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Religions - Page 65

  • L’Iran en grand bouleversement

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    De Marc Fromager sur le site web du mensuel « La Nef » :

    Iran I am gardian of Iran.jpgLe 11 février 1979, l’ayatollah Khomeiny arrivait au pouvoir à Téhéran avec sa révolution islamique. Dans une société en crise, on observe aujourd’hui de nombreuses conversions au christianisme ! Point de la situation 40 ans après la révolution islamique.

    La révolution iranienne a produit des images très fortes avec les otages de l’ambassade américaine et ces foules d’ayatollahs enturbannés qui avaient pris d’assaut l’espace public. À l’époque, l’islam radical était une expression inconnue. Certes, l’islam wahhabite pratiqué dans la péninsule arabique était déjà ce qu’on nommerait aujourd’hui radical, en particulier en Arabie Saoudite, et cet islam était déjà « exporté » sur fond de pétrodollars à travers la planète. Mais en Iran, c’était différent.

    Le pays était en voie d’occidentalisation, proche allié des États-Unis et les religieux étaient maintenus sous contrôle. Brutalement, tout a basculé dans une espèce de « folie collective » et c’est sans doute ce basculement d’une société apparemment « modernisée » qui a tant marqué les esprits. Et pourtant, cette révolution était en germe dans la société, nourrie d’une perte d’identité habilement instrumentalisée par les ayatollahs.

    Dans les années 1970, les Iraniens voyaient leur pays changer à toute vitesse. Le shah d’Iran, que la télévision nationale montrait en permanence devant les caméras, semblait de plus en plus éloigné des besoins de son peuple et surtout de l’image de l’héritier de l’Empire perse plurimillénaire que les Iraniens auraient souhaité.

    La victoire des ayatollahs

    À la fois contre le régime et contre les communistes, les ayatollahs ont finalement emporté la partie, mais ils héritaient d’un pays en très grande difficulté et réagissaient en imposant leurs lois religieuses avec la plus extrême sévérité. Dès le départ, « j’ai vu arriver des musulmans qui souhaitaient se convertir au christianisme », témoigne le père Humblot, prêtre français arrivé en 1969 en Iran et resté jusqu’en 2012, date à laquelle il a été poussé dehors par la police religieuse. « Confrontés à une police politique dure, beaucoup d’Iraniens ne supportaient pas qu’on leur impose leur religion, et interrogeaient l’islam. »

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  • Retour sur les ambiguïtés du pape François lors de son voyage dans la péninsule arabique.

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    Par Annie Laurent dans le mensuel  « LA NEF » n°312 Mars 2019

    Pape Emirat 368608695.jpg« Premier pape à se rendre dans la péninsule Arabique, François s’est engagé avec un dignitaire musulman à promouvoir la fraternité entre religions. Présentation d’une démarche non dénuée d’ambiguïté.

    «Fais de moi un instrument de ta paix. » En choisissant la célèbre prière composée par saint François d’Assise comme thème du voyage qu’il a effectué à Abou-Dhabi du 3 au 5 février dernier, le pape François entendait placer sa démarche sous le parrainage de celui dont il a choisi le nom lors de son élection au siège de Pierre, en 2013. Cela semblait d’autant plus approprié que la visite s’est produite juste huit cents ans après la rencontre du Poverello avec le sultan Malik El-Kamil à Damiette (Égypte). C’était en 1219, lors de la cinquième croisade. Le projet de saint François était de prêcher au monarque musulman la foi en Jésus-Christ et en son Évangile, et c’est ce qu’il fit, persuadé qu’il aurait à verser son sang pour son audace missionnaire. La courtoisie a cependant dominé leurs échanges : il n’y eut ni conversion ni martyre. Au fil des siècles, cet épisode a donné lieu à diverses interprétations dans l’Église catholique. Depuis une cinquantaine d’années, il est souvent présenté comme le prototype du dialogue islamo-chrétien (1).

    Le dialogue interreligieux était bien la priorité du pape François en se rendant dans la capitale des Émirats arabes unis (EAU), fédération de sept cités-États fondée en 1971 à l’initiative de Zayed ben Sultan El-Nahyane (1918-2004). Ce pays était sans doute le mieux préparé à accueillir la première visite d’un souverain pontife dans la péninsule Arabique. L’islam sunnite y est la religion officielle mais il s’oppose aux idéologies islamistes qui dominent une grande partie de la région (wahabisme, Frères musulmans).

