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Spiritualité - Page 14

  • Le courage intrépide de saint Maxime le Confesseur (13 août)

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    De BENOÎT XVI, lors de l'Audience Générale du mercredi 25 juin 2008 :     

    Saint Maxime le Confesseur 

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais présenter aujourd'hui la figure de l'un des grands Pères de l'Eglise d'Orient de l'époque tardive. Il s'agit d'un moine, saint Maxime, auquel la Tradition chrétienne attribua le titre de Confesseur en raison du courage intrépide avec lequel il sut témoigner - "confesser" -, également à travers la souffrance, l'intégrité de sa foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, Sauveur du monde. Maxime naquit en Palestine, la terre du Seigneur, autour de 580. Dès l'enfance, il fut destiné à la vie monastique et à l'étude des Ecritures, également à travers les œuvres d'Origène, le grand maître qui au troisième siècle était déjà parvenu à "fixer" la tradition exégétique alexandrine.

    De Jérusalem, Maxime s'installa à Constantinople, et de là, à cause des invasions barbares, il se réfugia en Afrique. Il s'y distingua par un courage extrême dans la défense de l'orthodoxie. Maxime n'acceptait aucune réduction de l'humanité du Christ. La théorie était née selon laquelle il n'y aurait eu dans le Christ qu'une seule volonté, la volonté divine. Pour défendre l'unicité de sa personne, on niait en Lui une véritable volonté humaine. Et, à première vue, cela pourrait aussi apparaître une bonne chose que dans le Christ il n'y ait qu'une volonté. Mais saint Maxime comprit immédiatement que cela aurait détruit le mystère du salut, car une humanité sans volonté, un homme sans volonté n'est pas un homme véritable, c'est un homme amputé. L'homme Jésus Christ n'aurait donc pas été un homme véritable, il n'aurait pas vécu le drame de l'être humain, qui consiste précisément dans la difficulté de conformer notre volonté avec la vérité de l'être. Et ainsi, saint Maxime affirme avec une grande décision:  l'Ecriture Sainte ne nous montre pas un homme amputé, sans volonté, mais un véritable homme complet:  Dieu, en Jésus Christ, a réellement assumé la totalité de l'être humain - excepté le péché, bien évidemment - et donc également une volonté humaine. Et la chose, ainsi formulée, apparaît claire:  le Christ est ou n'est pas un homme. S'il est un homme, il a également une volonté. Mais un problème apparaît:  ne finit-on pas ainsi dans une sorte de dualisme? N'arrive-t-on pas à affirmer deux personnalités complètes:  raison, volonté, sentiment? Comment surmonter le dualisme, conserver la totalité de l'être humain et toutefois préserver l'unité de la personne du Christ, qui n'était pas schizophrène. Et saint Maxime démontre que l'homme trouve son unité, l'intégration de lui-même, sa totalité non pas en lui-même, mais en se dépassant lui-même, en sortant de lui-même. Ainsi, également dans le Christ, en sortant de lui-même, l'homme se trouve lui-même en Dieu, dans le Fils de Dieu. On ne doit pas amputer l'homme pour expliquer l'Incarnation; il faut seulement comprendre le dynamisme de l'être humain qui ne se réalise qu'en sortant de lui-même; ce n'est qu'en Dieu que nous trouvons nous-mêmes, notre totalité et notre plénitude. On voit ainsi que ce n'est pas l'homme qui se referme sur lui-même qui est un homme complet; mais c'est l'homme qui s'ouvre, qui sort de lui-même, qui devient complet et se trouve lui-même précisément dans le Fils de Dieu, qui trouve sa véritable humanité. Pour saint Maxime cette vision ne reste pas une spéculation philosophique; il la voit réalisée dans la vie concrète de Jésus,   surtout   dans   le   drame   du Gethsémani. Dans ce drame de l'agonie de Jésus, de l'angoisse de la mort, de l'opposition entre la volonté humaine de ne pas mourir et la volonté divine qui s'offre à la mort, dans ce drame du Gethsémani se réalise tout le drame humain, le drame de notre rédemption. Saint Maxime nous dit, et nous savons que cela est vrai:  Adam (et Adam c'est nous) pensait que le "non" était le sommet de la liberté. Seul celui qui peut dire "non" serait réellement libre; pour réaliser réellement sa liberté, l'homme devait dire  "non"  à Dieu; ce n'est qu'ainsi qu'il pense être finalement lui-même, être arrivé au sommet de la liberté. Cette tendance était aussi contenue dans la nature humaine du Christ, mais il l'a surmontée, car Jésus a vu que le "non" n'est pas le sommet de la liberté. Le sommet de la liberté est le "oui", la conformité avec la volonté de Dieu. Ce n'est que dans le "oui" que l'homme devient réellement lui-même; ce n'est que dans la grande ouverture du "oui", dans l'unification de sa volonté avec la volonté divine, que l'homme devient immensément ouvert, devient "divin". Etre comme Dieu était le désir d'Adam, c'est-à-dire être complètement libre. Mais l'homme qui se referme sur lui-même n'est pas divin, n'est pas complètement libre; il l'est en sortant de lui-même, c'est dans le "oui" qu'il devient libre; et tel est le drame du Gethsémani:  non pas ma volonté, mais la tienne. C'est en transférant la volonté humaine dans la volonté divine que naît l'homme véritable et que nous sommes rachetés. C'est, en quelques mots, le point fondamental de ce que voulait  dire  saint  Maxime,  et nous voyons qu'ici tout l'être humain est véritablement en question; c'est là que se trouve toute la question de notre vie. Saint Maxime avait déjà eu des problèmes en Afrique en défendant cette vision de l'homme et de Dieu; il fut ensuite appelé à Rome. En 649, il prit activement part au Concile du Latran, convoqué par le Pape Martin I pour défendre les deux volontés du Christ, contre l'édit de l'empereur, qui - pro bono pacis - interdisait de débattre de cette question. Le Pape Martin paya cher son courage:  bien que de santé précaire, il fut arrêté et traduit en justice à Constantinople. Jugé et condamné à mort, il obtint la commutation de sa peine en un exil définitif en Crimée, où il mourut le 16 septembre 655, après deux longues années d'humiliations et de tourments.

