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Sexualité - Page 37

  • Dysphorie de genre chez les enfants : quelles réponses apporter ?

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    De gènéthique.org :

    Dysphorie de genre chez les enfants : quelles réponses ?

    30 avril 2021

    Les médias relaient des histoires de garçons convaincus d’être des filles et de filles convaincues d’être des garçons, et souffrant du sentiment d’être nés dans un corps qui ne leur correspond pas. Il s’agit parfois d’adolescents mais aussi d’enfants très jeunes, de 5 ou 6 ans.

    Jean-Pierre Lebrun est psychiatre et psychanalyste, membre de l’Observatoire des discours idéologiques sur l’enfant et l’adolescent, agrégé de l’enseignement supérieur de l’université catholique de Louvain, ancien président de l’Association lacanienne internationale et de l’Association freudienne de Belgique, directeur des collections « Humus » et « Singulier-Pluriel » chez Erès, auteur de plusieurs ouvrages sur la subjectivité et le lien social dont Le monde sans limite (Erès, 1997, dernière rééd. poche 2016), et Un immonde sans limite (Erès, 2020).

    Il répond aux questions de Gènéthique.

    Gènéthique : Les médias ont relayé récemment l’histoire de très jeunes enfants, de 5 ou 6 ans, qui refusent leur sexe morphologique : un petit garçon qui déclare être une fille, une petite fille se disant garçon. A cet âge précoce, voyez-vous dans cette demande de l’enfant quelque pathologie ou seulement une étape de l’enfance confrontée aux limites de la vie ?

    Jean-Pierre Lebrun : Depuis que le monde est monde, les enfants s’interrogent sur leur identité sexuée à partir de leur identité sexuelle, celle-ci leur étant prescrite par leur anatomie. L’être humain est un être de parole et l’in-fans, le non encore parlant, doit intégrer que son sexe anatomique ne lui donne pas toutes les clés – loin s’en faut – de sa « sexuation », c’est-à-dire de la façon dont il va se situer comme être sexué dans ce monde de parole.

    Il est souvent arrivé à des parents de se dire à propos de leur enfant qui posait de telles questions que celles-ci allaient se régler spontanément… avec le temps. Et la plupart du temps, ils n’avaient pas tort ! Comme vous le dites très bien vous-même, il s’agit de laisser à l’enfant la possibilité de « se confronter aux limites de la vie ». L’enfant a le temps de l’enfance pour cette confrontation.

    Donc rien de pathologique à cela ; mais dans cette démarche, dans ce trajet, ce qui peut déjà faire entendre que du pathologique pourrait être possible, c’est que l’enfant s’accroche, coûte que coûte, à son idée, à l’idée qu’il se fait de la réalité – en l’occurrence anatomique – qui est la sienne … au point même de dénier cette dernière.

    G : Cette conviction d’appartenir au sexe opposé concerne également des préadolescents, qui redoutent l’arrivée de la puberté, ou d’adolescents pubères qui demandent des hormones pour ressembler au sexe désiré. L’analyse de la situation est-elle différente à ces âges ?

    JPL : Oui, parce que l’adolescence est comme la seconde session aux examens de « la confrontation aux limites de la vie ». Une chance de rattraper ce qui n’a pas été réussi suffisamment, qui ne s’est pas vraiment inscrit lors de l’enfance. Or devant un échec, il y a toujours moyen d’estimer que ce n’est pas le travail que l’on aurait dû faire qui n’a pas été accompli mais que ce sont les exigences demandées qui n’étaient pas légitimes, ni justifiées.

    Et dans l’appréhension de ce jugement par l’adolescent, il y a une multiplicité de facteurs qui peuvent intervenir : cela va de l’influence des autres à sa capacité de « faire l’effort » demandé, de l’incidence des discours qui circulent autour de lui à son refus de consentir à se confronter à l’expérience des limites, de son besoin de transgresser pour se constituer comme sujet à sa capacité de récuser quoi que ce soit de ce qui lui est demandé….

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  • Agitation LGBT dans les milieux cléricaux: ce qui est excessif est insignifiant

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    Selon le quotidien français « La Croix » de ce 2 mai 2021, « lors d’une conférence en ligne organisée par le média britannique The Tablet, Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers (Belgique) a assuré, mercredi 28 avril, que, dans son diocèse, 700 personnes – majoritairement des jeunes – avaient quitté, durant les deux dernières semaines de mars, l’Église. Selon lui, cette vague de départs s’inscrit dans le sillage de la publication, lundi 15 mars, de la note de la Congrégation pour la doctrine de la foi, réaffirmant l’interdiction de bénir les unions de couples homosexuels.

    → ANALYSE. Des évêques fustigent l’interdiction des bénédictions de couples homosexuels

    Dans de nombreux pays, ce rappel du Vatican avait suscité colère et lassitude, au sein des mouvements engagés dans l’accompagnement des personnes homosexuelles catholiques. Dans son intervention, Mgr Bonny a évoqué la réaction « dramatique » de « personnes principalement hétérosexuelles », ayant exprimé leur désaccord frontal avec ce document. Il a indiqué que près de 2 000 personnes avaient par ailleurs demandé l’annulation de leur inscription au baptême dans les registres des diocèses flamands de Belgique, pays pourtant traditionnellement très catholique.

    « Responsabilité devant Dieu »

    Déplorant l’absence de consultation des évêques et du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie avant la publication de cette note, Mgr Bonny a également critiqué sa « faiblesse théologique » et son incapacité à refléter les développements contemporains en matière de théologie biblique, de théologie sacramentelle et de théologie morale. « C’est comme si elle avait été écrite à l’époque de Pie XII », a regretté le responsable religieux, connu pour ses prises de position franches en faveur des minorités sexuelles.