    La population des EAU est de 9 millions d’habitants, dont près de 90 % sont des immigrés (venus du sud-est asiatique, du Levant et d’Occident) auxquels la nationalité émiratie est refusée. Parmi eux, on compte quelque 900 000 chrétiens de diverses confessions, 70 % étant des catholiques. Ceux-ci, latins et orientaux, relèvent d’un Vicariat apostolique d’Arabie méridionale (EAU, Oman et Yémen) dont le titulaire actuel est un religieux capucin, Mgr Paul Hinder, qui réside à Abou-Dhabi où se trouve sa cathédrale, dédiée à saint Joseph.

    La Constitution de la fédération concède aux non-musulmans la liberté de culte en leur imposant une totale discrétion, pour ne pas « troubler l’ordre public » (art. 32), sous-entendu en suscitant l’attraction de musulmans pour le christianisme. C’est pourquoi toute activité associative est interdite aux chrétiens. Il existe maintenant une trentaine d’églises aux EAU, dont huit catholiques, toutes dépourvues de clocher et de croix extérieure. Le voyage du pape n’avait donc pas une priorité pastorale, même si les catholiques n’ont pas été oubliés puisque François a présidé une messe dans le grand stade d’Abou-Dhabi, à laquelle ont assisté 135 000 fidèles.

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  • La Cour Européenne des droits de l’homme (CEDH) critiquée en Europe mais félicitée dans les pays musulmans

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    Du site "La sélection du jour" (7.3.2019) :

    LA CEDH CRITIQUÉE EN EUROPE MAIS FÉLICITÉE EN PAYS MUSULMANS

    Ces jours-ci, la Cour Européenne des droits de l’homme (CEDH) fait beaucoup parler d’elle. L’agression au couteau de deux gardiens de prison à Condé-sur-Sarthe par un islamiste assassin d’un octogénaire, a remis en lumière le rôle de la CEDH dans la suppression des fouilles au corps en 2009. L’arme avec laquelle le prisonnier est passé à l’action lui avait été fournie par sa femme qui lui rendait visite. C’est parce que la France avait été condamnée par la CEDH au nom des Règles Pénitentiaires Européennes (RPE) qu’elle avait renoncé aux fouilles au corps pour les visiteurs des prisonniers. C’est encore la CEDH qui a interdit à la France d’expulser vers l’Algérie, son pays d’origine, un condamné pour terrorisme, Kamel Daoudi, déchu de sa nationalité française en 2002, sorti de prison en 2008 et placé depuis en rétention administrative… Une situation ubuesque !

    Mais si elle est la cible de critiques en France et en Europe, la CEDH reçoit au contraire une pluie d’éloges du monde musulman.  Le 25 octobre dernier, la CEDH a condamné une conférencière autrichienne qui avait « dénigré » Mahomet en qualifiant d’acte de « pédophilie » son union avec une fillette de 9 ans, Aïcha. Cette conférencière entendait dénoncer la pratique du mariage des filles prépubères dans la culture musulmane, à l’exemple de Mahomet. Mais la CEDH y a vu « une violation malveillante de l’esprit de tolérance à la base de la société démocratique » susceptible de « mettre en danger la paix religieuse ». 

    Cette condamnation a été saluée comme une « décision majeure et historique » par le vice-chancelier de l’université Bahauddin Zakariya, au Pakistan. Le premier ministre pakistanais a également félicité la CEDH « de ne pas autoriser les actes de blasphème sous couvert de liberté d’expression ». Au Caire, L’Observatoire de l’islamophobie de la prestigieuse Université Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, a exprimé sa satisfaction devant cette décision visant à « réduire les problèmes d’islamophobie » alors, souligne L’Observatoire, que « le nombre de musulmans en Europe pourrait atteindre 14 % en 2050 ». Le Secrétaire général de la plus grande fédération mondiale d’écoles coraniques a fait chorus, et s’est saisi de l’occasion pour réclamer aux Nations Unies une législation mondiale « condamnant toute personne qui commet un blasphème contre les livres divins ou les personnes sacrées de toutes religions ».