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  • « Une lampe pour mes pas, ta parole, une lumière sur ma route »

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    « Une lampe pour mes pas, ta parole, une lumière sur ma route » (Ps 118,105)

    La lampe sur le lampadaire, c'est notre Seigneur Jésus Christ, la vraie lumière du Père « qui éclaire tout homme venant au monde » (Jn 1,9). Autrement dit, c'est la Sagesse et la Parole du Père ; ayant accepté notre chair, il est réellement devenu et il a été appelé la « lampe » du monde. Il est célébré et exalté dans l'Église par notre foi et notre piété. Il se rend ainsi visible à toutes les nations et il brille pour « tous les gens de la maison », c'est-à-dire pour le monde entier, selon sa parole : « On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, où elle brille pour tous dans la maison » (Mt 5,15).

    Comme on le voit, le Christ se nomme lui-même une lampe. Dieu par nature, il est devenu chair dans le plan du salut, une lumière contenue dans la chair comme dans un vase... C'est à cela que David pensait lorsqu'il disait : « Une lampe sur mes pas, ta parole, une lumière sur ma route ». Comme il fait disparaître les ténèbres de l'ignorance et du mal des hommes, mon Sauveur et Dieu est appelé une lampe dans l'Écriture. Comme il est le seul à pouvoir anéantir les ténèbres de l'ignorance et à dissiper l'obscurité du péché, il est devenu pour tous la voie du salut. Il conduit auprès du Père ceux qui, par la connaissance et la vertu, marchent avec lui sur le chemin des commandements comme sur une voie de justice.       

    Le lampadaire, c'est la sainte Église parce que le Verbe de Dieu brille par sa prédication. C'est ainsi que les rayons de sa vérité peuvent éclairer le monde entier... Mais à une condition : ne pas la cacher sous la lettre de la Loi. Quiconque s'attache à la seule lettre de l'Écriture vit selon la chair : il met la lampe sous le boisseau. Placée au contraire sur le lampadaire, l'Église, elle éclaire tous les hommes.

    Saint Maxime le Confesseur (v. 580-662), moine et théologien
    Question 63 à Thalassius ; PG 90, 667s (trad. Argyriou / Tournay rev)

    source : Evangile au Quotidien, 19 septembre 2011.

  • Karl Leisner devenu prêtre au cœur de l’enfer de Dachau

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    De Thomas Belleil sur 1000 raisons de croire :

    Karl Leisner devient prêtre au cœur de l’enfer de Dachau

    Jeune diacre allemand depuis 1939, Karl Leisner est radicalement opposé au nazisme. En 1940, pour cette raison, il est arrêté et envoyé au camp de concentration de Dachau. Karl, tuberculeux, sera connu de ses codétenus comme étant l’ange du réconfort, en rayonnant de l’amour du Christ auprès des prisonniers, au cœur de l’enfer. À l’insu des nazis et au sein même de ce camp de la mort, Karl est ordonné prêtre, dans des conditions extraordinaires. Il meurt peu de temps après sa libération par les Américains, le 12 août 1945. Il est aujourd’hui reconnu martyr et bienheureux par l’Église catholique.


