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Sexualité - Page 40

  • La nomination de Mgr Bordeyne ou quand l'Institut Jean-Paul II tourne définitivement le dos à Humanae Vitae

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Adieu « Humanae vitae ».  Son fossoyeur arrive.

    (S.M.) Je reçois et je publie.  L’auteur de la note, Thibaud Collin, est professeur de philosophie au Collège Stanislas de Paris et a publié des essais importants sur les théories du « gender », le mariage homosexuel et la laïcité politique.  Son dernier livre, datant de 2018, s’intitule : « Le mariage chrétien a-t-il encore un avenir ? ».

    Le point de départ de sa réflexion, c’est la récente nomination de Philippe Bordeyne, 61 ans, théologien moraliste, recteur de l’Institut catholique de Paris, comme président de l’Institut théologique pontifical « Jean-Paul II » pour les Sciences du mariage et de la famille, en remplacement de PierAngelo Sequeri.

    Il entrera en fonction en septembre.  Et cela marquera une volte-face radicale de l’Institut qui porter le nom de Jean-Paul II, mais qui est toujours plus éloigné de l’enseignement du pape qui l’a fondé et de son prédécesseur Paul VI.

    Le tremblement de terre qui a chamboulé l’Institut en 2018 est l’œuvre de son Grand Chancelier, l’archevêque Vincenzo Paglia, sur mandat du Pape François, visiblement au grand dam du pape émérite Benoît XVI.

    Mais le président Sequeri était resté en place – un théologien d’une valeur reconnue et non suspect de conservatisme – pour porter courageusement la flamme d’une interprétation de l’encyclique « Humanae vitae » de Paul VI fidèle à son sens originel :

    > Surprise. Un des hommes de François défend “Humanae vitae”

    Mais aujourd’hui, ce dernier garde-fou vient de tomber.  Bordeyne se bat depuis des années pour le dépassement de cette encyclique et une nouvelle approche de la théologie de la famille qui, pour lui – et selon lui, pour le Pape François également – « ne s’arrête pas au triangle petit-bourgeois d’un père, un mère et des enfants », mais qui « est le lieu où chaque individu grandit comme une personne en relation », et donc « mépriser les famille différentes, ce serait aussi mépriser ce travail de socialisation » (interview à « La Croix », 8 avril 2016).

    La parole au professeur Collin.

    Mais alors qu’on l’appelle Institut « Amoris Laetitia »

    par Thibaud Collin

    La nomination annoncée de Mgr Philippe Bordeyne, actuel recteur de l’Institut Catholique de Paris, au poste de président de l’Institut Jean-Paul II est la dernière étape de la refondation opérée par Mgr Paglia et par le Pape François de cette institution explicitement voulue par saint Jean-Paul II et fondée par Carlo Caffarra. Cela confirme que cette refondation est bien une révolution.

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  • Le nouveau président de l'Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille en désaccord avec l'enseignement de l'Eglise sur la contraception

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    Mgr Philippe Bordeyne, nouveau président de l'Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille, est pour la contraception, et c'est un ardent défenseur d'“Amoris laetitia”

    L’Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour les sciences matrimoniales et familiales aura un nouveau président dès septembre, nous apprend Riposte catholique : Mgr Philippe Bordeyne, actuellement recteur de l’Institut catholique de Paris, est un partisan d’Amoris laetitia, un détracteur d’Humanae vitae et le défenseur au moins indirect d’une approche plus accueillante vis-à-vis des couples homosexuels. Sa nomination a été présentée en quelques mots dans la version anglaise du quotidien officieux de l’épiscopat français, La Croix International : « Mgr Philippe Bordeyne a été choisi pour poursuivre la réforme de l’institut que le défunt pape polonais a créé en 1981 pour promouvoir le mariage traditionnel et la vie familiale. »

    Le mot clef est bien celui de « réforme » : ces dernières années, l’Institut Jean-Paul II, jadis présidé par le cardinal Carlo Caffarra – l’un des signataires, aujourd’hui décédé, des Dubia présentés au pape François après la publication d’Amoris Laetitia – a été le théâtre de diverses révolutions allant de la modification de son nom et de la réécriture de ses statuts à la suspension subite de tous ses professeurs en 2019, les plus représentatifs de l’ère Jean-Paul II ayant alors été purement et simplement licenciés. Ce « coup d’état » contre l’orientation traditionnelle de l’Institut Jean-Paul II a été réalisé sous la direction de l’actuel grand chancelier de l’Institut, Mgr Vincenzo Paglia (...). La purge vise à mettre de côté l’approche métaphysique de l’Institut originel pour adopter un point de vue plus pratique et sociologique, opposant les « questions réelles » à « l’idéalisme abstrait », comme le dit La Croix International.
     