     Ce jugement de la CEDH (« arrêt E.S. contre Autriche ») fera-t-il l’objet d’un appel devant la Grande Chambre ? La Cour doit en décider dans les prochaines semaines. Ce sera une décision cruciale pour la liberté d’expression alors que se développe une campagne mondiale menée par l’Organisation de la coopération islamique (OCI) en faveur d’une limitation universelle de la liberté d’expression en matière religieuse, appuyée principalement par l’Egypte et le Pakistan, explique Gregor Puppinck, directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), dans cet article publié par Valeurs Actuelles

  • Nations Unies : Mgr Gallagher s'inquiète des atteintes à la liberté religieuse

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    D'Adélaïde Patrignani sur Vatican News :

    À Genève, Mgr Gallagher s'inquiète des atteintes à la liberté religieuse

    Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Rapports avec les États, était au siège des Nations-Unies à Genève le 25 février. Il y a prononcé deux discours, l’un à l’occasion de la 40e session ordinaire du Conseil des droits de l’homme, l’autre dans le cadre du centenaire de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Il a notamment évoqué la liberté religieuse dans le monde.
    Devant les participants à la 40e session du Conseil des droits de l’homme, Mgr Gallagher a d’abord rappelé que le Saint-Siège recherche, en matière de relations internationales, «l’avancement de leur universalité et de leur indivisibilité, qui est un élément essentiel dans la construction de sociétés pacifiques et du développement des individus, peuples et nations».

    Poursuivre sur la voie de la coopération entre États

    Il a ensuite mentionné plusieurs évènements historiques qui seront commémorés cette année. D’abord le centenaire de la création de la Société des Nations, fruit du Traité de Versailles signé le 28 juin 1919. «Nous vivons dans un monde toujours plus complexe et interconnecté, a rappelé Mgr Gallagher, où la sécurité et le développement, les méthodes de guerre, les migrations et les mouvements de réfugiés, le changement climatique et le commerce, et la promotion ou la violation des droits humains ne devraient pas être considérés, et encore moins traités, de manière isolée», a-t-il poursuivi. Par conséquent, «le besoin des pays de se rassembler et de chercher des solutions à des problèmes communs est plus que jamais évident»«Nous célébrons les 100 ans des premières étapes d’une nouvelle vision de relations multilatérales stables», a-t-il ajouté.

    La protection des droits de l’enfant

    Puis le secrétaire pour les Rapports avec les États a mentionné la Convention des Droits de l’Enfant, adoptée par l’ONU le 20 novembre 1989. «Un instrument approprié et louable destiné à protéger les droits et les intérêts des enfants, qui sont ce trésor précieux donné à chaque génération comme un défi pour sa sagesse et son humanité». «Le Saint-Siège s’engage non seulement à assurer la sécurité et la protection des enfants et des adultes vulnérables, mais aussi à former un environnement fiable pour eux dans ses propres institutions, afin de continuer ses actions pour remédier à l’atroce fléau de la violence contre les enfants», a affirmé Mgr Gallagher.

    Inquiétude face à la violation de la liberté religieuse

    Le prélat s’est enfin alarmé de «l’augmentation significative des violations du droit à la liberté de religion et de croyance». «En dépit de l’existence d’une solide structure légale internationale, de récents rapports concernant l’abus de ce droit humain fondamental sont très inquiétants», a-t-il déclaré. «La protection et les limitations sont deux éléments clés entourant tout débat sur la liberté religieuse en tant que droit fondamental, en raison de son lien direct avec la personne humaine».

    Ainsi, «ce droit fondamental ne doit pas être seulement limité à la sphère privée, mais doit aussi être reconnu “lorsqu’ils [les croyants] agissent ensemble”, tandis que les limites peuvent être posées uniquement dans la mesure où  “les justes exigences de l’ordre public ne sont pas violées”», a continué Mgr Gallagher, s’appuyant sur la déclaration Dignitatis Humanae sur la liberté religieuse. «La liberté religieuse et les activités ne devraient pas être mise en danger par l’exigence d’autorisations spéciales. Dans le même temps, les responsables religieux devraient s’assurer que de telles activités et rassemblements s’inscrivent dans les limitations habituellement prescrites par la législation internationale sur les droits humains, résumée en termes de sécurité publique, d’ordre, de santé, de morales ou de droits fondamentaux et de libertés d’autrui».