    Les raisons d'y croire

    • Jeune séminariste allemand, Karl Leisner est aussi radical dans sa foi chrétienne que dans son opposition au nazisme. Totalement à contre-courant de nombre de ses compatriotes, Karl perçoit précocement le caractère antichrétien du national-socialisme. Sa résistance au nazisme, fondée sur sa foi, révèle que le christianisme peut donner une vraie liberté intérieure. Répondant aux partisans du Führer, qui scandent « Heil Hitler », Karl écrit dans son journal intime : « Le Christ est ma passion, Heil. »
    • Les conditions de vie terribles de Dachau aggravent l’état de santé fragile du jeune diacre, qui garde malgré tout une foi ardente et une confiance absolue en Dieu. Son espérance, au cœur de la souffrance, témoigne d’une force qui ne vient pas de la psychologie ou du tempérament, mais d’une relation vivante avec Dieu. Humainement, rien ne justifie une telle paix intérieure dans l’enfer des camps, face à la mort, à la maladie, à l’injustice.
    • Cantonné à l’infirmerie, Karl se fait tout de même missionnaire dans ce camp de la mort. Encourageant et consolant les malades sur leur lit de souffrance, Karl est appelé « l’ange du réconfort ». Il puise dans sa foi une joie qui rayonne, au point que les autres la perçoivent. Il ne s’agit pas seulement d’endurer, mais de rayonner du Christ. Son journal spirituel, tenu jusqu’à la fin, montre effectivement une vie intérieure riche, centrée sur le Christ.
    • L’idée folle d’ordonner Karl Leisner prêtre dans le camp germe lorsque arrive à Dachau un évêque français, Mgr Gabriel Piguet. Chose complètement inédite, l’ordination clandestine du jeune diacre peut finalement avoir lieu, à l’insu des nazis, tout en respectant scrupuleusement le rituel catholique. Ce projet compliqué et périlleux est soutenu par de nombreux détenus ainsi que par des personnes à l’extérieur de Dachau, ce qui montre à quel point la messe et le sacerdoce sont considérés comme essentiels. Cela souligne aussi la puissance spirituelle de l’eucharistie, présence réelle du Christ, plus forte que la mort.
    • Karl prie pour ses bourreaux et garde jusqu’à la fin une attitude de pardon et d’amour. Dans les toutes dernières lignes de son journal spirituel, on lit : « Bénis aussi, ô Très-Haut, mes ennemis ! » Le 12 août 1945, il rejoint le Père. Un tel comportement, sans haine ni désir de vengeance, va à contre-courant de l’instinct naturel et manifeste une grâce surnaturelle conforme à l’Évangile : aimer ses ennemis.

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  • Sainte Jeanne de Chantal (12 août)

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    Ste Jeanne de Chantal

    Lors de son pèlerinage apostolique en France, le 7 octobre 1986 à Annecy, le pape Jean-Paul II a prononcé une homélie consacrée aux figures de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal  :

    (...) Votre ville honore, avec son grand évêque, sainte Jeanne de Chantal, qui demeure la plus proche de lui. Elle nommait François de Sales son “bienheureux père” car il fut, dans une admirable amitié, l’interprète respectueux et le guide éclairé de sa conscience. Nous aimons l’évoquer parce que son itinéraire a été extraordinairement riche. Jeanne de Chantal a vécu, en suivant avec ferveur les simples chemins de la foi, les étapes de la vie d’une femme qui rayonne de sagesse humaine et spirituelle.

    Jeune fille, épouse, mère, veuve, en peu d’années elle a connu la joie et l’épreuve, elle a mûri par le don d’elle-même. Dans l’épanouissement d’un couple qui s’aime et de la maternité, elle a développé sa foi et mis en pratique la charité en soignant les malades et en apportant aux pauvres une aide respectueuse. Meurtrie par la mort de son époux, la souffrance l’a marquée encore de bien des manières. Elle a su la difficulté du pardon, l’inquiétude pour l’avenir de ses enfants. D’autres deuils l’ont douloureusement frappée. Et même, il ne faut pas l’oublier, à toutes les étapes de sa vie, Jeanne de Chantal s’est vue ébranlée dans sa foi. Le doute et l’obscurité l’ont saisie au moment de tracer sa voie, dans une réelle souffrance. La sainteté est traversée de ces combats.

    Au long de cette route, elle qui aimait chanter les Psaumes, elle a pu méditer ces paroles:

    “Je cherche le Seigneur, il me répond: / de toutes mes frayeurs, il me délivre . . . / Goûtez et voyez, le Seigneur est bon! / Heureux qui trouve en lui son refuge!” (Ps 33, 5. 9).

    Oui, elle affirmera sa résolution de se donner toute entière au Seigneur “dans une toute simple confiance”. Elle poursuivra son chemin en s’appuyant sur le pur amour de Dieu. Des frayeurs, elle est délivrée; en Dieu, elle trouve sa paix.

    8. Dans le cours de sa vie, heureuse puis blessée, elle reçoit le message de salut et devient une vraie servante de l’Alliance. Et voici que Jeanne prend le chemin de ces montagnes, dans l’esprit même de la Vierge de l’Annonciation se rendant auprès d’Elisabeth: elle est toute soumise à la Parole du salut, toute adorante du Verbe incarné, elle rend grâce pour les “merveilles de Dieu”, elle est prompte à exercer une charité humble et quotidienne. Elle est prête à fonder avec François de Sales la Visitation.

    Nous rendons grâce aujourd’hui pour l’action complémentaire de ces deux saints, pour l’admirable foyer de contemplation qu’est la Visitation, modelé grâce à leur riche amitié spirituelle. Mère commune, Jeanne de Chantal établit la Visitation avec douceur et avec sûreté. Elle “enracine l’union” dans l’amour mutuel, l’humilité, la simplicité, la pauvreté. Ayant “tout remis à Dieu”, “revêtue de Notre Seigneur crucifié”, elle est une incomparable maîtresse d’oraison, amenant ses Sœurs et bien d’autres personnes à connaître comme elle-même “une grande liberté intérieure, . . . une sorte d’oraison toute cordiale et intime”..  (cf. Mémoire de la Mère de Chaugy)

    “Je bénirai le Seigneur en tout temps, / sa louange sans cesse à mes lèvres” (Ps 33, 2).