    Paglia a confirmé la nomination de Mgr Bordeyne, spécialiste de la théologie morale, sur Twitter lundi dernier. La nomination n’a pas encore été officiellement proclamée mais, selon l’agence de presse italienne ANSA, un rescrit a été envoyé le 22 février par le cardinal Giuseppe Versaldi, préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, et son secrétaire Mgr Vincenzo Zani, qui ont également signé une lettre remerciant l’actuel président de l’Institut, Mgr Pierangelo Sequeri, 76 ans, et présentant leurs meilleurs vœux à Mgr Bordeyne.
     
  • "Observer le cycle féminin pour maîtriser sa fertilité ?" : un surprenant article dans La Libre

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    Laurence Dardenne, sur la Libre de ce 27 février (p. 26), pose cette question : "Et s’il suffisait d’observer le cycle féminin pour maîtriser sa fertilité ?" Cet intérêt pour des méthodes systématiquement passées sous silence surprend et réjouit (extraits) :

    "À une époque où l’on assiste plus que jamais à un retour au naturel, quelle contraception envisager ? Certains prônent les Méthodes d’observation du cycle (MOC), qui se basent sur la surveillance de la température et de la glaire cervicale. On veut du bio dans nos assiettes, pourquoi pas du naturel sous la couette ?" Voilà une proposition autant tendance que tentante…

    À une époque où certaines méthodes contraceptives demeurent taboues - surtout côté masculin pour ne citer que la vasectomie, l’anneau thermique ou… le slip chauffant -, "après la ‘révolution sexuelle’ des années 1960, pourquoi pas la ‘révolution naturelle’ des années 2020 ?", interrogent les défenseurs des MOC, ou Méthodes d’observation du cycle féminin, qui permettent de savoir au jour le jour si un rapport sexuel est susceptible de conduire à une fécondation.

    Plutôt que prendre un médicament qui modifie le cycle ou se faire placer un corps étranger dans l’organisme, cette approche, qui se dit plus fiable que le retrait (coït interrompu) ou Ogino (méthode du calendrier) et qui se base sur l’observation du cycle féminin, consiste en effet à distinguer les jours fertiles et infertiles afin que le couple puisse adapter son comportement en fonction de son souhait : éviter ou obtenir une grossesse."

    L'article détaille ensuite les modalités de cette méthode "écologique". Deux pages sont consacrées au sujet; à découvrir dans les pages 26 et 27 du journal.

  • Transsexualité et consentement : la manipulation des enfants

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    D'Arnaud Dumouch :

    Transsexualité et consentement : la manipulation des enfants (8 mn)

    Il est frappant de voir qu'il a fallu 50 ans pour que la génération de mai 68 et les abus de la "révolution sexuelle" nous soient manifestés en plein visage. En France, l'affaire Olivier Duhamel et ses abus sur son beau-fils de 12 ans semblent être le début d'une vaste manifestation. Il est probable que les Jack Lang, Daniel Cohn-Bendit font en ce moment le dos rond en espérant passer entre les gouttes, eux qui signèrent en 1977 la fameuse pétition du journal Libération visant à légaliser la pédophilie.

    Mais revenons à ce qui se vit aujourd'hui : 
    L'idéologie du genre, en train de se répandre en Europe et accompagnée par la bienveillance de parents sans repères, constitue une vraie manipulation des enfants. Elle aboutit à une multiplication de l’hésitation des enfants sur leur sexe. Mais elle ne déstabilise pas que leurs esprits. Elle conduit de plus en plus, avant 18 ans, à des traitements hormonaux ou pire, à des opérations. 

    Faudra-t-il de nouveau attendre 50 ans pour que les adultes se rendent compte de leur folie ? Car les plaintes viendront, c'est certain, lorsque devenus adultes, ces enfants jugeront à leur tour de la manipulation et du faux consentement. 