    → ENTRETIEN. Homosexualité : « Un travail théologique urgent mais qui prend du temps »

    Estimant que la Congrégation pour la doctrine de la foi doit être « au sommet de l’érudition biblique et théologique, et non derrière un niveau de qualité ordinaire », il a également regretté que le document ne tienne pas compte de ce que les sciences humaines disent aujourd’hui de la sexualité dans la société civile, alors que de nombreux pays ont légalisé le mariage ou le partenariat civil pour les couples de même sexe.

    « Marcher ensemble »

    « Ce n’est pas du tout en phase avec Amoris laetitia », a-t-il encore martelé, avant d’insister sur l’accent mis, par l’exhortation apostolique post-synodale publiée en 2016, sur la recherche de nouveaux éléments positifs. « Ce que nous proposons ici n’est pas d’étendre le mariage sacramentel », poursuivait-il, « il y a différentes façons de s’aimer, de prendre soin les uns des autres et d’assumer sa responsabilité dans l’Église et dans la société ».

    « Mais il y a tellement de possibilités qui viennent des Écritures et de la tradition de l’Église, pour marcher ensemble avec les gens, pour les porter devant Dieu et demander la bénédiction de Dieu sur eux », prônait-il enfin. Ces dernières semaines, de nombreux autres évêques du monde entier avaient eux aussi dénoncé un texte « blessant » et « maladroit ». Une contestation frontale de la ligne du Vatican, loin d’être courante dans leurs rangs. ».

    A noter que le président de la conférence épiscopale allemande, le très synodal Mgr Georg Bätzing, vient de rappeler, sur un ton paisible, que, vivant en couple ou non, les personnes à orientation homosexuelle « ont le droit d’être pastoralement accompagnés dans chaque situation spécifique sur leur chemin à travers la vie ». L’Eglise, mater et magistra, dit-elle autre chose? Et il ajoute ceci qui mérite l’attention de "La Croix" et "The Tablet" comme celle de l’évêque Bonny d’Anvers et autres agités du monde post-moderne:  «  Dans ce contexte, je ne considère pas les campagnes publiques comme un signe utile et une voie supplémentaire ». (Source : https://www.kath.net/news/75044)

    À bon entendeur…

  • Pourquoi l'Eglise ne peut pas autoriser la bénédiction des unions homosexuelles

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    Du père Xavier Dijon s.J. dans la Libre :

    L'Église doit-elle bénir les unions homosexuelles? Non, pour Xavier Dijon, prêtre jésuite et auteur de "La Raison du corps" aux éditions Bruylant.

    "L’Église considère que l’union homosexuelle n’est pas en tant que telle un chemin de sainteté. Mais attention, cela ne veut pas dire que les personnes homosexuelles ne peuvent pas devenir saintes : un homosexuel qui soigne son compagnon malade durant des mois est plus saint que moi."

    Le 15 mars dernier, la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), qui a pour mission, à Rome, de "protéger et promouvoir la foi catholique", publiait une note rappelant ce qui fut toujours la position de l’Église : elle ne bénit pas d’unions homosexuelles car elles ne sont pas "ordonnées au dessein" de Dieu, au contraire "de l’union d’un homme et d’une femme, ouverte en soi à la transmission de la vie". Comment pouvez-vous nous aider à comprendre la position du Vatican ?

    Une bénédiction est un acte qui engage l’Église, car elle donne à travers lui un signe de la grâce de Dieu. L’Église bénit donc des réalités qui sont bonnes : le repas, ou une maison par exemple. Dans la mesure où l’union homosexuelle - au jugement de l’Église et indépendamment des intentions subjectives des deux partenaires - ne correspond pas au plan de Dieu qui a créé l’être humain homme et femme, il est difficile de bénir cette réalité-là. Mais attention, on peut certainement bénir une personne homosexuelle, et le refus de la bénédiction de l’union comme telle n’est en rien un jugement porté sur ces personnes.

    Les personnes homosexuelles n’ont pas choisi leur homosexualité. Tout en disant que l’Église ne les marie pas, ne peut-elle pas, au moins, bénir leur union en reconnaissant que celle-ci peut être un chemin de bonheur et de sainteté ?

    La sainteté n’est pas seulement une affaire de bonnes intentions subjectives, et il y a selon l’Église une contradiction objective entre l’union homosexuelle et ce que Dieu révèle de lui-même et de nous dans la Bible. Cela ne veut pas dire que les personnes homosexuelles ne peuvent pas devenir saintes, mais que leur union n’est pas en tant que telle un chemin de sainteté.

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  • "Responsum" sur la bénédiction des unions homosexuelles : le pape va-t-il "résoudre cette situation" à sa façon ?

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    C'est ce que laisse penser un journaliste chilien proche du pape, selon Francesco lepore sur ce site gay :

    Cruz : "Le pape blessé par le Responsum sur les bénédictions aux couples homosexuels : je crois qu'il va résoudre".

    LE JOURNALISTE CHILIEN, VICTIME DE PÉDOPHILIE, QUE BERGOGLIO A NOMMÉ MEMBRE DU PCTM, DÉCLARE CECI

    11 avril 2021

    Dans une interview accordée au journal chilien La Tercera, le journaliste Juan Carlos Cruz rapporte qu'il s'est entretenu par téléphone avec le pape François au sujet de la question du Responsum de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur l'illégalité des bénédictions accordées aux couples de même sexe.