    Lire également : Jeanne de Chantal, pourquoi et comment quitter le monde ?

  • Quand Jean-Paul II évoquait Claire d'Assise (11 août)

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    18871154.jpgLa lumineuse figure de sainte Claire d'Assise a été évoquée par le Saint-Père dans une Lettre, en date du 11 août 1993, adressée aux Clarisses à l'occasion du VIII° centenaire de la naissance de la sainte fondatrice. Voici une traduction du texte du message de Jean-Paul II (source) :

     

    Très chères religieuses de clôture !

    1. Il y a huit cents ans naissait Claire d'Assise du noble Favarone d'Offreduccio.

    Cette " femme nouvelle ", comme l'ont écrit d'elle dans une Lettre récente les Ministres généraux des familles franciscaines, vécut comme une " petite plante " à l'ombre de saint François qui la conduisit au sommet de la perfection chrétienne. La commémoration d'une telle créature véritablement évangélique veut surtout être une invitation à la redécouverte de la contemplation, de cet itinéraire spirituel dont seuls les mystiques ont une profonde expérience. Lire son ancienne biographie et ses écrits - la Forme de vie, le Testament et lesquatre Lettres qui nous sont restées des nombreuses qu'elle a adressées à sainte Agnès de Prague - signifie s'immerger à tel point dans le mystère de Dieu Un et Trine et du Christ, Verbe incarné, que l'on en reste comme ébloui. Ses écrits sont tellement marqués par l'amour suscité en elle par le regard ardent et prolongé posé sur le Christ Seigneur, qu'il n'est pas facile de redire ce que seul un coeur de femme a pu expérimenter.

    2. L'itinéraire contemplatif de Claire, qui se conclura par la vision du " Roi de gloire " (Proc. IV, 19 : FF 3017 ),commence précisément lorsqu'elle se remet totalement à l'Esprit du Seigneur, à la manière de Marie lors de l'Annonciation : c'est-à-dire qu'il commence par cet esprit de pauvreté ( cf.. Lc I, 26-38 ) qui ne laisse plus rien en elle si ce n'est la simplicité du regard fixé sur Dieu.

    Pour Claire, la pauvreté - tant aimée et si souvent invoquée dans ses écrits - est la richesse de l'âme qui, dépouillée de ses propres biens, s'ouvre à l' "Esprit du Seigneur et à sa sainte opération " (cf. Reg. S. Ch. X, 10 : FF 2811 ), comme une coquille vide où Dieu peut déverser l'abondance de ses dons. Le parallèle Marie - Claire apparaît dans le premier écrit de saint François, dans la " Forma vivendi " donnée à Claire : " Par inspiration divine, vous vous êtes faites filles et servantes du très haut Roi suprême, le Père céleste, et vous avez épousé l'Esprit Saint, en choisissant de vivre selon la perfection du saint Evangile " ( Forma vivendi,in Reg. S. Ch. VI, 3 : FF 2788 ).

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  • Claire d'Assise (11 août)

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    31801408.jpgLors de l'audience générale du 15 septembre 2010, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à cette belle figure féminine de l'Eglise du XIIIe siècle :

    Chers frères et sœurs,

    L’une des saintes les plus aimées est sans aucun doute sainte Claire d’Assise, qui vécut au XIIIe siècle, et qui fut contemporaine de saint François. Son témoignage nous montre combien l’Eglise tout entière possède une dette envers des femmes courageuses et riches de foi comme elle, capables d’apporter une impulsion décisive au renouveau de l’Eglise.

    Qui était donc Claire d’Assise? Pour répondre à cette question, nous possédons des sources sûres: non seulement les anciennes biographies, comme celles de Thomas de Celano, mais également les Actes du procès de canonisation promu par le Pape quelques mois seulement après la mort de Claire et qui contiennent les témoignages de ceux qui vécurent à ses côtés pendant longtemps.

    Née en 1193, Claire appartenait à une riche famille aristocratique. Elle renonça à la noblesse et à la richesse pour vivre dans l’humilité et la pauvreté, adoptant la forme de vie que François d’Assise proposait. Même si ses parents, comme cela arrivait alors, projetaient pour elle un mariage avec un personnage important, à 18 ans, Claire, à travers un geste audacieux inspiré par le profond désir de suivre le Christ et par son admiration pour François, quitta la maison paternelle et, en compagnie de son amie, Bona de Guelfuccio, rejoignit en secret les frères mineurs dans la petite église de la Portioncule. C’était le soir du dimanche des Rameaux de l’an 1211. Dans l’émotion générale, fut accompli un geste hautement symbolique: tandis que ses compagnons tenaient entre les mains des flambeaux allumés, François lui coupa les cheveux et Claire se vêtit d’un habit de pénitence en toile rêche. A partir de ce moment, elle devint l’épouse vierge du Christ, humble et pauvre, et se consacra entièrement à Lui. Comme Claire et ses compagnes, d’innombrables femmes au cours de l’histoire ont été fascinées par l’amour pour le Christ qui, dans la beauté de sa Personne divine, remplit leur cœur. Et l’Eglise tout entière, au moyen de la mystique vocation nuptiale des vierges consacrées, apparaît ce qu’elle sera pour toujours: l’Epouse belle et pure du Christ.

