Santé - Page 121
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Euthanasie : rétrospective 2013 (Bulletin de l'I.E.B.)
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Les embarras de la pratique de l'euthanasie
Ainsi, aux Pays-Bas, les médecins seraient plus timorés face à l'euthanasie comme le rapporte Jeanne Smits sur son blog :
Aux Pays-Bas, ce n'est pas tant le caractère définitif (et homicide) de l'euthanasie qui fait actuellement hésiter un nombre croissant de médecins de famille au seuil de l'administration de la piqûre létale, que la peur du gendarme. Qui est donc coupable de cet état de fait qui inquiète les responsables de la clinique de fin de vie ouverte au printemps de 2012 ? Eh bien, c'est l'inspection des services de santé, qui a « surréagi » dans l'affaire du médecin de Tuitjenhorn, Nico Tromp, accusé d'avoir procédé à une euthanasie illégale, soumis à une enquête diligentée par le ministère public et qui s'est finalement suicidé en octobre.
Le quotidien de gauche Het Parool rapporte aujourd'hui que de nombreux médecins qui pratiquaient des euthanasies sans états d'âme sont aujourd'hui plus « timorés », citant que cas d'un généraliste qui avait quasiment bouclé la procédure au « bénéfice » d'un de ses patients et qui, au bout du compte, n'a pas eu le « cran » de pratiquer le geste lui-même. Inquiet à l'idée de s'exposer à d'éventuelles poursuites judiciaires, il avait renvoyé le malade vers la clinique de fin de vie et c'est l'un des trente médecins faisant partie des équipes volantes de cette dernière qui a administré la mort.
Lire la suite sur le blog de J. Smits
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Un beau meurtre ?
Y a-t-il de beaux meurtres ? Sans doute si l'on suit Yves Paccalet, propagandiste du suicide assisté et de l'euthanasie sur "altermonde-sans-frontières" auquel on peut reconnaître le mérite de recourir sans détours aux termes les plus clairs :
"Je veux rester l’organisateur de mon décès. Si, demain, je ne suis plus capable de piloter mon corps ni mon esprit, j’accepte que quelqu’un décide à ma place, humainement et dans le respect d’une loi qui nous protège l’un et l’autre. Lorsque le moment sera venu, je désire bénéficier d’un bel et beau suicide médicalement assisté. À l’ancienne, comme les philosophes stoïciens, en relisant une maxime de Marc-Aurèle ; mais sans angoisse ni souffrance physique, grâce aux outils modernes de la science. Si ma conscience s’est déjà dissoute dans la brume des atomes, alors je veux que quelqu’un qui m’aime encore un peu commette sur ma personne le beau meurtre empli d’humanité qu’on appelle l’« euthanasie »."
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Sur Euthanasie Stop (21.12.2013)
AUJOURD'HUI SUR EUTHANASIE STOP - 21/12/2013
Suite du parcours de Lucie.
Publié par Rachel DORCHAIN (Mère au foyer)
Lucie a toujours voulu vivre. Tous les ans, elle était hospitalisée pour une ou deux broncho-pneumonies. En 2003, son état se dégrade, grave pneumonie, on lui place une trachéotomie, elle reste 5 jours entre la vie et la mort, elle reprend doucement, et elle rentre à la maison. Après cet épisode, nous savions que la vie de Lucie était en sursis. Nous avons continué la vie normale, les vacances, l'école... Elle s'est toujours battu pour vivre. En sachant qu'elle ne parlait pas, ne mangeait pas (...
Lire « Suite du parcours de Lucie. »
Qui cette loi libèrera-t-elle ?
Publié par André du BUS (Sénateur)
Extrait de l'intervention au Sénat ce 12 décembre: (...) faisons-nous ici oeuvre utile ? Pour tenter d'y répondre, je reprendrai une expression fréquemment utilisée dans les travées d'un parlement, celle suivant laquelle « La loi libère ». La loi libère le plus faible de l'oppresseur. Ou d'une situation, d'un contexte opprimant. Elle fixe un cadre dans lequel viennent se déployer de nouveaux possibles. C'est là l'utilité de la loi. Appliquons ces questions à la portée de la loi que nous allo...
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Comment espérer le respect de la loi tant que les médecins sont à la fois juge et partie ?
