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Sexualité - Page 44

  • Mgr Robert Mutsaert (Pays-Bas) : «La question du célibat touche à l’identité du prêtre »

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    Rédigé par Mgr Robert Mutsaerts, évêque auxiliaire de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas, propos recueillis par Jeanne Smits le 01 février 2020 et publié sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    Mgr_Rob_Mutsaerts.jpg« Mgr Robert Mutsaerts, évêque auxiliaire de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas, s’exprime volontiers sur un blog au ton acéré où il livre ses réflexions sur l’actualité de l’Église, « Paarse Pepers » (Piments violets). Il s’est déjà confié à L’Homme Nouveau en octobre dernier pour dire ses inquiétudes au sujet du synode sur l’Amazonie qu’il voit passer à côté de l’essentiel : le Christ. Cet essentiel est revenu sur le devant de la scène avec le livre du pape émérite et du cardinal Sarah sur le célibat. Mgr Mutsaerts a bien voulu répondre de nouveau à nos questions.

    Monseigneur, pourquoi la question du célibat sacerdotal est-elle d’une telle importance pour l’Église ?

    Elle dépasse la simple question du célibat. Celui-ci touche à l’identité du prêtre et du sacerdoce ; il touche aussi aux sacrements. Nous sommes après tout une Église sacramentelle. Ce n’est donc pas une question mineure : si on l’écarte, beaucoup de choses sont en même temps abandonnées. Je sais bien qu’on en parle comme s’il s’agissait seulement de le mettre de côté dans un petit nombre de cas exceptionnels. Mais vous le savez bien, une chose en entraîne une autre.

    Avez-vous été surpris d’apprendre que le Pape émérite a collaboré au projet ?

    D’une part, il est pape émérite et il a choisi de rester dans l’ombre, et c’est très sage. Mais je peux aussi imaginer que, lorsqu’il s’agit de quelque chose d’essentiel, il pense devoir s’exprimer – ce qui, soit dit en passant, s’applique à tout le monde : à chaque évêque ou prêtre, ou même aux laïcs. S’il y a des imprécisions, on doit créer de la clarté. C’est d’ailleurs la tâche première du pape François : créer de la clarté. Et c’est là qu’est le problème, car il y a bien sûr beaucoup de confusion et donc aussi de division. 

    Le livre est-il présenté aux Pays-Bas comme une manifestation d’opposition au Pape ?

    Benoît XVI et le cardinal Sarah constatent évidemment certaines tendances, notamment à la suite du synode sur l’Amazonie. Ils sont tout simplement inquiets pour l’Église, parce qu’ils l’aiment. Ce souci justifie qu’on puisse écrire sur un sujet, le célibat en cette occurrence. Cela ne signifie pas automatiquement que le Pape est visé : ce sont plutôt les bruits que l’on entend au sujet desquels on peut prendre une position claire. Il s’agit de dire, notamment, que le célibat sacerdotal n’est pas seulement une règle de nature organisationnelle mais quelque chose d’essentiel pour l’Église, qui existe depuis très longtemps, et pour de bonnes raisons. Et avant qu’il n’existe, on avait des mariages joséphites (1) ; au fond, cela existait réellement, même pour les prêtres qui étaient mariés.

    Le Pape émérite et le cardinal Sarah affirment tous deux qu’ils rencontrent beaucoup de jeunes hommes et de prêtres qui souffrent de la dévalorisation du célibat, et qu’ils veulent les soutenir.

    Je pense que c’est exact. Si vous regardez le jeune clergé, il ne demande pas du tout un sacerdoce marié. Pour lui, le célibat n’est pas seulement un sacrifice, c’est surtout un don. L’idée de l’abandon du célibat est principalement liée à l’actuelle crise de la foi. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de jeunes hommes qui se sentent appelés à la prêtrise et qui seraient prêts à s’y consacrer s’ils pouvaient se marier. Voyez les vocations de notre époque : il n’en existe vraiment que d’un seul type : le type orthodoxe. Les idées libérales sont celles d’une génération complètement différente.