    Menaces sur le droit à l’objection de conscience

    Par ailleurs, d’après Mgr Gallagher, «de récents exemples d’appels accrus à restreindre le droit à l’objection de conscience montrent combien certains politiciens et même certaines entités d’agence internationales, oubliant leur nature et agissant sans mandat, sont toujours gênées avec le droit à la liberté de religion et de croyance».

    En conclusion de son discours, suggérant des pistes d’amélioration, le secrétaire pour les Rapports avec les États a cité un extrait du Document sur «La fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune» signé par le Pape François et le Grand Imam d'Al-Azhar Ahamad al-Tayyib le 4 février dernier: «Le dialogue, la compréhension, la diffusion de la culture de la tolérance, de l’acceptation de l’autre et de la coexistence entre les êtres humains contribueraient notablement à réduire de nombreux problèmes économiques, sociaux, politiques et environnementaux qui assaillent une grande partie du genre humain».

    Dans son deuxième discours, Mgr Gallagher est revenu sur des aspects historiques de la Doctrine Sociale de l’Église à propos du travail, avant d’analyser quelques enjeux actuels. Le prélat intervenait dans le cadre du centenaire de l’OIT, plus précisément lors d’une séance de réflexion sur le thème: “Repenser le travail et le futur du travail – une perspective interreligieuse”

  • Le gouvernement français sommé de reconnaître la christianophobie

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    Le gouvernement doit reconnaître la Christianophobie

    6.996 personnes ont signé. Aidez-nous à augmenter ce nombre 10.000 signatures.

     

    Une fois n’est pas coutume, Mgr Ginoux est le seul à s’étonner du « peu de réactions » sur le plan national alors qu’il s’agit bien d’une « attaque directe contre la foi catholique ». Il aurait apprécié que le ministre de l’Intérieur et des Cultes, Christophe Castaner exprime un message de soutien aux catholiques. Aucun message de la part de Christophe Castaner…

    Il est temps que le gouvernement cesse d’ignorer ou de mépriser la religion catholique en France. La 1re religion en France mérite le même traitement que toutes les autres communautés religieuses. Il est étonnant de constater que le gouvernement ne réagit pas face à une vague de haine à l’encontre du catholicisme. Le gouvernement ne se prive pas de commenter (et à juste titre) les attaques contre l’Islam, le judaïsme, le bouddhisme, etc. Mais aucune réaction afin de soutenir les catholiques (et les chrétiens d’une manière générale).

    Nous saluons la déclaration d’Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié, a dit sa « solidarité envers l’Église catholique et nos frères et sœurs. Ces profanations sont scandaleuses et doivent être punies ».

    Le gouvernement doit reconnaître la Christianophobie

    A l'attention du ministre de l'Intérieur, Monsieur Christophe CASTANER, 

    Monsieur le Ministre,

    Entre le 28 janvier et le 10 février 2019, 9 lieux de cultes catholiques ont été vandalisés et profanés en France. Ces dégradations ont été médiatisées, mais c’est le quotidien de la religion catholique en France. L’Église catholique et les Églises chrétiennes détiennent le record d’atteintes aux lieux de culte : 878 sur les 978 actes recensés en France, selon votre ministère en 2017.

    Nous savons que l’actualité est riche pour votre ministère ces dernières semaines. Mais, nous nous étonnons de l’absence de réaction face à ces actes de haine à l’encontre de la religion catholique.

    Nous attendons une réponse de votre part, aussi bien écrite que publique afin de dénoncer la montée de la christianophobie en France.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération la plus distinguée.

    POUR SIGNER LA PETITION, SE RENDRE SUR CETTE PAGE

  • Rapprochement avec la Chine communiste : le Vatican se fourvoie-t-il ?

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    Lu dans Le Soir d'aujourd'hui (p. 12) : 