Publié par Pierre VAN de PUTTE (Cadre)
Il est question d'élargir les critères légaux permettant l'euthanasie (encore interdite sauf dans certains cas), mais cela me semble inutile : - le cadre actuel est déjà très large et librement interprété ; - la loi actuelle n'est pas respectée - les écarts pourtant connus ne sont pas poursuivis en justice. En effet : comment se fait-il qu'aucune des 5537 euthanasies déclarées depuis l'instauration de la loi n'ait entraîné de poursuite judiciaires ? Comment espérer le respect de la loi tant...
Lire « Comment espérer le respect de la loi tant que les médecins sont à la fois juge et partie ?"
Découvrez nos autres articles en Néerlandais :
Ik stel mij daar toch enkele vragen bij...
Publié par Marc VERMEULEN (Bediende, Brugge)
Demente personen. Wat is de huidige definitie van dementie? Hoe zal die definitie evolueren? Misschien is morgen iemand die niet akkoord gaat met dit of dat wetsvoorstel al dement? Wie zal er beslissen dat iemand dement is? Is het de familie samen met de arts of de familie of arts alleen? Zal men zeker kunnen zijn dat die arts volledig onafhankelijk is? Heeft de familie er belangen om een ander familielid dement te laten verklaren? Euthanasie voor minderjarigen Misschien is het nu pas vanaf...
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France : "Solidaires en fin de vie" mobilise
Un appel lancé par Anne-Dauphine Julliand, Jacques Ricot, Maryannick Pavageau, Hervé Messager et Tugdual Derville a déjà réuni près de 20.000 signatures.
SIGNEZ L’APPEL SOLIDAIRES EN FIN DE VIE !
Il est urgent que tous les citoyens qui ont le souci de préserver la vie et la dignité des personnes fragiles contre la tentation de l’euthanasie se réunissent et s’engagent.
- Nous refusons une société qui affirme que certains de ses membres auraient « perdu leur dignité » au point que leur mort soit préférable à leur vie.
- Nous voulons une société permettant aux personnes de traverser des situations de vulnérabilité sans qu’on les dise inutiles ou coûteuses, sans que soit remise en cause la valeur de leur vie.
- Nous voulons une société où aucune personne âgée fragile et sans défense ne risque d’être euthanasiée en marge du service d’urgence d’un hôpital.
Décidés à édifier ensemble une société solidaire où les personnes fragiles auront une place de choix, nous invitons les Français à se mobiliser aujourd’hui, pour agir.
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Euthanasie, suicide assisté... De quoi s'agit-il exactement ?
Le débat fait rage en France autour du suicide assisté et de l'euthanasie. Mais quelles réalités recouvrent exactement ces termes ? Sur Jol Press, un entretien avec le Professeur Louis Puybasset vise à préciser leur signification :
Euthanasie, suicide assisté… De quoi parle-t-on exactement?
La conférence de citoyens sur la fin de vie recommande, dans un avis rendu lundi 16 décembre, de légaliser le suicide médicalement assisté et préconise de créer une « exception d'euthanasie » pour les cas particuliers qui n'entreraient pas dans le cadre du suicide assisté. Avant d’aborder un sujet aussi délicat, prenons le temps de définir précisément les termes du débat avec le professeur Louis Puybasset, directeur de l’unité de neuro-réanimation chirurgicale de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
« La possibilité de se suicider par assistance médicale comme l'aide au suicide constitue, à nos yeux, un droit légitime du patient en fin de vie ou souffrant d'une pathologie irréversible, reposant avant tout sur son consentement éclairé et sa pleine conscience », a souligné la Conférence citoyenne sur la fin de vie, un panel de 18 citoyens sélectionnés par l'institut Ifop pour représenter la société française dans sa « diversité ». Concernant l'euthanasie, les citoyens n'estiment pas nécessaire de l'inscrire dans la loi, comme c'est le cas aux Pays-Bas ou en Belgique.
Quelles différences existe-t-il entre le suicide assisté et l’euthanasie ? Eléments de réponse avec le professeur Louis Puybasset, directeur de l’unité de neuro-réanimation chirurgicale de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
JOL Press : Avant que le tourbillon médiatique n’emporte la question, définissons les termes. En quoi consiste précisément le suicide assisté ?