    Le lien ontologique entre le prêtre et le célibat concerne le corps et l’âme, c’est-à-dire un être unique car bien sûr il n’y a pas de dualisme. Jésus n’a même pas choisi Marie comme apôtre, et pourtant, s’il y avait une personne qui était au-dessus de tout, et plus sainte que sainte, c’était bien Marie. On ne peut pas le nier, et on peut encore moins le nier en invoquant la culture de ce temps-là, car pour Jésus ce n’était pas du tout vrai. Saint Paul dit très clairement : il n’y a ni hommes, ni femmes, ni Grecs, ni Juifs, ni païens.

    Le livre traite du célibat, mais il y a aujourd’hui des confusions autour de beaucoup d’autres éléments de l’enseignement de l’Église. Pensez-vous que la question du célibat sacerdotal soit la plus importante ?

    Ce n’est pas le sujet le plus important. L’homme est appelé à la sainteté et cela n’est possible que si nous faisons d’abord clairement comprendre qui est le Christ.

    Bien souvent j’interroge des confirmands avant la messe de confirmation. Et ils sont bien agréables, ces jeunes. Mais quand on en vient au fait et que je leur demande de quel genre de livre relève la Bible – un livre de conte de fées, du genre Harry Potter, ou un livre d’histoire comme le récit de Jules César – ils répondent presque toujours : « C’est un livre de contes de fées, tout cela n’a pas vraiment eu lieu. » Nous sommes arrivés en dessous du point de glaciation.

    Ce n’est pas pour rien que dans la profession de foi on ne dit rien de Jésus, rien sur son annonce, rien sur ses miracles, rien sur le Sermon sur la Montagne ou quoi que ce soit : nous disons seulement qu’Il est né de la Vierge Marie, crucifié, mort, enseveli et ressuscité.

    En d’autres termes, on y parle du Fils de Dieu. Il y a tant de catholiques qui ne s’en rendent pas compte du tout, ou qui ne croient plus, et qui ne croient pas non plus à ce qui se passe lors de la consécration : la transsubstantiation. Si tout cela tombe dans l’oubli et que ce sont précisément ces gens-là qui vont plaider la question du célibat, vous savez d’avance qu’ils parieront sur le mauvais cheval.

    1. Mariage joséphite : mariage abstinent (par référence à saint Joseph).

    Ref. Mgr Robert Mutsaert  (Pays-Bas) : «La question du célibat touche à l’identité du prêtre »

    Concluant sa contribution au livre qu’il vient d’écrire avec le pape Benoît XVI, le cardinal Sarah, préfet de la congrégation romaine du culte divin, écrit sans ambages : « il y a un lien ontologico-sacramentel entre sacerdoce et célibat. Tout amoindrissement de ce lien constituerait une remise en cause du magistère du concile et des papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI. Je supplie humblement le pape François de nous protéger définitivement d’une telle éventualité en mettant son veto à tout affaiblissement de la loi du célibat sacerdotal, même limité à l’une ou l’autre région » (Benoit XVI et Cardinal Robert Sarah, Des profondeurs de nos coeurs, Fayard, 2019, p. 162) : une supplique requérant en réponse un oui ou un non sans échappatoire…

    JPSC

  • Célibat sacerdotal : le témoignage de Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et de Lourdes

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    Rédigé par Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, propos recueillis par Odon de Cacqueray et publié sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » le 03 février 2020 :

    brouwet-1.jpg« Mgr Nicolas Brouwet est évêque de Tarbes et Lourdes. Après avoir lu Des profondeurs de nos cœurs, il a accepté de répondre à nos questions et de nous livrer ses réflexions sur le livre du Cardinal Sarah et du pape émérite, ainsi que sur le célibat sacerdotal. 

    Le cardinal Sarah et le pape émérite Benoît XVI ont sorti un livre sur le célibat sacerdotal, pourquoi ce sujet revêt-il une telle importance aujourd’hui ?

    Deux éléments ont relancé la question du célibat des prêtres. Le synode sur l’Amazonie, d’une part, puisque les pères du synode ont voté une résolution favorable à l’ordination sacerdotale de diacres mariés. La question des abus sexuels commis par des clercs, d’autre part, certains prétendant que le mariage des prêtres aurait pu éviter ces abus. Le manque de prêtres dans nos diocèses est aussi un argument récurrent en faveur de l’ordination d’hommes mariés.