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  • Respice Domine in testamentum tuum (Introit du 19ème dimanche du temps ordinaire)

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    Respice, Domine, in testamentum tuum,
    et animas pauperum tuorum ne derelinquas in finem:
     
    Ayez égard à votre alliance, Seigneur,
    et les âmes de vos pauvres, ne les oubliez pas pour toujours.
     
    Exsurge Domine, et iudica causam tuam:
    et ne obliviscaris voces quaerentium te.
     
    Levez-vous, Seigneur, et jugez votre cause:
    et n'oubliez pas les appels de ceux quit vous cherchent.
     
    Ps.  1
    Ut quid Deus repulisti in finem:
    iratus est furor tuus super oves pascuae tuae?
     
    Pourquoi, Dieu, nous avoir rejetés pour toujours:
    votre courroux s’est-il déchaîné sur les brebis de votre pâturage ?
  • Sois sans crainte, petit troupeau (19e dimanche tu temps ordinaire)

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    Du Père Simon Noël sur son blog :

    Homélie 19e dimanche année C

    Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Voilà les premiers mots de Jésus dans l'évangile de ce dimanche. Ces paroles doivent nous fortifier dans notre confiance et notre espérance. Jésus veut en effet nous sauver et nous donner le bonheur éternel du ciel. C'est ce que nous disons dans l'acte d'espérance : Mon Dieu, j'espère avec la plus ferme confiance que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, la vie éternelle et toutes les grâces pour l'obtenir, parce que vous êtes infiniment bon pour nous, tout-puissant et fidèle dans vos promesses. 

    Voici à ce sujet les paroles pleines de douceur et d'espérance que Jésus adressait à la mystique capucine italienne, soeur Consolata Betrone : Le 15 décembre 1935, notre Seigneur lui dit: Il arrivera souvent, Consolata, que des âmes très religieuses, surtout de celles qui me sont consacrées, me blessent dans l’intime de moi-même par cette phrase défiante : « Qui sait si je me sauverai ? » Ouvre l’évangile et tu verras ce que j’ai promis à mes brebis : « Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. » As-tu compris Consolata ? Personne ne peut me ravir une âme. Lis plus loin : « Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. As-tu compris Consolata ? Personne ne me ravira une âme… elles ne périront jamais, car je leur donne la vie éternelle. A qui s’adressent ces paroles ? A toutes les âmes. Pourquoi, dès lors me causer cet affront: « Qui sait si je serai sauvé ? » quand, dans l’Évangile, je donne la pleine assurance qu’aucune âme ne me sera ravie, que je leur donnerai la vie éternelle et qu’ainsi personne ne sera perdu ? Crois-moi Consolata, va en enfer qui veut bien y aller ; car, bien que personne ne puisse m’arracher une âme, néanmoins, l’âme dotée du libre arbitre peut s’enfuir, me trahir et me renier et par conséquent se livrer au démon. Je veillerais sur vous durant toute votre existence terrestre en vous donnant grâce sur grâce ; et, au dernier instant de votre vie, alors que je n’aurais plus qu’à recueillir les fruits de ma Rédemption, que l’âme serait à la veille de jouir de sa béatitude, je permettrais au démon, mon pire ennemi, de me ravir cette âme ? Que deviendraient alors les promesses de vie éternelle exprimées dans mon évangile ? Comment peut-on croire, Consolata, de pareilles monstruosités ?
     
    Toutefois la suite du texte de l'évangile de ce jour nous invite à la vigilance. Car si nous manquons de vigilance, nous risquons de ne pas être prêts et au moment de notre mort et du jugement, il sera trop tard. L'espérance qui est la nôtre pour être réelle doit s'accompagner tout au long de notre vie du combat spirituel. Tant que dure cette vie sur la terre, personne ne peut avoir la certitude absolue d'être en état de grâce, à moins d'une révélation spéciale de Dieu. Cependant, celui qui prie beaucoup, en particulier qui prie beaucoup la Sainte Vierge, avec son chapelet par exemple, peut être moralement certain qu'il arrivera au salut éternel. Le saint Padre Pio disait à ce sujet : Celui qui prie beaucoup se sauve. Celui qui prie peu est en danger. Celui qui ne prie pas se damne.
     