Pr Louis Puybasset : L’avis rendu par la Conférence citoyenne sur la question est brouillon, aucune définition, justement, n’est respectée. Il est pourtant très important de savoir de quoi on parle. On parle de suicide quand le malade prend le médicament lui-même. Et dans ce débat, il faut aussi rappeler que nous ne parlons que de sujets compétents. Il y euthanasie si le médecin pousse la seringue, il y a suicide assisté si c’est le malade qui ingère le produit. Si ce suicide est « médicalement » assisté, cela veut dire que c’est le médecin qui a prescrit ce produit.
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La Belgique glisse vers l'administration de la mort à la demande
De Michel Ghins sur Boulevard Voltaire :
Belgique : vers la « mort pour tous » ?
La Belgique est en train de glisser sur une pente qui la mène inexorablement vers l’administration de la mort « à la demande ».
Voir un enfant gravement malade souffrir a quelque chose d’insoutenable, de révoltant, surtout si l’issue fatale est inévitable et proche. Ne vaut-il pas mieux alors abréger des souffrances inutiles aussi bien pour l’enfant que pour ses proches et mettre fin à ses jours ? C’est la voie que le législateur belge est en train de choisir. Onze ans après la dépénalisation de l’euthanasie, une proposition de loi ouvrant son accès aux enfants sans limite d’âge vient d’être votée en commission au Sénat.
L’euthanasie – entendons-nous bien – ne consiste pas à administrer des doses adéquates de morphine afin de contrôler la douleur, ni à s’abstenir de tout acharnement ou de traitements disproportionnés, ni encore à endormir profondément le patient, mais de mettre intentionnellement fin à sa vie. L’euthanasie est et reste, selon le Code pénal belge, un homicide, qui n’est pas poursuivi dans les conditions spécifiées par la loi de 2002.
N’ayons pas peur des mots : dépénaliser l’euthanasie consiste à donner aux médecins, dans certaines conditions, la permission de tuer. Il s’agit là d’un changement culturel considérable qui a provoqué un basculement mental dans la société belge. À partir du moment où l’euthanasie est légalement permise, une barrière éthique est tombée, une digue a cédé : il est logique que l’euthanasie en vienne à s’étendre à des catégories de plus en plus larges de la population.
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Mettre fin aux souffrances, mais aux souffrances de qui ?
Lu ICI (Denis LENSEL):
Euthanasie : mettre fin aux souffrances, mais de qui… ?
En Belgique, le Sénat a adopté hier une proposition de loi étendant le champ légal de l’euthanasie aux mineurs de plus de 12 ans atteints d’une maladie déclarée « incurable ». Cette mesure devra encore être confirmée par les députés belges. Le texte prévoit qu’un mineur peut demander à être mis à mort s’il est exposé à des souffrances physiques insupportables et inapaisables en phase terminale : il doit pour cela être conseillé par une équipe médicale et recevoir l’accord de ses parents… A Bruxelles, les représentants des religions chrétienne, juive et musulmane ont exprimé leur « vive inquiétude face au risque de banalisation » de l’euthanasie. Si ce projet de loi était adopté définitivement, la Belgique suivrait l’exemple des Pays-Bas.
Revoici donc posé, toujours dans sa redoutable ambiguïté, le problème de l’euthanasie, terme dont la signification étymologique est « bonne mort »… : mettre fin à des souffrances « insupportables », qui n’applaudirait pas de prime abord à une intention si bonne ? Mais ici deux questions se posent : d’abord, la mise au point des médicaments « analgésiques » modernes contre la douleur n’a-t-elle pas progressé et ne progresse-t-elle pas encore, de façon à supprimer ou à endiguer la douleur physique dans des proportions grandissantes jusqu’au seuil du tolérable ? La réponse appartient probablement ici à l’ensemble du corps médical.
Deuxième question, qui concerne la société tout entière, et qui doit exclure tout faux semblant et… toute hypocrisie : mettre fin à la souffrance, certes, mais à la souffrance de qui, au fait ? Souvent, c’est le spectacle des malades réputés – à tort ou à raison – « incurables », et exposés à la douleur et à la dégradation physique, qui devient très difficile à supporter… pour leur entourage. Qu’il s’agisse de leur famille, de leurs proches, ou même parfois… de certains membres du personnel soignant, dont c’est pourtant la mission de surmonter l’épreuve de cette confrontation.