    Les réponses qui circulent réduisent souvent le célibat des prêtres à une « discipline » qui se serait imposée dans l’Église catholique latine au Moyen Âge et qu’il serait temps de réviser parce qu’elle ne correspondrait plus à l’esprit du temps. Voilà pourquoi il fallait écrire ce livre. Je signale aussi le livre très intéressant du cardinal Marc Ouellet, Amis de l’Époux : Pour une vision renouvelée du célibat sacerdotal. 

    Comment comprenez-vous la volonté de Benoît XVI d’expliquer le célibat sacerdotal en recourant à l’Ancien Testament ?

    Faire remonter la décision du célibat pour les prêtres à la réforme grégorienne ou au deuxième concile du Latran en 1239 est réducteur. Le choix de prendre les prêtres parmi les hommes qui ont reçu le charisme du célibat n’est pas une pure décision juridique prise tardivement. Elle s’enracine très profondément dans la vie de l’Église mais également dans l’Ancien Testament où, déjà, apparaît la figure du prêtre consacré pour le culte de Dieu. Il était mis à part pour se tenir devant le Seigneur et le servir, comme l’explique le pape émérite Benoît XVI, et cette consécration se traduisait concrètement par un renoncement à la possession d’une terre et par l’absence de relations conjugales au moment du service liturgique à Jérusalem. « Les prêtres doivent vivre seulement de Dieu et pour lui » (p. 53). Si notre sacerdoce catholique vient du Christ nous sommes aussi héritiers de la figure du prêtre de l’ancienne Alliance. 

    Au-delà du célibat est-ce une manière d’être prêtre et de recevoir le sacerdoce que propose le Pape émérite ?

    La vie d’un prêtre est une offrande de soi à la suite de Jésus, bon pasteur et prêtre de la nouvelle Alliance. Le culte du Temple est pour nous une figure qui trouve son accomplissement dans l’offrande que Jésus a faite de lui-même sur la croix pour le salut du monde, à la fois autel, prêtre et victime. C’est dans cette offrande que se comprend notre ministère sacerdotal.

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  • Les outrances à peine croyables d'un féminisme dévoyé

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Pour une poignée de féministes de plus en plus bruyante, l'hétérosexualité est une perversion et le mâle un ennemi

    La semaine passée, Gabrielle Bouchard, l’homme qui se dit femme et qui est président·e de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) a déclaré : « Les relations de couple hétérosexuelles sont vraiment violentes. En plus, la grande majorité sont des relations basées sur la religion. Il est peut-être temps d’avoir une conversation sur leur interdiction et abolition », a-t-elle écrit sur les médias sociaux.

    Certains ont pu croire que le/la président·e de la FFQ faisait de la provocation. Mais pour une poignée de féministes de plus en plus bruyante, l’hétérosexualité est une perversion et le mâle un ennemi de la nature féminine. Perversion et nature, le langage n’est pas éloigné de la droite moralisatrice. 


    On a donc, d’une part, ceux qui nous disent que l’homosexualité serait probablement innée et certainement pas un choix. Alors que d’autres nous disent que l’hétérosexualité serait le résultat d’un conditionnement social, état que l’on pourrait donc changer pour le plus grand bien de tant de femmes. 
    Certains, plus modérés, soutiennent que l’homosexualité et l’hétérosexualité sont le résultat d’un mélange d’attirances innées, mais également de facteurs environnementaux et de pressions sociales. Mais, si c’est le cas, pourquoi ne pas vouloir modifier les facteurs environnementaux et la pression sociale pour privilégier une orientation particulière ?

    Une manifestation féministe non mixte, organisée en marge du contre-sommet du G7, Irún (Espagne), 22 août 2019.

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  • Affaire Preynat: le cardinal Barbarin relaxé en appel ce jeudi 30 janvier 2020

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    Le prélat était  jugé en appel pour ne pas avoir dénoncé le prêtre pédophile. Les parties civiles se pourvoient en cassation. Lu ce jour sur le site web du « Figaro » :

    « Philippe Barbarin, 69 ans, a été relaxé jeudi par la cour d’appel de Lyon. Le cardinal avait été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les agissements pédophiles du prêtre - chassé de l’Église depuis - Bernard Preynat. Les avocats des plaignants ont annoncé leur décision de former un pourvoi en cassation.
    Dans un arrêt de 38 pages, la cour d’appel dresse une chronologie minutieuse des faits tels que le prélat en a eu connaissance, et s’interroge sur leur éventuelle caractérisation sur le plan pénal. Notamment au regard des règles de la prescription dont l’application, en l’espèce, apparaît comme particulièrement complexe.