    Chine : Une répression sans précédent de toutes les religions 

    Du jamais vu depuis la Révolution culturelle, selon les experts. Les musulmans ouïghours sont particulièrement ciblés, mais catholiques, protestants et membres du Falun Gong sont aussi ostracisés. … « Dans plusieurs provinces chinoises (Dongbei, Anhui, Henan, Mongolie Intérieure), les messes de Noël ont été contrôlées par la police : elles étaient interdites aux moins de 18 ans. Et dans d’autres provinces (Hebei, Shaanxi, Yunnan), les célébrations et décorations de Noël étaient interdites », détaille Bernardo Cervellera, prêtre catholique et éditeur du site AsiaNews , lié à l’Institut pontifical pour les Missions à l’étranger  … « La situation des catholiques s’est encore compliquée après le lancement il y a un an des Nouvelles régulations sur les activités religieuses , poursuit le père CervelleraLes communautés officielles sont depuis contrôlées sur les dimensions des croix, la hauteur des statues, les textes qu’elles mettent en ligne. Et la retransmission en live des cérémonies est interdite. De plus, une politique de sinisation est en cours, qui a mené à la destruction de clochers ou de façades pas assez chinoises . Désormais, les hymnes patriotiques doivent être chantés avant les offices et le portrait de Xi Jinping doit être accroché sur l’autel. Quant à l’Eglise illégale, souterraine , elle n’a pas le droit d’exister. Les lieux de culte sont fermés, saisis, et on est sans nouvelles plusieurs évêques et prêtres qui ont été arrêtés puis ont disparu ».

  • Le Document d'Abou Dhabi signé par le pape François et l'imam Al-Tayeb d'Al-Azhar fait couler beaucoup d'encre...

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    On s'en rendra compte en lisant :

  • La relation entre le christianisme et les autres religions

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    Pour éclairer le débat remis à l’ordre du jour par le pape François, récent cosignataire d’une déclaration sur la fraternité universelle professant, sans nuance ni réserve, que le pluralisme et la diversité des religions résulteraient d’une sage volonté divine, il n’est peut—être pas inutile de verser au dossier une autre déclaration, intitulée « Dominus Iesus » : publiée par la congrégation pour la doctrine de la foi et approuvée par le pape Jean-Paul II le 16 juin 2000, elle a été commentée en ces termes par Joseph Ratzinger, alors cardinal-préfet de cette congrégation et futur pape Benoît XVI. Voici ce commentaire :

    Ratzinger 128.jpg« 1. Dans le débat contemporain animé sur la relation entre le christianisme et les autres religions, l'idée avance que toutes les religions sont pour leurs fidèles des moyens de salut également valides. Il s'agit d'une conviction désormais très répandue non seulement dans les milieux théologiques, mais aussi dans des secteurs de plus en plus vastes de l'opinion publique, catholique ou pas, en particulier celle qui est le plus influencée par la culture répandue aujourd'hui en Occident, qui peut être définie, sans crainte de démenti, avec le mot: relativisme.

    La théologie dite du pluralisme religieux, en vérité, s'était déjà graduellement mise en place depuis les années cinquante du XXe siècle, mais ce n'est qu'aujourd'hui qu'elle revêt une importance fondamentale pour la conscience chrétienne. Naturellement, ses configurations sont très différentes, et il serait erroné de vouloir grouper toutes les positions théologiques qui font référence à la théologie du pluralisme religieux dans le même système. 

    La Déclaration, donc, ne se propose pas de décrire les caractéristiques essentielles de ces tendances théologiques, et prétend encore moins les enfermer dans une formule unique. Notre document cherche plutôt à signaler quelques présupposés de nature tant philosophique que théologique qui sont à la base des différentes théologies du pluralisme religieux actuellement diffuses: la conviction du caractère insaisissable et ineffable en totalité de la vérité divine; l'attitude relativiste envers la vérité, de sorte que ce qui est vrai pour certains ne le serait pas pour d'autres; l'opposition radicale entre la mentalité logique occidentale et la mentalité symbolique orientale; le subjectivisme exaspéré de ceux qui considèrent la raison comme seule source de connaissance; le "vidage" métaphysique du mystère de l'incarnation; l'éclectisme de ceux dans la réflexion théologique assument des catégories issues d'autres systèmes philosophiques et religieux, sans tenir compte de leur cohérence interne ou de leur incompatibilité avec la foi chrétienne; la tendance, enfin, à interpréter les textes de l'Écriture en dehors de la Tradition et du Magistère de l'Eglise (cf. Déclaration Dominus Iesus, n.4).

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  • Le pape est-il hérétique lorsqu'il affirme que le pluralisme religieux est une sage volonté divine?

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    D'Arnaud Dumouch :

    Le pape François dit-il une hérésie : "le pluralisme religieux est une sage volonté divine" ?

    7 février 2019 : Le pape François se rend en voyage aux Emirats Arabes Unis et signe un document avec l’imam d'Al-Azhar contenant l'affirmation suivante : « le pluralisme religieux est une sage volonté divine ».