    Voilà, frères et soeurs, à nouveau la corde dont il nous faut tenir les deux bouts : confiance et espérance, d'une part ; vigilance et prière d'autre part. N'oublions jamais cette double nécessité. Mais je voudrais conclure sur une note de confiance malgré tout en vous citant le début de l'acte de confiance de Claude de la Colombière, le directeur de sainte Marguerite-Marie, la confidente du Sacré-Coeur, ce qui nous ramène aux paroles du début de l'évangile de ce dimanche : Je suis si persuadé, mon Dieu, que vous veillez sur ceux qui espèrent en vous, je suis si persuadé qu’on ne peut manquer de rien, quand on attend tout de vous, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci et de me décharger sur vous de toutes mes inquiétudes.
  • Rester en tenue de service et garder sa lampe allumée - 19e dimanche du temps ordinaire

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    Evangile du 19e dimanche - Luc 12, 32-48

    Jésus disait à ses disciples : « Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Vendez ce que vous avez et donnez-le en aumône. Faites-vous une bourse qui ne s'use pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n'approche pas, où la mite ne ronge pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur. 

    « Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera à la porte. Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour. S'il revient vers minuit ou plus tard encore et qu'il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! Vous le savez bien : si le maître de maison connaissait l'heure où le voleur doit venir, il ne laisserait pas percer le mur de sa maison.

    « Vous aussi, tenez-vous prêts : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra. »

    Pierre dit alors : « Seigneur, cette parabole s'adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? » Le Seigneur répond : « Quel est donc l'intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ? Heureux serviteur, que son maître, en arrivant, trouvera à son travail. Vraiment, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens. 

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  • La vision anthropologique subtile d'Edith Stein permet de comprendre comment l'idéologie transgenre porte gravement atteinte à l'unité profonde du corps et de l'âme de la personne humaine

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    De Richard A. Spinello sur The Catholic Thing :

    Edith Stein et l'âme de la femme

    9 août 2025

    Les controverses persistent quant à la nature et au rôle des femmes, alors que la société moderne se rapproche de plus en plus d'une anthropologie androgyne. Lors des derniers Jeux olympiques, les spectateurs ont pu assister à une démonstration surréaliste d'hommes biologiques frappant des boxeuses. Les protestataires ont été informés qu'il n'existe aucun moyen scientifique de différencier les hommes des femmes.

    La mentalité laïque a perdu de vue ce que signifie être femme. Les raisons de cette tragique sortie de la féminité sont multiples, mais la principale est la négation de la transcendance, qui obscurcit la lumière qui éclaire la vérité de notre humanité. Comme l'a souligné Carrie Gress, l'influence néfaste du féminisme antichrétien a conduit à la « fin de la femme », car nous n'avons aucune réponse à la question de savoir ce qui fait d'une femme une femme.

    En cette fête d'Édith Stein, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, il est opportun de consulter son œuvre sur ces questions, en raison de son ouverture réflexive aux profondeurs de l'existence humaine. Si nous souhaitons reconstruire l'idée de la féminité, son livre audacieux et intelligent, La Femme, constitue un point de départ idéal.

    Les détails de sa vie sont bien connus. Brillante athée juive, elle étudia la philosophie auprès du célèbre phénoménologue Edmund Husserl. Elle se convertit au catholicisme après avoir lu l'autobiographie de sainte Thérèse d'Avila. Quelques années plus tard, elle devint carmélite. Lorsque les nazis prirent pour cible les Juifs convertis aux Pays-Bas, elle fut envoyée à Auschwitz, où elle fut exécutée le 9 août 1942.

    Après sa conversion radicale, elle découvrit la métaphysique de saint Thomas d'Aquin, qui marqua profondément son développement philosophique. Elle n'était pas thomiste au sens strict, mais son œuvre maîtresse, L'Être fini et éternel, est assurément d'inspiration thomiste. Elle trouva une manière originale d'harmoniser la philosophie moderne de la phénoménologie avec la philosophie médiévale du thomisme.

    Stein s'inscrit dans la lignée de Thomas d'Aquin en adoptant une anthropologie hylémorphique, une idée ancienne d'origine aristotélicienne : la personne est une unité naturelle et indivisible, composée d'un corps matériel et d'une âme spirituelle. L'âme pénètre le corps en unifiant tous les aspects physiques et spirituels de chaque personne.

    Dans « La Femme », l'objectif principal de Stein est de démontrer la nature distinctive de la féminité, qui découle non seulement du corps, mais aussi de l'âme. Le sexe est déterminé par l'ordre donné au corps, influencé par l'âme, qui naît déjà en tant qu'homme ou femme. Les différences sexuelles représentent donc deux manières irréductibles d'être une substance vivante et personnelle.

    En affirmant qu'il existe une différence entre l'âme masculine et l'âme féminine, Stein se démarque de Thomas d'Aquin pour qui l'âme était la même pour tous les membres de l'espèce humaine. Pour Thomas d'Aquin, l'âme se différencie une fois unie à un corps sexué. Mais pour Stein, l'âme est différente avant de s'unir à un corps masculin ou féminin et de l'animer, de sorte qu'une personne est féminine non seulement par son corps, mais aussi par son âme.

    Ainsi, Stein parle d'une « double espèce » en raison des différences immuables entre l'homme et la femme. La vision anthropologique subtile de Stein permet de comprendre comment l'idéologie transgenre porte gravement atteinte à l'unité profonde du corps et de l'âme de la personne humaine.