    À lire aussi : Philippe Barbarin, «l'inclassable» cardinal

    Pour mémoire, l’« affaire Preynat» éclate, pour le grand public, en 2015, avec les premières plaintes d’anciens scouts victimes du prêtre dévoyé. Fin 2014, l’un d’entre eux, Alexandre Hezez, avait révélé à Mgr Barbarin les attouchements qu’il avait lui-même subis, les sachant prescrits. Les plaignants reprochent cependant au primat des Gaules d’avoir manqué de réactivité et, en clair, d’avoir tenté d’étouffer le scandale. Alors que les juges de première instance leur avaient donné raison, bien que le parquet eût requis la relaxe, ceux du second degré suivent les réquisitions du parquet général et le raisonnement de la défense. Selon ces derniers, le prévenu « n’avait pas la volonté ni la conscience d’entraver la justice ». Le ministère public souhaitait que la cour dissociât le « cas individuel » du cardinal et les « fautes morales et pénales » commises par l’Église.

    Des faits prescrits

    L’arrêt relève que «l’élément intentionnel du délit apparaît clairement manquant, alors que Philippe Barbarin n’avait pas dissuadé Alexandre Hezez de porter plainte, ce que ce dernier avait reconnu dans un mail du 9 novembre 2015 adressé au cardinal après le communiqué de presse diffusé par l’archevêché le 23 octobre: “J’ai pu voir par la presse que vous aviez décidé de communiquer (…) De plus, il m’avait été dit que d’autres victimes auraient été retrouvées et qui ne sont pas sous le coup de la prescription. Mes enfants en juin et moi-même vous avions prévenu de notre démarche judiciaire et je sais que vous étiez supporter de ma démarche (je vous en remercie).”»
    La cour d’appel estime qu’en 2010, Mgr Barbarin «était précisément informé d’agressions sexuelles commises par Bernard Preynat sur l’enfant François D. lorsque celui-ci avait 11 ans», agressions qu’il n’avait pas dénoncées.

    Mais ces faits sont prescrits, comme l’avait d’ailleurs constaté le tribunal en première instance. Les juges estiment enfin qu’une fois adultes, les victimes de Bernard Preynat - qui a reconnu les agressions sexuelles - étaient en mesure de saisir la justice : dès lors, il ne peut être fait grief à l’archevêque de Lyon de ne pas l’avoir fait à leur place. En effet, l’article 434-3 du code pénal punit « le fait, pour quiconque ayant connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique ou d’un état de grossesse », de ne pas informer les autorités compétentes.

    Pour la Cour, il se déduit de l’emploi du présent de l’indicatif que l’«état d’incapacité (minorité ou vulnérabilité) doit être contemporain du moment où la personne poursuivie pour non-dénonciation prend connaissance des faits». Ce qui n’est objectivement pas le cas dans ce dossier.

    Bernard Preynat, poursuivi dans une procédure distincte pour des agressions sexuelles sur dix enfants dans les années 1985-1990 - les seules qui ont échappé à la prescription -, connaîtra la sentence du tribunal le 16 mars. »

    Vidéo-Message du cardinal Barbarin après l’annonce de la décision de la Cour d’appel de Lyon :

    Pour mémoire, la  cour de cassation ne rejuge jamais les faits mais les erreurs éventuelles de droit (erreurs de fond, de forme ou de procédure) : c’est à ce titre seulement qu’elle pourrait casser le jugement de la cour d’appel, ce qui semble ici peu probable.

    JPSC

  • D'après Mgr Aupetit, "Humanae Vitae" reste une encyclique prophétique

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    Du site de France Catholique :

    Mgr  Michel Aupetit

    Humanæ vitæ, une encyclique prophétique 

    Propos recueillis par Aymeric Pourbaix

    mercredi 22 janvier 2020

    Mgr Michel Aupetit © Michel Pourny

    Fortement opposé au projet de loi bioéthique présenté au Sénat, Mgr  Michel Aupetit, archevêque de Paris et ancien médecin, publie au même moment un petit livre qui présente à nouveaux frais l’encyclique de Paul VI, Humanaæ vitæ, sur la contraception. Hier présentée comme un outil de libération des femmes, la pilule est vue par une part grandissante de la génération actuelle comme un asservissement au service des hommes.

