes jusqu’au 8ème siècle[5]. L’examen des témoignages non-musulmans contemporains du Prophète et des premières conquêtes arabes dresse un portrait de Muḥammad tout à fait étranger à la biographie convenue qu’en donnent Sīra[6] et Sunna. Quant aux recherches philologiques, elles établissent des soubassements syro-araméens du Coran réfutant les prétentions musulmanes de la pureté[7] arabe originelle[8] de la langue coranique.

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  • La détérioration générale de la liberté religieuse dans le monde et le cas particulièrement inquiétant de l'Inde

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    De Sandro Magister en traduction sur diakonos.be :

    Rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde. La pire surprise vient d’Inde

    Dans le rapport de presque 900 pages sur la liberté religieuse dans le monde qui vient de sortir ces derniers jours, la fondation de droit pontificat Aide à l’Église en Détresse confirme une détérioration générale de la liberté religieuse.

    Par rapport au dernier rapport datant 2016, la situation a véritablement empiré dans pas moins de 17 des 38 États où l’on a constaté des persécutions ou des discriminations. Et on y retrouve certains des pays les plus peuplés du monde comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, Pakistan, Russie, Nigeria…  Avec pour résultat que presque deux tiers de la population mondiale, soit 61%, vit aujourd’hui dans un pays où la liberté de religion est menacée.

    Et de toutes les confessions, c’est la religion chrétienne qui est la plus touchée. Un chrétien sur sept vit aujourd’hui dans un pays classé « persécution ».

    Le rapport d’Aide à l’Église en Détresse donne une description précise de la situation de chaque pays en commençant par dresser un portrait du cadre juridique relatif à la liberté religieuse en vigueur au sein du pays en question et en poursuivant par une énumération des événements contraires à la liberté religieuse qui se sont produits ces deux dernières années.

    Les 21 pays classés « persécution » dans laquelle la liberté religieuse est la plus opprimée sont les suivants, par ordre alphabétique :

    Afghanistan, Arabie Saoudite, Bangladesh, Chine, Corée du Nord, Érythrée, Inde, Indonésie, Iraq, Libye, Myanmar, Niger, Nigéria, Pakistan, Palestine, Syrie, Somalie, Soudan, Turkménistan, Ouzbékistan, Yémen.

    Tandis que ces 17 autres pays sont classés « discrimination », c’est-à-dire qu’on y enregistre des atteintes à la liberté religieuse un cran en-dessous du précédent :

    Algérie, Azerbaïdjan, Bhoutan, Brunei, Égypte, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Laos, Maldives, Mauritanie, Qatar, Russie, Tadjikistan, Turquie, Ukraine, Vietnam.

    Dans les 38 États de ces deux listes, ceux dans lesquels Aide à l’Église en Détresse a constaté que les attaques contre la liberté religieuse avaient empiré ces deux dernières années sont :

    Brunei, Chine, Inde, Indonésie, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Libye, Maldives, Mauritanie, Myanmar, Niger, Pakistan, Somalie, Tadjikistan, Turquie, Yémen.

    Le rapport précise qu’il faudrait également ajouter à cette liste les cinq pays suivants dans lesquels le manque de liberté religieuse « est tellement grave qu’il ne peut empirer » :

    Afghanistan, Arabie Saoudite, Corée du Nord, Érythrée, Nigéria.

    Il n’y a que deux pays dans lequel le rapport note une « amélioration » relative par rapport à la situation précédente : l’Iraq et la Syrie. Même si ceux-ci figurent encore dans les pays classés « persécution ».

    En Iraq, en particulier, le retour des chrétiens à Mossoul et dans la pleine de Ninive de dizaines de milliers de chrétiens qui avaient fui les attaques de l’État Islamique est un signe positif. Beaucoup de leurs maisons ont justement été reconstruites par Aide à l’Église en Détresse.  Mais il est également arrivé qu’ils trouvent leurs propres maisons occupées par des étrangers munis de faux titres de propriété.

    Le problème – comme le fait remarquer le rapport c’est que toutes ces souffrances des communautés religieuses sont largement ignorées par les gouvernements et par les médias occidentaux dans lesquels « la liberté religieuse est en train de subir un glissement vers le bas dans le classement des droits humains, éclipsée par d’autres question comme le gender, la sexualité et la race ». Au Pakistan, l’affaire de la chrétienne Asia Bibi, qui vient d’échapper à la peine capitale après avoir passé neuf ans en prison mais dont la vie et celle de sa famille est toujours menacée, à l’instar de nombreux chrétiens de ce pays, menacés par des foules de fanatiques musulmans, s’est déroulé dans l’indifférence générale, dans l’attente d’un pays qui lui accorde l’asile.