    Cruz, qui, adolescent, a été abusé par Don Fernando Karadima, un criminel et pédophile en série qui a été déchargé de l'état clérical le 27 septembre 2018, et qui a été récemment nommé par Bergoglio lui-même comme membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, dit en fait dans une réponse : " Je ne veux pas donner l'impression que je fais l'apologie du pape François et qu'il n'est pas responsable de cela ". Mais il faut tout comprendre dans le contexte du Vatican, du fanatisme de certains. Je le sais, car j'en ai discuté avec le pape, qui est très blessé par ce qui s'est passé."

    Selon Cruz François, qui reste de toute façon "responsable de tout" (comme on l'apprend en effet de la note explicative du Responsum, le Pape avait été informé et avait donné son consentement à la publication lors de l'audience du 22 février dernier accordée à l'archevêque secrétaire du CFD) "résoudra d'une manière ou d'une autre cette situation". Notamment parce que, explique le journaliste, "le pape que je connais n'est pas un pape qui se réfère de cette manière à la communauté LGBT, en effet".

  • Flandre : quand un catholique de 46 ans s'identifiant comme une femme veut devenir religieuse

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    De LifeSiteNews :

    Un homme prétendant être une femme veut devenir religieuse : "Je n'abandonnerai pas, même si je dois aller au Vatican".
    Partout où je m'inscris, les sœurs sont enthousiastes ", a déclaré l'homme.

    vendredi 9 avril 2021

    NIJLEN, Belgique, 9 avril 2021 (LifeSiteNews) - En Belgique, un catholique de 46 ans qui s'identifie comme une femme fait pression pour entrer dans un couvent en tant que religieuse où il espère vivre le reste de sa vie comme une religieuse.

    "Eefje" Spreuters a déclaré à Radio 2 Anvers, comme le rapporte VRT.be, que "partout où je m'inscris, les sœurs sont enthousiastes. Mais le règlement ne permet pas, dit-il, à un homme qui se croit de sexe féminin d'entrer au couvent.

    Malgré cela, l'homme, qui s'habille en femme depuis plus d'un an, a déjà commencé à s'identifier comme une religieuse.

    "Je m'appelle Sœur Eefje", a déclaré Spreuters.

    "Je me suis toujours sentie femme et j'ai été élevée très religieusement, surtout par ma mère. Toute ma vie, j'ai voulu aller au monastère. En tant qu'homme, j'ai eu une vie difficile, maintenant je veux la paix", a-t-il ajouté.

    Spreuters a déclaré que si le pape François n'accède pas à sa demande, il est prêt à créer un ordre pour les hommes qui s'identifient comme des femmes et veulent s'identifier comme des religieuses.

    "J'ai demandé aux religieuses de l'ordre des Clarisses. La semaine dernière, j'ai eu des contacts avec les religieuses de Brecht, les trappistines. Elles n'ont pas pu me répondre [sur l'adhésion] car elles ne savaient pas si je pouvais entrer en tant que femme trans. J'ai dit que j'allais moi-même fonder un ordre monastique, ce à quoi les moniales ont répondu avec intérêt et enthousiasme. Si nécessaire, j'irai voir le pape au Vatican. Ma vocation est plus forte que jamais".

    Permettre aux hommes qui s'identifient comme des femmes d'entrer dans des espaces réservés aux femmes n'a pas été bien accueilli dans d'autres secteurs de la société. Des criminels masculins qui ont prétendu être des femmes afin d'être placés dans des prisons pour femmes ont ensuite agressé sexuellement et violé des détenues.

    L'avocat de l'Église, Rik Torfs, a déclaré à Radio 2 Anvers que les hommes qui s'identifient comme des femmes ne peuvent pas entrer dans un couvent. L'Église "maintient le point de vue anthropologique selon lequel le sexe biologique avec lequel vous êtes né est immuable", a-t-il déclaré. "Pour l'Église catholique, Eefje reste un homme et n'est pas la bienvenue dans un monastère de femmes".

    L'Église catholique enseigne que les sexes masculin et féminin, homme et femme, sont des réalités biologiques voulues et créées par Dieu. La Déclaration des vérités de 2019 publiée par plusieurs évêques catholiques éminents et un cardinal stipule que c'est une "rébellion contre la loi naturelle et divine et un péché grave qu'un homme puisse tenter de devenir une femme en se mutilant, ou même simplement en se déclarant tel, ou qu'une femme puisse de la même manière tenter de devenir un homme, ou de soutenir que l'autorité civile a le devoir ou le droit d'agir comme si de telles choses étaient ou pouvaient être possibles et légitimes".

    L'évêque belge Johan Bonny a déclaré aux médias locaux qu'il s'abstiendrait de commenter la demande de Spreuters jusqu'à ce que l'évêque ait eu l'occasion de parler avec l'homme. Mgr Bonny a récemment fait la une de l'actualité internationale en attaquant verbalement le mois dernier le Vatican pour son rejet de la bénédiction des couples homosexuels.

    Si M. Spreuters fait connaître sa requête au pape François, nul ne sait comment celui-ci pourrait réagir. L'année dernière, le pape a fait l'éloge d'une religieuse pour avoir ouvert un "foyer trans" pour les hommes qui prétendent être des femmes, appelant même ces hommes des "filles". En 2016, le pape François a qualifié d'"homme" une femme qui avait subi une opération de changement de sexe. Il a également fait référence à elle comme ayant "épousé" une autre femme et a admis les recevoir au Vatican. "Il s'est marié", a déclaré le pape, en faisant référence à la femme qui s'identifie désormais comme un homme. "Celui qui était 'elle' mais qui est lui", a expliqué le pape.