    Quel lien faites-vous entre la contraception artificielle, enjeu d’Humanæ vitæ (1968), et le débat actuel qui porte sur la «  PMA pour toutes  » ?

    Mgr Michel Aupetit : La difficulté de fond est la même dans tous les cas. On la désigne par «  la morale de l’autonomie  ». Le premier péché manifeste à quel point l’homme veut être autonome, il veut être à lui-même sa propre loi. Il veut décider de son bonheur qu’il considère dès lors comme un dû. C’est alors qu’il devient esclave de ses propres désirs, de ses illusions et de ses fantasmes. Or il nous faut reconnaître et confesser combien c’est l’alliance qui rend l’homme heureux, le fait de recevoir la vie des autres, du Tout Autre. Cette dépendance au Créateur et à l’humanité lorsqu’elle est assumée fait de nous des êtres libres et responsables, des êtres capables d’aimer et de donner la vie en vérité.

    «  Un enfant comme je veux et quand je veux  » est un slogan illusoire et égoïste… Heureusement, l’enfant nous surprendra toujours… mais à quel prix ? Qui sommes-nous pour le priver volontairement de ses origines ? C’est une violence inouïe qu’on lui inflige et dont on aura à rendre compte, inévitablement…

    À l’époque, Humanæ vitæ a été mal reçue par les épiscopats, sous prétexte que c’était irréaliste. Faut-il réintégrer le document dans la préparation au mariage ?

    La question n’est pas d’abord d’intégrer telle ou telle encyclique, mais d’être fidèle au dépôt de la foi et à la tradition vivante qui en découle. «  Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile  » (1 Co 9,16). Oui, le don de la vie est une bonne nouvelle !

    Comment aidons-nous les couples à s’ajuster à la grâce du salut et non pas à s’enfermer dans l’épreuve de la convoitise et de la concupiscence ? Il s’agit d’un chemin à parcourir pas-à-pas.

    L’horizon du discernement doit être le Salut, et non pas notre faiblesse. Comment ce Salut m’éclaire-t-il sur le petit bien que je peux accomplir maintenant ?

    Il ne faut pas vouloir régler toutes les difficultés en même temps, mais il s’agit d’avancer «  humblement avec ton Dieu  » (Mi 6, 8) qui t’éclaire sur le petit pas à poser pour avancer.

    L’enjeu est d’accompagner ce pas-à-pas qui est aussi très évangélique pour les pasteurs et ceux qui enseignent la catéchèse… Il convient de reconnaître à quel point le courage des couples, des familles nous édifie. Leur témoignage nous aide à redécouvrir toujours plus profondément le sens de notre sacerdoce. Qu’ils en soient remerciés !

    Il existe, dites-vous, deux conceptions de la maternité : possessive ou oblative. Et de la réponse à ce choix dépend toute la civilisation ?

    Accueillir la vie comme un don, l’éduquer en respectant ce don, c’est être disposé à accueillir son jaillissement comme il vient. C’est une grâce féminine que d’être conduite à percevoir combien la vie peut surgir même à travers la souffrance et la mort. Si le Christ apparaît d’abord aux femmes, n’est-ce pas parce qu’elles sont particulièrement disposées à accueillir la vie pour l’annoncer ? Avons-nous assez respecté et honoré cette vocation proprement féminine ou selon les mots de Jean-Paul II ce «  génie féminin  » ?

    Cette vocation «  hors hiérarchie  » nous éduque à la hiérarchie, c’est-à-dire à nous ordonner au Salut, à la vie. La question ne se pose pas seulement dans l’Église, mais dans la société tout entière.

    Le pape François ne cesse de le rappeler : «  Ne vous laissez pas voler votre espérance, ni votre joie.  » Notre société retrouvera une culture de vie, une réelle fécondité missionnaire si la femme ose être femme et si l’homme ose être homme.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.