    Certains se sont écriés à l’hérésie, à l'humanisme béat. Ils se réfèrent au repère dogmatique suivant : « Hors le Christ, vrai Dieu fait homme, pas de salut ». Le pape renoncerait-il au commandement de Jésus d’annoncer l’évangile ? Qu’en est-il ?

    Il y a deux étapes dans cette vidéo 1° théologique et 2° pastorale, selon les directives du pape Benoît XVI lorsqu'on juge un apport nouveau :

    1° Rappel de la foi (c'est toujours à la lumière de la foi que doit être regardé ce qui paraît nouveau): 

    "Il n’y a pas de salut en dehors du Christ et de son Eglise" (Symbole Quicumque de saint Athanase). 

    "Tout homme qui arrive après la mort sans la charité (vertu théologale, clef du salut) est aussitôt conduit en enfer" (Constitution Benedictus Deus du pape Benoît XII) ».

    2° Rappel de la pastorale de Dieu sur son peuple : Dieu peut-il être conduit à diviser son peuple pour un temps, en vue d’éviter l’orgueil ? L’exemple de la tour de Babel, de la division du peuple Hébreu sous Salomon, des trois schismes dans l’Eglise suite à nos moments d’orgueil (voir les repentances de saint Jean-Paul II concernant l’histoire de l’Eglise en l’an 2000).

    Conclusion :

    Oui, la division et donc la multiplicité peut être "une sage volonté de Dieu". 

    Notre foi nous montre cependant que c’est une pastorale provisoire, une pastorale sur nous qui s'arrêtera lors de son retour dans la gloire selon ce texte : « Jean 10, 16 J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix ; et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur. »

  • Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? une comédie d’une vacuité à rendre jaloux un puits sans fond

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    De Bruno de Seguins Pazzis sur le site de Liberté Politique :

    Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? Un film de Philippe de Chauveron

    Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? Un film de Philippe de Chauveron

    Chinon. Claude et Marie Verneuil sont de retour d’un long voyage de quatre semaines. Ils font face à un nouveau cataclysme : leurs quatre filles et leurs quatre gendres veulent quitter la France : Odile et David veulent partir en Israël, Chao et Ségolène en Chine, Isabelle et Rachid en Algérie, tandis que Laure et Charles veulent partir en Inde, car Charles veut faire carrière à Bollywood. Claude et Marie vont alors tout faire pour que tous les membres de la famille restent en France. De leur côté, André et Madeleine Koffi, les parents de Charles, sont de retour en France pour le mariage de Viviane, leur fille, mais là non plus, tout ne se passera pas comme prévu… 

    Avec : Christian Clavier (Claude Verneuil, bourgeois gaulliste catholique, le père de famille), Chantal Lauby (Marie Verneuil, bourgeoise catholique, la mère de famille), Ary Abittan (David Maurice Isaac Benichou, mari d'Odile), Medi Sadoun (Rachid Abdul Mohammed Ben Assem, mari d'Isabelle), Frédéric Chau (Chao Pierre Paul Ling, mari de Ségolène), Noom Diawara (Charles Koffi Ier du nom, mari de Laure), Frédérique Bel (Isabelle Suzanne Marie Verneuil-Ben Assem, 1re fille des Verneuil), Julia Piaton (Odile Huguette Marie Verneuil-Benichou, 2e fille des Verneuil), Émilie Caen (Ségolène Chantal Marie Verneuil-Ling, 3e fille des Verneuil), Élodie Fontan (Laure Evangeline Marie Verneuil-Koffi, 4e fille des Verneuil), Pascal Nzonzi (André Koffi, le père de Charles), Salimata Kamate (Madeleine Koffi, la mère de Charles), Tatiana Rojo (Viviane Koffi, la sœur de Charles), Claudia Tagbo (Nicole), Loïc Legendre (le curé de Chinon), Nouritza Emmanuelian (l'infirmière), Jérémy Charvet. Scénario : Philippe de Chauveron et Guy Laurent. Directeur de la photographie : Stéphane Le Parc . Musique : Marc Chouarain.