    Lire aussi : Aux USA, le Planned Parenthood propose des transitions de genre en série aux adolescents

  • L'Eglise est-elle encore autorisée à parler de sexualité ?

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  • D'après Luc Ferry, la "pensée 68" était globalement favorable à la pédophilie

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Luc Ferry : la « pensée 68 » était globalement favorable à la pédophilie

    Posted: 04 Feb 2021 05:10 PM PST

    Pour le philosophe Luc Ferry, dans les pages du Figaro de Paris, on a oublié que la « pensée 68 » était globalement favorable à la pédérastie, qu’elle approuvait les délires de René Schérer et Guy Hocquenghem qui publient, en 1976, Co-ire.

    Je comprends bien que les anciens soixante-huitards tentent aujourd’hui de dédouaner Mai 68 des dérives incestueuses et pédophiles dont l’actualité de ces derniers jours est hélas remplie. Reste que la vérité historique oblige à dire que c’est bien malgré tout dans le sillage du joyeux mois de mai et avec la bénédiction des autorités philosophiques les plus représentatives du gauchisme culturel de l’époque, que la pédophilie reçut les lettres de noblesse qu’elle avait perdues depuis Platon.

    Quand paraissent au milieu des années 1970, dans Libération [page de Libé prônant la pédophilie avec image très crue] et dans Le Mondedes pétitions faisant l’éloge de la pédérastie, signées par des intellectuels comme Foucault, Sartre, Beauvoir, Deleuze, Barthes ou Chatelet, refuser d’y adhérer c’était prendre le risque de s’exclure du club des « vrais intellectuels », c’est-à-dire des intellectuels de gauche, « forcément de gauche », castristes, maoïstes, trotskistes ou, au minimum, communistes. On a oublié que la « pensée 68 » était globalement favorable à la pédérastie, qu’elle approuvait les délires de René Schérer et Guy Hocquenghem qui publient, en 1976, Co-ire (en latin : « aller ensemble » ou « se joindre », « coït » en est la troisième personne du singulier…), un ouvrage agrémenté d’une pléiade de photos d’enfants nus qui faisait l’éloge du « rapt » : l’enfant n’étant pas la propriété privée des parents (petite référence à Marx), tout adulte a le droit, et même de devoir, ainsi plaidaient-ils, de l’enlever pour éveiller cette sexualité que la bourgeoisie occulte. [Le même duo publia aussi L’Éloge du métis.]

    Couverture de Co-ire.

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  • "Petite fille" : peut-on débattre sur le changement de sexe chez les enfants?

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    De Jean-Pierre Lebrun dans la rubrique "Opinions" sur le site de la Libre :

    Peut-on débattre sur le changement de sexe chez les enfants?

    Ou l’idéologie en cours - avec l’assentiment à la revendication du particulier et le fait que l’amour donné à un enfant suffit - ne le permet plus ? Illustration avec le film "Petite fille".

    Une opinion de Jean-Pierre Lebrun, psychiatre et psychanalyste, auteur de nombreux essais.

    Petite fille est un film - qui se présente comme un documentaire - de Sebastien Lifshitz, programmé récemment (le 2 décembre 2020) par Arte à une heure de grande diffusion. Ce film réalisé avec un talent incontestable raconte le cheminement d’une famille confrontée à la "dysphorie de genre", qui définit ce qu’éprouve un sujet qui ne se sent pas en accord avec le sexe biologique qui lui a été attribué de par sa naissance.

    Qualifié par Télérama de "bouleversant film d’amour", le documentaire se montre ainsi comme une ode lumineuse à la liberté d’être soi. Autrement dit, tout à fait dans l’air de notre temps. Mais est-ce si simple ?

    L’enfant n’est pas la mère

    Dans Petite fille, la mère de Sasha, transgenre âgée de moins de dix ans, commence par se demander si la détermination de son fils d’être une fille pourrait avoir un lien quelconque avec son vœu à elle, manifeste, d’avoir vivement voulu une fille. Cette question qui a tout son mérite pour un psychiatre orienté par la psychodynamique est devenue incongrue pour la pédopsychiatre de l’hôpital Debré, qui lui répond d’emblée : "On ne sait pas à quoi est due la dysphorie de genre mais on sait à quoi elle n’est pas due. Ce n’est pas un souhait des parents - du papa ou de la maman - d’avoir un enfant d’un autre sexe. […] On sait que ça n’a pas d’incidence…"