    Lire aussi l'interview de Mgr Aupetit sur aleteia.org

  • Jean-Marie Guénois (Le Figaro) : Benoît XVI démontre que l’Eglise a toujours voulu le célibat sacerdotal

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    Les astuces et les notes de bas de page pour dire « en même temps » une chose et son contraire, ce n’est pas le genre de Benoît XVI dont, faut- il le rappeler, la devise :  « cooperatores Veritatis », (coopérateurs de la Vérité) illustre parfaitement le témoignage que le cardinal Sarah et lui apportent dans le livre qui provoque  aujourd’hui l’ire de l’establishment « bergoglien »

    Et alors ?  Une raison de plus de l’acquérir de toute urgence.

    Ref. Jean-Marie Guénois: “Benoît XVI démontre que l’Eglise a toujours voulu le célibat sacerdotal”

    JPSC

  • Christophe Dickès : « Ce n’est pas la première fois qu’a lieu un débat au sommet de l’Église »

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    Lu sur le site "aleteia":

    "Le pape émérite Benoît XVI et le cardinal Sarah co-signent un livre intitulé « Des profondeurs de notre cœur », à paraître le 15 janvier, dans lequel ils reviennent sur l’importance du célibat sacerdotal. Pour Christophe Dickès, historien et journaliste, « ce n’est pas la première fois qu’a lieu un débat au sommet de l’Église ».

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    Espéré pour certains, redouté pour d’autres mais attendu par tous, le livre intitulé Des profondeurs de nos cœurs à paraître ce mercredi, co-signé par le pape émérite Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, constitue « une surprise », assure à Aleteia Christophe Dickès, historien, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages dont Le Vatican, vérités et légendes et L’héritage de Benoît XVI. « Mais ce n’est vraiment pas la première fois dans l’Église qu’a lieu un débat au sommet de l’Église ». Réaffirmant l’importance du célibat sacerdotal, les deux hommes « supplient » le pape François de ne pas s’engager sur la voie de l’ordination presbytérale d’hommes mariés. « L’Église a trop souffert et souffre encore du silence de ses membres sur certaines questions », affirme Christophe Dickès. « Pourquoi n’en serait-il pas aussi question en matière d’ecclésiologie, de théologie et de foi ? ». Entretien.

    Aleteia : Un livre co-signé par Benoît XVI et le cardinal Sarah vous surprend-t-il ?

    Christophe Dickès : Oui et non. Les deux personnages sont tellement proches l’un et l’autre qu’il n’est pas étonnant qu’ils aient voulu apporter leur contribution à un débat essentiel, posé à l’occasion du synode sur l’Amazonie. Par ailleurs, ils sont tous les deux experts en la matière. Faut-il le rappeler, le cardinal Sarah est à la tête de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements. Quant au pape émérite, ce serait lui faire injure que de dire son expertise. Tout le monde semble par exemple avoir oublié qu’un synode ordinaire sur l’Eucharistie a eu lieu en 2005 et que l’exhortation apostolique Le Sacrement de l’Amour publiée en 2007 a rappelé le « sens profond du célibat sacerdotal ». Synode auquel a participé un certain cardinal Bergoglio qui a traité de la question de la loi de la foi et de la loi de la prière. Cependant, il est vrai que nous avons tous été surpris par le fait que le pape émérite Benoît XVI prenne une telle position publique. Provoquant la colère de certains, une grande joie chez d’autres.

    « La similitude de nos soucis et la convergence de nos conclusions nous ont décidés à mettre le fruit de notre travail et de notre amitié spirituelle à la disposition de tous les fidèles à l’instar de saint Augustin. En effet, comme lui nous pouvons affirmer : “Silere non possum ! Je ne peux pas me taire !” », écrivent les deux hommes. La situation est-elle inédite ?

    Oui forcément. Pour la première fois un pape émérite se prononce sur un sujet qui fait débat à la veille de la publication de l’exhortation apostolique qui doit conclure les travaux du Synode. Or le document final du synode sur l’Amazonie, qui s’est tenu en octobre 2019 au Vatican, recommandait, en raison du manque de prêtres dans la région, de permettre à des hommes mariés « idoines et reconnus par la communauté » ayant un « diaconat permanent fécond » d’accéder à l’ordination sacerdotale. L’exhortation peut remettre en cause la discipline du célibat par la création d’une nouvelle charge : les fameux viri probati. Mais ce n’est vraiment pas la première fois qu’a lieu un débat au sommet de l’Église. Faut-il rappeler la querelle de Pierre et de Paul à Antioche ?