    Mon Dieu, je vous l’offre !... Avec plus de 12,3 millions d’entrées pour Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu (2014), il était facile de prévoir qu’il y aurait une suite avec ce Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? D’autant plus qu’à bien y regarder, le premier long métrage était loin d’avoir épuisé le sujet, loin d’avoir suffisamment insisté sur le message multi-culturaliste, christianophobe et n’avait pas abordé l’homophobie, le mariage pour tous et d’autres propos décadents et dégradants pour la France. Au visionnage du second long-métrage, on prend conscience combien le premier, qui tournait en rond en entassant des blagues éculées concernant le racisme entre blancs, arabes, juifs, chinois et noirs autour du problème des mariages mixtes des quatre filles du  bourgeois catholique, Claude Verneuil (mariages mixtes qui sont un vrai et sérieux problème de société), était encore bien sage dans son message multiculturaliste et christianophobe.

    Au point que ce commentaire m’échappa à l’époque : « limite christianophobe ». Mais surtout, ce qu’il fallait craindre, je l’avais bien anticipé : « (…) Heureusement qu’il n’y a pas une cinquième fille à marier car il y aurait fort à parier qu’elle choisisse de se marier avec une amie...Sans doute sera-ce la prochaine comédie délirante de Philippe de Chauveron ?(…) » Alors que ceux qui, sous couvert d’une comédie, ont envie de se faire reprocher leur catholicisme, leur opposition au métissage forcé, aux mariages interreligieux (car c’est bien connu, les juifs, les arabes et les noirs eux n’ont pas ce genre de problème !), leur instinct communautariste et leur réticence enfin à la société multiculturelle... (ceci, bien entendu, en bouffant du curé au passage) courent voir cet enchaînement de séquences « téléphonées » de très loin, de rebondissements qui tombent à plat tant ils sont prévisibles, de ressorts comiques usés jusqu’à la corde, tout comme les dialogues qui sont on ne peut plus attendus, faussement non politiquement corrects et non-conformistes.

    Tous les poncifs les plus éculés sur la société actuelle s’accumulent au gré des séquences qui deviennent vite répétitives en raison d’un scénario très paresseux, laborieux et qui semble même parfois improvisé. Ceux-là se réjouiront de voir à la fin, à l’occasion d’un mariage homosexuel, la France célébrée comme la terre promise, celle du mariage pour tous, pour ultimement supporter une injure au général De Gaulle qui ne pourra que révolter même les antigaullistes, comme si cette France permissive était celle voulue par l’homme d’Etat. Dans cette comédie d’une vacuité à rendre jaloux un puits sans fond mais d’une perversion intellectuelle et morale difficilement concevable, aucun comédien n’arrive à imprimer du rythme, même Christian Clavier, bien empâté et qui a le physique de l’emploi, mais qui manifestement n’y croit plus. Parions que le succès commercial de Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ?(362 209 entrées le premier jour contre 200 723 pour le précédent opus) nous vaudra dans deux ans Mais qu’est-ce qu’on a vraiment fait au Bon Dieu ?, et là, parions qu’il y sera question de GPA, PMA et d’autres grands progrès de l’humanité ! Pas seulement pathétique, vraiment insupportable.

    Bruno de Seguins Pazzis

  • Le pluralisme religieux, volonté divine, vraiment ?

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    Un article de Luisella Scrosati publié dans la « nuova bussola quotidiana » (www.lanuovabq.it) et paru en traduction française sur le site « Benoit et moi » :

    François Francois-limam-dAl-Azhar-Ahmed-Tayeb-4-fevrier-2019-Abu-Dhabi_0_729_513.jpg« Tout en reconnaissant tous les signes positifs de la rencontre dans les Emirats Arabes Unis, nous ne pouvons pas autoriser l'affirmation d'erreurs sur les vérités de la foi. C'est pourquoi il n'est pas acceptable que le document sur la fraternité universelle signé par le pape François et l'imam d'Al-Azhar décrive le pluralisme religieux comme une sage volonté divine. Il n'y a pas une seule ligne dans les textes de Vatican II qui puisse justifier une telle position. Lumen gentium parle de personnes qui n'ont pas encore été atteintes par l'Evangile, pas de religions. Faut-il penser que le Fils de Dieu s'est fait chair et dans le même temps veut une religion, comme l'Islam, qui nie à la fois la Trinité et la vérité de l'Incarnation? Il ne peut y avoir de Dieu schizophrène.