  • "Vais-je bénir des unions homosexuelles ?" La réponse d'un prêtre

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    Du blog de l'abbé Christophe Cossement :

    Est-ce que je vais bénir des unions homosexuelles?

    Voici un petit texte posté sur facebook.

    Vais-je célébrer des unions homosexuelles ? J’ai beaucoup hésité à poster ceci, mais puisque tout le monde dit son avis je vais aussi dire le mien. Ces derniers jours j’entends beaucoup de voix pour dire : regardez tout le bien que des personnes homosexuelles peuvent vivre dans un couple. Eh quoi, l’Église va-t-elle un jour regarder la réalité et accepter de les bénir ? Bon, et si on regardait cela d’un peu plus près. Dans une relation homosexuelle il peut y avoir une belle dimension d’amour, avec la joie de se sentir choisi et unique pour quelqu’un. Je pense que cela vient de Dieu. Je pourrais bénir cela. Ce serait bénir une belle amitié. De grands saints ont vécu des amitiés extrêmement intimes avec des personnes de même sexe, tout en restant sur le plan de l’amitié, ou plutôt en luttant pour que cela reste sur le plan de l’amitié. Il y a par exemple le saint cardinal Newman, qui dit à la mort de son ami « J’ai toujours pensé qu’il n’y avait pas deuil égal à celui de la perte d’un époux ou d’une épouse, mais aujourd’hui j’ai du mal à croire qu’il y ait deuil plus grand, ou même douleur plus grande, que les miens ». Cela montre qu’à la fois il ne vivait pas avec lui à la manière d’un époux, mais en même temps que leur lien affectif était très fort. Il y a aussi le magnifique traité sur l’amitié de saint Ælred de Rievaulx, qui eut également à canaliser des attirances homosexuelles.

    Ensuite, lorsqu’on demande de bénir une union homosexuelle, on inclut habituellement la dimension du vécu sexuel, le projet de vivre une vie de couple à l’image de celle du couple de l’homme et de la femme. C’est cela que l’Église ne peut pas bénir, et moi non plus. Car je ne crois pas que cela soit un don de Dieu. La dimension sexuée de l’être humain est faite pour l’autre sexe. On ne parlerait pas de féminin s’il n’y avait pas de masculin. Bien sûr, on peut éprouver un attrait sexuel naturel pour quelqu’un du même sexe. Mais les corps ne peuvent pas s’unir, même avec les meilleures intentions, seulement se contenter mutuellement. Il y a là une incapacité des corps, physiologique et symbolique, à traduire l’union que l’âme cherche par eux — et qui est déjà bien difficile et rare à conquérir entre un homme et une femme. Il serait préférable d’accepter que deux corps de même sexe sont impuissants à traduire l’union. C’est pourquoi je trouve qu’on ne devrait pas bénir une union homosexuelle. Au fond, c’est tromper les gens.

    Cette incapacité des corps à exprimer l’union tant recherchée explique peut-être la fragilité des couples homosexuels, en moyenne bien plus grande encore que pour les couples homme-femme. Il me semble que ces couples durent lorsque la dimension sexuelle passe justement à l’arrière plan et que l’on retourne à l’amitié. Il ne faut pas tromper les jeunes chrétiens homosexuels en leur faisant croire qu’il y a devant eux une vie de couple à l’image de celle du mariage de l’homme et de la femme. Leur jeunesse est faite pour des défis qui vont bien plus haut qu’une voie moyenne. Il y a des limites qui, une fois acceptées, nous transforment en ceux qui portent le monde.

    Ces propos sont très brefs. Comme Vincent Delcorps y invitait sur Cathobel, ils se veulent une petite contribution dans la discussion. J’en ai parlé plus longuement dans un article de 2015 que l’on peut trouver ici

  • Il y a 35 ans, le cardinal Ratzinger répondait déjà à Mgr Bonny et aux évêques de Belgique

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    De la LETTRE AUX ÉVÊQUES DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE SUR LA PASTORALE À L'ÉGARD DES PERSONNES HOMOSEXUELLES (1er octobre 1986) (Congrégation pour la Doctrine de la Foi présidée alors par le futur Benoît XVI)

    "L'enseignement de l'Eglise, aujourd'hui, est donc en continuité organique avec la vision de la Sainte Ecriture et avec la Tradition constante. Même si le monde d'aujourd'hui est, à bien des égards, fortement changé, la Communauté chrétienne est consciente du lien profond et durable qui la relie aux générations qui l'ont précédée " marquées du signe de la foi ". Cependant, aujourd'hui, un nombre toujours croissant de gens, même à l'intérieur de l'Eglise, exercent une très forte pression sur elle pour l'amener à accepter la condition homosexuelle comme si elle n'était pas désordonnée et à légitimer les actes homosexuels. Ceux qui, au sein de la Communauté croyante, exercent ainsi une pression, ont souvent des liens étroits avec ceux qui agissent en dehors d'elle. Or ces groupes extérieurs sont mus par une vision opposée à la vérité sur la personne humaine, telle qu'elle nous a été pleinement révélée dans le mystère du Christ. Ils reflètent, même si, ce n'est pas de façon entièrement consciente, une idéologie matérialiste qui dénie à la personne humaine sa nature transcendante non moins que la vocation surnaturelle de chaque homme. Les ministres de l'Eglise doivent veiller à ce que les personnes homosexuelles qui sont confiées à leur charge, ne soient pas induites en erreur par ces opinions si profondément opposées à l'enseignement de l'Eglise. Toutefois le risque est grand et il y en a beaucoup qui cherchent à créer la confusion à propos de la position de l'Eglise et à exploiter cette confusion à leurs propres fins.