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  • Les visites papales auraient-elles un effet contraceptif ?

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    Des considérations pour le moins surprenantes à prendre cum grano salis...

    De Jarl van der Ploeg sur le site du Volkskrant :

    La visite du pape comme contraceptif?

    Les scientifiques ont découvert que le nombre d'avortements dans les provinces italiennes diminue après une visite du Pape. La question de savoir si le chef religieux en est vraiment la cause reste vague.

    8 janvier 2020

    L'étude aura été accueillie avec enthousiasme à Rome. Une étude portant sur 85 provinces italiennes où Jean-Paul II et son successeur Benoît XVI se sont rendus entre 1979 et 2012 suggère que le pape est un agent contraceptif assez efficace.

    Les scientifiques distillent de leurs données que les Italiens ont moins de relations sexuelles après la visite du Saint-Père dans leur ville. Les économistes Egidio Farina de l'Université de Belfast et Vikram Pathania de l'Université de Sussex ont constaté que, dans les mois qui ont suivi la présence du Pape, 10 à 20% d'avortements en moins ont été pratiqués.

    Moins d'avortements ...
    Ce n'était pas une grande surprise pour les scientifiques. L'Église catholique est tout simplement un adversaire franc des avortements - "Amener un homme à l'avortement, c'est comme engager un tueur à gages pour résoudre un problème", tels étaient les mots de l'actuel pape François l'année dernière - et 71% des Italiens se disent catholiques.

    ... avec le même taux de natalité ...
    Ce qui a surpris les deux économistes, cependant, c'est que le taux de natalité n'a pas augmenté au cours de la même période, comme on pourrait s'y attendre quand moins d'avortements ont été pratiqués, mais est simplement resté le même.

    Leur conclusion, qu'ils ont publiée dans le Journal of Population Economics la semaine dernière: soit les Italiens qui ont rencontré le pape utilisent soudainement plus de contraceptifs, soit ils ressentent temporairement moins le besoin de satisfaire leur désir. Et puisque que le pape refuse toujours de plaider pour l'utilisation du préservatif (...), les deux chercheurs ont conclu que l'option deux (moins de sexe) l'emportait.

    "Certains couples pourraient décider, après une visite papale, que le recours aux contraceptifs pourraient être" le moindre mal ", dit Farina. Moins grave qu'un avortement. "Mais comme l'Église catholique est aussi un adversaire franc de la contraception, l'abstinence semble l'option la plus plausible."

    ... ou plus d'avortements illégaux?
    Une autre conclusion possible est que le nombre d'avortements illégaux a augmenté après une visite papale. Chaque année, environ 10 à 20 000 avortements illégaux ont lieu en Italie, contre 100 000 légaux. Pourquoi? Parce que 7 gynécologues italiens sur 10 refusent toujours de pratiquer un avortement. Notoire est l'exemple de cette femme originaire de la ville de Padoue, dans le nord de l'Italie, qui a dû visiter 23 hôpitaux différents avant de finalement trouver un médecin sans objection de conscience. Il y a donc une chance que non seulement les femmes, mais aussi leurs gynécologues aient changé de comportement après que le pape ait béni leur ville d'une visite.

  • Lumière sur le mouvement pro-pédophile des années '70

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    Sur le site de France Culture, voici un article qui montre que les médias "mainstream" découvrent - enfin - l'étonnante tolérance dont la pédophilie a bénéficié dans l'intelligentsia des années '70 et '80. Bien sûr, on continuera de nous seriner que cette perversion est liée à la culture patriarcale ou à l'omerta pratiquée au sein de l'Eglise catholique, mais on se félicite tout de même que cette culture marquée par une libération sexuelle incontrôlée et par des dérives perverses soit enfin mise en lumière.

    De Cécile de Kervasdoué et Fiona Moghaddam sur le site de France Culture :

    Quand des intellectuels français défendaient la pédophilie

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  • La notion de genre et les identités homme-femme

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    2020_01_01_10_06_19_Greenshot.pngà découvrir sur "La question du Mardi"

  • Des parents s'insurgent contre des lectures scandaleuses imposées à leurs enfants dans un collège catholique de Bruxelles

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    Image associée

    Communiqué :

    "L'école de notre fille, Saint ..., est malmenée par quelques professeurs néerlandophones qui souhaitent imposer aux élèves de 17 ans la lecture d'un livre pervers, Het Smelt de Lize Spit, dont je vous confie quelques extraits traduits (voir le pdf ci-dessous).