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    Cette réflexion n'a pas pour intention d'occulter l'importance de la Déclaration commune sur la Fraternité universelle, dans le but d'une coexistence pacifique entre les peuples, signée par le Pape François et le grand Imam d'Al-Azhar Ahmad Al-Tayebb, à l'occasion de la récente visite du Pontife aux Emirats Arabes Unis. Les déclarations sur la reconnaissance de la protection de la liberté, la protection des lieux de culte, l'engagement commun pour la défense de la vie et la condamnation du terrorisme religieux sont certainement des signaux importants.

    Cependant, aucune circonstance ne peut autoriser l'affirmation d'erreurs et la diffusion de la confusion au sujet des vérités de la foi. Nous nous référons ici au paragraphe présent dans la page 5 du document commun, qui énonce: «Le pluralisme et la diversité des religions, des couleurs, des sexes, des races et des langues sont une sage volonté divine par laquelle Dieu a créé les êtres humains. Cette Sagesse divine est à l'origine du droit à la liberté de croyance et à la liberté d'être différents».

    Lors de la conférence de presse habituelle du vol de retour, François est revenu sur l'argument, voulant répéter avec une certaine fermeté que «du point de vue catholique, le document ne s'est pas "rangé d'un millimètre" [probablement voulait-il dire "ne s'est pas distancié d'un millimètre", note de L.S.] de Vatican II, qui est ici cité plusieurs fois. Rien. Le document a été fait dans l'esprit de Vatican II». Le Pape confie ensuite avoir fait lire le document par des théologiens, en indiquant explicitement le théologien de la Maison pontificale, le père dominicain Wojciech Giertych, lequel l'aurait approuvé. François poursuit: «Si quelqu'un se sent mal, je le comprends: ce n'est pas une chose de tous les jours et ce n'est pas un pas en arrière; c'est un pas en avant. Mais un pas en avant qui vient d'il y a cinquante ans, du Concile qui doit se développer». Le Pape confesse avoir vu ensuite une phrase qui l'a laissé assez perplexe - il n'a pas dit de quelle phrase il s'agissait - sauf qu'il a réalisé plus tard que c'était une phrase du Concile.

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  • Chine : la mise au pas de l'Eglise catholique se confirme

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    De Jean-Marie Dumont sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Les catholiques chinois et la « sinisation » 

    La République populaire de Chine (RPC) célébrera en octobre les 70 ans de sa fondation par Mao Zedong. Tout porte à croire qu’à l’approche de cet anniversaire, les actions visant à « siniser » les secteurs de la société considérés comme influencés par l’étranger, notamment les groupes religieux, vont se poursuivre. C’est ce qui ressort d’une rencontre dont a rendu compte le 22 janvier l’agence Ucanews, basée à Hong Kong. Wang Zucan, n°2 du Département du travail du Front uni, agence du Parti communiste, s’est adressé à la Conférence des évêques de l’Église catholique en Chine et à l’Association patriotique des catholiques de Chine, deux organes non reconnus par le Vatican, même si les évêques qui les dirigent le sont. Évoquant l’importance de « hisser le drapeau rouge avec cinq étoiles dans les cours des églises », il leur a demandé « de progresser sur la voie de l’indépendance, de l’autonomie et de l’auto-administration de l’Église, et du fonctionnement démocratique de l’Église ». Des propos faisant étrangement écho à ceux de Benoît XVI déclarant en 2009 « les principes d’indépendance et d’autonomie, d’autogestion et d’administration démocratique de l’Église » « inconciliables avec la doctrine catholique ». À cette réunion se trouvait Mgr Joseph Ma Yinglin, l’un des sept évêques ordonnés sans mandat pontifical, dont le pape a levé le 22 septembre l’excommunication, mais qui préside toujours la Conférence épiscopale non reconnue. Dans cette rencontre, il a tenu un discours qui avait les apparences de l’allégeance, s’engageant à « progresser de plus en plus sur la voie de la sinisation pour obtenir un résultat satisfaisant pour le 70e anniversaire de la RPC ». Ce genre de rencontres et de propos illustre les incertitudes qui accompagnent le rapprochement actuel entre Rome et la Chine, les évêques dont l’excommunication a été levée ne manifestant pour l’heure publiquement aucune prise de distance notable avec le pouvoir chinois.

    Jean-Marie Dumont

    Lire également : Le Vatican s’oppose à l’intégration des catholiques clandestins à l’Église patriotique