    Au sein même de l'Eglise s'est fermé un courant, constitué par des groupes de pression aux appellations diverses et de dimensions variées, qui tâche de se faire passer comme le représentant de toutes les personnes homosexuelles qui sont catholiques. En fait, ses adhérents sont pour la plupart des gens qui ignorent l'enseignement de l'Eglise ou cherchent d'une manière ou d'une autre à le saper. On tente de réunir sous l'égide du Catholicisme des personnes homosexuelles qui n'ont aucune intention d'abandonner leur comportement homosexuel. Une des tactiques utilisées consiste à affirmer, d'un ton de protestation, que toute critique ou réserve à l'égard des personnes homosexuelles, de leur activité et de leur style de vie, est purement et simplement une forme de discrimination injuste. On assiste même, en certaines nations, à une véritable tentative de manipulation de l'Eglise pour obtenir le soutien, souvent bien intentionné, de ses pasteurs en faveur d'un changement des normes de la législation civile. Et cela, en vue de mettre celle-ci en accord avec les conceptions de ces groupes de pression selon lesquels l'homosexualité est une chose parfaitement inoffensive sinon tout à fait bonne. Bien que la pratique de l'homosexualité représente une menace sérieuse pour la vie et le bien-être d'un grand nombre de personnes, les protagonistes de ce courant ne renoncent pas à leur action et refusent de prendre en considération l'étendue du risque qui y est impliqué. L'Eglise ne peut manquer de se préoccuper de tout cela et maintient donc fermement à ce sujet sa position claire, qui ne peut être modifiée sous la pression de la législation civile ou de la mode du moment. Elle s'inquiète sincèrement aussi de tous ceux qui ne se sentent pas représentés par les mouvements en faveur de l'homosexualité, comme de ceux qui pourraient être tentés de croire à leur propagande trompeuse. Elle est consciente que l'opinion selon laquelle l'homosexualité serait équivalente à l'expression sexuelle de l'amour conjugal ou aussi acceptable qu'elle, a un impact direct sur la conception que la société a de la nature et des droits de la famille, et met ceux-ci sérieusement en danger."

  • Quand le pape est accusé d'hypocrisie

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    D' sur Smart Reading Press :

    REFUS DE LA BÉNÉDICTION DES UNIONS HOMOSEXUELLES : FRANÇOIS SERAIT-IL «HYPOCRITE» ?

    «La décision du pape, du 15 mars dernier venant de la Congrégation vaticane pour la Doctrine de la foi, faisant obligation aux prêtres catholiques de ne pas bénir les couples homosexuels fait jaillir un mot amer dans notre gorge : hypocrite». Ce commentaire d’un journaliste sur la récente note de la CDF sur la bénédiction des unions homosexuelles, relié à deux allocutions de François, montre l’ambiguïté de deux interprétations, celle du pape et celle des médias. Aline Lizotte essaie de faire le point.

    Est-ce juste ? La réponse de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) au dubium1 sur la possibilité de bénir un mariage homosexuel a enflammé les médias et certains petits groupes, dont des évêques. Son refus net et clair était pourtant plus que probable. Devant la prolifération du «mariage pour tous», il était en quelque sorte inévitable que des groupes comme les LGBT incitent à demander à l’Église catholique de bénir les mariages entre personnes du même sexe. Déjà, en 2003, la CDF publiait un document intitulé Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles. Le document était signé du préfet de la CFD, le cardinal Joseph Ratzinger, et de son secrétaire, Mgr Angelo Amato, SDB, et il contenait et développait les raisons fondamentales pour lesquelles l’Église ne reviendra jamais sur son enseignement, considérant que l’union sexuelle de fait entre deux personnes du même sexe constitue un acte intrinsèquement désordonné, qu’aucune circonstance n’autorise.

    LA NAISSANCE DE LA RUMEUR

    La rumeur est venue du magazine américain America, dirigé par les Jésuites, et de son correspondant habituel, le vaticaniste Gerard O’Connell. Dans un article du 21 mars dernier, O’Connell écrit que l’allocution du Saint Père, prononcée à l’Angélus du dimanche 21 mars, est une façon de prendre ses distances par rapport au refus de la CDF d’accorder une bénédiction au mariage homosexuel. François développait le sens de l’évangile de ce dimanche, qui évoque le désir de plusieurs de voir Jésus : ces personnes «le demandent à Philippe, lequel le demande à André, qui le dit à Jésus» (cf. Jn 12, 20-33).


    Nous devons répondre par le témoignage de notre vie, qui nous est donnée pour servir, une vie qui emprunte le style de Dieu.