    C'est extrêmement pernicieux, vulgaire et insoutenable. 

    Le livre a eu un grand succès en Flandre à coups de communication marketing innovants.. 

    Et, les professeurs s'arrogent le droit d'aborder ces thèmes en néerlandais ou en anglais sous prétexte que ce sont des phénomènes d'actualité ou de société et qu'en Flandre la culture aborde très librement ces sujets.

    Un petit comité de parents informés et désemparés est en train de se constituer dans l'urgence pour que le hola soit mis par la direction. Actuellement la direction, qui pourtant avait une approche chrétienne (à la belge), cherche à ménager la chèvre et le chou..."

    Het smelt - Débâcle de Lize Spit - extraits (1).pdf

  • Le Pape abolit le secret pontifical pour les cas d’abus sexuels

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    Lu sur le site web « Vatican News », ce 17 décembre 2019 :

    Rescrits François cq5dam.thumbnail.cropped.1000.563.jpeg

    « Cette décision se traduit par deux documents qui feront date: dans un premier rescrit, le Pape François abolit le secret pontifical dans les cas de violences sexuelles et d’abus sur mineurs commis par des membres du clergé; dans un second, il change la norme concernant le délit de pédopornographie, faisant tomber dans la catégorie des «delicta graviora», -les délits les plus graves-, la détention et la diffusion d’images pornographiques montrant des mineurs âgés de moins de 18 ans.

    Le premier document, le plus important, est un rescrit signé par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, qui communique que, le 4 décembre dernier, le Souverain Pontife  a ordonné l’abolition du secret pontifical sur les plaintes, les procès et les décisions concernant les délits cités dans le premier article du récent Motu Proprio, «Vos estis lux mundi» (Vous êtes la lumière du monde), à savoir: les cas de violences ou d’actes sexuels accomplis avec menace ou abus d’autorité ; les cas d’abus sur mineurs et sur personnes vulnérables ; les cas de pédopornographie ; les cas de non-dénonciation et de couverture des abuseurs de la part d’évêques et de supérieurs généraux d’instituts religieux.

    La nouvelle instruction spécifie que les «informations sont traitées de manière à en garantir la sécurité, l’intégrité et la confidentialité» établies par le Code de Droit Canon afin de protéger «la bonne réputation, l’image et la sphère privée» des personnes impliquées. Mais ce «secret professionnel», peut-on encore lire dans cette instruction, «n’empêche pas l’accomplissement des obligations établies par les législations nationales», y compris les éventuelles obligations de signalement, «ainsi que l’exécution des requêtes exécutives des autorités judiciaires civiles». En outre, «aucun devoir de silence sur les faits ne peut être imposé» à celui qui effectue une signalement, à la victime et aux témoins.

    Dans un second rescrit, toujours signé par le cardinal Parolin et par le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, sont rendues publiques les modifications appliquées à trois articles du Motu proprio « Sacramentorum sanctitatis tutela » (daté de 2001 et modifié une première fois en 2010). Sont désormais considérés comme relevant de la catégorie des délits les plus graves: «l’acquisition ou la détention ou la divulgation, à des fins sexuelles, d’images pornographiques de mineurs de moins de 18 ans par un membre du clergé, de quelque manière que ce soit et quel que soit l’instrument utilisé». Jusqu’à aujourd’hui, la limite d’âge était fixée à 14 ans.

    Enfin, dans un autre article, il est permis que, dans les affaires concernant ces crimes les plus graves, «le rôle d'avocat et procureur» puisse également être assumé par des fidèles laïcs titulaires d'un doctorat en droit canonique et non plus seulement par des prêtres. "

    Ref. Le Pape abolit le secret pontifical pour les cas d’abus sexuels

    Lire aussi :

    17/12/2019

    Abolition du secret pontifical pour les abus: une décision historique

    Levée du secret pontifical pour les abus : les explications d’un expert en droit canon

    Et encore :

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    JPSC