A Chambéry, une aide-soignante qui avait empoisonné six personnes âgées dans une maison de retraite a été arrêtée et mise en examen par la Justice. Elle leur avait administré un « cocktail » de très forts médicaments psychotropes destinés aux troubles mentaux… Elle-même devenue fragile, cette auxiliaire du personnel médical avait été récemment traumatisée par la mort pénible de sa vieille mère. Son geste répété n’en est pas moins terrifiant : il a enlevé… le droit de vivre à des vieillards encore capables de vivre sans trop souffrir, en l’occurrence…
Mais le plus affreux, c’est cette banalisation de la mise à mort des vieillards et des grands malades, fussent-ils désormais… demain, peut-être, des enfants. Tuer, au lieu de soigner, c’est régler le compte des malades, mais cela ne relève plus de la médecine. Désormais, en Europe, on risque de se donner l’âpre liberté de tuer les personnes dont la douleur est jugée « insupportable ». Insupportable ou encombrante ? Dans une société qui, comme le dit le Pape François, transforme trop d’êtres humains en « déchets », rejetés comme tels, ne serait-ce que sur le plan socio-économique…
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Le vote du sénat sur l'euthanasie des mineurs
Du bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :
Euthanasie des mineurs : vote au Sénat
13/12/2013 - Fin de vieAprès avoir été votée par les commissions réunies des affaires sociales et de la justice du Sénat le 28 novembre 2013, le Sénat Belge a adopté, à une large majorité, ce jeudi 12 décembre, la proposition de loi qui vise à étendre l'euthanasie aux mineurs dans le pays.
Par 50 voix contre 17, la proposition de loi a été adoptée par les socialistes et les libéraux membres de la majorité gouvernementale, et par les écologistes et les sénateurs du parti nationaliste flamand NV-A issus de l'opposition. Seuls les sénateurs centristes chrétiens-démocrates, membres de la majorité, et le parti flamand d'extrême droite Vlaams Belang, issus de l'opposition, ont voté contre.
Les débats qui ont précédé le vote ont été animés lorsque la Sénatrice Els Van Hoof (CD&V) a souligné le manque de contrôle de la loi actuelle par la Commission d'évaluation (Voir dossier de l'IEB, p. 6 et 7).
Le Magazine Marianne du 2 décembre a également publié un dossier intitulé "Euthanasie : le débat confisqué" dans lequel est questionnée l'impartialité de la Commision au vu de l'appartenance de 2/3 de ses membres à des associations ou groupes de médecins pro-euthanasie.
La prochaine étape du processus sera celle de la discussion à la Chambre des représentants, avant de revenir au Sénat. Les élections législatives ayant lieu le 25 mai prochain, "il n'est pas certain que les députés auront le temps [d'] examiner [la proposition de loi]". Mais les socialistes restent déterminés. En effet, la députée socialiste Karine Lalieux a déclaré: "Nous voulons que cette loi soit définitivement adoptée avant la dissolution des chambres".
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Un pas de plus vers l'euthanasie des mineurs
Lu ICI
Le Sénat a adopté jeudi soir, avec une majorité de rechange, la proposition de loi de Philippe Mahoux (PS), Christine Defraigne (MR), Jean-Jacques De Gucht (Open Vld) et Guy Swennen (sp.a) étendant aux mineurs d'âge la dépénalisation de l'euthanasie. Ce texte a été largement soutenu par les groupessocialistes et libéraux, les écologistes et la N-VA. Le CD&V, le cdH et le Vlaams Belang ont voté contre.
Ce vote était prévisible. La suite l'est aussi, malheureusement. Il est inutile de développer ici à nouveau les arguments (largement exposés sur ce blog) qui démontrent combien cette proposition constitue une mauvaise réponse à des situations qui ne peuvent se résoudre de cette façon. Décidément, notre pays fait figure de triste laboratoire où les pires dérives peuvent être constatées. Ainsi va-t-on à grandes enjambées vers un meilleur des mondes hanté par la culture de mort. Et certains s'imaginent que, ce faisant, nous faisons figure d'avant-garde indiquant au reste du monde les progrès que peuvent accomplir des sociétés qui se targuent d'être "avancées". Heureusement, le rejet de la proposition Estrela par le Parlement Européen montre que le reste de l'Europe n'est pas disposé à s'engager sur les chemins dévoyés où s'égare notre pauvre pays.