    La réponse de Jésus est déconcertante de prime abord, parce qu’il annonce sa passion, ce qui signifierait qu’un chrétien ne peut «voir» Jésus que dans le mystère de la Croix. Il utilise ensuite la parabole du grain de blé qui donne beaucoup de fruits. Fort de ces paroles du Christ, le pape François a enchaîné sur le fait que plusieurs veulent voir Jésus, le rencontrer, le connaître. C’est la grande responsabilité des chrétiens de faire voir Jésus. Nous devons répondre par le témoignage de notre vie, qui nous est donnée pour servir, une vie qui emprunte le style de Dieu : la grande compassion et la tendresse. Nous devons répondre en «semant l’amour, non par des paroles légères mais concrètes, par des exemples simples et courageux, non par des condamnations théoriques, mais avec des actes d’amour. Alors le Seigneur avec sa grâce nous fait porter de bons fruits, même quand le sol est sec en raison de nos maladresses, des difficultés de la persécution, des plaintes du légalisme ou du moralisme clérical». Ces dernières paroles, selon O’Connell, auraient été dites par le pape François, pour laisser entendre qu’il n’était pas d’accord avec le préfet de la CDF, accusé ainsi de «légalisme et de moralisme clérical».

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  • A son tour, le cardinal Schönborn dit son opposition à la position romaine sur les unions homosexuelles

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Le cardinal Schönborn déclare que l'Eglise ne peut refuser de bénir les couples homosexuels

    Selon International-La Croix, le média anglophone publié par le quotidien officieux des évêques de France, le cardinal Christoph Schönborn a déclaré que l'Eglise ne doit pas refuser les demandes sincères de bénédiction de la part de couples homosexuelles.

    Le cardinal autrichien vient ainsi de contredire le récent « responsum » de la Congrégation pour la Doctrine de la foi rappelant que l’Eglise ne peut bénir un comportement peccamineux.?

    Selon le média, Schönborn a souligné que le Vatican a « profondément blessé de nombreuses personnes » à travers ce document.

    « Si la demande de bénédiction n’ est pas un ‘show’… si la demande est honnête et constitue vraiment une demande de la bénédiction divine pour une manière de vivre dans laquelle deux personnes veulent embarquer ensemble, alors une telle bénédiction ne sera pas refusée », a-t-il déclaré dans la dernière livraison de l'hebdomadaire de son diocèse, Der Sonntag.

    Il a ajouté qu’il était « mécontent » du document de la CDF, d’autant que selon lui, de nombreux homosexuals veulent considérer l’Eglise comme leur « mère », elle qui aujourd'hui semble les « rejeter ». La bénédiction n’est pas un « bon point » pour bonne conduite, a-t-il précisé.

    Sur les dix évêques actuellement en à la tête des diocèses autrichiens, pas moins de sept se sont déjà exprimés dans le même sens que le cardinal Schönborn ; leur position est ainsi confortée.

    L’un d’eux, récemment nommé par le pape François et réputé « franciscain » a tenu un langage encore plus fort, assurant que les couples homosexuelles peuvent faire preuve de fidélité et de dévouement mutuel: « Nous, en tant qu’Eglise, aimerions accueillir tous les gays et lesbiennes et leur offrir un foyer spirituel au sein de l’Eglise – et nous le faisons qu’ils vivent chastement ou non », a déclaré Mgr Hermann Glettler, évêque d’Innsbruck.

    International-La Croix souligne que le cardinal Schönborn, membre de la CDF, est le second cardinal ayant toujours un ministère actif par ordre de rang, et que sa prise de position est donc d’une grande importance.

    Arrêtons-nous un instant sur ce qui se passe : des évêques (leur liste dépasse largement l’Autriche), et aujourd'hui un cardinal de l’Eglise appellent les uns après les autres à « bénir » des couples, et donc des rapports homosexuels revendiqués.

    Sandro Magister rappelle : « Dans le célèbre Grand Catéchisme de saint Pie X édité en 1905, dans la réponse à la question 966, l'homosexualité est le deuxième des quatre “péchés qui crient vengeance devant la face de Dieu” : l’“homicide volontaire” ; le “péché impur contre l’ordre de la nature” ; l’“oppression des pauvres” ; le “refus du salaire aux ouvriers”. Et le nouveau Catéchisme de l’Église catholique publié en 1992 et en édition typique en 1997 en dit autant. »

    A quand une réaction du pape ? A quand une condamnation claire de propos qui contredisent directement la loi de Dieu ? A quand un début de ménage de la part de – par exemple – la Congrégation des Evêques ? 

  • Unions homosexuelles : le pape approuve-t-il le "responsum" ?

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    24 mars 2021

    Bénédictions homosexuelles. Le Pape revient sur son interdiction, et pourtant, en l’an 2000…

    Le halte-là intimé le 15 mars aux bénédictions des couples de même sexe par la Congrégation pour la doctrine de la foi aux bénédictions des couples de même sexe a déchaîné dans l’Église un vent de rébellion général, avec un épicentre situé en Allemagne et en Belgique, où même des évêques de premier plan ont publiquement rejeté et conspué la décision de Rome.

    Mais dimanche 21 mars, l’inconnue principale est toute autre.  Elle concerne le Pape.

    François partage-t-il ou non ce « Responsum » de la Congrégation qui veille sur l’application correcte de la doctrine de l’Église ?

    Le document porte la signature du cardinal Luis F. Ladaria, préfet du dicastère, et de l’archevêque Giacomo Morandi, Secrétaire de ce même dicastère.

    Mais le document précise également que : « le Souverain Pontife François, au cours d’une audience accordée au Secrétaire de cette Congrégation, a été informé du ‘Responsum ad dubium’ susmentionné, avec la ‘Note explicative’ annexe, et a consenti à leur publication ».

    Cette formulation laisse déjà des indices qui laissent penser à une implication moindre de François par rapport aux autres « Responsa » de cette congrégation.