    Le transgendérisme est une rébellion contre la finitude qui imprègne notre être. Comme le souligne Stein, nul n'est la source de sa propre existence, mais se découvre comme un être créé par Dieu, homme ou femme. Si Edith Stein a raison, le corps et l'âme imposent tous deux certaines contraintes naturelles à nos choix et à nos aspirations. De plus, les partisans du transgendérisme nous demanderaient de croire que Dieu a commis une erreur en insufflant une âme féminine dans un corps masculin.

    L'anthropologie de Stein sert de fondement à ses réflexions sur la nature de la femme. Possédant une âme différente, les femmes sont différentes des hommes, mais comment cette différence se manifeste-t-elle concrètement ?

    En termes simples, ce qui fait d'une femme une femme, c'est sa vocation maternelle. Ses qualités féminines, telles que l'empathie, la bienveillance et la sensibilité morale, en font une personne idéale pour la maternité et la vie conjugale. « Le corps et l'âme d'une femme sont moins faits pour lutter et conquérir que pour chérir, protéger et préserver. »

    Les femmes sont également mieux protégées d'une vision tronquée ou partiale des autres. Ceci est important, car la mission d'une femme implique de comprendre l'être entier dont elle prend soin. S'il est vrai que toutes les femmes ne donneront pas naissance à des enfants, chacune est naturellement capable de diverses formes de maternité psychologique ou spirituelle.

    Pourtant, cette différenciation sexuelle suppose une unité plus fondamentale. Hommes et femmes participent d'une nature humaine commune parce qu'ils possèdent la même structure ontologique : une substance personnelle composée d'un corps physique animé par une âme intellectuelle. Cette communauté, au sein de laquelle se révèle la distinction entre hommes et femmes, implique qu'ils partagent des dons et des talents créatifs similaires.

    Selon Stein, « Aucune femme n’est uniquement femme ; comme un homme, chacune a sa spécialité et son talent individuel, et ce talent lui donne la capacité d’accomplir un travail professionnel. »

    Ainsi, la vocation naturelle d'une femme à la vie conjugale et à la maternité ne devrait pas l'empêcher d'exercer d'autres professions, notamment celles comme la médecine et l'éducation, qui mettent en valeur ses dons féminins. Parallèlement, nous devons reconnaître la dignité et l'excellence suprêmes de la maternité et du mariage, qui élèvent cette vocation au rang des professions profanes.

    La thèse provocatrice d'Edith Stein sur l'âme féminine est-elle juste, ou sa réinterprétation créative de Thomas d'Aquin a-t-elle raté sa cible ? Les asymétries sexuelles vont-elles bien au-delà du corps sexué ?

    Quelle que soit la réponse que l’on donne à ces questions, nous pouvons convenir que sa voix devrait avoir une place spéciale dans le chœur féministe moderne, car c’est la voix claire d’une sainte et d’une philosophe fidèle qui peut libérer de l’obscurité le mystère séduisant de la féminité.

    Sainte Édith Stein par Neilson Carlin, 2023 [ Neilson Carlin Devotional Art & Design ]
  • L'impact de saint Augustin sur les trois premiers mois du pontificat du pape Léon XIV

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur CNA via le CWR :

    L'impact de saint Augustin sur les trois premiers mois du pontificat du pape Léon XIV

    Le pape Léon XIV et saint Augustin. (Crédit : Daniel Ibáñez/EWTN News and Public Domain)
    8 août 2025

    Cela fait aujourd'hui trois mois que le pape Léon XIV est apparu pour la première fois sur le balcon central de la basilique du Vatican après avoir été élu successeur de saint Pierre.

    Dans ce premier message urbi et orbi, prononcé le 8 mai, le Saint-Père exprimait les paroles qui marqueraient le début de son pontificat : « Je suis augustinien, fils de saint Augustin, qui a dit un jour : “Avec vous, je suis chrétien, et pour vous, je suis évêque.” En ce sens, nous pouvons tous cheminer ensemble vers la patrie que Dieu nous a préparée. »

    Au cours des trois derniers mois, le pape Léon XIV a cité à plusieurs reprises son père spirituel, saint Augustin, établissant une approche pastorale profondément enracinée dans la tradition augustinienne.

    Dans ses messages sur l’intelligence artificielle et dans ses discours adressés aux jeunes ou aux pèlerins, le pape Léon XIV a saisi chaque occasion – à travers ses discours, ses audiences et ses homélies – pour offrir de précieux enseignements inspirés de saint Augustin d’Hippone.

    Dans la plupart de ses discours, il a cité l'une des œuvres les plus connues du saint : « Les Confessions ». Il l'a fait dans son homélie lors de la messe d'inauguration de son ministère pétrinien, célébrée le 18 mai. Il a également fait référence à d'autres œuvres fondamentales de l'évêque d'Hippone, telles que le « Commentaire sur les Psaumes » et « La Cité de Dieu ».

    L'unité dans le Christ

    L'un des thèmes récurrents de l'enseignement du pape Léon XIV au cours de ces premiers mois a été l'importance de l'unité dans le Christ. Ce n'est pas un hasard si le Saint-Père a choisi pour son ministère épiscopal la devise « In Illo uno unum » (« Dans l'Un – c'est-à-dire le Christ – nous sommes un »), tirée de saint Augustin.