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Euthanasie des mineurs : un mauvais signal
La sénatrice Vanessa Matz s'exprime sur l'avenir.net :
(...) On parle de l’euthanasie comme une avancée dans la modernité et comme si nous, au cdH, nous nous accrochions à de vieux principes poussiéreux. Au départ, il y avait du respect dans les débats. Mais les derniers temps, ça dérape. On a voulu nous caricaturer. Nous ne sommes pas des conservateurs réactionnaires face à des modernes pragmatiques. Nous avons une vraie volonté de rencontrer les réalisés des enfants en fin de vie. Mais faut-il pour cela une loi aveugle ?
Une loi aveugle ?
On nous l’a dit : il y a une maturité chez ces enfants. Mais leur appartient-il de porter la souffrance de leur entourage à travers ce choix d’euthanasie ? Un enfant peut-il se détacher de la loyauté à ses parents pour prendre sa décision ? Un enfant ne sera-t-il pas influencé par la charge qu’il représente pour ses parents qui doivent travailler, élever des frères ou sœurs ? Cela nous fait terriblement peur que ce signal soit donné à ces enfants.
Des psychologues devront vérifier que le choix de l’enfant est libre.
Oui ils devront évaluer la capacité de discernement. Mais seront-ils capables de déceler la vraie volonté ? Et puis, les parents pourraient n’être pas d’accord entre eux, soit parce qu’ils sont séparés, soit parce qu’il n’y a pas d’harmonie familiale tout simplement. Et puis, on légifère ici de manière générale alors que ce sont des cas exceptionnels qui seront visés. On parle d’une dizaine de cas par an. Les équipes médicales apprécient donc déjà les situations au cas par cas. Et il n’y a jamais eu de poursuites judiciaires. Ici on pose un principe absolu qui va peser sur les épaules de tous les enfants, pas seulement ceux en fin de vie.
Ne serait-ce pas hypocrite que de laisser les choses se faire en cachette et dans l’illégalité ?
Moi je pense qu’on va prendre une loi pour quelques cas infimes qui vont rapidement provoquer une insécurité juridique, justement. Imaginez la scène où un psychologue dise à un enfant qui demande l’euthanasie, « tu n’as pas le discernement nécessaire ». Il faut savoir que 100 % d’adultes qui demandent l’euthanasie à un moment entre 90 et 95 % ne reformulent plus cette demande à partir du moment où elles bénéficient d’un accompagnement palliatif de qualité.
Cette loi sera un mauvais signal envoyé à la société, selon vous ?
Oui. C’est un mauvais signal aux plus fragiles et aux plus démunis. Et l’hypocrisie, c’est aussi une société qui ne peut plus regarder la souffrance et qui préfère s’en débarrasser.
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La sédation palliative : une euthanasie qui ne dit pas son nom ?
De Jeanne Smits, sur son blog :
Aux termes d'une enquête menée auprès de 866 médecins de famille néerlandais, 10 % d'entre eux ont avoué qu'il leur arrive d'administrer des doses de morphine ou de dormicum bien au-delà des posologies recommandées en vue de hâter la mort d'un patient. Pour la presse néerlandaise, ces réponses sans fard au questionnaire proposé par une émission de télévision (« Altijd wat » de NCRV) et une revue médicale, Medisch Contact, sonnent comme la fin d'un tabou.
L'idée de l'enquête est venue à la suite de la suspension en octobre, puis du suicide d'un médecin de Tuitjenhorn qui avait contrevenu en août dernier aux critères de conformité (« critères de minutie ») de l'euthanasie légale en injectant à un patient en phase terminale une dose massive de morphine, sans respecter le protocole médical établi. Le patient était mort dans la foulée.
De nombreux médecins avaient alors dit leur indignation devant les sanctions appliquées contre ce médecin, Nico Tromp, dénonçant à la fois les investigations des services d'inspection des médecins et des services judiciaires au motif que les directives officielles ne sont pas toujours applicables, selon eux, dans la réalité.
Voilà qui éclaire d'un jour plus exact la pratique de la « sédation palliative » aux Pays-Bas, dont il apparaît de plus en plus qu'elle est une sorte d'euthanasie qui ne dit pas son nom. Et qui, du point de vue moral, est bien plus ambiguë qu'une piqure létale : selon les cas, elle peut constituer un assassinat délibéré ou une pratique justifiée par l'état du patient. En brouillant les pistes entre euthanasie et soins palliatifs, elle a fait naître une zone grise où le débat peut s'enliser, laissant s'instaurer une mentalité euthanasique là où une conscience claire des limites fait défaut.
Lire la suite sur le blog de J. Smits