    *

    S’il fallait relever les principaux éléments nouveaux parmi tous les pays examinés dans le rapport, le cas de la Chine est particulièrement frappant. Alors que le Vatican vient justement de signer un accord avec pays, on y constate une recrudescence de l’hostilité envers toutes les confessions et pas seulement la religion chrétienne catholique, une législation de plus en plus restrictive, la destruction de lieux de culte et « au moins cent mille musulmans emprisonnés à durée indéterminée dans des camps de rééducation bondés ».

    Mais la plus grande surprise que réserve le rapport d’Aide à l’Église en Détresse concerne le deuxième pays le plus peuplé au monde, l’Inde.

    Selon le pool international d’experts qui a rédigé le rapport de 2018, l’Inde est effectivement le pays où l’on enregistre la plus forte variation – en pire – par rapport à une situation antérieure déjà très négative.

    Dans la soi-disant « plus grande démocratie du monde », il n’y a pas de religion d’État. Mais depuis que le dernier recensement a relevé une baisse du nombre d’hindous,  l’hostilité envers les minorités musulmanes et chrétiennes s’est par réaction fortement accentuée, et ne nouvelles lois punissant la conversion à des religions autres que l’hindouisme sont entrées en vigueur dans un nombre croissant d’États de la fédération.

    L’arrivée au pouvoir en 2017 du Bharatiya Janata Party, un parti à tendance fortement nationalise qui associe l’identité indienne à la religion hindoue, a encouragé la diffusion des agressions contre les autres religions de la part des extrémistes hindous, bien souvent avec la complaisances des forces de sécurité.

    Selon Persecution Relief, un forum œcuménique qui étudie la persécution antichrétienne, 736 attaques, souvent mortelles, ont été enregistrées depuis 2017, ce qui représente une nette augmentation par rapport aux 348 de l’année précédente. Le prétexte souvent invoqué pour justifier ces agressions est la consommation de viande de boeuf, en violation, selon les extrémistes hindous, des lois qui protègent les vaches sacrées.

    Et tout cela dans l’indifférence du monde occidental qui continue à entretenir l’idée qu’hindouisme est synonyme de pacifisme.

  • Rien ne permet d'établir l’historicité du Bouddha

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    Du site EEChO.fr :

    David Drewes : La question de l’existence historique du Bouddha

    Introduction et traduction : Marion Duvauchel

    Aujourd’hui, toute la recherche comme aussi tous les adeptes du bouddhisme à la mode occidentale ont admis l’historicité du Bouddha. Tous relaient la légende d’un prince issu de la caste de Ksatriya et qui serait devenu ce fondateur d’une religion promise à l’avenir que l’on connaît (fort mal). Dans cet article, le chercheur américain du Minnesota, David Drewes, a ouvert l’enquête. Et il n’a rien trouvé. Depuis trois siècles, le formidable développement de cette religion est fondé sur un personnage dont rien n’apparaît attester l’existence historique : voilà qui mérite qu’on s’y arrête.*

    L’article de Drewes, The Idea of the Historical Buddha, a été publié au Journal of the International Association of Buddhist Studies, Volume 40 – 2017 1–25 doi: 10.2143 / JIABS.40.0.326900

    Il a été présenté au XVIIème congrès IABS en 2014 à Vienne.

    Texte PDF_en_anglais / PDF en français.

    Dans le domaine des études bouddhistes, l’idée de l’existence d’un Bouddha historique est l’une des plus communément admises, et elle est aussi l’une des plus confuses et des plus problématiques : on admet d’un côté, universellement, que le Bouddha a réellement existé ; mais de l’autre plus de deux siècles de recherche ont échoué à établir quoi que ce soit à ce sujet. Nous sommes en face d’un fait singulier et paradoxal : la figure historique fondatrice du bouddhisme n’a pu être liée à aucun fait historique, et rien ne semble attester son historicité, idée qui manque même de cohérence et, décidément, de fondement. Confrontés à cette embarrassante situation, les chercheurs n’ont pu que rarement éviter la tentation de présenter comme vraie une probabilité ou une proposition du type : « cela a dû avoir lieu ». Avec le temps, l’idée d’un être de chair et de sang s’est imposée, qu’on tient pour l’une des plus éminentes personnalités ayant vécu mais qui ne repose sur rien d’autre que de l’imagination. Je voudrais essayer ici d’apporter un peu de lumière sur ce problème en revisitant la recherche qui a introduit et soutenu l’idée du Bouddha historique. Bien des études sur la question et des plus sérieuses décrivent ce fait comme une découverte avérée et un fait accompli. Je voudrais suggérer que, si l’on y porte quelque attention, il apparaît qu’aucune découverte nouvelle n’a été faite et qu’à ce jour, rien ne permet l’historicité du Bouddha, qui n’a aucun fondement scientifique.

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