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  • "Familia grande", le livre évènement de Camille Kouchner : une étude de mœurs propres à l’élite bourgeoise de gauche

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    La parution de ce livre fait grand bruit; l'analyse de Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Affaire Duhamel : sexe, mensonge et gros bobo

    Paru hier au Seuil, le témoignage de Camille Kouchner, la Familia grande, mérite d’être lu. Ses 200 pages sont scotchantes. L’auteur y parle peu d’inceste et beaucoup de résistance, comme si elle sortait d’une très longue apnée en milieu toxiqueLa Familia grande n’est pas un manifeste mais une étude de mœurs propre à « l’élite bourgeoise de gauche qui côtoyait les Pisier, Kouchner et Duhamel », comme le dit Ariane Chemin du Monde. Certes, il faut s’accrocher quand sa mère Évelyne Pisier lui dit (p. 39) : « Tu comprends, j’ai fait l’amour à l’âge de 12 ans. Faire l’amour, c’est la liberté. Et toi qu’est-ce que tu attends ? » Ou quand son beau-père caressait la jambe d’une femme à table, sa mère lui expliquait : « Il n’y a rien de mal à ça. La baise, c’est notre liberté. » On lui apprit à embrasser sur la bouche à 8 ans. Le lecteur conjugue Prozac et Balzac, égout et dégoût, béance et souffrance. Mais ça vaut le coup. Non point parce que ces lignes créent le scandale, bien au contraire : elles y mettent fin. Camille Kouchner tue le silence autour d’un secret familial qu’elle porte depuis 30 ans. En accusant son beau-père d’avoir violé son frère jumeau quand ils étaient adolescents, elle écrase la tête d’un serpent qui l’étouffait. Ce serpent (qu’elle cite très souvent) porte un nom : la culpabilité. N’avoir rien dit, alors qu’elle savait tout ou presque. Le silence n’est pas qu’une lâcheté. Beaucoup étaient ravis de devoir se taire (p.193) : « Être dans la confidence (…) est un moyen (…) de témoigner leur soumission à mon beau-père, l’outil le plus efficace pour (…) lui jurer fidélité. » « Il faut être dans le secret pour appartenir à la Cour. » Misère du pouvoir. « Leur silence sera notre prison », écrit-elle.

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  • Transgenre : un phénomène de mode ?

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    De la revue de presse de l'Homme Nouveau :

    Transgenre, un effet de mode ?

    Aux États-Unis, la pression de l’entourage et des réseaux sociaux, ainsi que le militantisme, poussent des jeunes filles à vouloir changer de sexe. Pour le Figaro (16 décembre), Eugénie Bastié a réalisé un entretien avec Abigail Shrier qui vient de publier une enquête à ce sujet. Extraits.

    Le phénomène de contagion sociale fait référence à un type d’influence exercée spécifiquement par les « pairs », qui vous encouragent à imiter un certain comportement. Dans le cas de la dysphorie de genre, les « influenceurs » en ligne jouent un grand rôle dans la propagation du sentiment de malaise vis-à-vis de son propre corps, et encouragent l’idée selon laquelle n’importe quel symptôme d’échec à être parfaitement féminine signifie qu’une fille est probablement transgenre. Les amis jouent également un grand rôle dans la diffusion et l’encouragement de ce sentiment - à la fois la propension à s’identifier comme transgenre et l’incitation à obtenir des traitements hormonaux ou des chirurgies de réassignement sexuel. (…)

    Nous n’avons pas de médecine centralisée aux États-Unis et un patient n’a pas besoin d’un diagnostic de dysphorie de genre d’un professionnel de la santé psychologique pour obtenir des hormones dans une clinique de genre (« gender clinic » : établissements spécialisés dans le changement de sexe, NDLR).