    Lors d’une audience avec des délégations œcuméniques, le pape a rappelé que l’unité « a toujours été une préoccupation constante pour moi, comme en témoigne la devise que j’ai choisie pour mon ministère épiscopal ».

    « Notre communion se réalise dans la mesure où nous nous rencontrons dans le Seigneur Jésus. Plus nous lui sommes fidèles et obéissants, plus nous sommes unis entre nous. Nous, chrétiens, sommes donc tous appelés à prier et à œuvrer ensemble pour atteindre, pas à pas, ce but qui est et demeure l'œuvre de l'Esprit Saint », a déclaré le pape à cette occasion.

    Il a également lancé cet appel à l'unité dans d'autres contextes, comme dans son message aux Œuvres pontificales missionnaires, où il a rappelé que « c'est dans la Trinité que toutes choses trouvent leur unité. Cette dimension de notre vie et de notre mission chrétiennes me tient à cœur », soulignant que « le Christ est notre Sauveur et qu'en lui nous sommes un, une famille de Dieu, au-delà de la riche diversité de nos langues, de nos cultures et de nos expériences ».

    La patrie céleste

    « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos jusqu'à ce qu'il trouve le repos en toi » (« Confessions », 1,1.1). Cette célèbre citation, qui résume l'essence même de la spiritualité augustinienne, a été citée par le Saint-Père à plusieurs reprises, notamment dans son message à la Fédération internationale des universités catholiques.

    Le pape Léon XIV nous rappelle ainsi que l’être humain a été créé pour Dieu et que c’est seulement en lui que nous pouvons trouver le bonheur complet.

    Dans son message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié, il a souligné la « dimension pèlerine » de l’Église, « perpétuellement en chemin vers sa patrie finale, soutenue par une espérance qui est une vertu théologale ».

    Il a averti que « chaque fois que l'Église cède à la tentation de la "sédentarisation" et cesse d'être une "civitas peregrine", un peuple de Dieu en marche vers la patrie céleste (cf. Augustin, "De Civitate Dei", livres XIV-XVI), elle cesse d'être "dans le monde" et devient "du monde" (cf. Jn 15, 19) ».

    S’adressant aux jeunes participant à un événement à Medjugorje, il a rappelé une idée de saint Augustin, qui « ne parle pas de la maison du Seigneur comme d’une destination lointaine mais annonce plutôt la joie d’un voyage vécu ensemble, comme un peuple pèlerin ».

    Une foi vécue avec humilité et compassion

    À la lumière de la parabole du bon Samaritain, le pape Léon XIV a exhorté les fidèles dans une homélie prononcée le 13 juillet à Castel Gandolfo à regarder notre prochain « avec les yeux du cœur ».

    Citant saint Augustin, il soulignait que « Jésus voulait être connu comme notre prochain. En effet, le Seigneur Jésus-Christ nous fait comprendre que c'est lui qui a pris soin de l'homme à moitié mort, battu par des brigands et abandonné sur le bord de la route » (De Doctrina Christiana, I, 30.33).

    Dans un message vidéo adressé en juin à la jeunesse de Chicago et du monde entier, le Saint-Père a rappelé que le saint d’Hippone enseignait que « si nous voulons que le monde soit un endroit meilleur, nous devons commencer par nous-mêmes, nous devons commencer par notre propre vie, notre propre cœur. »

    De même, lors de l’audience générale du 25 juin, il a rappelé les paroles de saint Augustin dans son ouvrage « Sermones », dans lesquelles il affirmait que « la foule bouscule, la foi touche ».

    « Chaque fois que nous accomplissons un acte de foi adressé à Jésus, un contact s'établit avec lui et, aussitôt, sa grâce jaillit de lui. Parfois, nous n'en sommes pas conscients, mais, de manière secrète et réelle, la grâce nous atteint et transforme progressivement notre vie de l'intérieur », a déclaré le Saint-Père.

  • Edith Stein : philosophie de la conversion

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    De Vincent Aucante sur aleteia.org :

    Édith Stein, philosophe de la conversion

    C’est après une longue maturation que l’intellectuelle juive Édith Stein se convertit au catholicisme. Auteur du livre « Édith Stein, la grâce devant soi », Vincent Aucante raconte la « philosophie de la conversion » de celle qui deviendra sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix.

    Notre temps a plus que jamais besoin de conversion, que ce soit la conversion de l’Église à laquelle nous appelle le pape François, ou la conversion à l’amour du cœur des hommes. La vie et l’œuvre d’Édith Stein peuvent être pour chacun, chrétien ou non, un modèle de conversion.

    La conversion marque un passage, inscrit dans l’histoire d’une personne. Elle ouvre le cœur, et l’amène à rencontrer Dieu. La personne peut se convertir en redécouvrant ses propres racines, la foi de sa famille ou de sa communauté, ou en changeant de religion. Édith Stein a vécu les deux types de conversion. D’origine juive mais devenue agnostique, elle a choisi le catholicisme, et est entrée après quelques années au carmel. Elle y a redécouvert la profondeur du judaïsme, dans lequel ont grandi Marie, Jésus et les apôtres.