    Précédemment, le Pape avait reçu en audience préalable non pas le secrétaire mais le cardinal préfet du dicastère, et non pas pour être simplement « informé » et pour « donner son consentement à la publication » comme dans le cas présent, mais pour quelque chose de plus important : pour « approuver », c’est-à-dire pour faire sienne la décision, et pour « ordonner » qu’elle soit publiée.

    Il ressort du bulletin officiel des audiences que le secrétaire de la Congrégation, Mgr Morandi, a été reçu par François le 28 janvier, tandis que le cardinal-préfet Ladaria a été reçu la dernière fois le 18 mars, trois jours après la publication du « Responsum », quand la rébellion contre l’interdiction avait déjà éclaté.

    En réalité, les rebelles ne prenaient pas tant pour cible François en personne. Ils ont plutôt concentré leurs attaques contre la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Vatican et l’institution ecclésiastique. Implicitement, comme cela s’est déjà produit par le passé, ils ont eu tendance à dissocier le Pape de la Curie et à le disculper de toute responsabilité directe.

    Et lui ? Il joue le jeu. À l’Angélus du dimanche 21 mars, il a ajouté un commentaire personnel au texte qu’il avait sous les yeux, pour se distancier lui aussi ce cette rigidité et de cette aridité cléricales, élitistes, qui constituent ses cibles favorites, en tant que Pape qui se trouve dans le camp du peuple contre l’institution.

    Voici le passage en question avec les commentaires que François a ajouté de son propre chef, soulignées :

    « Il s’agit de semer des graines d’amour non par des mots, qui s’envolent, mais par des exemples concrets, simples et courageux ; non pas par des condamnations théoriques, mais par des gestes d’amour. Alors le Seigneur, par sa grâce, nous fait porter du fruit, même quand la terre est aride à cause d’incompréhensions, de difficultés ou de persécutions, ou de prétentions de légalismes ou de moralismes cléricaux. Voilà ce qu’est une terre aride. »

    Quelques heures plus tard, la double confirmation est tombée pour confirmer qu’il s’agissait bien d’une allusion du Pape, tout sauf bienveillante, au « Responsum » contre les bénédictions des couples homosexuels.

    Cette double confirmation nous est parvenue – avec la référence habituelle à « des sources vaticanes fiables qui souhaitent rester anonymes » – via deux vaticanistes renommés, catalogués parmis les plus proches de Jorge Mario Bergoglio : l’irlandais Gerard O’Connell et son épouse, l’argentine Elisabetta Piqué, respectivement dans la revue des jésuites de New York « America » et dans le quotidien de Buenos Aires « La Nación ».

    Le résultat de cette prise de distance allusive du Pape est que désormais, le « Responsum » contre les bénédictions des couples homosexuels sera considéré par beaucoup comme une simple « opinion », exactement comme l’avait immédiatement définit le président de la Conférence épiscopale allemande, l’évêque du Limbourg Georg Bätzing, dans le diocèse duquel, comme dans beaucoup d’autres dans le monde entier – ces bénédictions sont pratiquées depuis longtemps.

    Et ce n’est pas près de s’arrêter, avec un Pape François qui souffle le chaud et le froid sans jamais dire clairement ce qu’il pense vraiment.  Comme cela s’est déjà passé pour la communion eucharistique partagée entre catholiques et protestants, après son mémorable « oui, non, je ne sais pas, faites comme vous voulez » qui a saboté toutes les tentatives de correction ultérieures de la Congrégation pour la doctrine de la foi ou du Conseil pour l’unité des chrétiens.

    *

    Voilà ce qui se passe aujourd’hui.  Mais il y a un précédent, fort semblable, mais qui s’est terminé très différemment, qu’il est instructif de rappeler.

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  • Que dit Amoris Laetitia au sujet de l’homosexualité ?

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    D'Aleteia.org (archive du 8 avril 2016) :

    Que dit Amoris Laetitia au sujet de l’homosexualité ?

    La réponse se trouve au chapitre des "situations complexes".

    La question des couples homosexuels est abordée au chapitre 6 esquissant « Quelques perspectives pastorales », sous le titre « Certaines situations complexes » (n°248 et suivants) :

    250. L’Église fait sienne l’attitude du Seigneur Jésus qui, dans un amour sans limite, s’est offert pour chaque personne sans exceptions.

    En note de bas de page, l’exhortation apostolique du Saint-Père vise ici la Bulle Misericordiae Vultus, à son numéro 12 : « L’Église a pour mission d’annoncer la miséricorde de Dieu, cœur battant de l’Évangile, qu’elle doit faire parvenir au cœur et à l’esprit de tous. L’Épouse du Christ adopte l’attitude du Fils de Dieu qui va à la rencontre de tous, sans exclure personne. De nos jours où L’Église est engagée dans la nouvelle évangélisation, le thème de la miséricorde doit être proposé avec un enthousiasme nouveau et à travers une pastorale renouvelée. Il est déterminant pour L’Église et pour la crédibilité de son annonce de vivre et de témoigner elle-même de la miséricorde. Son langage et ses gestes doivent transmettre la miséricorde pour pénétrer le cœur des personnes et les inciter à retrouver le chemin du retour au Père. »

    250 (suite). Avec les Pères synodaux, j’ai pris en considération la situation des familles qui vivent l’expérience d’avoir en leur sein des personnes manifestant une tendance homosexuelle, une expérience loin d’être facile tant pour les parents que pour les enfants. C’est pourquoi, nous désirons d’abord et avant tout réaffirmer que chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, avec le soin d’éviter “toute marque de discrimination injuste”…

    C’est au n. 2358 du Catéchisme de l’Église catholique que le document fait alors référence : « La personne chaste maintient l’intégrité des forces de vie et d’amour déposées en elle. Cette intégrité assure l’unité de la personne, elle s’oppose à tout comportement qui la blesserait. Elle ne tolère ni la double vie, ni le double langage » (cf. Mt 5, 37 « Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. »).