    Ces deux facteurs rendent difficile l’obtention d’une comptabilité précise de ce pic soudain. Mais voici ce que nous savons : depuis 2007, l’Amérique est passée de deux cliniques de genre à bien plus de 50. Entre 2016 et 2017, le nombre de chirurgies de genre sur des personnes nées femmes a quadruplé aux États-Unis. Historiquement, seulement 0,01 % de la population américaine était atteinte de dysphorie de genre, mais en 2018, 2 % des lycéens américains disaient être transgenres et la plupart d’entre eux semblent être des femmes. (…)

    La dysphorie de genre traditionnelle commence dans la petite enfance et a toujours été, dans une très large majorité, ressentie par des hommes. Les adultes transgenres qui souffrent véritablement de dysphorie de genre (et j’en ai interviewé beaucoup) n’ont pas choisi cette identité pour se faire des amis, et n’y sont pas non plus arrivés après avoir subi l’influence des réseaux sociaux. Ils ont simplement éprouvé un malaise sévère dans leur sexe biologique aussi longtemps qu’ils s’en souviennent. (…)

    Les réseaux sociaux accélèrent cette tendance de la même manière qu’ils le font avec des choses comme l’anorexie - des adolescentes en véritable souffrance partagent cette souffrance avec des amies et la diffusent. Comme je l’explique dans le livre, cela a à voir avec les modes d’amitié que les filles partagent - leur tendance à assumer la souffrance de leurs amis, à être en accord avec leurs croyances, au point même de suspendre la réalité pour se mettre de leur côté. Et ainsi, elles s’encouragent dans leur dysphorie, se poussant mutuellement aux hormones et aux chirurgies.

  • Hongrie : "la mère est une femme, le père est un homme"; émoi européen

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    En Hongrie, « la mère est une femme, le père est un homme », l’Europe s’inquiète

    13 novembre 2020

    Le gouvernement hongrois a déposé mardi un projet d’amendement pour inscrire dans sa constitution que « la base de la relation familiale est le mariage ou la relation parent-enfant » et que « la mère est une femme, le père est un homme ». Le texte proposé a été soumis au Parlement par la ministre de la Justice, Judit Varga. Il indique que « la Hongrie protège le droit des enfants à s’identifier en fonction de leur sexe », défini comme étant uniquement celui de la naissance. « L’éducation est assurée conformément aux valeurs fondées sur l’identité constitutionnelle de la Hongrie et la culture chrétienne », ajoute le texte, précisant qu’il est nécessaire de protéger les enfants « des nouvelles tendances idéologiques modernes du monde occidental […] qui menacent le droit des enfants à un développement sain ». L’idéologie LGBT est directement visée par ces derniers mots, qui « rendraient les programmes de sensibilisation LGBTQI à l’école impossibles ».

    Un autre texte est actuellement en discussion, également soumis au Parlement mardi : il stipule que « seuls les couples mariés pourraient adopter des enfants » et que « les célibataires devront demander l’autorisation spéciale du ministre chargé des Affaires familiales ». L’objectif semble être de freiner la possibilité, pour les homosexuels, d’adopter en tant que célibataires. En mai dernier la Hongrie a également interdit la possibilité de changer de sexe à l’état-civil (cf. En Hongrie, inscription à l’état civil du « sexe biologique basé sur la naissance et le génome »).

    La Commission Européenne à l’Egalité a indiqué « suivre » avec attention ces projets de loi hongrois. L’Estonie est également surveillée, depuis que son gouvernement a annoncé l’organisation d’un référendum en 2021 dont le but est de définir, dans la Constitution, le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. Quant à la Pologne, la Commission Européenne a déjà commencé à refuser des subventions à certaines municipalités qui avaient décrété des « zones sans idéologie LGBT ». Jugeant la situation « inquiétante », Bruxelles a présenté jeudi un plan  « destiné à lutter contre les discriminations et la haine envers les personnes LGBT et à renforcer les droits des couples homoparentaux ». Ce plan de la Commission propose :

    • « une reconnaissance mutuelle entre Etats membres des droits parentaux des couples de même sexe », qui nécessiterait, pour exister, l’unanimité des Etats membres,
    • un renforcement de la « lutte contre les discours et les crimes ou délits anti-LGBT », qui « pourrait ensuite déboucher sur une obligation pour les Etats membres de punir ces infractions », et
    • une condamnation des « thérapies de conversion ».