    …et particulièrement toute forme d’agression et de violence. Il s’agit, au contraire, d’assurer un accompagnement respectueux des familles, afin que leurs membres qui manifestent une tendance homosexuelle puissent bénéficier de l’aide nécessaire pour comprendre et réaliser pleinement la volonté de Dieu dans leur vie.

    Là, c’est au n. 76 de la Relatio finalisde 2015, ce document concluant les travaux du dernier synode des évêques sur la famille, qu’Amoris Laetitia se réfère : « L’Église calque son attitude sur celle du Seigneur Jésus qui, dans un amour sans limite, s’est offert pour chaque personne sans exceptions (cf. MV, 12). À l’égard des familles qui vivent l’expérience d’avoir en leur sein des personnes présentant une tendance homosexuelle, l’Église réaffirme que chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, avec le soin d’éviter « toute marque de discrimination injuste » (voir un peu plus bas, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Considérations à propos des projets de reconnaissance légale des unions entre personnes homosexuelles, n. 4). Il faut aussi réserver une attention spécifique à l’accompagnement des familles dans lesquelles vivent des personnes ayant une tendance homosexuelle. »

    251. Au cours des débats sur la dignité et la mission de la famille, les Pères synodaux ont fait remarquer qu’en ce qui concerne le « projet d’assimiler au mariage les unions entre personnes homosexuelles, il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille ». Il est inacceptable que « les Églises locales subissent des pressions en ce domaine et que les organismes internationaux conditionnent les aides financières aux pays pauvres à l’introduction de lois qui instituent le “mariage” entre des personnes de même sexe ».

    Ici, l’exhortation s’appuie une fois de plus sur le n. 76 de laRelatio finalis, à l’appui des Considérations à propos des projets de reconnaissance légale des unions entre personnes homosexuelles de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, datées du 3 juin 2003 (n. 4) :

    « Il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille. Le mariage est saint, alors que les relations homosexuelles contrastent avec la loi morale naturelle. Les actes homosexuels, en effet, « ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas ».

    Dans l’Écriture Sainte, les relations homosexuelles «sont condamnées comme des dépravations graves… (cf. Rm 1, 24-271 Cor 6, 101 Tm 1, 10). Ce jugement de l’Écriture ne permet pas de conclure que tous ceux qui souffrent de cette anomalie en sont personnellement responsables, mais il confirme que les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés». Le même jugement moral se retrouve chez beaucoup d’écrivains ecclésiastiques des premiers siècles (par exemple S. Polycarpe, Epître aux Philippiens, V, 3; S. Justin, Première Apologie, 27, 1-4 ; Athénagoras, Supplique pour les chrétiens, 34) et a unanimement été accepté par la Tradition catholique (voir point du Catéchisme de l’Église catholique, cité plus haut et suivants).

    Néanmoins, selon l’enseignement de l’Église, les hommes et les femmes ayant des tendances homosexuelles « doivent être accueillis avec respect, compassion, délicatesse. À leur égard, on évitera toute marque de discrimination injuste ». Ces personnes sont en outre appelées comme les autres chrétiens à vivre la chasteté. Mais l’inclination homosexuelle est «objectivement désordonnée» et les pratiques homosexuelles sont des «péchés gravement contraires à la chasteté».

  • Unions homosexuelles : la note de la Congrégation pour la Doctrine de la foi et le pape François

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    La note de la Congrégation pour la Doctrine de la foi sur les unions homosexuelles, et le pape François

    Stupeur. Les grands médias dans les pays où le politiquement correct est le plus avancé ont crié à la « douche froide » après la parution d’un Responsum – une réponse à une question posée – sur la possibilité ou non pour l’Eglise de proposer une bénédiction des paires homosexuelles. Sans véritable surprise, la Congrégation pour la Doctrine de la foi a dit « non », étendant d’ailleurs sa réponse à toutes les unions qui impliquent une « pratique sexuelle hors mariage », seul cadre légitime pour l’union qu’en d’autres temps on appelait encore pudiquement « conjugale ».

    La « surprise » du Courrier international dont je tire l’expression rapportée ci-dessus n’est pas une nouveauté qui démontrerait à elle seule la gravité des glissements doctrinaux que l’on impute au pape François. Chaque fois que Jean-Paul II rappelait solennellement que l’avortement est un crime qui tue un enfant à naître on avait droit, il y a déjà plusieurs décennies, à ce type de cris d’orfraie journalistiques ; comme si c’était une nouveauté, comme si c’était inattendu. Il faut comprendre que cela leur est totalement étranger.

    Si la note a rassuré les milieux plus conservateurs ou traditionnels au sein de l’Eglise, tant ceux-ci s’attendent à tout dans le contexte actuel, et si elle se borne à rappeler l’enseignement pérenne de l’Eglise en matière de morale sexuelle, elle n’en est pas moins ouvertement contestée par des évêques et même, de manière plus subtile, par un cardinal : Kevin Farrell, préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Et d’aucuns vont jusqu’à dire que le pape François a sans doute consenti de manière un peu hâtive à la publication du texte, voire sous pression, et s’attendent à quelque déclaration plus « ouverte » de sa part, si tant est qu’elle n’a pas déjà eu lieu.

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