     

    Sources : Libération, Marlène Thomas (11/11/2020) ; Le Monde (11/11/2020) ; RTBF (12/11/2020)

  • Sans le respect de la vie, la société se décompose et cesse d’être une société de droits

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « Sans respect de la vie, la société cesse d’être une société de droits »

    Publié le : 6 novembre 2020

    Jeudi, à l’Université CEU de San Pablo de Madrid, les évêques espagnols ont dénoncé une « batterie de lois extrêmement injustes telles que l’euthanasie ou l’avortement ». Trois évêques participent au congrès « Catholiques et Vie Publique » : Mgr Luis Argüello, secrétaire général de la Conférence épiscopale espagnole (CEE), Mgr Ginés García Beltrán, évêque de Getafe, et Mgr Juan Antonio Reig Plá, évêque d’Alcalá de Henares. Sous le thème « Il est temps de défendre la vie ! », les évêques ont averti que l’avortement et l’euthanasie imposaient une vision « utilitaire » de la vie. « Nous sommes devant une anthropologie utilitaire qui a derrière elle la situation économique, la culture du bien-être, le plaisir de la beauté physique et qui laisse de côté toute autre sphère de vie », explique Mgr Beltrán. Selon lui, une « culture de l’éphémère » et du « j’utilise puis je jette » s’est propagée dans notre regard à la vie, qui « ne vaut plus la peine d’être vécue ». Et comment décider qu’une vie a encore de la valeur ou non ? Etre en bonne santé ? Réussir dans les affaires ? Qui va décider ? « Toi-même ou une tierce personne, par exemple le Papa-Etat, qui te dit où se trouve la limite de la vie et quand elle doit être stoppée ». La « culture de l’élimination » impose ce qu’il faut désormais comprendre comme « un niveau de vie acceptable ». Cette « vision utilitariste de la vie (…) ne la reconnaît pas comme une valeur en soi ».

    L’évêque explique également que c’est une erreur de vouloir restreindre la question de la vie à la sphère privée, « comme si l’avortement relevait d’un droit de décider d’une personne ». Non, car, « la société toute entière doit prendre soin » et garder « le don de la vie humaine ».

    Dans la majorité des lois qui se décident actuellement en Espagne, ajoute l’évêque d’Alcalá de Henares, « l’autonomie radicale de l’individu » est mise en avant, comme un « dogme séculier », ce qui est « un mensonge ». « La société est très loin de rendre justice à la personne humaine », a-t-il ajouté.

    Mgr Reig Pla a affirmé que « toutes ces lois sont terriblement injustes », car elles ne prennent en compte ni « la dignité de la personne humaine » ni le « caractère inviolable et sacré de la vie ». « La vie est devenue une opinion de plus en désaccord avec d’autres opinions, qui sont changées par ceux qui, avec l’ingénierie sociale, sont capables de transformer l’esprit des Espagnols », explique l’évêque. « Sans le respect de la vie, la société se décompose et cesse d’être une société de droits ». L’évêque a également regretté le mauvais usage de certains concepts utilisés pour défendre l’euthanasie, comme la compassion et la mort digne. Comme déjà expliqué précédemment, « la compassion ne signifie pas provoquer la mort mais accompagner la personne dans sa souffrance ». « L’euthanasie ne soutient pas. Il y a des patients impossibles à soigner mais pas de patients impossibles à soulager », rappelle-t-il.

    Pour Monseigneur Luis Argüello, face à la crise anthropologique actuelle, il est « temps de promouvoir la vie et aussi de la défendre » et pour cela, il ne faut « pas rester assis et attendre que des solutions viennent d’en haut ».

    Sources : ABC, Laura Daniele (05/11/2020) ; La Vanguardia (05/11/2020) ; Europa Press (05/11/2020)

  • "Unions civiles" : une "note explicative" du Saint-Siège qui se faisait attendre

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    Du site Aleteia.org (relayant l'Agence I.Media) :

    "Union civile des homosexuels" : la mise au point du Saint-Siège

    02/11/20

    La Secrétairerie d’État du Saint-Siège a envoyé une note aux nonciatures apostoliques pour préciser les propos du pape François sur la question de l’homosexualité, de l’union civile et du mariage, suite à la polémique suscitée par la sortie du documentaire "Francesco", le 21 octobre 2020. Elle rappelle que, si le Pape a bien mentionné que les personnes homosexuelles devaient être protégées par des dispositions civiles, il n’a pas changé la doctrine de l’Église catholique sur le sujet.

    Dans le documentaire Francesco d’Evgeny Afineevsky, le pontife argentin affirme que « les homosexuels ont le droit d’être dans la famille […]. Ce que nous devons faire, c’est une loi de cohabitation civile, ils ont le droit d’être légalement couverts ». La séquence – composée de quatre extraits montés d’un entretien accordé en 2019 – a produit une certaine confusion dans le monde, certains médias allant jusqu’à écrire que le Pape était désormais favorable au mariage entre deux personnes de même sexe.

    Pour éteindre la polémique, une note explicative a été envoyée par la Secrétairerie d’État aux nonces apostoliques afin qu’elle soit partagée aux évêques du monde entier. Le nonce apostolique au Mexique, Mgr Franco Coppola, l’a publiée sur sa page Facebook. Interrogé par l’agence de presse ACI Prensa, il a confirmé que le contenu de son « post » était bel est bien fourni par le Secrétairerie d’État. I.MEDIA a pour sa part contacté deux nonciatures dont celle en France. Chacune a confirmé avoir bien reçu cette note de la Secrétairerie d’État dans laquelle est précisé que le pape ne modifie pas la doctrine de l’Église sur le mariage entre un homme et une femme. Une source vaticane confirme par ailleurs l’information.

    Cette note a été voulue par le pape François

    Cette même source explique que le pontife argentin a voulu clarifier sa position et répondre aux questionnements de la communauté ecclésiale. Il n’aurait pas voulu le faire par le biais de la presse pour ne pas donner l’impression de céder à la pression médiatique. Par souci pastoral, il a donc chargé la Secrétairerie d’État d’utiliser le canal des nonciatures pour le faire.

    Au début de la note, qui doit permettre de « favoriser une compréhension adéquate des paroles du Saint-Père », la Secrétairerie d’État rappelle le contexte de l’interview de 2019 dont certaines séquences ont été reprises dans le documentaire. « Le pape François a répondu à deux questions différentes à deux moments différents qui, dans le documentaire susmentionné, ont été éditées et publiées comme une seule réponse sans contextualisation adéquate, ce qui a provoqué la confusion », peut-on lire.

    Relire l’exhortation apostolique Amoris Laetitia

    « Le Saint-Père avait tout d’abord fait une référence pastorale au besoin que le fils ou la fille avec une orientation homosexuelle ne fasse jamais l’objet de discrimination au sein de la famille », détaille ensuite le texte, légitimant ainsi les propos du pontife argentin : « Les homosexuels ont le droit d’être en famille ; ce sont les enfants de Dieu, ils ont droit à une famille. Personne ne peut être chassé de la famille ».

    Citant un passage de l’exhortation apostolique Amoris Laetitia, la note indique que le chef de l’Église catholique y avait déjà rappelé son souhait que toute personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, soit « respectée dans sa dignité ». « Que ceux qui manifestent une tendance homosexuelle puissent compter sur l’aide nécessaire pour comprendre et réaliser pleinement la volonté de Dieu dans leur vie », ajoutait-il alors.

    Le Pape ne se réfère « certainement pas » à la Doctrine

    Puis la Secrétairerie d’État remet dans son contexte la réponse du Pape portant sur l’union civile. Il s’agissait d’une parole relative au débat sur le mariage homosexuel en Argentine. Rappelant que l’archevêque de Buenos Aires s’y était opposé, la note précise que le cardinal Bergoglio avait alors affirmé que « c’est une incohérence de parler de mariage homosexuel ». Celui qui allait devenir le 266e pape avait cependant parlé du droit de ces personnes d’avoir une couverture légale : « ce que nous devons faire est une loi de cohabitation civile ; ils ont le droit d’être légalement couverts. J’ai défendu ça ».

    Avant de souligner que le pontife avait rappelé dans un entretien de 2014 que « le mariage est entre un homme et une femme », la note conclut par ces mots : « il est donc évident que le pape François a fait référence à certaines dispositions étatiques, certainement pas à la doctrine de l’Église, souvent réaffirmée au fil des années ».

    Une mise au point qui ne satisfera pas ceux qui se sont émus des propos du pape. En effet, la lettre de la Secrétairerie d'État ne fait donc que confirmer les déclarations du Pape, confirme qu'il est contre le mariage homosexuel mais pas contre les unions civiles, confirme qu'il parle des droits du couple homosexuel et non des droits individuels, confirme qu'en donnant le critère du cas par cas il affirme l'impossibilité de reconnaître une situation objectivement injuste, ce qui révolutionne la théologie morale catholique de toujours." (Stefano Fontana dans la NBQ)